• drapeau_etasunien

    Une surprenante parution au JO de l'union Européenne du 14 Décembre, s'octroie le droit de rétablir la peine capitale pour de présumés "terroristes" qui auraient de plus l'idée d'inciter à des émeutes ou à des insurrections.

    Le partenariat Transatlantique est en train de se mettre en place, personne ne sait de quoi il s'agit et tout le monde s'inquiète. De nombreux aspects de nos vies quotidiennes seront affectés par ce fameux grand marché. Qu'il s'agisse de notre alimentation avec les OGM, de nos semences ou encore de notre énergie avec les autorisations que vient de consentir la Commission Européenne, pour les explorations et exploitations de gaz de schistes, contrairement aux recommandations du Parlement Européen lui même, ou encore de justice arbitrale qui n'est rien d'autre que la privatisation de la justice , la rendant ainsi totalement dépendante des lobbies ( nous avons l’affaire Tapie pour exemple).

    Pour mettre en place ce grand marché ultralibéral, voudrait-on prévoir une répression féroce des troubles sociaux qu’il risque d’engendrer ? Avec la force contraignante de la Charte, ce sont des sources multiples, auxquelles s'est référé cet instrument nouveau, qui vont devenir, pour le juge européen, comme pour le juge national, l'objet d'applications, d'interprétations ou de sanctions. Il faut bien lire les annexes de la charte dont certaines, noyées au milieu de grands principes, sont inquiétantes.

    Dans le silence médiatique, l’Union européenne autorise à donner légalement la mort dans certains cas qui n’ont rien à voir avec l’euthanasie. Elle ne rétablit la peine de mort pour les pédophiles ou les crimes de sang, ceux là resteront exemptés de peine capitale ; elle la rétablit pour « réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.» La contestation sociale peut devenir un crime.

    On imagine l’application de cette décision en Turquie où Erdogan voit tous ses opposants comme des terroristes. La Turquie n’est pas encore dans l’union européenne mais cette autorisation à tuer n’est certainement pas un obstacle à son entrée dans l’UE. En France le Front de gauche et les gauchistes sont désignés par la droite et les Solfériniens comme des mouvements extrémistes. Peut-être que demain ils seront stigmatisés comme des terroristes révolutionnaires. Souvenons-nous que toutes les dictatures se sont installées en stigmatisant des ennemis de l’intérieur et en inventant des risques d’insurrection.

    Cette autorisation à tuer est faite en violation totale de la plupart des lois des pays européens dont la France.  Depuis 2007,  l'influence américaine s'est considérablement accrue sur les résolutions européennes  et en particulier une certaine résolution du 25 Avril 2007, antérieure donc à la parution des modifications rétablissant la peine capitale. N’oublions pas que la peine de mort existe encore aux Etats-Unis.


    La résolution du Parlement européen du 25 avril 2007 sur les relations transatlantiques commence ainsi…

    Le Parlement européen,

    — vu ses résolutions antérieures sur les relations transatlantiques, notamment ses deux résolutions du 1er juin 2006 sur l'amélioration des relations entre l'Union européenne et les États-Unis dans le cadre d'un accord de partenariat transatlantique et sur les relations économiques transatlantiques UE/États-Unis ,
    — vu la déclaration UE/États-Unis du 26 juin 2004 sur la lutte contre le terrorisme et la déclaration du 20 juin 2005 sur le renforcement de la coopération concernant la non-prolifération et la lutte contre le terrorisme…

    Ensuite cette résolution  concerne à peu près tout.
    - la politique étrangère européenne et en particulier le proche Orient et bien sûr l'Iran, la Syrie n'était pas encore à l'ordre du jour en 2007.
    - les visas
    - la gouvernance économique mondiale
    - les services financiers et les mesures de régulation de circulation des capitaux "non contraignantes".
    - le rôle très particulier de l'Allemagne dans l'économie et le commerce de ce nouvel ensemble
    - l'environnement
    - l'énergie
    - la propriété intellectuelle et la réforme des brevets

    Un article en est d’autant plus alarmant, c’est l’article 35 qui souligne que seule la participation plus large à tous les niveaux du Congrès des États-Unis, du Parlement européen permettra réellement de renforcer l'ensemble du processus et que les échanges interparlementaires existants devraient être graduellement transformés en une "assemblée transatlantique" de fait.

    Le  terme "d'échanges interparlementaires existants" concerne  nos parlements nationaux, donc nos démocraties. Déjà les parlements nationaux ne sont plus consultés. Ils ne l'ont pas été sur l'Union Bancaire Européenne et sur le rôle de la BCE (Banque Centrale Européenne) qui devient de plus en antidémocratique, vu le niveau de pouvoir qui vient de lui être concédé par des technocrates soumis aux lobbies .Les Parlements ne le seront pas plus sur le reste jusqu'au jour ou les nécessités budgétaires feront prendre conscience de leur inutilité … Ils ne sont déjà plus consultés et les budgets nationaux mis  sous tutelle de la commission européenne.

    Il ne reste plus qu’à revenir à la peine de mort. Ce sera possible en cas d’émeute ou d’insurrection mais aussi en tant de guerre.

    Dans le titre I - Dignité de la charte européenne , on relève…

    Les dispositions de l'article 2 de la Charte correspondent à celles des articles précités de la CEDH et du protocole additionnel. Elles en ont le même sens et la même portée, conformément à l'article 52, paragraphe 3, de la Charte. Ainsi, les définitions «négatives» qui figurent dans la CEDH doivent être considérées comme figurant également dans la Charte:

    a)    l'article 2, paragraphe 2, de la CEDH:

    b)   «La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire:
    a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale;
    b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue;

    c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.

    L'article 2 du protocole no 6 annexé à la CEDH: «Un État peut prévoir dans sa législation la peine de mort pour des actes commis en temps de guerre ou de danger imminent de guerre; une telle peine ne sera appliquée que dans les cas prévus par cette législation et conformément à ses dispositions ...».

    Voilà l’union européenne que l’on construit dans le secret pour garantir la politique libérale commune contre les peuples en cas de crise sociale grave. A l’Europe de la Finance, s’ajoute celle de la répression féroce pouvant aller jusqu’au rétablissement de la peine de mort et l’usage des armes en dehors de la légitime défense. Qu’adviendra-t-il de nos droits fondamentaux si la Charte permet à la CJUE ( Cour de justice de l’Unions Européenne) d'agir d'une manière similaire à la Cour Suprême américaine, en définissant un standard fédéral à l'aune duquel l'ensemble des règles nationales peuvent être contrôlées et éventuellement écartées.

    Pidone

    Adresses de documents à consulter ci-dessous :

    - EXPLICATIONS (*) RELATIVES À LA CHARTE DES DROITS FONDAMENTAUX (2007/C 303/02)

    http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2007:303:FULL:FR:PDF

    - Résolution du parlement européen de 2007 :

    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P6-TA-2007-0155&language=FR

    - Charte européenne initiale des droits fondamentaux sans les annexes.

    http://www.europarl.europa.eu/charter/pdf/text_fr.pdf

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  • Pour faire suite au rapport Gallois (2012), Hollande a mis en place du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui devrait apporter aux entreprises 20 milliards d'euros par an, en année pleine. Le Medef réclame une baisse de 116 milliards de l’ensemble des impôts que les entreprises supporteraient. L’artillerie lourde de la propagande libérale a préparé le terrain. Seules les entreprises peuvent sortir la France de la crise alors que les services publics sont des charges devenues insupportables supportées par le secteur privé. Il faut donc réduire le secteur public et libéraliser toujours davantage le secteur privé par la remise en cause du droit du travail, une plus grande facilité pour licencier et restructurer, supprimer les normes et réglementations des marchés…etc. Le Pacte de responsabilité annoncé le 14 janvier 2014 par François Hollande se présente comme le dernier avatar de ces politiques antisociales au bénéfice de ceux qui sont à l’origine des crises financières et qui veulent continuer à s’enrichir au détriment du plus grand nombre. Des économistes atterrés donnent leur avis éclairé dans un rapport que nous vous soumettons pour bien comprendre les enjeux et la raison de la marche de protestation prévue le 12 avril prochain à Paris.

    Un pacte irresponsable, 05 Mars 2014 - 23:25 par Anne Eydoux, Antoine Math, Henri Sterdyniak

    Introduction: En France, où les cotisations sociales sont la source du financement de la protection sociale, le débat sur la lourdeur des “charges” sociales pesant sur les entreprises est récurrent. Les arguments les plus fréquemment avancés sont d'une part que le coût du travail trop élevé, notamment au voisinage du Smic, dissuaderait les employeurs d'embaucher une main-d'œuvre non qualifiée devenue trop chère, et d'autre part que ce coût du travail constituerait un désavantage compétitif qui mettrait les entreprises françaises en difficulté dans la concurrence mondiale. Dans une situation où la dévaluation monétaire est devenue impossible dans les pays de la zone euro, la baisse du coût du travail est ainsi envisagée comme une modalité de dévaluation interne, à même de stimuler la compétitivité et l'emploi sans agir directement sur les salaires et même selon certains sans nuire au pouvoir d’achat des salariés.

    Sur le long terme, en France comme dans d'autres pays d'Europe, les entreprises ont de fait obtenu d’importantes réductions des « charges » tant sociales (cotisations) que fiscales (impôts sur les sociétés)… la suite ci-dessous.

    Note pacte de responsabilité, un pacte irresponsable

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  •   Construisons la vraie gauche

     

    Manca alternativa/Ensemble et le Parti de gauche se sont réunis, ce jeudi 3 mars à Ajaccio, pour analyser les résultats des élections municipales et en tirer les premiers enseignements. Ces élections ont été une catastrophe rarement atteinte pour la gauche. De nombreuses villes passent à droite dont Ajaccio et Bastia. Quelques-unes tombent dans l’escarcelle du parti de la haine et du racisme. L’abstention atteint un niveau sans précédent sous la cinquième république, soit 38,50%. Si on ajoute environ 15% de non-inscrits sur les listes électorales, cela veut dire que plus de la moitié des Français en âge de voter a  refusé de s’exprimer. C’est inquiétant pour le devenir de la démocratie dans le pays et cela pose le problème de la légitimité des nouveaux élus, dans de nombreuses villes en particulier dans les grandes où l’abstention dépasse les 50%. Exemple de Marseille.

    Le Front de gauche n’échappe pas à la tourmente, même s’il parvient à limiter la casse. Les raisons de la défaite électorale sont connues ou méritent d’être explicitées.

    La politique d’austérité au ban des accusés

    La politique d’austérité menée par François Hollande et son gouvernement a été durement sanctionnée.  Une politique contraire aux intérêts de la grande majorité des Français, soumise aux diktats de la Troïka et des marchés financiers. Elle tourne le dos aux vraies valeurs de la gauche et aux engagements pris par le candidat socialiste pendant la campagne des présidentielles. Le changement de gouvernement et la nomination de Manuel Valls, comme premier ministre, n’est pas faite pour nous rassurer. Il est clair que le cap n’a pas été mis à gauche.

    D’autres raisons peuvent être évoquées, notamment la stratégie à géométrie variable que certains au Front de gauche ont cru devoir développer. Cette stratégie a brouillé le message et éloigné vraisemblablement de nombreux électeurs qui avaient contribué à créer la dynamique des présidentielles. On ne peut pas critiquer la politique gouvernementale au plan national et s’allier au plan local avec des représentants du Parti socialiste ou de ses alliés. Résultat : le Front de gauche a manqué de lisibilité et de crédibilité et n’a profité aucunement de la perte de confiance des gouvernants.

    L’unité dans la diversité

    Doit-on pour autant se résigner – d’aucuns le souhaiteraient et l’encourageraient -  et rentrer dans le rang ou encore renoncer à la lutte pour de vrais changements ? Pour le Parti de gauche et Manca alternativa/Ensemble, il n’en est nullement question. L’heure est au sursaut, à la remobilisation. Il faut regagner la confiance de ces millions de Français qui ont rejoint le camp des abstentionnistes ou qui se sont égarés dans les bras de la famille des Le Pen. Le premier objectif à court terme, c’est de ressouder le Front de gauche qui a été malmené au cours de la dernière période, tout en veillant à respecter l’ensemble de ses composantes. Il ne saurait y avoir en son sein un quelconque élément hégémonique. L’unité dans la diversité doit être la règle absolue. Les deux organisations proposent donc au Parti communiste en Corse de se rencontrer rapidement et de surmonter les divergences qui peuvent encore exister. Plusieurs échéances seront des opportunités à saisir : la marche contre l’austérité du 12 avril, à Paris et les élections européennes du 25 mai ainsi que les cantonales et territoriales qui arriveront dans la foulée.

                              Ajaccio le 4 avril 2014

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  • Marche du 12 avril 

     

    Maintenant, ça suffit ! Marchons contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses

     

    Nous n’en pouvons plus de voir la droite et l’extrême-droite battre le pavé avec leurs cortèges de haine de l’autre, d’intolérance, de racisme, de sexisme, d’homophobie et d’intégrisme.

    En France, comme dans toute l’Europe, la rigueur budgétaire et l’austérité imposées par la Commission européenne, François Hollande et le gouvernement pour satisfaire les marchés financiers nourrissent ce climat malsain. Les conséquences sont là : services publics démantelés, acquis sociaux mis à mal… Le chômage monte, la précarité s’étend, les jeunes galèrent, les salaires et les retraites sont en berne. Les inégalités se creusent tandis que les grandes entreprises versent aux actionnaires des dividendes insolents. Partout ces politiques provoquent indignations, colères et désespoirs. Elles nous révoltent.

    Elles s’accompagnent du recul général des droits : à l’éducation, à l’emploi, à un revenu correct, à la santé, à un logement stable et décent.. Les inégalités d’emploi et de rémunération attaquent plus durement les droits des femmes et des migrant-e-s. La répression s’abat sur les sans papiers, les roms, les plus précaires, et celles et ceux qui les défendent. Alors que des choix politiques résolument à gauche devraient s’imposer face à la crise, les renoncements du gouvernement devant les exigences du Medef et de la droite en matière sociale, environnementale, familiale, et sur le droit de vote des étrangers… scandalisent.

    Avec l’assentiment enthousiaste du Medef, le président de la République veut désormais faire du « pacte de responsabilité » le cœur de sa politique. Au patronat, il octroie 35 milliards d’allègement de cotisations. Qui peut croire que ce nouveau cadeau permettra de lutter contre le chômage ? Devant un Medef qui refuse de s’engager sur des créations d’emplois, le gouvernement Ayrault s’engage, lui, à réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’euros. Dans la ligne de mire, la sécurité sociale et les services publics. Mais ce sont aussi les collectivités territoriales asphyxiées, les associations étouffées, la culture sacrifiée. Ce n’est décidément pas cela que nous voulions, nous qui, par millions, avons contribué à chasser Sarkozy.

    Personnalités morales, acteurs et actrices du monde de la culture et des arts, du monde du sport, responsables syndicaux, associatifs, politiques, nous sommes divers par nos engagements. Mais ensemble, nous voulons construire une dynamique pour une alternative sociale, démocratique, écologique et féministe, fondée sur la solidarité. Nous appelons le samedi 12 avril à Paris à une marche nationale d’espoir à gauche, contre l’extrême droite, pour l’abandon du « pacte de responsabilité », pour une juste distribution des richesses. Cette marche ne restera pas sans lendemain.

    Voir la suite et signer une pétition en cliquant ICI.

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  • Que peut-il se cacher derrière le couac entre Arnaud Montebourg et Laurent Fabius pour l’attribution du portefeuille du commerce extérieur ? Pour quelle raison, Fabius a-t-il vu ce portefeuille entrer dans le champ de ses attributions ? Auparavant l'entourage d'Arnaud Montebourg avait assuré que ce domaine relèverait du portefeuille du nouveau ministre de l'Economie car  le commerce extérieur était habituellement de la compétence de Bercy et ce rattachement au Quai d'Orsay est une première sous la Ve République. "Les décrets d'attribution des compétences des ministres sont en cours de rédaction et c'est très délicat car des pans de Bercy vont passer sous le contrôle du Quai d'Orsay", a précisé un autre responsable du ministère.

    On peut penser que François Hollande n’a pas voulu confier la ratification du projet de grand marché transatlantique à Arnaud Montebourg car il s’est engagé avec Barak Obama à ce que les choses aillent vite. Ce n’est donc pas l’homme à la marinière qui a défendu la production française et même agité la nationalisation dans l’affaire Mittal le mieux placé.

    Un remaniement d'accord, mais pour quoi faire ? Invité mercredi de l'émission « Questions d'info », sur LCP, en partenariat avec Le Monde, FranceInfo et l'AFP, Pascal Lamy n'y va pas par quatre chemins. Il plaide pour l'audace, la transgression. « Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes, mais je pense qu'à ce niveau de chômage il faut aller vers davantage de flexibilité, et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au smic », a-t-il lancé. C’est un nouveau bouchon d’essai pour que l’idée fasse son chemin. Le dumping social a ses propagandistes chez les socio-démocrates. L'ancien directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), est un proche de Jacques Delors. Auteur de Quand la France s'éveillera (Odile Jacob) il presse François Hollande, qu'il connaît bien, d'engager sans tarder une pédagogie de la mondialisation. « Les Français ont besoin d'un récit de la France dans le monde » a-t-il ajouté. Encore un technocrate qui dit savoir ce dont ont besoin les Français. Ils auraient besoin qu’on leur raconte la mondialisation comme un comte de fées. Cela s’appelle du storytelling chez les américanophiles et de la propagande en politique, pour prendre un mot français plus familier.

    Nous ne doutons pas que François Hollande se soit livré à des calculs stratégiques pour instrumentaliser une défaite électorale et arriver à ses fins. On peut même se demander si ce nouveau gouvernement n’a pas déjà sa mort programmée avec, au bout, une dissolution de l’assemblée nationale et  la formation d’un autre gouvernement éventuellement de cohabitation qui poursuivra la même politique libérale. L’impopularité de cette politique et les affaires politico-financières pourraient assurer à Hollande une réélection, après qu’il se soit débarrassé par la même occasion de son concurrent Manuel Valls… A moins que ce dernier se montre plus coriace qu’il ne l’est déjà ? Ainsi le président de la république dans sa tour d’ivoire n’assumerait pas les mesures antisociales futures (bien qu’il les approuve), tout en ayant préparé le terrain au libéralisme par la signature d’un accord entre l’Union européenne et les Etats-Unis sur la mise en place du grand marché transatlantique.

    François Hollande aime le machiavélisme, l’art d'apprendre à se maintenir au pouvoir dans une situation ouverte à tous les retournements. Il a brouillé les marqueurs de la vie politique. Il est l’artisan de l’affaiblissement des forces de gauche pour asseoir une bipolarisation et une alternance des libéraux au pouvoir. Son nouveau gouvernement n’est sans doute qu’une étape car, nul ne doute, qu’il a déjà le regard tourné vers 2017. En Allemagne, on assiste déjà à une cohabitation entre la droite et les socio-démocrates. On ne peut pas parler de forces de gauche avec les Travaillistes en Grande-Bretagne et les démocrates aux Etats-Unis. On ne peut plus en parler avec François Hollande et les Solfériniens. Voilà le modèle de bipolarisation envisagé et qui dispose de relais au sein de la presse écrite et audiovisuelle, les mêmes que ceux de la droite.  

    Si François Hollande a lu tout ce qu’a écrit Machiavel, il doit savoir qu’il a écrit : « Je pense qu’il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère du peuple, et être du peuple pour bien connaître les princes. » Le peuple a eu le temps d’apprendre à le connaître. Ses calculs politiciens ne changeront pas sa petite histoire personnelle car il n’a pris aucune décision susceptible de le faire entrer dans l’Histoire de France. Jean Jaurès, Maurice Thorez, Léon Blum et d’autres grands hommes de gauche ont dû se retourner dans leurs tombes au lendemain des Présidentielles de 2012.

    U barbutu

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  •                             L'association Per a Pace organise deux manifestations Pour la Paix                                                             

    Lundi 7 avril 2014

    à partir de 21h00 - CCAS Marinca Porticcio (Salle du Bar)

    et Mardi 8 avril 2014

    à partir de 18h30 – AGHJA Ajaccio

    A l'initiative de Per a Pace deux manifestations publiques auront lieu en Corse, autour de deux films documentaires sur Thomas Sankara : « Thomas Sankara, la révolution assassinée » de Tristan Goasguern et Yann Manuguerra (37’), et « Sankara dans mes Rimes » de Jean Camille Baoui Ziba (19’).

    Les débats qui suivront seront animés par Bruno Jaffré, écrivain et biographe de Thomas Sankara, qui présentera à cette occasion ses ouvrages sur le Président du Burkina Faso, assassiné en 1987 et la révolution burkinabé.

    Bruno Jaffré est également l’animateur du collectif qui a lancé l’appel « Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique » qui à ce jour a reçu plus de 13500 signatures. Pour que la vérité soit rétablie sur l’assassinat de ce personnage historique de premier plan. « … un devoir pour la communauté internationale, un droit pour la famille Sankara, une exigence pour la jeunesse d’Afrique, une nécessité pour l’avenir de ce continent qui ne saurait se construire avec une histoire amputée de la vérité sur un des épisodes majeurs de la fin du 20eme siècle. »

    Une belle projection et un très bon débat en perspective pour faire avancer l'idée qu'un autre Monde est possible et participer à la nécessaire justice et vérité sur l'assassinat de Thomas Sankara parce que "l'arbre de la paix s'arrose avec une eau de justice".

    L’association Per a Pace a participé depuis 2005 à de nombreuses actions au Burkina Faso, au travers de séjours solidaires, avec un investissement sur l’eau et la construction de 5 forages, une adduction d’eau dans une école ; dans le domaine de l’éducation avec la construction et l’électrification d’études du soir pour les enfants ; dans le domaine de la santé et la lutte contre le paludisme avec l’achat, à aujourd’hui, de plus de 500 moustiquaires ; auprès des femmes en les aidant dans leur travail et en renforçant les coopératives ; dans le domaine culturel en participant à des échanges et correspondances ; au quotidien en faisant connaître le pays des hommes intègres.

    Ajaccio le 2 avril 2014

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  • Nous avons pris connaissance du résultat du casting qui forme le gouvernement Valls/Hollande. Pas de surprise majeure puisque les noms des recalés et des deux nouveaux ministres circulés depuis plusieurs jours. Le remaniement lui-même n’est pas une surprise et a sans doute été décidé dès le lendemain du premier tour des élections municipales sinon avant. Deux ministres dits « de l’aile gauche du PS » sont restés avec des promotions dans des postes où se joue l’adhésion de l’électorat de gauche puisqu’ils touchent au chômage et à l’éducation nationale. Par contre les ministères les plus importants dans la poursuite de la politique déjà menée par Jean-Marc Ayrault ont été verrouillés : les Finances et l’écologie. Aux Finances, on trouve le libéral Michel Sapin et à l’écologie l’ex-compagne de François Hollande, mère de ses enfants. On constate que Valérie Triervellers n’est plus un obstacle au retour politique national de Ségolène Royal. On se croirait à la cour des Médicis sans les assassinats. En ce qui concerne le Ministère de l’Intérieur, il a été récupéré par un homme fidèle, discret et peu bavard. Manuel Valls n’a pas réussi à imposer un de ses amis. Hollande n’est pas un naïf et il connaît l’importance de ce ministère régalien. Nous avons donc un gouvernement équilibré entre Manuel Valls et François Hollande avec des otages de l’aile gauche du PS.

    Selon la presse, François Hollande aurait demandé au Premier Ministre et aux ministres d’être en empathie avec leurs administrés. On se demande qui va en pâtir ? On sait que François Hollande a son propre langage. Le changement maintenant ne signifie pas une rupture avec le passé mais un changement de style. Un président normal semble être un président comme les autres avec ses intrigues amoureuses. L’ennemi de la Finance est l’ami du patronat…. Etc. Il va falloir éditer un lexique.

    On ne va toutefois pas se joindre au Hollande bashing[1] des ténors de l’UMP et du FN. Toutefois si nous restons méfiants c’est en nous souvenant d’une citation de Montesquieu : « Dans l'amour, la tromperie va presque toujours plus loin que la méfiance ». C’est valable aussi pour la politique menée par François Hollande car, jusque-là, il n’a pas démontré sa fidélité aux idéaux de gauche. Bien au contraire !

    Mancinu



    [1] Le bashing est un néologisme d'origine anglophone utilisé pour décrire le « jeu » ou la forme de défoulement qui consiste à dénigrer collectivement un sujet ou une personne. Lorsque le bashing se déroule sur la place publique, il s'apparente parfois à un « lynchage médiatique. Ce mot est à la mode chez les journalistes et les hommes politiques. Récemment Jean-Claude Gaudin déclarait « le Marseille bashing, je n'aime pas ça ! ».

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