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Macron n'a jamais satisfait la Gauche
Le ministre de l'Économie Emmanuel Macron a expliqué avoir lancé son propre mouvement politique «En Marche», car «la gauche aujourd'hui» ne le «satisfaisait pas», lors d'une interview diffusée sur Arte. On a bien compris que si cet énarque passé par la banque Rothschild est satisfait c’est avant tout de lui-même. Nous avons cherché des synonymes du terme « insatisfait » et nous avons trouvé « affamé, insatiable, inassouvi » qui semblent correspondre à cette insatisfait de la gauche. Il l’a essayée mais elle ne le satisfait pas, peut-être parce qu’il espérait qu’elle rendrait sa vie plus douce et plus rayonnante. Que voulait-il assouvir ? Quelle faim le dévore ? La gauche n’a-t-elle pas comblé tous ses besoins et toutes ses ambitions ? N’aurait-il pas les yeux plus gros que le ventre ? S’est-il trompé de restaurant ? Il n’a pas trouvé de satisfaction ni dans la soupe socialiste ni dans la carte socio-libérale. Il confie donc sa frustration qui engendre l’aigreur et lui cause beaucoup d’agitation. Un psychologue a dû lui conseiller de revenir à lui-même, de choisir l’être plutôt que l’avoir. Il s’est mis « en marche » sur la voie de sa guérison. Il est maintenant prêt à s’assumer comme étant de droite quitte à laisser son avoir ministériel. Le problème est qu’il s’est convaincu qu’il est aussi un « être en devenir présidentiel ». Son insatisfaction à gauche le pousse à aller chercher une » satisfaction ni droite ni gauche mais totalement centré sur lui-même. C’est cela ! Emmanuel Macron a choisi l’autosatisfaction, une sorte d’onanisme politique sans les porter ni à gauche ni à droite. Lui qui n’a aucun mandat électif risque l’élection précoce qui ne lui laissera qu’une courte jouissance sans satisfaction élyséenne.
Elysée-lysée Elysée et moi ! Elisez-lisez moi ! Elysée-lysée Elisez-moi ! On est heureux comme ça… Il chantonnerait, tous les matins, son ambition sur l’air du succès de Pierre Groscolas. On lui aurait dit que la méthode Coué avait réussi à un certain Nicolas Sarkozy à condition de ne pas le chanter qu’en se rasant devant sa glace. Il paraît qu’il le chante aussi dans les couloirs de l’Elysée pour démoraliser François Hollande. Trêve de plaisanterie ! Il n’est pas difficile de comprendre que Macron mise sur le retrait de François Hollande mal en point dans les sondages et qu’il est même prêt à tirer sur l’ambulance.
Ce « même pas élu » a contribué, avec Hollande et Valls, à la marginalisation de la gauche et veut incarner celui qui est capable de bousculer le jeu lors de la prochaine élection présidentielle. Il veut faire croire qu’il a testé la gauche alors que la gauche le déteste. Le journal du Nouvel Obs (qui ne dit rien de nouveau) a titré, début mars dernier , « La fusée Macron ». Son épouse a déclaré dans Paris Match qu’il est un chevalier venu d’une autre planète. Nous sommes dans la politique-fiction. Notre chevalier est arrivé comme une fusée au ministère de l’économie, mais il venait de la planète élyséenne où il occupait le poste de secrétaire adjoint. Il a le même côté extra-terrestre que François Hollande et ça lui vient de sa formation à l’ENA. C’est Attali qui lui a mis le pied à l’étriller en voyant déjà chez lui le présidentiable.
On dit aussi de lui qu’il a suivi la trajectoire en forme de boulet de canon. L’artificier serait François Hollande qui a choisi un boulet façonné par la banque Rotschild. Macron est devenu son boulet. On se demande maintenant si ce boulet ne va pas lui péter à la figure en 2017. La nouvelle coqueluche des milieux d’affaires, lit-on dans un article très médiocre, est la fierté de l’inspection des finances où il est passé avant de rejoindre le secteur bancaire. Et le journaliste ajoute qu’il est l’espoir de tout un pan de la gauche ! Pan ! Pan ! Ce doit être le bruit du canon qui veut le propulser à droite.
Si Macron n’est pas satisfait de la Gauche, la Gauche ne l’a jamais choisi et n’a jamais cru qu’il ait été, un seul jour, de gauche. Les électeurs de gauche n’attendaient donc aucune satisfaction de sa part et, de leur côté, se satisferont de son aveu tardif d'insatisfaction, en lui souhaitant bon vent à droite ! Il n'a jamais accepté la gauche telle qu'elle est et ce qu'elle a fait...
Qu'est-ce que c'est la gauche?
Ce n'est pas la première fois que des hebdomadaires se prêtent au jeu qui consiste à gonfler une baudruche politique. Emmanuel Macron est la baudruche idéale. Il a été installé confortablement dans les sondages. Plus sa côte virtuelle monte, plus il enfle !
Spécialiste des sorties médiatiques à répétition, ce n’est certes pas non plus la première fois que le ministre de l'Economie les a multipliées de façon exaspérante et le dernier en date est : «La gauche ne me satisfait pas.» Il a choisi de faire dans le « ni-ni », ni droite ni gauche, alors que François Hollande et Manuel Valls s’évertuent, sans y parvenir, à vouloir faire croire qu’ils gouvernent à gauche.
Macron sera-t-il le Brutus de François Hollande? Dans l’entourage du Président, on veut se convaincre qu’il sera «à ses côtés» à la présidentielle. Pourtant, depuis qu’il a lancé son mouvement « En marche », le Ministre de l’Economie multiplie les petites phrases et les confidences plus ou moins assumées. Le jour de l’intervention de François Hollande sur FR2, il était en Grande-Bretagne pour chercher des financements et Paris Match titrait sur lui et son épouse.
La presse va se délecter des prochains mois riches en rebondissements… et rétropédalages. Le candidat putatif des médias a prévenu d’abord que « En marche » n’est pas un parti visant à faire émerger «un énième candidat à la présidentielle», mais qu’il veut quand même «construire une majorité». Il proposera des solutions «radicales», mais aussi du «consensus». Il veut «mener des débats de manière libre et décomplexée» et évoque son «ambition apaisée» pour la France. Que peut-on en déduire ? Il veut tout et son contraire. Ni gauche ni droite mais surtout sans la gauche ! Il cherche un juste milieu pour mettre dans le mile élyséen. Les commentateurs peuvent à loisir disserter, et décrypter jusqu’à l’agacement.
Bien sûr, toute la classe politique s’agace. François Hollande reste stoïque et courageux. Il l’a confié à David Pujadas : il ne laisse jamais rien paraître. Ce n’est pas de l’indifférence. C’est son courage. Il a le courage de fuir les polémiques. Il a le courage de se taire parce qu’il n’est plus écouté.
Pierre Gattaz se montre le plus « satisfait » d’Emmanuel Macron et de son mouvement. Pour le président défraîchi du Medef, Macron est «rafraîchissant», lui qui a compris qu’il faut «arrêter de politiser l’entreprise, arrêter de politiser le dialogue social, arrêter de politiser l’économie de marché».
Emmanuel Macron serait donc plus rafraîchissant qu’une pastèque en été. Nous le trouvons plutôt glaçant sous son faux air de jouvenceau. Il ne s’est pas foulé en choisissant « En Marche » pour se mettre En Mouvement avec ses initiales E.M : Emmanuel Macron comme Ecole de Management. L’homme se comporte comme un manager moderniste alors que le management est le plus vieux métier du monde. « En grande partie, ce que nous appelons “management” consiste à compliquer le travail des gens », aurait dit Louis Amstrong qui jouait de la trompette et n’avait pas besoin d’un chef d’orchestre pour suivre la musique. La musique de Macron, on la connaît. C’est la même partition de la droite depuis trente ans. Il veut simplement changer le rythme en l’accélérant. L’harmonie reste celle du Medef et du monde de la Finance. Il va aller crescendo avec quelques bémols trompeurs et beaucoup de dièses libéraux. On va le laisser chanter mais il ne nous fera pas danser. Nous avons déjà refusé la « danse de Saint Guy » avec Sarkozy, la « vallse » avec Hollande. Si Macron veut nous faire danser, il aura droit à une bronca. Nous crieront, siffleront... encore pire pour lui ! La plus forte des broncas, c'est le silence. Que l’on ne parle plus de lui ! Qu’on l’oublie vite ! Il est insignifiant. C’est un guignol, une marionnette que l’on agite sur la scène politique. Il veut donner l’illusion de sa liberté de paroles, alors que son discours est réactionnaire, vieux comme la Droite.
On a envie de lui chanter un petit air de Jacques Brel « Les bourgeois, c’est comme les cochons plus ça devient vieux, plus ça devient bête… » Ce fils de la poule blanche[1] est un petit bourgeois tellement précoce qu’il a épousé sa professeur de français bien plus âgée que lui. Il ne s’agit pas de préjugés sur les différences d’âges et nous ne nous lancerons pas dans une analyse freudienne sur les fils qui épousent leurs mères et les filles leurs pères. Nous ne faisons que relever une vie privée médiatisée dans Paris Match comme un conte de fée dans lequel la princesse d’âge mûr rencontre un chevalier venu d’une autre planète. Voilà un petit politicard ambitieux présenté comme un prince charmant à toutes les cougars en mal d’amour. Cet imbuffatu[2] vient de renverser l’auge socialiste après avoir mangé. Mi rumpi i santissimi [3]!
En visite dans le Puy-de-Dôme, le ministre de l'Économie a été sifflé par des syndicalistes opposés à la loi travail. Le soleil n’était pas au beau fixe pour Emmanuel Macron, lorsqu’il a visité l'usine Rexiaa. Le ministre de l'Économie a été accueilli par les huées et les sifflets d'une cinquantaine de manifestants de l'intersyndicale CGT-FO venus pour l'interpeller sur la loi travail. Ses propagandistes ne vous relateront pas son comportement lamentable avec les salariés.
Voici le discours vide et policé d’un Macron devant les salariés qui l’interpellent. Il esquisse parfois un sourire méprisant ou bien prend l’air ahuri de celui qui ne comprend pas un langage qu’il n’entend pas. A un tel point qu'une voix lui lance : « Vous allez le payer de vous foutre de la gueule du peuple ».
Battone
Emmanuel Macron chahuté lors d'un déplacement... par ITELE
[1] Expression corse « Fiddolu di a ghjaddina bianca » qui désigne un chanceux, favorisé par la fortune. Cette formule existait aussi en latin « Quia tu gallinae filius albae ».
[2] enflé
[3] Il me casse les saints sacrements !
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