• Les épouvantails libéraux de la Cinquième république

    Les épouvantails germanophiles de la Cinquième républiqueLe parti social-démocrate allemand SPD est passé sous les 20 % dans un sondage. Le modèle teuton du PS français est en déroute et cela n’est pas étranger à sa participation à la "grande coalition" avec d'Angela Merkel. Jamais le parti social-démocrate allemand n'avait été aussi bas dans les sondages. Selon la dernière enquête de l'institut INSA pour le quotidien populaire Bild Zeitung, réalisée entre le 8 et le 11 avril, seulement 19,5 % des personnes interrogées souhaiteraient, si les prochaines élections fédérales avaient lieu dimanche prochain, voter pour la SPD.  Il faut remonter à 1890 pour trouver un niveau aussi bas. C’était à la sortie d’une semi-clandestinité imposée par les lois antisocialistes de Bismark. Cent-vingt-six ans pour en arriver là. Et c’est ce modèle que François Hollande et Manuel Valls ont choisi pour couler le parti socialiste français. Les élections fédérales allemandes auront lieu en 2017, année des Présidentielles en France. L’Allemagne sort du bipartisme et voit l’extrême-droite faire une percée aux dernières élections partielles. Le CDU d’Angela Merkel est aussi en recul dans les sondages avec une perte de10 points depuis 2013 : de 41,5% le CDU est passé à 31,5%.

    Le PS semble avoir choisi, comme le SPD, de mourir de mort lente comme le chantait Brassens sauf que le chanteur voulait vivre et que, en ce qui concerne le PS, il s’agit d’une sorte de suicide politique auquel aboutit la droitisation la droitisation et  l’adhésion à l’économie libérale. Cela a commencé avec François Mitterrand en 1983. Lionel Jospin a voulu accentuer le virage à droite aux élections présidentielles contre Jacques Chirac. Le leader du PS n’a pas atteint le second tour qu’il a ainsi offert sur un plateau à Jean-Marie Le Pen. Nous devons à l’élection de Jacques Chirac les nouveaux concepts de « vote républicain » et de « vote utile » qui ont placé le Front national en position de repoussoir qui permet une alternance politique sans changement d’orientation. La droite et le Parti socialiste se sont installés dans ce système qui est en train d’atteindre sa limite. Qu’à cela ne tienne, on invente un nouveau slogan droitier « ni droite ni gauche », bien entendu sans la Gauche repoussée à l’extrême et à la radicalité. Tout cela apparaît simpliste mais a fonctionné jusqu’à présent, non pas en convaincant les électeurs mais en les poussant à l’abstention. Le discours politique est devenu médiocre parce qu’il ne s’adresse qu’à des gens qu’il ne faut plus convaincre. Les politiciens sont devenus des épouvantails électoraux.

    Les épouvantails germanophiles de la Cinquième républiqueBraves gens, restez dans l’apolitisme ! Voilà le message donné par la presse dite « libérale » ! Laissez les experts et les politiciens régler votre sort ! Lorgnez sur votre voisin ! Divisez-vous pour la classe politique puisse œuvre dans « l’entre-soi ». Quelques énarques ont compris qu’ils pouvaient accéder à de hautes fonctions sans s’être jamais soumis à une seule élection. Pour le plus connus, nous avons eu Dominique de Villepin. Aujourd’hui, la grande presse met en avant Emmanuel Macron. Ce dernier est le chantre de l’apolitisme « ni droite ni gauche ». Il va jusqu’à dénoncer l’entre-soi qui l’a adoubé et dont il fait partie. Dans l’enthousiasme de la création de son mouvement mégalo E.M (En Marche Emmanuel Macron) ce Rastignac a annoncé 13.000 adhésions alors qu’il ne s’agissait que de clics enregistrés sur son site.

    Cet  « entre-soi » politique qui a largement glissé à droite et à l’extrême-droite commence à s’inquiéter devant la montée d’un « entre nous » populaire qui a surgi sur les places de France. Les caciques de droite montent aux créneaux contre ce mouvement populaire qui menace le ronronnement du système dans une cinquième république moribonde. Au parti socialiste, la plupart des responsables politiques sont gênés aux entournures. On ne condamne pas frontalement mais Vals envoie les CRS dont les agissements laissent transparaître des consignes dures de répression. D’autres tentent la récupération tout en la dénonçant.

    Les épouvantails germanophiles de la Cinquième républiqueCe mouvement « Nuits debout » est un mouvement lancé par des jeunes et c’est la jeunesse qui fait peur. On la croyait dépolitisée pour longtemps jusqu’à risquer la loi dite El Kohmri. Ce projet antisocial a mis le feu à la mèche et Manuel Valls essaie d’éviter l’explosion sociale en lâchant quelques mesures et quelques millions d’euros qui ne changent rien à la philosophie d’une loi scélérate faite pour satisfaire le Medef. Le président de l’UNEF n’est pas encore tombé dans le panneau. Il a reconnu qu’une partie des revendications de l’UNEF avait été satisfaire mais n’a pas mélangé ces petits cadeaux arrachés à la contestation contre la loi El Khomri en maintenant l’unité syndicale pour la prochaine manifestation prévue le 28 avril prochain. Bien entendu le responsable national du syndicat étudiant créé pour concurrencer l’Unef jugé trop à gauche, a tout de suite mis les petits cadeaux à l’actif d’un François Hollande à l’écoute des jeunes. Ce syndicat fait déjà campagne pour François Hollande.

    Manuel Valls a présenté une série de mesures en faveur de la jeunesse pour satisfaire l'UNEF. Une aide à la recherche au premier emploi (ARPE) sera versée pendant quatre mois aux jeunes diplômés boursiers cherchant un travail. Il promet également de réévaluer le revenu des apprentis tout en favorisant l'accès au logement. Enfin, pour favoriser le CDI, le gouvernement souhaite surtaxer les CDD. Le problème reste que le CDI sera précarisé par la loi El Khomri. L’opération de Manuel Valls est un déminage pour imposer la loi antisociale. Il a tenté de briser l’unité syndicale une deuxième fois.

    La prochaine échéance électorale sera celle des Présidentielles en 2017. Nombreux sont ceux qui ne veulent plus ni de Hollande ni de Sarkozy. Il n’est jamais dit dans la presse que nombreux sont surtout ceux qui ne veulent plus des partis politiques qui se partagent le pouvoir grâce à une constitution qui maintient une république monarchique et bananière. Nombreux sont ceux qui refusent un ordre libéral fait pour maintenir les privilèges de quelques uns.

    Les épouvantails libéraux de la Cinquième républiqueLes nuits debout sont la manifestation d’un « sursaut démocratique », en marche pour une démocratie participative ! La démocratie pour la vie ! Rien à voir avec le « Sursaut français » d’un Jean-François Copé rebondissant médiatique, rien à voir avec « La France pour la vie » d’un Sarkozy, moribond politique !

    Les nuits debout sont rafraîchissantes ! Rien avoir avec le même qualificatif donné par Pierre Gattaz, président du Medef,  au mouvement « En marche » du Rastignacron, énarque propulsé par Hollande dans le champ clos des professionnels de la politique.

    Les nuits debout valent mieux que leurs jours sombres. La France ne dormait que d’un œil. Elle se réveille et devient insomniaque. Ce sera dur de la faire à nouveau somnoler pour la quiétude d’une classe politique installée dans le confort de la Cinquième république.

     

    Fucone

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