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    Un voyou vient encore de tomber sous les coups d’autres voyous à Calvi. Il sortait tout juste de prison. Il se trouvait dans sa voiture au moment de l’assassinat. A ses côtés, son beau-fils de 11 ans. Désormais les tueurs agissent en plein jour, décomplexés, ne respectant ni femmes ni enfants. C’est la 19e victime depuis le début de l’année 2012. Un record absolu en Europe. Il faut croire que les déclarations fracassantes et les coups de menton de Manuel Valls n’ont eu aucun effet sur les sicaires. Quel terrible pied de nez à l’état de droit!

    Quelques heures après, une nuit bleue commençait. 24 résidences secondaires appartenant à des continentaux et à des étrangers étaient visées par des attentats, non encore revendiqués.

    Face à ces événements, le ministre est monté au créneau en déclarant notamment : « Ceux qui commettent ces crimes, ceux qui font exploser des villas, doivent savoir que la volonté et la détermination de l’Etat de mettre fin à ces agissements criminels est totale. » Cela ressemble fort à de l’amalgame. Il n’est pas très heureux de confondre malavita qui prospère de plus en plus en Corse, sur fond de spéculation foncière et immobilière et actes violents qui s’opposent à cette même spéculation. Certes on ne peut que réprouver de tels actes. Les actions contre la spéculation doivent s’inscrire dans le cadre de la loi, comme le font les associations de défense de l’environnement et des partis politiques, en particulier la Fase et Manca alternativa. Dans le même temps, on se rend compte que rien n’a été fait depuis des lustres pour stopper la criminalité, les dérives mafieuses et la mise à l’encan de la Corse. Trop de complaisance, d’arrangements, de laxisme et de complicités diverses et variées ont favorisé le développement de la malavita. Au-delà des déclarations musclées du ministre de l’intérieur, on est vraiment impatient et curieux de connaître les moyens nécessaires et suffisants pour enfin commencer à combattre, pour de bon, cette malavita.

    Maria Maddalena Lanteri

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    Une étrange campagne est actuellement menée contre les associations corses de protection de l’environnement. D’aucuns essaient perfidement de discréditer ces associations qui ont le mérite de lutter au quotidien contre le massacre de notre littoral. Ils laisseraient entendre qu’elles se livreraient à des attaques insidieuses à l’endroit de certains élus et représentants de l’Etat. D’ailleurs, un de ces derniers, en la personne de Jean-Jacques Panunzi, président du Conseil général de la Corse du Sud a porté plainte pour diffamation. Mais que cache cette campagne  ? Probablement il y a la volonté de se débarrasser d’empêcheurs de tourner en rond. Les dites associations sont sans doute gênantes pour le business qui s’est installé en Corse autour du foncier et de l'immobilier. Business qui rapporte gros et sans effort, suscitant comme on peut l’imaginer beaucoup de convoitises… et de morts.

    Plusieurs questions se posent au regard de la situation que connaît notre littoral. Celui-ci est théoriquement protégé par une loi. Cette loi est-elle respectée ? Il faut croire que non. Il suffit de se balader, par exemple, le long du bord de mer entre Ajaccio et Coti-Chiavari pour s’en convaincre. Des constructions fleurissent en deçà de la limite des cent mètres et dans des zones dites remarquables. Que dire aussi de grands projets immobiliers à Propriano, à Figari, à Porto-Vecchio, sur la côte orientale, etc. Qui donne l’autorisation de construction ? Qui valide en dernier recours ? La réponse est dans la question. Cela veut dire que certains élus et représentants de l’Etat ont une part de responsabilité dans cette affaire. Ou alors ça serait une opération du saint esprit.

    Le laxisme et la complicité de certaines sphères politiques et administratives ne peuvent que favoriser et renforcer la spéculation foncière et immobilière, avec les conséquences néfastes que l’on mesure déjà : la dégradation du paysage corse, la violence et la multiplication des assassinats liées à cette spéculation.

    On a envie de crier Basta. L’Etat ne doit plus se contenter de parler et de montrer ses muscles. L’heure est à l’action. Et les moyens existent.

    Affaire à suivre.

    Ghjuvan Anton Mariani

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  • Pourquoi je quitte le PS : lettre ouverte à Harlem Désir

    Lettre ouverte de Monsieur Mickaël Moglia, militant socialiste de 1989 à 2012, ancien membre de la Direction nationale du PS, je suis Conseiller régional du Nord-Pas de Calais, Président de la Commission "finances, personnel, administration générale et communication…

    Publiée sur son blog et sur le journal Libération ce matin…

    En voici le texte intégral.

    Cher camarade, cher Harlem,

    Dans la nuit du 6 au 7 mai dernier, tu étais aux côtés de François Hollande sur l’immense scène installée place de la Bastille. Cette nuit-là, tu as senti l’espérance d’un peuple de gauche venu défier les appels presque unanimes à la résignation. Tu as vu ces dizaines de milliers de Françaises et de Français dont l’enthousiasme était une demande : celle que les Socialistes, revenus au pouvoir, parviennent enfin à changer la vie.

    Je n’étais pas avec vous à Paris. J’ai fêté la victoire auprès de mes camarades dans le Nord. Mais déjà, cher Harlem, je n’y croyais plus beaucoup… Est-ce parce que nous avions déjà trop souvent déçu les nôtres ? Me doutais-je que nous nous apprêtions à le faire de nouveau, peut-être plus rapidement et plus brutalement que jamais ?

    Je suis entré au PS à l’âge de 17 ans. La figure tutélaire de François Mitterrand, le poing et la rose, le combat contre les forces de l’argent, les 110 propositions : jeune militant, je revendiquais fièrement cet héritage.

    Même lorsqu’il s’est éloigné de ses valeurs, j’ai continué de croire mon Parti capable de rénovation. Grâce à notre démocratie interne, la prise en compte des différentes sensibilités, l’écoute mutuelle, la camaraderie (notion aujourd’hui disparue), il me semblait possible d’ancrer à gauche notre ligne politique.

    J’ai la tristesse mais enfin la lucidité, après vingt-trois années de militantisme, dont neuf au sein de la direction nationale du PS, de constater que je me suis trompé. Désormais je comprends à quel point les dirigeants du Parti Socialiste s’accommodent cyniquement d’avoir une aile gauche pesant en moyenne 15% lors des scrutins internes. Des personnalités telles qu’Henri Emmanuelli et Benoît Hamon autrefois, ou telles qu’Emmanuel Maurel aujourd’hui, ont simplement permis de maintenir, en façade tout au moins, l’image d’un vrai parti de gauche. Tel est le rôle d’Arnaud Montebourg au Gouvernement ; tel a été mon rôle dans le Nord. À un parti en pleine dérive idéologique, il fallait ses « idiots utiles ».

    Depuis mai, sous le regard d’une Bastille incrédule, qui avait tant besoin de retrouver la foi dans le progrès social, François Hollande et le Gouvernement n’ont fait que reculer… sous les applaudissements de l’appareil socialiste.

    Te souviens-tu seulement du projet que nous avons porté ensemble ?

    Dès 2010, Benoit Hamon voulait substituer au mythe gentillet et creux de « l’égalité des chances » un retour à l’objectif historique de la gauche : l’égalité réelle entre tous les citoyens. Pour ce faire, il proposait une batterie de mesures sociales et sociétales ambitieuses.

    Bien qu’ayant refusé d’adhérer à ce catalogue de mesure lorsqu’il était candidat aux primaires, François Hollande en avait finalement reprises plusieurs dans son programme présidentiel : le système d’attestations lors des contrôles d’identité, souvent vécus comme discriminatoires, l’encadrement strict des dépassements d’honoraires des médecins, le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, la limitation des écarts de salaire de 1 à 20 dans les entreprises publiques. Sur chacun de ces sujets, le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault a soit renoncé purement et simplement, soit reporté les réformes sine die, soit affadi leur contenu jusqu’à les rendre inutiles.

    La liste des reculades, des incohérences et des échecs ne s’arrête malheureusement pas là. Le Gouvernement a renoncé à exiger le non-cumul des mandats dès 2012, malgré les engagements pris et signés par l’ensemble des parlementaires socialistes. La loi sur le logement social a été retoquée par le Conseil Constitutionnel pour vice de procédure. On a laissé entendre aux Maires qu’ils seront libres de ne pas appliquer la loi sur le mariage pour tous. La TVA Sarkozy, dite « sociale », décriée à juste titre pendant la campagne électorale, est revenue sous une autre forme à l’occasion de la remise du rapport Gallois. Enfin, on devine que le projet — pourtant central dans le programme de François Hollande — d’une « grande réforme fiscale » ne sera probablement jamais mis en œuvre pendant le quinquennat.

    Certains choix semblent traduire le reniement de nos convictions les plus profondes. Malgré le courage et l’obstination de la Ministre Aurélie Filipetti, le Gouvernement a choisi de diminuer le budget de la culture. Ce serait grave en temps normal ; c’est catastrophique en temps de crise, car je reste persuadé que l’Art est le premier outil de combat — ou d’évasion — lorsque tout va mal.

    La seule ligne directrice du Gouvernement porte un nom : l’austérité. Elle porte aussi un chiffre, comme une prison intellectuelle : 3%.

    La droite n’a jamais tant aimé le PS ; Manuel Valls est plus que jamais sa coqueluche. Elle qui craignait tant François Hollande avant son accession au pouvoir, finirait presque par le trouver exemplaire de courage et de modernité !

    Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est par l’enchaînement d’une série de fautes que vous avez commises, main dans la main avec la droite, au sujet de l’Union Européenne. Vous n’avez tiré aucun enseignement de la large victoire du non au traité constitutionnel européen de 2005. Pour moi, ce décalage entre les dirigeants et la base électorale du Parti a été un premier motif d’interrogation et d’embarras.

    Le second a été la promesse faite par François Hollande de renégocier le traité Merkel-Sarkozy. Et quelle renégociation ce fut ! Le Président de la République a trouvé le prétexte d’un « pacte de croissance » indolore et inopérant pour se rallier — ni vu ni connu, pensait-il sûrement — à la « règle d’or ».

    En réalité, dans l’Europe que vous êtes en train de construire, ou dont vous acceptez passivement les règles du jeu, les Etats n’ont pas et n’auront bientôt plus aucune marge de manœuvre.

    Les politiques européennes pèsent sur le budget de l’Etat. Et puisque les collectivités territoriales, privées de leur autonomie fiscale, vivent essentiellement de dotations de l’Etat, elles doivent désormais rogner sur leurs politiques, y compris lorsqu’elles relèvent de l’urgence. Dans les Départements, c’est la santé et le social qui sont touchés. Dans les Régions, c’est l’emploi, la formation.

    Voilà pourquoi, Président de la Commission des Finances du Conseil Régional Nord-Pas de Calais, je ne peux pas cautionner la poursuite annoncée des baisses de dotations d’Etat aux collectivités, après l’avoir dénoncée sans relâche pendant les cinq années de mandat de Nicolas Sarkozy.

    Ayant renoncé à transformer l’économie, les Socialistes pourraient encore se distinguer des libéraux et des conservateurs en s’intéressant à cette « France invisible » — celle que personne ne veut plus voir.

    Cela a été dit et répété : le PS a oublié les ouvriers. Mais pas seulement eux. Au fond, vous partagez le diagnostic de Laurent Wauquiez : un parti de gouvernement doit s’adresser aux « classes moyennes » (car au moins elles votent). Les chômeurs, les précaires, les toxicos, les taulards, les prostitués, les paysans, les mères célibataires, les surendettés, les malades, les psychotiques, les handicapés, les sans-abris : les exclus de tous poils et les onze millions de pauvres qui vivent en France ne comptent pas, ou si peu.

    Il faut d’urgence prendre des mesures fortes et symboliques. En 1981, ce furent les 39 heures, la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, l’abolition de la peine de mort, l’autorisation des radios libres… Que propose le PS aujourd’hui ? Le droit au mariage pour les couples homosexuels, pudiquement rebaptisé « mariage pour tous », est un pas dans le bon sens. Mais cette mesure seule ne suffira pas à apporter à la France la bouffée d’oxygène dont elle a tant besoin !

    De deux choses l’une. Soit il n’y a qu’une seule politique à mener, que l’on soit de gauche ou de droite, et dans ce cas le PS s’est moqué des Français pendant dix années d’opposition, plus particulièrement pendant une campagne électorale toute entière axée autour de la promesse du changement (« maintenant ! »).

    Ou alors une autre politique est possible, et dans ce cas qu’attendez-vous pour changer de stratégie ? Pour engager un réel dialogue avec les partenaires de gauche et retrouver le « talisman » de l’union, auquel François Mitterrand n’avait jamais renoncé ? Oserez-vous faire ce choix, ou bien donnerez-vous raison à ceux qui ont vu dans la discrète réception d’élus Modem à l’Elysée, il y a quelques jours, l’amorce d’un renversement d’alliance avec le centre-droit ?

    J’ai le regret, cher Harlem, de quitter aujourd’hui le Parti Socialiste. Je le fais avec une grande tristesse mais aussi, en optimiste obstiné, avec l’espoir que vous retrouverez un jour la voie de la raison et le courage d’être de gauche.

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  • Le Front de gauche dénonce un marché de dupes avec Mittal et réaffirme la nécessité d’une nationalisation


    Jean Marc Ayrault et son gouvernement ont renoncé à la nationalisation et préféré le scénario d'un mauvais film dont la fin est déjà connue. Les salariés sont déçus et en colère : ce n'est pas un sursis ou une mort lente qu'ils revendiquaient mais un vrai engagement de l'Etat dans le capital de Florange, garantissant une intervention publique forte et créant les conditions d'une démocratie salariale pour un projet industriel d'avenir.

    Au lieu de cela, le Premier Ministre leur a tourné le dos en pactisant avec "le diable de l'acier" sur de vagues promesses.

    Un vrai tour de passe-passe où le loup reste dans la bergerie et promet de ne plus attaquer !

    Comment le gouvernement peut-il nous faire croire aux promesses du milliardaire Lakshmi Mittal quand celui-ci dans tous les sites belges, luxembourgeois et français privilégie une stratégie financière contre l'investissement productif ?

    Comment peut-il défendre le chiffre de 180 millions d'euros d'investissements sur le site (moins qu'à Gandrange) quand le rapport ministériel Faure préconisait plus de 600 millions d'euros nécessaires pour relancer un projet industriel ambitieux avec Ulcos en ligne de mire ? La presse annonce que seuls 53 millions d'euros, sur 180 millions d'investissements promis sur 5 ans, seront consacrés à des "investissements stratégiques".

    Enfin, comment a-t-il pu renoncer à la perspective du redémarrage des hauts fourneaux dans l'accord avec Mittal, en acceptant simplement un entretien qui coûterait 8 millions d'euros par mois, 96 millions par an ?

    Une nouvelle fois, les décisions prises au plus haut niveau de l'Etat sont une reculade devant les marchés financiers et devant le MEDEF qui ne veut pas entendre parler de nationalisation.

    Pour le Front de gauche, la partie n'est pas terminée !

    Nous avons besoin de production d'acier en France et cela doit passer par l'amélioration des conditions de production en intégrant les contraintes d'économie d'énergie et de moindre émission de gaz à effets de serre. C'est pourquoi la volonté de mettre en œuvre le projet Ulcos doit être confirmée.

    Le Premier Ministre doit s'expliquer. Le contenu de l’accord entre le gouvernement et Mittal doit être entièrement rendu public. Le gouvernement ne doit pas se cacher derrière cet accord de dupes où le seul vainqueur est Mittal. Comme à Liège, c'est la fermeture annoncée. Il faut en finir avec les tractations opaques, les mensonges : les négociations doivent être transparentes.

    Pour le Front de gauche une solution durable passe par la mise sous contrôle public et sous celui des salariés du site de Florange

    Le Front de gauche est solidaire du combat des travailleurs d’Arcelor Mittal : avec eux nous disons "on ne lâche rien" et exigeons la nationalisation immédiate. Nous appelons d'ailleurs à signer la pétition des sidérurgistes qui porte cette exigence.

     

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  • Notre titre est inspiré par celui de la troisième saison du Barbier de Séville car un Barbier se prend pour Figaro et veut mettre à mal la Corse par sa médication d’apothicaire. Ecrire des lettres, c'est bon pour les apothicaires, a dit Nikolaï Gogol. Barbier empoisonne la Corse avec ses éditoriaux. Décidément le Barbier de l’Express est un Tartuffe qui  rase gratis lorsqu’il écrit sur la Corse et il ne s’en prive pas depuis son éditorial «  Rage et pitié ». Il y revenait notamment avec le titre « Corse : chassons la mafia ». « Combien en ai-je fait des éditoriaux pour dénoncer la criminalité en Corse?", s'interroge Christophe Barbier dans son éditorial vidéo. Trop souvent, lui dit-on en Corse. Le roquet du PAF se pose par ses multiples interventions en spécialiste de la Corse. On savait qu’il est souvent rasoir avec ses certitudes construites sur des conversations de salon mais il n’hésite pas à tremper sa plume dans le fiel pour s’adresser aux crétins racistes et pour partager les points de vue des comptoirs de bistrot. Il réactive avec la morgue dont il ne se départit jamais, les préjugés les plus éculés de peur que la mémoire collective franchouillarde tombe dans l’oubli. A la suite des règlements de comptes qui ont fait trop de victimes en Corse, Barbier sévit et donne son opinion comme si, grand spécialiste de la Corse, il détenait la solution à tous les problèmes non pas des Corses mais des Français avec les Corses. Aussi Guy Talamoni non sans humour le remercie dans un pamphlet. Merci, lui dit-il, « de militer, avec une étonnante efficacité, pour l’indépendance de la Corse » et l’incite à poursuivre son effort en direction des « bataillons d’analphabètes qui vomissent quotidiennement sur les Corses, les noirs et les Arabes ». On pourrait essayer de dialoguer avec ce personnage trop médiatisé qui a les faveurs des plateaux de la télévision mais, en suivant l’exemple de Michel Audiart, ne parlons pas aux cons, ça les instruit. Laissons donc Barbier avec ce lectorat qui aime s’abêtir et continue à colporter les vieux poncifs sur les Corses. Laissons-le dans son bureau parisien avec les bataillons de racistes, qui partagent son point de vue.

    Parlons aux vrais démocrates qui savent détecter dans les propos de ce journaleux mondain la gravité de la mauvaise pensée. Il agite son écharpe rouge comme une légion d’honneur alors que nous lui attribuons le carton rouge pour ses tacles journalistiques sournois. Il stigmatise les Corses responsables de leurs malheurs. Il parle le l’incurie de l’Etat pour inciter les pouvoirs publics à lancer une opération de grande envergure sur la Corse. La Corse serait devenue la tête de pont de la mafia qui va envahir le Continent et, passant de la tête au pied,  il n’a pas de limite dans la métaphore comparant l’île à un pied gangréné qu’il faut couper. Ce gringalet roule des épaules et enfourche un cheval blanc imaginaire pour une croisade raciste. Il ne sait rien de la Corse et semble, comme d’autres bobos parisiens, penser que la Corse est belle mais qu’elle serait plus agréable sans les Corses.

    Le mot « Omerta », l’ignore-t-il, définit aussi la langue de bois, le silence de la presse sur certains sujets. Doit-on lui rappeler  la complicité amicale de certains journalistes avec les politiques ? Pourrait-il nous expliquer comment devient-on directeur de rédaction d’un journal derrière lequel il y a des actionnaires ? Qu’il s’attaque à l’omerta dans la presse et qu’il n’ait plus l’impudeur de vouloir donner sur ce point des leçons aux Corses ! Les premières victimes de l’incurie de l’Etat (pour ne pas dire souvent la complicité avec l’affairisme) sont les Corses. Il ne faudrait pas l’oublier. Que peut faire un Corse isolé lorsqu’il est à la fois floué par un représentant de l’Etat, un élu local et un affairiste sans scrupule ? Que ferait un Barbier à sa place ? Montrerait-il autant de poil de la bête ou bien raserait-il les murs?  On peut se le demander. Ce monsieur ignore sans doute que, en Corse, des hommes et des femmes se battent malgré tout et contre tous (y compris des gens comme lui) dans des associations et des mouvements politiques. Sans les Corses, l’île serait depuis longtemps sous la coupe réglée des voyous et des affairistes. Doit-on lui rappeler la nomination catastrophique du préfet Bonnet pour répondre à l’assassinat du préfet Erignac dont on ignore les vraies motivations en dehors de ce que la police et la justice ont établi dans une confusion juridique et politique qui laisse les Corses dubitatifs ?

    Battone

    Le 16 novembre dernier sur iTélé, le Barbier sévit encore sur une chaîne de télévision pour commenter la venue des ministres de la Justice et de l’Intérieur en Corse, n’hésitant pas à parler de gêne de la violence. Il compare l’île au Chicago d’Al Capone et demande même que les témoins soient contraints à parler pour combattre l’omerta. Excité, le roquet du PAF s’enflamme, « Il faut désarmer les Corse », Pour lui « En Corse la violence est dans les gênes, elle est culturelle » dit-il.  Voyez plutôt en cliquant sur le lien ci-dessous:

    http://www.itele.fr/emissions/chronique/ledito-de-christophe-barbier/video/37781

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  • Nous publions un article paru dans Mediapart. Il y est question des actes de générosité qui caractérisent Lakshmi Mittal à propos du groupe sidérurgique ArcelorMittal. A la lecture de cet article, on comprend mieux les motivations de ce grand humaniste qui assurément se préoccupe avant tout de l’avenir des salariés du groupe, en particulier de ceux de Florange.

    Quant au gouvernement Ayrault, dans cette affaire, il a tout simplement capitulé devant les exigences de Mittal et les pressions du Medef, après avoir laissé entendre qu’il était favorable à une nationalisation temporaire. En six mois seulement, le pouvoir socialiste tourne le dos à la volonté de changement – le changement, c’est maintenant – exprimée lors de l’élection de François Hollande, à la présidence de la république. Après la ratification du traité européen de stabilité budgétaire et le pacte de compétitivité, ça fait beaucoup. Attention de ne pas trop décevoir les masses populaires, comme disait quelqu’un. Arx tarpeia Capitoli proxima. La roche tarpiéenne n’est pas loin du Capitole.

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  • Mercredi dernier, le collectif Aiutu Studientinu, composé de syndicats et d'associations étudiantes, s’est réuni afin d'impulser un mouvement contre la précarité étudiante.  Par la voix de ses composantes et de son président, il a lancé un cri d'alarme sur la dégradation de la situation de nombreux étudiants à Corte. Le Collectif en appelle à une réaction solidaire, face à la recrudescence, notamment, des demandes auprès du Fond National d'Aide d'Urgence, mais aussi de la CAF de Haute-Corse. La précarité touche  l'Université de Corse, cela n'est plus un secret. 

    De son côté, toute l’année contrairement aux Restos du cœur qui sont saisonniers,  la banque alimentaire Partage collecte des denrées et les redistribue aux plus démunis. Située juste au dessous de l’église Notre Dame des Victoires à Lupino, elle existe depuis 12 ans grâce à des bénévoles, aux aides de l’Europe et aux subventions de l’Etat. Anne-Marie Cantini  explique que la précarité augmente chaque jour et touche de plus en plus de retraités. L’association qu’elle préside vient en aide à près de 1000 familles, réparties sur Bastia et le grand Bastia, notamment Borgo, Biguglia, Sisco… Depuis trois ans, le niveau de précarité a beaucoup augmenté chez les retraités mais aussi  les jeunes, des familles monoparentales, des filles enceintes, des femmes divorcées, des gens qui touchent le RSA…

    Comment peut-on tolérer que la misère gagne du terrain en Corse pendant que la spéculation foncière enrichit les nantis ? Quand une politique économique et sociale tournée vers l’emploi sera-t-elle enfin pratiquée sur l’île ?

    Le Mal est là et, comme un cancer social, il progresse. La Corse a déjà connu un exode massif et payé un lourd tribut de sang à la guerre. La misère va-t-elle à nouveau pousser les Corses vers d’autres cieux pendant que de riches propriétaires et des touristes viennent y passer leurs vacances ? On peut lutter contre la misère mais la solidarité privée n’est pas une solution à long terme ? Pour l’avenir de la Corse, ce n’est pas de charité dont il s’agit mais de responsabilité politique. Les Corses ne veulent pas vivre de la charité chrétienne mais de leur travail. Faudrait-il qu’il y ait des créations d’emplois et un respect du code du travail ? Faudrait-il encore que les employeurs proposent des salaires décents et des déroulements de carrières ?

    Que doit-on attendre de l’année qui vient ? Une pluie d’euros sur la Corse, tonneau des Danaïdes,  sans qu’il y ait la moindre amélioration mais dégradation dans la vie de la majorité des insulaires ? Des jarres pleines d’or continueront-elles à être transformées en pots de vin ? Doit-on souhaiter la multiplication des pains de plastic ? Le seul choix d’avenir de nos jeunes est-il le chômage ou l’exil ?  L’Etat et nos élus  vont-ils continuer à donner des coups de pioche dans l’eau, conférences, débats, congrès, rassemblements, états généraux, conseils généraux, consultes…etc ?

    U techju ùn crede u famitu. U  capitalismu à chi ùn amazza vitupéria. Da mare in quà, date u vostru parè! Chì ne pensate ? Quistannu chì vene seremu di più...

    Pidone

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