• Le chômage s'envole

    3.000.000 de demandeurs d’emplois. 4.500.000, si l’on tient compte des temps partiels ou occasionnels, à la fin du mois d’août 2012, selon Pôle emploi.  Un record depuis de nombreuses années. En Corse, la tendance est la même. 1070 inscrits de plus, soit plus 7,10% par rapport à août 2011. On compte actuellement 16.201 demandeurs d’emplois, principalement chez les seniors et surtout chez les jeunes de moins de 25 ans. C’est la Haute Corse qui est la plus touchée.

     D’aucuns parlent de crise mondiale et de manque de compétitivité des entreprises françaises. Voilà les causes du chômage, proclament-ils à tous ceux qui veulent bien l’entendre, relayés  en permanence par les fameux « experts », dans la presse écrite et télévisée. Donc, il est nécessaire de faire des sacrifices, de faire baisser le coût du travail, de bosser plus tout en gagnant moins. En voilà de bonnes idées.

    La réalité est sans doute plus complexe. Les causes doivent être recherchées dans les différentes politiques menées au cours des dernières décennies. Si crise il y a,  il faut regarder du côté de la financiarisation du capital. On préfère la spéculation à outrance, sur les produits toxiques par exemple, à l’investissement productif. Conséquences logiques : délocalisations, fragilisation des entreprises, pression sur les salaires et licenciements massifs. Les actionnaires et autres spéculateurs en voulant toujours plus. Quant au manque de compétitivité, il n’est que le corollaire de cette financiarisation.

    Alors, pour sortir de la crise, la Troïka préconise un remède de cheval, à savoir la généralisation de l’austérité, solidement encadrée par le TSCG, traité budgétaire européen.

    Mais le remède s’avère pire que le mal, là où il est déjà expérimenté, en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Italie. La France et même l’Allemagne ne sont pas à l’abri de l'austérité. Chez nous, le taux de chômage s’envole. Les plans sociaux tombent comme à Gravelotte. Et ce ne sont pas les mesures que le gouvernement socialiste s’apprête à prendre qui nous sortiront de la logique infernale dans laquelle le traité budgétaire européen veut nous enfermer.

    La Corse subit de plein fouet les conséquences des politiques passées, en particulier celles menées par Sarkozy. A cela il faut ajouter des causes spécifiques. On paie aujourd’hui une politique basée presque exclusivement sur le tourisme et la spéculation foncière et immobilière. Résultat : taux de chômage élevé, absence de perspective pour les jeunes, coût de la vie excessif, difficultés pour se loger, pouvoir d’achat en berne, pour la majorité de la population, etc. En outre, il y a le poids des clans à ne pas sous-estimer. Ceux-ci, avec leurs pratiques clientélaires aliènent une partie non négligeable de la population insulaire et empêchent toute prise de conscience.

    Un grand débat est donc indispensable sur l’avenir de la Corse. Il est temps de sortir de l’ornière et de proposer une nouvelle politique de développement social et économique, débarrassée du clientélisme et de la spéculation foncière et immobilière. Manca alternativa y apportera sa contribution.

     

    Jean Antoine Mariani

     

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