• Jean-Luc Mélenchon et Ignacio Romanet, président d'honneur d'Attac viennent de publier dans le Monde une déclaration sur Chavez et les prochaines élections  présidentielles qui se dérouleront le 7 octobre. Cette déclaration répond à une vaste campagne de dénigrement qui se développe en France, avec la bénédiction de la droite et avec une certaine bienveillance de milieux dit de gauche.

    "Hugo Chavez est sans doute le chef d'Etat le plus diffamé du monde. À l'approche de l'élection présidentielle au Venezuela, le 7 octobre, ces diffamations redoublent d'ignominie. Tant à Caracas qu'en France. Elles témoignent du désespoir des adversaires de la révolution bolivarienne devant la perspective (que les sondages semblent confirmer) d'une nouvelle victoire électorale de Chavez. Un dirigeant politique doit être jugé sur ses actes, et non sur les rumeurs colportées contre lui. Les candidats font des promesses pour se faire élire ; rares sont ceux qui, une fois élus, les tiennent. Dès le début, la promesse électorale de Chavez a été claire :  profit de ceux, majoritaires dans son pays, qui vivaient dans la pauvreté. Et il a tenu parole.

     UN ÎLOT DE RESISTANCE DE GAUCHE AU NEOLIBERALISME

    Politiques sociales, investissements publics, nationalisations, réforme agraire, plein emploi, salaire minimum, impératifs écologiques, accès au logement, droit à la santé, à l'éducation, à la retraite... Chavez s'est également attaché à la construction d'un Etat moderne. Il a mis sur pied une ambitieuse politique d'aménagement du territoire: routes, chemins de fer, ports, barrages, gazoducs, oléoducs. En matière de politique étrangère, il a misé sur l'intégration latino-américaine et privilégié les axes Sud-Sud, tout en imposant aux Etats-Unis des relations fondées sur le respect mutuel... L'élan du Venezuela a entrainé une véritable vague de révolutions progressistes en Amérique latine, faisant désormais de ce continent un exemplaire îlot de résistance de gauche contre les ravages du néolibéralisme. Un tel ouragan de changements a complètement chamboulé les structures traditionnelles de pouvoir au Venezuela et entrainé la refondation d'une société jusqu'alors hiérarchique, verticale, élitaire. Cela ne pouvait lui valoir que la haine des classes dominantes, convaincues d'être les propriétaires légitimes du pays. Avec leurs amis protecteurs de Washington, ce sont elles qui financent les grandes campagnes de diffamation contre Chavez. Elles sont allé jusqu'à organiser- en alliance avec les grands médias qu'elles possèdent - un coup d'Etat le 11 avril 2002. Ces campagnes se poursuivent aujourd'hui et certains secteurs politiques et médiatiques européens les reprennent en chœur. La répétition étant - hélas - considérée comme une démonstration, des esprits simples en viennent à croire que Hugo Chavez incarnerait "un régime dictatorial où il n'y a pas de liberté d'expression".

    Mais les faits sont têtus. A-t-on déjà vu un " régime dictatorial " élargir le périmètre de la démocratie au lieu de le restreindre ? Et donner le droit de vote à des millions de personnes dépourvues jusque là de carte d'électeur? Les élections au Venezuela n'avaient lieu que tous les quatre ans, Chavez en organise plus d'une par an (14 en 13 ans). Dans des conditions de légalité démocratique reconnues par l'ONU, l'Union européenne, l'Organisation des Etats américains, le Centre Carter, etc. Chavez démontre qu'on peut construire le socialisme dans la liberté et la démocratie. Il en fait même une condition du processus de transformation sociale. Il a prouvé son respect du verdict populaire en renonçant à une réforme constitutionnelle refusée par les électeurs lors d'un référendum en 2007. Ce n'est pas un hasard si la Foundation for Democratic Advancement (FDA), du Canada, dans une étude publiée en 2011, situe désormais le Venezuela en tête du classement des pays qui respectent la justice électorale . Le gouvernement d'Hugo Chavez consacre 43,2% du budget aux politiques sociales. Résultat: le taux de mortalité infantile a été divisé par deux. L'analphabétisme éradiqué. Le nombre de professeurs des écoles multiplié par cinq (de 65 000 à 350 000). Le pays détient le coefficient de Gini (qui mesure les inégalités) le plus performant d'Amérique latine. Dans son rapport de janvier 2012, la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC, un organisme de l'ONU) établit que le Venezuela est le pays sud-américain - avec l'Equateur -, qui, entre 1996 et 2010, a le plus réduit le taux de pauvreté. Enfin l'institut américain de sondages Gallup classe le pays d'Hugo Chavez, 6e nation "la plus heureuse du monde".

    Le plus scandaleux, dans l'actuelle campagne de diffamation, c'est de prétendre que la liberté d'expression serait bridée au Venezuela. La vérité c'est que le secteur privé, hostile à Chavez, y contrôle largement les médias. Chacun peut le vérifier. Sur 111 chaînes de télévision, 61 sont privées, 37 communautaires et 13 publiques. Avec cette particularité que la part d'audience des chaînes publiques n'est que de 5,4%, celle des privées dépassant les 61% ... Même chose pour la radio. Et 80% de la presse écrite sont contrôlés par l'opposition ; les deux quotidiens les plus influents - El Universal, El Nacional - étant hostiles au gouvernement. Tout est, certes, loin d'être parfait dans le Venezuela bolivarien. Où existe-t-il un régime parfait ? Mais rien ne justifie ces campagnes de mensonges et de haine. Le nouveau Venezuela est la pointe avancée de la vague démocratique qui a balayé les régimes oligarchique de neuf pays dès le lendemain de la chute du mur de Berlin quand d'aucuns annonçait "la fin de l'histoire" et "le choc des civilisations" comme seuls horizons pour l'humanité. Le Venezuela bolivarien est une source d'inspiration où nous puisons sans aveuglement ni naïveté. Mais avec la fierté d'être du bon côté de la barricade et de réserver nos coups à l'empire malfaisant des Etats-Unis et de ses vitrines si chèrement protégées au Proche-Orient et partout où règnent l'argent et les privilèges. Pourquoi ses adversaires en veulent-ils tant à Chavez ? Sans doute parce que, tel Bolivar, il a su arracher son peuple à la résignation. Et lui donner l'appétit de l'impossible."

     

    Jean-Luc Mélanchon, co-président du Parti de gauche, député européen. Ignacio Ramonet, président de l'association Mémoire des luttes, président d'honneur d'Attac.

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  • Nous publions un texte paru dans le Monde de ce mardi 2 octobre 2012. Il est signé par 120 économistes qui expliquent pourquoi le traité budgétaire sera lourd de conséquences, non seulement pour la France, mais aussi pour l'ensemble des pays européens.

    "Depuis 2008, l'  Unio  n européenne (UE) fait face à une crise économique sans précédent. Contrairement à ce que prétendent les économistes libéraux, cette crise n'est pas due à la dette publique. Ainsi, l'Espagne et l'Irlande subissent aujourd'hui les attaques des marchés financiers alors que ces pays ont toujours respecté les critères de Maastricht. La montée des déficits publics est une conséquence de la chute des recettes fiscales due en partie aux cadeaux fiscaux faits aux plus aisés, de l'aide publique apportée aux banques commerciales et du recours aux marchés financiers pour détenir cette dette à des taux d'intérêt élevés.

    La crise s'explique également par l'absence totale de régulation du crédit et des flux de capitaux aux dépens de l'emploi, des services publics et des activités productives. Elle est entretenue par la Banque centrale européenne (BCE) qui appuie sans conditions les banques privées, et exige à présent une "stricte conditionnalité" d'austérité des Etats lorsqu'il s'agit de jouer le rôle de "prêteur en dernier ressort". En outre, cette crise est aggravée par le dumping fiscal intra-européen et l'interdiction qui est faite à la BCE de prêter directement aux Etats pour des dépenses d'avenir, au contraire des autres banques centrales dans le monde comme la Federal Reserve américaine. Enfin, la crise est renforcée par l'extrême faiblesse du budget européen et son plafonnement au taux ridiculement bas de 1,24 % du PIB.

    François Hollande, après s'être engagé pendant la campagne à renégocier le traité européen, n'y a en fait apporté aucun changement, et choisit aujourd'hui de poursuivre la politique d'austérité entamée par ses prédécesseurs. C'est une erreur tragique. L'ajout d'un pseudo-pacte de croissance, aux montants réels dérisoires, s'accompagne de l'acceptation de la "règle d'or" budgétaire défendue par Merkel et Sarkozy qui condamnera toute logique de dépenses publiques d'avenir et conduira à mettre en place un programme drastique de réduction de l'ensemble des administrations publiques.

    En limitant plus que jamais la capacité des pays à relancer leurs économies et en leur imposant l'équilibre des comptes publics, ce traité est porteur d'une logique récessive qui aggravera mécaniquement les déséquilibres actuels. Les pays qui souffrent de l'effondrement de leur demande intérieure seront amenés à réduire plus fortement encore leur demande publique. Alors que plusieurs Etats membres sont déjà en récession, cela menacera davantage l'activité et l'emploi, donc les recettes publiques, ce qui creusera in fine les déficits. Ainsi, l'OFCE prévoit déjà 300 000 chômeurs de plus en France fin 2013 du seul fait de l'austérité. A moyen et à long terme, cela hypothéquera la transition sociale et écologique qui nécessite des investissements considérables.

    Au nom d'une prétendue "solidarité européenne", le traité organise de fait la garantie par les Etats des grands patrimoines financiers privés. Il grave dans le marbre des mesures d'austérité automatiques, imposées aux représentants des peuples, en contraignant leurs décisions budgétaires, dictées par une instance non élue.

    Le Mécanisme européen de stabilité (MES), institution antidémocratique par excellence, pourrait proposer des prêts à des taux un peu moins élevés (5 % en moyenne). Mais ces prêts seraient conditionnés à l'application d'une austérité drastique imposée aux peuples ! La garantie publique des investisseurs privés ne fait qu'encourager la spéculation, alors qu'il faudrait lui briser les reins en sortant de leurs mains la dette publique. Le constat est sans appel : l'austérité est à la fois injuste, inefficace et antidémocratique.

    Nous pouvons faire autrement. L'avenir de l'Europe mérite un débat démocratique sur les solutions de sortie de crise. Une expansion coordonnée de l'activité, de l'emploi et des services publics serait aujourd'hui possible en Europe.

    Pour que l'UE mette en oeuvre cette politique, il est urgent de réformer et de démocratiser ses institutions. Un Fonds européen de développement social et écologique, à gestion démocratique, pourrait accentuer cette dynamique. De plus, l'UE pourrait mettre en place un contrôle de la finance.

    Les défis sociaux et écologiques sont immenses. Il est possible de défaire le sombre bilan des politiques libérales d'une France qui comprend 5 millions de chômeurs et 10 millions de pauvres. Pour s'en donner les moyens, il faut briser l'étau des marchés financiers et non leur donner des gages. C'est pourquoi nous refusons la ratification du traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance."

    Liste des signataires :

    Louis Adam, commissaire aux comptes,

    Matthieu Agostini, expert RSE,

    Pierre Alary, maître de conférences, Université Lille 1,

    Daniel Bachet, professeur, Université d’Évry,

    Emmanuel Barret, expert, banque d’investissement,

    Philippe Batifoulier, maître de conférences, Université Paris 10,

    Michel Bellet, professeur, Université de Saint-Étienne,

    Nicolas Beniès, économiste,université populaire de Caen,

    Matthieu Béraud, maître de conférences, Université de Lorraine,

    Eric Berr, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

    Jacques Berthelot, INP Toulouse,

    Pierre Bezbakh, maître de conférences, Paris IX-Dauphine,

    Pierre Bitoun, INRA,

    Frédéric Boccara, maître de conférences associé, Université Paris XIII,

    Paul Boccara, maître de conférences honoraire, université de Picardie,

    François Bojzcuk, conseiller en développement socio économique des territoires,

    Serge Bornet, agrégé SES,

    Marc Bousseyrol, maître de conférences,IEP de Paris,

    Mireille Bruyère, maître de conférences, Toulouse 2,

    Claude Calame, directeur d’étude, EHESS,Paris

    Christophe Carrincazeaux, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

    Pierre Causse, économiste,

    David Cayla, maître de conférences, Université d’Angers,

    Christian Celdran, administrateur civil honoraire,

    Gabriel Colletis, professeur, Université de Toulouse 1,

    Christian Corneliau, économiste, EHESS,

    Laurent Cordonnier, maître de conférences, Université Lille 1,

    Jacques Cossart, économiste,

    Yves Dimicoli, économiste, ancien membre du conseil ďanalyse économique,

    Vanessa Di-Paola, maître de conférences, Université d’Aix-Marseille

    Jean-Paul Domin, maître de conférences, Université de Reims,

    Alain Dontaine, Université Stendhal-Grenoble,

    Ali Douai, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

    Denis Durand, économiste, membre du Conseil économique, social et environnemental,

    Jean-Marc Durand, économiste,

    Guillaume Etievant, expert économique auprès des CE,

    David Flacher, maître de conférences, Université Paris 13,

    Mathieu Forgues, professeur agrégé de SES,

    Anne Fretel, maître de conférences, Université Lille 1,

    Bernard Friot, Université Paris-X, institut européen du salariat,

    Maryse Gadreau, professeur émérite, Université de Bourgogne,

    Jean Gadrey, professeur, Université Lille I,

    Véronique Gallais, économiste,

    Jacques Généreux, professeur, IEP de Paris,

    Ariane Ghirardello, maître de conférences, Université Paris 13,

    Patrick Gianfaldoni, maître de conférences, université d’Avignon et des Pays de Vaucluse,

    Jean-Pierre Gilly, professeur, Université de Toulouse 1

    Bernard Guerrien, SAMM, Centre d’économie de la Sorbonne,

    Alain Guéry, Histoire économique, CNRS

    Bernard Guibert, économiste-statisticien,

    Hector Guillen-Romo, Université Paris 8,

    Ozur Gun, maître de conférence, université de Reims,

    Jean-Marie Harribey, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

    Michel Husson, économiste,

    Sabina Issehnane, maître de conférences,Université Rennes 2,

    Florence Jany-Catrice, professeur, Université Lille 1

    Esther Jeffers, maître de conférences, Paris 8

    Paul Jorion, titulaire de la chaire « Stewardship of Finance » à la Vrije Universiteit Brussel,

    Andrée Kartchevsky, professeur, université de Reims,

    Pierre Khalfa, syndicaliste,membre du Conseil économique, social et environnemental,

    Thierry Kirat, directeur de recherche au CNRS, Paris Dauphine

    Robert Kissous, statisticien économiste,

    Agnès Labrousse, maître de conférences, Université de Picardie,

    Stéphanie Laguérodie, maître de conférences, Paris 1,

    Dany Lang, maître de conférences, Université Paris 13,

    Catherine Lebrun, économiste,

    Cécile Lefevre, professeur, Université Paris Descartes,

    Pierre Le Masne, maître de conférences, Université de Poitiers

    Philippe Légé, maître de conférences, Université de Picardie,

    Pierre Lévy, maître de conférences, Université Paris Dauphine,

    Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS,

    Jérôme Maucourant, maître de conférences, Université Jean Monnet – IUT de Saint-Etienne

    Jean Magniadas, membre honoraire du Conseil économique et social,

    Marc Mangenot, économiste,

    Jonathan Marie, maître de conférences, Université Paris XIII,

    Christiane Marty, économiste,

    Pierre Mascomère, actuaire,

    Gustave Massiah, économiste,

    Antoine Math, économiste,

    Thierry Méot, statisticien-économiste,

    Nicolas Meunier,é conomiste,

    Sandrine Michel, maître de conférences, Université Montpellier 1

    Catherine Mills, maître de conférences, Université Paris 1,

    Matthieu Montalban, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

    Alain Morin, directeur de la revue Economie et Politique,

    François Morin, professeur, Université Toulouse 1,

    Nolwenn Neveu, professeur agrégé de SES,

    Alain Obadia, membre du Conseil économique social et environnemental

    André Orléan, directeur de recherches, CNRS-EHESS,

    Fabienne Orsi, IRD,

    Gilles Orzoni, économiste,

    Bernard Paranque, économiste, euromed management,

    Pascal Petit, économiste, université Paris 13,

    Henry Philipson, économiste,

    Dominique Plihon, professeur, Université Paris 13,

    Jean-François Ponsot, maître de conférences, Université Grenoble 2,

    Nicolas Prokovas, maître de conférences, Université Paris 13,

    Christophe Ramaux,professeur, Université Paris 1

    Gilles Rasselet, professeur, Université de Reims,

    Frédéric Rauch, rédacteur en chef de la Revue Economie et Politique,

    Gilles Raveaud, Institut d’Etudes Européennes, maître de conférence Paris 8 St-Denis,

    Jacques Rigaudiat,ancien conseiller social des Premiers ministres Rocard et Jospin,

    Bertrand Rothé, professeur agrégé d’économie gestion, Université de Cergy Pontoise,

    Gilles Rotillon, professeur, université Paris X,

    Jean-Marie Roux, économiste,

    Catherine Samary, maître de conférences, Paris Dauphine,

    Bertrand Seys, maître de conférences Télécom Bretagne,

    Richard Sobel, maître de conférences Université Lille 1,

    Bernard Sujobert, statisticien-économiste,

    Dominique Taddéi, ancien président d’université, ancien Président de la Caisse des dépots et consignations,

    Bernard Teper,économiste,

    Bruno Tinel, maître de conférences, Université Paris I,

    Stéphanie Treillet, maître de conférences des universités,

    Sébastien Villemot, économiste,

    Philippe Zarifian, professeur, Université Paris Est-Marne la vallée,

     

     

     

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  • On nous bassine tous les jours sur la dette pour justifier la mise en oeuvre de la fameuse règle d'or. Et si on parlait pour une fois des recettes. La vidéo ci-jointe apporte un éclairage intéressant sur le rapport dettes et recettes.

     

    La dette 

     

     

     

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  • Après la parution de son livre "Comment le peuple juif fut inventé", l'historien israëlien Shlomo Sand propose un second volet de ses recherches sur le sionisme. Il vient de publier un nouvel ouvrage intitulé "Comment la terre d'Israël fut inventée". Nul doute que ce livre va susciter une fois de plus beaucoup de polémiques, de controverses et  d'émotions tant il est vrai que les thèses de Shlomo Sand remettent en question de nombreuses idées reçues sur le judaïsme. L'historien israëlien a accordé une interview à l'hebdomadaire Politis qu'on peut écouter et voir sur la vidéo ci-jointe. Interview dans laquelle il s'explique sur sa démarche et sur les résultats de ses recherches.

    Voir la Vidéo Politis

     

     

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  •  

    Paris. Place de la Nation. 14h30.

    La place est noire de monde. Le temps est au top. Il fait bon. On se croît encore en vacances. C’est l’été indien. Les dieux sont avec nous, pourvu que ça dure. En tous cas, ce temps est propice à une balade particulière dans Paris, pas simplement pour le plaisir, mais aussi et surtout pour exprimer une volonté : celle de dire Non au traité budgétaire européen. La tête du cortège démarre. L’ambiance est chaleureuse. On chante. On rie. On parle. On retrouve des amis, des camarades de travail. On entend des roulements de tambour, des coups de trompettes et même le son si particulier d’un biniou. Les Bretons sont avec nous. Une multitude de drapeaux, rouges pour l’essentiel, frémissent sous l’action d’un vent léger. Il y a aussi beaucoup de calicots, de banderoles. Nous remarquons dans cette forêt de bannières un drapeau blanc frappé de la tête de Maure. Un de nos compatriotes a sans doute voulu marquer la présence de notre île dans cet immense cortège.  De là où nous nous trouvons, il est impossible de le reconnaître. Nous essayons de nous frayer un chemin parmi la foule pour le rejoindre. Impossible. Le flot des manifestants nous emporte vers l’avant. Ainsi pendant deux heures nous battons la semelle sur les pavés de Paris pour nous rendre place d’Italie où doit s’achever la manifestation. Combien sommes-nous ? 50, 60, 80.000 comme l’annonce les organisateurs ? Qu’importe. L’objectif est atteint. La participation va au-delà de nos espérances. Elle est presque inespérée. Il est vrai que la presse ne s’est pas  montrée enthousiaste pour une telle initiative. Elle a été plutôt discrète, sinon pour tenter de la discréditer.

    Nous profitons de la fin de la manifestation, à un moment où il est plus facile de se déplacer parmi la foule pour poser quelques questions à un certain nombre de participants.

    Exemples. Comment une partie de la gauche qui a contribué à l’élection de François Hollande appelle-t-elle à une manifestation qui risque d’apparaître comme étant dirigée contre le gouvernement socialiste ? Réponse de Jean-François. Il vient de Marseille. Cheminot. Il a pris le TGV ce matin. « Cette initiative a pour but de montrer la nuisance que porte en lui le traité budgétaire. C’est pas un traité pour les peuples européens, mais pour les banquiers. Regardez ce qui se passe en Espagne, au Portugal ou en Grèce. Ces pays sont à genoux et la Troïka voudrait qu’ils fassent encore et toujours plus de sacrifices. Nous ne voulons pas subir le même sort. Alors on manifeste contre le traité et on exige que le peuple français se prononce par referendum, après un vaste débat démocratique. Au passage, on peut s’étonner que Hollande n’ait pas exigé la renégociation du traité comme il s’était engagé à le faire pendant la campagne électorale. Ca c’est impardonnable. Il nous prend pour des billes. On a envie de lui dire : « attention danger. » C’est pourquoi aujourd’hui on veut lui rafraichir la mémoire. »

    Joseph vient de Lille. Il est retraité depuis peu, avec une pension de misère. Il se montre beaucoup plus sévère dans ses commentaires : « Hollande nous a trahis. Il s’est servi de nos voix pour être élu. En même pas quatre mois, il a retourné sa veste et s’est couché lamentablement devant la Merkel et les marchés financiers. »

    Dominique nous arrive de Toulouse. Elle travaille dans un labo de la Sanofi. Elle risque de faire partie des prochaines charrettes. « C’est inadmissible, scandaleux, dit-elle avec véhémence. » Puis plus posément : « Sanofi a fait 9 milliards d’euros de bénéfices en 2011. En guise de récompense pour les salariés, il va supprimer 900 postes de travail, en particulier dans la recherche et les services administratifs. Mon centre risque d’en faire les frais. Tout ça pour satisfaire les intérêts des actionnaires. Nous disons à Hollande, à son ministre du redressement productif qu’il y a là une contradiction insupportable. Le médicament, c’est pas une marchandise comme une autre. La seule solution qui s’impose, c’est la nationalisation de l’industrie pharmaceutique. »

    Les derniers groupes de manifestants quittent la place d’Italie. La lutte contre le traité européen continue.

    Prochain rendez-vous le 8 octobre 2012, à Paris, pour un grand meeting européen des forces de gauche.

     

    Lazio

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  •  

    Une information a été traitée abondamment et quasiment en boucle, ce dimanche 30 septembre 2012, sur toutes les radios et sur tous les écrans de télévision. Naïvement on pourrait croire qu’il s’est agi de la grande manifestation contre le traité budgétaire européen (TSCG) qui s’est déroulée entre la place de la Nation et la place d’Italie, à Paris, à l’appel du Front de gauche et de soixante organisations politiques, syndicales et associatives. Pas du tout. Le sujet a été relégué à la troisième ou quatrième position, ceci avec la plus parfaite unanimité, par les media, publics ou privés. A l’applaudimètre, c’est l’affaire du match truqué impliquant plusieurs « experts » du monde du handball, en particulier des joueurs de Montpellier qui a fait la une. Une petite magouille qu’on peut au passage condamner serait-elle plus importante que le traité européen ? En tout cas, cette information est tombée à pic et a permis de minimiser l’ampleur et les objectifs de la manifestation.

    En outre, on a vu défiler dans la soirée, sur les écrans de télévision et sur les ondes radio, des hommes et des femmes politiques, socialistes et Ump. Ces derniers se sont évertués à dénigrer la manifestation ou à la sous-estimer. Et pour cause, ils sont tous d'accord avec le traité Merkosy. D’aucuns ont même parlé d’irresponsabilité, de baroud d’honneur ou de tentative désespérée du Front de gauche de sortir de l’ornière dans laquelle il était enfermée depuis la présidentielle. Quant à ce dernier, aucun de ses représentants n’a pu s’exprimer sur les enjeux du traité budgétaire européen et les raisons de la manifestation. Il est vrai qu’ils étaient trop fatigués après une marche de près de deux heures, entre la place de la Nation et la place d’Italie.

     

    Jean-Baptiste Agostini

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