• revolutionfiscale

    Les classes populaires vont-elles être touchées par les hausses d’impôts comme l’explique le journal « l’Opinion » : "lorsqu'un foyer bascule dans l'impôt sur le revenu du fait d'une augmentation de son revenu fiscal de référence, il devient éligible à une douzaine de nouvelles taxes" (redevance audiovisuelle, taxe d'habitation...). Cette question fait l’objet d’une bataille de chiffres. Entre 1,2 million et 1,6 million de foyers supplémentaires vont-ils payer l'impôt sur le revenu en 2013 ?...  alors qu’en 2012, sous la présidence de Sarkozy,  940.000 nouveaux foyers s'étaient acquittés de l'impôt sur le revenu. C’est le journal "L'Opinion" qui l’écrit  (http://www.lopinion.fr/). Le Ministre des Finances Moscovici n’a pas démenti en parlant d’un million de nouveaux contribuables. C’est le ministre du budget  Cazeneuve, sur une radio,  qui a démenti ces chiffres sans en donner de nouveaux. Les chiffres officiels seront publiés dans quelques jours selon ce dernier. Un autre chiffre a été médiatisé c’est celui du manque à gagner des administrations fiscales de l’Union européenne : 200 milliards d’euros et la France est en bonne place avec 32 milliards d’euros. Ce chiffre est en très grande partie celui de la fraude et de l’évasion fiscale. Là, c’est le ministre des finances qui a démenti et annoncé 10 milliards d’euros pour ce qui concerne la France. Donc le Ministre des Finances minimise et le Ministre du budget dément avant publication officielle de la réalité comptable. La cacophonie ne s’arrête pas là en matière de fiscalité…   

    François Hollande avait annoncé une pause fiscale en 2014 et, de son côté, Jean-Marc Ayrault l’a reportée en 2015. Entre les deux chefs d’orchestre, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a chanté mercredi que la pause fiscale promise par François Hollande commencera "bel et bien" dès 2014. Interrogée par la presse sur les propos de Jean-Marc Ayrault évoquant un simple "ralentissement" de la pression fiscale cette année-là, elle déclarait lors de son compte rendu hebdomadaire du conseil des ministres : "Concrètement, nous commençons bel et bien dès l'année 2014 la pause fiscale qui se confirmera en 2015". « bene dicendi scientia » selon les mots de l'orateur romain Quintilien. Elle estimait qu'il n'y avait pas lieu de "créer des coins là où il n'y en n'a pas". "Il n'y a aucun coin" entre le président Hollande et son Premier ministre, a-t-elle insisté. Elle connaît la rhétorique et c’est son rôle de jouer la muse Polymnie lorsque les contradictions et la cacophonie apparaissent au plus haut niveau de l’Etat.

    Sans vouloir enfoncer le coin, nous nous interrogeons tout de même. Serait-il normal que comme d’habitude l'effort fiscal soit, une nouvelle fois, disproportionnée au détriment des classes moyennes et des ménages ? Une pause fiscale est-elle réelle en 2014 ? La hausse de la taxation sur l’épargne salariale, le gel du barème de l’impôt, la fin de certaines niches plus sociales que fiscales, la hausse de la CSG et de la TVA (au Premier janvier 2014), en attendant des impôts et taxes « écolo » mises entre parenthèses… La liste est longue et non exhaustive en ce qui concerne les efforts demandés.  Les classes populaires et moyennes perdraient entre 5 % et 10 % de leur pouvoir d’achat. Assistons-nous encore à l’application de l’adage cynique : «  Il faut faire payer les pauvres parce qu’ils sont plus nombreux ».

    Que restera-t-il de la rhétorique officielle d’une justice fiscale ? Pour corriger le tir à l’encontre de ceux qui n’ont rien et allaient être imposés, Hollande et Ayrault ont sorti leur ticket modérateur : la décote de 9%. Cette mesure est dérisoire face aux crédits d’impôts accordés aux entreprises. Plusieurs centaines de milliers de petits revenus seraient encore touchés par l’impôt, pendant que les plus riches peuvent payer des conseillers fiscaux pour réduire au maximum leurs impositions et faire passer des valises de billets de banque à l’Etranger. La fraude et l’évasion fiscales représentent plusieurs milliards d’euros. Quant aux classes dites moyennes, elles ont pu noter le montant de leurs impôts sur les revenus 2012 et avoir une légitime appréhension sur celui des revenus 2013, sans noter  une baisse du chômage qui les touche aussi. Quant au progrès social, il fait partie de l’histoire ancienne, l’actualité n’offre que des reculs sur tous les plans : droit du travail, santé, sécurité, démocratie…

    Assisterons-nous à une trahison fiscale et sociale alors qu’il suffirait de revoir les tranches d’imposition et certains gros revenus non imposables en commençant par ceux des élus qui votent le budget de l’Etat et les lois fiscales. Il est urgent de faire notre révolution fiscale pour que l’impôt ne soit pas réellement progressif pour les petits revenus et la classe moyenne alors qu’il s’avère dégressif pour les hauts revenus.

    Nous ne nous joindrons donc pas au chœur des ultralibéraux qui militent contre toute fiscalité et se servent du malheur des pauvres avant d’ajouter du malheur au malheur. Méfiez-vous des courriels anonymes qu’ils font circuler sur l’Internet en disant toujours de diffuser largement ! Lorsqu’ils dénoncent les impôts injustes, c’est pour prendre ou reprendre le pouvoir et éviter un jour de payer de justes impôts. Nos critiques et nos interrogations ne sont pas les leurs. Il fallait le dire… C’est dit ! Toutefois nous constatons que le pouvoir socialiste poursuit la même politique que l’UMP et n’entend pas changer le cap.

    Rappelons à nos dirigeants ce que Philippe-Joseph Salazar dit de la rhétorique.  Selon le rhétoricien et philosophe français, cet art oratoire se fonde sur trois valeurs démocratiques : ce qui est « juste », ce qui est « utile » et ce qui est « valable ».  Sans cela, la rhétorique ne sert pas la démocratie. Elle est alors la manipulation par le verbe et le discours, souvent perçue comme un attribut du pouvoir politique. Seuls les actes et les résultats seront pris en compte à l’heure des élections malgré d’ultimes péroraisons, en sachant que la fin ne justifie pas toujours les moyens lorsque leur choix est d’abord dicté par des intérêts particuliers au détriment du plus grand nombre. C’est le bilan social qui prévaudra sinon à qui servirait le bilan économique ?

    Battone

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  • Front_de_Gauche_150x88

    Les politiciens de haut vol (Vous apprécierez le côté polysémique de ce mot) finissent tous par atteindre leur niveau d’incompétence lorsqu’ils sont hissés à des postes importants. Le principe de Peter (syndrome de la promotion Focus)  est constant. Après Sarkozy, Hollande le perpétue. Depuis Chirac et l’importance électorale prise par le FN, les Présidents de la république sont élus par défaut et avec un socle de légitimité réduit à la petite majorité des suffrages exprimés.  

    L’incompétence est visible au plus haut niveau de l’Etat. Depuis plusieurs années, nous avons vu se succéder des gouvernants qui n’ont jamais su anticiper les crises économiques et qui souvent ont donné une image désastreuse du monde politique. Dans les grands partis, la sélection se fait dans l’antichambre. Chaque direction de parti est verrouillée par des chefs et leurs barons, chargés d’éliminer toute autre ambition personnelle en tuant dans l’œuf toute intelligence politique menaçant leur leader chip. Le monde politique est devenu une association de cercles fermés avec ses éléphants et ses jeunes coqs sans idéologie autre que le libéralisme et la loi de la jungle. Le maintien du suffrage majoritaire et le contrôle des grands médias ont bloqué l’émergence et le développement de toute autre force politique. Un quarteron de partis est en place. Le débat politique n’est plus un débat d’idées mais l’affrontement ou l’alliance d’intérêts particuliers. Le  conservatisme s’est installé durablement.

    Dans ce contexte, nous avons vu les scandales politiques se multiplier et une élection apparaît d’abord comme tributaire des frais de campagne. Le succès dépend de la capacité financière de chaque candidat. Quel est l’enjeu ? Le pouvoir et l’argent !  Hermann Hesse écrit justement dans « Le loup des steppes » que « L'homme de pouvoir est détruit par le pouvoir, l'homme d'argent par l'argent, l'homme servile par la servilité, l'homme de plaisir par le plaisir ». Le candidat élu  se laisse vite grisé et celui qui, une fois, a goûté à l'ivresse de la domination et du commandement ne peut plus s'en passer. On l’a vu. Lorsqu’il sort dignement par la grande porte, il cherche immédiatement une fenêtre ouverte pour revenir. 

    La constitution de la Cinquième république a établi un système qui favorise le conservatisme et fait du Président de la république un monarque républicain. Son ascension politique dépend de son pool d’amis riches. Ce système pourrit  la démocratie et le pluralisme depuis des années. Il est aujourd’hui au service de castes politiques et financières. Il a fait des élections une mascarade et le seul parti qui progresse réellement est celui des abstentionnistes. Comme les votes blancs ne sont pas comptabilisés, le vote FN a été institué en « vote protestataire » et l’extrême-droite en bénéficie pour justifier in fine le vote dit «républicain».  Bientôt nous aurons des politiciens élus avec 50,1% des moins 50% de votes exprimés. Chirac avait parlé de fracture sociale sans en tirer de leçon.  La fracture est double : elle est sociale et politique. Les élus et les grands partis ont des socles électoraux de plus en plus réduits et leur légitimité s’amoindrit alors qu’ils occupent toujours le devant de la scène politique. La majorité des Français ne se reconnait déjà plus dans les partis en place. Quant à ce qui reste de la gauche qualifiée d’extrême-gauche, elle est muselée par les médias, stigmatisée et mise sur le même plan que l’extrême-droite qui, depuis des années, est largement médiatisée pour, au moment des élections, servir d’épouvantail et provoquer le vote dit « républicain » en faveur de l’UMP ou du PS.

    Le jeu politique est truqué, pipé, manipulé… L’électeur est considéré comme un « gogo » qui pense comme les médias l’éduquent. On lui raconte des histoires manichéennes entre le bien et le mal, la carotte et le bâton. Le système majoritaire à deux tours favorise les arrangements électoraux. Des élections il sort une légitimité de façade d’une élite politique coupée des réalités sociales et chez laquelle domine la seule idéologie ultralibérale.

    Ce sont les bases de la démocratie qui sont ainsi fragilisées par ceux qui cherchent les suffrages comme un constructeur de voiture cherche des clients. Ils vous expliquent qu’ils sont les plus compétents, les plus justes, les plus humains… Ils paient des campagnes électorales aux allures de campagnes publicitaires coûteuses mais, contrairement aux constructeurs d’automobiles, ils ne vous vendent que des promesses sans aucune garantie après vente. L’abstention et le vote blanc ne sont pas pris en compte. Le vote de protestation FN est un leurre qui pourrait se retourner contre ceux qui s’en servent.

    La politique ? Oui, c’est autre chose que ce marché  des vrais mensonges et des fausses promesses.  Un représentant du peuple ? Oui, c’est quelqu’un d’autre qu’un politicard qui s’impose par des mensonges et grâce à l’argent des lobbies. Ce n’est certainement pas à la tête des partis trop bien en place que nous trouverons un politicien qui se respecte. A ce monde de « politicards » avec tout ce que terme contient de connotation péjorative, on  ajoute la dynastie Le Pen à la tête du FN, on obtient la photo d’une grande famille que l’écrivain François Mauriac aurait décrite comme un nœud de vipères[1]. Ne parlent-ils pas tous de familles politiques. En effet les candidats sont comparables à la femme, aux enfants, aux petits-enfants qui convoitent, attendent,  souhaitent, désirent l'héritage ...   et l'héritage  serait le bulletin de vote de l'électeur ?

    Malgré cela, nous persistons à espérer que les valeurs de la république « Liberté, égalité, fraternité » et les conditions d’une réelle démocratie s’instaureront un jour pas trop lointain avec une sixième république, avant qu’il ne soit trop tard pour croire encore au bonheur. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche aux dernières présidentielles, est un des rares politiques à évoquer le bonheur dans ses discours. Cela change de la seule vision budgétaire, du remboursement de la dette et des autres leitmotivs du pouvoir en place. Sur le site Témoignage Chrétien, il a évoqué son idée du bonheur, notamment en politique. Pour le lire cliquer ICI.

    Le Front de gauche est porteur d’espoir. Il ne devra pas décevoir. L’année prochaine, nous serons encore plus nombreux et,  par un prompt renfort, nous atteindrons le port en bravant les tempêtes. Si le vent nous manque, solidaires nous ramerons ensemble. Le vent de l’histoire, lorsqu’il se lève, nous pousse sans que nous ayons besoin de tirer des bords. Le bon cap est plus que jamais à bas-bord. Tenons la barre fermement. Si le capitaine de pédalo continue à faire contre-gite sur le tribord, il passera par-dessus le pont aux prochaines élections présidentielles. Nous nous souvenons du candidat et de sa longue anaphore pleine de promesses électorales, la fin de son mandat pourrait être métaphoriquement marine et tragiquement FN. Hors de la gauche, point de salut !

    Fucone



    [1] Hervé Bazin a écrit un ouvrage sur le même thème de la famille « Vipère au poing ». On pourrait dire que chaque politicien (pour reprendre la dernière phrase du roman) « avance avec une vipère au poing », ce qui décrit les rapports au sein d’une même famille politique. 

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  • L’actualité nous renvoie à la notion de légitime défense qui concerne les policiers mais aussi tous les citoyens et même les Etats.

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    La loi est la même pour tout le monde en matière de légitime défense. Il existe un code pénal et un code de procédure pénale. Les textes de loi ont été votés et nul ne peut dicter sa propre loi.

    Pour agir dans le cadre de la légitime défense des personnes, l'agression contre soi-même ou autrui doit être :

    • actuelle : le danger est imminent ;
    • injustifiée : l'agression est interdite – riposter aux forces de police pendant une manifestation par exemple ne peut être considéré comme de la légitime défense.
    • réelle : l'agression ne doit pas être putative (la jurisprudence admet cependant que des éléments trompeurs peuvent justifier une légitime défense putative).

    Parallèlement, la défense doit être :

    • nécessaire : il n'y a aucun autre moyen de se soustraire au danger ;
    • concomitante : la réaction doit être immédiate, par exemple : on ne doit pas agir par vengeance ou dans le but de stopper l'agresseur en fuite ;
    • proportionnée à l'agression : il ne doit pas y avoir d'excès dans la riposte.

    Il existe en droit français deux cas dans lesquels la légitime défense est présumée : d'une part, pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité ; et d'autre part, pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence. Dans ces cas, le défendeur n'aura pas à prouver qu'il était en état de légitime défense. La charge de la preuve est supportée par la partie adverse.

    Lorsqu’un policier fait usage de son arme en dehors du cas de la légitime défense, on parle de « bavure policière » et il fait l’objet de poursuite judiciaire avec parfois une incarcération préventive. L’homicide commis par le bijoutier de Nice est une « bavure » de l’auto-défense et montre le danger qu’elle représente. Dans les deux cas les juges font souvent l’objet de pressions intolérables. La loi est la même pour tout le monde, pour le malfrat comme pour la victime, pour le citoyen comme pour le policier. Dans le cas de Nice, le braquage se solde par deux victimes. Le bijoutier est victime d’une attaque à main armée et de violences (faits délictueux passibles de la correctionnelle) mais le malfrat serait victime d’un homicide qui est du ressort d’une cour d’assise qui comprend des jurés populaires. C’est à la Cour d’assises que se jugera son acte en lui accordant des circonstances atténuantes si elles sont  avérées. Cette affaire strictement judiciaire  ne se réglera pas avec des discussions de comptoir, des messages sur l’Internet et des pétitions de sources incertaines. Il faut faire preuve d’une « légitime défiance » envers ce type de pétition bien souvent lancée par des gens qui cherchent seulement à exploiter le sentiment d’insécurité.

    L’insécurité ne doit pas apporter de l’eau au moulin des partisans de l’auto-défense et des milices privées. On voit où cela mène : un mort et une victime devenue meurtrier. Par contre l’Etat doit prendre en compte les agressions violentes et armées contre les commerçants. Il est nécessaire de donner aux forces de l’ordre les moyens de protéger tous les citoyens et de confondre les délinquants. Il n’est pas besoin d’instrumentaliser le geste du bijoutier et de canaliser à des fins politiques l’émotion que cela a suscitée pour rappeler au gouvernement ses devoirs. La solution ne viendra pas de  ceux qui militent encore en faveur du rétablissement de la peine de mort et du droit à l’auto-défense.

    L’auto-défense se limite à la légitime défense prévue par la loi. Elle n’est pas un droit de tuer.  La multiplication des détentions et des ports d’armes ne fera qu’augmenter la violence et l’insécurité. Nous avons l’exemple des Etats-Unis qui ne peut revenir sur la détention d’armes érigée en droit constitutionnel. Ses partisans forment un lobby puissant dans lequel on trouve évidemment les fabricants d’armes. L’auto-défense et la peine de mort toujours en vigueur n’y ont pas réglé le problème de la violence.

    La police est un service public et les restrictions budgétaires n’ont jamais amélioré ce service. C’est valable pour toutes les institutions administratives qui concourent aux fonctions régaliennes de l’Etat. Depuis plusieurs années, nous assistons à un démantèlement de tout le secteur public avec la diminution du nombre des fonctionnaires, un nivellement par la base et la création d’emplois précaires qui font nombre sans véritable qualification. Au lieu de régler les problèmes de façon globale, nos gouvernants n’apportent que des effets d’annonces, des rodomontades et des coups d’épée dans l’eau. Il faut dire qu’ils font partie de privilégiés logées dans des résidences sécurisées et qu’ils se déplacent avec des gardes du corps. Les économies budgétaires et les mauvaises conditions de travail ne concernent que les petits fonctionnaires, c’est-à-dire les actifs qui concourent au bon fonctionnement du service public. La puissance de l’Etat est plus visible dans la répression des manifestations et des revendications sociales que dans la lutte contre la délinquance et le suivi de sa prévention.

    Pour endiguer la vague de violences à Marseille, une élue locale a suggéré de faire appel à l’armée. Cette idée est maintenant reprise par Ségolène Royal qui voulait déjà donner pour mission aux militaires l’encadrement des jeunes délinquants. Une idée reprise ensuite par la droite, Eric Ciotti déposant une proposition de loi dans ce sens en 2011. Il ne reste plus qu’à confier à l’armée l’éducation nationale et par la suite tous les services publics.  Pourquoi pas la présidence de la république ?  Nous donnerons raison à Georges Clémenceau qui a déclaré que « Les dictatures militaires sont comme le supplice du pal : elles commencent bien, mais elles finissent mal. »

    Pidone

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  • Nous publions très volontiers une contribution de Roger Martelli, historien, sur les enjeux des prochaines municipales qui ne sauraient être réduites à de simples élections locales, en raison du contexte politique actuel. Contexte dominé par une dérive social-libérale du gouvernement Ayrault et par une tentative de promouvoir dans certaines sphères politiques le parti de la haine de Marine Lepen.

    "Les prochaines élections municipales vont se dérouler dans un climat qui risque d’être particulièrement délétère. L’inflexion sociale-libérale du socialisme de gouvernement ouvre un boulevard à une droite radicalisée et à un Front national conquérant. L’issue positive ne pourra venir que d’une gauche bien redynamisée à gauche. Mais comment y parvenir ? Parti communiste et Parti de Gauche se distinguent à ce propos. Pour une part, ces désaccords n’ont rien de surprenant : les deux protagonistes ne sont pas confrontés tout-à-fait aux mêmes enjeux et leurs visions des contraintes stratégiques ne sont pas entièrement superposables.

    Le Parti de Gauche a une implantation territoriale faible, il a tout à gagner et presque rien à perdre au printemps prochain. Par ailleurs, il énonce volontiers la conviction que, pour attirer les déçus (nombreux) du socialisme, il faut marquer la distance la plus vive avec un Parti socialiste qui, à ses yeux, a définitivement rompu avec la tradition historique du Parti d’Épinay (1971).

    Le Parti communiste, lui, a conservé un patrimoine d’élus territoriaux non négligeable : il dirige entre 700 et 750 municipalités, compte un peu moins de 7 000 élus locaux et, en Ile-de-France, administre près de 13 % de la population régionale. Son problème est donc triple : arrêter l’érosion constante qui l’affecte depuis 1983, conserver des municipalités dont la plupart ont été acquises sur la base de configurations classiques d’union de la gauche et, si possible, récupérer quelques-unes des positions perdues lors des derniers scrutins municipaux (par exemple Aubervilliers). Par ailleurs, les communistes ont fait à plusieurs reprises, depuis 1977, l’expérience de stratégies de tension avec l’ancien allié et concurrent socialiste. Ils ont voulu marquer la distance : à chaque fois, ils ont échoué ; à chaque fois, ils ont enregistré un nouveau recul. En réalité, aucune force qui vise à l’hégémonie à gauche ne peut, en France, contourner l’exigence d’une gauche rassemblée.

    En soi, les positions des deux principales formations du Front de gauche ne sont pas formellement irréductibles. Aucun des deux partenaires n’ignore, ni l’exigence de l’indépendance politique du courant transformateur, ni la nécessité d’une exigence rassembleuse à gauche. Il faut de la clarté politique, mais éviter toute attitude d’exclusion ; il faut rassembler le plus largement possible, mais sur des contenus transformateurs clairs. Simplement, les uns mettent avant tout l’accent sur la nécessaire autonomie à l’égard du PS, alors que les autres ne veulent surtout pas lui laisser le drapeau de l’union.

    Les différences entre les deux démarches peuvent-elles être surmontées ? Dans l’état actuel du débat, la réponse devrait être positive. À condition de suivre une cohérence maîtrisée.

    1. Les élections municipales ont de plus en plus un double caractère. Elles sont des élections politiques au sens fort du terme : les politiques locales deviennent des enjeux stratégiques territoriaux majeurs et pas seulement des questions de quotidienneté. En 2014, leur importance nationale sera d’autant plus forte, que l’Acte III de la décentralisation porte explicitement sur la redéfinition du cadre administratif territorial de la France. L’élection du printemps prochain fonctionnera ainsi, en partie, comme une sorte de référendum pour ou contre cette refonte territoriale. Mais, en même temps, ce sont des élections spécifiques, tant du point de vue des problèmes concrets rencontrés que des configurations politiques particulières à chaque commune

    2. En fait, la dialectique du national et du local se module notamment selon l’importance de la commune. Dans l’évolution urbaine actuelle, le fait métropolitain devient une dimension structurante du devenir économique, social et politique du territoire français. Les grandes agglomérations françaises sont ainsi le cadre par excellence où s’expérimentent les choix politiques nationaux. C’est dire que s’y jouera l’an prochain l’évolution générale du rapport des forces national. Manquer cette échéance, ou la jouer de façon biaisée, risque de peser lourdement sur la mobilisation d’ensemble de la gauche française.

    3. Dans les grandes villes, il est impératif que la position politique choisie soit parfaitement cohérente avec celle que l’on adopte sur le plan national. À l’échelle de la nation, les choix opérées par le Parti socialiste rend impossible (et au demeurant inefficace) une union électorale de toute la gauche. À cette échelle, le plus important est de permettre aux électeurs de dire, au premier tour, quelle est la logique politique la plus efficace pour battre la droite et relancer la donne. Dans les villes importantes, cela suppose de rassembler des forces convaincues, dès aujourd’hui, qu’un changement de cap à gauche est la seule manière de conjurer les évolutions négatives de notre société.

    Les responsables communistes avancent parfois l’idée que l’alliance avec le PS dans certaines grandes villes est une condition pour justifier le rassemblement le plus large dans les communes où le Front de gauche est en position sortante. Ce raisonnement ne me paraît pas recevable pour trois raisons :

    - L’enjeu, on l’a dit, est avant tout national dans ce type de territoire, qui est par définition un laboratoire du pire et du meilleur.

    - Échanger des villes de périphéries contre des villes-centres, c’est échanger quantitativement une alouette contre un cheval. Échange numériquement inégal, et donc marché de dupes…

    - En tout état de cause, si les socialistes ne sont pas partout en état de continuer la stratégie de grignotage du « gâteau » communiste, qu’ils ont entreprise après 1983, ils la poursuivront en grand par la réforme territoriale. La stratégie de la droite repose sur un développement métropolitain centré sur des pôles de compétitivité reliés entre eux (le Grand Paris et son anneau de communications) ; celle du PS cherche à ordonner ce développement autour d’un centre renforcé par l’intégration de la petite couronne. Le PS cherchera donc, après mars 2014, à prolonger la démarche d’absorption de la périphérie immédiate, et donc à diluer ce qui constitua la « banlieue rouge ». Le fera-t-il, à ce moment-là, en se prévalant du soutien électoral direct qu’il aura obtenu, en mars prochain, de telle ou telle composante de la gauche ?

    4. Dans les grandes villes et les villes moyennes, difficile d’éviter au départ des listes construites dans l’esprit du Front de gauche actuel : pour un vrai rassemblement contre la droite, la gauche ne peut se rassembler efficacement que si elle est bien à gauche. Mais, pour ne pas laisser aux socialistes le drapeau du rassemblement, il convient de tout faire, en usant des configurations politiques locales, pour attirer dans cette construction des forces et des individus qui n’appartiennent pas au Front de gauche. L’ouverture vers ces forces, notamment socialistes et écologistes, ne doit pas toutefois apparaître comme un ralliement au Front de gauche, mais comme une construction à gauche commune, à égalité de responsabilité, quelle que soit l’attitude des uns et des autres dans la période précédente. Inutile alors d’énoncer au départ des exigences (par exemple la condamnation explicite des choix gouvernementaux) qui freinerait les convergences possibles. Ce qui compte est que la base locale du rassemblement soit construite dans une logique affirmée de d’égalité et de droits, et pas dans une logique calquée sur les modèles européens d’austérité et de pseudo-compétitivité.

    5. Enfin, dans les villes où le Front de gauche est de fait en position d’hégémonie, si la totalité de la gauche accepte de se rassembler autour d’un projet local de développement humain, soutenable et démocratique, pourquoi bouder ce rassemblement ? Au fond, il serait tout simplement la vitrine de ce que pourrait être une gauche rassemblée sur un autre projet que celui qui domine aujourd’hui l’espace national et continental.

    Sur ces bases, le Front de gauche peut aller rassemblé à la bataille des municipales. Rien n’est plus décisif que d’y parvenir au plus vite."

    Roger Martelli

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  • J’étais à la Fête de  l’Huma, comme des centaines de milliers de personnes, venus de tous les coins de l’hexagone et d’ailleurs, y compris de Corse. Des femmes, des hommes, des jeunes, des moins jeunes, des blancs, des blacks, des beurs et bien d’autres. Que sommes-nous venus chercher à la Courneuve ?  Sans doute de la chaleur, de la solidarité – qui fait cruellement défaut en ce bas monde. Peut-être aussi des réponses à nos multiples préoccupations ? Nous sommes venus retrouver des amis et crier notre réprobation vis à vis de la politique menée par François Hollande et son gouvernement. Politique que le président de la république a tenté péniblement de justifier dimanche soir, sur les antennes de Tf1.

    Oui, il y avait beaucoup de monde à la Fête de l’Huma. La plus grande fête populaire de France, n'en déplaise  à certains esprits chagrins.

    Mais il semblerait que la presse dans sa majorité fût atteinte de cécité. Certains media ont tout simplement boudé l’événement. Comment juger un tel comportement, sinon de minable, de déplorable. D’autres, un peu pervers sur les bords, se sont efforcés de gloser sur les différences qui existent entre les différentes composantes du Front de gauche et de s’en délecter. Il est vrai que dans son ensemble cette même presse a préféré jouir sur l’Université d’été du Front national, à Marseille. La haine de l’autre, le racisme seraient-ils plus porteurs que la solidarité et l’humain d’abord ? La question mérite d’être posée.

    Une chose est certaine, devant cette de complaisance à l’égard du Front national, il est plus que jamais nécessaire d’expliquer inlassablement les dangers qui guettent notre société, d’en dénoncer les causes : le chômage, l’austérité, la récession et de proposer une autre alternative à cette politique d’abandon et de soumission au patronat, menée par le pouvoir socialiste.

    Maria Maddalena Lanteri

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  • gauche-dry

    Sur le document pour remplir la déclaration de revenus rédigé à l’attention des élus dans le carre du RÉGIME D'IMPOSITION DES INDEMNITÉS DE FONCTION PERÇUES PAR LES ÉLUS LOCAUX, on trouve un conseil : compte tenu du caractère irrévocable de l’option, il est préférable pour les élus locaux incertains du régime d’imposition qui leur sera en définitive le plus favorable, de n’exercer l’option pour l’impôt sur le revenu qu’après la perception de leurs indemnités de fonction.

    Nous serions curieux de connaître le nombre d’élus qui ont opté pour la déclaration de leurs indemnités avec leurs autres revenus en renonçant au prélèvement à la source qui leur est plus favorable. L’un des avantages conséquents accordés aux élus, et pas seulement aux parlementaires, est justement le régime de la « retenue à la source ». Le revenu d’un multi-élu est divisé en autant de parts que de mandats, et chacune est imposée séparément ! Chaque indemnité reste dans les tranches les plus basses, autour de 20%.  Ce n’est bien entendu pas le cas d’un salarié qui fait sa déclaration de revenus sans avoir droit à ce saucissonnage fiscal.

    Nous l’avons compris : la transparence des élus s’arrêtera à la publication du patrimoine que nul n’aura le droit de révéler sous peine de poursuites judiciaires. Les ministres n’auront plus ni à détailler ni à révéler leurs multiples ressources. 

    En outre aucun élu, jusqu’au Président de la république (qui, en son temps, a bénéficié de tous les avantages fiscaux), ne renoncera aux prébendes de notre république bananière.  Ajoutons à cela que le quart de l’indemnité parlementaire d’un député ou d’un sénateur (environ 15 000 euros sur 63 000 euros par an) n’est pas imposable. Pas plus que leur « indemnité représentative de frais de mandat » (environ 6 000 euros par mois). Faites le comptes, environ 87.000€ par an.  Pas question non plus de déclarer comme avantage en nature leur éventuelle voiture de fonction (avec ou sans chauffeur), ce qui serait obligatoire pour n’importe quel salarié.

    Dans ce contexte, on apprend que le gouvernement réfléchit à de nouvelles mesures fiscales visant les salariés dont l’intégration dans les revenus imposables de la part patronale des cotisations mutualistes. Cela dit, ce type de participation concerne le privé et il est rarement cité comme avantage par rapport au public dans le discours de ceux qui gardent pour point de mire le statut des fonctionnaires oubliant que public et privé ont chacun leurs avantages sociaux. De part et d’autre, il ne s’agit de diviser au lieu de défendre les droits de chacun. En stigmatisant les droits des uns on stigmatise les droits des autres en espérant par l’effet papillon conduire au chaos social et à l’ultralibéralisme.

    Un fiscaliste anonyme aurait même suggéré d’imposer tous les propriétaires occupant leurs logements, oubliant qu’ils paient déjà deux taxes, habitation et foncière. A force de vouloir diviser les Français, on en arrive à des aberrations pour ne pas faire une vraie réforme fiscale juste, notamment en revoyant les tranches des gros revenus.

    Comment le Premier ministre justifie la politique fiscale du gouvernement en affirmant qu’il est inspiré par un esprit de justice sociale. Esprit es-tu là ? A-t-on envie de demander car cela paraît surréaliste lorsque l’on prend connaissance des mesures déjà prises et des idées distillées comme indexer les impôts sur l’inflation alors que les salaires ne le sont plus.  

    Hier, François Hollande a expliqué que les premières tranches du barème de l'impôt sur le revenu seront allégées par le système de la décote (déjà utilisé par Bercy) pour éviter que le gel du barème de l'impôt sur le revenu rende imposables les ménages les plus modestes. Il est heureux qu’il n’impose pas davantage ceux qui n’ont rien. Pour les autres, ce sont les classes dites moyennes (en majorité au dessous de la moyenne) qui sont, toutes proportions gardées, mises le plus à contribution. Il a assuré qu'il "n'y aura aucune taxe nouvelle pour le financement de la sécurité sociale. Une pause fiscale est promise en 2014 hormis la hausse de la TVA et le plafonnement du quotient familial. « On est tout près du but. Je m'étais engagé l'an dernier devant vous…Nous y sommes presque » ajoutait-il encore. Grâce à sa politique sociale en faveur des entreprises plutôt que des salariés, il nous promet la croissance, l’inversion de la courbe du chômage, la sortie de crise… mais, pour cela, il faut payer la dette. Quelle dette ? Celle des banquiers et des spéculateurs. C’est comme cela : il faut cracher au bassinet pour que nos entrepreneurs soient plus compétitifs. Ce sont eux qui méritent tous les efforts des salariés et les faveurs du gouvernement. Pour cela, Bercy utilise deux subterfuges fiscaux: la décôte et le crédit d'impôt.

    Après la prestation télévisée de Hollande, du côté de Jean-Luc Mélenchon, la réaction est vive : « François Hollande a tenté de s'en sortir en joueur de bonneteau qu'il est. A coup de promesses et de blabla techniques sur les impôts, il n'a pu camoufler l'augmentation de la TVA et plus généralement la cure d'austérité aggravée qui attend les Français. A l'horizon également des reculs sur les promesses faites à EELV en matière de transition énergétique. Ces derniers se contenteront-ils d'un crédit d'impôt éculé pour la rénovation thermique? » 

    Nous avions un Président « bling bling » des riches et nous voilà avec un président « normal » des patrons. Laurence Parisot (qui n’est plus à la tête du Medef mais très présente sur les chaînes de télévision) va finir par prendre sa carte au P.S. Et les médias ? Rien n’a changé : ceux qui faisaient passer la bonne parole de Sarkozy continuent avec Hollande. Il faut dire que, si le style présidentiel est différent, le discours reste le même. Nous avons au pouvoir la gauche canada-dry avec un goût de tisane. Elle ressemble à la gauche mais il y a de la droite dedans.

    Pidone.

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  • afillon_danseur

    Il n’a plus sa béquille. François Fillon a retrouvé l’usage complet de ses deux jambes et en profite pour doubler Jean-François Copé à droite. Ce dernier n’en revient pas, lui qui n’a jamais cassé trois pattes à un canard. « Nous avons, il y a deux ans, défini une position actée à l'unanimité : pas d'alliance avec le FN, mais dans le même temps on ne fait pas d'eau tiède, on ne fait pas de langue de bois, c'est la force de ce que j'ai appelé une 'droite décomplexée », a commentéà demi-mots  le député-maire de Meaux,

    Malgré la position de son parti, l'ancien premier ministre UMP rejette la stratégie du Front républicain. Il est contre le « ni-ni », entendez ni le FN ni le PS, accusant ces deux parties de sectarisme. Profitant du vendredi 13 comme un jour de chance, il s’est produit sur la scène niçoise  en déclarant au sujet de son clin d’œil au FN : «Eh bien oui, le combat contre le sectarisme passe aussi par le Parti socialiste qui, notamment, doit s'interroger sur ses relations avec l'extrême gauche avant de donner des leçons aux autres ». C’est ce qui s’appelle un coup de billard à trois bandes. Il justifie une alliance possible avec le FN, se montre plus finaud que  Copé et stigmatise l’extrême-gauche en la mettant au même rang que le FN. Il s’inscrit dans la stratégie de Sarkozy qui est celle de la débauche des politiciens de tous bords.

    Ainsi celui qui jadis refusait toute alliance avec le FN a trouvé une raison cynique et hypocrite de l’envisager  d’abord pour les Municipales en s’adressant aux électeurs et aux candidats non sectaires du FN. Au deuxième tour, il propose de facto que les votes des électeurs de l’UMP aillent sur des candidats du FN lorsqu’ils sont moins sectaires que ceux du Parti socialiste. Il instaure un examen de non sectarisme et se pose en chantre de l’ouverture. Eh oui ! Fillon a bien retrouvé l’usage de ses jambes et nous fait des entrechats politiques pour amorcer une grande pirouette.

    Depuis que Copé lia son sort à Sarkozy avec le rôle de coryphée prêt à rejoindre le chœur des Sarkozistes, ce dernier, en maître de ballet, veut faire danser la mort du cygne à son premier ministre qui jouait le danseur-étoile et veut devenir chorégraphe. Tous les trois se retrouveront aux primaires de l’UMP pour les prochaines élections présidentielles. Ce sera une dance du balai… A moins que d’ici-là, un bon coup de balai  les envoie valser.

    Ballerinu

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