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    Pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la prochaine présidentielle

     

    Manca alternativa a décidé d’appuyer la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

    On entend de-ci de-là que c’est prématuré, discutable. Bref, qu’il vaut mieux attendre. Ce n’est pas notre opinion.

    L’heure n’est plus aux tergiversations, aux atermoiements, aux manipulations politiciennes et autre expectative.

    Certes, l’impatience n’est pas une vertu révolutionnaire, dit-on parfois et ce depuis des lustres. Mais l’attente, c’est encore pire. L’attente qui dure, c’est au bout la mort. Il suffit de lire l’admirable livre de Dino Buzzatti : « Le désert des Tartares ».

    Pourquoi un tel engagement de notre part ? La candidature de Jean-Luc Mélenchon a au moins un mérite, celui de taper dans la fourmilière des castes, des professionnels de la politique, des représentants de la pensée unique. En outre, le discours de Jean-Luc Mélenchon est clair. Il refuse toute compromission avec des forces politiques qui ont conduit notre pays dans la voie de l’austérité et de la régression sociale.

    Il est bon de rappeler quelques vérités.

    Quatre ans au service des marchés financiers et de mépris pour les électeurs de gauche

    Mais où sont donc les engagements du candidat François Hollande lors de la présidentielle de 2012 ? Mais où sont donc  le changement « c’est maintenant » ou encore l’ennemi « c’est la finance » ? Quatre ans se sont écoulés et les promesses se sont envolées. Quatre ans au cours desquels notre président s’est surtout distingué à mépriser ceux  qui l’ont porté au pouvoir. Quatre ans au service exclusif des marchés financiers et du Medef. Sans entrer dans le détail citons les mesures significatives qui ont comblé d’aise Pierre Gattaz, patron des patrons : ratification du traité budgétaire européen, CICE, pacte de responsabilité et actuellement contre-réforme du Code du travail qui dynamite les acquis de décennies de dures luttes sociales et politiques. Cette contre-réforme  a suscité un grand mouvement de protestation des salariés, des lycéens et des étudiants. Ce mouvement a atteint un niveau remarquable, malgré tous les moyens de dissuasion déployés par le pouvoir dit socialiste et les media aux ordres, sans compter les attaques de la droite, du Front national – fameux défenseur des pauvres – et Pierre Gattaz qui est tombé dans l’abjection en traitant les militants de la Cgt de voyous et de terroristes !

    Le mouvement social dure depuis plus de trois mois. Il ne s’épuise pas, au grand dam du pouvoir dit socialiste et du Medef. D’autres mobilisations se profilent pour exiger le retrait pur et simple du projet de loi sur le travail.

    C’est dans ce contexte social, économique et politique difficile que commencent les manœuvres dans la perspective des élections présidentielle et législatives. Les ambitions se révèlent. Les  candidats se bousculent au portillon. La droite se voit déjà au pouvoir. Le Front national est en embuscade et continue sa propagande de haine, en pensant récupérer toujours plus le mécontentement qui grandit dans le pays. Le Front de gauche n’a pas su profiter de la perte de crédibilité du Parti socialiste et de nos gouvernants, en grande partie à cause – il faut le souligner  - de ses divisions internes, de son incapacité à sortir du cadre étroit des partis qui le composent et de la stratégie à géométrie variable développée au cours des dernières élections municipales, départementales et régionales. Résultat ! Un grand nombre d’électeurs de gauche se sont réfugiés dans l’abstention. Cela s’est vérifié en Corse.

    Les primaires à gauche, une opération enfumage

    C’est dans ce contexte également qu’une opération «  primaire à gauche » a été lancée par un certain nombre de gens dits de gauche. Cette opération a fait un bide retentissant. Le Parti socialiste, dans la foulée,  nous invite à une primaire associant toutes les composantes de la gauche. On croit rêver. Le Parti communiste, un moment intéressé, par la force des choses,  fait marche arrière  et demande d’attendre pour qu’une candidature « miracle » sorte du chapeau, en octobre prochain, tout en préservant des alliances futures pour les législatives. Les Verts nous préparent une candidature à eux, soit Cécile Duflot, soit  Nicolas Hulot, homme de gauche, comme il se doit. Un homme qui rêve de dépasser les clivages politiques actuels et de proposer une nouvelle alliance qui fleure bon le pseudo vivre ensemble. Un homme qui, lors d’un récent passage sur les antennes de BFM/TV, n’a même pas eu une parole de soutien au mouvement social contre la loi Khomeri.

    Disons-le tout net !  Toutes ces opérations relèvent de l’enfumage et ne visent qu’à préparer in fine une nouvelle candidature de François Hollande, désormais surnommé monsieur « Ca va mieux », depuis sa dernière et brillante prestation télévisée ou, sans lui, une candidature de son entourage. On se retrouverait dans une situation pour le moins ubuesque, celle de cautionner un candidat qui est responsable de la situation économique et sociale du pays ! On reprendrait les mêmes et on recommencerait.

    Dans le même temps, on assiste à une campagne outrancière contre Jean-Luc Mélenchon, dans les media. Les dirigeants « socialistes » ne sont pas en reste. Il est regrettable que des responsables du Front de gauche participent à la curée.

    Un soutien conditionnel

    Répétons-le, Manca alternativa décide d’apporter son soutien à Jean-Luc Mélenchon. Mais ce soutien n’est pas inconditionnel. Entre autres, il est demandé une clarification sur les problèmes spécifiques à la Corse.

    Cette candidature doit s’appuyer impérativement sur un vrai programme alternatif, de rupture avec le système actuel, dans la plus grande clarté et sur un vaste réseau de citoyens. L’élection présidentielle et les élections législatives ne sauraient être l’affaire de quelques individus, mais celle du plus grand nombre.

    Le principe de l’alternance entre gens « raisonnables » doit être dénoncé et combattu avec la plus grande fermeté. Il faut dire basta à cette partie de ping-pong entre la droite et le social-libéralisme. La France n’est pas condamnée à emprunter toujours la même voie. La voie de l’austérité et de la régression sociale, celle de la soumission aux marchés financiers et à la Troïka. Rien n’est inscrit dans le marbre.  Il existe une autre voie, celle du bien commun, de la solidarité, de la vraie rupture avec le système actuel.

    Oui, c’est possible.

     

    mancalternativa@yahoo.fr

    www.mancalternativa.com

     

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  • Le naufrage annoncé du capitaine de pédaloSur fond de manifestations, de violences policières et de casseurs bien utiles au pouvoir, François Hollande poursuit sa dégringolade dans les sondages. Hier encore, il s’est livré à un plaidoyer pro domo. Le chef de l’Etat s’est exprimé lors d’un colloque de la Fondation Jean Jaurès à Paris. Il a envisagé une baisse des impôts pour  les petits revenus, en ajoutant : « En fonction des marges et seulement en fonction des marges dont nous pourrons disposer, il conviendra de poursuivre cette politique de réforme, de justice et de baisse des prélèvements pour les Français les plus modestes ». Donc il reconsidérera cette promesse en fonction du niveau de la croissance du deuxième trimestre, en juillet 2016.  Il promet sans assurer qu’il tiendra sa promesse. C’est l’économie qui décide.

    En présence de Manuel Valls, de plusieurs membres du gouvernement, Hollande s’est montré auto-satisfait des réformes menées depuis 2012 avec pour mot-clé « compromis ». Il a dit : « Ce que nous construisons, pas à pas, pierre après pierre, c’est un compromis dynamique et juste, à la fois économique, social, écologique et démocratique ». Il s’est mis en scène sous le thème « La gauche et le pouvoir » dans la grande salle de la Fondation Jean-Jaurès,  quatre-vingts ans après l’arrivée du Front populaire aux affaires. Le décor et l’histoire de la gauche ne changent rien à la réalité d’aujourd’hui. Hollande ne peut pas s’inscrire dans la continuité des luttes sociales. Il mène une politique réactionnaire. Ses mots et les mises en scène ne peuvent plus faire illusion.

    Le naufrage annoncé du capitaine de pédaloSa posture optimiste n’est qu’un aveu d’échec politique.  Il multiplie les boutades chaque fois qu’on évoque devant lui sa défaite annoncée. Son propagandiste officiel Jean-Christophe Cambadélis ne trouve comme explication qu’un complot, un bashing Hollande, « un  consensus médiatico-sondagier ». Quel désarroi pour en arriver là ! Quel que soit le cas de figure, il est éliminé dès le premier tour. On croit rêver lorsque l’on sait que Jean-Christophe Cambadélis a écrit un livre « Les valeurs de la gauche » dans lequel il reproche à la gauche de les avoir abandonnées, d’être technocratique et d’avoir tout basé sur l’économie ». Il est dommages que ce spécialiste hollandiste de la langue de bois ne donne pas de noms.

    Hollande pensait peut-être n’avoir qu’un concurrent proche, Manuel Valls. Nous avons pu noter qu’il lui a mis dans les jambes Emmanuel Macron. L’opération a réussi, toutefois au-delà de ce qu’il escomptait car la tête de « son joker contre Valls » a enflé sous l’effet du vent médiatique. Cependant, pas de quoi inquiéter le locataire de l’Elysée! Ce que l’on a créé, on peut le détruire. Hollande en a vu d’autres et ne se fait aucune illusion sur la réalité ingrate de la fidélité dans la vie politique. Il en est l’exemple vivant lorsque l’on revient sur son attitude envers son ex-compagne et mère de ses enfants, lors des Présidentielles de 2007. Et puis la fidélité n’est pas la première de ses qualités dans sa vie privée. Quelles qualités cachent-ils ? On se le demande. Peut-être l’obstination ? Est-ce vraiment une qualité lorsqu’on est dans le déni et l’erreur ?  Il a misé sur le temps. Il s’est vu et, contre vents de gauche  et marées contestataires, se voit encore gagnant au finish. En Egypte, alors qu’il visitait un lieu de culte, lorsqu’une journaliste  évoqua ses mauvais sondages et l’éventualité de sa défaite, il plaisanta en disant qu’il faut prier pour lui. Si nous devions prier, nous le prierions de renoncer à la loi Travail et de ne pas briguer un deuxième mandat.

    Le temps de l’action est largement passé et se termine par la loi travail dite El Khomri, nom d’une ministre qui doit son portefeuille au seul fait d’avoir accepté d’endosser cette loi qui casse le code du travail comme le souhaite le Medef depuis des décennies. Elle a été promue parce qu’il n’était pas opportun qu’Emmanuel Macron cumule l’économie et le travail. La prépondérance du pouvoir économique était trop claire pour en revenir au reproche hypocrite de Cambadélis dans la présentation de son livre racoleur. L’hypocrisie est le mode de communication du pouvoir actuel. Et puis, cela aurait donné trop d’importance au ministre de l’économie dont les dents commençaient à rayer le parquet de l’Elysée. Les derniers remaniements ministériels interrogent sur la capacité de Manuel Valls et François Hollande à trouver de nouvelles têtes. On fait revenir le précédent premier ministre, Jean-Marc Ayrault, au ministère des affaires étrangères. Il accepte à condition d’être en liaison directe avec Hollande. Myriam El Khomri a été sortie du Conseil de Paris pour entrer au deuxième gouvernement Valls. De secrétaire d’Etat à la ville, elle est passée sous les projecteurs de l’actualité avec sa nomination comme Ministre du travail.  Une ascension fulgurante. Par ailleurs, Fleur Pellerin a été remplacée par Audrey Azoulay, conseillère de François Hollande à l’Elysée. On se demande, si un nouveau remaniement a lieu, quel politicien kamikaze vont-ils aller chercher pour entrer au gouvernement ? Qui d’autre que Myriam El Khomri aurait accepté de porter la loi travail comme ceinture explosive ? 

    Le naufrage annoncé du capitaine de pédaloLe temps du bilan est arrivé : promesses non-tenues, désillusions, déceptions, trahisons… La liste est longue. Rien d’étonnant à ce que l’addition électorale soit lourde. Face à la trahison des valeurs de gauche au parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon a su garder sa cohérence idéologique. François Hollande, qui avait cru pouvoir le marginaliser et le diaboliser, peut sentir sa présence dans les sondages. Elle lui fait certainement mal au moral.  Le score de Mélenchon ne doit rien aux journalistes (ni à Cambadèlis ou, alors, à rebours). Il se situe entre 12 et 16%.  Mélenchon est resté fidèle aux électeurs de gauche alors que le Président Hollande a sombré dans un pragmatisme sans âme et sans repères. L’énarque n’aura été qu’un gestionnaire des chiffres avec, pour corollaire, le mépris de ses électeurs. Lui et son entourage se réjouissent au moindre frémissement de la croissance et redoublent leurs incantations lorsque le chômage baisse à la hausse.

    Le naufrage annoncé du capitaine de pédaloJean-Luc Mélenchon n’est pas tombé dans le piège grossier des Primaires. Décidément Jean-Christophe Cambadélis est en manque de stratégie électorale pour ne s’adonner qu’à de vils stratagèmes vite démasqués. Il n’est pas un secret que François Hollande se bouche le nez et les oreilles lorsqu’on lui parle de cette mascarade qui le disqualifie, même si le secrétaire du Parti socialiste roule pour lui.

    La gauche dite radicale ne veut plus de Hollande et de sa clique. Il faudra qu’il trouve des électeurs à droite. Ce n’est pas gagné ! Il pourra refaire le coup du Bourget, personne ne le croira. Nous savons aujourd’hui qu’il n’est pas l’ennemi de la Finance mais le pire c’est qu’il n’est pas l’ami des salariés.

    Les Français ne veulent plus de lui : même chez les sympathisants socialistes, ils ne sont plus que 39% à souhaiter sa candidature. Ils sont aussi nombreux ceux qui ne la souhaitent pas...   Sont-ils des comploteurs ou des déçus ?

    Quel complot contre Hollande? Des complicités dans l’appareil médiatique pour affaiblir et affaiblir encore le président ? Jean-Christophe Cambadélis va encore plus loin en affirmant que « l’oligarchie a choisi. Elle veut Juppé ». Quel argument hypocrite ! Quel aveu ! C’est l’oligarchie qui choisit et non pas le peuple. C’est donc à celui qui serait le plus à droite. Est-ce cela qui a inspiré l’action de François Hollande ? On croyait la méthode de victimisation d’un Nicolas Sarkozy révolue. Le secrétaire du PS est manifestement contaminé.

    Nous n’allons pas disserter sur les chiens de garde de la presse. Nous avons simplement constaté que, si certains ne sont pas tendres avec Hollande, ils sont tous ligués contre ce qu’ils appellent la gauche de la gauche pour laisser penser que la gauche c’est Hollande et les Solfériniens du PS. Cambadélis a cru piéger Jean-Luc Mélenchon en proposant hypocritement des primaires auxquelles il ne croit pas, et ce dernier lui a renvoyé dans les dents son stratagème grossier.

    Si l’on peut parler d’un complot médiatique, ne peut-on pas le voir dans les caricatures malveillantes déversées sur Jean-luc Mélenchon. Ce sont les mêmes journalistes qui regrettent que  « le progressisme réformiste soit humilié dans les sondages par un populisme de gauche à la sauce marxiste et caricatural jusqu’à l’extrême, ce n’est pas le moindre des signes d’une crise démocratique qui rend décidément folles les stars un peu dégénérées (au sens littéral du terme) de la politique française quand elle devrait les rendre un peu plus intelligentes ».   Ne vous y trompez pas ! La cible de cette  extrait d’article n’est pas Hollande et la droite mais Jean-Luc Mélenchon, star du « populisme de gauche à la sauce marxiste et caricatural jusqu’à l’extrême »  C’est la même presse qui qualifie de Gauche de la gauche, gauche radicale et extrême-gauche toutes celles et ceux qui sont restés fidèles à une histoire et à un idéal dont les valeurs se sont toujours situées à gauche. C’est la même presse qui assure la propagande de la Loi El Khomri. Pour cette presse, la gauche, c’est la social-démocratie allemande et les socio-libéraux français (plus libéraux que sociaux). Pour donner le monopole de la Gauche au PS, il faut créer des expressions qui repoussent le Front de gauche et les autres organisations à la radicalité et aux extrêmes.

    Il faut un certain culot pour accuser cette presse de faire du bashing Hollande. Jean-Christophe Cambadélis ne doit pas aller souvent sur les réseaux sociaux pour lire ce qu’écrivent des électeurs de gauche. Certains avaient même voté pour Hollande en 2012. C’est leur faire injure que de croire qu’ils se laissent influencer par les chiens de garde qui défilent dans les JT et les journaux détenus par les grands patrons du CAC 40.  Ce responsable du PS ferait mieux d’aller faire un tour sur les places lors des Nuis Debout pour mesurer le fossé entre Hollande et le peuple. Il pourrait constater des violences policières contre des manifestants et la vérité sur ces casseurs providentiels pour justifier le durcissement de la répression. Jean-Christophe Cambadélis est un politicien comme les Français n’en veulent plus, tout comme François Hollande. Ce ne sont pas leurs créatures plus jeunes, Emmanuel Macron ou Myriam El Khomri, qui réconcilieront les électeurs de gauche avec un parti socialiste en déshérence. .

    Qu’est-ce qui pourrait encore sauver le capitaine de pédalo ? Certainement pas ses rétropédalages sur la loi Travail. C’est le retrait pur et simple qui est demandé. Le satisfecit donné par la direction de la CFDT n’y changera rien et cette centrale syndicale perdra encore des adhérents pour avoir accepté des modifications qui sont des leurres ne changeant rien de fondamental. Ce projet de loi soumis à l’Assemblée nationale a du mal à recueillir une majorité. Le spectre de l’article 43.9 plane déjà. Manuel Valls dégaine le 49.3 pout tuer toute délibération et contraindre les réticents. Il l’a déjà fait avec la loi Macron, il le fera avec la loi El Khomri. Myriam El Khomri est une ministre du travail qui joue sa crédibilité et son avenir politique avant de prendre en compte l’intérêt des salariés. Elle joue la fermeté parce que Jean-Christophe Cambadélis l’avait présentée comme une « femme de caractère » lors de son passage chez Laurent Ruquier. C’est sans doute pour son caractère qu’elle a été choisie, celui d’une exécutante zélée. Elle doit penser que son sourire permanent masque sa vraie personnalité.

    Il y a peu de chance que la loi soit retirée, malgré le mécontentement qui ne s’essouffle pas face à la répression policière, à la politique du pourrissement, aux provocations et à la désinformation généralisée sur les chaînes de télévision et dans la presse écrite. La loi El Khomri est un coup fatal donné à la protection des salariés. Elle entre dans la logique spéculative qui fait du travail une variable comptable. Le travail est déshumanisé. Un des arguments est qu’il vaut mieux travailler davantage, être moins payé et occuper un emploi précaire qu’être chômeur. Il vaut mieux avoir un petit quelque chose que rien. Accepter cela c’est accepter ensuite de perdre le petit quelque chose après avoir perdu l’essentiel que contient le Code du travail. Ensuite, c’est l’intérim et le contrat zéro heure. Le code du travail était fait pour tous les salariés. Il pourra être remis en question dans chaque branche et dans chaque entreprise, en créant des inégalités de conditions de travail selon les rapports de force. Le salarié est mis à disposition. Il pourra être licencié plus facilement. C’est ce que veulent les patrons. Dans la loi El Khomri, les libertés et droits fondamentaux de la personne sont garantis dans toute relation de travail… mais des limitations à ces libertés fondamentales peuvent être apportées « si elles sont justifiées… par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise ». Cette loi veut subordonner les droits des humains aux « nécessités du bon fonctionnement des entreprises ». Or le code du travail a été créé en 1910 et est le produit d’une décision historique prise en 1906 après la catastrophe de Courrières (Pas-de-Calais) : la création d’un ministère du Travail ! 1 099 morts dans le fond de la mine par un coup de grisou. Le patron avait exigé la reprise du travail au nom de la productivité sans attendre les recherches. Treize jours plus tard, on avait pourtant retrouvé quatorze survivants. Le choc dans l’opinion avait été tel que le ministère du Travail a vu le jour et le droit du travail a été érigé en opposition aux exigences des entreprises et de l’économie. Le travail fut séparé de l’économie. Pendant un siècle, on a adapté les entreprises aux droits des femmes et des hommes. Hollande fait le contraire et appelle à « adapter les droits du travail aux besoins des entreprises ». Valls l’avait clamé : « Ce ne sera pas une réformette mais une révolution». C’est une contre-révolution. Quelle décadence pour ce ministère dont l’objectif premier est trahi.

    Alors, aujourd’hui, pour  justifier la contre-révolution sociale, il reste à Hollande l’inversion de la courbe du chômage. On peut dire que le Président et le gouvernement s’activent pour montrer que ça va mieux. Ils comptent encore sur la naïveté des électeurs. Les graphiques vont se montrer optimistes jusqu’aux élections et des plans de licenciements économiques n’interviendront qu’après les élections.

    François Hollande a été élu en 2012 grâce au bon report des voix du Front de gauche et au rejet de Sarkozy. Il a choisi de gouverner avec Manuel Valls qui est arrivé bon dernier aux primaires socialistes en 2012 avec 5% des voix. Il devra compter sur ces 5% et non pas sur le report des électeurs qui avaient voté Front de Gauche. Qu’il ne compte pas sur le vote républicain au second tour. Il faudrait d’abord qu’il passe le cap du premier tour. De toute façon, il est désigné comme perdant dans toutes les hypothèses. Le parti socialiste, sous la direction actuelle, a perdu toute crédibilité à gauche en laissant un Manuel Valls, choisi et non contredit par François Hollande, dire que le socialisme est archaïque. Celles et ceux qui ont suivi cette orientation libérale semblent avoir choisi Emmanuel Macron. Ils iront le rejoindre dans son association politique « En marche » qui sera le énième parti du centre. Hollande, Valls, Sapin, Cambadélis, Le Guen, Le Foll, Rebsamen, Fabius et autres sont disqualifiés à gauche et doublés à droite par leur créature, Macron. Ce dernier est peut-être tout prêt de se rallier à Juppé et de lâcher un Hollande en plein naufrage.

    Depuis 2007, deux quinquennats auront dégradé la fonction présidentielle sur tous les plans, national et international. On ne regrette pas Nicolas Sarkozy, car bon nombre des électeurs de François Hollande avaient d’abord voté contre le sortant.  On ne regrettera pas Hollande sans se faire la moindre illusion sur son éventuel successeur de droite. Les présidences de Sarkozy et de Hollande devraient pousser à s’interroger urgemment sur cette constitution de la Vème république qui met en place un président élu sur une campagne électorale mensongère. C’est cet élu de la nation qui décidera seul pour elle. Il engage la France dans des guerres, soutient des dictatures, distribue des crédits d’impôts au patronat sans contrepartie, modifie le code du travail en s’attaquant à des acquis sociaux durement arrachés jadis… Il devient le ludi magister de tous et de la vie de chacun.  Le président de la Vème république est un homme seul au dessus des lois. Il est élu grâce à des millions d’euros de propagande et au soutien d’une presse entre les mains de patrons du CAC 40. On s’aperçoit qu’il n’est qu’une marionnette et que ses ficelles sont tenues par les mêmes marionnettistes. N’est-il pas temps de faire une révision de la constitution et de passer à une Sixième république plus démocratique ? N’est-il pas urgent de libérer la politique des lobbies, des rentes et du carriérisme ?   N’est-il pas temps de revenir aux valeurs de la gauche ? Il ne suffit pas de le dire, comme Cambadélis dans un livre hypocrite, lorsque l’on ne l’a pas fait hier, qu’on ne le fait pas aujourd’hui et que l’on ne le fera pas davantage demain ?

    Revenir aux valeurs de la gauche  permettrait de situer Manuel Valls et son gouvernement hors de la gauche. Evoquer ces valeurs montre la vraie personnalité de François Hollande qui aime utiliser la première personne dans des discours d’autosatisfaction. Le « je » du candidat Hollande est un autre. Il a précédé le double jeu politique du président qui fait le contraire de ce qu’il promet et qui semble atteint d’une sorte de schizophrénie politique entretenue par son entourage. Il doit avoir le sentiment de ne plus être maître de sa pensée ou d'être la cible d'un complot à la finalité mal circonscrite. Il est possible qu’il entende des voix qui le critiquent ou commentent ses actions, mais on lui dit que ce sont des hallucinations. On voit bien qu’il manifeste une perte de contact avec la réalité et une anosognosie, c'est-à-dire qu’il n'a pas conscience de sa maladie politique (à tout le moins pendant les périodes aiguës d’optimisme). Cette particularité rend chez lui difficile l'acceptation du diagnostic et du traitement électoral qu’il va subir. La mort politique n’est pas écartée en 2017. Son prédécesseur, Sarkozy,  pense être guéri du même mal et revient s’agiter sur la scène politique. Il n’était qu’en rémission et fait une grosse rechute. Il se pourrait qu’il ait potassé les anaphores mais son style littéraire est le même en pire car le syndrome « Trump » a aggravé les symptômes.

    De nos jours, les valeurs de la gauche sont représentées par celles et ceux que la presse nomme la gauche de la gauche, la gauche radicale et l’extrême gauche. Ce sont celles et ceux qui mettent l’humain d’abord, avant les chiffres et le Medef, celles et ceux qui ne veulent plus de cette Europe de la Finance, celles et ceux qui n’acceptent pas les délocalisations et les licenciements boursiers, celles et ceux qui ne veulent pas des guerres civiles fomentées pour des raisons économiques, celles et ceux qui refusent les relations stratégiques avec des dictatures religieuses ou laïques, celles et ceux qui s’opposent au dumping social, celles et ceux qui s’opposent au traité Tafta depuis longtemps et non pas mollement à un an des Présidentielles… etc. La liste n’est pas exhaustive mais elle rend difficile la découverte de valeurs de gauche chez François Hollande et sa clique, lorsque l’on fait le bilan de leur action politique pendant quatre ans. Ce ne sont pas quelques mesures fiscales ou largesses de la dernière heure qui feront avaler toutes les couleuvres et notamment la loi El Khomri. Ce n’est pas la répression policière qui remplira les urnes avec des bulletins « Hollande » au moment des élections présidentielles de 2017.

    Jean Frade

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    Manifestations : les responsables seront les coupables.Est-ce que la hiérarchie policière tient aujourd'hui les mêmes propos que tenait jadis Maurice Grimaud? Quelles consignes leur donne le préfet Michel Cadot, encore un  énarque, installé à la préfecture de police de Paris en 2015 par l’actuel ministre de l’Intérieur ?

     

    Manifestations : les responsables seront les coupables.Maurice Grimaud donnait des consignes de rigueur professionnelle :

     

    "Je m'adresse aujourd'hui à toute la Maison : aux gardiens comme aux gradés, aux officiers comme aux patrons, et je veux leur parler d'un sujet que nous n'avons pas le droit de passer sous silence : c'est celui des excès dans l'emploi de la force.

    Si nous ne nous expliquons pas très clairement et très franchement sur ce point, nous gagnerons peut-être la bataille sur ce point, nous gagnerons peut-être la bataille dans la rue, mais nous perdrons quelque chose de beaucoup plus précieux et à quoi vous tenez comme moi : c'est notre réputation.

    Je sais, pour en avoir parlé avec beaucoup d'entre vous, que, dans votre immense majorité, vous condamnez certaines méthodes. Je sais aussi, et vous le savez avec moi, que des faits se sont produits que personne ne peut accepter. Bien entendu, il est déplorable que, trop souvent, la presse fasse le procès de la police en citant ces faits séparés de leur contexte et ne dise pas, dans le même temps, tout ce que la même police a subi d'outrages et de coups en gardant son calme et en faisant simplement son devoir.

    Je suis allé toutes les fois que je l'ai pu au chevet de nos blessés, et c'est en témoin que je pourrais dire la sauvagerie de certaines agressions qui vont du pavé lancé de plein fouet sur une troupe immobile, jusqu'au jet de produits chimiques destinés à aveugler ou à brûler gravement.

    Tout cela est tristement vrai et chacun de nous en a eu connaissance. C'est pour cela que je comprends que lorsque des hommes ainsi assaillis pendant de longs moments reçoivent l'ordre de dégager la rue, leur action soit souvent violente. Mais là où nous devons bien être tous d'accord, c'est que, passé le choc inévitable du contact avec des manifestants agressifs qu'il s'agit de repousser, les hommes d'ordre que vous êtes doivent aussitôt reprendre toute leur maîtrise.

    Frapper un manifestant tombé à terre, c'est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation et lorsqu'ils sont conduits dans des locaux de police pour y être interrogés.

    Je sais que ce que je dis là sera mal interprété par certains, mais je sais que j'ai raison et qu'au fond de vous-mêmes vous le reconnaissez...."

    Manifestations : les responsables seront les coupables.Nous avons quelques raisons d’en douter et nous ne sommes pas le seul si on lit un article d’Edwy Plenel (30/04/2916, Médiapart). L’article commence ainsi : « Indifférent aux nombreux témoignages sur les violences policières, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a transmis aux préfets un télégramme de fermeté face aux manifestations sociales et aux rassemblements des « Nuit Debout ». Le comparer avec la lettre individuelle envoyée, en Mai-68, à tous les policiers par le préfet de police de Paris Maurice Grimaud, c’est prendre la mesure de la déliquescence de l’État sous cette République finissante ».

    Nous assistons à une escalade de la violence à chaque manifestation. La presse nationale ne parle plus que des « casseurs » (belle aubaine pour les chiens de garde) et les manifestants multiplient les témoignages de violences policières contre lesquelles le préfet Grimaud mettait en garde les policiers. Le gouvernement et, en première ligne, le ministre de l’Intérieur a décidé de traiter les violences policières avérées au coup par coup de façon à n’engager que des responsabilités individuelles. Il s’arrange avec sa propre responsabilité et celle de la hiérarchie policière. C’est la politique du lampiste, lorsque l’on ne peut pas le tirer d’affaires. Pourtant, la police est une administration et tous les policiers sont soumis à l’autorité de leur hiérarchie. Leur comportement est lié aux ordres qu’ils reçoivent et à la gestion faite des manifestations. Il suffirait qu’il y ait un agent de liaison entre la police et les organisateurs des manifestations pour éviter les dérives de part et d’autre. Les gens ne manifestent pas depuis le mois d’avril 2016. Les manifestations existent depuis des décennies et la police a largement eu le temps d’échafauder des stratégies pour y faire face. Au lieu de mettre le service d’ordre en opposition systématique aux manifestants, ne devrait-il pas assurer leur sécurité? La stratégie semble être celle de faire monter la pression. On nous parle de groupes de casseurs connus. Alors, s’ils sont connus, comment se fait-il qu’ils ne soient pas immédiatement interpellés et fouillés ? Les manifestants dénoncent des policiers habillés en casseurs aux comportements agressifs. Les policiers expliquent qu’ils ont pour mission d’interpeller les casseurs. Des manifestants expliquent que des policiers participent à la casse. Qui croire ? En général ces policiers font partie des BAC dont la première mission est la lutte contre la délinquance. Ils se montrent souvent violents vis-à-vis des manifestants qui n’ont rien de casseurs. Pourquoi mettre ces policiers déguisés au milieu des manifestants, avec tous les risques que cela comporte ? Enfin, sans revenir sur l’usage des bombes lacrymogènes ou autres armes, les Flashballs sont utilisés contre des manifestants sans que les policiers soient en danger. Cette arme dite non létale a causé des blessures graves. Les policiers en ont été dotés pour faire face à des agressions dans des lieux de non-droit, en prise avec des délinquants violents. Elle est utilisée de façon abusive lors des manifestations, alors que son utilisation a pour justificatif la légitime défense.

    Manifestations : les responsables seront les coupables.

     

    Des intellectuels et des politiques de gauche ont lancé un appel pour bannir le Flashball. Ils notent que ces armes ont, selon l'Association des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), fait «en France, entre 2004 et 2015, 39 blessés graves et un mort», et rappellent que le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a recommandé en juillet dernier «d'interdire l'usage du "flash-ball superpro" dans un contexte de mobilisation». Le Flashball a déjà fait plusieurs blessés lors des dernières manifestations dont un étudiant qui a perdu l’usage d’un œil à Rennes. On se souvient du supporter du Sporting Club de Bastia qui a subi la même blessure invalidante. 

    Manifestations : les responsables seront les coupables.L’usage du Flashball ne constitue pas les seules violences qui pourraient être évitées par une gestion républicaine et démocratique des manifestations. Le gouvernement attend-il qu’il y ait un premier mort d’un côté ou de l’autre ? Chaque blessé de part et autre augmente les rancœurs et les envies de vengeance. La police est en train de se couper d’une partie de la population mais les vrais responsables ne sont pas les quelques policiers que leur hiérarchie ne pourra pas couvrir. Les responsables ne seront pas les casseurs qui profitent d’une curieuse liberté d’action. La responsabilité retombera sur les donneurs d’ordre, la hiérarchie policière, le Préfet de police de Paris, les autres préfets,  le ministre de l’Intérieur, le Premier ministre et le Président de la République.

    Nous redonnons la parole à Maurice Grimaud qui tire les leçons de Mai 68 :

    « Le 3 mai 1968 était un vendredi. Quand me réveillèrent, dans la chambre bleue de la préfecture, les cloches voisines de Notre-Dame, je devinai entre les persiennes des contrevents la limpide candeur du ciel matinal sur Paris… ".

    Mai 1968 ne fut pas une succession ininterrompue d'affrontements entre jeunes et policiers comme on serait tenté de le croire en visionnant aujourd'hui les images conservées par les médias. Dans le récit que j'en fais quelques années plus tard (En mai, fais ce qu'il te plait, Stock 1977), j'ai indiqué que nous avions eu à faire face, pendant ces six longues semaines, à seulement neuf journées ou nuits de grande violence. Le 10 mai fut la première et en a gardé durablement le nom de "nuit des barricades ".La violence y atteignit des paroxysmes, marquant une rupture inquiétante avec les manifestations relativement "modérées" des jours précédents.

    Le franchissement de ce palier, qui devait donner une tout autre dimension à la "révolution" de Mai 1968, mérite qu'on revienne sur ces causes. Deux circonstances fortuites contribuèrent à transformer en drame ce qui aurait pu et dû se limiter à un affrontement du type de ceux des journées précédentes. La première fut la fâcheuse décision du Premier ministre Georges Pompidou, de maintenir son voyage en Afghanistan qui le tiendra éloigné de le France pendant les dix premières journées, décisives à bien des égards, de cette crise majeure de la V° République. La seconde résulte de la première et l'aggrave : l'intérim du Premier ministre était assuré par un homme des plus estimables, M. Louis Joxe, garde des Sceaux, que ses précédentes fonctions n'avaient guère préparé à cette lourde tâche et qui ne se sentait pas l'autorité d'un vrai chef de gouvernement. Place Beauvau, le nouveau ministre Christian Fouchet, n'avait ni l'expérience ni l'autorité de Roger Frey, auquel il avait succédé quelques mois plus tôt. Il en résulta un sensible flottement dans la gestion des événements alors que M. Pompidou aurait sans doute évité ces tergiversations et pris rapidement, dans cette nuit mouvementée, les décisions apaisantes qu'attendaient les étudiants : la réouverture de la Sorbonne et la libération de leurs camarades condamnés à des peines de prison. Ce qu'il fit dès son retour à paris, le lendemain, mais c'était trop tard.

    La dramatisation de la nuit des barricades eut un autre effet de grande conséquence : la constitution d'un front de solidarité entre les étudiants, les leaders d'une gauche jusque-là aussi désorientée que le gouvernement et les formations syndicales, soucieuses de n'être pas débordées par leurs plus jeunes éléments. Son éclatante démonstration fut le grand défilé unitaire du 13 mai qui conduisit plus de 200 000 manifestants, de la gare de l'Est à Denfert-Rochereau, ce que l'on n'avait pas vu à Paris depuis plusieurs décennies.

    Cette journée était, elle aussi, chargée de dynamite, et un rien eut pu la faire exploser. Nous avions toutes les raisons de le redouter : une immense foule, très disparate, est à la merci de provocateurs comme il s'en est tant rencontré dans la longue histoire des troubles et des révolutions en France et dans le monde. Une certaine sagesse partagée évita ces redoutables dérives. D'abord le contact pu être établi avec les leaders les plus raisonnables du mouvement syndical.

    J'eus moi-même, à sa demande, un long entretien avec un leader du Syndicat national de l’éducation supérieure, qui partageait mes soucis et nous convînmes de garder le contact tout au long de la journée. On connut cependant un moment de réelle inquiétude lorsque l'équipage d'un véhicule de police secours, conduisant à l'hôpital un jeune accidenté de la circulation et traversant la place Denfert-Rochereau, fut agressé par un groupe de jeunes. Le brigadier avait demandé de l'aide par radio, et déjà une équipe armée d'une compagnie de sécurité volait au secours de leurs camarades. Pierre Cot qui se trouvait parmi les leaders politiques du grand cortège m'avait aussitôt appelé pour me dire que les responsables s'engageaient à assurer la sécurité de l'équipe de Police secours, alors qu'une intervention armée pouvait avoir les plus grandes conséquences. On rattrapa de justesse l'équipe de secours. Le moment délicat restait celui de la dislocation du cortège. Surexcités par le succès, les plus entreprenants lancèrent le mot d'ordre : "A l'Élysée". C'était l'assurance d'affrontements redoutables. Daniel Cohn Bendit, vrai leader du mouvement étudiant et le plus populaire, sut sagement détourner ses troupes vers le Champ de Mars pour de plus calmes occupations. On dut pousser dans les deux camps un grand soupir de soulagement ».

    Pidone

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    En finir avec les tergiversations à gauche

     

    Pour la candidature

    de Jean-Luc Mélenchon

    à la prochaine présidentielle

     

    Nous militants de Manca alternativa, membres d’associations et de syndicats,  sympathisants et amis, nous décidons d’appuyer la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

    L’heure n’est plus aux tergiversations, aux atermoiements, aux manipulations politiciennes et autre expectative.

    Pourquoi un tel engagement ? Cette candidature a au moins un mérite, celui de taper dans la fourmilière des castes, des professionnels de la politique, des représentants de la pensée unique. En outre, le discours de Jean-Luc Mélenchon est clair. Il refuse toute compromission avec des forces politiques qui ont conduit notre pays dans la voie de l’austérité et de la régression sociale.

    Il est bon de rappeler quelques vérités. 

    Quatre ans au service des marchés financiers et de mépris pour les électeurs de gauche

    Mais où sont donc les engagements du candidat François Hollande lors de la présidentielle de 2012 ? Mais où est donc  le changement « c’est maintenant » ou encore l’ennemi « c’est la finance » ? Quatre ans se sont écoulés et les promesses se sont envolées. Quatre ans au cours desquels notre président s’est surtout distingué à mépriser ceux  qui l’ont porté au pouvoir. Quatre ans au service exclusif des marchés financiers et du Medef. Sans entrer dans le détail citons les mesures significatives qui ont comblé d’aise Pierre Gattaz, patron des patrons : ratification du traité budgétaire européen, CICE, pacte de responsabilité et tout récemment contre-réforme du Code du travail qui dynamite les acquis de décennies de dures luttes sociales et politiques. Cette dernière a suscité un grand mouvement de protestation des salariés, des lycéens et des étudiants. La mobilisation du 31 mars a atteint un niveau remarquable, malgré tous les moyens de dissuasion déployés par le pouvoir dit socialiste et les media aux ordres. Elle n’en restera pas là. D’autres mobilisations, plus importantes se profilent, pour exiger le retrait pur et simple du projet de loi sur le travail.

    C’est dans ce contexte social, économique et politique difficile que commencent les premières manœuvres dans la perspective des élections présidentielle et législatives. De ci de là les candidats se bousculent au portillon. La droite se voit déjà au pouvoir. Le Front national est en embuscade et continue sa propagande de haine, en escomptant récupérer encore plus le mécontentement qui grandit dans le pays. Le Front de gauche est au plus mal. Il n’a pas su profiter de la perte de crédibilité du Parti socialiste et de nos gouvernants, à cause – il faut le souligner – en grande partie de ses divisions internes, de son incapacité à sortir du cadre étroit des partis qui le composent et de la stratégie à géométrie variable développée au cours des dernières élections municipales, départementales et régionales. Résultat. Un grand nombre d’électeurs de gauche se sont réfugiés dans l’abstention. Cela s’est vérifié en Corse. 

    Les primaires à gauche, une opération enfumage

    C’est dans ce contexte également qu’une opération «  primaire à gauche » a été lancée par un certain nombre de gens dits de gauche, parmi lesquels l’inévitable Daniel Cohn-Bendit. C’est dire déjà les objectifs avoués ou non de cette opération. Bien évidemment le Parti socialiste s’est dit intéressé. Le Parti communiste et les Verts ne disent pas non et entendent participer aux discussions préparatoires.

    Disons-le tout net, cette opération relève de l’enfumage et ne vise qu’à préparer in fine une nouvelle candidature de François Hollande, désormais surnommé monsieur « Ca va mieux », après sa dernière et brillante prestation télévisée ou une candidature d’un de ses compagnons de route. On se retrouverait dans une situation pour le moins ubuesque, celle de cautionner un candidat qui est responsable de la situation économique et sociale du pays ! On reprendrait les mêmes et on recommencerait.

    Il n’est pas question pour nous de soutenir cette pseudo primaire à gauche.

    Dans le même temps, on assiste une campagne outrancière contre Jean-Luc Mélenchon, dans les media. Les dirigeants socialistes ne sont pas en reste. Il est regrettable que des responsables du Front de gauche participent à la curée.

    Un soutien conditionnel

    Répétons-le, nous décidons donc d’apporter notre soutien à Jean-Luc Mélenchon. Mais ce soutien ne sera pas inconditionnel. En particulier, nous demandons une clarification sur les problèmes spécifiques à la Corse.

    Cette candidature doit s’appuyer impérativement sur un vrai programme alternatif, de rupture avec le système actuel, dans la plus grande clarté et sur un vaste réseau de citoyens. L’élection présidentielle et les élections législatives ne sauraient être l’affaire de quelques individus, mais du plus grand nombre.

    Nous nous prononçons pour la constitution d’un comité de soutien en Corse à la candidature de Jean-Luc Mélenchon et appelons les citoyens à nous rejoindre pour sortir enfin le pays de l’ornière dans laquelle il se trouve et pour un vrai changement.

    Jean-Pierre Bizon, Robert Armata, Bernard Bouquet, Jacques Casamarta, Muriel Buisson, Francis Peretti, Christine Malfroy, Pascale Larenaudie, Christine Gié, Claude Perrin, Baptiste Chanrion, Jacques Defranchi, Marius Battesti, Christian Mela, Isabelle Rülling, Angèle Urbani, Guy Lanoy, Françoise Heintz, Jean-Pierre Orsi, Philippe Ollandini, Pierre Mela, Marie-Christine Oberlé

     

    Signer et faire signer et à poster sur le courriel suivant : 

    mancalternativa@yahoo.fr

     

     

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