• Le sermon sur la chute de la Droite...

    A l’UMP, la guerre des chefs a mobilisé presque 24 heures sur 24 les média comme si la droite était toujours au pouvoir. Il faut comprendre que, dans le Paysage Audiovisuel Français cela semble le cas. Pendant ce temps le parti socialiste continue à faire un pas en avant et deux pas en arrière. Il suffit de citer l’affaire AcelorMittal pour s’en convaincre. Nationalisation ! Le gros mot a été lancé  mais aujourd’hui marche-arrière toute comme si nationaliser voulait signifier diaboliser l’économie française. Paradoxalement on nous parle de mondialisation et du péril chinois alors que la force économique de la Chine vient de sa stratégie coordonnée par l’État.  L’Occident fait semblant de croire que, par le jeu des apparences, l’économie chinoise est dénationalisée, alors qu’elle reste foncièrement contrôlée par l’État. Les opérations de développement international sont validées ou non par l’État chinois qui a gardé le contrôle sur le système bancaire et par voie de conséquence sur le financement des acquisitions commerciales et industrielles. En laissant jouer les seules lois de la libre concurrence, sans intervention de l’État simplement par principe ultralibéral, revient à ignorer le rouleau-compresseur qu’est devenu la Chine qui est en train de remodeler l’industrie mondiale, en reprenant des activités occidentales en faillite. C’est le cas en Grèce mais aussi dans d’autres payés européen et, depuis un an, le processus s’amplifie Outre-Rhin. La droite et la patronne du Medef crient à l’archaïsme lorsque l’on parle de nationalisation même temporaire. L’archaïsme consiste à vivre avec un temps de retard sur la réalité. En ignorant l’évolution de notre monde économique pour maintenir un capitalisme ultralibéral qui mène à des crises financières dévastatrices, ils sont  plus archaïques que les partisans des nationalisations et d’un contrôle de l’Etat sur le système bancaire. Malheureusement, élus pour faire une politique de gauche, les gouvernants socialistes ne cessent de donner des gages à la Droite et au patronat.

    Virage à droite! Nous avons aujourd'hui un Ministre de l’Intérieur qui a laissé extrader en Espagne une militante française pour appartenance à un  parti indépendantiste catalan autorisé en France mais interdit chez les Ibériques. L’extradition a de l’avenir alors que la naturalisation reste un sujet tabou comme la nationalisation. La politique de régularisation des sans-papiers débouche sur un compromis qui ne satisfait ni les adversaires de la régularisation ni les partisans. Après une série de règlements de comptes en Corse, dans un premier temps, les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont sorti l’excuse habituelle de l’Omerta pour justifier les carences de l’Etat et des élus dans un règlement  en profondeur du problème posé par un système mafieux toléré depuis des décennies. Depuis longtemps, L'Etat a fait de sa lutte contre les Nationalistes corses une priorité au détriment de celle contre l’affairisme, la corruption et le Grand banditisme. 

    Après six mois de pouvoir socialiste, le constat a un goût amer même si nous ne regrettons pas le départ de Sarkozy qui a laissé le champ libre à ses chiens de garde aux dents rayant le parquet de l’Elysée. L’actualité sociale est passée au second plan devant leur guerre picrocholine qui risque de décimer les militants en UMP et RUMP (et dire que Rump est un mot anglais qui signifie « croupion » et rime avec Fillon). D’aucuns réclament un médiateur alors que d’autres veulent l'intervention musclée du vaillant Chanoine de la république, Frère Nicolas qui, embusqué, a ressurgi et, inspiré par Saint Augustin, pourrait faire un sermon sur la chute de la Droite vers qui les cons courent encore.

    Revenons un peu en arrière, Copé a Fillon derrière lui… Cela semblait naturel. Toutefois Fillon le défie encore et veut le culbuter, le laisser sur le cul. Sachant que tous les deux ne sont pas cul et chemise, la bataille ne pouvait pas être terminée. Il existe des îles lointaines : Wallis et Futuna, la Nouvelle Calédonie… Leurs votes n’auraient pas été comptabilisés par la commission chargée de l’élection du chef de l’UMP. Auraient-ils été envoyés sur le continent dans des bouteilles jetées à la mer ? Plus de mille bulletins qui, je vous le donne en mille, feraient de Fillon le nouveau vainqueur. Fillon et Copé sont égos mais pour le moment Copé est plus égo alors que Fillon le dit ex-égo... Sarko a dit son émoi et Juppé répète "Et moi! Et moi! Et moi!". Pour ne plus qu'ils s'égosillent, il faudrait maintenant un référendum.

    Ils devraient reprendre leurs calculettes ? Inutile car les mathématiques ne sont pas des calculs politiques même si 1+ 1 pourrait être égal à zéro car lorsqu’il y a deux vainqueurs, il y a zéro vaincu...S’il n’y a pas de vaincu il n’y a pas de vainqueur. Un plus un égalent un, disait un personnage dans une pièce de Jean-Paul Sartre (Les séquestrés d’Altona). Passons de l’existentialisme à la politique, un politicien plus un politicien égalent un politicien… kif-kif bourricots. Comment croire aux nombres lorsque l’on n’additionne que des zéros?

    Tripatouillage électoral national contre tripatouillage électoral régional... On aboutit à 50/5O. Chacun revendique à mi-voix et demi-mot une plus grosse moitié que l'autre.
    En attendant le militant peut se boire une bière car le demi urge. Il voit son verre à moitié vide alors que chaque demi-finaliste croit le sien à moitié plein. L'un peut être démis, l'autre récupère pour lui sa demi-droite. Il doit y avoir là-dessous bien des micmacs. Jupé est venu de Bordeaux mi-figue mi-raisin mais  Personne n’a voulu mettre de l'eau dans son vin.

    Rassurez-vous! Aucun maire n'aura à prononcer le mariage Fillon avec Copé et l'UMP ne gardera pas deux papas. Même s'ils sont prêts à s'envoyer encore et encore quelques civilités, ils se sont déjà montrés si vils que même le pacs n'est pas envisagé.

    Quelques vraies actualités ont réussi à passer. Obama a été réélu au Etats-Unis et a laissé voter son pays  contre la reconnaissance de la Palestine comme membre observateur de l’ONU, alors que l’Allemagne s’est abstenue après avoir envisagé de s’aligner. Le Goncourt a été attribué à un auteur corse Jérôme Ferrari pour son dernier ouvrage «  Le sermon sur la chute de Rome ». Il y est question de « la malédiction qui condamne les hommes à voir s'effondrer les mondes qu'ils édifient. » Transposée de la question métaphysique privilégiée par l’auteur à la question économique actuelle, cette malédiction pourrait être due à l’édification d’un capitalisme archaïque qui ne veut pas mourir.

    Battone.

    Une chanson toujours d'actualité...

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