• Le galop électoraliste de Robert Hue

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    Robert Hue a rallié la majorité présidentielle et s’en félicite encore tout en appelant à un sursaut démocratique pour éviter « le retour d’une droite revancharde et qui croit déjà tenir sa victoire, ou pire encore, le succès d’une extrême-droite démagogique qui se nourrit du désenchantement populaire ». Et il ajoute…

    « Appeler à ce sursaut, c’est, en toute responsabilité, le sens de l’interpellation démocratique que j’adresse, avec mes amis du Mouvement des Progressistes, au Président de la République. Cette interpellation ne s’inscrit nullement en opposition à une majorité que j’ai – sans hésitation – contribué à élire en 2012. Il ne s’agit pas de nous associer aux tentatives de constitution d’une gauche dite alternative, se substituant à celle, qualifiée par facilité de « social-libérale » ou « néolibérale », qui aurait failli. Il s’agit encore moins d’accabler d’anathèmes populistes, comme certains le font, le Président de la République et son Premier ministre ».

    Son ennemi n’est pas que la droite et l’extrême-droite mais aussi ceux qu’il ne nomme pas mais qui se reconnaissent tant il reprend les arguments de Solfériniens les plus durs contre Jean-Luc Mélenchon, le Front de gauche et l’extrême-gauche.

    Que dit-il ?

    « Les choix opérés en cette première partie du quinquennat – particulièrement au plan économique et social – ont été trop clairement alignés sur les conceptions dominantes en Europe, qui ont le tort de reposer essentiellement sur la réduction des dépenses publiques et de la dette. Le pouvoir s’est ainsi privé de mesures structurelles majeures envoyant aux couches populaires un signal fort d’égalité et de justice sociale »

    N’est-ce pas ce que le Front de gauche dénonce ? Mais il ajoute : « Pour autant, redonner espoir à notre peuple n’implique nullement d’appeler l’Exécutif à je ne sais quel reniement ou autocritique publique quant à l’ensemble de ses choix depuis 2012. Je salue les importantes réformes – notamment sociétales – tout comme les  actions internationales qui ont été entreprises ou réalisées avec succès ».

    Quelle contradiction ! En fait Robert Hue joue le chèvrechoutiste. Il est surtout préoccupé par les prochaines échéances électorale lorsqu’il ajout : « Mais le temps presse désormais. Il ne reste que deux ans pour  prendre des décisions  significatives et audacieuses permettant aux progressistes, aux écologistes et aux démocrates de reprendre courage, et de se rassembler dans l’action derrière un pouvoir déterminé à renouer le lien vital avec les couches moyennes et populaires ».

    Alors, par préoccupations électoralistes évidentes, que propose-t-il ?

    « Au-delà des sensibilités de chacun, je plaide avec le Mouvement des Progressistes en faveur d’un compromis de type nouveau, qui n’implique nul reniement, mais qui prenne en compte la diversité des opinions. C’est le sens que nous voulons donner aux cinq propositions suivantes, qui nous paraissent répondre à ce besoin.

    Au plan législatif :

    – Une loi sur l’utilisation de l’argent public, non punitive, mais permettant aux  citoyens de connaître l’utilisation des fonds dans le but prioritaire de soutenir la croissance et de créer de l’emploi ;

    – Un dispositif social et écologique bonifiant les aides publiques d’incitation au développement durable et à la création d’emplois verts ;

    – Un engagement pluriannuel en faveur d’une réforme globale d’égalité fiscale et de lutte contre l’évasion fiscale ;

    Au plan institutionnel :

    – Des mesures pour déprofessionnaliser la représentation politique et créer un réel statut des élus. Il s’agira dans le même temps de faciliter le développement de la démocratie directe et de la proximité ;

    – Faire vivre une représentation fidèle et juste du pluralisme, en décidant la proportionnelle pour les élections législatives. Quels que soient les inconvénients que présente ce mode de scrutin, notamment par la place qu’il risque de faire, dans les circonstances actuelles, à l’extrême droite, les avantages l’emportent largement, notamment en termes de participation électorale. »

    A croire que, tout en les qualifiant de populistes, il opte pour des options déjà défendues avant lui par ce qu’il appelle la gauche alternative pour laquelle il montre son mépris depuis qu’il s’est converti au néo-libéralisme sous l’appellation de « progressiste ». Aujourd’hui le camarade Hue veut ménager la chèvre libérale et le chou socialiste, tout en faisant valoir que le loup fasciste les guette. Il ne serait pas en train de nous raconter une fable ? Il nous fait un galop électoraliste en se prenant pour Pégase mais il ne fait jaillir aucune source, préférant patauger dans la mare libérale sans déclencher la moindre tempête ne serait-ce que dans un verre d’eau. Finalement Robert Hue est conforme au modèle hollandiste. Il est un adepte du consensus libéral mou et ne revient à un sursaut démocratique qu’en vue des élections. Pour le dire à François Hollande, il tire à hue et à dia, il y met les formes, son sursaut immobile prend l’allure d’une révérence.

     Fucone

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