• Social et socialisme, mots bannis des deux Primaires

    Il faut se souvenir de la première primaire dite « de la gauche » qui a porté François Hollande au pouvoir avec les électeurs du Front de gauche. Il a ensuite choisi l’option Manuel Valls qui état arrivé bon dernier avec 5%.  Martine Aubry s’est cantonnée à Lille, les autres courants du PS ont été rangés dans la catégorie « frondeurs » et Jean-Luc Mélenchon ne cesse d’être diabolisé. Du côté de la droite qui a inauguré ses premières primaires, Juppé a été vite enterré et Fillon, victorieux, représente lui-même avec, à ses côtés, les sarkozystes, les catholiques intégristes et des ultralibéraux de la société civile dont l’ancien patron d’AXA sans doute l’inspirateur de la casse de la Sécurité sociale. Les Guaino, Bayrou et tous ceux qui n’ont pas fait allégeance en se réclamant d’un droite extrême sont déjà marginalisés. A droite le mot « social » est banni, comme le mot « socialiste » est banni par des candidats comme Valls et Macron, prétendument « de gauche » ou ni de gauche ni de droite.

    Voilà que s’annoncent les deuxième primaires dite « de la gauche », sans les écologistes d’EELV, sans les radicaux de gauche (on se demande pourquoi) et surtout sans les composantes du Front de gauche qui ont choisi Jean-Luc Mélenchon qui fait campagne sous le générique « la France insoumise ». François Hollande a décidé de partir par la petite porte face à une impopularité jamais démentie et sous la pression des Brutus qu’il a placés lui-même devant la scène politique. Emmanuelle Macron a posé les premières banderilles et le matador Valls a donné le coup de grâce.  Les primaires s’annoncent comme celles d’un parti socialiste en pleine décomposition au sein duquel une bataille des égos s’est engagée. Valls, Montebourg, Hamon et maintenant Vincent Peillon… Ce dernier , en avril 2014, il n’a pas été reconduit au poste de Ministre de l’Education nationale dans le gouvernement Manuel Valls. Il est élu député européen en mai 2014. En novembre 2014, il est nommé professeur associé à l'université de Neuchâtel (Suisse). Il nous revient de Suisse. C’est un beau symbole ! On parlait même de l’éventualité de Marisol Touraine qui est en train de recaser au forceps un membre de son cabinet qui est pressenti au poste de directeur général adjoint du prestigieux centre anti-cancer Gustave Roussy (IGR), situé dans le Val-de-Marne. Cela ne se fait pas sans contestation.

    Les Primaires du Parti socialiste ? Un déjà ancien premier ministre et ses anciens ministres qui veulent en découdre.   Macron a choisi  de faire cavalier seul, peut-être inspiré par son épouse qui, dans un grand article de Paris Match avait dit de lui qu’il est un « chevalier venu d’une autre planète ». On a envie de lui répondre : « Qu’il y retourne !». Que se passerait-il si Valls sortait gagnant comme des sondages veulent l’anticiper ? Des tractations se dérouleraient en coulisses et tout ce beau monde se retrouverait pour se distribuer les rôles et nous rejouer la même comédie électorale qu’en 2012. Toutefois si l’on fait de la politique fiction, leur candidat n’arrivera pas au second tour et pourrait même se retrouver derrière Jean-Luc Mélenchon dont l‘audience ne fait que s’accroître. Ils n’auront plus qu’à se partager les restes d’un parti socialiste vidé de ses valeurs. Même Filoche ne pourra plus servir de caution de gauche et sa candidature ne fait plus illusion. En l’écoutant, on se demande ce qu’il fait au PS et pour quelles raisons il n’a pas rejoint le Front de gauche. Pour conserver son siège et sa place au bureau du PS ? Pour faire croire qu’il y a encore un membre de gauche dans ce bureau ? Et en plus, il se plaint que son propre parti fasse obstacle à sa candidature en empêchant les signatures de parrainage.

    Jean-Luc Mélenchon n’a plus besoin de faire la démonstration qu’il a bien fait de se porter candidat en dehors des stratégies des partis politiques. La tournure que prennent les Primaires du Parti socialiste lui donne raison. Comment aurait-il pu participer à des Primaires organisées par le PS à son profit  et dans la continuité de la politique de François Hollande et Manuel Valls ? Participer à ces Primaires, c’est accepté un bilan désastreux alors que le candidat de la France insoumise a combattu la politique menée. Participer à ces Primaires, c’était accepté de se situer dans le même camp que celles et ceux qui l’ont diabolisé, alors qu’il est leur adversaire.  Participer à ses Primaires, c’est maintenant venir au secours d’un parti socialiste et de son secrétaire général qui un coup rejette les électeurs des candidats comme Jean-Luc Mélenchon et le lendemain fait un appel pathétique à Jean-Luc Mélenchon et à Emmanuel Macron pour qu’ils participent à « ses » Primaires.

    Jean-Luc Mélenchon n’est pas le diviseur de la Gauche. Il est le seul qui en porte honnêtement et loyalement les valeurs. Oui, il a fait un choix politique cohérent en se présentant aux prochaines élections présidentielles pour porter un programme reconnu comme sérieux et novateur, tout en mettant encore l’humain d’abord. Il est le porte-voix de la Gauche héritière de Jean Jaurès et non pas de Georges Clémenceau. Nous sommes persuadés que l’avenir lui donnera raison.

    Jean Frade

    Google Bookmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :