• La mobilisation s'amplifie du 24 au 31 mars prochains

    Les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires ont appelé vendredi à "poursuivre et amplifier" la mobilisation contre le projet de loi travail "dès le 24 mars", jour de sa présentation du projet de loi El Khomri en conseil des ministres. Ils se joignent l'Unef, l'UNL et FIDL, qui se sont réunis jeudi soir en intersyndicale.

    La journée du 17 mars a réuni les lycéens et les étudiants dan de multiples rassemblements sur tout le territoire. La réussite de la mobilisation semble avoir inquiété le premier ministre et son gouvernement. Des provocations policières ont été constatées en plusieurs lieux, comme Marseille où des voitures de police ont perturbé sciemment le défilé au niveau de la Canebière pour déclencher une charge policière contre les jeunes manifestants qui n’avaient pourtant commis aucune violence. Des recteurs de facultés empêchent des tenues d’assemblées générales et ont même recours à la police pour empêcher les étudiants d’entrer dans les universités. A Tolbiac, les forces de police ont forcé les portes d’un amphithéâtre pour matraquer une trentaine d’étudiants à l’intérieur et dehors.

    Depuis le 9 mars, des sites universitaires ont été fermés par ordre du gouvernement pour casser le mouvement et empêcher les étudiant-e-s de se réunir : Tolbiac, la Sorbonne, Jussieu, Lyon-2, Victoire... La police a multiplié les provocations contre les manifestant-e-s comme à Marseille, et à Lyon. À Strasbourg, des étudiant-e-s et des lycéen-ne-s ont été matraqué-e-s par la police sur le campus. À Paris-1 Tolbiac, la violence policière a été telle que plusieurs personnes ont dû être hospitalisées. En choisissant la confrontation et la répression, d'État et le gouvernement nous montrent qu'ils ont peur comme jamais. Ils ont peur d’une jeunesse qui devait être la préoccupation première de François Hollande et qui est la cible de la répression. La répression ne fera qu’amplifier la mobilisation dès le 24 mars. La mobilisation s’amplifie dans les universités et les lycées.

    Sept organisations syndicales appellent dès à présent à des grèves et manifestations le 31 mars dans toute la France, pour s'opposer au projet de réforme du droit du travail du gouvernement.

    Il est regrettable que les syndicats dits "réformistes" (CFDT, Unsa et CFTC) aient salué les changements hypocrites apportés par le gouvernement à la réforme scélérate. Nous verrons si ces syndicats iront jusqu’au bout de leur collaboration avec Manuel Valls et son gouvernement.

    En ce qui concerne la CFDT, d’aucuns rappellent l’attitude de ses secrétaires généraux en 1995 et en 2003. En 1995, Nicole Notat avait approuvé la reforme des retraites d’Alain Juppé. Lorsqu’elle a quitté son poste syndical,  le premier ministre lui a confié  un groupe « promouvoir et valoriser l’entreprenariat responsable ». En 2003, son successeur François Chérèque a soutenu la réforme des retraites de François Fillon. Par la suite il a été nommé inspecteur général des affaires sociales en conseil des Ministres. On peut se demander quel poste obtiendra Laurent Berger en soutenant la loi El Khomri et en laissant croire qu’il a obtenu des concessions, notamment le retrait des indemnités forfaitaires de licenciement. C’est faux. Elles sont maintenues à titres indicatif et seront appliquées par les Prud’hommes pour devenir systématiques par la jurisprudence, après quelques jugements en ce sens. Rappelons que les multiples mesures antisociales de ce projet de loi n’ont pas toutes été revues. Le peu de modifications apportées est insignifiant. Manuel Valls n’a reculé que sur l’allongement du temps de travail des appentis. Il a simplement promis qu’un juge veillerait à la sincérité des licenciements économiques sans retirer les nouvelles conditions de ce licenciement qui d’économique devient stratégique pour le patronat.

    Les organisateurs de la pétition « Loi travail Non merci » ont dressé un tableau des mesures après la concertation organisée par Manuel Valls avec les syndicats. Le constat est sans appel.   

    La revendication du retrait de la loi doit trouver une forte mobilisation les 24 et 31 mars. Les lycéens et les étudiants ne doivent pas se laisser intimider par la répression dans les universités et dans la rue.  Ils devraient bénéficier du soutien des salariés du privé et du secteur public qui ne se laisseront pas abusés par ce qui apparaît comme une mascarade politico-syndicale à laquelle les syndicats dits réformistes se sont prêtés. Espérons que, dans un sursaut syndicaliste, ils seront présents le 31 mars pour signifier au gouvernement le refus d’un projet de loi qui créera plus de licenciements que d’embauches, en cassant durablement le code du travail dans ce qu’il avait de protecteur pour les salariés.

     Pidone

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