• 1057401

    Depuis sa défaite électorale, plusieurs dossiers judiciaires sont susceptibles de rattraper Nicolas Sarkozy. Jusqu’à présent, si certains de ses proches sont inquiétés, il a réussi à se tenir à l’extérieur de la nasse judiciaire car il a toujours eu de l’avance sur le temps judiciaire : cinq années d’immunité présidentielle. Est-ce que le temps judiciaire s’est accéléré et va contrarier son retour en politique ? 2017, c’est dans trois ans et il faudrait un affaire d’Etat pour le mettre sur la touche pour cette échéance. Les enregistrements de Patrick Buisson donnent un éclairage sur le rôle joué par Claude Guéant auprès des magistrats du Parquet au moment où l’un d’eux apparaît dans une instruction judiciaire dans une nouvelle affaire qualifiée de trafic d’influence. Le Monde vient de révéler les raisons de perquisitions effectuées par les juges du  nouveau pôle financier chez l’avocat de Nicolas Sarkozy et chez un ancien membre de la cour de cassation approché pour renseigner sur les dossiers judiciaires et notamment le dossier Bettencourt. L’avenir des éléments de ce dossier sont justement devant la cour de cassation et concernent plusieurs affaires comme les agendas de Nicolas Sarkozy qui attestent de plusieurs rendez-vous avec le Juge Courroye suspecté déjà de renseigner Sarkozy sur l’avancé du dossier Bettencourt.

    Un nouveau magistrat, Monsieur Gilbert Azibert,  est aujourd’hui suspecté dans le même dossier et aurait demandé en échange des informations, recueillis au sein de la Cour de Cassation, l’appui de Nicolas Sarkozy pour obtenir à la retraite un poste de conseiller d’Etat à Monaco. Si ces accusations sont avérées, on se demande comment l’ancien président de la république ( qui a bénéficié d’un non lieu dans l’affaire d’abus de faiblesse au préjudice de Liliane Béttencourt) pourra se débarrasser de cette nouvelle casserole judiciaire qui s’ajoute à une vraie batterie de cuisine politicarde. On savait que les délinquants utilisaient des téléphones avec des noms d’emprunt pour échapper aux écoutes. On découvre que le procédé était utilisé par Sarkozy et son avocat. Aux enregistrements de Patrick Buisson s’ajoutent des écoutes téléphoniques judiciaires plus difficiles à attaquer en référé pour en interdire le traitement judiciaire.  Même la saisine de la Cour de cassation n’est pas une garantie faute de taupe à l’intérieur. Nous verrons Mardi si cette haute cour décide d’annuler la saisie des agendas de Sarkozy, sachant que ces documents, au-delà de l’affaire Bettencourt, intéressent plusieurs procédures judiciaires, notamment dans les affaires Tapie et Kadhafi. On se souvient que, dans l'affaire Tapie, un ancien magistrat a été soupçonné. Cela fait beaucoup de noms de magistrats du Parquet qui jalonnent ces dossiers judiciaires.

    Il est étonnant qu’une partie de la presse ait largement commenté les enregistrements de Patrick Buisson en insistant sur le côté trahison sans trop s’attarder sur les extraits les plus significatifs. On cherche maintenant celui ou celle qui a fourni les enregistrements à la presse. Il faut des coupables et parmi eux Le canard enchaîné qui a diffusé des extraits. Pour Atlantico, on verra si Nicolas Sarkozy se retournera contre  un site dont le rédacteur en chef l’a ménagé en réservant ses attaques contre le seul Patrick Buisson.

    Contre une presse qui informe, nous avons assisté à la langue de bois de tous ces chroniqueurs politiques qui polluent les chaînes de télévision. Certains ont des liens connus avec Patrick Buisson et Nicolas Sarkozy. Tout le monde connaît les appuis de Sarkozy dans la presse, auprès de chroniqueurs et  de grands patrons. On connaît son opinion sur les journalistes en général puisqu’il les qualifie de « connards de chiens qui aboient » dans un enregistrement d’un Patrick Buisson qui va jusqu’à enfoncer le clou sur l’insulte en précisant qu’il s’agit biens des journalistes. On apprend qu’il avait des appuis dans ce que l’on appelle la magistrature debout, c’est-à-dire les magistrats des parquets jusqu’à la Cour de cassation. On connaît son projet de supprimer les juges d’instruction trop indépendants. Sarkozy préfère des magistrats debout au garde à vous plutôt qu'assis. Une fois de plus, il va crier à l’acharnement judiciaire des juges rouges et au complot politique, thèse déjà tenue par son avocat. D’aucuns s’offusquent déjà qu’un ancien président de la république ait été mis sur écoute. Un crime de lèze-majesté. Nous espérons simplement qu’aucun entrave ne sera mise à la poursuite des instructions judiciaires et que toutes les manœuvres dilatoires ne viendront pas à bout de la vérité cachée derrière un buisson.

    En août 2010, le journal « Marianne » avait titré « Sarkozy, le voyou de la république », ce qui avait offusqué la Droite. Nous verrons si la suite judiciaire du quinquennat donnera raison au rédacteur en chef de ce mensuel. Dans toutes les affaires où apparaît Sarkozy, il ne faut pas se tromper de cibles. Les coupables ne sont pas les journalistes et les magistrats qui font leur travail. Sans préjuger des résultats des enquêtes menées, la personnalité de Nicolas Sarkozy apparaît de plus en plus comme l’indicateur du niveau de cynisme auquel est arrivée la classe politique mais aussi à celui de médiocrité dont fait preuve une kyrielle de politicards et de journaleux dont s’entourent les leaders des partis politiques en place. Les collusions entre des hommes des pouvoirs (politique, médiatique et judiciaire) pourrissent la démocratie et l’essence même de ce que devrait être la politique. En outre ces collusions ne grandiraient pas la Justice et le journalisme si des femmes et des hommes ne s’entêtaient pas à faire leur travail honnêtement et courageusement face à un Système qui cherche en permanence à les discréditer et les contraindre au silence.

    Battone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • missionimpossible1

     

    L’affaire Patrick Buisson met crûment en évidence la réalité du Sarkozisme mais une réalité que seuls ceux qui se bouchaient les yeux et les oreilles ne voulaient pas connaître. Elle met aussi en évidence la mauvaise fois de certains chroniqueurs politiques qui ont toujours fait des commentaires favorables au libéralisme et à Sarkozy dans l’entourage duquel ils obtiennent des informations privilégiées. Des relations qui les lient à des hommes politiques dont ils se font insidieusement les défenseurs en utilisant la pratique qu’ils ont de la dialectique.

    Alors que cette affaire d’enregistrement ne fait qu’ajouter à tous les casseroles qui pèsent encore sur l’avenir politique de Nicolas Sarkozy, d’aucuns s’ingénient à en minimiser la portée. Curieusement les propos de chroniqueurs de journaux de droite ressemblent à ceux de quelques mauvais ténors sarkozistes. Et ces journalistes frileusement légitimistes ont entonné les mêmes refrains moralistes. « Pas de révélation fondamentale » et « embarrassant pour tous », déclarait par exemple la directrice politique de France 2 au journal de 13 heures. Sur d’autres chaînes, on croirait parfois entendre dans la bouche des chroniqueurs politiques un Jean-François Copé ou un Christian Jacob… « Une affaire anecdotique alors que les Français veulent qu’on leur parle du chômage, de leur pouvoir d’achat… etc . »

    Est-il seulement anecdotique d’apprendre qu’un remaniement ministériel se fait au sein d’un cabinet noir, que le choix d’un garde des sceaux implique des considérations sur sa capacité à contrôler le parquet, que le texte de l’annonce du remaniement ministériel est transmis avec des consignes en avant-première au directeur du Figaro, Etienne Mougeotte, qui titrait le lendemain matin dans la ligne de l’Elysée ? Un journaliste de pouvoir, Jean-Claude Dassier, venait jouer les cyniques blasés et soutenir que tout le monde fait pareil (iTélé, 4 mars 2014). Ancien directeur de LCI — la chaîne d’info en continu du groupe Bouygues —, il a recruté Patrick Buisson avant que le groupe Bouygues ne lui confie la chaîne Histoire. Est-il anecdotique d’avoir confirmation que le couple Sarkozy était très intéressé par les gros sous, qu’elle attendait des contrats mirifiques et qu’il se voyait en Ramirez à la caisse?

    Nous allons maintenant entrer dans la phase judiciaire de ces enregistrements car tout le monde va déposer plainte avec, en point de mire, les journaux qui ont diffusé les enregistrements. L’aspect juridique va porter d’une part sur l’enregistrement et la divulgation de discussions privées, mais aussi sur le vol des enregistrements. Les premiers plaignants se sont annoncés par l’intermédiaire de leurs avocats. Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy vont déposer plainte en tant que victimes des enregistrements clandestins et de la diffusion de leurs conversations. Patrick Buisson a fait connaître son intention de déposer plainte pour le vol de ses enregistrements. Il ne regagnera pas la confiance de Sarkozy mais compte éviter une condamnation en plaidant sa bonne foi d’historien ayant enregistré des éléments de travail. Il doit regretter de ne pas avoir fait comme dans le film « Mission impossible » en terminant ses enregistrements par « la bande s’autodétruira dans dix secondes ». Toutefois il aura fait de la fumée et il n’y a pas de fumée sans feu.

    Il existerait des centaines d’heures d’enregistrement et la presse n’en a dévoilé qu’une infime partie : les petits extraits choisis. On s’interroge sur l’avenir de l’ensemble des enregistrements. Contiennent-ils des secrets d’Etat et d’autres propos édifiants sur la personnalité de chacun ? Va-t-on débroussailler cette nouvelle affaire Buisson sans tout couper au sécateur ? Les plaintes sont-elles de nature à empêcher d’en savoir davantage ? C’est possible et c’est sans doute dans ce but que les plaintes seront déposées notamment par Nicolas Sarkozy dont l’avocat aurait choisi la procédure du « référé » destinée à interdire toutes nouvelles publications sous peine de fortes amendes et d’emprisonnement. Ensuite il restera à savoir ce que la Justice fera des enregistrements éventuellement saisis alors que Nicolas Sarkozy fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires dont l’une met aussi en cause Patrick Buisson qu’il aurait favorisé par des commandes de sondages payés par le contribuable. On peut s’inquiéter sur la suite judiciaire attendue lorsque l’on écoute un passage des enregistrements dans lequel Patrick Buisson fait allusion aux connivences entre Claude Guéant et le Parquet… Le site Atlantico a mis en ligne  un enregistrement où l'on entend notamment Patrick Buisson s’interroger auprès d’un autre conseiller sur la capacité du nouveau secrétaire général de l’Elysée Xavier Musca à savoir "se mouiller" auprès du Parquet  autant que Claude Guéant pour les "affaires". Curieusement le rédacteur en chef de ce site de propagande libérale pense que les extraits choisis par sa rédaction sont plutôt favorables à Nicolas Sarkozy qui s’y montre le plus sympathique, le plu conciliant. Ce même rédacteur s’est d’ailleurs prononcé contre la publication d’autres extraits.

    Cette affaire des enregistrements volés est l’illustration de la dérive d’une classe politique plus soucieuse de son pouvoir et des carrières de chacun que de l’avenir des Français à long terme. Le climat délétère qui s’est installé dans cette Cinquième république détourne les électeurs des urnes ou les poussent vers le FN  et pose le problème de la légitimité des élus qui se sont installés dans des rentes de situation en faisant des scores minables. Les politiciens devraient signer un pacte de responsabilité avec le peuple en s’engageant pour une véritable transparence et une déontologie garantissant des comportements dignes des mandats obtenus.

    Sarkozy est l’exemple de la déliquescence de la morale politique. Patrick Buisson est le conseiller qu’il a choisi, qu’il a écouté, qu’il a décoré, qu’il a présenté au Pape, qui l’accompagnait jusque lors de sa dernière campagne électorale. On ne peut imaginer qu’il méconnaissait le passé de ce royaliste venu de l’extrême-droite et dont le projet était de phagocyter la droite en lui faisant adopter l’idéologie du Front national. Peut-être a-t-il même lu quelques ouvrages de ce Maurassien parmi les quels 1940-1945 années érotiques, Vichy ou les infortunes de la vertu ?

    Il n’ignorait sans doute rien du comportement de ce Raspoutine de l’extrême-droite déjà accusé d’avoir mis sous écoute ses collaborateurs lorsqu’il était rédacteur en chef du torchon « Minute ». Il devait même l’approuver lorsqu’il en usait à son profit. L’histoire des enregistrements n’est autre que celle connue de l’arroseur arrosé. Est-il encore à démontrer que Nicolas Sarkozy est prêt à s’associer au diable et à s’entourer de traitres dans ce qu’il nomme l’ouverture ?

    La semaine aura été riche en enseignement sur Nicolas Sarkozy et sa garde prétorienne mais aussi sur cette presse de droite à la langue de bois qui nous a servi en plus le retour souhaité de DSK dans un sondage divulgué mais non publié par le Parisien.  Le duel Sarkozy/DSK qui n’a pas eu lieu fait encore rêver des chroniqueurs politiques au mépris des Français. Le sondage du Parisien sans doute induit par les questions posées (ce qui explique la non publication) est une manipulation de plus en plein affaires Copé empêtré avec Bygmalion et Sarkozy avec Buisson. Cette presse est-elle prête à tout faire pour que Sarkozy reste et DSK revienne ?

    Une grande partie de la presse complaisante et servile devant ceux qui détiennent un pouvoir (surtout au sein des chaînes télévisées) continuera à édulcorer l’information par des analyses trompeuses et hypocrites. Elle abuse du pouvoir d’informer et il faut toujours se méfier des analyses orientées. C’est à chacun de prendre connaissance des faits sans se laisser manipuler par des journaux contrôlés mais aussi des émissions propagandistes comme celles d’Yves Calvi et consorts ou faussement journalistiques comme celles des Laurent Ruquier ou autres amuseurs publics. Tous ces occupants du PAF mettent leur intelligence au service de ceux qui les emploient. Leur grand défaut est de la croire supérieure à la moyenne des Français. Lorsqu’un journaliste n’est plus que le porte-parole du Système, il n’est plus un journaliste indépendant. Cela se voit et s’entend au fil de ses interventions et de ses acrobaties verbales. Lorsque toutes les chaînes parlent d’une seule voix et produisent les mêmes experts, on assiste au concert bien réglé d’une ritournelle faite pour endormir les consciences. On revient à l’ORTF sous une diversité de façade.

    Et François Hollande dans tout ça ? Bien sûr des élus socialistes insistent sur la gravité de l’affaire Buisson et Harlem Désir demande une commission d’enquête parlementaire. Toutefois, en ce qui concerne la presse, on constate que, depuis 2012, les informations des chaînes nationales sont restées entre les mêmes mains et que les mœurs médiatiques et politiques n’ont pas changé. Les promesses de transparence se sont transformées en mesurettes volontairement inefficaces. Bien sûr l’élimination éventuelle de Nicolas Sarkozy semblerait arranger les affaires de François Hollande pour une réélection en 2017 mais c’est sans compter sur les abstentions et sur la montée médiatiquement aidée du Front National qui pourrait être le vainqueur d’une autre partie politique d’arroseur-arrosé. Il n’est pas dit que, avec ou sans Sarkozy, le projet de Patrick Buisson ne se réalise pas lorsque l’on constate la gestion qui est faite de l’UMP. Marine Le Pen qui stigmatise l’UMPS verrait sans doute d’un bon œil (sous celui mauvais de son père) l’arrivée au FN des déçus de l’UMPS.

    Jean-François Copé ne veut pas que l’affaire Buisson détourne le débat public des vrais problèmes qui touchent les Français tout en faisant paradoxalement des Municipales un test national. Bien sûr, cette élection a un enjeu national qui est de changer le cap d’une politique libérale sans lendemain pour la grande majorité des Français et leurs descendances. Toutefois, dans cet enjeu national, les enregistrements permettent aussi de juger d’un quinquennat qui s’est soldé par un échec et dont il est l’un des défenseurs et des prétendants à la succession. En fait le président de l’UMP, lui-même empêtré dans une affaire, voudrait que le chômage et le pouvoir d’achat détournent les regards de ce qui le gêne. Alors, il combat hypocritement la politique de François Hollande qui est la continuation de celle de Sarkozy sur le plan économique et sociale. C’est cette politique qu’il faut condamner et il en est l’un des partisans les plus retors.

    Le bipartisme a montré ses limites en France. La classe politique en place n’a pas d’idée neuve et se montre de plus en plus réactionnaire. L’Europe de la Troïka vient encore de faire pression sur l’Etat français pour aggraver sa politique d’austérité. A toutes et tous les déçu(e)s de l’UMPS, nous rappelons qu’il existe une alternative démocratique et républicaine : le Front de gauche. C’est en mettant l’Humain d’abord que l’on pratique une politique juste, c’est-à-dire qui ne sacrifie pas le « social » à la Finance.

    Pidone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Samedi 22 février 2014.

    Près de 50.000 personnes ont défilé dans les rues de Nantes pour s'opposer à la construction de l'aéroport de Notre dame des Landes. Projet coûteux, inutile, portant gravement atteinte atteinte à un environnement exceptionnel, mais fragile. La presse locale, relayée par la presse nationale, loin de décrire l'ampleur de la manifestation et d'en donner les véritables raisons, s'est attardée lourdement sur les incidents qui sont survenus en marge de la manifestation. Elle s'est faite le complice, d'une manière honteuse, d'une manipulation de l'information, pour minimiser l'importance de l'événement et de discréditer les participants et les organisateurs. Tous des voyous ! Cette presse, n'ayant pas peur des mots a parlé de saccage, de ravage, de dévastation. Rien que ça. Les Huns auraient-ils déferlé sur la ville et l'auraient-ils mis à  sac ? Apocalypse now, en quelque sorte.

    Encore un mot pour dire que cette presse n'honore pas la profession. Elle ne sort pas grandie de cette affaire. Minable.

    Nous proposons une vidéo  qui rétablit, avec humour, le déroulement des faits.


    "Apocalypse Naoned" : le "saccage" de l... par apocalypsenaoned

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • 1252014_02_pacte-de-responsabilité_jpg_112x90_jpg

    Le "relevé de conclusions" sur le pacte de responsabilité rédigé par le patronat fait aujourd’hui l’unanimité chez les syndicalistes pour dénoncer l’absence de contrepartie quantifiable alors que les baisses de charges sont de  30 milliards sur le coût du travail. Le texte a fait l’effet d’une douche froide chez ceux qui croient encore à la bonne volonté du Medef, de la CGPME et de l’UPA.  Même la  présidente de la CFE-CGC prévient que son syndicat ne signera pas d’accord si le patronat ne change pas son fusil d’épaule. Il faut dire que Pierre Gattaz a déjà fait des tirs de sommation pour mettre tout le monde sous pression.  La présidente de la CFE-CGC, qui n’est pas un syndicat classé à gauche, s’est exprimée dans une interview donnée au mensuel  le « Nouvel obs » (Cliquer ICI). <o:p></o:p>

    Le dialogue social s’annonce difficile avec des patrons provocateurs qui ont pour objectif de faire du pacte de responsabilité « leur pacte » et non celui d’un François Hollande qui en a fait la promotion sans service après vente avec un indicateur de création d’emplois et des contreparties claires. Si le Medef ne veut pas s’engager, c’est pourtant à l’Etat de le faire, puisque c’est Hollande qui est à l’origine de ce projet.  Le gouvernement devrait donc prendre de nouveaux engagements. Le meilleur engagement à l’heure actuelle est de faire un pacte de responsabilité du patronat qui devra accepter l’interdiction des licenciements boursiers, revoir les salaires des grands patrons à la baisse et participer à la solidarité nationale en matière de droits sociaux. Si le pacte de responsabilité, bouée de sauvetage de François Hollande  pour retrouver la croissance, va à son terme sous la pression du patronat, il ne sera pas gagnant-gagnant pour toutes les parties mais uniquement au profit du Medef et autres organismes patronaux. Nous ne nous faisons aucune illusion. Après une période où chacun jouera une comédie déjà vue lors des accords ANI, certains syndicats, qui se disent réformistes et favorables à des compromis, signeront un marché de dupes. Un pacte avec Medeftophélès ! Un pacte avec le diable et c’est lui qui sera gagnant à la fin en prenant les âmes des syndicalistes trop conciliants.<o:p></o:p>

    medef_hogarault_modifié-1

    D’après les derniers sondages, la grande majorité des Français ne fait plus confiance aux partis politiques et aux journalistes. Les Syndicats doivent conserver cette confiance perdue par les institutions en s’opposant à la politique libérale qui fait toujours la part belle au patronat et réserve l’austérité au peuple sous la houlette de la Troïka. Le pacte proposé par François Hollande est une fois encore la main tendue au Medef qui voudrait obtenir le bras. Dans sa campagne présidentielle, le président de la république a trompé ses électeurs comme il trompe les salariés pour obtenir des courbes et des graphiques dont il veut se prévaloir pour être réélu. Peu lui importe la réalité des difficultés de plus en plus grandes rencontrées par ses concitoyens pour se loger, se soigner, payer des études à leurs enfants, se nourrir parfois convenablement, partir en vacances… etc. Nous avons un Président pur produit de l’énarchie qui désincarne la politique pour le plus grand bien de ce monde de la Finance dont il fut, l’espace d’un discours électoral, l’ennemi et dont il est devenu le meilleur ami. Il y a une formule en temps de guerre qui dit « pactiser avec l’ennemi » et nous sommes bien dans une guerre économique et sociale.<o:p></o:p>

    Fucone.<o:p></o:p>

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • 53163213cd7c7canard_article

    « Le canard enchaîné » publie aujourd’hui l’enregistrement d’une réunion à l’Elysée…  réalisé en 2011…  Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy, enregistrait ce dernier à son insu au moyen d’un dictaphone. Plusieurs centaines d’heures d’écoute auraient été remises à ce journal. Après l’affaire Jean-François Copé, arrive l’affaire Patrick Buisson et qui sait ce que révéleront les enregistrements sur Nicolas Sarkozy et sa clique ?
     
    Le premier enregistrement publié remonte au 27 février 2011, lors d’une réunion de travail autour de Nicolas Sarkozy tenue avant un remaniement qu’il doit annoncer. Autour du Président de la république, figurent donc Patrick Buisson (avec son magnétophone), Henri Guaino, Franck Louvrier, le publicitaire Jean-Michel Goudard et le sondeur Pierre Giacometti.
     
    Le mensuel "Le Point" avait déjà accusé le controversé conseiller de Sarkozy d’avoir enregistré ses conversations avec Sarkozy et Buisson avait tout nié par l’intermédiaire de son avocat chargé de déposer plainte. Aujourd’hui, il parle d’enregistrements de travail alors qu’il laissait son dictaphone tourner pendant des heures sans avoir averti quiconque qu’il enregistrait les conversations.
     
    Hier soir sur la chaîne I.TV, le scandale a été abordé notamment avec Brice Hortefeux qui n’a pas voulu commenté des propos qui le concernaient au moment où il a perdu son poste de Ministre de l’Intérieur en étant évincé du gouvernement. Voici comment Sarkozy aurait lâché son vieil ami : "Je ne veux pas finir comme Daniel Vaillant avec Jospin… Brice dit que le sentiment d'insécurité a régressé. Toutes les études montrent que ce n'est pas vrai"
     
    Un débat télévisé a été organisé notamment avec un journaliste du Canard Enchaîné et l’ineffable Jean-Claude Dassier. On apprend que ce dernier avait personnellement recruté Patrick Buisson à l’époque sur la chaîne LCI. Il s’évertuait à minimiser l’importance de l’affaire, allant jusqu’à dire que les enregistrements n’auraient pas dû être publiés et discutés. A se demander ce qu’il faisait dans un débat. Voilà un chaud partisan de l'auto-censure qui veut imposer sa déontologie à géométrie variable à des lecteurs qui ne doivent pas être informés des dessous de la politique.
     
    D’après les premiers éléments enregistrés par Buisson et qui circulent dans les média, Sarkozy aurait traité les journalistes de « connards de chiens qui aboyaient ». Une insulte sans gravité selon Jean-Claude Dassier? peut-être? Hier, il n'en avait sans doute pas connaissance. Ou alors aime-t-il  les chasses à courre organisées contre les journalistes par la cour élyséenne sous le régne de Sarkozy? On se souvient de l'affaire des fadettes d'un journaliste du Monde qui valent des poursuites judiciaires au préfet sarkoziste surnommé "Le squale".
     
    Sarkozy aurait dit de Michèle Alliot-Marie : "J'ai accepté qu'elle me fasse une lettre de démission. Mais, enfin, personne n'est dupe.  [...] Elle ne se rend pas bien compte. C'est comme si elle n'avait rien fait, qu'elle pouvait continuer." Les propos rapportés à l'intéressée l'aurait attristée.
     
    Hier soir un autre exemple était cité : Patrick Buisson aurait appelé le directeur de la rédaction du Figaro, Etienne Mougeotte, à la demande du chef de l'Etat, pour lui donner en avant première le détail des propos présidentiels. Patrick Buisson, écrit Le Canard, "conseille fortement au patron du Figaro 'de faire passer dans le titre l'idée de la nécessité de s'adapter aux circonstances nouvelles. C'est ça l'idée.'". Le lendemain, lundi 28 février, le Figaro titrait sa Une: "Un gouvernement fortement remanié : la stratégie de Sarkozy face aux défis du monde arabe." Le message et le conseil appuyé sont bien passés. C'est le journalisme qui plaît à Sarkozy.
     
    Le site Atlantico a mis en ligne  un enregistrement où l'on entend notamment Patrick Buisson s’interroger auprès d’un autre conseiller sur la capacité du nouveau secrétaire général de l’Elysée Xavier Musca à savoir "se mouiller" auprès du Parquet  autant que Claude Guéant pour les "affaires" et commenter le risque pour le sondeur Pierre Giacometti de perdre "des contrats" en raison du départ du gouvernement de Brice Hortefeux.

    9106

    Et il y aurait encore des heures d’enregistrements à décrypter… Un vrai nœud de vipères ! Peu de ministres avaient grâce aux yeux du petit comité réuni par Nicolas Sarkozy. Les extraits déjà publiés témoignent du climat délétère autour de celui qui voudrait revenir à l’Elysée. Lorsque l’on réalise que Patrick Buisson était le plus écouté par Sarkozy, on imagine la communion entre les deux hommes selon l’adage «qui s’assemble se ressemble». Le conseiller vient de l’extrême-droite avec laquelle Sarkozy a des affinités qui se sont révélées pendant sa présidence. Il faut dire que ce courtisan savait passer la brosse à un Sarkozy sensible à la flatterie. L’image que ce dernier a construite de lui-même en prend un sacré coup.
     
    Nous attendons la suite de ce feuilleton buissonnier dans la cour d’un Sarkozy, roi de la jungle UMP. Il est intéressant de s’apercevoir qu’un président élu au suffrage universel n’était que le jouet de quelques conseillers, des éminences grises comme on en trouvait au temps du royaume de France... à la dent dure et longue. 
     
    Battone
    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • panneau-henin-beaumont

    Dans notre dernier billet d’humeur nous évoquions les tentations de la pulitichella et de ses conséquences sur la vie politique en Corse. Nous donnions quatre exemples, où semble-t-il, y compris des membres du Front de gauche y succomberaient. A Bastia, dès le premier tour des Municipales, le Parti communiste a sauté sur le char conduit depuis la nuit des temps par la dynastie des Zuccarelli. A Ajaccio, la direction locale de ce même parti a refusé, après avoir traîné les pieds pendant pas mal de temps, de participer à la constitution d’une authentique liste de gauche, avec les autres composantes du Front de gauche, le Parti de gauche et Manca alternativa (Ensemble). Pourtant, toutes les conditions étaient réunies pour y parvenir, comme cela s’est fait dans des villes comme Marseille, Montpellier, Lille, Nice, Toulon, etc. Quelle mouche aurait piqué les communistes encartés d’Ajaccio pour refuser la voie de la clarté ? Nous répétons. On ne peut pas critiquer la politique de François Hollande tout en s’alliant au plan local avec les représentants ou associés du Parti socialiste. Qu’on le veuille ou non, la gestion des affaires communales dépend en grande partie des choix nationaux en matière financière et économique. Ajoutons que la liste de Simon Renucci est loin d’être un modèle de clarté tant au niveau de son programme que de sa composition. Le bon travail effectué par les élus communistes et autres compagnons de route ne saurait être un argument péremptoire, ne serait-ce qu’en raison de la situation économique et politique actuelle. Alors quelles en sont les vraies raisons ? Nous attendons une réponse. A Porto-Vecchio, le Parti communiste s’est allié avec Jean-Christophe Angelini, leader du Pnc, qui représentait encore naguère le « diable ». Là aussi, on peut s’interroger sur l’opportunité d’une telle alliance. Enfin à Sartène, Dominique Bucchini affiche la couleur. Il ira à la bataille électorale avec des nationalistes, ceux-là même qu’il fustigeait il y a quelques années ! Responsables, disait-il alors de sa défaite électorale.

    A Hénin-Beaumont, un sacré revirement

    Nous voudrions ajouter un cinquième exemple. Sans doute le plus discutable. Exemple qui pose avec force un sérieux problème de déontologie et d’honnêteté  intellectuelle. Celui d’Hénin-Beaumont. D’ailleurs, il provoque beaucoup de vagues à gauche et même dans les rangs du Parti communiste. Il suffit pour cela d’aller sur le site de l’Humanité.fr pour s’en convaincre. De quoi s’agit-il ? A Hénin-Beaumont, ville caractérisée par une crise sociale et économique sans précédent et par une influence grandissante du Front national, le Front de gauche était parvenu à constituer une liste conduite par Daniel Noël, du Parti communiste et à élaborer un programme authentiquement de gauche. Tout était en place. Des milliers de tracts étaient tirés et prêts à être distribués. Beaucoup de monde s’en félicitait. Patatras ! A une semaine de la clôture du dépôt des candidatures, Daniel Noël tourne casaque, se retire de la liste avec un certain nombre de candidats, pour aller s’acoquiner avec la liste conduite par un proche du Parti socialiste ! Bien évidemment sans prévenir les autres composantes du Front de gauche. Comment peut-on qualifier une telle attitude ? Pour se justifier, Daniel Noël évoque la menace du Front national. Mais cette menace était connue depuis belle lurette. Il aurait pu y penser avant, sans s’engager dans le Front de gauche. Pour appuyer son argumentation le responsable local du Parti communiste cite un poème d’Aragon. Lamentable. En outre, la décision a été prise à quelques jours de la clôture du dépôt de liste, ne laissant pas aux autres composantes du Front de gauche le temps de reconstituer une autre liste de gauche. Chapeau l’artiste. Tout cela ne sent pas très bon. Le procédé est inqualifiable. Ce genre de comportement n’est pas de nature à redorer l’image de marque de la gauche, déjà souillée par les socialistes, avec toute une série d’affaires douteuses. Il risque de compromettre la lutte pour la reconquête des catégories sociales – souvent des ouvriers, des jeunes, des chômeurs – séduites par le discours démagogique et de haine du Front national. Bien au contraire. Il contribue à écoeurer un peu plus les électeurs à cause de ces minables cumbinazione et les jeter dans les bras de l’extrême-droite ou dans l’abstention. D’ailleurs, n’a-t-on pas vu la Marine Le Pen se frotter les mains et jubiler devant un tel revirement ? Les communistes encartés du Pas-de-Calais, du moins leur direction, ont pris là une sacrée responsabilité.

    Albert Savino

    Google Bookmarks

    3 commentaires
  • imagesX21OW425

    Il était bien seul Jean-Pierre Mercier, délégué Cgt de Peugeot-Citroën, membre de Lutte ouvrière, lundi soir, 3 mars, sur France 2, lors de l’émission « Mots croisés ». En face de lui, il y avait un aéropage  de gens bien, bon chic, bon genre, composé de Yves Le Guen du Parti socialiste, Henri Guaino, député Ump, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, d’un journaliste du Figaro et de la jeune égérie du Front national Marion Maréchal-Le Pen, toute proprette, l’air innocent, bien lisse. A noter l’absence du Front de gauche ! On ne se livrera pas à une analyse détaillée de cette émission pas particulièrement exaltante. Toujours les mêmes poncifs, les mêmes discours sur la crise et la nécessité de faire des « réformes ». Le plus zélé dans cette affaire, ce fut, et de loin, Yves Le Guen, farouche partisan de la politique d’austérité de François Hollande et de son gouvernement et du génial pacte de responsabilité. Notre homme s’est distingué à plusieurs reprises en s’en prenant avec virulence à Jean-Pierre Mercier, coupable à ses yeux de contribuer à la casse des usines Peugeot-Citroën. On croit rêver. Il s’est félicité que le gouvernement ait pris une participation, à hauteur de 15% dans le capital du groupe automobile, moyennant un apport de 800 millions d’euros. Le délégué Cgt lui a rétorqué que cet argent, loin de résoudre le problème de l’emploi, risquait bien au contraire de l’aggraver, d’autant que la famille Peugeot, principal actionnaire profiterait de cette manne pour s’enrichir un peu plus et spéculer sur les marchés financiers. Monsieur Le Guen, encore lui, s’est dit favorable à des réformes en profondeur, même si ces réformes pourraient faire du mal à la grande majorité de la population. A propos de réforme, on pourrait répondre à ce monsieur que ce mot a une signification bien précise. D’après le Littré, réforme veut dire : « mesures améliorant l’existant ». C’est loin d’être le cas pour la politique menée depuis près de deux ans. Quant aux déclarations fracassantes de François Hollande au Bourget, lors de la campagne des présidentielles, notre social-libéral de service les a balayées d’un revers de main, sans vergogne, au nom du réalisme politique et économique, sous l’œil ravi des autres participants à l’émission, à l’exception de Jean-Pierre Mercier. Dernier mot sur Yves Le Guen. Il a ébauché les contours d’une éventuelle future majorité. On élague à gauche et on s’ouvre au centre et bien au-delà. N’ayons pas peur des mots, il s’agirait toute simplement d’une grande Koalition qui fait merveille en Allemagne, en Italie, en Grèce, par exemple. La boucle est bouclée. Les électeurs de gauche apprécieront.

    Que dire encore du spectacle offert sur les antennes de France 2 ? Il y avait deux mondes qui s’affrontaient sur le plateau. D’un côté Jean-Pierre Mercier, ouvrier gagnant 1.400 euros par mois, placé au cœur même de la crise et de la dure réalité de l’exploitation capitaliste et de l’autre des gens sûrs d’eux, peu bavards sur leurs revenus, arrogants, méprisants, appartenant à la casta pulitica dont le seul souci est de servir avec zèle les intérêts du Capital. A casa a casta.

    Jean Antoine Mariani

    Google Bookmarks

    votre commentaire