• Nouveau coup de force de Valls

    Contre le 49.3,

    la motion de censure.

     

     

    Valls vient de confirmer le recours au 49.3 pour faire adopter sans vote le loi travail en 2e lecture à l'Assemblée nationale. C'est un nouveau coup de force pour faire passer une loi contestée par la majorité de l'opinion publique, l'intersyndicale regroupant des syndicats de salariéEs et de jeunesse. C'est également l'affichage du mépris gouvernemental contre les millions de salariéEs et de jeunes qui ont manifesté, fait grève, construit le mouvement citoyen Nuits debout, pendant 4 mois, dans toute la France, pour exiger le retrait de cette loi. Bafouant tout dialogue social, le gouvernement, qui n'a concédé que quelques modifications, a refusé jusqu'au bout de revenir sur l'article 2 qui consacre l'inversion des normes et permet aux entreprises de pratiquer le dumping social concernant le temps de travail. Par la répression, les nombreuses violences policières, les provocations, le gouvernement a tout fait pour étouffer la contestation. Peine perdue ! Il ne lui reste que l'arme anti-démocratique du 49.3 qui divise sa propre majorité. Aujourd'hui, 5 juillet, c'était la 12e manifestation depuis le mois de mars. Et dans la rue, une nouvelle fois, les salarié-e-s du privé, du public, les jeunes ont dit non à la loi El Khomri et non au coup de force gouvernemental, avant de se rassembler à proximité de l'Assemblée nationale. On ne lâchera rien et de nouvelles mobilisations et initiatives verront le jour. Face à ce passage en force, il faut que les député-e-s du Front de gauche, ainsi que tous-tes ceux-celles opposé-e-s à la loi travail déposent une motion et votent la censure. Cela ne rend que plus urgent la reconstruction d'une alternative politique, sociale et écologiste aussi bien dans les urnes que dans les mobilisations.

    Le 5 juillet 2016.

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    Identité, collectivité unique, mouvement social et élection présidentielle en débat

     

     

    Manca alternativa a organisé une journée de débat et de réflexion, samedi 2 juillet 2016, dans les locaux de la Ccas/Edf Marinca, à Porticcio. Malgré la chaleur et les nombreuses sollicitations de ce début de mois de juillet, dans un lieu où flotte déjà un grand air de vacances, une trentaine de militants et sympathisants de Manca alternativa, mais aussi de EELV et Nouvelle donne, ont répondu favorablement à l’invitation.

    Au menu de la journée, entre autres, la situation politique et sociale du pays, avec la contre-réforme du travail, la question de l’identité, la création d’une collectivité unique en Corse, la coofficialité et les prochaines échéances électorales.

    Simplement quelques éléments du débat et de la réflexion. On aura l’occasion d’y revenir plus longuement dans les prochains jours.

    Roger Martelli, historien, a abordé la question de l’identité. Cette question a fait l’objet d’un livre qu’il a écrit récemment : « L’identité c’est la guerre ». Le titre de ce livre suscite bien évidemment toute une série de réactions. Qu’entend-on par identité ? Question épineuse, complexe. Pour l’auteur, il n’y a pas de réponse convaincante. Mais une chose est certaine, l’identité n’est pas à confondre  avec le repli identitaire qui menace de gangrèner nos sociétés. Le phénomène n’est pas absent en Corse. On a pu le constater en décembre dernier, avec les graves incidents des Jardins de l’empereur à Ajaccio. Le repli identitaire est exploité sans vergogne par le Front national. Le « On est chez nous ici », ne saurait cacher une autre réalité, celle de l’exploitation de la grande majorité des populations par le capital. La « guerre » entre pauvres ne serait que la pire des solutions. N’ayons pas la mémoire courte.

    Manca alternativa en débat réflexion

    Autres questions abordées. La Collectivité unique et la coofficialité. La suppression des conseils départementaux permettrait-elle de mettre fin au clientélisme? La réponse est non. On change d’étage, mais on reproduit les mêmes effets. Le problème se situe dans de nouveaux rapports de force à mettre en place et en finir avec les dynasties politiques et les professionnels de la politique. Cela suppose une autre manière de faire de la politique, au service exclusif des populations.

    Manca alternativa en débat réflexionSur la question de la coofficialité, le débat n’est pas encore tranché. Des risques existent, ceux de mettre en difficulté les résidents qui ne maîtriseraient pas la langue corse. On assisterait à une nouvelle forme de discrimination. Des réticences se sont manifestées à propos de la charte des langues régionales et minoritaires. Pour contre, les participants se sont prononcés pour la promotion di a lingua nustrale. Oui, donc au bilinguisme, sans oublier la valorisation du patrimoine architectural et culturel de la Corse.

    Deux   autres questions ont fait l’objet de débats : le mouvement social, son ampleur, face à la contre-réforme du Code du travail et les prochaines élection présidentielle et législatives. Pour les membres de Manca alternativa le choix est fait. Il y aura un soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, seul candidat qui se prononce pour une véritable rupture avec la politique d’austérité et de régression sociale menée par François Hollande et son gouvernement. Il a été regretté la position attentiste du Parti communiste. Si l’impatience n’est pas une vertu révolutionnaire, l’attente peut être en revanche mortelle.

    Pour EELV, il semblerait qu’une candidature pourrait émerger d’ici la fin de l’année.

    Donc, une journée de débat et de réflexion forte intéressante et prometteuse.

     

     

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  • Manuel Valls débarque en CorseIl était déjà venu en tant que Ministre de l’Intérieur, donneur de leçons. Manuel Valls arrive demain en Corse, accompagné de Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire, de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, d’Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du budget. A Ajaccio, Il s’arrêtera  à la préfecture et à l’Assemblée de Corse, puis ira à Bastia avec une visite en mairie.

    Sur la chaîne TF1, le Premier ministre s’est exprimé sur sa venue en Corse. Il conçoit le dialogue social, en y mettant de multiples "lignes rouges" à ne pas franchir de façon à ne parler que de ce qui l'arrange pour imposer ce qu'il a déjà décidé à Matignon... Il jette de l'huile sur le feu avant toute discussion. Une méthode dont on voit les conséquences avec la loi Travail. Il ne veut aborder que les sujets prévus : la Collectivité unique, la langue corse et les arrêtés Miot. L’Associu Sulidarità et la Ligue des Droits de l’Homme il y a quelques jours ont tenu à alerter la délégation ministérielle sur le sort des prisonniers politiques corses. Pour Valls, il n’y a pas de détenus politiques, donc il n’y a rien à discuter.  Des syndicats de salariés, la CGT, FO et la FSU ont tenu à rappeler, par voie de presse, au Premier ministre leur contestation aux projets gouvernementaux. de la loi El Khomri à la collectivité unique et ils feront entendre leurs voix dès son arrivée, demain.

    Un rappel à Manuel Valls de la part de celui qu'il considère comme son père politique dont il est aujourd'hui orphelin puisque Michel Rocard vient de décéder et avait choisi de faire disperser ses cendres à Monticellu, village de sa veuve.

    Manuel Valls a relevé que les Nationalistes n’avaient fait que 7% aux dernières élections et, pour lui, ne sont pas représentatifs. Que dire des 5% qu’il a obtenus aux Primaires socialistes en 2012 qui l’ont classé bon dernier des candidats ? Si les Nationalistes n’ont aucune légitimité pour discuter avec lui, quelle légitimité a-t-il d’être Chef de gouvernement ?

    A Toulouse, le Premier ministre est allé inaugurer un Tramway et s’est fait huer par des contestataires qui brandissaient des cartons rouges. Quel sera son accueil en Corse où chacun se souvient de ses propos sur la « violence culturelle » des insulaires ? Il est loin de la vision de la Corse et des Corses qu’avait Michel Rocard et préfère sans doute s’inscrire dans la ligne social-démocrate de celui que l’on surnomma, un temps, "Rocardestaing"  et qui a ouvert la voie à des Hollande, Valls et Macron. Si nous nous joignons à l’hommage rendu en Corse à un homme qui a marqué son temps politique, nous ne pouvons adhérer à ses convictions libérales et préférons le faire pour son soutien à la vérité historique de la Corse qu’un Valls, pourtant diplômé en Histoire, semble mépriser. Sans aucun doute Michel Rocard aimait la Corse et son peuple. Peut-on en dire autant de Valls?

    Paul Capibianchi

     

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  • La loi El Khomri mérite un référendum

    Pour toutes et tous, il est possible de se joindre à l’appel au référendum sur la loi El Khomri en signant la tribune parue le 28 juin sur le site du journal Le Monde et reprise par Mediapart.

    Car oui, « la loi El Khomri mérite un référendum ».

    Pour exiger un référendum, signez, faites signez autour de vous.

    Ne nous résignons pas. Les régressions sociales ne sont jamais des fatalités !

    Ce gouvernement ne doit pas continuer à faire monter les tensions dans le pays. Nous le disons depuis des jours.

    Pour imposer la loi travail, peut être croit-il donner l’impression de « l’amender » dans la confusion des départs en vacances, début juillet. Est-ce ainsi qu’on gouverne ? Il semble aux abois, à bout de nerfs. Il manie les provocations policières pour accuser les organisations syndicales et laisse faire quelques groupes violents, en marge des manifestations. Ses soutiens en viennent à calomnier les « mauvais syndicats », c’est-à-dire les syndicalistes qui ont le mauvais goût de continuer à résister. Leurs propos sont souvent teintés d’un mépris de classe manifeste. Décision sans précédent depuis des décennies, il a voulu interdire une manifestation syndicale, remettant ainsi en cause une liberté fondamentale.

    Pourtant il faut débloquer la situation. Le projet de loi EL Khomri est aujourd’hui rejeté par l’opinion. Le gouvernement refuse pourtant de la retirer. Nous lui demandons alors cette chose simple : ouvrir un vrai débat public contradictoire sur ce projet. Cela avait été réalisé au moment de la consultation sur le Traité constitutionnel européen, avec à la clef un référendum. Quels que puissent être les défauts de la forme référendaire, la situation présente est si fermée qu’il faut bien la débloquer. Nous demandons donc au président de la République, puisqu’il refuse de retirer le projet de la loi El Khomri, qu’il organise un référendum sur le projet présenté à l’Assemblée.

    Il est grand temps que les propositions des organisations syndicales soient débattues. Le gouvernement craindrait-il que le projet de sécurité sociale professionnelle, de nouveaux rapports au droit du travail et de nouvelles modalités de négociation et de formation soient approuvés par le plus grand nombre ?

    Heureusement, et contre lui, il a permis de faire entendre, au gré des manifestations, des Nuits Debout et de multiples débats, des exigences et des critiques pertinentes sur l’organisation de la société, un peuple qui vaut mieux que ça, mieux que le silence qu’on lui veut lui imposer, un peuple debout.

    N’entend-t-il plus les citoyen-es ? Qui l’a élu ? Peut-il gouverner sans le peuple et aussi contre la représentation nationale à coup de 49.3, preuve qu’il n’a pas de majorité pour voter un tel texte ? Voter à la présidentielle n’est pas donner un passeport vers nulle part. Élire, même sous la V° République, n’est pas s’en remettre au bon vouloir d’un monarque républicain, qui s’affranchit de son programme. Élire n’est pas donner une carte blanche mais un mandat. Il n’en a reçu aucun pour imposer la loi travail.

    Il y a eu trop de blessures, trop de mensonges qui accroissent la colère. Il doit cesser de côtoyer les risques de tragédie. Nous croyons, pour notre part, qu’une très large majorité de la population a parfaitement compris cette loi : pour favoriser de grands groupes financiers, il faudrait encore réduire les droits des salarié.e.s. Il n’y aurait plus au final un Code du travail, mais des rapports de dépendance, entreprise par entreprise ; des syndicats contournés, des individus moins payés, isolés, sommés de se soumettre ou renvoyés au chômage.

    Les partisans de la loi El Khomri arguent de sa « modernité ». Qu’ils la démontrent ! Débattons. Et que tranchent les citoyens. Il est temps qu’un juge de paix advienne. En démocratie, c’est le peuple souverain. Il est temps que lui revienne le dernier mot. C’est pourquoi nous demandons l’organisation d’un référendum sur le projet de loi travail.

    Étienne Balibar (philosophe), Jacques Bidet (philosophe), Patrick Chamoiseau (écrivain), Pierre Cours-Salies (sociologue), Annie Ernaux (écrivain), Susan George (présidente d’honneur d’ATTAC), Pierre Joxe (avocat, ancien ministre), Pierre Khalfa (économiste,), Jean-Luc Nancy(philosophe), Willy Pelletier (sociologue), Aurélie Trouvé (économiste).

     

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