• Ne plus voter contre, voter pour !

    Ne plus voter contre, voter pour !L’élection présidentielle s’annonce comme un combat des ambitieux et non pas un débat d’idées. Nos intellectuels ont du mal a décelé dans les catalogues de mesures et les cortèges de provocations, des idées nouvelles. Les grands partis organisent des primaires dans des processus d’enfermement pour éliminer les petits candidats dans des alliances de second tour. Non ! Ne me citez pas Emmanuel Macron qui recycle du vieux dans un emballage « ni droite ni gauche » qui est le centre disputé à Juppé. Aucun projet pour la France n’émerge en dehors de Jean-Luc Mélenchon, le seul à proposer un changement radical avec une réforme de la constitution et une politique sociale débarrassée du joug ultralibéral qui se fait de plus en plus pesant. Il ne s’agit toutefois pas d’idées neuves puisque ce sont celles du socialisme abandonnées par les Socialistes. Alors qu’elles n’ont jamais été réellement appliquées, Hollande et Valls les trouvent dépassées, rétrogrades. Il serait dépassé et rétrograde de redistribuer les richesses de façon plus équitables entre le travail et le capital. Pendant que les salaires stagnent et que l’on demande aux salariés de travailler plus sans gagner plus, les dividendes flambent et, en quelques années, il faut quatre fois plus d’heures de travail pour rétribuer les actionnaires. En 1981, les dividendes versés aux actionnaires représentaient 10 jours de travail par salarié dans les sociétés non financières. En 2012, ils en représentent 45 jours soit, 4,5 fois de plus. Ces chiffres sont moins dramatiques si on prend les dividendes versés nets de ceux perçus par les entreprises (dividendes nets). Mais là encore, la hausse est impressionnante. On passe de 6,4 jours en 1981 à 16,5 jours en 2012 pour le seul bénéfice des actionnaires qui s’accaparent 60% des bénéfices des entreprises. Voilà le résultat de la politique libérale qui, en plus, s’attaque au droit du travail pour précariser davantage les emplois.

    Le philosophe et historien Marcel Gauchet a raison lorsqu’il dit : « Je ressens une absence terrible d’idées neuves. » On ne les trouve pas à droite ni dans les 1 000 pages du programme de Bruno Le Maire ni  dans les ouvrages à répétition de Sarkozy  et des autres.  Aucune grande vision d’un avenir meilleur et ce n’est pas l’identité heureuse d’Alain Juppé qui fait illusion lorsque l’on examine ses mesures antisociales antérieures et à venir. Du côté de l’actuelle majorité, tout est fait pour imposer la candidature de Hollande ou Valls s’efforce de draguer à droite en promettant 33 nouvelles prisons. C’est le choix entre blanc bonnet et bonnet blanc.

    Ne plus voter contre, voter pour !Lorsque l’on examine la liste des prétendants, si l’on retire tous ceux qui ont déjà exercé des fonctions ministérielles ou présidentielles, il reste un Poisson centriste au milieu du panier à crabes de la Droite et personne au PS. Ils ont tous participé au déclin social de la France et à sa soumission au monde des affaires. A bien y regarder, si les sondeurs ont raison, la majorité des Français n’auront au second tour des élections que le choix de voter contre... contre Sarkozy, contre Hollande, contre Marine Le Pen. Si l’on prend les primaires de la Droite, Juppé est le candidat contre Sarkozy et c’est son seul vrai argument électoral. On sait qu’au second tour de ces primaires, tous les candidats vont se rabibocher et, en fonction de leurs résultats, tracter leurs soutiens contre des postes. Du côté de la Gauche, à part Jean-Luc Mélenchon et les candidats d’extrême-gauche, la Primaire offre le même choix : Montebourg contre Hollande en oubliant que Montebourg a participé aux gouvernements sous deux premiers ministres. Il est parti lorsque son concurrent Valls a été nommé Premier ministre. Deux vers ne peuvent coexister dans la même pomme mais un troisième est venu occuper la place de Montebourg : Emmanuel Macron. Ce dernier, voulant croquer toute la pomme, a été déchu du paradis Hollandais.  Que l’on ne parle pas d’idées neuves avec ce petit marquis nostalgique de la royauté et son libéralisme faussement humaniste. Il est le chouchou de Pierre Gattaz, président du Medef. Il est propulsé par la presse libérale. C’est un produit fabriqué de l’ultralibéralisme, un cheval de Troie introduit dans les arcanes d’un pouvoir socialiste déjà préparé à abandonner le socialisme et cela dès le lendemain de l’élection de Hollande.   

    Les élections présidentielles sont devenues le théâtre d’enjeux personnels où les mégalos se concurrencent. Ce n’est plus l’occasion d’un débat d’idées mais le théâtre d’un concours de promesses aux uns et aux autres, de pseudo-différences et de gros mensonges avec la certitude que la même politique plus ou moins libérale se poursuivra. Pour faire accepter les reculs sociaux et démocratiques, il y a le chômage et le terrorisme.

    Ne plus voter contre, voter pour !A droite si l’on relève quelques phrases de certains candidats, destinées à devenir cultes, on donne le pompon du narcissisme à Le Maire lorsqu’il a déclaré : « Je pense que mon intelligence est un obstacle »… « Mon problème c'est que j'ai les yeux trop bleus pour la télévision »… « Que c'est bon de se lever le matin et de vouloir diriger le pays ». Impossible de ne pas citer Nicolas Sarkozy : « Moi ce qui me désarme vraiment totalement, c'est la gentillesse »… « Ce n’est pas parce que vous voulez renverser la table que vous descendez de la voiture dont vous vous abstenez de choisir le chauffeur »… « Marine Le Pen, c'est son père, sans la culture »… « Passe-moi la salade, je t'envoie la rhubarbe ». Fillon n’est pas mal non plus : « Je ne suis ni comédien ni clown »… « Un Premier Ministre, on le lèche, on le lâche, on le lynche »… « Qu'est-ce que vous faites là? Pourquoi êtes-vous venu soutenir quelqu'un qui a déjà perdu? ». Sans oublier Juppé : « A part les œufs brouillés, je ne sais rien faire » … « En politique, on n’est jamais fini. Regardez-moi ! ». Edifiant ! Non ?

    Si l’on dresse le catalogue (un Internaute parle de « catastrologue ») des mesures annoncées par les candidats aux Primaires de  la Droite, la litanie a été la suivante que nous reprenons en vrac, car, sur le fond, ils sont tous d’accord :

    - privatiser Pôle Emploi

    - supprimer les emplois aidés

    - dégressivité des indemnités de chômage

    - supprimer les 35 heures, passer à 37, 39, 42 ou plus encore

    - baisser les charges sociales et les supprimer pour le Smic

    - mater les syndicats

    - organiser des référendums d'entreprises pour contourner les syndicats

    - augmenter l'âge de la retraite (course à l'échalote : Juppé 65 ans en 2026, Sarko 64 en 2025)

    - supprimer l'ISF : les riches ne doivent pas fuir le pays

    - augmenter la TVA (de 3 points) : de toute façon les pauvres ne partiront pas

    - réduire les dépenses publiques de 100 milliards

    - réduire les impôts sur les sociétés

    - supprimer 300 à 500 000 fonctionnaires

    - supprimer le statut de la fonction publique, même pour les enseignants (le réserver aux secteurs régaliens)

    - aligner les retraites du public et du privé, sans annoncer la moindre négociation, par exemple sur les niveaux de salaires

    - réduire ou supprimer l'Aide Médicale d'État

    - accroître les inégalités en rehaussant le quotient familial (3000 € par enfant déduits pour ceux qui payent beaucoup d'impôts)

    - palabrer sur le taux du déficit budgétaire

    - défiscaliser les heures supplémentaires (mesure démago et coûteuse en emplois non créés et pesant 4 milliards d'euros dans le budget de l'État)

    - augmenter le minimum vieillesse : seule mesure positive du catastrologue...

    Et du côté d’Emmanuel Macron, l’épiphénomène de la politique ?  Il reproche maintenant à François Hollande d’avoir été un « président normal » et veut prendre sa place à l’Elysée pour être un « président jupitérien ».  Son épouse avait dit dans Match que le poulain de Hollande était un chevalier venu d'une autre planète. On sait maintenant de laquelle. C'est Jupiter qui est gazeuse... Il est une sorte d’émanation gazeuse ni de droite ni de gauche. A moins qu'il ne face référence à la mythologie romaine et au roi des dieux... Il veut être Jupiter alias Zeus (chez les Grecs) et d'un froncement de sourcils faire trembler l'univers. Mais le mauvais tonneau de Jupiter, celui qui verse les maux sur les hommes, est plus grand et plus plein que celui qui verse les biens. Emmanuel Macron est le pur produit de ce système fabriquant les élites : Ena, haut fonctionnaire, cabinet présidentiel ou ministériel. Son parcours n’a en réalité rien d’original et ressemble très fortement à celui d’Alain Juppé par exemple, sauf que ce dernier a été plusieurs fois élu.

    Cet arriviste forcené aux allures de petit marquis n'hésite plus à cracher dans la soupe qu'il a trouvée bonne pendant quatre ans. Il reproche à son mentor Hollande d'être un président normal. Macron sera un président jupitérien. Non il ne parle pas de Juppé mais du roi des dieux dans la mythologie romaine. Il avait déjà révélé sa nostalgie pour les rois de France mais c'est en roi des dieux qu'il se voit. Des Romains, il tourne le dos à ce qu'il appelle le cursus honorum qui existait sous la Rome antique, il serait peut-être temps d’arrêter, dit-il, pour justifier son absence de mandats électifs et sa carrière de technocrate. Le cursus honorum (qui en latin signifie « carrière des honneurs » ou, littéralement, « course des honneurs ») est l'ordre d'accès aux magistratures publiques sous la Rome antique. Cet ordre est obligatoire et permet de gagner des compétences et d’avoir pour magistrats suprêmes des hommes mûrs et expérimentés. Donc point besoin d'avoir fait ses preuves par des élections locales, il suffit de passer par les arcanes de la politique en venant d'une grande banque. Il défend tous les préjugés possibles qu’une partie des médias et des politiques relaie depuis des années : la flexibilité comme remède, l’allergie des français aux réformes, la préférence française pour le chômage,  l’Union européenne comme voie de salut, les chômeurs qui préfèrent le loisir. La liste est longue.

    Force est de constater que la 5ème république est à bout de souffle et qu’elle ne produit que des carriéristes de la politique, gardien du conservatisme politique fermé à toutes véritables réformes sociales et constitutionnelles pour plus d’égalité et de fraternité. Pire, nos libertés sont de plus en plus menacées par les nouvelles techniques d’information qui permettent le fichage auquel s’ajoute le pullulement des caméras de surveillance dans les lieux publics. Certes la sécurité doit être assurée mais elle ne doit pas sous-évaluer les autres questions sociales et instaurer un régime para-démocratique qui serait la porte ouverte à une dictature économico-politique telle que l'avait imaginé Aldous Huxley dans son roman "Le meilleur des Mondes" qui fait de nous des consommateurs dans une dictature sans chaînes. L’ultralibéralisme économique produit un chômage endémique et une précarité des emplois qui fait perdre la maîtrise de nos existences face à cette violence économique de plus en plus insupportable.

    Ne plus voter contre, voter pour !Devant des politiques menées envers et contre les peuples, nombreux sont les électeurs qui n’ont même plus le choix de voter « contre »  car c’est contre tous les candidats qu’il leur faudrait voter. Alors il reste à voter pour des idées, même si elles ne sont pas nouvelles et parce qu’elles n’ont jamais été appliquées. Le seul qui défend encore ces idées est Jean-Luc Mélenchon. Le seul qui veut une « révolution constitutionnelle et sociale » pour sortir de l’ornière politicienne de la Vème république, c’est Jean-Luc Mélenchon. Le seul qui représente efficacement les valeurs de la gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon. Alors qu’ailleurs les idées ne sont que des recettes et des arrière-pensées ultralibérales qui nous ont amenés là où nous en sommes, il reste à voter pour les idées humanistes et sociales que l’on défend. Il ne faut pas renoncer, se soumettre. Les libéraux font payer la crise aux salariés et cherchent, pour justifier les mesures antisociales, des bouc-émissaires : chômeurs, fonctionnaires, assurés sociaux, syndicalistes… etc. Vous serez peut-être le prochain bouc-émissaire. Vous pouvez encore voter « pour vos idées » au premier tour des  élections et, si ces idées ne sont pas présentes au deuxième tour, leur donner suffisamment de représentativité pour exister après que d’autres aient voulu tuer la gauche. Il ne s’agit plus de voter contre ni au premier ni au second tour. Il ne s’agit plus de choisir entre la peste et le choléra. Seul Jean-Luc Mélenchon offre une réelle alternative et la possibilité à la Gauche d’exister, à la France de faire une révolution citoyenne. Seul il ouvre la perspective de changer de constitution et de ne plus faire des élections présidentielles la mascarade démocratique d’une république monarchique avec son souverain et sa cour. C’est l’occasion de prendre votre destin en mains, de refuser l’anesthésie médiatique, de résister à la fatalité et  d’éviter l’extrême-droitisation de la société française. 

    Le parti socialiste est au bord du gouffre et ses dirigeants veulent entraîner toute la gauche dans un nouveau pas en avant libéral. Hollande n’a plus aucune crédibilité et s’est enfoncé un peu plus dans l’impopularité avec l’ouvrage « Le Président ne devrait pas dire ça… » Qui sont ses fidèles soutiens : Jean - Christophe Cambadélis qui voit la patte du FN partout où le gouvernement est contesté, Jean-Marie Le Guen cité (pas à son avantage) dans un ouvrage qui vient de sortir sur ses relations avec l’ambassade du Qatar, le Président du groupe socialiste au parlement tenu en laisse par Le Guen… Qui sont ses concurrents à la Primaire : Arnaud Montebourg ancien ministre d’un « made in France » d’opérette, Benoît Hamon ministre éphémère de l’Education nationale à la radicalité molle … C’est une évidence : la seule opposition sincère au trio Hollande/Valls/Macron, la seule réelle alternative qui n’a pas trahi la gauche, est portée par  Jean-Luc Mélenchon. Nous savons que ce dernier fait l’objet d’une campagne permanente de dénigrement et que les élus font l’objet de pressions pour ne pas lui donner les 500 signatures. Si cette manœuvre anti-démocratique touche à son but, les commanditaires en paieront les conséquences politiques et sociales.

    Ne laissez pas passer la possibilité de redevenir maîtres de votre destin dès le premier tour des élections ! N’attendez pas d’être placés devant de mauvais choix, au second tour, entre le pire et le moins pire qui mène de toute façon au pire, entre la peste et le choléra ! C’est au premier tour que se joue l’avenir de la France vers plus d’égalité, plus de liberté et plus de fraternité. C’est au premier tour que l’on peut aussi faire le choix de moins de centralisme, moins de monarchisme.

    Jean Frade

     

     

     

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