• Les banques ont besoin d'emprunteurs corses

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    Sur le site de FR3 Corse Via Stella, à l’occasion de la présentation des perspectives financières de la Corse, nous avons noté un entretien du 17/02/2014 sur les bonnes dispositions financières des banques corses. C’est la direction régionale de la Banque de France qui l’assure. Les banques ont du crédit à distribuer. Par contre, les perspectives financières fournies par les chefs d'entreprises insulaires sont plutôt à la baisse. Comment traduire cette annonce ? Cela signifie que les banques ont de grosses enveloppes de prêts mais que l’offre est plus importante que la demande des entreprises, c’est-à-dire que leur besoins d’investissements. Cela signifie-t-il que les banques sont trop généreuses ? Pas du tout. Il faut savoir que les prêts représentent 90% de la monnaie fiduciaire, c’est-à-dire des fonds bancaires dans le monde. C'est du papier et de la confiance. Ce sont des chiffres au bilan et non pas de la monnaie sonnante et trébuchante. Les 10% qui restent représentent l’argent dont la banque dispose réellement.  Lorsque vous faites un prêt, vous devez son montant à la banque qui enregistre le prêt : elle écrit qu’elle vous doit la somme et que vous lui devez la même somme plus les intérêts. Elle n’a pas cet argent. C’est une opération comptable et le montant s’ajoute aux fonds bancaires. La banque s’enrichit du montant du prêt et des intérêts mais l’emprunteur s’endette pour plusieurs années. C'est une opération positive pour la banque et négative pour l'emprunteur. Donc la banque a besoin de faire de nouveaux prêts pour remplir fictivement sa caisse virtuelle qui se vide au fur et à mesure des remboursements. C’est en quelque sorte une monnaie de singe qui diminue faute d’emprunteurs. Le montant du crédit apparaît quand vous empruntez et disparaît au fur et à mesure que vous remboursez pour disparaître en fin de remboursement.

    On comprend alors que l’annonce faite par la direction régionale de la banque de France ne met pas en évidence une situation bancaire florissante mais un besoin de monnaie de singe, c’est-à-dire de crédit. Ce besoin est plus important chez les banquiers que chez les emprunteurs potentiels puisque l'offre est supérieure à la demande. Du côté des entreprises, le peu d’enthousiasme pour emprunter correspond à la morosité des investissements. Par ailleurs les sociétés en difficultés, donc déjà endettées, n’offrent pas de garanties suffisantes pour emprunter et n’ont plus les moyens d’investir si leurs chiffres d'affaires diminuent.

    D'un entretien recueilli par Corsenetinfos, la morosité economique ressort. Si un léger rebond est espéré en 2014, il exclue  le secteur de la construction dont le chiffre d’affaires s’est effondré de  - 7% en 2013  par rapport à 2012 (aussi bien dans le bâtiment que dans les travaux publics). Cette baisse devrait se poursuivre en 2014. Seuls les services marchands, l’industrie de l’agro-alimentaire et celle de l’aéronautique civile  s’en tirent pas trop mal. Les activités de tous les autres secteurs sont en recul en 2013.

    Entretien de Mr Benoit Gress, directeur régional de la Banque de France, réalisé par Corsenetinfos en cliquant ICI

    Pidone

    Cela dit, nous pouvons maintenant mettre en ligne l’interview du responsable de la direction régionale de la banque de France réalisée par FR3 Corse Via Stella… Lorsqu’il y est question « d’argent sur la table », on peut comprendre de quel argent il s’agit et pourquoi les banquiers sont « tout à fait disposés à satisfaire les besoins d’investissements » …

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