• Sortir la Corse de l'économie de la rente

    La grève des marins de la Sncm et de la Cmn, que nous soutenons, a révélé un problème souvent occulté, celui de la quasi dépendance économique de la Corse dans sa relation avec le Continent. On pourrait même dire, sans rire, que même les tomates sont importées. Un comble. Serions-nous incapables de cultiver dans nos orti des produits de première nécessité comme les fruits et légumes, du moins en quantités suffisantes ? Si nous en sommes arrivés à ce point, c’est qu’il y a des causes. Pendant des décennies toutes les politiques menées, par les différents gouvernements de droite comme ceux dits de gauche, ont ignoré superbement un problème fondamental, celui du devenir de la Corse. Aucune véritable politique économique et sociale n’a été menée, ni encouragée, au-delà des traditionnels saupoudrages financiers qui ont souvent été détournés de leur objectif initial et ont par ailleurs alimenté les clientélismes locaux. On a par contre favorisé le tout tourisme et l’économie résidentielle, au détriment de l’agriculture, de la petite industrie et des services. Une telle orientation, approuvée par une majorité d’élus, a favorisé un phénomène intolérable, celui de la spéculation foncière et immobilière, avec toutes ses conséquences néfastes pour la grande majorité des Corses : violence, assassinats, magouilles en tout genre, hausse vertigineuse des prix des terrains et des logements, développement de la rente spéculative, chômage, etc.  Quelques exemples connus. Aujourd’hui, il est presque impossible pour les jeunes et les moins jeunes de trouver du travail, de se payer un logement ou d’acheter un terrain, à Ajaccio ou à Bastia. Les terrains du bord de mer sont réservés, et au prix fort, à « l’élite européenne ». Des zones remarquables, théoriquement non constructibles, sont  bétonnées senza vergogna. La loi sur le littoral est tournée à volonté dans l’indifférence presque totale de ceux-là même qui sont chargés de l’appliquer. Les jeunes agriculteurs ou ceux qui souhaiteraient le devenir sont dans l’incapacité de trouver des terrains à exploiter. Les propriétaires fonciers préférant attendre une hausse confortable des prix. On pourrait encore citer d’autres exemples. Doit-on accepter qu’une telle situation se prolonge et s’aggrave ?  La Corse n’est pas condamnée éternellement à subir cette spirale dévastatrice pour les plus larges couches sociales insulaires. Une autre logique économique doit être mise en place, basée sur la création d’emplois utiles, dans différents secteurs comme l’agriculture, la forêt, la mer, les technologies nouvelles et l’économie sociale et solidaire. Cette nouvelle logique de développement ne sera possible sans une volonté politique forte, authentiquement de gauche, à l’opposé du chemin pris par le pouvoir socialiste. Pour Manca alternativa les prochaines échéances électorales seront l’occasion d’expliciter cette logique et de montrer qu’elle est crédible.

    Angelo Leonetti

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