• Le pouvoir socialiste durement sanctionné

    Les urnes ont parlé. La gauche prend une raclée mémorable. Le Parti socialiste paie lourdement les effets d’une politique dévastatrice, soumise aux injonctions de la Troïka. Malheureusement, il entraîne dans son sillage le Front de gauche, même si, de ci de là, ce dernier obtient des résultats non négligeables. Les électeurs n’ont pas voulu ou pas pu faire de différence entre l’un et l’autre, surtout à cause d’une stratégie à géométrie variable du Parti communiste. Autre élément issu des urnes, la forte poussée du Front national qui emporte, dès le premier tour, la municipalité d’Hénin-Beaumont, se place en bonne position à Avignon, Perpignan, Béziers, Fréjus et réalise un score remarquable à Marseille. La Marine Le Pen exulte. Le Front national a su jouer habilement des difficultés grandissantes d’une majorité de Français. Il a, en outre, bénéficié d’une formidable promotion développée par toute une série de media pendant des mois et des mois, laquelle promotion a contribué à sa dédiabolisation. L’exploitation outrancière de la haine de l’autre, de l’immigration a fait le reste.

    Autre élément extrêmement important. Le taux d’abstention : 38,50%. Du jamais égalé pour des élections municipales. Comment interpréter ce taux ? Il est probable qu’il relève du rejet non seulement de la politique ultra libérale de François Hollande, mais également des multiples affaires qui éclaboussent la classe politique. Les abstentionnistes se recruteraient, pour l’essentiel, parmi les couches populaires les plus défavorisées, les chômeurs et les jeunes. A ce taux d’abstention il faut ajouter environ 15% de Français, en âge de voter, qui ne se sont pas inscrits sur les listes électorales. Au total, plus de la moitié des électeurs potentiels aurait donc refusé d’exprimer un choix politique. C’est extrêmement grave pour le devenir démocratique du pays. La question de la légitimité des futurs élus est donc posée.

    Dans ce contexte, comment nos dirigeants politiques ont apprécié les résultats du premier tour des élections municipales ? Si l’on en croit les caciques du Parti socialiste et en particulier Jean-Marc Ayrault, l’heure n’est pas à méditer sur les causes de la claque, mais plutôt au rassemblement républicain ! Il faut faire barrage au Front national clament-ils depuis dimanche soir. Il n’est pas sûr, cette fois-ci, tellement la corde est usée, qu’ils soient réellement entendus.

    Angelo Leonetti

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