• Les mangeurs de son

    Les mageurs de son Fly me to the moon (Emmène-moi jusqu'à la lune) est une chanson de Franck Sinatra. Marine Le Pen est-elle allé chercher la lune dans la tour Trump pour y avoir été accompagnée par Pierre Ceyrac, ancien député FN et ex-représentant en France de la secte Moon... Ni Trump ni aucune personne de son entourage n’a voulu la recevoir. Quel camouflé ! Quelle honte pour celle qui se dit la gardienne de la souveraineté nationale ! Alors au FN, on ne parle plus que d’un voyage privé, alors qu’elle a squatté la tour Trump, pour rencontrer celui qui est annoncé comme le pire président des Etats-Unis. Le FN attire des gogos qui, aux dernières Municipales, se sont retrouvés dans des mairies. Il faut savoir que le parti des Le Pen  a enregistré un taux exceptionnel de défections depuis les dernières Municipales,  en perdant le tiers de ses élus, avec environ 400 démissions sur 1500 élus. Le FN déçoit aussi vite qu’il séduit. Il est en difficultés financières et en proie à des luttes internes entre  Florian Philippot et la petite fille de Jean-Marie Le Pen, entre dédiabolisation et extrême-droite assumée. Au niveau local, quelques maires FN font parler d’eux pour une gestion autocratique et discriminatoire. Les mairies ont découvert ce qu’est la dictature municipale. Les citoyens veulent-ils le même genre de gestion à l’échelon national, avec une armée de nazillons dans les ministères ? 

    Les mageurs de son Une partie de l’électorat du FN est donc à prendre, François Fillon est preneur. Ses dernières apparitions montrent qu'il compte mordre sur cet électorat  en axant maintenant sa campagne sur la sécurité, le djihadisme et  les migrants. Son compte-twitter a fait un "like" (J’aime) sur un site d'extrême-droite « Français de souche » concernant la "re-migration" à organiser, c’est-à-dire les reconduites massives à la frontière. Cette info est révélée par le journal L'express. La fachosphère est devenue le terrain de drague électorale du châtelain qui porte des costumes à 6000 € mais trouve que le RSA plus l’APL sont trop d’assistanat. Voilà sa nouvelle stratégie pour mettre au second plan son programme antisocial. Cela explique que, en retour, ses concurrents de la fachosphère l'ont surnommé Farid Fillon pour contrer sa campagne auprès des électeurs d'extrême-droite. Fillon veut maintenant incarner l’orgueil de la France chrétienne. Il ira peut-être s’incliner devant la statue de Jeanne d’Arc le 1er Mai aux côtés de la famille Le Pen.

    Les mageurs de son De son côté, Emmanuel Macron est encore tombé dans un préjugé sur les gens du Nord: l'alcoolisme. En visite dans l’Artois, il s'est attiré les foudres de nombreux politiques pour avoir affirmé selon le journal L'Avenir de l'Artois que « l'alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier… Il faut traiter cela en urgence afin de rendre le quotidien de ces personnes meilleur », indiquait le candidat "En Marche" à l'occasion d'une visite à Nœux-les-Mines. « Ici une série de difficultés qui se sont accumulées, la difficulté économique, l'effondrement de la mine (...). Sur cet effondrement il y a eu des problèmes sanitaires et sociaux », a enchaîné l'ancien ministre de l'Economie. « Dans ce bassin minier, les soins se sont moins bien faits, il y a beaucoup de tabagisme et d'alcoolisme, l'espérance de vie s'est réduite, elle est de plusieurs années inférieure à la moyenne nationale », avait-il ajouté.

    Dès qu’il veut faire une campagne de proximité, il montre le fossé entre lui et le peuple. Ses dérapages ne sont que les conséquences d’une éducation petite-bourgeoise ancrée dans le dix-neuvième siècle. Comme si l'alcoolisme et le tabagisme touchaient plus les gens de l'Artois que d'autres régions. Comme si le travail à la mine prolongeait l'espérance de vie davantage que le chômage et mettait les mineurs à l'abri de l'alcoolisme. Macron a déjà montré son mépris envers un chômeur à qui il avait conseillé de se battre et de travailler dur pour porter un costume. Maintenant il traite les chômeurs de l’Artois d’alcooliques tout en affirmant qu’ils veulent du travail et  pas de l’assistanat. Comme si les autres chômeurs de France préfèrent l’assistanat à un salaire.  On se souvient de l’illettrisme supposé par lui chez les employées des abattoirs GAD. Il ramène tout à son nombrilisme et à sa vision élitiste de la société. Il ne connaît rien des problèmes des gens. Il ne connaît de l'économie que la spéculation financière. Il est, pour cela,  le candidat préféré de Pierre Gattaz et de Christine Lagarde. Il a déjà fait ses preuves comme conseiller de François Hollande et Ministre de l'économie. Ce n'est qu'un produit politique fabriqué par la presse ultralibérale.

    Macron tue l’esprit et le cœur  et les sens ! Lorsque j’écoute ce petit marquis, il me vient en mémoire quelques vers de Paul Verlaine, sortis de son poème « Prière du matin »…

    Son gros rêve éveillé de lourdes rhétoriques,

    Spéculation creuse et calculs impuissants

    Ronflant et s'étirant en phrases pléthoriques.

    L’économiste Thomas Piketty a mis l’accent sur les « conneries » d’Emmanuel Macron en matière d’orientations économiques: « Il est quand même coresponsable d'un énorme fiasco de la politique économique", lâche-t-il. Et l'économiste de remonter aux débuts du quinquennat, lorsque la zone euro était agitée de graves convulsions. "Si la France retombe en récession en 2012-2013 avec l'ensemble de la zone euro, ce n'est pas pour un problème d'horaires d'ouverture de magasins ou de lignes de bus", ironise-t-il en référence à la fameuse loi Macron. Pour lui, "en 2011, 2012, 2013, on a tenté de réduire les déficits beaucoup trop vite en France et en zone euro, avec des augmentations d'impôts beaucoup trop massives ». Des choix regrettables, selon Thomas Piketty. « Sans la France et l'Allemagne, les choix budgétaires de 2012 auraient été différents », affirme-t-il. Or, « Macron dans tout ça, où est-ce qu'il était ? Il était secrétaire général adjoint de l'Elysée, principal conseiller économique de François Hollande. Après, il peut arriver trois ans plus tard en disant : 'Quand même, on n'a pas tout fait'… » Une allusion à une grande interview donnée le 6 janvier au Monde par Emmanuel Macron, titrée : « On n'a pas tout fait pour l'emploi », dans laquelle le ministre de l'Economie en appelle à de nouvelles réformes. Conclusion de l'économiste : « Si, on a fait des grosses conneries ! » Macron veut s’affranchir des réformes qu’il a inspirées ou menées tout en voulant les poursuivre. Rappelons qu’il est associé à la suppression des heures supplémentaires défiscalisées alors que, dans ses lois Macron, il a introduit la défiscalisation des actions gratuites attribuées en complément de salaires des cadres et des directions d’entreprises. Il a fait le choix de l’actionnariat contre le travail. Demain, s’il est élu, il supprimera l’ISF et augmentera la CSG.

    Les mageurs de son Après trois anciens ministres de la droite, après  Pierre Gattaz, Christine La garde nous apprenons les noms  de ses derniers soutiens dont encore une ancienne ministre d’Alain Juppé, Corinne Lepage, signataire d’une lettre contre la reconnaissance d’un état palestinien et étiqueté « écologiste de droite ». Elle avait déclaré : « Je ne me sens pas une femme de droite, déclare Corinne Lepage, mais je ne renie en aucune manière ma participation aux gouvernements d'Alain Juppé ». Elle ne sent pas de droite sans être de gauche tout en acceptant de participer à un gouvernement de droite. Elle a rejoint la candidature de François Bayrou en 2007. Elle navigue au centre avec une forte gite à droite. Vient s’ajouter  à la liste des soutiens un autre proche de François Bayrou : Jean-Marie Cavada qui, après une carrière journalistique, s’est reconverti dans la politique, tantôt avec Bayrou tantôt avec la Droite. Comme d’autres Corinne Lepage et Jean-Marie Cavada ont été recasés au Parlement européen qui est une sorte d’institution de transit pour les politiciens dans l’attente d’un nouveau mandat national ou d’un autre poste.  Ces deux derniers soutiens semblent chercher à revenir dans le jeu politique et ont mise Macron. Ils viennent donc s’ajouter à deux soutiens en Corse, Paul Giacobbi et Jean-Charles Orsucci. Dans le journal « Le Point », Ségolène Royal serait un soutien possible. «Macron est victime de jalousie entre mecs. Parce qu'il est brillant, jeune et beau, les autres le jalousent. Qu'est-ce qu'on dirait s'il s'agissait de rivalité de femmes entre elles ! » s'amuse en privé la ministre de l'Écologie. Elle récuse le procès en trahison que certains lui font. «  Si l'on devait éliminer tous les politiques qui trahissent, il ne resterait plus grand monde  », plaide-t-elle. La rumeur a même annoncé le soutien possible de François Hollande, avant que ce ne soit démenti par l’entourage de ce dernier. N’est-ce pas lui qui l’a mis dans les pattes de Manuel Valls ?

    Sur l’île, on appelle ceux qui changent de camp par intérêt « I brinnaghji », les mangeurs de son. Avec les candidatures de Marine Le Pen, de François Fillon et d’Emmanuel Macron, i brinnaghji font leur marché en fonction des sondages et de leurs ambitions. Ils choisissent les candidats de l’instrumentalisation de la peur et ceux de l’ultralibéralisme dont la propagande est assurée par les chiens de garde et les officines de sondage. Ils voient dans la présidentielle la possibilité de se positionner à l’occasion des Régionales qui suivront. Certains tentent leur vatout pour des postes ministériels ou, en dernier recours, un mandat de député ou de sénateur, et en dernier recours celui de député européen. Et puis les postes ne manquent pas, ils se disent que, de toute façon, ils obtiendront quelque chose en se mettant derrière les favoris des média à la course présidentielle.

    Une campagne électorale ne doit plus être un jeu de dupes. Elle doit se faire sur des programmes clairs et non pas sur des promesses imprécises et les peurs. Elle ne doit pas profiter de l’anxiété ambiante entretenue par les média et la classe politique dominante. Et lorsqu’il faut choisir des élus, comment croire encore à des brinnaghji, des mangeurs de son  près à n’importe quelle alliance pour rester dans le jeu politique ?

    La pulitichella est la propre des brinnaghji, des mangeurs de son, de  celles et ceux qui veulent soumettre à l’ordre ultralibéral et entretiennent la crise économique. Manca alternativa a choisi la France insoumise avec Jean-Luc Mélenchon et, après les élections présidentielles, la « Corse insoumise » à l’occasion des élections législatives.

    Rejoignez la Corse insoumise pour sortir de la politicaccia, de la sale politique et rendre la noblesse à ce mot qui n’est pas que la pratique du pouvoir et de ses luttes partisanes. Ce n’est pas que la gestion de ce même pouvoir qui ferait abandonner les valeurs de la gauche pour les trahir. La politique renvoie à la constitution, à la structure et le fonctionnement d'une communauté, d'une société, d'un groupe social. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d'individualités et/ou de multiplicités. Au-delà des calculs de carrières politiques, il s’agit de l’intérêt général qui doit faire l’objet de débats démocratiques et qui ne peut être mis entre les mains d’un seul homme prétendu « providentiel » auquel se raccrochent les mangeurs de son.

    Les mageurs de son La France et la Corse ont besoin d’avancées sociales et, pour cela, il faudra résister à l’ordre ultralibéral de la mondialisation et sortir de la 5ème république « bananière » et « monarchique » par une réforme constitutionnelle. C’est le sens de « l’insoumission » face à une fatalité fabriquée que l’on veut nous imposer. Seul le candidat Jean-Luc Mélenchon est clair sur ces points essentiels. Il ne s’érige pas en incarnation de la France et promet immédiatement une « constituante » pour une 6ème république plus démocratique et plus sociale. Il propose la rupture avec une politique d’austérité qui enrichit les plus riches et appauvrit les autres. Il s’agit de sortir d’un système de gestion comptable dans lequel les technocrates dictent l’action des élus. Il s’agit de construire une Europe des peuples et non pas de la Finance internationale.

    Pidone

     

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 16 Janvier 2017 à 16:33

    Le produit méditique de l'année :  une contrefaçon ultralibérale sans étiquette ni appelation d'origine contrôlée...
    http://www.marianne.net/arnaque-au-programme-emmanuel-macron-100247840.html

     

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