• Le peule grec vient de subir une profonde humiliation

     

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    La Grèce 

    nouveau protectorat allemand !

     

    L’Eurogroupe – structure non légitime – s’est acharné sur la Grèce, pendant des mois, sous la Kommandantur allemande et avec la bénédiction des autres dix-huit pays qui la composent, y compris la France. Il a exigé du peuple grec toujours plus d’efforts et de sacrifices. Comment un moribond pourrait-il faire un marathon ? Comment peut-on sortir de l’austérité en imposant une nouvelle austérité ? C’est la quadrature du cercle dans laquelle les partisans de l’Europe ultralibérale veulent enfermer le peuple grec. Ce qui s’est passé à Bruxelles, ces derniers temps, dans ce qu’on appelle pudiquement négociations, relève de la vergogna. D’aucuns sont en train de briser un peuple. Le peuple grec qui a eu, à leurs yeux, l’outrecuidance de se doter d’un gouvernement de la vraie gauche et de refuser massivement, par referendum, les exigences iniques et insupportables de la Troïka. C’est sans doute l’élément déterminant dans l’attitude des pays gérés par la droite, y compris par les sociaux libéraux. Alors, on a décidé de punir, et de quelle manière. Les raisons ne sont pas économiques. Tout le monde le sait ou presque. La vraie raison est politique. Le peuple grec a dit non à l’austérité et s’est prononcé pour une autre voie. Une voie plus démocratique, plus humaine, plus sociale. Ces âmes bien pensantes veulent également et surtout que l’épidémie grecque ne se propage pas à d’autres pays  européens, en particulier à ceux du sud de l’Europe.

    « Un accord historique » humiliant, désatreux

    Revenons à cette fameuse « négociation », au cours de laquelle personne, y compris les représentants français n’a parlé de la situation catastrophique de la grande majorité de la population grecque : chômage, baisse du pouvoir d’achat, retraites malmenées, liquidation du système de protection sociale et sanitaire, etc. Tout a tourné autour du fric. Rien que du fric. Dans ces conditions, des pressions fantastiques et indignes d’une Europe qui se veut démocratique, la Troïka  a réussi à imposer un accord humiliant et insupportable à la Grèce. Alexis Tsipras a été obligé de donner les clés de la maison Grèce aux tenants de l’Europe des marchés financiers. Nous pouvons le regretter. Mais nous ne  mêlerons pas nos voix à tous ceux ce qui veulent abattre le nouveau gouvernement grec. C’est au peuple de grec de décider.

    Des exigences qui dépassent l’entendement

    Que dit « l’accord historique » signé à Bruxelles ? Des exigences qui dépassent l’entendement. Un ultimatum est lancé au gouvernement Tsipras. Dans les trois jours après la signature, il faut que le parlement grec entérine, sans discussion, toute une série de mesures particulièrement drastiques : hausse sensible de la Tva – impôt le plus injuste – contre-réforme du système de retraite, avec la suppression du complément retraite, abrogation des lois sociales votées depuis janvier 2015, etc. Ce n’est pas tout. La Grèce est mise sous tutelle. Elle deviendrait un protectorat allemand. Deux exemples. Des « techniciens » de l’Eurogroupe seront en permanence dans le pays pour surveiller les faits et gestes des Grecs ! Toute proposition ou projet de loi sera soumis à l’appréciation de ces missi dominici, avant discussion et approbation par le Parlement. Un fonds spécial à hauteur de 50 milliards d’euros sera créé, provenant en partie de la privatisation de ce qui reste de biens communs et publics en Grèce !  Ports, aéroports et entreprise nationale de l’énergie. Cette privatisation se fera, bien évidemment, au prix le plus bas, à la grande satisfaction de tous les requins de la finance qui commencent à se manifester, en particulier allemand.  Il se susurre que certaines banques et entreprises allemandes seraient déjà sur les rangs pour acquérir les sociétés grecques à privatiser. Ce serait le cas des aéroports nationaux et régionaux. Quel heureux hasard ! Il est bon de rappeler que les multinationales allemandes qui sévissent dans le pays ne paient pas d’impôts. Et dire que Wolfang Schaüble, ministre des finances de la Merkel, se veut le chantre de la transparence et du respect des engagements vis-à-vis des créanciers. Cerise sur le gâteau, le fonds spécial sera géré, non pas par des Grecs, mais par des technocrates de Bruxelles. C’est dire que la confiance règne. D’ailleurs ce maître mot n’a-t-il pas fait florès pendant les « négociations » à Bruxelles. Vous avez dit confiance, mon cher cousin.

    On assiste là à une opération de liquidation de tout un peuple et de toute tentative de remise en cause de la conception même de l’Europe ultralibérale. Une Europe dominée par les marchés financiers et le capitalisme allemand.

    La faillite de l’Europe ultralibérale

    Les événements que nous vivons actuellement nous amènent à nous poser enfin la question de savoir s’il faut continuer à subir cette Europe ou s’il faut envisager une autre Europe, moins importante sur le plan géographique, débarrassée de la tutelle du capitalisme. Compte tenu du rapport de force dans l’Europe d’aujourd’hui, il serait illusoire de pouvoir, avant longtemps, arriver à changer les choses. Pour ce qui nous concerne, il est cependant possible d’envisager de créer des liens plus étroits entre les pays de l’Europe du sud. Le débat est ouvert.

    La pantalonnade de François Hollande

    Quelques mots sur la position du pouvoir dit socialiste dans notre pays. Nos gouvernants parlent de victoire de l’Europe ! Mais de quelle Europe s’agit-il ? Certainement pas celle des peuples, en particulier celle du peuple grec. Les media soulignent avec insistance de rôle de médiateur de François Hollande dans le cadre de la fameuse « négociation » à Bruxelles, sur le dossier grec. Il a contribué ni plus ni moins à imposer à la Grèce un plan d’austérité jamais égalé. Toutes nos félicitations. Il n’a fait que de se plier une fois de plus au diktat de la Merkel. Les gesticulations de notre président avaient surtout un usage interne, celui de redorer son blason et regagner la confiance d’une partie de la gauche. Pari perdu.

    Certains misent sur la résignation et le renoncement à la lutte pour de vrais changements en France et en Europe. Il n’en est pas question. L’austérité n’est pas l’unique voie pour la France et l’Europe.

    L’expérience du gouvernement Syriza n’est pas vaine. Elle a bousculé beaucoup de choses dites incontournables.

    Le combat continue.

     

    Maria Maddalena Lanteri

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