• hollande_conf

    Qui a oublié l’anaphore du candidat aux Présidentielles de 2012 « Moi, président je… » Lors de sa conférence de presse, le Président François Hollande de marteler aujourd’hui qu'être président, "C'est pas facile". "Pas facile de faire la réforme pour la dépense publique", "pas facile de supprimer la détaxation des heures supplémentaires", "pas facile d'aller demander des impôts supplémentaires", "pas facile de faire des réformes du marché du travail", "pas facile de dire que nous allions faire le choix de l'innovation de la recherche, "pas facile de faire la réforme territoriale"… il nous remet quelques couches métaphorique. "C'est dur d'imposer à ses proches la vie ici, c'est dur d'être avec des collaborateurs, même avec un gouvernement, c'était dur pour moi aussi de me séparer de Jean-Marc Ayrault qui avait été un Premier ministre dévoué, c'est dur de faire un changement de gouvernement…"

    Ne serait-ce pas facile, est-ce dur de ne pas tenir ses promesses après les élections ? Quoi retenir de cette conférence de presse donnée hier par François Hollande ? Il préside, répète-t-il. Le gouvernement fait ce qu’il peut et lui ce qu’il doit en ne changeant pas de cap. Il espère que ça ira mieux en 2017. Il ne promet plus rien. A ceux qui demandent sa démission, il donne une leçon constitutionnelle sur la Cinquième république. Il est élu pour cinq ans et il ira jusqu’au bout de son mandat. C’est son statut de Chef de l’Etat qui lui permet de faire entrer la France dans des conflits armés. Il décide seul pour le Mali, pour l’Irak… et le parlement n’est qu’informé. Voilà une prérogative qui devrait faire réfléchir sur une réforme constitutionnelle mettant fin aux pouvoirs exorbitants d’un monarque républicain qui s’est d’ailleurs un peu mélangé les pinceaux en lisant son texte sur la politique étrangère de la France. Quelques lapsus ont été notés. Au sujet de l'utilisation des armes chimiques en Syrie, François Hollande a évoqué le pays en parlant du «régime de Sa… Bachar Al-Assad». Il est probable que le chef de l'État ait fait un lapsus en ayant failli évoquer l'ancien président irakien Sadam Hussein, qui avait utilisé également des armes chimiques contre les Kurdes. S'étalant longuement sur la situation internationale, François Hollande a également parlé de l'Iran au lieu de l'Irak. «Je reviens d'Iran… euh d'Irak.» Le président de la République s'est aussi trompé en faisant une annonce pour les malades d'Ebola. «La France va agir en installant un hôpital en Guinée équatoriale… Euh Guinée forestière». La Guinée forestière est une région du Sud de la République de Guinée, foyer principal de l'épidémie. De quoi s’interroger sur le suivi de tous ces dossiers et la pertinence des décisions prises ou à venir.

    Donc pas de changement en vue sur le plan national. Même cap libéral. Même débat politique entre libéraux et ultralibéraux. Même négation d’une autre alternative à gauche que cette politique droitière. Hollande fait ce qu’il juge devoir faire et advienne que pourra. Dès lors, à quoi bon commenter davantage ce qu’il a dit et qui n’est qu’un exercice de rhétorique devant un parterre de journalistes qui se sont montrés peu ou pas préoccupés par la politique sociale du gouvernement voulue par François Hollande. Le libéralisme et l’ultralibéralisme animent ceux qui ont posé des questions ou qui ont commenté la prestation. Les sujets les plus abordés ont été l’impopularité du Chef de l’Etat, les prochaines élections présidentielles, le retour de Sarkozy… Une pseudo-journaliste (soit disant indépendante) a fait des pieds et des mains pour obtenir le micro et poser la question la plus idiote sur la parution du livre de Valérie Trierweiler. La non-réponse de Hollande était prévisible : « Je comprends votre acharnement à prendre le micro, votre sens de l'éthique mais je me suis déjà exprimé sur cette question, sur mes sentiments [...] et j'ai évoqué le respect de la fonction présidentielle et je ne donnerai pas d'autre réponse ».

    François Hollande a abordé le sujet de ses relations avec la presse. Il l’a fait à rebours de l’action de son prédécesseur dont on connaît l’interventionnisme et les relations avec les grands patrons de cette presse. A ce propos, une journaliste du journal Les Echos relève que « les réponses de Hollande aux journalistes ont souvent plusieurs clés dont l’une destinée à Sarkozy », dans un article intitulé « François Hollande : son adversaire a un visage », donc celui de Sarkozy. Nous vous livrons un extrait de cet article :

    En puisant dans la rhétorique et le vocabulaire sarkozyens, lorsqu’il se présente comme un homme qui sacrifie sa popularité à l’autel de l’intérêt national. « Ce qui compte dans la vie, c’est de faire son devoir », martèle-t-il, en faisant sien ce mot cher à Nicolas Sarkozy…  Il peut parler d’autre chose, mais ses réponses ont souvent plusieurs clefs, dont l’une destinée à son adversaire. « Mon seul devoir, c’est de servir la France, pas de m’abriter», dit-il, comme pour sous-entendre que Nicolas Sarkozy reviendrait pour se protéger de la justice. « Je m’honore de ne pas être entré dans je ne sais quel Mécano pour savoir qui allait diriger un journal », glisse-t-il à un autre moment. Et c’est ainsi que François Hollande a tout fait pour montrer que la bataille avec Nicolas Sarkozy n’était pas de son niveau. Tout en ouvrant les hostilités. [Cécile Cornudet / Editorialiste]

    Sur la politique internationale un journaliste a tout de même interrogé le Chef de l’Etat sur ses premières prises de position dans le conflit israélo-palestinien. Hollande a reconnu que la riposte d’Israël est disproportionnée par rapport aux quelques roquettes tirées de Gaza, tout en se réjouissant que la France s’efforce de pouvoir parler avec tous les belligérants grâce à son action diplomatique. Il l’a fait en gardant une tonalité neutre pour ne pas contrarier la gouvernance israélienne. Le journaliste lui a reproché de ne pas avoir dénoncé suffisamment les enfants tués par Israël et soutenu Israël. «Mais j'ai dénoncé», lui a répondu le président. «La cause palestinienne n'est pas une cause religieuse. Le conflit israélo-palestinien ne doit pas être un conflit entre des religions.» Par ailleurs, il a confirmé que si des frappes aériennes françaises étaient imminentes en Irak, il n’y aurait aucune intervention en Syrie. Sur ce point, il a déclaré : « J'ai accordé la protection aérienne. Des vols de reconnaissance ont déjà eu lieu. A partir de notre base des Emirat. Dès que nous aurons identifié des cibles, nous agirons.» «La Syrie? Nous condamnons le régime de Bachar Al-Assad.» «Mais nous n'avons pas été appelés pour aider la Syrie.» Interrogé sur la situation dramatique de la Lybie, il a déclaré : «La France ne peut pas être partout», tout en regrettant qu'après le bombardement de la Libye, il n'y ait pas eu de suivi. «Il ne suffit pas de bombarder», lâche-t-il, taclant encore au passage, sans le nommer, Nicolas Sarkozy.

    Sur l’affaire Thévenoud et la Haute Autorité sur la transparence, nous avons relevé son commentaire. « Quand on ne paie pas ses impôts, quand on a un compte à l’étranger, quand d’autres parlementaires ont des ennuis avec la justice, ce sont des blessures qui sont faites à la démocratie...  Le président de la République ne connaît pas les feuilles d’impôts des députés, ni des Français. La Haute autorité a fait parfaitement son travail. Je ne veux pas qu’on puisse penser qu’au terme de mon quinquennat, qu’il n’y ait pas un ministre, un député, qui ne soit pas en ordre. Je ne veux pas qu’il y ait le moindre soupçon. Il y aura de moins en moins de cas, parce qu’ils seront tous connus. » Pour lui, c’est ensuite à la justice qu’il faut s’en remettre et il a affirmé que lui et le gouvernement respectaient son indépendance.

    Le discours n’a rien apporté de nouveau sur la vie quotidienne des Français. François Hollande n’a fait que reprendre l’argumentaire de son premier ministre, déjà entendu lors de la question de confiance au Parlement. En ce qui concerne leurs rapports personnels, il n’y aurait aucune concurrence dans la course déjà lancée par les journalistes pour les prochaines présidentielles. Du moins c’est François Hollande qui l’affirme.

    Finalement, ce que nous retiendrons de cette conférence, c’est la récidive de l’abus d’anaphores qui exaspère plus qu’il ne convainc. Ces abus langagiers nous confinent à la phobie d’une figure de style qui convient pourtant aux poètes. François Hollande n’est pas un poète comme Victor Hugo et c’est sans doute pour cela qu’il aurait pu être soldat, tant il aime son rôle de chef de guerre. Lorsqu’il a évoqué le service militaire, nous avons perçu chez lui comme une nostalgie mais il a tenu à rassurer l’auditoire, il ne sera pas rétabli.

    Pidone

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  • Alors que la perspective d’un dépôt de bilan et de l’ouverture d’une procédure collective se rapproche, l’intersyndicale (à laquelle seul le STC ne participe pas) « refuse catégoriquement de s’en remettre au tribunal de commerce de Marseille » pour régler son avenir qui pourrait être, après une période de redressement judiciaire, la liquidation. Selon Frédéric Alpozzo, au nom de la CGT Marins d’autres solutions existent et un plan de redressement avait déjà été signé par toutes les parties, avant que Transdev et l’Etat ne fassent marche arrière. 

    Depuis lors,  un "relevé de position", signé par l'Etat, les actionnaires et les syndicats, prévoit que "toutes les pistes et les moyens de parvenir à un projet industriel d'avenir" soient étudiés durant ce processus de conciliation "sans en exclure aucun". Lors de la dernière grève, l'accord de sortie de crise a prévu plusieurs points : la définition d'"un plan industriel d'affaires de restructuration", un "travail visant à clarifier les enjeux et le traitement des contentieux européens", un "travail sur la recherche de repreneurs", et un autre sur "les mesures sociales d'accompagnement".

    La direction "a travaillé depuis trois mois" sur un projet d'entreprise avec pour objectif de "définir un futur périmètre", a expliqué récemment le représentant syndical de la CGT Marins, en ajoutant : "Nous ferons acter les positions et les éléments de nature favorables à poursuivre l'activité de la SNCM avec le maximum d'emplois et d'activité… L'option du redressement judiciaire, qui a la faveur de l'actionnaire majoritaire Transdev et de l'Etat, n'est en tout cas "pas concevable, pas acceptable", a-t-il annoncé. Le recours devant le tribunal de commerce a été suspendu jusqu’à fin octobre, le temps de la conciliation.

    L'Etat et Transdev estiment cependant toujours que la seule solution est le Tribunal de commerce pour s'affranchir des centaines millions d’euros que la commission et la juridiction européennes ont jugé indument perçues par la SNCM condamnée à les rembourser. C’est donc la commission européenne qui a mis le SNCM en cessation de paiement en décourageant tout nouvel investissement. La compagnie Corsica ferries est à l’origine des recours européens intentés."L'Etat ne défend pas la SNCM et ses salariés, et en plus ils défendent Corsica Ferries", s'insurge Fréderic Alpozzo qui, lors d’une table ronde à la fête de l'Humanité 2014, a interpellé les députés "socialistes frondeurs"…


    Un marin de la SNCM interpelle les députés... par Journal_La_Marseillaise

    Une réunion s’est tenue mardi dernier à la préfecture des bouches du Rhône. Tous les responsables d'organisations syndicales ont vertement critiqué les propos du pdg de Véolia (holding de Transdev), qui réclame encore la mise en redressement judiciaire. Le remboursement des aides à la privatisation a été confirmé comme une nouvelle pression de la commission européenne. L’Etat discuterait avec Bruxelles sans que l’on sache qui discute, ce qui est demandé et les véritables intentions de l’Etat dont l’attitude dans ce dossier n’a jamais été franche et claire. Toutefois les participants se reverront les 7 et 28 octobre.

    L’intersyndicale devra ferrailler dur pour éviter un dépôt de bilan préconisé par les dirigeants de Veolia/Transdev, par Paul Giacobbi, président du conseil exécutif, et, on le sait maintenant, l’Etat. « Pour nous ce n'est pas sérieux, plaide à la sortie de la réunion, vers 20 h 15, Maurice Perrin, responsable CGC. On ne peut pas appeler ça une solution ! Choisir l'option de redressement judiciaire dans ces conditions, revient à prendre un risque considérable d'envoyer une des plus grosses compagnies de navigation française au tapis ».

    Frédéric Alpozzo ne décolère pas: une colère froide et déterminée, une saine colère. "Il n'y a rien qui légitime le redressement judiciaire", a déclaré le représentant de la CGT marins affirmant qu'il était "erroné" de dire que la compagnie était condamnée à payer immédiatement les 440 millions réclamés par Bruxelles. "L'Etat n'est pas sérieux sur ce dossier et cherche auprès de la Commission européenne à sortir du capital (de la SNCM) et à légitimer le modèle de Corsica Ferries", a-t-il déclaré. "Nous allons mettre en œuvre tous les moyens à notre disposition, juridiques, politiques et, si nécessaire, le rapport de force pour que le gouvernement revienne à la raison", a-t-il prévenu.  

    Matelone

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  • Macron_elkbach

    Voici les déclarations d’Emmanuel Macron qui ont fait polémique et blessé les salariées de l’entreprise GAD qui ont manifesté leur colère sur le petit écran : « Dans les sociétés qui me sont données, sur les dossiers que j'ai, il y a la société Gad. Vous savez ? Cet abattoir. Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées.Pour beaucoup on leur explique : « vous n'avez plus d'avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 kilomètresCes gens-là n'ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi ? Il faut payer 1 500 euros et il faut attendre un an ? Voilà, ça ce sont des réformes du quotidien et ça ce sont des réformes qui créent de la mobilité et de l'activité ».

    C’était sur les ondes d’Europe 1, lors d’une interview menée par Jean-Pierre Elkabbach, qui ne doit pas être mécontent du scoop réussi. Il s’agit sans aucun doute d’une maladresse derrière une bonne intention alléguée et le ministre du commerce et de l’industrie s’en est excusé « platement ». Parler des salariées de l’entreprise Gad (désigné comme un abattoir comme si cela avait de l’importance) comme étant des femmes pour la plus grande partie illettrées, ce n’est cependant pas anodin.  Est-ce à ne pas relever après les révélations, par Valérie Trierweiler, de l’expression « sans-dent » utilisée par François Hollande ?  Les salariées illettrées d’un abattoir ! Que traduit ce type de maladresses ? Pourquoi stigmatiser des femmes en ajoutant pour la plupart illettrées et sans permis de conduire ? Pour les aider, a expliqué le ministre. 

    Le fossé qu’il y a entre le peuple et tous ces promus de la politique.  Nous en revenons aux mots forts de Jean Jaurés : « Les hommes pratiques […] sont ceux qui emploient quelques mots humanitaires pour amorcer les suffrages du peuple et qui, sous ces mots, ne mettent aucun sentiment ardent, aucune idée précise qui puisse inquiéter les privilégiés ». Parfois ils font des lapsus ou utilisent des mots qui blessent, non pas pour blesser mais parce que c’est révélateur de leur éducation et de leur cursus.

    Les hommes politiques sont coupés de la réalité sociale qu’ils soient élus ou qu’ils viennent de la société civile comme Emmanuel Macron qui n’a aucun mandat électif. Ils sortent le plus souvent du même moule : Sciences Po et l’Ena. Leur entrée en politique se fait par l’intermédiaire d’un sponsor et, une fois installés, ils sont dans ce qu’ils appellent le « tunnel », c’est-à-dire une carrière politique dont le développement est assuré. Ils font carrière à droite ou à gauche, passent de gauche à droite et restent des libéraux. Ils ne voient les problèmes sociaux qu’à travers des ouvrages théoriques, des statistiques, des pourcentages, des courbes… Leurs rapports avec l’électorat passent par les techniques de communication et le story-telling.  Les discours font partie de leurs exercices professionnels et ils passent leurs oraux devant une presse déjà conquise.

    Il ne faut pas s’étonner de la  fracture croissante entre le peuple et ses élites dirigeantes, politiques, administratives, judiciaires, médiatiques, universitaires, dans la France contemporaine. Il suffit de faire la liste de tous les diplômés de ce qui est devenue la classe politique en commençant par les deux derniers chefs de l’Etat. On y trouve bon nombre d’énarques et d’avocats d’affaires issus de la grande bourgeoisie. Ils parlent parfois comme ils en ont l’habitude en privé et se rendent compte à postériori de la portée que peut avoir une expression ou une stigmatisation même involontaire. Ils ne sont animés par aucun sentiment ardent mais uniquement par un conservatisme chevillé à leur esprit et une idée méprisante du peuple au bout de leur langue. Lorsqu’ils tiennent des propos humanistes, c’est qu’ils sont en campagne ou en difficulté.

    Chassé le naturel, il revient au galop. Pour ce faux pas, Emmanuel Macron méritait bien un coup de pied de l’âne qui, comme un fait exprès, est l’anagramme de l’Ena. Le ministre y a fait partie de la promotion Léopold Sédar Senghor qui a écrit : « Il suffit de nommer la chose pour qu'apparaisse le sens sous le signe ». En nommant des salariées de l’entreprise Gad comme étant des « illettrées », il y a mis forcément du sens. On trouve des synonymes : analphabètes, ignares. On trouve le contraire : l’intellectuel. Lorsqu’un intellectuel traite quelqu’un d’illettré, on y trouve forcément un certain mépris et, s’il s’apitoie sur son sort, de la condescendance. Ce sont les mêmes rapports qu’entre le riche et le pauvre.

    Dans une interview, Emmanuel Macron avait déclaré : « Il n’est pas interdit d’être de gauche et de bon sens ». Sans doute, a-t-il voulu maladroitement exprimé ce « bon sens » qui  fait partie de l’arsenal classique de la droite. Pour Roland Barthes et les intellectuels de gauche  le bon sens, c’est le « chien de garde des équations petites-bourgeoises ».

    combats_mosco

    Pour me changer les idées, j’ai feuilleté le Canard enchaîné qui dévoile que, lorsque Pierre Moscovici était ministre de l’Économie, il se serait servi de l'argent de l'Etat pour faire sa publicité d'homme politique. Le ministère des Finances aurait payé de novembre 2012 à mars 2013, 19.136 euros par mois à Pierre Moscovici pour une mission de conseil en communication : soit un total de 95.680 euros. Le quotidien explique : "Outres des conseils, une aide à l'organisation de réunions et des topos écrits, le budget communication du ministère a également financé des notes préparatoires à la rédaction de son livre". Il s’agit de l’opus « Combats ».  L'ancien ministre se justifierait en avançant que son ouvrage était celui d'un ministre de l’Économie et non un livre personnel. C’est pourtant bien de lui qu’il parle à la première personne. Nous avons noté dans un article d’octobre 2013 paru dans l’Express  : si Mosco écrit un livre, décrypte un proche de François Hollande, c'est pour se redonner une perspective et se repositionner. Il lorgne sur un poste de commissaire européen ou sur Matignon ou sur le Quai d'Orsay". Symptomatique: l''intéressé sort du "Nous" gouvernemental et passe au "Je", omniprésent au fil de son essai. Depuis lors il a obtenu son poste de commissaire européen. On se demande à qui sont reversés les droits d’auteur. Ce serait honnête que le ministre de l’Economie Emmanuel Macron les encaisse dans son budget ministériel pour rembourser les 95.680 € qui pourraient être investis dans la  formation professionnelle et la lutte contre l’illettrisme dans les entreprises.  Ecrire un livre pour les illettrés ! Une gageure à laquelle Pierre Moscovici n’a sans doute pas songé.

    Battone.

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  • main_gauche

    Que s’est-il passé hier à l’assemblée nationale ? Rien ou presque rien. Le gouvernement a obtenu, comme prévu, une majorité relative :  269 voix pour et 244 voix contre (dont le Front de gauche).  

    Dans les 53 abstentions, on trouve trente deux frondeurs du PS. Les abstentions s’étaient élevées au total à 26 -dont onze socialistes et six écologistes- lors du précédent vote de confiance du 8 avril dernier. Certains frondeurs ont voté pour et à peu près tous ont expliqué qu’ils étaient en désaccord mais pas opposants. En ce qui concerne donc la fronde au sein du PS, il s’agit plus d’une posture que d’une position politique courageuse. Parmi ceux qui ont voté la confiance, certains se seraient laissé convaincre par le discours de Manuel Valls. Les frondeurs ne sont donc pas allés au bout de leur logique, comme les Verts qui ont choisi aussi l’abstention, alors qu’ils ne sont plus au gouvernement et que Valls n’a consacré qu’un très court instant à la transition écologique qu’il a simplement citée. Les Verts ont pourtant quitté le gouvernement (où ils n’avaient pas obtenu le portefeuille de l’écologie) sous le prétexte que Manuel Valls ne prenait en compte aucune de leurs revendications. Eux aussi ont trouvé une raison à leur simple abstention : ils ne veulent pas ajouter de la crise à la crise. Les anti-nucléaires apprécieront-ils cette opposition molle ?  Qu’en penseront ceux qui se battent contre la construction d’un barrage à Sivens dans le Tarn, ou contre le projet d’aéroport du Grand Ouest ? Manuel Valls ne vient-il pas de demander une remise à plat de réglementation européenne sur l’emploi du nitrate par les agriculteurs alors que, dans nos campagnes, les gens n’ont plus d’eau potable au robinet ? La France a été condamnée par la justice européenne pour son manquement à la lutte contre la pollution aux nitrates. Comme les frondeurs, les Verts sont en désaccord avec Manuel Valls mais pas opposants. Nous verrons ce qu'ils feront pour le vote du budget et des comptes de la sécurité sociale.

    Aujourd’hui à midi sur les ondes d’Europe n°1, la journaleuse Wendy Bouchard recevait le député Leroux, président d’un groupe socialiste qui a voté la confiance. Elle lui a posé la question de savoir si la progression de la fronde au sein de la majorité ( l’hémorragie dit-elle)  allait « contaminer » le travail du gouvernement. Contaminer ! Les valeurs de gauche seraient-elles comparables au virus Ebola ? La presse libérale ne recule devant aucun abus de vocabulaire volontairement choisi pour sa connotation péjorative ; c’est là que l’on reconnaît son travail propagandiste.

    Que dire du discours de politique générale ? Le Premier ministre a enfilé les perles et les anaphores pour faire oublier son image de libéral, sans rien changer de ce qu’il appelle sa mission pour la France. Bien sûr, il a commencé par les grands dossiers de la politique étrangère et la lutte contre le terrorisme international, donc sur ce qui fait consensus avec la droite. Dans ces moments, l’unité nationale s’impose, a-t-il clamé. Qui est responsable de tous les malaises de notre société ? La crise économique en Europe et en France. Drôle de manière de se dire responsable et d’accuser une fatalité qui n’en est pas une. Manuel Valls comprend les impatiences, les doutes et les colères légitimes mais il ne cédera pas à la fébrilité, ne fera pas de zig zag et ne prendra pas de virage car gouverner, c’est résister, gouverner, c’est tenir… et patati et patata. Il s’est dit inspiré par les valeurs de la république et de la gauche. La gauche gouverne, assure-t-il en voulant gommer son discours devant les patrons à l’université d’été du Medef. Sans doute a-t-il en tête les échéances électorales de 2015 ( Cantonales et Régionales). Il a eu cette formule qu’il ne fallait pas moins d’Etat mais mieux d’Etat et qu’il était partisan de la « main visible de l’Etat », faisant écho au père du libéralisme économique, Adam Smith, à l'origine de la théorie de la main invisible des marchés. Partisan de l’interventionnisme de l’Etat ! Valls a même fait du Montebourg.  Puis il a dénoncé un euro «trop cher», se félicitant des décisions de la Banque centrale européenne pour baisser de dix centimes le prix de la monnaie européenne, en précisant: «Appliquée à toutes nos entreprises exportatrices, cette baisse représente des dizaines de milliers d'emplois préservés. Il faut aller plus loin encore car il y a urgence. La zone euro décroche par rapport au reste du monde.» «L'investissement, c'est le mot qu'il faut retenir, c'est la clé de la reprise», a-t-il lancé, ajoutant : «C'est par l'investissement que l'Europe retrouvera une croissance solide et durable »

    Nous avons eu droit à quelques chiffres. L’inflation est insuffisante à 0,5% comme l’est la croissance à 0,4%. En 2015, le déficit devrait être de 4,3%. Cinquante milliards d’économie seront réalisés en trois ans, dont vingt et un en 2015. Le choix est de réduire les dépenses pour ne plus augmenter les impôts, mais il ne faut pas parler d’austérité. Manuel Valls, pour nier sa politique d’austérité, met en avant les emplois attendus dans l’éducation nationale, la justice et la police. Il annonce que le minimum vieillesse est porté de 792€ par mois à 800, soit une augmentation de 8€ par mois. En ce qui concerne les petites pensions de retraites inférieures à 1200 € par mois, il n’y aura pas de revalorisation (comme promis) mais une prime exceptionnelle non chiffrée. Aujourd’hui, Manuel Valls a même annoncé son intention de supprimer la première tranche des impôts. A se demander si ces annonces ne sont pas l’antidote médiatique au poison « sans-dent » diffusé par Valérie Trierweiler.

    Manuel Valls affectionne le mot « responsabilité » et l’expression « prendre de la hauteur ». Ce sont des mots qui lui permettent de laisser penser que, à contrario, ses opposants sont irresponsables et au raz des pâquerettes. Il a désigné comme menaces les méfiances et les populismes.  Malgré le vernis de gauche de son discours, il en revient à la flexibilité, au travail le dimanche, au pacte de responsabilité, à la simplification des normes… Il en revient aux accords entre partenaires sociaux  suivis de lois, comme l’accord ANI. Il veut réformer, dit-il, et se lance dans une envolée anaphorique : Reformer ce n'est pas casser. Il n'y aura pas de remise en cause des 35 heures… Réformer ce n'est pas casser notre modèle social… et patati et patata. Le Medef est allé trop loin dans la provocation, il dénonce hypocritement cette provocation, la surenchère du patronat. Il faut que nos entreprises retrouvent de la compétitivité et il cite le rapport Galois. Il relève que, depuis 2001, il n’y a eu aucune création d’emploi dans l’industrie. Et le remède pour sortir du décrochage économique de la France, c’est la réduction du coût du travail, la remise en cause des seuils sociaux, les crédits d’impôts aux entreprises… etc.

    L’investissement reste la clé de la reprise et l’épargne devra être orientée vers l’économie réelle, dit-il. La France prendra sa place dans la mondialisation par une économie sociale et solidaire… et patati et patata. Pourtant, si le montant des dividendes distribués aux actionnaires a augmenté de 30%, le chômage progresse, pas les investissements. Rappelons que, depuis 2012, nous comptons 500.000 chômeurs en plus.  

    Pas de quoi récréer une union à gauche, même si Manuel Valls a gauchisé son discours. Lors du précédent discours de politique générale en avril dernier, il avait dit que le langage politique est une langue morte. C’est pourtant un discours politique qu’il vient de faire, un langage de tacticien de la politique. Il a même évoqué le retour de Nicolas Sarkozy pour animer le débat d’idées. On a bien compris que, pour dire qu’il fait une politique de gauche et rejeter le mot « austérité », il a besoin de l’ultralibéralisme de la droite qui propose des économies plus importantes et donc une austérité plus sévère. Cela le met à la gauche de la droite mais ne fait pas de son action gouvernementale une politique de gauche. Il offre un débat d’idée à la droite et le refuse au sein de la gauche, réfutant toute alternative à son néolibéralisme prétendument de gauche.

    Hier, nous n’avons trouvé en la faveur de Manuel Valls que l’attitude de la droite sur les bancs de l’assemblée. Malgré les affaires et les divisions, les barons de l’UMP sont toujours aussi agressifs et  arrogants. Malgré les casseroles judiciaires, les Copé, Balkany, Woertz… prennent des airs goguenards qui sont indécents. Le président du groupe UMP ne sait qu’afficher sa hargne et sa mauvaise foi. Dans les interventions des députés de la majorité, nous retiendrons que des intervenants ont apportés un soutien mitigé au gouvernement.

    Dans l’opposition de gauche, seul le chef de file des députés Front de gauche, André Chassaigne, s'est livré à un réquisitoire argumenté de la politique gouvernementale. "Vous avez fait le choix de rompre unilatéralement et sans appel le contrat qu'avait signé François Hollande avec les Français en 2012" et "précipitez la crise morale et politique que nous traversons", a-t-il dit au Premier ministre, guidé, selon lui, par "une maladie ancienne : le réalisme gestionnaire" et d’ajouter : "Il existe une alternative à la complaisance à l'égard du Medef… Pour cela, la gauche doit s'engager dans une dynamique de rassemblement… » Pour lui, en Europe, la France devrait aujourd'hui constituer un large front afin de promouvoir une nouvelle stratégie fondée sur des investissements massifs pour la transition écologique, une lutte résolue contre l'évasion et l'optimisation fiscale… Il a cité Jean Jaurés. En veilleur des valeurs de la gauche, Jean Jaurès alertait sur les risques de dérive. Il le disait avec des mots forts: « Les hommes pratiques […] sont ceux qui emploient quelques mots humanitaires pour amorcer les suffrages du peuple et qui, sous ces mots, ne mettent aucun sentiment ardent, aucune idée précise qui puisse inquiéter les privilégiés. » En cette année d’hommage à sa pensée et à son action, un gouvernement qui se dit de gauche se doit d’y être attentif et de s’inspirer de son esprit de justice et de solidarité. André Chassaigne a conclu que "cette déclaration de politique générale sonne comme une déclaration de défiance à l'endroit du peuple".  Il appelle à une réforme constitutionnelle pour une Sixième république. 

    Pidone

    L'intervention d'André Chassaigne


    Discours de politique générale : intervention d... par andrechassaigne

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  • valls_gattaz

     

     

    A l’université d’été du Medef, Pierre Gattaz n’a pas sorti un document d’une cinquantaine de pages répondant à la question : «Comment relancer la dynamique de création d'emplois en France ?». A un jour de la question de confiance posée par Manuel Valls à l’Assemblée nationale, le patron des patrons vient de révéler, dans le journal Les Echos,  cette liste de mesures parmi lesquelles la suppression de jours fériés et de la durée légale des 35 heures. Il va jusqu’à demander aussi celle du salaire minimum.

    Selon le Medef, la suppression de deux jours fériés sur les onze donnerait 1% de croissance et 100.000 emplois. Sur cinq ans, la dérogation a Smic en créerait 50 à 100.000 qui pourraient l’être en 3 ans en remontant les seuils sociaux.

    S’ajoute l’autoriser d’ouverture le dimanche pour les commerces : 50.000 et 200.000 emplois nouveaux dans le tourisme, et entre 40.000 et 100.000 dans le commerce et la distribution, estime le Medef. Autre vieille idée patronale : l'extension du contrat de chantier, utilisé seulement dans le bâtiment, à tous les secteurs d'activités. Ce «contrat de projet» viendrait remplacer le CDI par «un contrat à durée indéterminée qui prendrait fin automatiquement une fois le projet réalisé».

    Et le CICE ?  Le Medef demande la transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges, pour le pérenniser et le simplifier, la suppression de diverses taxes sectorielles et de la taxe sur les transactions financières, la «taxe Tobin».

    Nous nous posons d’autres questions que celle de ce document socialement agressif, réactionnaire et polémique : Manuel Valls en connaissait-il la teneur lorsqu’il a fait sa déclaration d’amour devant les patrons du Medef qui l’ont ovationné ? Dans la négative, pourquoi diffuser ce document la veille du vote de confiance ? Dans l’affirmative, qui peut encore faire confiance à Manuel Valls et François Hollande ?

    Avec ce document  provocateur, le pacte de responsabilité pourrait avoir du plomb dans l’aile. Un contrat de travail n’est ni une entrée dans les ordres ni une soumission à l’esclavage. On comprend que Pierre Gattaz, avec son éternel sourire de Judas, en demande toujours davantage dans le but de faire revenir le gouvernement sur tous les acquis sociaux. Manuel Valls lui a ouvert la porte en déclarant qu’il fallait simplifier le code du travail :

    « … Je souhaite que cette action de simplification soit systématique, dans tous les domaines. Cela inclut le code du travail, mais suppose une méthode sur laquelle je serai extrêmement vigilant : la négociation et la recherche d’un accord. Vos représentants participeront à des négociations qui vont s’ouvrir sur la représentation des salariés et le dialogue social. Ces négociations poseront aussi la question des seuils. Cette réforme ne peut réussir que si la négociation réussit. Et la négociation doit réussir, comme les partenaires sociaux ont su réussir des réformes importantes depuis deux ans. Je pense notamment à la sécurisation de l’emploi ou la formation professionnelle. Et pour réussir une négociation – tous ceux qui négocient dans leur entreprise le savent – il faut trouver un équilibre entre les engagements des uns et des autres. La protection des salariés est globalement élevée dans notre pays. Les salariés y sont attachés, c’est bien normal. Mais certaines adaptations sont possibles. Sur ces questions, il y a un chemin pour un accord profitable à tous, j’en suis persuadé. A vous maintenant de faire le nécessaire pour le trouver, avec les partenaires qui y sont prêts. Et – je m’y engage – le Gouvernement en tirera toutes les conséquences législatives dès lors qu’un accord aura été trouvé ».

    Force est de constater que François Hollande et Manuel Valls semblent pieds et poings liés au Medef, en s’obstinant à poursuivre une politique libérale. Le Medef les soumet au chantage à l’emploi lorsqu’ils espèrent sortir de l’impopularité en inversant la courbe du chômage. Leur politique d’austérité est un échec. Leur libéralisme est au service des 1% de Français arcboutés sur leurs privilèges. Pour ces derniers, c’est une réussite avec, comme points d’orgue, la prestation de Manuel Valls à l’université d’été du Medef et la nomination d’Emmanuel Macron au gouvernement.

    Quant à la concertation, on sait quelle vision Manuel Valls et François Hollande en ont. Il suffit de constater comment ils traitent l’opposition de gauche et les frondeurs du parti socialiste.

    Le Medef n’aime pas l’expression « donnant-donnant » et préfère lâcher des promesses que les patrons ne tiendront pas comme : créer des emplois en France. Il ne fait aucun doute que les propositions de Medef ont un objectif politique, celui d’inciter le gouvernement à déréglementer et les Français à travailler plus pour gagner moins.

    « Si d'ici trois à six mois, la situation ne s'est pas inversée, ce sera foutu» vient de déclarer Manuel Valls à la presse (quotidien Le Monde) avant d’affronter un nouveau vote de confiance. « Je ne resterai pas pour rester, mais pour agir» a-t-il ajouté. Il joue sur la peur d’une aggravation de la crise économique et sur celle de la montée de Front national. Et il annonce : « Pour l'instant, je fais le pari de l'intelligence collective, je ne pars pas avec en tête l'idée du 49.3, mais l'outil existe». Le premier ministre est dans la manipulation, dans la tactique politicienne, pour imposer la politique d’austérité et des mesures libérales voulues par le Medef.

    Après le vote de confiance qui, selon la presse, ne sera sans surprise, François Hollande donnera une conférence de presse. On sait déjà ce qu’il va redire et qu'il va nous sortir quelques anaphores. Il terminera sur la lutte contre le terrorisme islamiste. En ce qui concerne sa côte de popularité au plus bas (13%) et les révélations de Valérie Trierweiler, le travail de victimisation est déjà en marche et il n’a plus qu’à lui emboîter le pas, ce qu’il a déjà fait dans la presse. Il a parlé de ses grands-parents qui vivaient modestement. Ce n’est pas son cas. Son père était médecin ORL. François Hollande était donc fils de médecin et non de prolétaire. Si sa mère était au parti socialiste, son père fut candidat sur une liste d'extrême droite aux élections municipales de Rouen en 1959 et 1965, sympathisant de Jean-Louis Tixier-Vignacour, de l'OAS et de l’Algérie française. Ses racines proches sont là, chez ses géniteurs, et il a grandi dans la bourgeoisie de province. Son évocation de ses grands-parents est pathétique et hypocrite. Il se dit à l’écoute des plus humbles, ce qui n’est pas évident dans la politique qu’il mène. En faisant abstraction de son expression « Sans-dent » pour désigner un nécessiteux, nous aimerions savoir quels actes personnels ou politiques il a accomplis en faveur des pauvres.

    François Hollande excelle dans les discours commémoratifs, les discours de campagne électorale, les discours d’engagement de la France dans des conflits extérieurs… Sans doute pense-t-il que les mots suffisent et qu’une bonne dialectique fait avaler toutes les couleuvres. C’est dommages que son rôle ne se soit pas limité à des inaugurations et des commémorations.

    Le changement passe par une nouvelle république,  car la cinquième et ses scandales tuent la démocratie à petit feu… Certes la  flamme est le symbole du Front national mais ce sont l’UMP et le PS qui l’entretiennent et l’attisent à chaque élection dans un système majoritaire favorable au bipartisme, c’est-à-dire à une alternance sans changement avec un retour de flamme toujours possible. Les vrais bénéficiaires du Système sont les riches et le patronat. L’arrogance d’un Pierre Gattaz mesure la soumission du politique et l’erreur de certains syndicats à accepter des régressions sociales programmées dans des pactes qui excluent tout engagement du patronat.

    Vivement une 6ème république qui redonne le pouvoir, confisqué par la Finance et ses lobbies, au peuple !

    ensemble_valls2
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    Battone
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  • france-culture1

    Il revient, sans être vraiment parti. Il a fait du fric et aspire à reprendre le pouvoir. Alors que nous ne sortons pas d’une crise qui a produit ses premiers effets sous sa présidence, souvenons-nous du discours de Sarkozy à Toulon le 25 septembre 2008… discours qui a suivi son intervention du 23 septembre à l’assemblée générale de l’ONU où il a appelé à un capitalisme « régulier et régulé ». Après la faillite de la banque Lehman Brothers qui a été le premier acte de la crise financière, on a pu entendre les « plus jamais cela ! » et les appels à une réglementation des banques et des marchés financiers. La chute de Lehman Brothers  a entraîné avec elle la bourse américaine, puis quelques semaines plus tard toutes les bourses mondiales. Pour pallier la crise, certains États ont nationalisé les pertes engendrées par les banques en difficultés et garanti les épargnes, allant même jusqu’à racheter les actifs toxiques. C’est le contribuable qui a payé.

    Le 25 septembre 2008, Sarkozy a fait son show en répétant ce qu’il avait déjà dit deux jours plus tôt à l’ONU :« Une certaine idée de la mondialisation s'achève avec la fin d'un capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir. L'idée de la toute puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle. L'idée que les marchés ont toujours raison était une idée folle. Pendant plusieurs décennies on a créé les conditions dans lesquelles l'industrie se trouvait soumise à la logique de la rentabilité financière à court terme. On a caché les risques toujours plus grands qu'on était obligé de prendre pour obtenir des rendements de plus en plus exorbitants. On a mis en place des systèmes de rémunération qui poussaient les opérateurs à prendre de plus en plus de risques inconsidérés. On a fait semblant de croire qu'en mutualisant les risques on les faisait disparaître. On a laissé les banques spéculer sur les marchés au lieu de faire leur métier qui est de mobiliser l'épargne au profit du développement économique et d'analyser le risque du crédit. On a financé le spéculateur plutôt que l'entrepreneur. On a laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs. On a obligé les entreprises, les banques, les compagnies d'assurance à inscrire leurs actifs dans leurs comptes aux prix du marché qui montent et qui descendent au gré de la spéculation. On a soumis les banques à des règles comptables qui ne fournissent aucune garantie sur la bonne gestion des risques mais qui, en cas de crise, contribuent à aggraver la situation au lieu d'amortir le choc… C'était une folie dont le prix se paie aujourd'hui !... »

    Bien sûr Sarkozy a dit cela afin de prêcher ensuite pour un capitalisme « moral », lui qui pèsent des soupçons dans plusieurs affaires financières. Allons un peu plus loin dans son discours…

    «  … Ce système où celui qui est responsable d'un désastre peut partir avec un parachute doré, où un trader peut faire perdre cinq milliards d'Euro à sa banque sans que personne s'en aperçoive, où l'on exige des entreprises des rendements trois ou quatre fois plus élevés que la croissance de l'économie réelle, ce système a creusé les inégalités, il a démoralisé les classes moyennes et alimenté la spéculation sur les marchés de l'immobilier, des matières premières et des produits agricoles. Mais ce système, il faut le dire parce que c'est la vérité, ce n'est pas l'économie de marché, ce n'est pas le capitalisme. L'économie de marché c'est le marché régulé, le marché mis au service du développement, au service de la société, au service de tous. Ce n'est pas la loi de la jungle, ce n'est pas des profits exorbitants pour quelques-uns et des sacrifices pour tous les autres. L'économie de marché c'est la concurrence qui réduit les prix, qui élimine les rentes et qui profite à tous les consommateurs. Le capitalisme ce n'est pas le court terme, c'est la longue durée, l'accumulation du capital, la croissance à long terme. Le capitalisme ce n'est pas la primauté donnée au spéculateur. C'est la primauté donnée à l'entrepreneur, la récompense du travail, de l'effort, de l'initiative. »

    Comme dit la chanson : « paroles, paroles, paroles… », car c’est le même Sarkozy qui, après sa défaite, a projeté de créer un fonds de placement avec le concours financier des Qatariotes et qui a donné des conférences à huis clos largement rémunérées et organisées par des groupements de banquiers et de financiers. C’est le même Sarkozy qui, le lendemain de son élection en 2007, a fait procéder à des remboursements d’impôts aux plus riches comme Mme Liliane Bettancourt. Sa présidence s’est soldée par 500 milliards de déficits et ce ne sont ni les pauvres ni la classe moyenne qui ont profité de ce déficit. Par contre ce sont ces derniers qui en subissent les conséquences sociales. C’est le même Sarkozy qui, en 2006 peu de temps avant la crise, ventait les mérites des surprimes, ces prêts hypothécaires à risques qui sont à l’origine de la crises financière de 2007 à 2011.

    Les paroles sur un capitalisme de production et non pas de spéculation pourraient tout aussi bien être redites, mot pour mot,  par Valls ou Hollande dont l’ennemi fut le monde la finance le temps d’une élection présidentielle. La question qui se pose aujourd’hui est : La régulation du capitalisme est-elle possible ? Peut-on parler de réglementation lorsque la mondialisation induit la déréglementation ?

     Sur la radio France-culture, le 11 septembre 2014,  une émission "Planète terre" (Sylvain Kahn) a posé la question : la finance globale est-elle sous contrôle ? Ce qui entraîne à s’interroger encore : Quels sont les mécanismes de la finance mondiale ? Peut-on la réguler ? Deux intervenants ont amené leurs réponses :

    • Thierry Philipponnat, membre du Collège de l'Autorité des marchés financiers (AMF), ancien Secrétaire général de l'ONG "Finance Watch", et auteur d’un livre « La capture ou commentles intérêts financiers ont pris le pas sur l’intérêt général ».

    • Agnès Benassy-Quéré, présidente déléguée du CAE, professeur à l'Université Paris I, et à la Paris school of economics.

    Si des déclarations ont été faites lors des G20, si quelques textes ont été pondus sur la règlementation des banques et des marchés financiers, leurs applications ne sont pas encore effectives et le « plus jamais çà » de la faillite de la banque Lehman Brothers est déjà oublié. La fièvre de la crise est retombée et les discours prêchent maintenant de ne pas trop réglementer pour ne pas nuire à l’économie…

    Nous vous proposons d’écouter les intervenants de France-culture qui font un état des lieux :

    Pidone

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