• Le gouvernement Ayrault a réagi rapidement à l’assassinat d'Antoine Sollacaro et de Jean-Dominique Allegrini-Simonetti. Il a avancé dix mesures pour faire face à la violence en Corse. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice se rendront dans notre île à la mi-novembre pour leur mise en application.

    L’intention est bonne. Mais ces mesures seront-elles de nature à résoudre un mal endémique qui ronge la Corse depuis des décennies ? La perplexité et le scepticisme sont apparemment de règle parmi la population. On a en mémoire les déclarations et les engagements pris dans le passé par les autorités lors de semblables crimes. Les résultats n’ont jamais été très positifs et de nombreuses affaires n’ont jamais connu un début d’élucidation. Notre île serait-elle maudite et condamnée ad vitam eternam à subir la violence ? Celle-ci a d’ailleurs évolué avec le temps. Elle n’est plus d’origine politique ou ne relève plus de la vieille vendetta. Elle glisse sur le terrain économique et financier. Aujourd’hui, on tue pour le contrôle de la spéculation foncière et immobilière, des marchés publics ou du trafic de drogue. On tue pour l’argent facile. Tout cela sur fond de crise économique et sociale grave.

    Quelles sont ces mesures ? Renforcement et coordination de l’appareil judiciaire et des forces de police et de gendarmerie. Contrôle plus sévère de l’attribution des marchés publics, application plus strict de la loi sur le littoral, confiscation des biens appartenant à des personnes impliquées dans des affaires criminelles. Sur ce dernier point, on peut être sceptique sur l’efficacité de la mesure. Il y a de précédents qui doivent nous éclairer, notamment en Italie, en particulier en Calabre*. Les biens confisqués sont ensuite vendus aux enchères. Une question se pose immédiatement : Qui aura le « courage » d’acheter ces biens ? L’expérience prouve que les candidats sont peu nombreux, et pour cause. En règle générale, ce sont les mafieux eux-mêmes ou des prête-noms  qui  rachètent les biens confisqués. La boucle est bouclée. Quant à la loi sur le littoral, combien de fois s’est-on assis dessus ? Combien de fois l’a-t-on bafouée, avec la complaisance ou la bienveillance de ceux-là même qui sont chargés de l’appliquer. Seules de lourdes sanctions pourront dissuader les fraudeurs et les complices. En a-t-on la volonté politique ?

    Au-delà de ces mesures, c’est d’un véritable changement des pratiques politiques et économiques que la Corse a besoin, avec la participation consciente de la grande majorité de la population insulaire qui n’a rien à gagner dans la violence et les affaires criminelles.

     

    Jean-Baptiste Agostini

    * Lire à ce propos "la Madonna di Polsi" de Jean-Pierre Orsi. Edition Ancre latine

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  • Louis Gallois a bouclé son rapport sur la compétitivité. Il semblerait que ce rapport soit mort-né, avant même sa publication. Qu’en est-il de ce rapport ? Il préconiserait un « choc » de compétitivité de 30 milliards d’euros : réduction des cotisations patronales – encore une – avec un zeste de baisse pour les cotisations salariales. En outre, il se prononcerait pour une augmentation de la Csg et/ou de la Tva. Le tout agrémenté de coupes importantes dans les dépenses publiques. Sans être méchant, on peut dire que ce rapport ne brille pas par son originalité. Il ressort toutes les vieilles méthodes qui ont failli. Il s’inscrit dans la logique libérale chère à la Troïka et aux marchés financiers. Il ajouterait de l’austérité à l’austérité.

    Le pouvoir actuel qui a commandé l’affaire se montre prudent et ne veut aucunement cautionner un tel rapport, surtout après le vote par le Parlement du Budget 2013 qui prévoit déjà un prélèvement fiscal supplémentaire de 20 milliards d’euros et une réduction des dépenses publiques de 10 milliards d’euros. Accepter les recommandations de Louis Gallois risquerait de faire grandir le mécontentement qui commence à se manifester parmi ceux qui ont contribué à l’élection de François Hollande. Quant à l’ex-patron de la Sncf, patron dit de « gauche », son choc de compétitivité l’a fait dérailler.

    Lazio

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  • Deux morts en vingt-quatre heures, en Corse. La violence continue, imperturbable. Des hommes – et même des femmes - tombent sous des balles de gros calibres. Notre île devient la région la plus criminogène d’Europe. Au compteur, cent assassinats en cinq ans ! Maître Antoine Sollacaro, membre éminent du barreau d’Ajaccio, a été abattu devant une station essence du parc Berthault alors qu’il achetait son journal. Jean-Dominique Allegrini-Simonetti, ancien militant nationaliste, a été victime d’un guet-apens à Aragno. On ne lui a laissé aucune chance.

    Ces deux assassinats ont soulevé une vive émotion et suscité beaucoup d’indignation et aussi, hélas, de la résignation. Il est temps de s’interroger sur la violence en Corse. Les condamnations ne suffisent plus, ni même les mesures qui ont été prises jusqu’à présent. Des mesures souvent inefficaces. La violence a des causes profondes et c’est à elles qu’il faut s’attaquer et non plus seulement aux effets.

    Pourquoi une telle violence ? Les causes sont à rechercher dans la structure même de la société insulaire. Pendant des décennies, se sont développés des rapports sociaux, économiques et politiques qui ont fait le lit de la violence : clientélisme, affairisme, copinage, corruption, spéculation immobilière et foncière, prévarication, aliénation d’une partie de la population, etc. Avec la bienveillance et parfois la complaisance du pouvoir central. Ces rapports ont contribué à la négation de la loi et des institutions républicaines et facilité le développement du grand banditisme et des dérives mafieuses actuelles. Il est grand temps de les bousculer, de les changer et d’en introduire de nouveaux, basés sur un développement démocratique de l’île, dans l’intérêt bien compris de la grande majorité des Corses. Rude tâche, mais combien nécessaire.

    Angelo Leonetti

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  • C’est le qualificatif que d’aucuns donnent au ministre de l’intérieur Manuel Valls. Lui grimpe dans les sondages alors que François Hollande et Jean-Marc Ayrault chutent d’une manière inquiétante. Le nouveau ministre de la place Beauvau plait beaucoup aux Français, en particulier à Serge Dassault qui en a fait récemment les louanges. On le voit partout, sur tous les terrains : affaires des Salafistes, des flics ripoux à Marseille, etc. A chaque fois, notre homme sait utiliser le langage de la fermeté, peut-être un peu moins imagé que celui d’un certain Nicolas Sarkozy, aujourd’hui conférencier. Dans le landernau politique, il se susurre que Manuel Valls pourrait un jour remplacer Ayrault à la tête du gouvernement, jugé trop mou et sans charisme. On n’en est pas encore là. En attendant, il sauverait la mise de l’exécutif auprès de la population, surtout auprès des électeurs de gauche. Mais ces derniers se contentent-ils de déclarations fracassantes sur la sécurité ou bien sont-ils plus préoccupés par les orientations prises pour le gouvernement socialiste dans le domaine économique et social ? L’avenir nous le dira.

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  • Il paraît qu’il existe une loi sur le littoral. Cette loi est sensée protéger notre environnement de dérives possibles comme c’est le cas, par exemple, sur la Côte d’Azur. Là, le béton s’est imposé pour le plus grand profit des promoteurs et de quelques spécialistes du blanchissement d’argent sale et pour le plus grand malheur de la nature. En Corse, nos rivages sont encore relativement vierges. Mais depuis quelques temps on assiste à une accélération des constructions, surtout de type résidences secondaires avec la bienveillance et la bénédiction de certains élus. Il est vrai qu’il vaut mieux favoriser la spéculation foncière et immobilière – ça rapporte gros – plutôt que de se battre pour assurer un véritable développement économique et social dans notre île, avec des emplois utiles.

    Donc, il existe une loi sur le littoral. On peut dire sans risque de se tromper qu’elle est allègrement bafouée tous les jours. Il suffit de promener – autre exemple – entre Purtichju et Verghja pour constater que plusieurs constructions ont été réalisées ou sont en voie de  réalisation, en deçà de la limite des cent mètres, prévue par la loi. Ou encore dans des zones qualifiées de remarquables.

    Nous posons la question : soit ces constructions sont faites sans permis, soit elles ont bénéficié de certaines complaisances et complicités. Dans les deux cas, il s’agit là d’une violation flagrante de la loi sur le littoral. Il appartient aux autorités compétentes, en particulier le préfet, de faire respecter enfin cette loi. Le changement doit aussi passer par là.

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  • Angela Merkel s’en est allée relever les compteurs à Athènes et vérifier si les mesures d’austérité imposées par la Troïka et les marchés financiers étaient bien appliquées. Pour l’occasion, le gouvernement d’Antonis Samaras lui a déroulé le tapis rouge, sans vergogne et sans broncher. Au cours de la réception, la chancelière allemande a dit toute sa satisfaction pour l’accueil reçu et de voir la Grèce sur la bonne voie du redressement. Quant à une nouvelle aide financière, elle attend les décisions de la fameuse Troïka pour se décider. Tout un programme.

    Cette venue dans le pays de Socrate et de Platon n’a pas été du goût de tout le monde. Près de 40.000 manifestants se sont rassemblés dans les rues d’Athènes pour crier leur opposition à la présence de la Merkel. Les raisons sont multiples. Il ne sera pas question de toutes les aborder. Simplement quelques unes que les manifestants ont rappelées. L’Allemagne ne serait pas étrangère à la crise qui ravage le pays. Une des causes de cette crise doit être recherchée dans une politique irresponsable de suréquipement de l’armée grecque. Et qui était un des principaux fournisseurs, sinon des sociétés allemandes. Autre cause. La spéculation foncière et immobilière qui a sévi dans tout le pays et principalement en Crète, au cours de la dernière décennie. Là aussi, cela s’est traduit par une bulle immobilière qui a fini par exploser comme aux Etats-Unis et en Espagne. Et qui étaient derrière cette spéculation ? Des banques allemandes. Alors bien sûr, il y a aussi la responsabilité des différents gouvernements grecs, en particulier du gouvernement socialiste de Papandreou. Ces derniers n’ont jamais voulu s’attaquer aux armateurs  et à l’église orthodoxe, grands spécialistes de la fraude et de l’évasion fiscales. Enfin, il n’est pas inutile de rappeler que l’Allemagne a toujours refusé de s’acquitter de sa dette de guerre envers la Grèce, pour les ravages causés par les troupes d’occupation nazies. Cette dette est évaluée à près de 100 milliards d’euros ! Et comme le disait un manifestant : « Que les Allemands paient leurs dettes et qu’ils arrêtent de se prendre pour les rois de l’Europe. Pas de IVe Reich. Les Grecs ont déjà donné. »

     

    Jean Antoine Mariani

     

    Déclaration de Manolis Glezos à l'occasion de la venue d'Angela Merkel en Grèce

     

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  • Naguère on avait le racisme anti-blanc de Jean-François Coppé et de Mademoiselle Le Pen. Voici maintenant le racisme anti-patrons qu'a dénoncé Madame Parisot lors d'un entretien avec Jean-Jacques Bourdin sur BFM/TV. La patronne des patrons se dit outrée par le climat délétère qui règne dans le pays. Elle s'indigne qu'on traite les chefs d'entreprise de voyous. Pour elle, ça n'existe pas. Ces derniers seraient dans leur grande majorité blancs comme neige, à l'exception peut-être de quelques brebis galeuses. Madame Parsisot est sans doute atteinte de cécité et de surdité. Que dire de ces patrons comme ceux d 'ArcilorMittal qui s'apprête à fermer les hauts fourneaux de Florange, en mettant sur la paille plus de six cents salariés, sans compter les sous-traitants ? Que dire de Sanofi, quatrième groupe pharmaceutique mondial, qui va supprimer 900   emplois en France, alors qu'il a réalisé neuf milliards d'euros de bénéfices en 2011 ? Que dire de Fralib, filiale d'Unilever, de Petroplus, de Peugeot, de Doux, etc. ? Que dire de ces patrons qui vident en douce le contenu de leurs entreprises pour délocaliser à l'étranger ? Oui, il y a des patrons voyous et ils sont de plus en plus nombreux. N'en déplaise à Madame Parisot et à tous les laudateurs du libéralisme.

    Autre saillie, pleine de saveur, de la représentante du Medef, lors du même entretien. Les entreprises payent trop d'impôts et par voie de conséquence ne peuvent plus investir. Et de réclamer plus d'exonération de charges patronales et plus de flexibilité. Pourtant, les gouvernements précédents avaient largement et généreusement répondu aux sollicitations des patrons, en multipliant les niches fiscales. Rappelons simplement l'exonération de charges patronales pour les salariés gagnant jusqu'à 1,6 fois le Smic. Cette opération a coûté plusieurs dizaines de milliards d’euros aux contribuables. Les bénéficiaires de cette manne ont-ils pour autant investi dans l'appareil productif ? Cette manne a surtout servi à renforcer l'évasion fiscale et la spéculation financière.

    Madame Parisot doit arrêter de nous prendre pour des blaireaux.

    Angelo Agostini

     

     

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