• Jean-François Copé est fidèle à lui-même. Il réplique  à l’article du Point dénonçant ses liens avec l’agence de communication Bygmalion qui aurait surfacturé des prestations lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Il ne le fait pas simplement en mettant à disposition toute la comptabilité de l’UMP pour prouver sa bonne foi mais en y mettant une condition sous la forme d’une proposition de loi faisant obligation à tous les partis et à tous les organes de presse de publier leurs comptabilités. Comme si celui qui a peur de la vérité toute nue les voulait tous à poil ! Il compte sur le rejet de cette loi pour faire la démonstration que la transparence n’est pas du goût de tous ( Tout le monde le sait déjà) et se donner une raison législative de ne pas publier les comptes de l’UMP. Il avait voté contre la loi sur la transparence présentée après l’affaire Cahuzac et il s’est sans doute réjoui qu’elle ait été édulcorée jusqu’à perdre toute efficacité. A l’époque, il n’avait même pas présenté un amendement. Il avait évoqué à l’époque un « numéro de voyeurisme, d'hypocrisie » et déclarait qu’il ne dévoilerait son patrimoine que si la loi en faisait une obligation.

    Jean-François Copé se pose en victime d’une chasse à l’homme. Il a même employé le terme d’inquisition sans oser aller jusqu’à celui d’antisémitisme même s’il affirme que cette chasse concerne ses proches et sa famille. Il en fait trop et le trop estropie.  On lui demande des comptes sur une ardoise de plusieurs millions d’euros et il se dit agressé.

    Jean-François Copé se pose en victime dans une campagne de presse qu’il qualifie de « haineuse ». Sa défense apparaît comme une manipulation de plus car il n’a jamais été un chaud partisan de la transparence et d’une moralisation des mœurs politiques. On se souvient qu’il a cumulé des mandats électifs avec des activités d’avocat d’affaire. Il se faisait même rétribuer pour des conférences de presse comme celle donnée au Congo. A l’époque ce n’était pas illégal mais ô combien immoral ! Il fait partie d’une droite décomplexée qui revendique le droit à de très hauts salaires. Au sein de l’UMP, il est loin de faire l’unanimité et les élections internes qu’il a organisées pour la présidence ont été un fiasco qui lui a toutefois permis de se maintenir à ce poste. Il a été ensuite l’organisateur du Sarkothon pour éponger les dettes de la campagne présidentielle et voilà qu’on le soupçonne d’avoir favorisé une agence de communication qui serait à l’origine des dites dettes en surfacturant des prestations.

    Jean-François Copé est l’un de ceux qui, à droite, pourrissent le débat politique. Il pratique une opposition bête et méchante alors qu’il devrait se réjouir du cap choisi par François Hollande. Il représente l’arriviste prêt à tout. Il a une très haute opinion de ses capacités et toute attaque lui est insupportable. Il répond la plupart du temps par le mépris ou la fuite. Qu’il y ait eu surfacturation ou non, l’agence Bygmalion apparaît comme une entité au service de l’UMP et très proche de son président. Les services rendus ont un coût qui devra être justifié. Il reste à savoir si la Justice sera saisie et si une expertise comptable sera ordonnée, puisque Jean-François Copé cherche une parade législative.

    La réplique du président de l’UMP est un véritable chantage, un appel perfide à l’omerta générale et non pas à plus de transparence. C’est une grosse hypocrisie de plus à son passif déjà lourd. Il a osé traiter ceux qui lui demandent des comptes de donneurs de leçon. Il veut les mettre au pied du mur,  ce qui apparaît comme un demi-aveu puisqu’il compte sur leurs turpitudes pour repousser son projet de loi.  Il fait un usage pervers de la démocratie. Il croit avoir trouvé la combine pour ne pas montrer la comptabilité de l’UMP. Quelle attitude scandaleuse ! Quel mépris pour les électeurs !

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    Le mois de Mars va se terminer avec les élections municipales. Le comportement des politiciens des partis en place tend à accréditer le « tous pourris » et le  projet de loi scélérate du Président de l’UMP y contribue par sa fourberie sur le plan national.

    Dans les communes, les alliances et les arrangements entre individus créent la confusion qui est une cause supplémentaire d’abstentionnisme ou pire de vote contestataire FN.

    Pauvre démocratie !

    Fucone

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  • schultz e Renzi

    Le Parti socialiste européen a tenu son congrès à Rome, en cette fin de semaine. Il a été quelque peu occulté par les graves événements qui secouent actuellement l’Ukraine. Il mérite toutefois une attention particulière, surtout à l’approche des élections européennes. Ce congrès a adopté un « Manifeste pour le changement » et élu son candidat à la présidence de la commission européenne. Martin Schulz. Qui est ce Martin Schulz ? Un bon apparatchik du Parti social-démocrate allemand. Il sévit depuis pas mal de temps dans les coulisses et les travées du Parlement de Bruxelles. Il en est le président. Il était plutôt méconnu jusqu’au jour où l’ineffable Silvio Berlusconi le traita de kapo !

    Martin Schulz a pris la parole devant le congrès pour exposer sa conception de l’Europe. Ca vaut son pesant d’or. Que dit-il en substance ? « La fraude fiscale est un crime. Les multinationales font de juteuses affaires sans payer de taxes. C’est un scandale ». Notre homme poursuit son intervention, tantôt en allemand, tantôt en anglais ou encore en français ou en italien, avec une insolente aisance. Par moment, il nous a rappelé un homme, lui aussi social-démocrate, qui haranguait les foules au Bourget, à la veille des élections présidentielles. Un vrai homme de gauche, dirait un esprit innocent. « On doit dire assez aux paradis fiscaux. Les taxes doivent être payées là où se créent les richesses ». Ajouta-t-il. Martin Schulz veut moins de Troïka, plus de solidarité. Enfin, cerise sur le gâteau, il se prononce pour une Europe juste, sociale, humaine, démocratique et social-démocrate. On serait presque tentés d’applaudir à un tel discours. Mais le discours de Martin Schulz est un modèle d’hypocrisie et de double langage. Pourquoi ? Il suffit de s’appuyer sur la réalité. Les partis dits socialistes, les sociaux-démocrates approuvent, dans leur quasi-totalité – et les appliquent avec zèle – les politiques d’austérité et de régression sociale imposées par la Troïka et les marchés financiers. Des exemples ? L’Espagne, le Portugal, la Grèce, avec les brillants résultats que l’on connaît et même la France. Dans notre pays, François Hollande et son gouvernement ont tourné le dos - et sans vergogne – aux engagements de la campagne des présidentielles et des législatives pour s’inscrire allègrement dans la logique libérale, au nom d’un prétendu réalisme politique et économique. En Allemagne, les sociaux-démocrates ont fait acte d’allégeance à la Merkel, en intégrant une grande Koalition. En Italie, le nouveau gouvernement, à la tête duquel se trouve un jeune homme pressé, le bouillant Matteo Renzi, alias Renzusconi, continue sans sourciller la politique de ses prédécesseurs, sans rien changer. Ce  gouvernement est composé des éléments du Parti démocratique, à dominante démocrate-chrétienne et des hommes venus du Centre-droit dont certains occupent des postes-clés, d’autres rattrapés par les affaires. Tout cela sous le regard bienveillant du sieur Berlusconi, que d’aucuns croyaient hors d’état de nuire. A l’occasion du congrès le Parti démocrate a choisi d’adhérer au Parti socialiste européen. Qui se ressemble s’assemble.

    En réalité, au-delà du discours de Martin Schulz, le congrès du Pse vise à renforcer la position des sociaux-démocrates au sein de l’institution européenne Il vise également à réduire l’influence montante du candidat de la Gauche unie européenne, Alexis Tsipras, leader de Syriza. En France, cette candidature est soutenue par le Front de gauche. Le congrès joue sur le registre, très classique, du vote utile, en gauchisant le discours, comme l’a fait Hollande au Bourget. On en connaît le résultat.

    Il n’y a qu’une seule alternative pour une Europe sociale et des peuples, c’est de voter pour Alexis Tsipras et les candidats du Front de gauche. Gare aux désillusions et aux déceptions.

    Angelo Leonetti

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