• Une élection présidentielle déroutante

    Benoit Hamon est venu jouer le Casimir dans la primaire du parti socialiste… Voici venu le temps des rires et des chansons avec le « revenu universel » ! Il a mis le cap de ses promesses « à gauche-toute » après avoir participé au glissement du PS vers les socio- libéraux qui renient le socialisme.

    Le programme de Benoit Hamon est alléchant mais il est celui d’un candidat qui ne passera pas le premier tour des élections présidentielles. En politicien professionnel, il le sait, tout comme Valls. Ses positions souples sur la laïcité lui permettent d’obtenir des votes communautaires mais aussi de la gauche bienveillante en se drapant dans le voile vertueux du républicain ouvert à la liberté de tous les cultes. Tout cela ne lui donne pas la couverture médiatique d’Emmanuel Macron et des soutiens venus de la Droite et du parti socialiste.

    Il faut rappeler que Benoit Hamon est un politicien qui a passé trente ans en politique et qu’il est un cacique du PS. Il n’a pas quitté le gouvernement mais a été prié d’en sortir parce qu’il s’est permis de donner un avis personnel en contradiction avec la politique menée. Il s’est donc retrouvé projeté chez les frondeurs où il a finalement décidé de jouer sa carte personnelle, à moins qu’il ne fasse partie d’une stratégie d’ensemble pour sauver le parti socialiste et en faire un parti dit social-démocrate avec Macron et Montebourg. Filoche a rejoint Montebourg qui rejoint Hamon. Avec qui Hamon va s’associer pour gagner les élections si ce n’est pas avec Jean-Luc Mélenchon ?

    Hamon a combattu la loi El Khomri, parce qu’ il n’était plus au gouvernement, mais a des points de convergences avec Emmanuel Macron, tout en déclarant à un journaliste, Thomas Legrand, que, s’il est élu, il ne gouvernera pas avec Jean-Luc Mélenchon, ce qui rend inutile une pétition qui appelle à l’unité entre Hamon, Jabot et Mélenchon, si toutefois elle n’est pas une manœuvre pour assurer à Benoit Hamon la victoire au premier tour de la Primaire de la « belle alliance populaire » contre manuel Valls. La cible de la Primaire a été Valls et on se demande si la candidature surprise de Vincent Peillon n’était pas là pour que Valls n’arrive pas en tête au premier tour. On sait que Valls est le plus proche du néolibéralisme d’un Macron sorti d’une pochette surprise élyséenne.

    Avec le « revenu universel », Hamon reprend la vieille espérance de la civilisation des loisirs grâce à la robotisation. Comme les robots tuent le travail, il faut distribuer un « revenu universel » d’abord à la jeune génération. Pour cette première étape, Hamon évalue le coût à l’équivalent du CICE, donc aux environs de 40 milliards. C’est une comparaison qui est faite pour se démarquer de Valls et rendre crédible cette mesure révolutionnaire qui doit faire venir à lui les électeurs de gauche en les détournant du vote Jean-Luc Mélenchon. La mesure se chiffrerait à plusieurs centaines de milliards d’euros et pourrait s’avérer désastreuse comme tout miroir aux alouettes. Elle ressemble plus à un attrape-électeur de gauche qu’à un projet réalisable dans le contexte économique et social actuel. Hamon joue bien sa partition mais nous verrons à partir de lundi prochain  la suite s’il arrive en tête devant Valls, ce qui apparaît probable. Participe-t-il au recollement des miettes du Parti Socialiste à la candidature d’Emmanuel Macron ? Avec Hollande, on a compris que, pour les Solfériniens, les promesses n’engagent que celles et ceux qui les croient. La seule position à mettre à leur crédit est la lutte contre la xénophobie et le racisme drainés par le Front nationale et une partie de la droite représentée par François Fillon. Encore une fois, ils espèrent tirer leur épingle du jeu électoral par le vote utile dit « républicain » contre le FN.

    L’élection présidentielle s’annonce comme le champ de manipulations politiciennes qui pourraient finalement amener Emmanuel Macron au second tour contre Marine Le Pen, d’autant plus que François Fillon est plombé par le scandale appelé par les journalistes « Pénélopegate » mais aussi par l’affaire de la caisse noire des Républicains constituée par des détournements de l’indemnité dédiée aux collaborateurs des sénateurs

    N’oublions pas qu’Emmanuel Macron est passé par l’Elysée où il a été un très proche conseiller de François Hollande et ensuite par le gouvernement Valls comme ministre de l’économie. Sa position « ni droite ni gauche » correspond à la droitisation du parti socialiste où il n’est pas encarté. Il représente le candidat idéal de la doxa libérale qui  tire les ficelles du pouvoir depuis des décennies et ne compte pas le laisser à la gauche qualifié radicale parce qu’elle dénonce la droitisation du parti socialiste et reste fidèle à ses valeurs.

    Les média font le focus permanent sur Emmanuel Macron qui a été à la Une de plusieurs dizaines de journaux et qui n’a jamais été attaqué frontalement par les dirigeants socialistes et par les frondeurs, contrairement à l’ostracisme dont est victime Jean-Luc Mélenchon. D’un côté c’est Manuel Valls qui assume le bilan du quinquennat d’un Hollande feignant de se désintéresser de la Primaire. De l’autre Benoit Hamon a éliminé Montebourg qui l’a rallié. Tous les commentateurs savent que Manuel Valls ne prendra aucune voix à Jean-Luc Mélenchon, ce qui n’est pas le cas de Benoit Hamon, meilleur candidat pour former avec Emmanuel Macron un tandem récupérant des voix à gauche et à droite. Ce ne serait plus « ni de droite ni de gauche » mais « de droite et de gauche » pour poursuivre la politique néolibérale et sauver l’après-hollandisme du parti socialiste.

    La question se pose de savoir si la Primaire de cette belle alliance dite populaire n’est pas une étape d’une stratégie conduisant à une alliance avec Emmanuel Macron qui sera provoquée après la victoire de Benoit Hamon à la Primaire. Cette victoire va, selon les commentateurs, entraîner de nouveaux soutiens à Emmanuel Macron et ces soutiens déjà amorcés viendront du parti socialiste, notamment des partisans de Manuel Valls. Si le nombre des fuites vers Macron est important, il est illusoire d’envisager que tous ne seront pas investis pour les législatives selon la menace faite par un Cambadélis devenu très discret depuis le renoncement de Hollande. Cela créerait une hémorragie au PS dont Emmanuel Macron serait le bénéficiaire dans son mouvement « En Marche »… en marche vers la dislocation finale du PS ! Alors certains pensent qu’il vaut mieux voir Macron en sauveur des caciques du PS !

    D’aucuns ont mis Macron en position de force et ne cessent de vouloir affaiblir Jean-Luc Mélenchon qui représente la seul alternative de gauche et menace une stratégie visant à tuer la gauche dans des manœuvres d’appareils, pour mettre en place un parti socio-libéral ni de droite ni de gauche… pour ne pas dire droitisé et en rupture avec le socialisme.  

    Pour faire barrage à des manigances fomentées en coulisse et sauver la Gauche, il est plus important que jamais de ne pas se faire dérouter et de soutenir Jean-Luc Mélenchon, sans se laisser tenter par le chant des sirènes entonné demain par Hamon et Montebourg qui, comme Valls, semblent jouer leur avenir politique au sein du Parti socialiste  en marche avec Macron, sous le regard complice élyséen.

    U barbutu

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 29 Janvier 2017 à 15:32

    Au PS, l'offensive Macron se poursuit à quelques heures des résultats du second tour des Primaires...
    http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/des-deputes-ps-envisagent-un-droit-de-retrait-en-cas-de-victoire-de-hamon-27-01-2017-6627099.php

     

    2
    Lundi 30 Janvier 2017 à 09:20

    Article élection Hamon

    https://vivelasixiemerepublique.wordpress.com/2017/01/26/tomber-dans-le-piege-hamon-ou-sengager-dans-la-revolution-melenchon-cest-vous-qui-voyez/

     

     

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