• Le Squale refait surface...

    Le squale a quitté les bas-fonds de la république et refait surface dans les médias pour rapporter les voix des sirènes mais de quelles sirènes s’agit-il lorsque l’on connaît ses liens politiques et son ascension professionnelle dans l’ombre de Sarkozy ?

    sqaurcini_pellot

    L'ancien patron de la DCRI profite de son procès sur les fadettes d’un journaliste du Monde et de sa comparution  le 18 février dernier devant le tribunal correctionnel de Paris, pour faire la promotion d’un livre, coécrit avec Etienne Pellot, au titre de "Renseignement français : nouveaux enjeux ». Le tribunal a requis une amende de 5000€ et donc il faut bien faire fonctionner le tiroir caisse. Alors, pour cela, on donne à la presse du sensationnel maîtrisé. Il a balancé les noms de deux informateurs corses… décédés. En dehors de salir leurs mémoires, il ne met donc pas en jeu leurs vies mais ne ménage pas leurs familles et leurs amis. Par ailleurs, a-t-il demandé l’avis des fonctionnaires de police qui traitaient avec eux.  Il reconnaissait dans un entretien « n’avoir pas supervisé le traitement de cette source » en parlant de Jean Nivaggioni. Il semble que ce haut fonctionnaire ait violé le secret promis sans aucun doute aux informateurs. Ce n’est pas l’attitude d’un policier qui se respecte. Il faut dire que le Squale se voit reprocher d’avoir violé le secret de la correspondance d’un journaliste pour identifier ses sources. Comme les policiers, les journalistes se doivent de protéger leurs sources et de ne pas jeter en pâture ceux à qui ils ont promis l’anonymat. C’est valable lorsque l’informateur est encore vivant mais c’est aussi valable lorsqu’il est mort car la divulgation de sa collaboration nuit à leurs familles qui ne sont pas responsables de leurs agissements.

    Toutefois sur le plan politique, même si  ce genre de révélation est anecdotique, on se souvient qu’elle peut  provoquer l'affrontement mortel entre nationalistes et cela a débuté avec l'assassinat de Robert Sozzi en 1993. Selon certains d’entre eux, cet affrontement aurait favorisé le mouvement autonomiste à un moment (1998) où il n'avait plus de représentant à l'assemblée territoriale avec la mise en place de la coalition "Unione naziunale" pour les territoriales de 2004.  C’est que pensait déjà en juillet 1993, Jean-Pierre Santini lorsqu’il écrivait : " Le FLNC a été infiltré par des réformistes et VRAISEMBLABLEMENT AUSSI PAR DES HOMMES AU SERVICE DE L'ÉTAT FRANÇAIS. Ils se sont emparés du pouvoir par la ruse et la magouille. Ils ont détourné le FLNC de son objectif. Ils l'ont liquidé en tant qu'organisation. Ils se sont partagé ses dépouilles. Ils se sont dotés de groupes armés pour tenter d'asseoir leur influence politique dans la perspective régionaliste d'une Corse intégrée à la République française." On peut retrouver ce texte dans le livre "Independenza" qu’il vient de publier. Vu sous cet angle, on comprend mieux certaines alliances pour les Municipales 2014.

    L’attitude d’un ancien haut-fonctionnaire de la police nuit donc à la paix en Corse mais aussi au travail des policiers pour qui le renseignement est essentiel. Elle ne peut donc profiter qu’au banditisme. Les policiers ont un devoir de réserve dont Monsieur Squarcini s’affranchit. Bien sûr, il donne sa vision de l’avenir du renseignement en France mais, pour l’heure, la presse s’est surtout intéressée aux deux noms qui lui ont été donnés en pâture. Par ailleurs, il ne fait que jeter de l’huile sur  le feu entre autonomistes et indépendantistes.

    Le mensuel Corsica a fait sa Une sur les révélations de l’ancien patron des renseignements, en même temps qu’il attaquait à la Kalach Marseille avec son nouveau mensuel BBdeM. En ce qui concerne la presse locale, FR3 Corse Via Stella lui a consacré des articles et un entretien en décembre 2013 davantage tourné vers sa vision des renseignements qui s’adresse davantage aux spécialistes et aux décideurs. Plus récemment l’émission Contrastu du 23 février dernier lui a consacré un nouvel entretien avec Jean-Vitus Albertini. La promotion est assurée. En outre Bernard Squarcini est actuellement à la tête d’une société privé de sécurité. Son procès lui aura assuré une belle publicité contre une amende demandée de 5000€. Cet adepte du secret-défense sait parler lorsque ça l’arrange. Tout ce qu’il dit est à prendre avec des pincettes.

    squarcini

    Un ouvrage a été consacré en 2012 à celui qui chasse depuis plus de trente ans dans le milieu du renseignement, son élément. L'un après l'autre il a écarté tous ses rivaux. Il a dirigé le plus puissant service de contre-espionnage que la France n’ait jamais connu : la Direction centrale du renseignement intérieur. La DCRI est l'œuvre de Nicolas Sarkozy qui l'a créée le 28 juin 2008 et l'a confiée naturellement à celui qui nage dans son sillage depuis 2002. Bernard Squarcini était censé en finir avec la police politique qu'incarnaient les célèbres RG, soupçonnés de verser dans les secrets d'alcôve et les barbouzeries en tout genre. Officiellement, le "FBI à la française" devait se concentrer sur la seule défense de l'intérêt général. Au terme de l’enquête menée par les auteurs, ils affirment : c'est tout le contraire. Jamais un service de renseignement n'aura été autant instrumentalisé au profit d'un seul homme, Nicolas Sarkozy.

    Fucone

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