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Un non événement
Depuis plusieurs semaines notre président-candidat menait campagne sans le dire et aux frais de la princesse. Hier soir, il a franchi le Rubicon. « Alea acta est. » Ca y est. Pour cela, il a choisi TF1, chaîne appartenant à son ami Bouygues, homme du Cac 40. Est-ce un hasard ? Le voilà maintenant candidat-président. A-t-il vraiment convaincu les foules ? Pendant une heure il a discouru comme à l’accoutumée. Il s’est auto proclamé protecteur de la France. Lui seul, en tant que capitaine, peut nous sauver de la tempête. En outre, il veut redonner la parole au peuple. L’avait-il confisquée auparavant ? Donc les Français seront consultés par voie référendaire – s’il est élu – sur les chômeurs et sur l’immigration.
Aujourd’hui, le voilà converti au référendum. Ca n’a pas toujours été le cas. Par exemple en 2005, le peuple français avait rejeté le projet de constitution européenne à 55%. Deux ans après Sarkozy s’est allègrement assis sur ce résultat. Et le Parlement entièrement ou presque à sa botte a ratifié le traité de Lisbonne, version édulcorée, sur la forme, du projet de constitution dont on mesure actuellement les effets bénéfiques. C’est ce qu’on appelle un bel exemple de démocratie. Notre candidat-président s’est aussi prononcé pour la défense des valeurs du genre travail, famille et pourquoi pas patrie pour essayer de chasser sur les terres nauséabondes de la blanche colombe qui n’aime pas les étrangers. En parlant de valeurs que pense-t-il de ces "valeurs" qui ont accompagné son quinquennat. Par exemple la corruption, les évasions fiscales, les niches fiscales et autres combines du même tonneau ?
Sarkozy a attaqué ses rivaux, en particulier Hollande, en accusant ce dernier de mener la France vers l’abîme, si par malheur les Français auraient la lumineuse idée de l’élire. Pourtant le candidat socialiste n’avance pas des propositions qui mettraient en émoi les marchés financiers.
Enfin notre candidat-président, d’ordinaire si prolixe, a tout simplement oublié de parler de son bilan de ses cinq ans de pouvoir. « Vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre. » Comme dirait Zia Nunzia « hé un mastica broda ». Un mastiqueur de bouillon.
Y a-t-il encore des gens qui puissent gober tout ce que Sarkozy a pu nous raconter, en dehors bien sûr des rentiers, des privilégiés et autres parasites du système ? Il est grand temps qu’il aille prendre quelque vacance méritée en Allemagne. Merkel se ferait un plaisir de le recevoir. Quoique.
Lazio
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