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    La France insoumise fait sa convention

     

    Discours de Jean-Luc Mélenchon à la convention de la France insoumise à Lille

    Saint André lez Lille.

    La convention nationale de la France insoumise  a occupé les locaux du Pôle Filature, les 15 et 16 octobre 2016. Ce pôle abritait jadis des activités basées sur le textile. L’endroit est donc symbolique. Des milliers d’ouvrières et d’ouvriers se sont décarcassés, suant eau et sang, pour des salaires de misère, au profit et pour le plus grand bonheur des dynasties patronales du Nord. Ce lieu n’a pas été choisi au hasard, même s’il est excentré par rapport à l’ensemble des régions françaises. Ajaccio est loin de Lille.

    Ce lieu convenait très bien à un mouvement grandissant fait d’insoumis. un mouvement qui s’appuie sur la France qui travaille et produit des richesses, sur la France qui souffre et qui subit de plein fouet les conséquences désastreuses des différentes politiques d’austérité et de régression sociales menées depuis trois décennies par les pouvoirs de droite et d’une pseudo gauche, sans exception.

    Une représentation inédite

    Discours de Jean-Luc Mélenchon à la convention de la France insoumise à LilleLa conférence nationale rassemblait près de 1000 délégués, dont 67% tirés au sort, parmi les 130.000 personnes qui ont rejoint à ce jour La France insoumise. Le reste étant réservé à des délégués des différents partis et mouvements qui soutiennent la démarche (Parti de gauche, Nouvelle gauche socialiste, Ensemble insoumis, communistes, écologistes, syndicalistes, etc.). La Corse était représentée par  2 délégués : Christine Malfroy et Jean-Pierre Orsi.

    Au menu de la convention : faire le point de l’avancée de la démarche et valider le document élaboré pour la circonstance, intitulé : « L’avenir en commun ». Ce document est le résultat d’un travail collectif, avec plus de 3.000 contributions. Comme cela a été précisé pendant la conférence, le document approuvé par une très majorité des participants au vote par internet et pendant les travaux (plus de 60.000 votants) n’est pas ficelé une fois pour toute. Il sera affiné, amélioré et complété au cours des prochains mois. En aucun cas, il ne saurait se réduire à la contribution de quelques experts. L’amélioration du document validé se fera à partir de livrets thématiques.

    Des témoignages émouvants, en prise avec la réalité de la vie

    La conférence a été aussi le lieu et le moment d’entendre des dizaines de témoignages qui nous font toucher du doigt la dure réalité de ce bas monde pour des millions de Français. Témoignages souvent poignants, émouvants. L’exploitation de l’homme par l’homme prenait  là toute sa signification. Quelques exemples parmi tant d’autres.

    Lionel Buriello, secrétaire général de la Cgt-Arcelor Mittal a évoqué la fermeture de l‘usine de Florange et ses conséquences, non seulement pour le personnel, mais aussi pour les sous-traitants et le bassin de vie de la région, déjà lourdement atteints par les crises successives des dernières trente années. Il a fustigé le comportement des dirigeants du groupe, plus préoccupés de faire du fric que de la santé et le devenir des travailleurs et leurs familles. Il a également critiqué sévèrement les attitudes de François Hollande  et de son ex-ministre du redressement industriel Arnaud Montebourg, le matamore, dans le traitement du dossier. C’est contre ces attitudes et contre la volonté du groupe Arcelor Mittal de tout sacrifier sur l’autel du profit que Lionel Buriello a poussé lors de son intervention ce coup de gueule : « Alors oui, je suis un insoumis, face à cette caste qui se gorge d’argent et de privilège ».

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    Quant à Medhi Kemoune, délégué syndical Cgt d’Air France, il a évoqué les événements qui ont secoué la compagnie aérienne. On condamne des syndicalistes et des travailleurs, pour avoir déchiré la chemise d’un cadre supérieur à des peines de prisons particulièrement lourdes et on applaudit dans le même temps à la liquidation de milliers d’emplois à Air France. De quel côté se trouve la violence? Du côté de ceux qui se battent pour préserver leur emploi ou du côté des partisans de la rentabilité à tout prix ? Medhi Kemoune a également dénoncé l’attitude du pouvoir dit socialiste dans cette affaire. Nos gouvernants ont pris position. Etre à côté du patronat contre les salariés Comme ils participent à la criminalisation du mouvement social et à la lutte contre les syndicats insoumis.

    On a pu entendre aussi le témoignage de Marie Hélène Bourlard syndicaliste Cgt, communiste, ex-salariée de LVMH  dans le Nord. Elle a été virée sans autre considération. Le problème posé est celui des délocalisations à l’étranger. Des dizaines d’années de labeur, au prix de gros sacrifices, sont tout simplement effacées par une simple lettre de licenciement. Pour le patron, c’est une « nouvelle » aventure sous d’autres cieux plus juteux. On a envie de dire « Merci patron », comme dans le film éponyme de Bernard Ruffin.

    Discours de Jean-Luc Mélenchon à la convention de la France insoumise à LilleIssa Coubaly, président d’une association antiraciste, a évoqué la multiplication des contrôles aux faciès, souvent à l’origine de la montée de haine chez certains jeunes des quartiers.

     

     

     

    Des soutiens internationaux à la campagne de la France insoumise

    La convention ne pouvait pas se dérouler pleinement sans un petit air d’internationalisme. On a eu droit à plusieurs interventions, soit directement, soit par vidéo. Là aussi deux exemples.

    On y vaAminata Traoré ancienne ministre de la culture et du tourisme du Mali a crié son indignation et sa combativité à l’égard des pays capitalistes lesquels pillent sans vergogne les pays africains et sont souvent à l’origine des guerres fratricides qui secouent de nombreux pays. L’argent n’a pas d’odeurs. Aminata Traoré explique aussi que la grand vague migratoire qui part de l’Afrique est une des conséquences des menées des pays capitalistes sur son continent. Pour elle : « Bien avant la Grèce, c’est en Afrique que les plans d’ajustement structurels ont été appliqués ». Et de conclure : « L’ordre brutal du monde est un péril pour nous tous ».

    On y vaAutre intervention remarquée, celle d’une autre femme : Zoë Konstantopoulou, ex présidente du Parlement grec, ex membre de Syriza. Elle a brossé un tableau sévère de la politique d’abandon et de soumission du gouvernement Stipras. A ses yeux, le gouvernement grec mène le pays à une situation encore pire que celle qu’il connaît actuellement. Elle considère que « ce gouvernement n’est ni de droite, ni de gauche, mais est tout simplement un gouvernement de traîtres". Indirectement elle nous met en garde contre toute dérive droitière dans le cas où la vraie gauche serait au pouvoir. On ne peut pas avoir de compromission avec les marchés financiers et la Troïka. Ces derniers doivent combattu avec la plus grande fermeté. Il n’est pas inscrit ad vitam aeternam que le vrai changement ne soit pas possible.

    Une affaire du plus grand nombre


    On y vaLa conférence nationale s’est terminée par l’intervention de Jean-Luc Mélenchon. On n’évoquera pas le contenu de cette intervention (voir vidéo jointe). Simplement disons que fut un moment fort. Le candidat à l’élection présidentielle est intervenu pendant une heure et demie. Tantôt sarcastique, ironique, décontracté, tantôt apaisé, maniant l’humour et la dérision, mais toujours en forme. Il a présenté un visage autre que celui que les media dans leur quasi-totalité ont plutôt tendance à dénigrer ou à caricaturer. Pour lui aussi pas question de transiger avec le social-libéralisme, ni pratiquer, comme ce fut le cas dans un proche passé avec le Front de gauche  des alliances à géométrie variable. Enfin, il a lancé un appel en direction de tous ceux qui veulent un vrai changement et de tous ceux qui se sont réfugiés dans l’abstention ou parfois dans un vote sans issue, celui du Front national. Il ne souhaite pas non plus une campagne basée sur sa seule personne. L’élection présidentielle malgré son caractère « monarchique », est l’affaire du plus grand nombre, pas seulement par un bulletin de vote, mais aussi et surtout un engagement physique et politique de tout un chacun. C’est le sens de l’appel qu’il a lancé à l’issue de la convention nationale. Alors au boulot.

     

     

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