• Le nouveau monde ouvrier ...

    La mort de l’ouvrier, de Michael Glawogger

    Dimanche 11 mai, Arte a diffusé un documentaire remarquable et d’une grande beauté sur les damnés de la terre et les nouvelles conditions ouvrières. De l'Ukraine à l'Indonésie, du Nigeria au Pakistan et à la Chine, des rencontres avec des travailleurs de force qui gagnent à peine deqatar_coupequoi survivre. Cette œuvre a été diffusée en hommage au réalisateur Michael Glawogger[1], décédé le 23 avril dernier. On a dit de lui : Il y a des risques à adopter ces perspectives multiples qui sont celles de la globalisation. Mais Glawogger ne cède jamais à la facilité de la comparaison : les espaces qu’il choisit sont mis en tension, les frontières se dissolvent (entre pays dits du nord et du sud, entre contextes traditionnels et conséquences du capitalisme), et il s’en dégage une véritable réflexion sur l’expérience humaine du travail. Un chapitre n’est pas là pour relativiser celui qui suit ou précède, mais pour lui répondre, et on ne se retrouve ainsi jamais dans le « cas particulier » l’anecdote ou l'approche didactique. Enfin, ces choix n’empêchent pas l’individu de demeurer au centre de ces immenses fresques. Glawogger ose magnifier les hommes et les femmes qu’il filme sans jamais adoucir leur condition ou la violence de ce qu’ils vivent. (Dossier "100 cinéastes qui font le cinéma contemporain" - revue 24 Images, numéro 163)

    Présentation du documentaire « la mort de l’ouvrier » (Workingman’s Death, film sorti en 2004) :

    En cinq lieux à travers le monde, cinq situations exemplaires, ce film montre avec un sens époustouflant de la mise en scène les conditions de vie et de travail effarantes qui sont le lot des laissés-pour-compte du libéralisme économique. En Ukraine, des mineurs au chômage rampent dans les étroites galeries d'une mine désaffectée pour extraire quelques seaux de charbon ; là même où, en 1935, le héros soviétique Stakhanov avait battu tous les records de production, le glorieux combat pour l'énergie s'est mué en un travail illégal qui n'a d'autre objectif que la survie. En Indonésie, dans l'est de Java, des tâcherons exploitent le soufre au cœur d'un volcan en activité, dans les vapeurs toxiques et la chaleur étouffante ; pour certains d'entre eux, cela fait trente ans qu'ils descendent au fond du cratère pour remonter à dos d'homme une centaine de kilos de soufre, risquant leur vie à chaque voyage. Au Nigeria, dans l'atmosphère empuantie des carcasses brûlées, les tueurs d'un abattoir en plein air s'arrachent les clients pour essayer d'égorger chaque jour le plus grand nombre de bêtes possible. Au Pakistan, des hommes démantèlent à main nue un vieux cargo échoué sur la côte, sous la menace permanente des chutes et des explosions ; d'origine paysanne pour la plupart, ils doivent se faire démolisseurs d'épaves pour nourrir leur famille. En Chine, les ouvriers d'une usine sidérurgique redoutent l'implantation d'une nouvelle unité ultramoderne, pressentant qu'ils sont les derniers spécimens d'une espèce en voie d'extinction…

    Pidone

    Nous vous proposons le replay diffusé par ARTE en cliquant ICI



    [1]

    AUT-Interview-Glawogger

    Michael Glawogger (né le 3 décembre 1959 à Graz et décédé le 23 avril 20141 au Liberia) est un réalisateur, scénariste et directeur de la photographie autrichien. il réalise souvent des documentaires de moyen ou long métrage. Il les tourne le plus souvent dans beaucoup d'endroits du monde pour traiter de la mondialisation comme pour Megacities et La Mort du travailleur : la survie dans quatre mégalopoles (Megacities), cinq états du travailleur prolétaire dans un monde où il n’est plus vraiment visible (La mort du travailleur). Sa fiction Slumming est sélectionnée à la Berlinale 2006. Il revient ensuite au documentaire avec Whores’ Glory (de) qui traite de la prostitution. Il meurt de la malaria lors d'un tournage au Libéria.

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