• Offensive ultralibérale contre les syndicats

    Offensive ultralibérale contre les syndicats

    L’Ifrap a encore frappé les syndicats dans le Figaro. L’offensive contre les syndicats s’amplifie à l’occasion du débat sur la loi dite de « réforme de la législation du travail ». Entendez par « réforme » un recul sans précédent des acquis sociaux et un démantèlement du code du travail. A l’instar d’Agnès VERDIER-MOLINIÉ, directrice de l’Ifrap, ce think tank ultralibéral, on accuse bien entendu FO et la CGT de blocage systématique et on accorde à la CFDT, la CFE-CGC et à la CFDT d’être les tenants du blocage moins systématique. Le but est d’abord de diviser les syndicats tout en poussant la CFDT et la CFTC à se montrer plus souples en acceptant notamment le barème des indemnités prud'homales, les nouvelles modalités du licenciement économique, plus de liberté pour l'employeur sur l'organisation du travail et la flexibilité des horaires. Même les syndicats dits réformistes sont accusés de ne rien vouloir de ce qui pourrait rendre plus flexible le marché du travail, seule remède à de nouvelles embauches. Il leur est concédé qu’ils accepteraient le référendum d'entreprise et de la consultation des salariés mais on leur reproche la condition qu’ils mettent, comme l'a expliqué Laurent Berger : le référendum «ne puisse intervenir qu'à l'issue de la négociation et à la seule initiative des syndicats signataires».

    Voilà comment on fustige les syndicats qui refusent de façon frontale la régression sociale alors qu’on manipule ceux qui laissent la porte ouverte à un ajustement qui apparaît comme une brèche dans laquelle les ultralibéraux comptent s’enfoncer.

    Dans un article du Figaro, la directrice du laboratoire d’idées ultralibérales, largement médiatisée notamment lors qu’il s’agit de taper sur la fonction publique, se livre au bashing des syndicats et prédit un syndicalisme français « ubérisé », car il ne serait plus en phase avec l’évolution contemporaine, entendez l’ultralibéralisme. Elle souhaite la suppression de l’article L1 pondu par Gérard Larcher en son temps : « Tout projet de réforme envisagé par le Gouvernement qui porte sur les relations individuelles et collectives du travail, l'emploi et la formation professionnelle et qui relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle fait l'objet d'une concertation préalable avec les organisations syndicales de salariés et d'employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel en vue de l'ouverture éventuelle d'une telle négociation.» Plus de consultation préalable des organisations syndicales ! Elle ponctue l’entretien qu’elle a donné par : « Cela passe aussi par la construction d'un nouveau syndicalisme, vraiment réformiste et représentatif, avec la mise en place d'un chèque syndical qui aboutirait à ce que plus de Français soient syndiqués mais mieux syndiqués. Enfin apparaîtraient des syndicats au service de l'intérêt général qui nous manquent tant aujourd'hui ».

    Les syndicats ne défendraient donc pas l’intérêt général en s’opposant à la casse sociale et à la précarité. De quel intérêt nous parle cette femme sortie de je ne sais où, propulsée sur le devant de la scène médiatique et qui se pose en défenderesse de l’intérêt général, alors qu’elle représente les lobbies ultralibéraux ? De celui des salariés et des fonctionnaires ou de celui des patrons ? De celui des salariés ou de celui des professions libérales ? Elle œuvre à diviser les salariés de public et du privé, à diviser les syndicats et à vouloir installer l’ordre des nantis.

    Mais elle n’est pas la seule à se livrer au bashing des syndicats et de la fonction publique. Il suffit de regarder les entretiens sur les chaînes télévisées. Les commentateurs apparaissent aujourd’hui comme des propagandistes de la loi El Kohmri. Cela transparaît dans les interviewes. Les adversaires de la loi n’ont pas le même traitement que les défenseurs. Le représentant de l’Unef et d’autres syndicalistes sont plus durement traités que Ségolène Royal ou Jean-Marie Le Guen.  On nous ressert toujours le modèle allemand et son syndicalisme dit réformiste dans le bon sens du terme, c’est-à-dire prêts à toutes les concessions, tous les compromis et toutes les compromissions. Après un parti socialiste qui a viré à la social-démocratie allemande, on voudrait que le syndicalisme français se germanise aussi. Il ne resterait plus qu’à demander la nationalité allemande.

    Le 9 mars prochain, il faudra être nombreux aux côtés des jeunes et des organisations syndicales. Il faudra aussi être nombreux le 31 mars. Il est temps de se remettre debout et de ne plus plier l’échine sous le chantage au chômage de masse.

    La journée du 9 mars annonce, comme en 2006, une convergence dans la rue entre la jeunesse, les travailleurs/euses avec ou sans emplois et le syndicalisme. Les cheminots sont en grève pour la défense de leur statut mis à mal par la loi de 2014. La journée unitaire du 8 mars exige une véritable égalité femmes/hommes dans le travail. Le 10 mars, les retraités seront dans la rue. Le 22 mars, les salariés-es de la fonction publique exigeront le relèvement des salaires bloqués depuis 5 ans. Et le 31 mars, très grande journée interprofessionnelle !

    La pétition « Loi du travail, Non merci ! » est en train d’atteindre le million de signatures. ICI 

    Toutes et tous contre l’offensive antisociale et antisyndicale !

     

    Fucone 

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