• Salva Italia

    Le Parlement italien vient de donner sa confiance au gouvernement Monti, à une très large majorité, pour sa manovra. Seuls L’Italia dei Valori, parti de centre gauche, dirigé par Antonio Di Pietro, l’homme qui avait initié l’opération mani puliti et paradoxalement la Lega du Nord, parti xénophobe, allié de Monsieur Bunga Bunga ont voté contre. Cette manovra s’inscrit logiquement dans la continuité des politiques d’austérité menée par Berlusconi. Elle a été présentée comme la seule alternative possible pour sauver le pays du désastre qui s’annonce et – il faut le souligner – apaiser les inquiétudes des marchés financiers. C’est tout à fait normal pour un gouvernement composé presque exclusivement d’ex banquiers et d’éminents professeurs d’économie. Précisons au passage, s’il en est besoin, que ces gens sont tous acquis à la pensée unique, la pensée ultralibérale.

    Donc, des efforts importants vont être demandés aux Italiens quelles que soient leurs conditions sociales. Il va y avoir « des larmes et du sang », dit-on dans les sphères gouvernementales. C’est un mal nécessaire. Le problème dans cette affaire, c’est que les efforts ne sont pas vraiment bien répartis. Et comme on pouvait s’y attendre, ces efforts seront surtout supportés par les couches les plus défavorisées. Quelques exemples. Gel des pensions au-delà de 1400 euros mensuels, imposition sur la résidence principale, augmentation de deux points de la taxe sur la valeur ajoutée, augmentation du prix de l’essence, allongement de la durée de cotisations pour les retraites, etc. Par contre, rien n’est prévu pour les grandes fortunes, sur les biens de l’Eglise, considérables en Italie, ou encore contre l’évasion fiscale. Petite compensation, on prévoit de taxer les voitures de luxe et les yachts. Poudre aux yeux. Sans risque de se tromper on peut parler de stangata, de coup de massue, pour les plus fauchés. Est-ce que le remède de cheval préconisé par Mario Monti et son équipe va permettre à l’Italie de s’en sortir ? Qu’il nous soit permis  d’en douter et nous ne sommes pas les seuls. Déjà, parmi ceux qui ont voté pour la manovra s’installe le doute. Certains parlent de fiducia con male di pancia, de confiance avec mal au ventre. On peut regretter, pour ne pas dire plus, qu’un parti comme le Parti démocratique, ait voté les mesures du gouvernement. A-t-il mesuré le risque qu’il prenait ? Pendant ce temps Berlusconi s’est retiré sur l’Aventin. Il se tient en embuscade. Il attend son heure et lit avec beaucoup d’intérêt les cahiers intimes de Mussolini. Cela dit, la pilule ne passera pas aussi facilement que d’aucuns le souhaitent. Déjà, dans le pays la résistance s’organise, à l’initiative des syndicats et des mouvements de gauche extra parlementaires.

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