• Il n'est plus possible d'espérer une réforme de l'Union européenne 

     

    Thomas Coutrot est économiste et membre des Economistes atterrés. Dimanche 15 mai, il a participé à un débat sur l'Europe et ses institutions, sur la place de la République, à Paris, dans le cadre des "nuits debout". Ses analyses rejoignent celles en cours de discussion au sein de Manca alternativa. Pour lui, il est désormais impossible de changer de l'intérieur l'Europe, dominée par les marchés financiers et la Troïka. Cette Europe qui contraint tous les pays membres à de sévères politiques d'austérité et empêche toute expression démocratique et toute recherche de voies originales de développement économique et social.

    Thomas Coutrot pense qu'il est possible de construire une autre Europe, plus petite, dans un premier temps, une Europe du Sud, sur la base de rapports de coopération et non de subordination.

    Nous publions une video parue dans le journal l'Humanité du 17 mai.

    http://www.humanite.fr/videos/thomas-coutrot-ne-peut-plus-esperer-la-reforme-de-lunion-europeenne-607124

     

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  • La politique du moins pirePas de miracle ! L’arithmétique parlementaire s’est vérifiée. Seulement 146 députés ont voté la motion de censure déposée par la Droite. Il faut reconnaître que cette Droite n’invite guère à les suivre. Les intentions de ses candidats aux élections présidentielles ont servi d’arguments au Président du groupe socialiste et à Manuel Valls. Comme le dit le proverbe : « Au royaume des aveugles les borgnes sont rois ».

    Nous avons eu l’épisode de la tentative de dépôt d’une motion des gauches. Il n’aurait manqué que deux voix. De toute façon, cette motion n’aurait servi à rien, puisque la Droite ne l’aurait plus votée que les frondeurs n’ont pas voté la motion de droite. Nous avons donc assisté à une mascarade parlementaire de plus, exacerbée par le recours au 49.3.

    La politique du moins pireNous sommes dans un jeu politicien. Le sort de cette loi va se jouer dans la rue. Nous savons qu’il ne faut rien attendre de nos députés et de nos sénateurs qui sont toutes et tous dans des calculs électoraux. La partition sera toujours la même et prépare une nouvelle alternance libérale. Du côté du pouvoir en place, Manuel Valls réclame une clarification  au Parti-socialiste. Pour lui, les frondeurs ne doivent plus mettre en cause la conception qu’il a de la social-démocratie à la française. On sent bien qu’il souhaite se débarrasser de la fronde pour s’ouvrir une possibilité d’alliance avec les centristes. De son côté, François Hollande sera plus enclin au statu quo pour ne pas compromettre sa candidature en 2017. Il ne voit sans doute pas d’un bon œil l’émiettement du parti socialiste avec la constitution d’un nouveau parti qui le priverait de caution de gauche. Hamon va peut-être y aller ? Montebourg attend à l’orée du bois. Quant à Emmanuel Macron, tout laisse à penser qu’il ne va pas tarder à prendre du large pour se mettre officiellement en marche vers les Présidentielles et chercher des alliances à droite. On parle de pacte politique entre lui et Hollande. Si c’est le cas, on sait que, dans ce genre de pacte, il y en a toujours un qui se fait avoir au bon moment, celui des Présidentielles.

    Avec leur politique libérale et droitière, Hollande et Valls ont déplacé le marqueur à Droite. Les programmes présidentiels, annoncés par Sarkozy, Juppé, Fillon, Le Maire et le reste, ne font que surenchérir sur la fameuse philosophie de la loi Travail. Ils sont tous aussi réactionnaires les uns que les autres, sinon plus. La Droite assume, ouvertement et avec une arrogance plus grande que jamais,  une politique toujours plus antisociale.  En le dénonçant, les socialistes légitimistes pensent se situer toujours à gauche auprès de l’électorat de gauche.  On croirait entendre une anaphore, figure de rhétorique préférée de François Hollande. Etre de gauche, c’est être au parti socialiste. Etre de gauche, c’est renier le socialisme devenu trop archaïque. Etre de gauche c’est avoir un discours moderniste pour imposer une politique réactionnaire mais supportable au regard de celle promise par la Droite. Etre de gauche, c’est utiliser  démocratiquement l’article 49.3 pour faire passer des lois rejetées par tous. Etre de gauche, c’est accepter la précarité au nom de la croissance économique. Etre de gauche, c’est se montrer progressiste sans l’être. Voilà, la philosophie des Hollande, Valls, Macron, El Khomri, Cambadélis, Le Guen, Le Foll…ect.

    Valls voudrait mettre fin à la confrontation entre patrons et salariés. Il semble oublier que toutes les avancées sociales ont été arrachées dans la confrontation. Rien n’a été obtenu dans la concertation sans lutte sociale.  Ce sont les avancées sociales qu’il fait régresser au nom de la concorde sociale. Ce sont des victoires syndicales dont il veut annuler les effets. Lui et Hollande ont un mot-clé : compromis. Lorsque l'on écoute le discours de Pierre Gattaz, peut-on croire à des compromis entre gens de bonne volonté ? Valls y croit-il lui-même ? On peut en douter.

    Hollande et Valls ont ouvert des brèches dans les acquis sociaux et, avec la loi Travail, ils font du Code du travail un recueil de lois facultatives. Chaque patron pourra imposer de nouvelles normes. Avec les nouvelles conditions des licenciements économiques, le patronat tiendra le manche pour pratiquer le chantage au chômage. Par exemple, dés que l’entreprise aura un problème de trésorerie, le spectre du chômage économique planera sur les salariés. 

    L’argumentation de Valls contre la motion de censure servira aussi pour la campagne présidentielle. Nous l’avons déjà entendue dans la bouche de deux frondeurs. Après le dépôt de la motion de censure par la Droite, Benoit Hamon a déclaré : « La motion de censure de la droite, il faut imaginer que vous avez beau être en désaccord avec Manuel Valls, préférer à Manuel Valls Nicolas Sarkozy qui propose de supprimer 600.000 ou 300.000 fonctionnaires tous les cinq ans, cela dépend des candidats de droite, de supprimer l'ISF, de porter la retraite à 65 ans, c'est un peu compliqué de préférer ce projet-là à celui du gouvernement ». Sur Europe 1, son collègue Christian Paul était allé dans le même sens : « Quand je regarde les programmes de la droite, d'Alain Juppé ou de François Fillon, notamment en matière de droit du travail ou de réduction de la fonction publique, je n'ai pas très envie, je n'ai même pas envie du tout, au fond, de joindre ma voix à (celles) de députés qui veulent supprimer des centaines de milliers d'agents publics, qui veulent profiter de la brèche que constitue la loi El Khomri pour faire davantage s'ils viennent aux responsabilités … Il y a un moment où l'arithmétique fait loi. Il n'y a pas, me semble-t-il, 289 députés qui soient prêts à voter ensemble ».

    Ces deux frondeurs ont signé le projet de dépôt d’une motion de gauche. Une motion de gauche jointe à la motion de droite aurait-elle renversé le gouvernement ? On sait que non, puisqu’il aurait fallu que tous les députés de Droite votent aussi la motion de gauche. Ce n’était qu’une démarche symbolique. On a le droit de penser que quelques députés socialistes maintiennent une sensibilité de gauche pour rassurer l’électorat. La tentative de motion de censure des gauches n’aura été qu’une gesticulation parlementaire. Aucune fronde ne fait bouger les lignes dans le gouvernement. Valls rejette toute contestation à sa gauche, qu’il qualifie de confortable et abstraite. Cette attitude est celle d’un homme de Droite, si un doute pouvait encore exister dans les esprits.

    La politique du moins pireHollande a-t-il encore une aile gauche ? Le Premier Mai dernier, en marge des milliers de manifestants, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, honorait la mémoire de Léon Blum et du Front populaire. Il osait un parallèle historique affligeant entre les lois sociales de 1936 et la loi Travail de 2016. Il souhaitait à Hollande la victoire du Front populaire. Quelle insulte aux travailleurs qui avaient conquis en 1936 les 40 heures, les congés payés et les délégués du personnel ! Quel mépris pour celles et ceux qui défendent aujourd’hui, par des grèves et dans la rue,  ce qui a été obtenu par des grèves et dans la rue ! Ce pou repu a eu le culot d'écrire un livre intitulé "A gauche, les valeurs décident de tout".

    L’opération  politicienne de Valls et Hollande était gagnée d’avance. Elle a réussi sa première étape et  ne tient pas compte du mécontentement populaire. Un président élu sur le mensonge applique, à coups de 49.3,  le programme d’un Manuel Valls qui était bon dernier aux primaires socialistes avec 5% des voix. La Droite et le Front national leur servent d’épouvantails pour espérer gagner les prochaines présidentielles.

    La loi est adoptée par l’Assemblée nationale sans débat sur le fond et va aller devant le Sénat. C’est la deuxième étape plus difficile. Toutefois, la loi reviendra devant l’assemblée et, à coup de 49.3, sera adoptée définitivement. Valls et Hollande pensent certainement avoir gagné la bataille politique mais ils n’ont pas gagné la guerre sociale. On ne muselle pas l’électorat de gauche et tous les syndicats comme ils l’ont fait pour les élus socialistes. Chacun d’eux devra rendre des comptes devant les électeurs.

    On a le sentiment que les libéraux de tous bords (y compris Valls et Hollande) prennent les élections présidentielles comme une commission nationale chargée d’examiner les appels d’offres politiques et de choisir le bénéficiaire d’un marché libéral pour cinq ans. Valls et Hollande s’annoncent comme la meilleure offre en matière de coût social. En terme administratif, l’offre retenue devrait être celle du « moins disant », celui donc qui soumet le devis le moins socialement coûteux pour une même prestation. Le marché libéral est un marché de dupe car ce sont toujours les mêmes qui bénéficient du marché et ce sont toujours les mêmes à qui ça coûte des acquis sociaux.

    La politique du moins pireLe pouvoir socialiste, comme celui de la Droite, a cru pouvoir mener une politique sans tenir compte de l’opinion publique. Ils pensent tous faire l’opinion grâce à leurs chiens de garde. Pourquoi en tiendraient-ils compte ?  Depuis quatre ans, on nous serine qu’il faut faire des efforts et des concessions pour sortir de la crise. Maintenant, à un an des élections, la loi Travail vient solder chèrement le coût social accompagné par un discours d’autosatisfaction. Il paraît que « ça va mieux » et que la croissance s’annonce. L’article 49.3 est utilisé pour le bien de tous et fait partie du dialogue social. Ne vous plaignez pas ! Il y a pire : Copé veut gouverner par ordonnances. La droite veut revenir à 39 Heures, supprimer l’ISF, supprimer des centaines de postes de fonctionnaires, rendre obligatoires les indemnités forfaitaires des Prud’hommes, donner l’initiative des accords d’entreprises aux patrons, plafonner le RSA… etc. Quelle aubaine pour faire accepter la loi Travail et espérer qu’elle sera vite digérée ! Les nouvelles promesses électorales serviront de pansement gastrique.

    Contrairement à ce qu’il veut faire croire, Hollande a vite abandonné par cynisme ce qui est le fondement de la gauche, l’idée de la lutte et du changement de l’ordre social. Le changement ne fut qu’une promesse électorale. Il a tenu le cap libéral. Il ne s’est pas mis en mouvement, il a suivi le mouvement. Il a méprisé une grande partie de ses électeurs. Il a méprisé sa majorité au parlement et donne des idées à la Droite pour aller plus loin dans le régime présidentiel. Pour neutraliser Valls, il a propulsé Emmanuel Macron au gouvernement.. Ce dernier   rêve du retour à la royauté car, selon lui, c’est ce que souhaitent les Français chez qui l’exécution de Louis XVI aurait laissé un vide.  

    Jusqu'où iront-ils si le peuple ne les arrête pas ? Cette constitution de la Cinquième république contient les outils juridiques qui permettent tous les coups de force contre la démocratie. La lutte contre le terrorisme justifie des lois de plus en plus liberticides et fait vivre les Français en état d’urgence. Nous sommes entraînés dans une fuite en avant.

    Les élections sont les seules occasions de sanctionner l’autoritarisme, l’arrogance et le mépris. C’est l’occasion aussi de ne pas tomber dans le piège du vote FN au premier tour pour se jeter dans celui du vote utile au second tour. Pourquoi laisser  l’alternance libérale nous conduire à une soumission toujours plus pesante ? Pourquoi choisir de rester dans le moins pire pour éviter le pire ?

    Hollande et Valls veulent faire croire qu’ils sont la seule alternative de gauche. Ils ne sont qu’une alternance de centre-droit. Voter pour un candidat de gauche qui s’engage à faire une réforme constitutionnelle et à redonner la parole au peuple est devenu une urgence démocratique et républicaine. Ce n’est pas la Droite qui améliorera la situation sociale. Ce n’est pas l’extrême-droite qui mettra fin à l’alternance libérale. Ce n’est pas le partie socialiste qui changera le Système. Le seul espoir de changement est à gauche, pas cette pseudo-gauche gestionnaire qu’ont toujours incarné les présidents socialistes.

    Il est toujours temps de choisir l’insoumission à l’ordre libéral qui conduit à l’autocratie, à l’oligarchie et au fascisme. Il est toujours temps de défendre des acquis sociaux qui n’ont jamais été octroyés et qui sont le résultat de luttes sociales. 

    Sept syndicats appellent à des grèves générales et des actions les 17 et 19 Mai prochains. Ce seront deux occasions de montrer l’ampleur du rejet de la loi Travail et de l’article 49.3 de la constitution. C’est par la lutte sociale que chacun de nous défendra les acquis sociaux contre la précarité et l’arbitraire.

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    U Barbutu

     

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  • Le pas de trop voulu par Hollande et Valls  Hollande et Valls, en ayant recours à l’article 49.3 qu’ils fustigeaient jadis, ne font qu’aller jusqu’au bout d’un jeu politique pervers basé sur leur analyse des forces politiques qui se partagent le pouvoir. Ils savent qu’une motion de censure ne peut être votée sans la Droite qui avait approuvé la première mouture de la loi Travail dite El Khomri, du nom de la ministre du travail nommée pour porter le projet. Ils ont fait un pas de trop prémédité.

    Hollande et Valls ont mené une politique d’alternance libérale. Ils ont discrédité la gauche en poursuivant une politique de Droite. En marchant sur les platebandes libérales des Républicains et des centristes, ils les ont complètement décomplexés et leur arrogance n’en est que plus grande. C’est la radicalisation de cette droite menacée par la montée de l’extrême-droite que Hollande et Valls exploitent maintenant. C’est le bon moment car les candidats aux Primaires de la Droite ont dévoilé leurs programmes. Lorsqu’on passe en revue leurs propositions similaires, c’est un programme commun ultralibéral qui s’inscrira dans le fil de la loi El Khomri en l’aggravant. Les électeurs seront une fois encore placés dans le choix entre le pire et le moins pire.

    Le pas de trop voulu par Hollande et Valls  Les arguments pour empêcher les députés de gauche de voter la motion de censure de la droite sont les préliminaires de l’argumentation de Hollande et du gouvernement en vue des prochaines élections présidentielles. La Droite assume ouvertement la politique antisociale qu’elle prépare et, en le dénonçant, les socialistes légitimistes pensent se situer toujours à gauche auprès de l’électorat de gauche. On n’en croit pas ses oreilles, lorsque l’on entend Myriam El Khomri dire à la presse que les députés qui voteront la motion de censure de la Droite seront considérés comme étant de Droite, alors que son collègue Emmanuel Macron s’est mis en marche avec le crédo « ni droite ni gauche ». De son côté, le président du groupe socialiste Didier Guillaume (celui qui compte les voix partisanes) a dit qu’il n’y avait pas de motion de droite et de motion de gauche devant le menace de cette dernière. Pour lui, une motion est déposée pour faire tomber le gouvernement. Il faudrait que ces gens-là accordent leurs violons car leurs argumentations sont cacophoniques.  Etre à gauche, c’est être au parti socialiste. Etre socialiste, c’est renier le socialisme devenu trop archaïque. Etre de gauche, c’est avoir un discours moderniste pour une politique réactionnaire. Etre progressiste, c’est accepter la précarité au nom de la croissance économique.

    François Hollande, plutôt que de respecter sa promesse de changement, a fait le choix de l’alternance libérale. Il a ouvert des brèches dans les acquis sociaux et, avec la loi Travail, il transforme le Code du travail en simple manuel de déontologie. Chaque patron pourra imposer de nouvelles normes. Avec les nouvelles conditions des licenciements économiques, le patronat tiendra le manche pour pratiquer le chantage au chômage. Nul ne doute que la Droite ira plus loin mais à qui la faute ?

    Aujourd’hui, on peut lire dans la presse que des frondeurs ne signeront pas la motion de censure de la droite, en reprenant l’argumentation des légitimistes qui leur ont mis le pistolet sur la tempe. Ils ne veulent pas s’associer au « plus pire » et sont prêts à capituler devant le pire. L’article 49.3 leur permet de sortir de la crise interne sans approuver la loi El Khomri. Ils pourront en faire état devant leurs électeurs. Benoît Hamon et Christian Paul ont déjà écarté la possibilité de voter jeudi une motion de censure déposée par la droite.

    Sur France 2, Benoit Hamon a déclaré : « La motion de censure de la droite, il faut imaginer que vous avez beau être en désaccord avec Manuel Valls, préférer à Manuel Valls Nicolas Sarkozy qui propose de supprimer 600.000 ou 300.000 fonctionnaires tous les cinq ans, cela dépend des candidats de droite, de supprimer l'ISF, de porter la retraite à 65 ans, c'est un peu compliqué de préférer ce projet-là à celui du gouvernement ». Sur Europe A, son collègue Christian Paul est allé dans le même sens : « Quand je regarde les programmes de la droite, d'Alain Juppé ou de François Fillon, notamment en matière de droit du travail ou de réduction de la fonction publique, je n'ai pas très envie, je n'ai même pas envie du tout, au fond, de joindre ma voix à (celles) de députés qui veulent supprimer des centaines de milliers d'agents publics, qui veulent profiter de la brèche que constitue la loi El Khomri pour faire davantage s'ils viennent aux responsabilités … Il y a un moment où l'arithmétique fait loi. Il n'y a pas, me semble-t-il, 289 députés qui soient prêts à voter ensemble ». Pourtant il ne manque que les voix des frondeurs pour y arriver, soit 35 à 40 voix. Elles ont fait défaut lors des précédentes utilisations de l’article 49.3 notamment pour le vote de la loi Macron.

    Une motion de gauche jointe à la motion de droite renverserait le gouvernement. Une motion de gauche sortirait du dilemme les frondeurs qui ne signeront pas celle de la Droite. Nous doutons de la volonté de tous les frondeurs qui n’ont jamais montré beaucoup de détermination. Il faut bien que quelques députés socialistes maintiennent une sensibilité de gauche pour rassurer l’électorat. Cependant, une trentaine de personnes se sont réunies ce mercredi matin, dont Benoît Hamon, Aurélie Filippetti, Yann Galut (courant La Fabrique au sein du PS), et encore Jean-Luc Laurent (MRC). Il n'y avait pas d'aubrystes en revanche. Laurent Baumel a estimé "possible" de "réunir les 58 signatures" nécessaires pour aboutir au dépôt d'une motion de censure. Pour atteindre ce minimum requis de 58 députés, il aurait fallu qu'une bonne trentaine de PS s'ajoutent aux dix Front de gauche, aux sept à dix écologistes (dont Cécile Duflot et Noël Mamère) et à quelques autres (deux MRC apparentés PS et deux ex-PS) prêts à voter une motion "de gauche" contre le gouvernement. Le délai de dépôt vient d’être clôturé à 16 Heures 35. Il manquait  2 voix. Les Aubrystes ont fait défaut. Il n’y aura pas de motion de censure de gauche. C’était couru. L’opération  politicienne a réussi mais ne tient pas compte du mécontentement populaire. Un président élu sur le mensonge applique, à coups de 49.3,  le programme d’un Manuel Valls qui était bon dernier aux primaires socialistes avec 5% des voix.

    Une anecdote révélée par BFMTV semble significative de l’omerta qui règne au sein du parti socialiste. Le 10 mai derbnier, après 22 heures, BFM TV consacrait un débat à la Loi Travail et à la question "un accord impossible?". Pour débattre, la chaîne d'info avait invité Olivier Falorni, député divers gauche de Charente-Maritime, et Elliot Lepers, initiateur de la pétition "Loi travail, non merci!". Mais la présence de ces derniers semble avoir agacé l'entourage de Manuel Valls. En pleine émission, en direct, le journaliste a reçu un SMS du cabinet du Premier Ministre demandant pourquoi BFM TV n'avait pas invité en plateau des personnes soutenant le texte. Le présentateur a répondu en direct : « Je vais vous expliquer les choses très clairement, personne n'a souhaité venir défendre ce texte. Beaucoup ont été sollicités, mais personne n'a souhaité le faire ». Si les députés socialistes manquent de courage pour s’opposer à la rue Solférino où Jean-Christophe Cambadélis est gardien du temple, seule la garde prétorienne de François Hollande vole au secours de Manuel Valls, empêtré dans loi Travail.

    Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Parlement, l’a imprudemment dit : « Une motion de censure est déposée pour faire tomber le gouvernement ». Il a précisé qu’elle n’est ni de droite ni de gauche. Voilà une bonne raison de la voter d’où qu’elle vienne. Ce n’est pas sa motivation exprimée qui compte, c’est son objectif qui est clair : retrait de la loi Travail et démission de Manuel Valls avec, dans ses valises, tout son gouvernement. Quant à François Hollande, son compte sera réglé en 2017.

    Si cette loi antisociale passe sans vote, par le coup de force que constitue l’article 49.3, le calcul politicien de Hollande et de Valls peut s’avérer destructeur d’une gauche qu’ils ont trahie. Les députés socialistes qui ont défendu et défendent encore ce texte de loi en porteront la lourde responsabilité. Comme ils porteront la responsabilité du retour d’une droite encore plus dure à laquelle ils auront fait le nid. Hollande et Valls, en usant de l’article 49.3, justifient l’autoritarisme et, en réprimant les manifestations comme ils le font, nous préparent à une dictature. Ils ont mené un travail de sape du syndicalisme de lutte ( avec le concours des dirigeants de la CFDT)  en même temps que des acquis sociaux.

    Seule une véritable alternative pourrait sortir la Gauche du piège dans lequel elle a été placée. Cette alternative doit s’amorcer par le renversement du gouvernement Valls. Ensuite, François Hollande devrait quitter l’Elysée sans briguer un nouveau mandat. La Gauche devrait se reconstruire autour de celles et ceux qui n’ont pas trahi ses valeurs. Il s’agit de faire d’abord un travail d’information sur tous les fronts pour contrer la propagande de la grande presse tombée aux mains du patronat. Les Nuits Debout contribuent à cette information et, à ce titre, devraient être soutenues. Des mouvements, comme Manca alternativa en Corse, se sont constitués en marge des partis en place. Nous invitons chacune et chacun à aller à leur rencontre pour reconstruire la Gauche sur ses valeurs humanistes.

    Il s’agit d’adapter l’entreprise à l’homme et non pas, comme l’ont fait Hollande et Sarkozy, d’adapter l’homme à l’entreprise. Il n’aura pas échappé à certains que la loi Travail est arrivée à l’Assemblée nationale, alors que le 10 mai 2001 est la date de l'adoption de la loi Taubira "reconnaissant la traite négrière transatlantique et l'esclavage".  Le 10 mai est la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage en métropole. Cela a dû échapper à François Hollande, Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis qui ont célébré hier cette journée en ayant recours à l’article 49.3 pour imposer une loi qui casse le code du travail. Bravo pour le symbole !

     

    U Barbutu

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  • Le pistolet 49.3 sur la tempe des frondeursOn s’y attendait dès la publication du projet de Loi El Khomri. La session s’est ouverte. La Ministre du travail a rapidement bloquer le débat parlementaire. Aujourd’hui, Manuel Valls a annoncé le recours à l’article 49.3 pour que la loi ne soit pas dénaturée car, selon lui, elle fera progresser le droit des salariés. « L'exécutif a décidé de recourir à cette arme constitutionnelle "parce que la réforme doit aboutir, parce que le pays doit avancer, parce que les relations salariales et les droits des salariés doivent progresser » a argué le Premier ministre. Il en a fait, en réalité, un problème personnel avec le soutien de François Hollande. Les concertations n’ont été qu’une mise en scène avec le secrétaire de la CFDT qui, aujourd’hui, défend encore le projet de loi et dit qu’il n’est pas intéressé par la façon dont cette loi va être adoptée. Pour  lui, l’essentiel est que la loi passe.

    Depuis le début, Manuel Valls et les deux ministres associés à ce projet (El Khomri et Macron) répètent que l’esprit de la loi ne sera pas modifié. Les conditions assouplies de licenciements économiques ont été conservés. La hiérarchie du droit du travail a été inversée : l’accord d’entreprise va prévaloir sur l’accord de branche qui va prévaloir sur le code du travail. L’égalité des conditions de travail sera rompue. Selon les entreprises, les droits ne seront plus les mêmes et dépendront des rapports de force entre salariés et employeurs. C’est ce que Manuel Valls et consorts appellent le dialogue social. C’est aussi une contre-révolution qui cible les grands syndicats, en premier lieu la CGT et FO.  Nous ne rentrerons pas dans les détails de cette loi qui réservera bien des mauvaises surprises car les points évoqués suffisent pour expliquer son rejet et la tension sociale qu’elle génère.

    Il y a quelques années François Hollande dénonçait  de façon virulente l’article 49.3 comme une atteinte à la démocratie. Il a dit devant les caméra que le 49.3 est une brutalité, un déni de démocratie. Lui et Valls ont oublié qu'ils se sont indignés du recours à cet article. En 2008, alors député de l'Essonne, Manuel Valls avait signé un amendement dans lequel il était indiqué que "seuls des textes très particuliers tels le projet de loi de finances ou le projet de loi de financement de la Sécurité sociale doivent pouvoir être adoptée par la voie de l'article 49, alinéa 3". Si cet amendement avait été adopté, le Premier ministre de 2016 aurait dû passer par un vote pour faire adopter la loi Travail. Aujourd’hui il trouve que l'article 49.3 est un outil constitutionnel qu’il affectionne tout particulièrement. Le Chef de l’Etat et son Premier ministre viennent de mettre la goutte d’eau qui fait déborder le vase, en choisissant le passage en force sans débat et sans vote. Les députés de la majorité sont pris en otage et les mouvements sociaux sont méprisés. C’est une responsabilité grave de conséquences dont on ne peut encore mesurer l’ampleur.

    Pour contrer le recours à l’article 49.3, il faut le dépôt d’une motion de censure. Dans la Constitution de la Cinquième République, la motion de censure spontanée est un moyen de contrôle de l'Assemblée nationale sur le gouvernement. Elle permet aux députés de montrer qu'ils désapprouvent la politique de l'exécutif et ainsi, de la remettre en cause. Rappelons que théoriquement, l'Assemblée nationale a «droit de vie ou de mort» sur le gouvernement. Encore faut-il, pour contraindre le gouvernement à démissionner, que la motion soit signée par un dixième des députés, soit 58 voix, et votée à la majorité absolue, soit 289 voix. A partir du dépôt de la mention, les députés ont un délai de réflexion de 48 heures avant de la discuter.

    La Droite a déposé une motion de censure qui est d’une grande hypocrisie parce qu’elle considère, avec le Medef, la première mouture de la loi vidée de sa substance, les indemnités forfaitaires aux Prud'hommes n'étant plus données qu’à titre indicatif. La Droite veut le projet de loi Medef. En outre, cette droite arrogante voudrait que les patrons soient à l’initiative des accords d’entreprise. 

    D’un autre côté, le Front de gauche et les Verts font appel aux frondeurs du parti socialiste pour déposer une motion de censure de gauche  conforme aux aspirations de la contestation populaire.

    Manuel Valls a sorti l’arme constitutionnelle 49.3. Il l’a mise sur la tempe des frondeurs du parti socialiste. Jean-Christophe Cambadélis a mis une ligne jaune à ne pas dépasser.  Voter la motion de censure entraînerait l’exclusion du PS et  la perte de l‘investiture pour les prochaines élections législatives. Déjà les journalistes politiques des chaînes de télévision pronostiquent que la motion de censure ne réunira pas les 289 voix et que la loi va donc passer sans vote.

    Voilà comment Hollande et Valls traitent les députés de leur majorité. Aucune tête ne doit dépasser. Le doigt sur la couture du pantalon, sinon c’est le peloton d’exécution pour une mort politique. On comprend leur conception du dialogue social et la façon dont sont gérées les manifestations et les Nuits Debout. On peut évaluer leur vision du progrès des relations salariales. Le gouvernement mène une politique de la tension, un autoritarisme incarné par les postures de Caudillo d’un Manuel Valls , psychorigide et radicalement libéral, au service de l’oligarchie financière.

    Pour une fois, les députés de gauche devraient appliquer le « ni droite ni gauche » d’Emmanuel Macron en signant la motion de censure bien qu’elle soit déposée par la Droite pour de mauvaises raisons. Celles et ceux qui le feront  montreront un vrai courage politique face aux pressions insupportables d’un pouvoir crépusculaire. En ce qui concerne les autres, Jean Gabin alias Emile Beaufort  dans le film « Le Président » d’Henri Verneuil, exprime le reproche que leurs électeurs leur feront…

    Le pistolet 49.3 sur la tempe des frondeurs

     

     https://youtu.be/EfEwuVrg1KE

    Paul Capibianchi

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  • François Hollande et tout le gouvernement ont adopté la méthode Coué…Ho hé ! Hé, oh, la gauche ! Toutes et tous répètent à qui mieux-mieux que ça va mieux. Ils espèrent ainsi se persuader eux-mêmes et, par voie de contagion, persuader des électeurs pour les prochaines élections présidentielles. Pendant ce temps l’assemblée nationale délibère pour rien car ce n’est pas un mystère : Valls va sortir l’article 49.3.  Par l’usage répété qu’il en fait, il a donné des idées à un candidat aux primaires de la Droite. Jean-François Copé est sorti inchangé de sa retraite médiatique, après avoir frôlé la Correctionnelle. Il a son idée sur la démocratie. Il promet que, lui président, il ouvrira le bal à l’Elysée en gouvernant par ordonnances. Il en promet d’emblée huit. Pourquoi huit ? Lui seul le sait mais nous avons le droit de penser qu’en bonimenteur professionnel, il en proposera treize à la douzaine. Sous la Quatrième république existait le décret-loi. Sous la Cinquième, il a été remplacé par l’ordonnance. Cela n’a rien à voir avec celle que rédige votre médecin pour donner ses prescriptions mais son usage est signe de la maladie dans laquelle se trouve notre démocratie. En droit constitutionnel français, une ordonnance est une mesure prise par le gouvernement dans des matières relevant normalement du domaine de la loi. Elle relève de la procédure législative déléguée. Si le gouvernement est habilité à prendre des ordonnances par le Parlement qui ensuite les ratifie, il n’y a plus de vraies délibérations. Le pouvoir réglementaire prend le pas sur le législatif. Il n’y a même plus besoin du 49.3. Il suffit d’avoir une majorité présidentielle pour imposer des textes réglementaires qui prennent fore de loi. Si Jean-François Copé veut monter encore d’un degré dans l’autocratie, il lui reste à restaurer la royauté pour gouverner en ajoutant aux ordonnances les lettres de cachet et les édits royaux. Les ordonnances existaient déjà sous l’Ancien régime. Il a donné des idées à son ancien ami Nicolas Sarkozy, devenu son ennemi intime mais aussi son concurrent à la course présidentielle. Leur amitié  n’a pas survécu à l’affaire Bygmalion. Curieusement la justice ne sait pas qui a bénéficié des millions d’euros dépensés dans la campagne présidentielle de Sarkozy en 2012.  La justice poursuit les investigations à son pas de sénateur. Cinq entre deux élections présidentielles ne suffisent pas pour empêcher un éventuel délinquant de se présenter à des élections présidentielles. Cinq ans ne suffisent pas à éviter qu’il ne trouve une immunité de cinq ans. Par contre dix ans suffiront à enterrer un dossier. Du côté de la presse, le seul media qui suit sérieusement les affaires politico-judiciaires sur la longueur est Médiapart. Les autres se contentent des dépêches de presse lorsqu’un magistrat ouvre un œil et fait un acte de procédure volontairement médiatisé, histoire de dire que la justice suit son cours.

    Nicolas Sarkozy vient d’être la vedette dans un reportage de « Complément d’enquête » rediffusé le 5 mai dernier. Il est soupçonné d’avoir voulu favoriser les casinos Barrière lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur. Les casinos Barrière sont dirigés par un certain Dominique Desseigne, ami et soutien de Sarkozy. Ce PDG a été poursuivi en paternité par Rachida Dati et reconnu, contre son gré, comme étant le père de Zorah, fille de l’ancienne ministre de la justice dont la maternité avait suscité bien des interrogations. Ce sera la énième fois que le nom de Nicolas Sarkozy apparaît dans des embrouilles judiciaires.

    L’ancien président de la république, malgré des sondages catastrophiques, se démène pour noyauter les primaires de la droite et sa position à la présidence des Républicains lui confère un sérieux avantage. La presse vient de divulguer qu’il avait un joker en la personne de François Baroin qui ferait campagne avec lui comme futur premier ministre. Le deal aurait été passé en 2015.  François Baroin est de Michel Baroin, haut fonctionnaire, homme d'affaires, grand maître du Grand Orient de France en 1977-1978. Avant d’entamer une carrière politique, le jeune Chiraquien a été recruté par Jean-Pierre Elkabbach au service politique d’Europe 1, où il avait commencé une carrière de journaliste, qu'il poursuivit de 1988 à 1992. En 2001, il s’est inscrit au barreau de Paris. Sa carrière politique montre qu’il a toujours su se frayer un chemin au milieu des rivalités internes de l’UMP. La personnalité de Baroin devrait apporter, dit-on, de la sérénité. Sarkozy compte sur son allure flegmatique et sa voix de basse. Un autre atout doit être son allure jeune à cinquante ans et ses succès féminins. On lui connaît deux conquêtes : Marie Drucker et Michèle Laroque. Cela lui vaut une biographie dans le journal Gala qui le décrit comme un « dandy audacieux ».

    Laissons Sarkozy et Baroin, Les déclarations récentes d’un autre candidat aux primaires de la Droite valent leur pesant de cacahuètes. Bruno Le Maire vient de demander que l’Etat contrôle les comptes bancaires des « assistés » qui perçoivent le RSA. Il est dans le droit fil des réactionnaires qui cherchent à démontrer que l’argent est distribué à des fraudeurs, des faux pauvres et qu’il vaudrait mieux prendre moins d’impôts aux riches. C’est dans le même esprit qu’un Sarkozy dénonçant les fraudeurs de la sécurité sociale, alors que les plus gros fraudeurs sont ceux de l’URSSAF, donc les entreprises. Il rejoint la politique actuelle qui a accentué le contrôle des chômeurs comme si le chômage avait pour cause la fainéantise et la fraude. Monsieur Le Maire devrait pourtant se moucher le premier lorsque l’on sait qu’il a pris son épouse comme attachée parlementaire, comme le font d’autres élus. Cela signifie qu’elle est rétribuée avec les deniers publics. Nous sommes loin de l’image de la femme du boulanger qui sert les clients pour aucun salaire, simplement pour aider son mari. Mme Le Maire aura-t-elle droit au chômage si son mari est élu Président de la république puisque « première dame » est une fonction officieuse donnant droit à aucun salaire, seulement à la prise en charge de frais ?

    A droite comme à gauche, ces politiciens à l’esprit moisi vivent dans un parc politique où toute évolution des mentalités semble impossible. Ils reproduisent l’autisme politique et sont prêts à des comportements réactionnaires dès que l’occasion se présente. Ils sont incapables de la moindre autocritique et, malgré vents et marée, vont crescendo dans leur arrogance. Parmi les nouveaux (qui ne sont tout de même pas de la prime jeunesse), le pli est pris. Ils se présentent de pire en pire. Il suffit de les passer en revue les Laurent Wauquiez et Emmanuel Macron en tête de liste.

    Emmanuel Macron, nous en avons déjà largement parlé sur ce blog. Il vient une fois encore de faire la Une des journaux en voulant récupérer Jeanne d’Arc comme symbole républicain. Jean-Marie Le Pen devait s’en douter, dès le Premier Mai 2015 lorsqu’il a crié devant la statue de la célèbre pucelle : « Jeanne ! Au secours ! ». Après Chirac, Giscard et Le Pen, le ministre de l’économie vient instrumentaliser l’héroïne chrétienne à des fins idéologiques et électorales. Le locataire de Bercy s'est rendu à Orléans avec son épouse Brigitte Trogneux pour rendre hommage à Jeanne d'Arc au cours des 587es Fêtes johanniques. Au gouvernement, la seule qui a applaudi l’initiative, c’est Ségolène Royale qui avait fait la même démarche, dix ans en arrière. S'il a eu le soutien indéfectible de sa femme qui se présente d'ailleurs elle-même comme la "présidente du fan club de son mari", il n’a recueilli par ailleurs que railleries. En ce qui concerne son domaine ministériel qui est l’économie, avec les patrons d’EDF, il croit encore au nucléaire et à son exportation alors que, même les Chinois n’en veulent plus. Ceux qui sont preneurs ont parfois  des intentions militaires. EDF et AREVA sont dans une situation financière catastrophique et ce n’est pas Macron qui va arranger la situation. L’idée de l’exploitation du gaz de schiste fait son chemin lorsque l’on entend Alain Juppé y songeait. Est-ce cela la solution après le nucléaire ? On découvre encore des mesures en faveurs des plus riches dans les recoins de ses lois passées au 49.3. Difficile de s'y retrouver dans la loi Macron, car il y a tout et n'importe quoi : libéralisation du transport de car, travail le dimanche, révision des modalités de licenciement, financement des entreprises, etc. Mais il y a un article de loi injustement méconnu : il s'agit de l'article 34 sur l'allègement de la fiscalité des actions gratuites. Pour donner el change, il menace de légiférer lorsqu’un patron voyou augmente ses rémunérations de façon honteuse.

    Laurent Wauquiez est celui qui veut faire travailler tout le monde le dimanche sauf lui-même. Même feu Jacques Barrot, député de Haute-Loire et parrain de l’actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes,  aurait regretté d’avoir fait entrer ce jeune loup dans la bergerie. Wauquiez a fait campagne, en sur-jouant les peurs collectives et en brandissant des mesures clientélistes qui masquent le vide de son projet politique régional. Une belle illustration de la définition du populisme que donne Pierre Rosanvallon, « la réponse simplificatrice et perverse » d’une démocratie minée par le désenchantement politique. Parler de désenchantement politique nous paraît toutefois inapproprié car la politique n’a jamais été un monde enchanté. Elle est le laboratoire des apprentis-sorciers qui utilisent toujours les mêmes ingrédients : cynisme et arrogance. D’autres pointent le bout de leur nez dans l’espoir de décrocher des postes de ministres tant leur espoir d’accéder à la présidence de la république est infondé.

    Tous ces routards de la politique utilisent un langage néoconservateur et sur le fond réactionnaire. Contrairement à Robespierre qui disait : « Tout ce qui est immoral est impolitique, ce qui est corrupteur est contre-révolutionnaire », ils sont tous persuadés que l’on ne peut gouverner innocemment. Les politiciens s’affranchissent alors de toute morale. Nous avons pu le constater : nos élus ne se remettent jamais collectivement en question. Lorsque l’un d’eux se fait rattraper par la justice, il en porte seul la responsabilité, ce qui permet de perpétuer un système vicié dans lequel les élus se coupent du peuple.

    Certains choisissent d’être les agents des lobbies au détriment de l’intérêt général. D’autres se livrent à des comportements qui méritent un traitement judiciaire tout en poursuivant leur carrière. C’est le cas du député Denis Baupin qui fait partie de la petite bande des Verts qui ont rejoint la majorité. Il en a été récompensé puisqu’il occupe le poste de Vice Président aux côtes de Claude Bartolone. Un député qui s’est fait photographier avec des potes, la bouche tartinée de rouge à lèvres pour la journée de la femme. On découvre aujourd’hui, par Médiapart et France Inter, qu’il s’est livré à du harcèlement sexuel, ce qui n’était pas un grand secret dans son entourage politique. On mesure les qualités humaines des pseudo-écologistes qui ont rejoint le gouvernement lorsque l’on en voit la liste avec Jean-Pascal Placé et Emmanuelle Cosse qui… Ô surprise !... a épousé Denis Baupin en 2015. L’aurait-elle couvert lorsqu’elle était à la tête d’EELV ? Elle  et son mari font l’objet de vives attaques sur la Toile. Nous avons eu l’affaire Cahuzac et la découverte de Julie Gayet en début de quinquennat, à quoi doit-on s’attendre en 2017 ?

    La transparence et la moralisation des mœurs politiques restent un vœu pieux. Il ne faudrait plus accepter que la politique corrompe et que des politiques corrompent la politique. Il faudrait refuser les discours corporatifs  lorsque les élus jouent les vierges effarées pour refuser tout contrôle et toute remise en cause de leurs privilèges de plus en plus insupportables. Ils votent des textes liberticides pour les autres et refusent la transparence. Ils s'accrochent au cumul des mandats.

    Nous allons vers les prochaines élections présidentielles dans un climat délétère où l’on finit par se dire que c’est le pire qui sera élu. Le problème reste que le meilleur ne dépasse en généralement pas le premier tour. Les électeurs se retrouvent alors à choisir entre le pire et le « moins pire », entre le fascisme et le conservatisme parfois drapé dans un faux progressisme. C’est au premier tour qu’il faut faire un choix de rupture en votant pour un candidat de gauche qui ne change pas de discours avant et après les élections, un candidat qui ne veut pas tuer la gauche et éradiquer le socialisme, un candidat qui veut plus de démocratie en réformant la constitution de la Cinquième république, un candidat qui remet en cause le professionnalisme politique, un vrai progressiste et non pas un néoconservateur.  Il s’agirait de ne plus accepter les mesures réactionnaires. Le progressisme est un concept social et non pas un détricotage du code du travail, un recul social, sous le masque d’un discours prétendu moderne et parfois présenté comme ni de Droite ni de Gauche. Pour changer de politique, il faut changer aussi les mœurs politiques et ne plus accepter qu’un mandat soit une rente financière et que les carrières se trament dans les arcanes du pouvoir. Le pouvoir doit venir des urnes. Faudrait-il encore que les électeurs mesurent bien les enjeux. Ce n’est pas la grande presse qui les y aide.

     

    U barbutu

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  • La corrida parlementaire La ministre du travail Myriam El Khomri poursuit à l’assemblée nationale et dans la presse, son opération d’équilibriste en usant d’un terme cher à François Hollande : compromis. Elle a raison de dire que son projet de loi initial n’a pas été vidé de sa substance comme tentent de le faire croire la droite et le Medef. C’est justement pour cela que la contestation n’a elle aussi pas été vidée de sa substance. Pour la ministre, le Contrat de travail représente « l’esprit de sa loi ». C’est vrai lorsque l’on examine la nouvelle version du CDI associée aux nouvelles conditions du licenciement économique. Toutefois, en disant cela, elle donne raison à toutes celles et ceux qui demandent un retrait pur et simple de cette loi qui, contrairement à ce qu’elle clame, n’est ni juste ni nécessaire.

    Le compromis qu’elle propose avec quelques concessions mineures (vivement décriées par le concert hypocrite de la Droite et du Medef) est une opération cosmétique pour faire croire à des améliorations. Le compromis serait donc « tout et son contraire ». Cela n’a pas réussi à tromper les organisations syndicales, du moins celles qui ne sont pas venues faire de la figuration lors des concertations. La ministre a beau utilisé les grands mots comme « Mon projet de loi propose une nouvelle philosophie sur les niveaux de régulation sociale », ses arguties d’énarque et ses grand-écarts philosophiques ne feront pas passer des vessies pour des lanternes. Si elle déplace le curseur au niveau de l’entreprise pour, dit-elle, faciliter le dialogue social et améliorer la compétitivité, c’est pour faciliter la casse du code du travail.  La loi Travail permettra de sortir de la culture d’affrontement, nous dit-elle. En faveur de qui ? Comment peut-on imaginer que des salariés obtiendront de nouveaux droits par branche et pas entreprise, si le Code de travail n’est plus qu’un code de référence contournable. C’est de cela dont il s’agit. Les patrons pourront ignorer le droit du travail et, dans des rapports de force, imposer de nouvelles conditions de durées et de salaires. Elle parle d’accords majoritaires pour faire évoluer le droit.  Evoluer vers quoi, lorsque l’on parle de flexibilité et de compétitivité ?

    La corrida parlementaire Les concessions, c’est Hollande et Valls qui les font depuis quatre ans en faveur du Medef. Il y a eu les banderilles : crédits d’impôts et  lois Macron sans aucun résultat sur le chômage. Maintenant, ils ont sorti l’épée, la loi El Khomri à la cinquième heure, début de la corrida parlementaire…   A las cinco de la tarde ! Cinq heures de l’après-midi, quand commencent les corridas, cette heure espagnole reprise dans un poème par  Federico García Lorca et qui se termine par : Ah ! Ces terribles cinq heures de l'après-midi ! Il était cinq heures à toutes les horloges ! Il était cinq sombres heures de l'après-midi ! La corrida est ouverte. Manuel Valls veut tuer le code du travail mais c’est parfois le torero qui meurt.

    Le mauvais esprit de la ministre du travail n’a d’égal que celui de sa loi et de ceux qui l’ont chargée de la faire passer, si on ajoute les nouvelles conditions de licenciements économiques étendues à une simple difficulté de trésorerie, situation comptable qui n’est pas rare dans la vie d’une entreprise mais qui n’est pas une cessation de paiement avérée débouchant sur une procédure collective ouverte dans un Tribunal de Commerce. Ensuite, on peut encore évoquer les forfaits des indemnités aux Prud’hommes donnés à titre indicatif. Comment ne pas comprendre qu’ils seront appliqués systématiquement par l’action de la Jurisprudence en matière de droit du travail ?

    Porteuse d’une loi inspirée par le Medef et voulue par la Droite, Myriam El Khomri trouve le besoin d’affirmer qu’elle est « une femme de gauche ». D’abord nous ne croyons pas aux récriminations du Medef et de la droite sur les concessions faites. Comme nous ne pensons pas que la ministre du travail est une femme de gauche en défendant cette loi, comme savent le faire les énarques qui ont reçu une formation pour cela. Le problème de cette loi, c’est que le gouvernement et François Hollande ne peuvent plus reculer. La Ministre non plus. Le Medef et la droite le savent. C’est pour cela qu’ils récriminent en demandant un retour à la première mouture. Nous voilà dans le jeu politique des Présidentielles qui sont en point de mire. Le stratagème est de laisser Manuel Valls dégainer l’article 49.3 pour le discréditer davantage et entrainer avec lui François Hollande. Comme s’ils avaient encore besoin d’être discrédités. Valls use et abuse du 49.3. Il s’imagine encore que, avec ses 5% aux primaires de 2012, il sortira indemne de sa façon de gouverner et de sa politique droitière. Les sondages lui ont toujours laissé l’espoir d’être populaire mais c’est un miroir aux alouettes. Il s’est déjà fait doubler à droite et plumer par Macron.

    Myriam El Khomri a répondu à un journaliste du Figaro qui lui demandait : « A l’assemblée nationale, une avalanche d’amendements provoque l’agitation. Ce n’est que gesticulations pour faire croire à des échanges constructifs ? ». Voici ce qu’elle a répondu : «  On doit donner aux entreprises la capacité de négocier des aménagements avant qu'il ne soit trop tard. La France détruit des emplois industriels depuis 15 ans, neuf embauches sur dix se font en CDD: la solution passe par la primauté de l'accord sur le contrat de travail individuel, comme lors des accords Aubry sur la réduction du temps du travail en 2000. Cette loi est un acte de confiance dans le dialogue social car je crois qu'un accord signé par des syndicats représentant plus de 50 % des salariés est un accord qui se fera dans l'intérêt de tous. La primauté de l'accord sur le contrat de travail, c'est l'esprit même de ma loi ». Tout est dit dans sa dernière phrase. Elle veut inverser la hiérarchie du droit du travail. Elle ne reviendra pas plus sur son « encadrement » des licenciements économiques. Le terme d’encadrement nous paraît abusif car il s’agit davantage de plus de liberté donnée aux patrons pour licencier.

    Non, Mme El Khomri n’est pas une ministre du travail de gauche. On peut la trouver parfois un peu gauche dans ses postures mais ce n’est pas une position politique. Elle peut clamer « Je suis une femme de gauche ! », le projet de loi qu’elle porte est un projet réactionnaire voulu par le Medef et la Droite. La loi El Khomri est devenue une peau de banane politique pour Valls et Hollande. Emmanuel Macron peut se frotter les mains. Il s’est mis « en marche » pour les fuir car la gauche ne le satisfait pas.

    Ce n’est plus un secret. Un conseiller de la ministre du travail, Pierre Jacquemain, a démissionné en désaccord avec ce projet de loi particulièrement libéral et droitier qui renonce aux fondamentaux de la gauche. Même si, aujourd’hui, la ministre dit toujours « C’est ma loi », le projet a été construit à Matignon et Manuel Valls avait déjà l’intention de recourir au 49.3 dès janvier 2016. La ministre avait  vendu la mèche dès l’annonce du projet, avant de vouloir l’éteindre. Jacquemain a travaillé sur le projet et il ajoute dans une interview donnée au Parisien : « … entre conseillers, et même entre ministres, pour avoir eu des échanges avec certains, les gens plaisantaient. On me disait : Tu travailles pour la ministre du 49-3. » Comment croire à de réelles concessions ?

    Cette loi est une trahison de l’histoire des luttes sociales et de la mission donnée au Ministère du travail. ». Le code du travail a été créé en 1910. Il est le produit d’une décision historique prise en 1906 après la catastrophe de Courrières (Pas-de-Calais) : la création d’un ministère du Travail ! Mille-quatre-vingt-dix-neuf morts dans le fond de la mine par un coup de grisou. Le patron avait exigé la reprise du travail au nom de la productivité sans attendre les recherches. Treize jours plus tard, on avait pourtant retrouvé quatorze survivants. Le choc dans l’opinion avait été tel que le ministère du Travail a vu le jour et le droit du travail a été érigé en opposition aux exigences des entreprises et de l’économie. Le travail fut séparé de l’économie.

    Pendant un siècle, on a adapté les entreprises aux droits des femmes et des hommes. Mme El Khomri fait le contraire et  appelle à « adapter les droits du travail aux besoins des entreprises ». Sa loi n’est pas une réforme. Il s’agit d’une contre-réforme, d’une loi réactionnaire qui fait du travail une variable comptable dans la vie économique et spéculative des entreprises.

    Ne soyons pas dupes du jeu politicien de la Droite qui est déjà dans les calculs en vue des Présidentielles et se réjouit du cadeau qui lui est fait pour aggraver davantage la condition des salariés et généraliser la précarité. Pierre Gattaz joue l' hypocrite pour faire croire que le projet proposé à l’Assemblée nationale ne lui convient plus et faire oublier que le Medef en est l’initiateur.

    La solution la plus sage serait de retirer cette loi au lieu d’envoyer les CRS, les BAC et les gardes mobiles réprimer les manifestants. Tout laisse à penser que ce gouvernement s’est enferré dans sa dérive droitière et ira jusqu’au bout de sa trahison.

    Pour justifier ce jusqu’au-boutisme, Hollande et Valls annonce un « mieux » et une prévision de croissance optimiste. Enfin un retournement de cycle durable pour l’économie française !  se réjouissent-ils. Ce regain n'est pourtant pas la conséquence des réformes du gouvernement, explique David Cayla, des Économistes atterrés. Cet économiste conclue un article ainsi : « Au premier trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont ainsi augmenté de 1,2%, ce qui constitue la plus forte hausse depuis 2004. Or, cette hausse est liée à des facteurs qui n’ont rien à voir avec l’action du gouvernement. Car les salaires et les revenus d’activité continuent d’augmenter un peu plus vite que l’inflation. Le pouvoir d’achat des français augmente légèrement. Comme par ailleurs les taux d’intérêt restent faibles, certains ménages renégocient à la baisse leurs crédits immobiliers ou en profitent pour financer un achat à crédit. Merci la BCE ! Merci les légères hausses salariales du secteur privé ! Merci la faiblesse des prix du pétrole ! Au final, rien de tout cela n’est le fait du gouvernement. Pire… pendant ce temps la balance commerciale française continuait de se dégrader, les exportations françaises chutant de 0,2%. Manque de bol, la croissance ne vient pas de l’amélioration de l’offre et de la compétitivité des entreprises mais de la demande des ménages. Ce ne sont pas les profits des entreprises qui font la croissance, mais le pouvoir d’achat des consommateurs. Le gouvernement a tout faux. Malheureusement, il est content de lui ».

    Si Hollande et Valls affichent une telle culture de l’échec, c’est pour mener une politique libérale et droitière. Cela a été le choix de François Hollande dès son élection. Ce choix s’est affirmé avec la nomination de Manuel Valls à Matignon. Il a été réaffirmé avec l’arrivée d’Emmanuel Macron. Il s’agit donc, avant tout, d’un choix politique délibéré avec, pour objectif, la mutation du parti socialiste débarrassé du socialisme. Cela a été nettement exprimé par Manuel Valls et Emmanuel Macron. Hollande et Valls ont fait le travail de la Droite et se sont mis au ban de la Gauche.

    Pidone

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  • Une volonté délibérée pour que les manifestations dégénèrent

    Nous publions le témoignage d'un syndicaliste de la police, paru dans l'Humanité du 4 mai 2016.

    Sans commentaire.

     

    Entretien. Gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois dénonce une volonté délibérée de «dégoûter les manifestants ». Il raconte les coulisses des violences.

    Comment analysez-vous les violences policières qui ont marqué les dernières manifestations contre la loi El Khomri ? 

    Alexandre Langlois. Tout est mis en place pour que les manifestations dégénèrent. Côté renseignement, on constate depuis une dizaine d’années une double évolution, avec des manifestants beaucoup plus pacifiques qu’avant, mais des casseurs toujours plus violents, organisés de manière quasi paramilitaire. Certains de ces groupes sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations. Mais aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont.

    Vous parlez d’une « volonté délibérée » que les manifestations dégénèrent. Comment cela se traduit-il pour vous, sur le terrain ? 

    Alexandre Langlois. Prenons l’exemple du 9 avril. En fin de journée, nous savons qu’un groupe de casseurs dangereux vient d’arriver gare du Nord pour aller perturber Nuit debout, à République. Une compagnie de CRS se trouve sur leur passage, prête à intervenir. Mais l’ordre leur est donné par la préfecture de se pousser dans une rue adjacente ! Les collègues leur signalent l’imminence de l’arrivée du groupe de casseurs. Mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences que l’on connaît ! Par contre, quand il s’est agi d’aller protéger le domicile privé de Manuel Valls, ce soir-là, cette fois les ordres ont été clairs…

    Au-delà des casseurs, comment expliquez-vous les ruptures de cortèges, l’usage systématique de gaz lacrymogènes, voire les brutalités policières gratuites ? 

    Alexandre Langlois. C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion.

    Comment les policiers vivent-ils cette situation ?

    Alexandre Langlois. Nous sommes épuisés. Les collègues souffrent d’une perte de sens de leur métier. Aujourd’hui, on leur demande du rendement statistique et d’exécuter des ordres qu’ils jugent incompréhensibles ou injustes. La police est déshumanisée. On compte un suicide en moyenne par semaine dans notre profession. À la CGT police, nous défendons l’idée d’une force publique à l’usage du peuple, celle de la déclaration des droits de l’homme de 1789, une « force pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».

     

     

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  • C’est une drôle d’équipe de campagne qui a tenu meeting sans candidat dans le sixième arrondissement de Paris. Le slogan a été lancé par le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll : « Hé oh la gauche ! ». C’est lui qui est à l’initiative de cette opération de communication ringarde, à la fois surréaliste, hors du temps et hors de propos. Il a choisi un amphithéâtre de la faculté de médecine de Paris. Peut-être le symbole d’un parti socialiste malade ! Pin pon la gauche ! Est-ce un appel à cette gauche tant méprisée par Hollande et sa clique vallsisée et macronisée ?

    Quelques petits politicien(ne)s  assis(es) sur des chaises ministérielles ou des strapontins de secrétaires d’Etat étaient présents, fidèles à leurs ambitions. Un public en majorité de retraité(e)s est venu entendre un bilan éclatant et des perspectives étincelantes. La cuvée 2012  Hollande aurait été un bon cru (Qui l’eût cru ?) et celle de 2017 devrait être meilleure dans une France qui va mieux sans aller bien.

    Faisons une revue des effectifs en dehors des lieutenants hollandais : Le Foll et Le Guen. Leur particule commune « le » indique qu’ils sont uniques mais qu’il y en a deux comme eux. Ce sont les nouveaux Dupont et Dupont d’une aventure présidentielle au bout de laquelle nous faisons tintin avec les promesses de François Hollande, alias Tournesol. Dans le tintamarre organisé hier, nous n’avons pas entendu Ségolène, la Castafiore du gouvernement.

    De qui se compose la belle équipe hollandaise ? Commençons par les deux grands absents : Manuel Valls en capitaine Haddock braillard et Emmanuel Macron, le Milou qui n’est pas satisfait par les croquettes de gauche et préfère celles du Medef. On nous dira qu’ils s’en sont tenus à un devoir de réserve dont d’autres ministres se sont exonérés. Qui composent la fine équipe de précampagne électorale ? Une bande de pieds nickelés qui ont joué les bouts en train devant un auditoire sorti d’une maison de retraite. Avec une équipe pareille, Hollande est assuré de faire un score au dessous des sondages les moins favorables. Pour ne prendre que trois exemples, nous citerons le radical de gauche dodu Jean-Michel Baylet, incarnation de la politicaillerie,  et les deux écolos recyclables à souhait, Emmanuelle Cosse et l’inénarrable Jean-Vincent Placé. Ce dernier se dit maintenant « centriste » car on ne sait jamais ce que réservera les prochaines présidentielles et à quelle porte il faudra qu’il aille frapper. Quant à Emmanuelle Cosse, elle est frappée d’amnésie. Ancienne détractrice de la politique de François Hollande, elle en est devenue la passionaria. Affligeant !

    Qui va venir à la rescousse d’un François Hollande battu quels que soient les cas de figure et qui est talonné au premier tour par Jean-Luc Mélenchon ? Certains osent dire que, si la gauche perd, ce sera de la faute à Mélenchon. Quel toupet ! En 2012, la Gauche a déjà perdu en votant pour Hollande et n’a eu qu’une satisfaction : virer Sarkozy. En 2017, la Gauche ne veut plus de ces pseudo-socialistes qui utilisent l’électorat de Gauche pour faire une politique de droite. Si les électeurs ne votent pas pour la véritable alternative que représente Jean-Luc Mélechon à gauche, nous aurons une alternance de droite.

    Qu’a fait Hollande ? Il a inventé de nouveaux verbes dans son action politique. Il a vallsé, un tour à droite, un tour à gauche avant de macroner, c’est-à-dire de marcher de gauche à droite. Maintenant il vallse et macrone, sans Valls et sans Macron. Il se retrouve devant un vide abyssal : lui-même. Alors il se tourne vers l’électorat de gauche. On peut s’attendre à ce qu’il rosisse son discours. De qui va-t-il être l’ennemi en 2017 ? De Valls ? De Macron ?

    « Je ne m'adresse pas aux frondeurs, je m'adresse aux électeurs qui ne sont pas allés voter à plusieurs reprises », déclarait Stéphane Le Foll dans Le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro dimanche pour annoncer son initiative « Hé ho la gauche ! ». La remobilisation interne, dans un parti dont le nombre de militants ne cesse de décroître, est donc officiellement lancée par l'exécutif. Hé ho ! Hé ho ! On se met au boulot pour Hollande, nous chantent-ils ! Le conte de fée est fini. Répondons aux nains hollandais sur l’air de Nino Ferrer : Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! Qu’est-ce qu’il a fait  pour nous ? Il perd tout et on se moque de lui. Pendant ce temps Macron a son téléphone qui sonne et personne ne répond. 

    Quels sont les arguments des piètres partisans hollandais? Hollande serait victime d’un « bashing » devenu une névrose obsessionnelle. Le bilan de Hollande, au bout de quatre années de mandat, serait plutôt bon. La situation sociale et économique s’améliore. Et de la dire, on se convainc soi-même. Alors on le serine, on s’en félicite, on en félicité Hollande… On espère convaincre les sceptiques et les contestataires d’abord dans les rangs socialistes. Tout cela ne sauvera pas le soldat Hollande. Le comité d’organisation de ce meeting de pacotille ne veut pas voir l’importance de la contestation contre la loi El Khomri. Cela nous fait constater que la ministre du travail n’était pas présente à cette petite fête hollandaise. . Hé ho ! Hé ho ! Elle au ministère du boulot !

    On relève dans la presse que 80% des Français ne comprendraient rien à la façon de faire du président et de son gouvernement. Cela fait quatre ans, quatre longues années déjà, que les Français sont de jour en jour plus déçus par les choix antisociaux d’un Hollande sans vision à long terme. Il apparaît incapable de prendre de la hauteur. Dans le même temps, le chômage ne cesse de progresser, la situation politique se tend chaque jour davantage. Il ne fait aucun effort de pédagogie et chacune de ses interventions apparaît comme le satisfecit de son action. Il s’auto-congratule lorsque tout le monde le critique. Il reste dans l’incantation en disant que ça va mieux alors que tout va mal.  

    De leurs côtés, Manuel Valls et Emmanuel Macron consentent à des efforts de pédagogie et d'explication, mais c’est pour imposer une politique libérale de droite et pratiquer le « bashing » des valeurs de la Gauche. Stéphane Le Foll ne les a conviés ni l'un ni l'autre à la faculté de médecine. Comment lancer son SOS «  Oh hé la gauche ! » avec ceux qui la trahissent dans chacun de leurs actes au gouvernement et en dernier lieu ils ont dégainé le projet de loi Travail ? Comment s’adresser à la Gauche avec celui qui trouve le socialisme archaïque et l’autre qui n’est pas satisfait par une Gauche à laquelle il n’a jamais appartenu.

    Stéphane Le Foll met en avant la ministre ex-Verte Emmanuelle Cosse qui ne représente rien ni personne, ainsi que le radical de gauche Jean-Michel Baylet - l'incarnation de cette "vieille" politique que les Français ne supportent plus. Les absences de Manuel Valls et Emmanuel Macron ont permis d’éviter la question identitaire soulevée par le premier ministre et la petite phrase du Ministre de l’Economie qui a dénoncé une gauche qui ne le satisfait pas.

     

    Hier, ce sont bien des Hollandais qui se sont réunis en petit nombre. Ils évitent d’affronter les vraies questions. Ils restent dans le déni et l’autosatisfaction. C'est notamment cela que les électeurs ne supportent plus chez Hollande qui ne méritait pas mieux que ce meeting de pacotille.

    U barbutu

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  • Palestine

    Ce qui se passe est révoltant

     

    On tire sur des gamins et 200 m. plus loin la vie continue

    L'occupation israélienne se poursuit en Palestine et les colonies ne cessent de se développer au mépris du droit international. Le gouvernement français persiste à fermer les yeux, à ne pas voir l'ampleur du drame qui frappe tout un peuple. Un peuple qui n'aspire qu'à une seule chose : vivre chez lui, en paix et en liberté.

    Nous publions un témoignage de Laurent Merer, ex-amiral, en mission en Palestine pour le compte d'une organisation humanitaire. Ce témoignage est paru dans les colonnes du quotidien Ouest France, le 24 avril 2016. 

    https://blogs.mediapart.fr/olivia-elias/blog/250416/laurent-merer-ex-amiral-en-mission-en-palestine-denonce-lhorreur

     

     

     

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  • Macron n'a jamais satisfait la gaucheLe ministre de l'Économie Emmanuel Macron a expliqué avoir lancé son propre mouvement politique «En Marche», car «la gauche aujourd'hui» ne le «satisfaisait pas», lors d'une interview diffusée sur Arte. On a bien compris que si cet énarque passé par la banque Rothschild est satisfait c’est avant tout de lui-même.  Nous avons cherché des synonymes du terme « insatisfait » et nous avons trouvé « affamé, insatiable, inassouvi » qui semblent  correspondre à cette insatisfait de la gauche. Il l’a essayée mais elle ne le satisfait pas, peut-être parce qu’il espérait qu’elle rendrait sa vie plus douce et plus rayonnante. Que voulait-il assouvir ? Quelle faim le dévore ? La gauche n’a-t-elle pas comblé tous ses besoins et toutes ses ambitions ? N’aurait-il pas les yeux plus gros que le ventre ? S’est-il trompé de restaurant ? Il n’a pas trouvé de satisfaction ni dans la soupe socialiste ni dans la carte socio-libérale.  Il confie donc sa frustration qui engendre l’aigreur et lui cause beaucoup d’agitation. Un psychologue a dû lui conseiller de revenir à lui-même, de choisir l’être plutôt que l’avoir. Il s’est mis « en marche » sur la voie de sa guérison. Il est maintenant prêt à s’assumer comme étant de droite quitte à laisser son avoir ministériel. Le problème est qu’il s’est convaincu qu’il est aussi un « être en devenir présidentiel ». Son insatisfaction à gauche le pousse à aller chercher une » satisfaction ni droite ni gauche mais totalement centré sur lui-même. C’est cela ! Emmanuel Macron a choisi l’autosatisfaction, une sorte d’onanisme politique sans les porter ni à gauche ni à droite. Lui qui n’a aucun mandat électif risque l’élection précoce qui ne lui laissera qu’une courte jouissance sans satisfaction élyséenne.

    Macron n'a jamais satisfait la gaucheElysée-lysée Elysée et moi ! Elisez-lisez moi ! Elysée-lysée Elisez-moi ! On est heureux comme ça… Il chantonnerait, tous les matins, son ambition  sur l’air du succès de Pierre Groscolas. On lui aurait dit que la méthode Coué avait réussi à un certain Nicolas Sarkozy à condition de ne pas le chanter qu’en se rasant devant sa glace. Il paraît qu’il le chante aussi dans les couloirs de l’Elysée pour démoraliser François Hollande. Trêve de plaisanterie ! Il n’est pas difficile de comprendre que Macron mise sur le retrait de François Hollande mal en point dans les sondages  et qu’il est même prêt à tirer sur l’ambulance.

    Macron n'a jamais satisfait la gaucheCe « même pas élu » a contribué, avec Hollande et Valls, à la marginalisation de la gauche et veut incarner celui qui est capable de bousculer le jeu lors de la prochaine élection présidentielle. Il veut faire croire qu’il a testé la gauche alors que la gauche le déteste. Le journal du Nouvel Obs (qui ne dit rien de nouveau) a titré, début mars dernier , « La fusée Macron ». Son épouse a déclaré dans Paris Match qu’il est un chevalier venu d’une autre planète. Nous sommes dans la politique-fiction. Notre chevalier est arrivé comme une fusée au ministère de l’économie, mais il venait de la planète élyséenne où il occupait le poste de secrétaire adjoint. Il a le même côté extra-terrestre que François Hollande et ça lui vient de sa formation à l’ENA. C’est Attali qui lui a mis le pied à l’étriller en voyant déjà chez lui le présidentiable.

    On dit aussi de lui qu’il a suivi la trajectoire en forme de boulet de canon. L’artificier serait François Hollande qui a choisi un boulet façonné par la banque Rotschild. Macron est devenu son boulet. On se demande maintenant si ce boulet ne va pas lui péter à la figure en 2017.  La nouvelle coqueluche des milieux d’affaires, lit-on dans un article très médiocre, est la fierté de l’inspection des finances où il est passé avant de rejoindre le secteur bancaire. Et le journaliste ajoute qu’il est l’espoir de tout un pan de la gauche !  Pan ! Pan !  Ce doit être le bruit du canon qui veut le propulser à droite.  

    Si Macron n’est pas satisfait de la Gauche, la Gauche ne l’a jamais choisi et n’a jamais cru qu’il ait été, un seul jour, de gauche. Les électeurs de gauche n’attendaient donc aucune satisfaction de sa part et, de leur côté, se satisferont de son aveu tardif d'insatisfaction,  en lui souhaitant bon vent à droite ! Il n'a jamais accepté la gauche telle qu'elle est et ce qu'elle a fait...

    Qu'est-ce que c'est la gauche?

    Macron n'a jamais satisfait la gauche

    Ce n'est pas la première fois que des hebdomadaires se prêtent au jeu qui consiste à gonfler une baudruche politique. Emmanuel  Macron est la baudruche idéale.  Il a été installé confortablement dans les sondages. Plus sa côte virtuelle monte, plus il enfle !

    Spécialiste des sorties médiatiques à répétition, ce n’est certes pas non plus la première fois que le ministre de l'Economie les a multipliées de façon exaspérante et le dernier en date est : «La gauche ne me satisfait pas.» Il a choisi de faire dans le « ni-ni », ni droite ni gauche, alors que François Hollande et Manuel Valls s’évertuent, sans y parvenir,  à vouloir faire croire qu’ils gouvernent à gauche.

    Macron sera-t-il le Brutus de François Hollande? Dans l’entourage du Président, on veut se convaincre qu’il sera «à ses côtés» à la présidentielle. Pourtant, depuis qu’il a lancé son mouvement « En marche », le Ministre de l’Economie multiplie les petites phrases et les confidences plus ou moins assumées. Le jour de l’intervention de François Hollande sur FR2, il était en Grande-Bretagne pour chercher des financements et Paris Match titrait sur lui et son épouse.

    La presse va se délecter des prochains mois riches en rebondissements… et rétropédalages. Le candidat putatif des médias a prévenu d’abord que « En marche » n’est pas un parti visant à faire émerger «un énième candidat à la présidentielle», mais qu’il veut quand même «construire une majorité». Il proposera des solutions «radicales», mais aussi du «consensus». Il veut «mener des débats de manière libre et décomplexée» et évoque son «ambition apaisée» pour la France. Que peut-on en déduire ? Il veut  tout et son contraire. Ni gauche ni droite mais surtout sans la gauche ! Il cherche un juste milieu pour mettre dans le mile élyséen. Les commentateurs  peuvent à loisir disserter, et décrypter jusqu’à l’agacement.

    Bien sûr, toute la classe politique s’agace. François Hollande reste stoïque et courageux. Il l’a confié à David Pujadas : il ne laisse jamais rien paraître. Ce n’est pas de l’indifférence. C’est son courage. Il a le courage de fuir les polémiques. Il a le courage de se taire parce qu’il n’est plus écouté.  

    Pierre Gattaz se montre le plus « satisfait » d’Emmanuel Macron et de son mouvement. Pour  le président  défraîchi du Medef, Macron est «rafraîchissant», lui qui a compris qu’il faut «arrêter de politiser l’entreprise, arrêter de politiser le dialogue social, arrêter de politiser l’économie de marché».

    Emmanuel Macron serait donc plus rafraîchissant qu’une pastèque en été. Nous le trouvons plutôt glaçant sous son faux air de jouvenceau. Il ne s’est pas foulé en choisissant « En Marche » pour se mettre En Mouvement avec ses initiales E.M : Emmanuel Macron comme Ecole de Management. L’homme se comporte comme un manager moderniste alors que le management est le plus vieux métier du monde. « En grande partie, ce que nous appelons “management” consiste à compliquer le travail des gens », aurait dit Louis Amstrong  qui jouait de la trompette et n’avait pas besoin d’un chef d’orchestre pour suivre la musique. La musique de Macron, on la connaît. C’est la même partition de la droite depuis trente ans. Il veut simplement changer le rythme en l’accélérant. L’harmonie reste celle du Medef et du monde de la Finance. Il va aller crescendo avec quelques bémols trompeurs et beaucoup de dièses libéraux. On va le laisser chanter mais il ne nous fera pas danser. Nous avons déjà refusé la « danse de Saint Guy » avec Sarkozy, la « vallse » avec Hollande.  Si Macron veut nous faire danser, il aura droit à une bronca. Nous crieront, siffleront... encore pire pour lui !  La plus forte des broncas, c'est le silence. Que l’on ne parle plus de lui ! Qu’on l’oublie vite ! Il est insignifiant. C’est un guignol, une marionnette que l’on agite sur la scène politique. Il veut donner l’illusion de sa liberté de paroles, alors que son discours est réactionnaire, vieux comme la Droite.

    On a envie de lui chanter  un petit air de Jacques Brel « Les bourgeois, c’est comme les cochons plus ça devient vieux, plus ça devient bête… » Ce fils de la poule blanche[1] est un petit  bourgeois tellement précoce qu’il a épousé sa professeur de français bien plus âgée que lui. Il ne s’agit pas de préjugés sur les différences d’âges et nous ne nous lancerons pas dans une analyse freudienne sur les fils qui épousent leurs mères et les filles leurs pères. Nous ne faisons que relever une vie privée médiatisée dans Paris Match comme un conte de fée dans lequel  la princesse d’âge mûr rencontre un chevalier venu d’une autre planète. Voilà un petit politicard ambitieux présenté comme un prince charmant à toutes les cougars en mal d’amour. Cet imbuffatu[2] vient de renverser l’auge socialiste après avoir mangé. Mi rumpi i santissimi [3]!

    En visite dans le Puy-de-Dôme, le ministre de l'Économie a été sifflé par des syndicalistes opposés à la loi travail. Le soleil n’était pas au beau fixe pour Emmanuel Macron, lorsqu’il a  visité l'usine Rexiaa. Le ministre de l'Économie a été accueilli par les huées et les sifflets d'une cinquantaine de manifestants de l'intersyndicale CGT-FO venus pour l'interpeller sur la loi travail. Ses propagandistes ne vous relateront pas son comportement lamentable avec les salariés.

    Voici le discours vide et policé d’un Macron devant les salariés qui l’interpellent. Il esquisse parfois un sourire méprisant ou bien prend l’air ahuri de celui qui ne comprend pas un langage qu’il n’entend pas. A un tel point qu'une voix lui lance : « Vous allez le payer de vous foutre de la gueule du peuple ».

    Battone

     


    Emmanuel Macron chahuté lors d'un déplacement... par ITELE

     

     


    [1] Expression corse « Fiddolu di a ghjaddina bianca »  qui désigne un chanceux, favorisé par la fortune. Cette formule existait aussi en latin « Quia tu gallinae filius albae ».

    [2] enflé

    [3] Il me casse les saints sacrements !

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