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    Les citoyens d'Europe contre le traité transatlantique
     
    L’Union européenne (UE) et les États-Unis négocient un accord de libre-échange, dit PTCI* ou TAFTA*. Au-delà des États-Unis et de l’UE, cet « OTAN de l'économie » impacterait toute la planète. De nombreux autres accords sont également en cours de négociation, dont l'AECG* ou CETA* entre l'UE et le Canada en passe d'être conclu.
    Ces négociations opaques se déroulent dans le dos des peuples d'Europe et d'Amérique du Nord. Elles visent à établir un grand marché transatlantique qui consacrerait la domination des multinationales européennes et américaines au détriment des citoyens de part et d’autre de l’Atlantique. Sous couvert d'une hypothétique relance de la croissance, ces négociations risquent de niveler par le bas les normes sociales, économiques, sanitaires, culturelles et environnementales. Ces nouvelles normes seraient placées sous le contrôle de tribunaux supranationaux d'arbitrageprivés, hors de tout contrôle démocratique.
    Cet accord de libre-échange menace de mettre en péril ce qui rend nos sociétés encore vivables. C'est la raison pour laquelle nous appelons les parlementaires français et européens nouvellement élus à faire pression sur les États membres et la Commission européenne afin d'interrompre les négociations du TAFTA.
    Nous exigeons la mise en place d'un cadre de coopération alternatif qui permette des échanges commerciaux équitables, l’extension des droits civiques et sociaux, une alimentation saine, une santé accessible à toutes et tous, le respect de la diversité culturelle et des réponses à l'urgence écologique.
    De plus en plus de collectivités locales se déclarent « hors TAFTA ». Nous demandons aux élus, aux organisateurs de manifestations culturelles et aux acteurs des secteurs d'activité concernés de faire entendre leur voix en se déclarant eux aussi « hors TAFTA ».
    Nous appelons à une large mobilisation de la population pour faire vivre ce débat partout dans nos villages et nos quartiers, sur nos lieux de travail et d'étude et créer des collectifs locaux partout en France pour enrayer le TAFTA, le CETA et sortir du piège des accords de libre-échange.
     
    Premiers signataires :
    Christophe Alévêque, humoriste; Geneviève Ancel, Dialogues en humanité; Mariano Andor, collectif Rosia Montana; Isabelle Attard, co-présidente Nouvelle Donne; Clémentine Autain, Ensemble; Geneviève Azam, porte-parole Attac; Etienne Balibar, philosophe; Alexandra Baudelot, Laboratoires d'Aubervilliers; René Becker, président Terre de Liens ; Eric Beynel, Union syndicale Solidaires; Martine Billard, co-présidente PG; Pascal Blanchard, historien; Nicolas Bouchaud, acteur; Mona Bras, porte-parole UDB; Dominique Cabrera, cinéaste; Matthieu Calame, ingénieur agronome FPH; Amélie Canonne, Aitec-Ipam; Jean-Michel Carré, réalisateur/producteur Films Grain de Sable; Bernard Cassen, Mémoire des luttes; Roland Castro, architecte; Charb, dessinateur Charlie hebdo; Laura Chatel, secrétaire fédérale Jeunes Écologistes; Eve Chiapello, sociologue; Patricia Coler, déléguée générale UFISC; Florent Compain, président Amis de la Terre; Nathalie Coutinet, économiste les économistes atterrés; Céline Curt, avocate; Fanny Darbus, sociologue; Jean-Marc De Boni, président du directoire La Nef ; Christian De Montlibert, sociologue; Karima Delli, députée européenne EELV; Marianne Denicourt, actrice; Florence Denier- Pasquier, vice-présidente FNE; Jean-Pierre Dubois, président d'honneur de la LDH; Marc Dufumier, ingénieur agronome; Eric Fassin, sociologue; Gérard Filoche, ex inspecteur du travail; Bruno Gaccio, scénariste et producteur; Marcel Gauchet, historien, philosophe EHESS; Susan George, écrivain; François Gèze, éditeur; Gaël Giraud, économiste, jésuite; Pierre-William Glenn, réalisateur; Vincent Glenn, réalisateur; Cécile Gondard-Lalanne, Union syndicale Solidaires; Roland Gori, psychanaliste appel des appels; Bernadette Groison, secrétaire générale FSU; Claude Gruffat, président Biocoop; Jeannette Habel, co-présidente Copernic; Kadour Haddadi, chanteur de HK et Les Saltimbanks; Yannick Jadot, député européen EELV; Béatrice et Jean-Paul Jaud, réalisateurs; Esther Jeffers, économiste les économistes atterrés; Raoul-Marc Jennar, essayiste; Paul Jorion, anthropologue; Pierre Khalfa, co-président Copernic; Denez L’Hostis, président FNE; Thomas Lacoste, cinéaste et éditeur La Bande Passante; Laetitia Lafforgue, présidente Fédération nationale des arts de la rue; Bernard Lahire, sociologue; Bruno Lamour, président Collectif Roosevelt; Pierre Larrouturou, co-président Nouvelle Donne; Pierre Laurent, secrétaire national PCF; Patrick Le Hyaric, député européen PCF; Renée Le Mignot, MRAP; Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris; Annick Manteaux, Collectif stop-petrole-de-schiste-sud-77; Myriam Martin, Ensemble; Françoise Martres, présidente Syndicat de la magistrature; Margaret Maruani, sociologue; Gustave Massiah, Aitec-Ipam; Mathilda May, actrice; Dominique Méda, philosophe et sociologue; Jean-Luc Mélenchon, député européen, co-président PG; Annie-Thebaud Mony, directrice de recherche Inserm; Gérard Mordillat, réalisateur; Antonio Negri, philosophe; Frédéric Neyrat, philosophe; Julien Noé, Enercoop; Birthe Pedersen, vice-présidente Peuples Solidaires; Henri Pena-Ruiz, philosophe; Laurent Pinatel, porte-parole Confédération paysanne; Michel Pinçon, sociologue; Monique Pinçon-Charlot, sociologue; Christine Poupin, NPA; Philippe Poutou, NPA; Ignacio Ramonet, journaliste Mémoire des luttes; Frédérique Rigal, Collectif Roosevelt; Marie-Monique Robin, réalisatrice; Michel Rocard, ancien premier ministre; Christian Salmon, écrivain; Chloé Sécher, coordinatrice réseau culturel Actes if; Laura Slimani, présidente MJS; Bernard Stiegler, philosophe Ars Industrialis; Jean-Pierre Thorn, cinéaste; Louis-Georges Tin, maître de conférences; Philippe Torreton, acteur; Aurélie Trouvé, Attac; François Veillerette, porte-parole Générations Futures; Marie-Christine Vergiat, députée européenne; Patrick Viveret, philosophe; Marina Vlady, actrice; Sophie Wahnich, historienne CNRS.
     
    Pour signer cet appel et vous déclarer « hors TAFTA », rendez-vous sur le site du collectif :
     
     
     
    * Jungle des sigles des accords :
     
    • Le projet de partenariat transatlantique entre l’Union européenne et les États-Unis est appelé : TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement), PTCI (Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership ) ou encore grand marché transatlantique.
    • L'accord entre l’Union européenne et le Canada est appelé AECG (Accord économique et commercial global) ou CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement).
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    La grève des syndicats de la SNCM a déclenché une campagne de dénigrement ciblant essentiellement la CGT, alors que tous les syndicats, excepté le STC favorable à une compagnie corso-corse, étaient partie prenante. Comme l’a annoncé sur son site le journaliste Alain Verdi, beaucoup de protagonistes du dossier rêvent d’un grand  pandémonium.

    Il ne s’agissait pas d’une grève surprise, puisqu’un préavis avait été déposé depuis un mois pour donner une chance à la négociation. Pendant ces longues semaines, les syndicats se sont heurtés au mépris des actionnaires que sont Transdev et l’Etat. Au lieu de rassurer, ils ont jeté de l’huile sur le feu qui couvait depuis que ces deux actionnaires complices ont renié leur signature d’un plan de relance qui prévoyait 500 suppressions d’emplois acceptées par les syndicats et leurs adhérents.

    La presse libérale en profite pour faire de l’anti-syndicalisme primaire. Le Figaro et autres journaux de droite règlent leurs comptes avec la CGT, sans se soucier de la réalité du dossier SNCM. Peu de journalistes ont suivi la genèse de l’affaire SNCM depuis l’époque de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin. Peu de journalistes ont raconté les conditions lamentables dans lesquelles la compagnie maritime a été mise sur la voie de la privatisation, après avoir rapporté des dividendes à un fonds de placement Butler dont le dirigeant est un proche ami du Premier ministre de Chirac. Peu de journalistes ont relaté les conditions de l’entrée au capital du groupe Veolia, sollicité plutôt qu’intéressé, et les conséquences d’un changement de direction du groupe, qui, depuis lors, a toujours voulu se débarrasser de cette acquisition non désirée.

    Par ailleurs, on nous explique que la filiale Transdev de Veolia est l’associée majoritaire, alors que la Caisse des dépôts et consignations (donc l’Etat), détient 50% du capital de Transdev et donc un pouvoir de décision plus important que celui affiché dan le capital de la SNCM.  Par ailleurs, la SNCM a été financé en partie par des subventions au titre de la délégation de service publique, alors que Transdev refuse de financer un plan de relance pourtant signé par toutes les parties. On peut en déduire que Veolia a peu investi dans la SNCM et n’avait pas l’intention d’investir à long terme.  Par ailleurs, la commission européenne, favorable au low cost et sensible aux lobbies, exige avec insistance, le remboursement de subventions perçues par la SNCM à hauteur de 400 millions d'euros, sans remettre en cause celles allouées à la Corsica Ferries. 

    Au sommet de l’Etat, les premiers ministres successifs de François Hollande et le secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier (qui s’est succédé à lui-même pour se dédire) ont  joué un jeu qui ne pouvait déboucher que sur un conflit social. Les responsables politiques ont attendu les échéances électorales et notamment celle  des municipales de Marseille, pour lesquelles la SNCM a été un enjeu local. Passées les élections et les fausses promesses, Cuvillier et Valls sont revenus sur la signature du plan de relance prévoyant l’achat de quatre nouveaux navires. Ils ont laissé débarquer les présidents du directoire et du conseil de surveillance de la SNCM qui avaient participé à l’élaboration et la signature de ce plan. Jouant les traitres et les Ponce pilatte, les représentants de l’Etat ont ainsi donné un blanc-seing à Transdev-Veolia pour annuler le plan de relance et annoncer une mise en procédure collective à la suite d’un dépôt de bilan au greffe du commerce de Marseille. Tout le monde sait que la procédure s’ouvrira sur un redressement judiciaire avec la nomination d’un administrateur avant la liquidation pure et simple qui est restée le seul projet de Veolia et de l’Etat.  

    Le démantèlement de la SNCM est le but poursuivi depuis longtemps qui en arrangerait plus d’un pour des raisons diverses. D’abord, il, y a la compagnie concurrente Corsica Ferries qui a été subventionnée (sans contrôle comptable), ce qui lui a permis de prendre des parts de marché, tout en profitant des conflits sociaux pour proposer des tarifs excessifs lorsqu’elle s’est trouvée en position provisoire de monopole, comme cela était le cas depuis le déclenchement de la dernière grève.  On peut imaginer ce qui va se passer si la SNCM disparaît, laissant la Corsica ferries en position de monopole sur le transport des passagers. Le Jackpot tous les étés pour cette compagnie italo-suisse qui ne pratiquera plus les prix cassés grâce à un management antisocial en dehors des règles fiscales et salariales françaises. Le pire est que la presse libérale montre la Corsica Ferries en exemple contre les lois sociales et fiscales françaises. Les acquis sociaux sont ainsi décriés comme des privilèges chez les salariés français de la SNCM. Cette presse prône, avec cynisme, la régression sociale et le low-cost. Et d’aucuns d’applaudir sans réaliser que c’est aussi leur intérêts que les syndicats défendent !

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    Aujourd’hui, nous avons l’impression d’assister à la curée sur la SNCM avec, pour manœuvre, de rendre les syndicats, et en premier lieu la CGT, responsables de tous les maux de cette compagnie. D’ailleurs, la presse site abondamment la CGT en oubliant que c’est une intersyndicale qui a décidé de la grève et que d’autres syndicats s’y montrent combattifs.

    Où sont les vraies responsabilités ? Il suffit d’aller sur le site d’Alain Verdi et de bien vouloir écouter ce que les syndicats de la SNCM (excepté le STC) répètent depuis des lustres.

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    Le dicton « Qui veut tuer son chien, l'accuse d’avoir la rage » illustre ce que vivent les salariés de la SNCM trahis par le gouvernement Valls face à un véritable complot aux motivations financières et politiques. Toutefois, dans le conflit qui vient de prendre fin grâce à une trêve sociale, la rage était à Porto-Vecchio et au siège bastiais de la SNCM. Nous ne pouvons croire que ce sont des socioprofessionnels qui ont attaqué le bateau Jean Nicoli et saccagé le siège de la SNCM. On peut imaginer qui est derrière l’opération «  SNCM fora ! », même si l’inquiétude des entrepreneurs et commerçants reste compréhensible. On se demande quel motivation animait ceux qui, à Porto Vecchio, ont mis le feu aux amarres du Jean Nicoliet l’individu masqué qui s’acharne sur une maquette de bateau lors du saccage du siège de la SNCM ? Une violence qui contraste avec l’attitude responsable des grévistes qui ont obtenu un moratoire et, malgré le couperet mis au dessus de leur tête, ont repris le travail.

    En Corse, entre le Préfet qui assurait que toutes les dispositions avaient été prises pour assurer la continuité territoriale et les manifestants socioprofessionnels clamant le contraire, qui croire ? Des hôteliers se sont plaints d’une avalanche d’annulations faites par les touristes ayant renoncé à un séjour en Corse. Sont-ils les seuls à regretter l’absence d’afflux touristique parmi les adversaires de la SNCM ? Le fait est que le premier ministre a été plus prompt à répondre aux demandes des entrepreneurs corses qu’à celle des salariés de la SNCM.

    Va-t-on connaître le scénario sarde ? Selon Joseph Martinetti : « Sous la pression des résidents sardes, des professionnels du tourisme, mais aussi de ses alliés politiques sardistes, il fut décidé de créer une compagnie régionale la flotta sarda. Filiale de la compagnie régionale SAREMAR, elle devient locataire de deux navires qu’elle affrète sur les lignes entre la Sardaigne et le continent italien (Golfo-Aranci-Civitavecchia). L’exécutif sarde envisage à court terme une privatisation de la compagnie régionale SAREMAR et en conséquence celle de la flotta sarda Spa. L’avenir dira si cette régionalisation privatisée de la desserte maritime peut constituer une alternative à la privatisation de l’ancienne compagnie nationale! Comme le suggère au cours d’un reportage documenté le journaliste Alain Verdi de FR3 Corse, la Corse peut-elle connaître la même évolution? La régionalisation de la SNCM a déjà été évoquée en Corse au cours des années 2000 par une fraction minoritaire du mouvement nationaliste, au sein du Syndicat des Travailleurs Corses (STC). Le syndicaliste Alain Mosconi en fait aujourd’hui encore un thème central de son engagement militant. Ce nationaliste connu pour être à l’origine de la spectaculaire mutinerie du navire Pascal Paoli de la SNCM en 2005 et pour avoir figuré sur les listes européennes du trotskyste Olivier Besancenot en 2008, peine à convaincre des milieux nationalistes très majoritairement acquis à la Corsica Ferries » (extrait article Joseph Martinetti « Transports maritimes et insularité en Europe: le cas de la Corse » sur le site Espace politique).

    Si la SNCM disparaît, bon nombre de ceux qui se sont laissés entraîner dans une campagne de dénigrement injuste vont déchanter. La compagnie corse qu’on leur promet  ne verra pas le jour. Les bateaux de la SNCM seront vendus et iront vers d’autres horizons marins. Le tout est de savoir pendant combien de temps la Méridionale tiendra contre le lobbying et la concurrence agressive de la Corsica Ferries ? Le scénario voulu devrait déboucher sur un monopole de fait après l’élimination de toute concurrence. Ce sera une compagnie étrangère privée qui obtiendra les subventions et fera ses tarifs pour distribuer des dividendes à ses actionnaires italo-suisses.

    Rappelons que la SNCM a employé jusqu’à 2400 salariés dont 800 résidents en Corse. Aucun recensement des salariés d’origine corse n’a été effectué mais des employés corses résident sur le continent. A ces 2400 salariés, s’ajoutent tous les emplois induits chez les sous-traitants. La disparition de la SNCM ferait perdre au total plus de 4.000 emplois. La réalité sociale est là, face à la compagnie Corsica ferries qui emploie sur ses navires des Italiens, des Roumains et autres nationaux acceptant les conditions de travail et de salaires que la compagnie italo-suisse leur impose. Par ailleurs, la politique tarifaire va forcément changer car, ne l’oublions pas, la finalité du capitalisme est de faire de gros profits et non pas d’assurer la continuité territoriale comme un service public.

    Ne nous laissons pas manipuler !

    Matelone

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    Si certains en doutent encore, nous sommes pourtant bien dans une république bananière.  Tous les jours apportent leur nouveau scandale sur les pratiques financières jusqu’au cœur de l’Assemblée nationale. Nos parlementaires perçoivent des royalties sans avoir à justifier leur utilisation et rémunèrent des membres de leur famille comme conseillers. Après l’affaire Bygmalion, Jean-François Copé est épinglé pour avoir fait rétribuer son épouse comme collaboratrice, sans compter la prise en charge par l’UMP de ses déplacements en avion qui ont coûté la bagatelle de 24.000€ en un an.   Pourtant ce dernier n’a jamais révélé cette proximité professionnelle avec son épouse. «Certains cloisonnent vies professionnelle et privée, c'est mon cas», affirmait -il à Paris Match, à l’époque où il était encore le président de l'UMP.

    Nos élus mènent grand train de vie et ne veulent pas que l’on vienne regarder ce qu’ils coûtent aux contribuables. Toutefois la loi leur permet de le faire à condition de le déclarer à l’administration de l’Assemblée nationale. Ils peuvent salarier cinq collaborateurs à des salaires plafonnés à 9504 €, sauf pour les conjoints dont les salaires sont plafonnés àla moitié de l’enveloppe, soit 4750 euros bruts par mois. Beaucoup utilisent ce droit qui fait entrer l’argent dans les finances du couple. Dans le cas de Jean-François Copé, le mariage remonte à 2011 et on peut s’interroger sur le montant alloué hors du mariage, puisque son actuelle épouse était déjà salariée avant leur union officielle. L'opacité en vigueur à l'Assemblée nationale autour des collaborateurs parlementaires ne permettra peut-être pas de le vérifier. Toutefois, comme le prévoient les lois votées à l'automne dernier après l'affaire Cahuzac, les identités de tous les collaborateurs parlementaires seront rendues publiques à la fin du mois. Des surprises ne sont pas à exclure.

    Les comptes de nos parlementaires sont des boîtes de Pandore d’où sortent des chimères. C’est le cas pour ce que l’on appelle  « la réserve ministérielle »: en 2011,  32,9 millions d'euros sur les 150 millions de la réserve parlementaire. Elle n’est régie par aucun texte et il a fallu l’insistance de l’association en faveur une démocratie directe pour obtenir les comptes 2011.  Les collectivités locales font des demandes de subvention au ministère de l'Intérieur, avec le soutien d'un ministre (parfois obtenu par l'entremise d'un parlementaire). Un trésor de guerre qui permet d’arroser des collectivités territoriales en période d’élections. Francetv info a épluché les 1 250 subventions. Parmi les distributeurs de subventions, on retrouve Mme Bernadette Chirac et le fils de Claude Guéant, mais encore les barons de l’UMP : François Baroin, François Fillon et l’inévitable Jean-François Copé, aux côtés d’Aurélie Filippetti,  du sénateur Jean-Pierre Chevènement et quelques autres personnalités de gauche. Toutefois, en 2011, les mieux servis sont les barons de l’UMP.  Est-ce que les socialistes ont repris la main dans le sac ?

    Jean-François Copé est un exemple des pratiques  de cette caste politique qui ne compte pas la dépense lorsqu’il s’agit de l’argent des autres. L’Ump, sous sa présidence, a organisé ce que l’on a  appelé le Sarkothon pour régler une ardoise bancaire de dix millions d’euros. Il s’agit là de l’argent des militants et des sympathisants. Toutefois, les grands partis politiques perçoivent des financements publics. L’utilisation qui en est faite se révèle au grand jour. On apprend que l’UMP paie des permanents sous contrat à durée illimité entre 85.000 et 12.000 euros. Ces permanents viennent ensuite faire la propagande du détricotage du code du travail et de la flexibilité. Pendant que l’on mène grand train de vie, on explique au peuple qu’il doit accepter tous les sacrifices. Qui peut se faire payer, comme Rachida Dati, deux portables avec un coût annuel de 10.000 € ? Qui peut bénéficier, femme comprise de plus de 50.000€ de voyages en avion pour peaufiner son profil de présidentiable ?

    Sarkozy a décomplexé la droite. Il a fait aussi exploser le montant des dépenses de campagne électorale, sans qu’un seul responsable de l’UMP n’intervienne. Alors, on se demande pourquoi l’omerta politique et médiatique cesse soudain (et sans doute sans lendemain qui change), alors que ces pratiques ne sont pas d’aujourd’hui. Nul n’ignore qu’il y a une guerre du leader-chip entre François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Le décomplexé Copé est hors jeu. La droite est déjà en campagne et d’aucuns font croire qu’ils veulent laver plus blanc que blanc. Mais nous l’avons vu, lorsqu’il s’est agi, de voter des lois pour plus de transparence et de moralisation dans le monde politique, il s’est établi un véritable consensus chez nos élus pour faire admettre qu’il était urgent de ne rien faire. Alors, fidèle à lui-même, François Hollande à secouer le wagon  pour faire croire que le train des réformes était en marche, sans quitter la gare du Palais bourbon dont le chef Bartolome a bloqué tous les aiguillages. Il en est sorti un train fantôme dans la brume toujours entretenue sur les droits et avantages de nos élus, ainsi que sur leurs trains de vie.

    Le people-land sarkoziste n’aura fait que révéler au grand jour le fossé entre cette caste politique et le peuple. François Hollande n’a rien fait de concret pour que les pratiques changent et l’affaire Cahuzac a démontré l’absence de valeurs morales aussi bien chez certains socialistes que chez les sarkozistes. Sans doute, sortent-ils des mêmes moules ?   

    Nicolas Sarkozy, malgré toutes les gamelles judiciaires accrochées à ses basques, veut revenir en 2017.  Il est pressé, sachant que, pour lui,  le temps c’est de l’argent. Comment peut-il en être autrement lorsque l’on porte des montres à 50.000 € et vit dans un ghetto parisien pour gotha riche ? Qui connaît la villa Montmorency dans le 16ème arrondissement de Paris ? C’est l'équivalent d'une « gated community » américain.  Vincent Bolloré, Arnaud Lagardère, Xavier Niel, Céline Dion, Alain Afflelou et Carla Bruni-Sarkozy, tous vivent ou ont vécu dans ce quartier privé huppé. C’est une résidence fermée, une copropriété sécurisée pour les très riches et un no-man's land pour les autres. Selon Challenges, « Quel genre de biens trouve-t-on Villa Montmorency ? Une "propriété exceptionnelle comprenant une maison d'environ 1 100 m² et un parc clos et arboré de 1 400 m²", avec piscine intérieure, décrit une annonce. Une maison de "566 m² avec sa réception de 180 m²" est proposée ailleurs. À des prix excédant allégrement les 10 millions d'euros. La chanteuse Céline Dion aurait ainsi acquis son pied-à-terre parisien, en 2008, pour la coquette somme de 47 millions d'euros ». L'ancien chef de l'Etat dispose d'un autre appartement, au 77 rue Miromesnil dans le 8ème arrondissement : 320 mètres carrés, composés de 11 pièces, dont une salle classée monument historique, avec des peintures datant du XIXe siècle. Ce sont ses bureaux. Prix estimé de cette location de luxe? Près de 180.000 euros annuels, soit 15.000 euros par mois. Nicolas Sarkozy n'a pas regardé à la dépense, et pour cause, c'est la République qui règle la facture. Conformément à une "décision" signée en 1985 par Laurent Fabius, alors Premier ministre de François Mitterrand, l'Etat met à la disposition des anciens présidents un appartement de fonction "meublé" et "équipé". Ce texte, qui fait office de référence, est flou: il ne mentionne ni plafond ni limitation de durée.

    Il est grand temps d’ouvrir les yeux !  Ce n’est pas en travaillant et en étant au chômage que l’on devient un élu milliardaire. A gratter des billets et à cocher des grilles de loto, nous enrichissons surtout la Française des jeux : ceux qui se ruinent sont beaucoup plus nombreux que ceux qui gagnent.  La plupart de nos riches élus sont nés le cul dans le gâteau et aiment mettre les doigts dans le pot de confiture. Lorsqu’ils sont aux affaires, il gère une collectivité territoriale, un ministère… la France, comme une entreprise. Ils deviennent des patrons comme les autres. Du côté de la presse et du paysage audiovisuel, se créent des dynasties. D’ailleurs, parmi les noms des journalistes, les particules sont nombreuses et "les filles ou fils de" sont légions. Des couples se sont même formés entre politiciens et journalistes.

    Le 31 juillet sera le centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès. Pendant le conflit de la SNCM, nous avons entendu un syndicaliste renier le droit de citer l’illustre socialiste à Manuel Valls p)lus proche de Margaret Thatcher. Ainsi, sur le plan des idées, François Hollande et son Premier ministre auront été les fossoyeurs des idéaux défendus par le fondateur du journal l’Humanité. L’extrême-droite l’a assassiné, il y a cent ans. Aujourd’hui les Solfériniens font mourir le socialisme à petit feu. Ils trahissent le peuple de gauche car ils font partie d’une caste qui se partage le pouvoir par alternance dite « démocratique » : une démocratie entre nantis qui, élus par des minorités issues des suffrages exprimés, excluent le peuple et lui imposent l’austérité. Cela pose les questions des pouvoirs qu’ils détiennent et de la nécessité d’une réforme constitutionnelle pour rétablir un exercice réellement démocratique de ces pouvoirs.

    Le patronat est de plus en plus réactionnaire dans un contexte politique et économique qui lui est favorable, car c’est dans la crise qu’il fait reculer tous les acquis sociaux.  Les campagnes électorales, à l’instar de celles menées aux USA, ne sont plus que des campagnes publicitaires à coups de millions d’euros. La publicité mensongère n’est pas interdite et plutôt recommandée sous le terme de « démagogie ».  Notre démocratie est malade et l’abstentionnisme  en est un évident symptôme, pendant que l’extrême-droite ronge le corps électoral comme une tumeur.

    Nous terminons nos propos sur une citation de Jean Jaurès : « Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques... »

    Battone

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  • Le trombinoscope des maîtres de la presse parisienne est de plus en plus celui du classement des milliardaires français : Les Echos de M. Bernard Arnault (1re fortune française selon Forbes), Le Point de M. François Pinault (3e), Le Figaro de M. Serge Dassault (4e), Libération de M.Patrick Drahi (6e), Le Monde et Le Nouvel Observateur de M. Xavier Niel (7e), Direct Matin de M. Vincent Bolloré (10e)...

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    Alors il ne faut plus s’étonner de rien et encore moins de la Une du cynique mensuel Le Point (édition du 19 juin) fustigeant, avant la conférence sociale, les « naufrageurs » : « Corporatistes intouchables, tueurs de réformes, lepéno-cégétistes ».

    Le Monde diplomatique qualifie l’éditorialiste Nicolas Baverez de « porte-plume des notables atterrés », Ce dernier journaleux politique explique, comme entrée en matière: « Les grèves des cheminots, des taxis et des intermittents du spectacle, sur fond de contestation endémique dans les universités et de jacquerie fiscale, sont la face sociale du populisme dont le Front national est l’expression politique. » Toutefois, le serviteur de soupe libérale va plus loin contre la France « confite de bêtise et de naïveté », les « derniers intouchables de la CGT », le « chantage permanent » des intermittents et les syndicats qui « saccagent l’éducation ». Il met tout cela dans le même panier  de ce qu’il nomme l’« idéologie lepéno-cégétiste » : le dirigeant de la Confédération générale du travail (CGT) et la patronne du Front national (FN) ont tous deux critiqué dans les mêmes termes le « pacte de responsabilité ». Pour lui, c’est une preuve de communion politique. Il va ainsi dans le sens de la propagande libérale qui veut faire croire que Le Pen, le Front de gauche et la CGT sont les naufrageurs associés d’un capitalisme bienfaiteur. Ben entendu, il ne remet pas en cause la sincérité d’une Marine Le Pen socialisante et sa clique, alors que la présidente du FN multiplie les attaques contre les syndicats. C’est l’ineffable, omniprésent et suffisant Franc-Olivier Giesbert qui écrivait, dans un article du Point sur la grève de la SNCF qui reprend la théorie de naufrageurs : « Face aux syndicalistes antédiluviens de la SNCF, notre pays a plus que jamais besoin d'une classe politique qui sait dire non ». On le surnomme FOG et en anglais le mot signifie « brouillard », à l’image de son travail journalistique.  Le Point reste une fabrique de brouillard dans le paysage audiovisuel français.

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    Les unes de ce mensuel en disent long sur sa ligne éditoriale plutôt lepéniste lorsqu’il s’agit d’immigration : « Burqa, ce qu’on ne dit pas » (21 janvier 2011), « Le spectre islamiste » (3 février 2011), « Cet islam sans gêne » (31 octobre 2012), « Nos ancêtres les Gaulois » (21 février 2013)… Des unes similaires se retrouvent chez Valeurs actuelles, journal de l'ultra-droite qui a utilisé aussi l’expression « naufrageurs de la finance ». Lorsque l’on pense à la genèse d’un dossier, comme celui de la SNCM, on pourrait en utiliser une autre : « naufrageurs des emplois » pour désigner Transdev et l'Etat, mais aussi la presse.

    Le Point dénonce le corporatisme et les dépenses de l’Etat, en écho à l’institut ultralibéral Ifrap. Pourtant, comme Valeurs actuelles,  ce journal fait partie des corporatistes qui plombent les finances publiques puisqu’en 2013, il occupait la 4e position des publications les plus aidées par l’Etat : 4 658 889 euros ont donc été offerts par le contribuable aux journaleux employés par M. Pinault, pour ses campagnes ultralibérales et ses attaques féroces contre la « pleutrerie bonasse » de l’Etat dépensier.

    Nous avons, en entame de nos propos, donner la liste de quelques grands patrons de la presse. Ils sont subventionnés par l’Etat pour dispenser la pensée unique du libéralisme et en faire l’idéologie dominante, selon laquelle « on ne prête qu’aux riches ». En outre, on connaît la puissance de la presse et l’utilisation qui en est faite par une autre puissance, celle de l’argent. On peut s’attendre à un déferlement d’attaques contre les syndicats et, en particuliers, ceux qui ont boycotté la conférence ou ont quitté les lieux avant son terme.

    Aujourd’hui, nous apprenons que le syndicat FSU a quitté la conférence sociale et que le socialistes atterrés s’abstiendront pour le vote à l’assemblée nationale du dernier budget rectificatif qui fait de nouveaux cadeaux fiscaux au patronat, sans contrôle et sans contre partie, dans le droit fil de cette conférence antisociale, premier grand fiasco de Manuel Vals .

    Une journaliste, dans un commentaire, a estimé que ce dernier se prenait pour le Président de la république, en préconisant une politique à long terme, pendant que François Hollande répondait aux urgences comme un premier ministre. C’est une impression partagée par beaucoup. Le Chef de l’Etat apparaît de plus en plus comme le « Flamby d’une gauche molle fabriqué dans un moule de droite ». Valls n’en a fait qu’une bouchée.  Les prochaines primaires socialistes s’annoncent houleuses. Sera-ce, pour Manuel Valls, une victoire à la Pyrrhus suivie d’une défaite aux élections présidentielles ? Il reste à savoir qui, l’arrivée en vue, plantera un poignard dans le dos de l’autre ? Cette même presse patronale, qui soutient la politique libérale,  se chargera de fournir le poignard, les centristes fermeront les yeux, la droite se réjouira, le FN sera en embuscade et la majorité des électeurs boycotteront les urnes.

    Fucone

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  • Selon un récent sondage….

    A la question "êtes-vous satisfait de l'action de François Hollande?", 22% des personnes interrogées répondent oui, contre 77% non (-2). 3% des sondés sont "très satisfaits", 19% "assez satisfaits", 34% "assez mécontents" et 43% "très mécontents". 1% ne se prononcent pas (NSP).

    50% de ses électeurs au premier tour en 2012 se disent satisfaits, contre 48% de mécontents (2% NSP). 19% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon expriment leur satisfaction, contre 81% leur déception. La proportion est sensiblement identique parmi les électeurs de François Bayrou (18% de satisfaits, 79% de mécontents).

    Le chef de l'Etat avait atteint dans ce baromètre son pic d'impopularité en mai avec 81% de sondés mécontents de son action (18% de satisfaits).

    conférence2014

    Envers et contre la majorité des Français, le Chef de l’Etat continue à jouer le chef autiste sauf pour le Medef. Il en appelle à la responsabilité de chacun pour une concertation sociale pipée à l’avance par le grand patronat et parle de compromis nécessaires alors que sa politique apparaît comme une compromission chaque jour plus visible avec son ennemi de campagne électorale : la Finance. Bien sûr, il peut compter sur les lobbies libéraux qui tirent les ficelles des médias. Nous avons pu le constater encore ce soir au journal de 20 heures sur la 2ème chaîne.  Les acquis sociaux que sont les comités d’entreprises et les droits syndicaux seraient des freins à la compétitivité. C’est l’Ifrap qui le dit et c’est Pujadas qui cite une fois de plus cette think tank ultralibéral qui ne cesse d’attaquer la fonction publique, le syndicalisme et la fiscalité.

    Demain, la CGT et FO ne participeront pas à la seconde journée de la troisième conférence sociale du quinquennat de François Hollande. Pour le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, parle  d’un « vrai bug dans le dialogue social".  Son homologue de la CGT, Thierry Lepaon, n’honorera pas de sa présence le discours de Manuel Valls dont on connaît déjà le fond. Le premier ministre s'est récemment exprimé dans le journal Les Echos en faveur du patronat,  avant même que la  conférence sociale ne s'ouvre, Il veut sortir la France de ses blocages. Il interroge avec l’arrogance qu’on lui connaît : Faut-il choisir une gauche pure, parfaite mais figée, qui parfois ignore la réalité du monde, ou une gauche qui, dans l’épreuve, réforme».  Ni lui ni Hollande ne changeront de cap. Ils ont choisi leur camp et ce n’est pas celui des syndicats des salariés. « Je comprends évidemment l’inquiétude, l’angoisse, l’exaspération parfois, de beaucoup d’entrepreneurs, qui créent la richesse et l’emploi et dont les carnets de commandes sont insuffisants et incertains… » Voilà, ce qu’a dit le premier ministre, lorsque le Medef a menacé de ne pas se rendre à la conférence sociale. Comprend-il aussi bien les syndicats qui vont boycotter cette même conférence ?

    De son côté, la CFDT a désapprouvé le boycott et accepte donc de siéger dans une conférence dont les enjeux sont importants, puisqu’il s’agit de « simplifier » le code du travail. Le simplifier au profit de qui ? On nous répondra de la compétitivité… Il faut bien sûr comprendre au profit du patronat.

     

    U Barbutu  

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    SNCM_coq
    Le coq n’a pas chanté ce matin

    Cela n’a pas empêché le secrétaire d’Etat aux transports Frédéric Cuvillier de renier ses paroles et ses engagements. Dans une déclaration faite au journal la Provence, en date du 4 juillet 2014, notre homme s’est prononcé pour le redressement judiciaire de la Sncm, à l’instar du patron de Transdev, principal actionnaire de la compagnie maritime ! Cela signifie-il la fin de cette dernière ?

    Notre secrétaire d’Etat, qui par ailleurs vient de se distinguer en refusant de s’appliquer la loi sur le non cumul des mandats, s’assoie allègrement et sans vergogne sur les engagements officiels de l’Etat, entre autres, sur la mise en œuvre du plan industriel de redressement de la Sncm, pourtant signé avec l’ensemble des partenaires sociaux, y compris les marins Cgt. Au prix – il faut le souligner – de lourds sacrifices consentis, par exemple la suppression de 500 emplois. L’objectif était de sauver l’entreprise, mais aussi de préserver les activités sociales et économiques dépendantes de la compagnie maritime, dans la région marseillaise et en Corse. Transdev a remis en cause l’accord et s’est prononcée pour la liquidation de la Sncm. Les syndicats dans leur ensemble ont appelé à une grève reconductible à compter du 24 juin, à l’exception du Stc qui a préféré faire cavalier seul et se réfugier dans une conception identitaire de l’économie. Bonjour la solidarité entre travailleurs ! Cette grève occasionne beaucoup de perturbations et suscite de nombreuses réactions. Mais y avait-il pour les salariés de la compagnie une autre alternative ? Certains socio-professionnels de l’île ont organisé dans plusieurs villes de Corse des manifestations de protestation. C’est leur droit. Mais dans cette affaire, il ne faut pas se tromper de cible. D’aucuns ont cru devoir s’en prendre aux marins, de préférence syndiqués à la Cgt, responsables à leurs yeux de tous les maux. Ils se sont même livrés à des actes inqualifiables, comme sur le port de Porto-Vecchio. Des lascars, pas tous considérés comme étant des socio-professionnels, ont attaqué le Jean Nicoli, à coups de pierres et autres objets, inscrits sur les flancs du navire tout une série de graffiti et de mots obscènes. Les plus téméraires ont entrepris de brûler les amarres, obligeant le commandant à lever l’ancre afin d’éviter une catastrophe dans le port.

    Ce qu’il y a de plus répugnant dans ces actions, c’est le fait que ces lascars se sont aussi attaqués à un symbole. Ils ont peut-être oublié qui était Jean Nicoli, résistant communiste, assassiné par les fascistes italiens. Vergogna.

    Tous ces actes s’inscrivent dans une longue campagne de dénigrement lancée et activée par une presse bien-pensante contre la Sncm, ses salariés et ses syndicats. Campagne qui a contribué à créer un climat de haine. Curieusement ces mêmes media sont restés d’une grande discrétion sur le comportement de Corsicaferries, sa structure très opaque, sur ses pratiques, sur l’utilisation de personnel sous-payés, extracommunautaires, etc.

    Les socio-professionnels corses seraient mieux inspirés à s’en prendre aux vrais responsables : Transdev et le gouvernement de Manuel Valls, et, à prendre fait et cause pour les salariés de la compagnie maritime en très grand danger. En outre, n’oublions pas que la Sncm injecte plus de 25 millions d’euros par an dans l’économie insulaire et y génère plusieurs centaines d’emplois.

    Le gouvernement dit socialiste et dit de gauche, une fois de plus, se discrédite et continue de s’agenouiller devant le Medef et les marchés financiers. Il multiple les reculades et les trahisons. La dernière en date, le renoncement au critère de pénibilité pour les futurs retraités. Croît-il apaiser les ardeurs du Medef et de la Troïka ? L’un et l’autre exigent toujours plus de sacrifices. Il se goure superbement. Il est en train de donner le coup de grâce à la Sncm, avec à la clef : des milliers d’emplois supprimés et le champ libre à la Corsicaferries qui saura très rapidement user et abuser de sa future situation de monopole.

    Les salariés de la Sncm sont à la croisée du chemin. La lutte continue. Ils ont tout notre soutien. 

    Le coq n’a pas chanté ce matin. Le pouvoir dit socialiste va vers des lendemains qui déchantent.

     

    Jean-Antoine Mariani

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  • Alpozzo2

    Alors que les personnels de la SNCM ont entamé une grève devant la trahison de l’Etat devenu complice du démantèlement de leur compagnie, le journaliste indépendant Enrico Porsia livre la première partie d’une enquête-reportage sur le système « Corsica-ferries ».  Cette enquête sérieuse devrait pousser à la réflexion et à la prise de conscience de ce qui attend les usagers de la SNCM, si le complot, dont elle fait l’objet depuis tant d’années, débouche sur la liquidation de cette compagnie nationale, avec la complicité de l'Etat. Les investigations d’Enrico Porsia sont à mettre en parallèle avec le dossier de la SNCM établi par un autre journaliste indépendant, Alain Verdi, sur son site « Pericoloso sporgersi ». Voici la première partie de l’enquête d’Enrico Porsia (site Bakchich) et qui est présenté par le syndicat CGT des marins de Marseille, avec le soutien du magazine Options de l'UGICT-CGT. A suivre...


    Low cost : les Dents de la Mer par dentsdelamer

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