• Quenelle et banane au menu...

    Les traumatisés de la quenelle sont déjà nombreux : gluante dans sa sauce fluo à la cantine de l’école, elle est souvent maltraitée dans la restauration collective ! Voilà que Dieudonné en a fait un sujet de polémique en se gardant bien d’en donner sa vraie recette médiatique.  Il s’agirait d’un geste à la fois antisystème et antisioniste, une sorte de bras d’honneur si on en croit un de ses commentaires sur le sujet lorsqu’il a dévoilé son intention : « glisser une quenelle dans le fond du fion du sionisme ». Est-ce un salut nazi inversé ou pas? l’ambiguïté est entretenue par les dérives antisémites de l’humoriste et sa proximité avec l’extrême-droite. Pour autant est-il le seul responsable de la montée des idées xénophobes de cette extrême-droite ? Assurément pas même si sa quenelle est devenue un sport répandu parce que le racisme et la xénophobie progressent jusque dans les milieux sportifs. Non seulement le racisme progresse mais il s’affiche de plus en plus ouvertement. Que faut-il faire pour inverser cette tendance nauséabonde ? D’abord, c’est une évidence : sortir de la crise et du chômage. Ensuite ne plus propager un sentiment d’insécurité en désignant des boucs émissaires. Enfin il reste un travail constant d’information auprès des jeunes pour éviter qu’ils perpétuent la haine inoculée par des parents comme ceux de cette fillette qui a offert une banane à Christiane Taubira.  Cette banane reprise par le journal d’extrême-droite « Minute » ne vaut pas mieux que la quenelle,  plat de résistance de Dieudonné. Que dirait-il si une gamine lui offrait une banane comme dessert ?  

    Des millions de gens ont pratiqué le salut nazi en Allemagne et ailleurs. D’autres singent Dieudonné qui devrait se sentir visé par la banane de la honte. Tout cela est bête et méchant. Faut-il interdire la quenelle et la banane ? Certainement pas dans nos menus. Par contre il faut dénoncer le racisme rampant et l’antisémitisme si proche de l’idéologie nazie.

    Les propos tenus par Dieudonné sur le journaliste Patrick Cohen et ses multiples condamnations pour propos antisémites ne plaident pas en la faveur d’une quenelle sans arrière-pensée antisémite. Au théâtre de la Main d’or, ce triste humoriste a dit « « Moi, tu vois, quand je l'entends parler, Patrick Cohen, j'me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage » : une ellipse qui ne laisse aucun doute sur le caractère antisémite du propos.

    Il peut expliquer qu’il est antisioniste, antisystème et que sa quenelle est un bras d’honneur, mais, derrière la grossièreté du geste, on trouve la haine. Ce n’est même pas de l’humour noir, c’est de la propagande haineuse à l’attention d’une clientèle en majorité raciste et xénophobe. C’est un humour agressif, négationniste et malveillant. Il est à craindre qu’une interdiction administrative prônée par le Ministre de l’Intérieur se termine par son annulation devant un tribunal et soit l’occasion d’une nouvelle tribune pour ce camelot de l’humour qui a trouvé son fond de commerce en se faisant de la promotion gratuite grâce à des provocations. Faut-il prendre le risque de victimiser un provocateur et de lui faire de la publicité ? Si l’intention du Ministre de l’Intérieur paraît hasardeuse, il existe en revanche des lois réprimant les propos racistes et antisémites. Elles doivent être appliquées dans toute leur rigueur.  Dans le cas où Dieudonné ne réglerait pas les amendes, ses cachets pourraient faire l’objet de saisies. Il paraît que l’argent n’a pas d’odeur.

    Fucone

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