• Le Fanfaron

    Il sorpasso (Le fanfaron)

    C’est le titre d’un très beau film de Dino Risi, de la période du néo-réalisme italien, sorti en 1962. On y voit, côte à côte, le sublime Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant. Le premier, la quarantaine, joue le rôle d’un fantasque, imbu de sa personne, un m’as-tu vu et quelque peu fanfaron sur les bords. L’autre, un étudiant, est dans la peau d’un timide, introverti, réservé, ne pensant qu’à ses études. Tout sépare les deux hommes. Néanmoins, Trintignant finit par céder au charme de Gassman et accepte de monter dans la Lancia de son nouvel ami. Tous les deux vont faire une virée sur les routes italiennes, sans but précis. Gassman parle, une vraie logorrhée, fait le beau, tout au long de leur voyage. Ce personnage nous fait penser à un ministre du gouvernement dit socialiste, Arnaud Montebourg, en précisant toutefois que ce dernier n’a pas le brio d’un Gassman. Montebourg parle beaucoup, promet, offre même généreusement des croissants à des ouvriers en lutte pour la survie de leur entreprise. Il jure de les aider. En réalité les gesticulations et les interventions du personnage ne sont que du brassage de vent. Les exemples sont nombreux. Citons en trois : Arcelor-Mittal, Peugeot et récemment Alsthom. Mais le fanfaron peut se révéler être un couard, comme dans le film. C’est le cas dans le dossier de la Sncm, dossier particulièrement brûlant et qui concerne plus de 4000 salariés, sans compter leurs familles. La compagnie de navigation est au bord du gouffre à cause d’actionnaires peu scrupleux, plus soucieux de rentabilité financière et de gabegie, de gestion irresponsable que de répondre aux obligations de services publics entre la Corse et le continent. Que fait Montebourg ? Il a accepté de rencontrer les représentants syndicaux de la Sncm, une toute petite demi-heure, à la préfecture des Bouches-du-Rhône, à Marseille, ce lundi 2 juin. En guise de réponse aux graves préoccupations des salariés, il s’est contenté de dire qu’il les comprenait, mais que le dossier ne relevait pas de sa compétence. On appelle cela de la couardise. Peu glorieux pour un ministre qui se vante de travailler au redressement productif de la France.

    Au cours de leurs pérégrinations sur les routes de Toscane, nos deux compères finissent dans un ravin, tués sur le coup. Comme quoi, fanfaronnade et couardise peuvent nous conduire à une triste fin.

    Maria Maddalena Lanteri

    Séance cinéma

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