• Le concerto de Valls va crescendo

    Le concerto de Valls va crescendo Valls continue à jouer sa partition. On aurait pu écrire l’article sur sa prestation au JT de France 2 avant de la regarder hier soir. Il a émis toutes sortes de jugements de valeur sur le travail du gouvernement, sur le projet de loi baptisé El Khomri et sur la deuxième version de ce projet qui, selon lui serait un « compromis intelligent et constructif ». Le Premier ministre a le monopole de l’intelligence et le fait savoir trop souvent.  L’objectif de cette loi serait de « privilégier le dialogue et la négociation au plus près des salariés ».  Il reconnaissait que « c’était mal parti ! », que des concessions s’imposaient.  Le manque de concertation préalable est justifié par un manque de temps. « Plutôt que s'entêter, il fallait prendre quinze jours supplémentaires « pour discuter davantage » Manque de temps pour qui ? Bien sûr, il s’est appuyé sur le Medef et les syndicats dits réformistes prompts à accepter des concessions mineures qui ne remettent pas en cause la portée antisociale du projet de loi.

    Ce serait, selon Valls, une "révolution pour la jeunesse". Il n’a pas peur des mots et fait dans l’outrance. En s’adressant à la jeunesse, il s’appuie sur la Fédération des associations générales étudiantes. La Fage est une association de droit local alsacien-mosellan, qui se présente comme apartisane et indépendante des partis politiques, des syndicats de travailleurs et des mutuelles étudiantes. Cette fédération étudiante est sur la même longueur d’ondes que la CFDT et la CFTC.

    La seule véritable concession faite aux jeunes est le recul sur l’allongement du temps de travail des apprentis à 40 heures au lieu de 35. C’est le seul vrai recul. D’ailleurs Manuel Valls refuse le terme de recul pour sa deuxième mouture du projet de loi. Donc, sans recul ailleurs, la nocivité sociale de ce projet de loi reste intact en ce qui concerne notamment les licenciements économiques ou abusifs. Les ajustements sur le compte d’activité et la formation ne sont qu’une opération cosmétique pour distraire de l’essentiel. C'est la grande avancée, c'est-à-dire le pas en avant et les deux pas en arrière dans le progrès social, l'édulcorant qui fait passer la pilule amère. 

    « Nous avons je pense la possibilité de convaincre », a affirmé Manuel Valls, alors que la CGT, Force Ouvrière et l'Unef ont maintenu leur appel à la mobilisation contre le texte. La procédure politicienne utilisée pour faire passer cette loi apparaît clairement. Le scénario est efficace. Il a déjà fonctionné. Le premier texte est fait pour déclencher une négociation qui n’est qu’une manipulation à laquelle se prête une fois encore des syndicats qualifiés de « réformistes » pour faire passer les autres comme des conservateurs. Ainsi on désigne les bons syndicats qui acceptent les reculs sociaux et les mauvais syndicats qui défendent mal les travailleurs.

    Nous nous retrouvons dans une série de paroxysmes : les réactionnaires deviennent des réformistes, un recul social est un acte progressiste, le centre est la gauche, la gauche est l’extrême-gauche, l’extrême-droite est la droite, le bon syndicalisme est le béni-oui-ouisme, défendre les acquis sociaux est archaïque, l’esclavage est moderne… etc.

    Voir l’articleLoi travail : la débâcle jubilatoire des éléments de langage Cliquer ICI

    Faut-il que les syndicats deviennent ce que sont devenus le parti socialiste et la CFDT ? Doivent-ils devenir les collaborateurs d’un patronat qui n’a accepté le progrès que contraint et forcé par des luttes et qui s’appuie sur les réactionnaires. ?

    Tous les économistes savent que ce projet de loi ne réglera pas le chômage de masse mais ne fera qu’installer la précarité. Pour faciliter les embauches, faut-il pouvoir licencier plus facilement? Macron, co-concepteur du projet de loi,  répond en termes choisis.  Il faut, selon lui, fluidifier les conditions de licenciement, donner de la visibilité aux malheureux patrons, qui tremblent d’embaucher devant le CDI et les indemnités prud’homales. C’est un raisonnement orwellien dont on nous rebat les oreilles. Dans un entretien avec Patrick Cohen, sur France Inter, Emmanuel Macron a même reconnu que le but du projet de loi n’était pas de faire diminuer le chômage en facilitant les embauches. Non ! Il ne s’agit pas d’une hallucination auditive.  Lisez bien ! Le but est d’encourager les patrons terrorisés à embaucher en CDI, plutôt qu’en CDD,  en transformant, de fait, les CDI en CDD. Ecoutez Macron. La vidéo est dans le grand article de Désintox de Libération, qui reprend les principaux enfumages dégainés en défense (et aussi contre) le projet El Khomri.

    U barbutu

    Le concerto de Valls va crescendo

    http://dai.ly/x3wiqp8

    Tous ensemble le 31 Mars pour le retrait du projet de loi !

     

     

    Google Bookmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :