• bristolLors du débat entre les deux candidats du second tour de l’élection présidentielle, Sarkozy a traité plusieurs fois François hollande de menteur. Qui a menti ?

    Sarkozy a été le seul à mentir sur plusieurs points…

    - Il a bien assisté le 7 décembre 2009 au dîner des donateurs de l’UMP dans le somptueux hôtel « Le Bristol ». C'était le dîner du "Premier cercle".

    - En ce qui concerne la dette, il a volontairement évoqué les 500 milliards d’euros entre 2007 et 2011, en ne prenant pas en compte le déficit 2012 de 100 milliards qui s’ajoutent.

    - François Hollande n’a jamais dit qu’une personne est riche au dessus de 4000 euros de revenus mensuels.  C'était dans Le Parisien, en janvier 2007, alors qu'il était encore premier secrétaire du PS. Mais à aucun moment il ne l'associe au mot "riche". Voici sa déclaration exacte :"Les impôts augmenteront pour les contribuables qui sont dans les deux plus hautes tranches de l’impôt sur le revenu. (...) Cela ne concerne que les contribuables qui ont un salaire de plus de 4 000 euros net, soit 5 000 euros brut."

    - La France n’est pas le seul pays épargné par la recession. Sarkozy a dit :Quel est le seul pays qui n'a pas connu un trimestre de récession depuis 2009 ? C'est la France !"  La récession, en terme économique, s’entend par deux trimestres consécutifs de croissance négative et non pas un trimestre. Selon l’OCDE, depuis 2009, une dizaine de pays n’ont pas connu de récession : Allemagne, Royaume Uni, USA, Canada, Danemark…

    - Toujours selon l’OCDE, la France n’est pas la championne européenne des impôts. Elle n’arrive qu’à la septième place laissant la première au Danemark suivi de la Suède, la Belgique, l’Italie, la Finlande et l’Autriche.

    - La France a le plus bas taux d’encadrement scolaire, toujours selon l’OCDE. "la France présente l'un des taux d'encadrement les plus faibles, tous niveaux et tous établissements confondus (publics et privés) avec seulement 6,1 enseignants pour 100 élèves/étudiants".

    - Il ne faudrait que 500 éolienne pour remplacer la production de la centrale de Fessenheim et non pas 8000 comme l’a affirmé Sarkozy.

    - Hollande n’a jamais dit qu’il voulait fermer les centres de rétention.Le 25 avril, candidat socialiste a en effet répondu à l’interpellation de France Terre d’asile dans une lettre publiée sur leur site. Il écrit exactement :"Je souhaite plus globalement que la rétention redevienne l'exception et non un instrument banal de procédure. Je souhaite que soient privilégiées les alternatives à l ‘enfermement." Il ne s’agit pas de fermeture.

    - Sarkozy n’a pas créé la taxe financière mais l’a simplement rétabli après l’avoir supprimée en 2008, époque du bouclier fiscal.

    Signé: Fucone

     

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  • La spéciale Présidentielle de la Star Académie est terminée. La télévision a largement diffusé sur toutes les chaînes les réactions outrancières des partisans inconditionnels de Sarkozy pour ensuite répandre largement l’idée que le face à face se solde par un « Match nul » (terme employé qui en dit long sur la tournure prise par cette pantalonnade). Inutile de chercher l’objectivité sur les chaînes de télévision et dans une certaine presse. Il faut aller voir la Presse étrangère pour avoir d’autres commentaires pour la plupart favorables à François Hollande jugé plus serein, plus précis et plus convainquant. Sarkozy y est dépeint comme nerveux et se décomposant même à plusieurs moments lorsqu’il s’est retrouvé en difficulté. Rue89 a fait un état des mensonges de Sarkozy lors de ce débat lorsqu’il a accusé de façon éhontée son adversaire d’être un menteur et même un calomniateur. Pendant ce débat, Sarkozy n’a cherché qu’à déstabiliser François Hollande sans y parvenir. Il s’est avéré qu’il n’avait même pas lu le programme de ce dernier. Si on s’en tient à la forme, Sarkozy a encore fait la démonstration que, sans discours écrit, il bafouille et malmène la langue française face à un Hollande qui a un discours construit et clair.

    Sarkozy comptait sur ce débat pour gagner la finale d’unecosmétique copiecampagne plombée par lui-même et son entourage. Il a cru qu’il participait à la Star Académie et que tout peut se jouer sur l’esbroufe. Il s’est enlisé jusqu’à sa lyse.  La presse et la télévision qu’il a mis à son service par les relations entretenues avec les patrons et par les nominations faites, n’ont pas osé le déclarer ouvertement vainqueur et lui accordent pour la plupart un match nul sans relever toutes les contre-vérités dont il a usé et abusé. Le vent est en train de tourner et la presse suivra finalement le courant… Certains l’ont déjà fait après avoir consulté les sondages et lu la presse étrangère. Sarkozy a été combattif mais mauvais. Il n’a cessé de mentir et de revenir sur ses mensonges obligeant son adversaire à se répéter.

    Finalement Hollande a clos son intervention par une anaphore à rebours de l’autocrate que Sarkozy a été et reste. Ce dernier, n’en doutons pas, est incapable de la moindre poésie serait-elle anacréontique. Il ne sait pratiquer que l’anathème. Il pratique l’anacoluthe sans le savoir mais en le voulant et refuse toute anamnèse. Il est favorable, on le sait,  à l’anatocisme. Après la sarkolyse proche, nous lui conseillons une fin de vie politique anachorétique à moins qu’il accepte une psychanalyse et qu’il renonce à l’abus d’analeptiques. Il ne fera pas de nos enfants des analphabètes et, après le 6 Mai,  entrera comme l’anamorphose d’un Chef d’Etat dans les annales politiques 

    Signé: Pidone

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  • 2012-05-02T212556Z_1_APAE8411NJB00_RTROPTP_2_OFRTP-FRANCE-PRESIDENTIELLE-DEBAT-SYNTHESE-2012050

     

    N'écoutez pas les commentateurs sarkozystes!

    Le grand débat qu'on nous a annoncé a été plombé par Sarkozy. Nous ne retiendrons que la bonne prestation de François Hollande qui n'a pas perdu son calme malgré les agressiions verbales, les injures, les dérobades et les digressions. L'essentiel à retenir réside dans les engagements pris par le candidat du Parti socialiste, sans revenir sur son programme qu'il a clarifié face aux attaques mensongères dont il a fait l'objet... Agité de tous ses tics et ses tocs,  Sarkozy a essayé de démontrer qu'il était le meilleur parce qu'il avait l'expérience du Président sortant. Sans aucune autocritique, il a éludé les questions relatives à sa politique fiscale et sociale. Non, il n'a pas changé!

    Hollande a donc formulé une série d'engagement en cas d'élection...

    « Moi, président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Elysée.
    Moi, président de la République, je ne traiterai pas mon premier ministre de collaborateur.
    Moi, président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fond pour mon propre parti dans un hôtel parisien.
    Moi, président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante [...]
    Moi, président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les présidents des chaînes publiques [...]
    Moi, président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire.
    Moi, président de la République, j’aurai aussi à cœur de ne pas avoir de statut pénal du chef de l’Etat, je le ferai réformer [...]
    Moi, président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire [...]
    Moi, président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres [...]
    Moi, président de la République, les ministres ne pourraient pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local [...]
    Moi, président de la République, je ferai un acte de décentralisation [...]
    Moi, président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés [...]
    Moi, président de la République, j’engagerai de grands débats, on a évoqué celui de l’énergie [...]
    Moi, président de la République, j’introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives [...]

    Moi, président de la République, j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue [...] »

    signé: Fucone

    Vous pouvez aller sur le site RUE89 pour trouver les mensonges de Niocolas Sarkozy au cours de ce débat en cliquant ICI.

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  • A la fin de la campagne, il faudra chiffrer les dépenses du candidat Sarkozy. Il n’a échappé à personne qu’en locations de salles et en drapeaux tricolores distribués, le montant doit déjà être important. Au Trocadéro, l’UMP a ressemblé tous les militants de France et de Navarre et a annoncé 200.000 participants. Même en comptant les journalistes et notamment celle de Médiapart qui a été malmenée (plainte a été déposée) on doit arriver à environ 30.000 personnes et presqu’autant de drapeaux. En obtenant le nombre de drapeaux achetés et distribués, on pourrait connaître le nombre réel des participants. Rien à voir avec la mobilisation du vrai premier mai dans toute la France. Un vrai premier Mai qui réclamait un vrai président et donc le départ du faux président du vai chômage. Copé revendiquait dernièrement 261.000 adhérents. Ce chiffre avancé de 261.000 représente une hausse de 90.000 adhérents par rapport à juin dernier quand le patron de l'UMP revendiquait "171.000" adhérents à jour de cotisation, contre "155.000" en juin 2010 quand Xavier Bertrand était secrétaire général du parti. Si ces chiffres sont exacts, ce n’est pas un exploit de réunir 30.000 personnes convoyés jusqu’à Paris. Rien que pour Marseille, 700 militants auraient été ainsi mobilisés. C’est à eux que, à chaque meeting, Sarkozy dit « Vous êtes la France ! »

    Sur la place du Trocadéro, les participants parqués par le service d’ordre ont assisté d’abord aux tirs d’artillerie lourde avec le canonnier en chef de l’UMP, Jean-François Copé. Son tir favori : le droit de vote des étrangers et piscines supposées ouvertes uniquement aux femmes musulmanes… Et dire qu’il ose encore prononcer le mot « piscine » qui, associé à son nom, renvoie à Ziad Takieddine. Lorsque l’on parle de lui comme une artillerie lourde, on évoque la lourdeur d’esprit de ce personnage qui est programmé pour attaquer avec toute la mauvaise foi qui le caractérise tous les adversaires potentiels de Sarkozy dont il revendiquera ensuite la succession. Il a bien sûr vidé son chargeur sur François Hollande  allant jusqu’à parler d’une "alliance objective entre la gauche et l'extrême-droite". Il vise si bas que les balles passent sous les chaussures.

    François Fillon a souhaité prudemment "un syndicalisme réformiste" et "un patronat conscient de ses responsabilités éthiques et sociales".  Il ne voudrait pas sombrer avec Sarkozy.

    Pour la circonstance et après le réquisitoire de Marine Le Pen, ce dernier a eu recours à Gaino pour lui concocter un discours plus gaullien et moins frontiste que ceux de son autre conseiller Patrick Buisson. A chacun ses compétences en fonction des sondages et de l’évolution de la campagne. ET Sarkozy déclame :"Je me bats pour un nouveau modèle social où la négociation collective descendra le plus bas possible, où parler de souplesse ne sera pas un crime (...) Je veux un nouveau modèle français où le capitalisme des entrepreneurs remplacera le capitalisme financier." Le Président candidat ne peut s’empêcher d’opposer les uns aux autres. Voilà qu’il oppose financiers et entrepreneurs… Il reste le candidat des « Ventrepreneurs » gourmands qui regroupent les deux catégories qu’il différencie par un artifice oratoire. Les cibles de Sarkozy sont les libéraux et les centristes."Je veux un nouveau modèle français où chacun prendra ses responsabilités… une République du mérite". Et d’ajouter :"les salaires ne sont pas trop hauts, mais trop bas" tout en déplorant le « dumping social ».   Pour les électeurs de Marine Le Pen, il a ressorti les "frontières" et la défense du mode de vie français… "Notre langue, notre littérature, notre cinéma". Il a concentré ses attaques sur la Gauche et  les syndicats,  « leurs drapeaux rouges… qui ont fait le tour du Champ-de-Mars, traînés dans le sang du peuple", citant Lamartine. La gauche est renvoyée au Bolchévisme et à la lutte des classes. Et lui qui attise les peurs, divise les Français ose proclamer :"Je ne vous propose pas la fermeture, la haine, le repli sur soi. Jamais. Je laisse ses sentiments bas à ceux qui m'injurient."

    staracCe soir, dans cinq minutes, le grand débat va avoir lieu. On a l’impression d’assister à la finale d’un jeu télévisé à l’issue de laquelle il y aura le champion. On explique aux Français qu’ils se sont déterminés sur une phrase, une impression… Quelle mascarade ! L’avenir d’un pays dépendrait du vote de quelques téléspectateurs désignant un Président de la République comme on choisit le meilleur chanteur de la Star Académie ou de la Nouvelle Star. Est-ce le côté bling bling qui va plaire?  L’avenir de la France dépendrait du traitement fait à l’un deux par des journalistes-présentateurs pas réellement objectifs lorsque l’on connaît les collusions entre la presse télévisée et les politiques de préférences au pouvoir.

    Nous verrons donc si les Français sont les simples téléspectateurs d’un jeu télévisé au mépris des programmes présentés et des intérêts défendus…. Dans ce cas-là, autant faire les élections au tirage ou au grattage et confier le loto "Spécial Présidentielle" à la Française des jeux.

    signé: Battone

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  • Sarko_3mai_modifié-1

    En cette matinée du Premier Mai 2012, Marine Le Pen est restée dans sa logique de campagne avec pour horizon les législatives et l’explosion de l’UMP. Il est vrai que Sarkozy a entraîné ses amis dans ses délires politiques. Une défaite fait courir le risque qu’une partie de ses troupes quitte le radeau de la Méduse qui ira s’échouer dans les bas fonds de la politique. Ce n’est pas François Copé qui pourra détourner l’esquif de la piscine de Ziad Takieddine. Le président de l’UMP en sent encore l’iode qui devait être radioactif et pourrait déclencher une réaction judiciaire en chaîne après les élections.  Marine Le Pen n’a donc pas sorti un discours édulcoré, vidé de tout son argumentaire de campagne. Elle n’est pas tombée dans les tentacules de Sarkozy mais s’en est éloignée comme on évite une méduse. Elle la montrait à ses électeurs tout en les laissant libres de leur choix. Bien sûr, dans son propre camp, il y a les déçus à la carrière brisée par son ascension orchestrée par le patriarche qui, en ce moment, boit du petit lait.  Les aigris comme Bruno Gollnisch et Carl Lang voteront Sarkozy. Le premier parle de lui comme un moindre mal tandis que le second veut barrer la route à Hollande. Selon les sondages, Sarkozy récupérerait plus de la moitié des votes FN. Pourtant les électeurs de Marine Le Pen devraient suivre son exemple si l’immigration n’est pas leur seule phobie. Ils devraient suivre Marine Le Pen s’ils ne veulent pas que ce soit l’UMP qui mange le FN. Sarkozy avait dû prévoir ce dernier scénario avec son conseiller Buisson et la droite dite populaire de l’UMP qui a repris les refrains sécuritaires et xénophobes du FN et laissé de côté ceux plus sociaux. Le rêve de Sarkozy devait être de créer sa propre extrême-droite au sein de l’UMP, le FN sans le FN en quelque sorte. Marine Le Pen voudrait le réformer et le relooker. Elle pourrait y parvenir avec l’aide empoisonnée de Sarkozy si on s’en tient à son score du premier tour de la Présidentielle. Un boomerang politique pour Sarkozy!

    Au-delà de l’élection d’un nouveau président, ces deux partis jouent leur avenir. Une défaite de Sarkozy serait une défaite de l’UMP et une victoire du FN puisque son élection dépend des électeurs de Marine Le Pen. Une victoire de Sarkozy serait l’abandon par les mêmes électeurs des grandes ambitions de leur candidate et de tout le volet prétendu social de son programme.

    Maintenant, il reste à voir jusqu’où va aller Sarkozy pour convaincre les électeurs de Marine Le Pen qui n’est pas tombée sous le charme de la « danse du ventre » pour reprendre l’expression moqueuse de celle qui a rassemblé 6 millions de voix.

    Sarkozy ira-t-il jusqu’à un strip-tease ?  Au premier tour il a montré le haut en bombant le torse, va-t-il montrer le bas ? Il a dit qu’il irait chercher les voix avec les dents et cela a été repris, comme à l’habitude, par son entourage. Pour le moment, il se les casse. Il lui reste sa langue que les dents ne retiennent plus et  qui n’est pas à l’abri de nouveaux lapsus. Un proverbe arabe pourrait lui rappeler que « Paroles du cœur, vont au cœur, paroles de la langue, aux oreilles tout au plus ». Un autre proverbe chinois le met en garde : « Une langue de trois pouces peut nuire à un corps de trois pieds ». Un vieil Indien lui prédit que, lorsque l’on a la langue qui fourche, le pied trébuche.

    Signé: Battone

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  • A Paris, Place Stalingrad,Jean-Luc Mélenchon a tenu un dernier meeting le 4 mai 2012,  pour appeler à une victoire de la Gauche la plus large possible au deuxième tour de l'élection présidentielle...

     

       

       

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  • santé

    Le document accusateur est-il faux ? La question a ouvert un débat sur le destinataire supposé du document incriminé, Bachir Saleh, recherché par Interpol et qui se trouverait en France. il aurait démenti  l'avoir reçu. Le signataire de son côté aurait parlé de falisification en parlant de l'affaire. Ainsi il aurait donc refuser d'authentifier  le document. François Fillon a fait savoir qu'il n'y avait "aucune trace d'un mandat international" contre cet ex-dignitaire libyen visé pourtant par "une notice rouge" d'Interpol pour fraude.

    La presse réaffirme  qu’un mandat international aurait bien été délivré contre Bachir Saleh, sous un autre nom, Bashir Al-Shrkawi fourni par la Lybie. On le trouve même sur le site internet d'Interpol qui diffuse des photos authentifiées par l'AFP à Tripoli comme étant celles de Bachir Saleh. Il n’est d’ailleurs pas exclus que la notice confidentielle contienne un autre nom, par exemple Bachir Saleh. Que fait la police? Certains ajoutent que ce fugitif aurait bénéficié en France d’une protection policière et d'un permis de séjour pour regroupement famlilial. Ce doit être ce que d'aucuns appellent l'immigration choisie.  

    Fillon a-t-il menti ou bien l’AFP est-elle allé trop vite et trop loin ?

    La note controversée aurait été signée par Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignements extérieurs libyens. Elle aurait été rédigée à la suite d'une réunion tenue le 6 octobre 2006 en présence de Abdallah Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi, de Béchir Salah Béchir, ainsi que de Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités locales et de Ziad Takieddine.

    Kadhafi aurait accepté en 2006 de financer pour "50 millions d'euros" la campagne de Sarkozy. M. Koussa, qui vit en exil à Doha, aurait de son côté qualifié de faux  le document. Ce dernier a lâché Kadhafi in extrémis contre la promesse qu’aucune poursuite ne serait engagée contre lui. C’est également lui qui avait géré le dossier des infirmières bulgares, en 2007, en lien avec Claude Guéant.

    "Nous déposerons plainte contre Mediapart" menace Nicolas Sarkozy. "Ce document est un faux grossier"…"Le canard, on lui a coupé la tête. C'était un document faux. Mediapart est une officine, M. Plenel, c'est le bidonnage à chaque fois", ajoute-t-il sans autre précision sur l’accusation de bidonnage habituel à l’encontre de Médiapart.

    Edwy Plenel "attend avec sérénité un éventuel procès", car, selon lui: "il ne suffit pas de contester l'authenticité du document révélé pour mettre fin aux suspicions". Rappelons que Médiapart travaille depuis dix mois sur cette affaire et que des articles ont été régulièrement publiés. C’est aussi Médiapart qui a révélé d’autres dérives comme les écoutes sur les journalistes.

    De façon anachronique, Sarkozy ajoutait "Vous croyez vraiment qu'avec ce que j'ai fait à M. Kadhafi, il m'a fait un virement ? Pourquoi pas un chèque endossé ». L’affaire remonte à 2007 et non pas au printemps, à l’époque où Sarkozy entretenait les meilleurs rapports avec Kadhafi, comme avec Ben Ali et Moubarak. Sarkozy n’en est pas à un anachronisme. Par ailleurs, les chèques ne s'endossent plus depuis longtemps.

    Dans cette affaire, de son côté  Fillon se serait un peu trop mouillé sur RTL en ajoutant que M. Saleh disposait d'un "passeport diplomatique du Niger" et qu'"à ce titre, il est protégé par l'immunité diplomatique". En contradiction avec cette version diplomatique, un haut responsable militaire nigérien, le colonel Djibou Tahirou, a assuré à l'AFP que son pays avait en effet délivré à M. Saleh un passeport "sur le conseil et la pression d'un pays européen"  avant de l’annuler. Ainsi M  Saleh ne possède plus de passeport diplomatique.

    Sagement le candidat socialiste attend le résultat de la décision de justice et évite de descendre dans le débat au niveau voulu par Sarkozy. « Si c'est un faux et bien le site sera condamné, dit-il …  si ce n'était pas un faux, à ce moment-là il y aurait des explications à fournir. »

    Avant cette révélation contestée, il y a eu l’affaire Karachi et les accusations de financement illicite de la campagne de Balladur en 1995. Dans cette vielle affaire qui traîne dans les arcanes de la justice, M. Galy-Dejean, ex-trésorier de la campagne de Balladur, le met en cause en confirmant des dépôts occultes d’argent. Qui s’y trouve mêlé ?  Ziad Takieddine, l’intermédiaire franco-libanais chez qui des caciques de l’UMP aller passer des vacances en toute amitié. Il est devenu leur persona non grata depuis que les affaires ont éclaté. Ce personnage accréditerait l’authenticité de la note publiée par Médiapart. Par contre il ne reconnaît pas sa présence lors de la réunion du 6 octobre 2006 en Lybie.

    Il y a beaucoup d’affaires autour du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Certains de ses ministres y ont été mêlés. A l’époque, leur argumentation se résumait à dire « est-ce que j’ai une tête à faire ça ?» et, par la suite, ils ont été rattrapés par des mensonges même si aucune affaire judiciaire n’est à ce jour allée à son terme.

    On dit que le doute doit profiter à l’accusé. Ce n’est pas ce qu’a fait Sarkozy, ministre de l’intérieur, lorsqu’il a présenté, dès son arrestation et avant jugement, le mis en cause Yvan Colonna comme l’assassin du Préfet Erignac. Nous ne ferons pas comme lui malgré la multiplication des affaires et des suspicions. Il faudra qu’il s’explique devant la justice en cas de non- réélection et la sanction doit venir d’abord des urnes pour l’ensemble de son œuvre.

    Toutefois, cela fait dix mois que Médiapart mène son enquête journalistique. Cela fait dix mois qu’aucune instruction judiciaire n’a été ouverte malgré le faisceau de présomptions. Il n’est pas étonnant que les témoins cités refusent de confirmer leur présence dans une affaire qui les promet à des poursuites judiciaires. Par ailleurs il semblerait que ces témoins aient reçu la protection de la France sous la présidence de Nicolas Sarkozy.  C’est là que la justice doit agir pour procéder à tous les actes d’instruction et, si nécessaire, protéger les témoins de toute pression et de tout danger.  Nous verrons alors si cette affaire est abracadabrantesque et si elle fera pschitt…

    Selon un juriste qui aime le latin «  Si Ziad Takkieddine non tacet, Sarkozy ad judicem vadet », à condition qu’il perde son immunité. A ce moment-là, nous ne pourrions que souhaiter la Santé à ce Président non réélu si le document n’est pas un faux et si tout ce que Médiapart a publié est vrai..

    signé: Pidone

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  • saroméduse

     

    A Toulouse, Sarkozy s’est surpassé et on se demande jusqu’où il va encore aller. Son discours aurait été concocté par un de ses conseillers avec toute la perversité dont est capable cet homme retors. Son patron a servi à la foule en liesse organisée un plat qui accommode les restes, une sorte de ragoût à la sauce FN tout en nous préparant une grande paëlla sociale comme celle servie au peuple espagnol, pendant que les Grecs ne digère pas le menu allemand..

    Sarkozy s’est enflammé dans un faux discours tissé autour de quelques mots : civilisation nation, patrie, frontières, mondialisation… un discours qui s’est voulu dogmatique, moral et qui s’est avéré presque théologique. Il s’adressait sans risque à des brebis bêlant son nom et conspuant la gauche et ce qu’il appelle le système médiatique.

    Que retient-on de ce galimatias sans vérité et destiné à manipuler les foules ? Chaque mot a fait l’objet d’une pesée électorale et certains sont martelés aux oreilles de l’extrême-droite, tout en les adoucissant par des logorrhées verbales faussement humanistes. Dans ce discours, il y a la forme faisant appel à une rhétorique de bonimenteur. Le procédé et le fonds sont exécrables. Les outrances se succèdent dans un déluge fait pour troubler les esprits. Sarkozy joue le grand calamar qui lance des slogans comme autant de tentacules. Il apparaît comme une méduse au discours répulsif. Il aime méduser et  abuser de la sémantique. Il distingue le nationalisme, concept à rejeter, du sentiment national légitime. Il accuse  « la pensée unique, le système, notamment le système médiatique" d'avoir "confondu le sentiment national, qui est hautement respectable, avec le nationalisme qui est une idéologie profondément dangereuse ».  L’amour de la patrie, dit-il, est le contraire de la haine de l’autre. Et il ajoute « Quand on n’aime pas son pays, on ne peut pas tendre l main à l’autre ». En d’autre temps, il disait que celui qui n’aime pas la France devait partir. Que les chômeurs se consolent et l’entendent : «  La nation est le seul bien qui reste à ceux qui n’ont rien. »

    Nous n’allons pas reprendre sa longue litanie qui, ne lui en déplaise, rappelle trop ceux d’une extrême-droite drapée dans le drapeau français. Son prêchi prêcha s’adresse pour l’essentiel aux six millions d’électeurs de Marine le Pen. De façon anecdotique, Sarkozy a eu quelques mots pour les Juifs et pour les Musulmans, tout en rappelant l’affaire Merah.

    Nous verrons comment les analystes politiques décortiqueront ce discours de Storyteller retors et pervers. En retireront-ils la substantifique moelle nauséabonde ? Sarkozy compte sur l’art oratoire qui produit de la fiction car réalité l’accable. Comme à son habitude, il reproche aux autres ses propres turpitudes. Il n’a jamais quitté les cours de récréation dans lesquelles les péteurs accusent les autres de péter avant les premières mauvaises odeurs.  La Gauche, dit-il, passe son temps à faire la morale, alors qu’il venait de débiter longuement un cours d’instruction civique qui lui est personnelle. Pour Sarkozy, c’est tout simple : il y a le bien et le mal, le beau et le laid. Il est le  bien et le beau.

    Nous avons eu droit à une révélation… Sans doute, comme Jeanne d’Arc, a-t-il entendu des voix mais les voix du Front national qui ont dicté ses propres paroles : "En 1995, le grand sujet, ça a été la fracture sociale, en 2007 c'était le travail, en 2012, c'est la question des frontières""Je ne parle pas seulement d'une frontière géographique, mais aussi de la frontière morale. La frontière sépare le dedans du dehors, la frontière permet d'avoir un foyer, un espace d'intimité dans lequel on peut choisir qui on fait entrer. La frontière, c'est l'affirmation que tout ne se vaut pas, qu'entre chez-soi et dans la rue, ce n'est pas pareil. Ce n'est rien d'autre que le long travail de la civilisation", a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Les frontière ethniques et religieuses sont inacceptables, nous n'en voulons pas. Faites sauter les frontières de la France, et vous verrez les tribus imposer des comportements dont nous ne voulons pas sur le sol français".

    Nous pensons sincèrement que la connerie n’a pas de frontière car, dans le cas contraire, Sarkozy n’aurait jamais été Président de la république. Dans l’auditoire, il y avait le porcin Claude Allègre, cet obèse qui voulait dégraisser le Mammouth (C’est ainsi qu’il désignait alors l’Education nationale) et qui, ministre un temps de gauche, a fait l’unanimité contre lui à gauche.  Sarkozy l’a cité plusieurs fois par son prénom « Claude ». Le Glaude de la politique s’est recyclé dans l’équipe de campagne de Sarkozy et il n’y a pas créé de réchauffement climatique, mais on s’y attendait car il milite contre ce qui dérange les pollueurs. Allègre, aigri par son échec à gauche, aime bien polluer le débat politique et le débat scientifique. Besson et Allègre deux recrues de Sarkozy. Nous remercions ce dernier des les avoir accueillis. A gauche, plus personne n'en veut.  

    Le 6 mai prochain, mettons une frontière à la connerie pour éviter qu’elle ne s’installe encore pendant cinq ans. Fermons le bec à Sarkozy dont les discours donnent de l’urticaire !  Ne montez pas sur le radeau de la Méduse. Il ne vous sauvera pas de la tempête. 

    Sarkozy joue le Maspero et veut déclencher des tempêtes de peurs et de haine. Sarkozy n’est pas un héros shakespearien mais le bruiteur de l’UMP. Il ne met que du bruit et de la fureur dans la campagne électorale. Ne plus voir Sarkozy, ne plus l’entendre ! Après son départ de l’Elysée,  la France devrait retrouver la paix civile et l’espoir d’un lendemain qui chante.

    Signé: Battone

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  • autain

    Nous publions une interview  de Clémentine Autain de la Fédération pour une alternative sociale et écologique et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. Cette interview a été réalisée par jdd.fr

     

    Nicolas Sarkozy estime que Marine Le Pen "est compatible avec la République". Que vous inspirent ces propos?
    Le tournant que prend cette campagne présidentielle dans l'entre-deux-tours me paraît très préoccupant. Cette radicalisation, comme si la question centrale en France était de combattre un ennemi de l'intérieur qui serait l'étranger, le musulman, est insupportable. La droite devient de façon très assumée xénophobe et autoritaire.

    Nicolas Sarkozy a toutefois assuré qu'il n'y aurait ni accord ni ministres FN dans son gouvernement, s'il est réélu…
    C'est la logique de la droite depuis un certain temps. Mais je pense qu'aux législatives, il y aura des expérimentations locales. En réalité, le flirt entre Sarkozy et Le Pen montre qu'une recomposition de la droite est en cours, à l'italienne.

    François Hollande a dit dans Libération "vouloir convaincre les électeurs du Front national".Cette démarche est-elle légitime?
    A gauche, nous devons rassembler le peuple autour d'un projet de transformation sociale. Il faut s'adresser aux électeurs du Front national, de la même manière que nous l'avons fait dans notre campagne en disant "vous vous trompez", "vous portez vos suffrages vers un parti qui tourne le dos à vos intérêts"... Nous aurions aimé être moins seuls dans cet affrontement politique.

    Le FN était l'une des principales cibles de Jean-Luc Mélenchon. Votre plus grosse déception est-elle de ne pas être passée devant au premier tour?
    Oui. Mais le résultat obtenu par le Front de gauche constitue un bon score. Si on nous avait dit en juillet dernier - quand nous étions entre 3 et 5% dans les intentions de vote - qu'on terminerait à 11%, tout le monde aurait signé! C'est un socle substantiel, loin de l'éparpillement de 2007, un point de départ. Une force politique nouvelle est née.«Mettre une bonne gauche à cette droite dure»

    Les sondages vous attribuaient tout de même un score plus élevé…
    Oui, cela montre le potentiel qui est le nôtre et l'enthousiasme qu'a suscité notre campagne. Au dernier moment, le traumatisme du 21 avril 2002 a resurgi. Une partie des électeurs a préféré bétonner le score de premier tour du candidat socialiste.

    Pour le second tour, le Front de gauche appelle à "battre Sarkozy"et donc voter François Hollande. C'est loin d'être un plébiscite pour le socialiste. Pourquoi?
    Il ne faut pas mélanger les étapes : il s'agit d'un soutien sans hésitation, avec toutes nos forces, à la défaite cinglante de Nicolas Sarkozy. Entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, je n'ai aucun état d'âme, c'est François Hollande. Après, ce n'est pas un blanc-seing qui lui est donné comme si, en quelques heures, nous avions modifié notre appréciation de ce qu'est le projet du PS. Il y a une nuance. Nous n'en démordons pas, il est temps d'affronter le pouvoir des marchés financiers. Mais j'appelle à voter François Hollande sans réserve. La casse sociale, le conservatisme et la mise en cause de nos libertés avec la droite au pouvoir doit cesser.

    Dans l'entre-deux-tours, le Front de gauche va mener une campagne "autonome".Vous ne serez donc pas dans des meetings aux côtés de François Hollande ?
    Jean-Luc Mélenchon a été invité au meeting de Bercy dimanche, mais il n’ira pas. On le savait. Le Front de gauche fait une campagne autonome. Un tract national, un engagement militant, un rendez-vous place Stalingrad le 4 mai au soir : nous mettons nos forces dans la bataille. Pas une voix ne doit manquer pour mettre une bonne gauche à cette droite dure.

    Mercredi, François Hollande a déclaré que "les résultats du premier tour étaient un bon indicateur" sur le choix du Premier ministre et souligné le "bon score" de Jean-Luc Mélenchon. Comment interprétez-vous ces propos?
    Le bon score du Front de gauche a sans doute invalidé des hypothèses de Premiers ministres qui seraient à la droite du PS. Je pense que notre score a réduit les chances de ce type de candidature. Tant mieux.

    Il semble acté qu'aucun membre du Front de gauche ne participera à un éventuel gouvernement Hollande. Est-ce une certitude?
    A l'heure actuelle, nous l'avons dit et redit, les bases d'un accord politique n'existent pas. Mais notre ambition, c'est que la future majorité soit la plus à gauche possible à l'issue des législatives. Nous voulons modifier le rapport de force au sein de la gauche, condition de la réussite d'un gouvernement au service du plus grand nombre.

    Il n'y aura pas d'accord avec le PS avant les législatives, sauf dans les circonscriptions où le FN est haut?
    En effet, nous partons sous nos propres couleurs. Mais, et c'est une tradition républicaine ancienne, nous avons fait une proposition au PS et à Europe Ecologie - Les Verts : se mettre autour d'une table pour regarder quelles sont ces circonscriptions où nous devrions nous unir face au danger FN.

    «J'ai senti qu'on enclenchait quelque chose». Dans une interview à France Soir, vous dites que les "relations ne sont pas très bonnes" avec le PS. C'est-à-dire ?
    Nous avons des différences programmatiques substantielles que chacun a pu voir à l'occasion de ce premier tour. Mais nous allons nous battre pour que la gauche réussisse, notre attitude sera constructive. Si la gauche se plante, qu'elle n'apporte pas de réponses aux catégories populaires notamment et à la sortie de crise, une droite très dure pourrait revenir au pouvoir en 2017. Nous sommes devant une lourde responsabilité.

    Quelles sont les relations entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon?
    Ça n'est pas une histoire d'hommes, une affaire personnelle. Ce qui importe, ce sont les visions politiques, les programmes. Jean-Luc Mélenchon a quitté le Parti socialiste en raison du virage social-libéral opéré par ce parti et auquel François Hollande a participé. En réalité, leurs relations sont marquées par ce fait : ils incarnent deux orientations différentes à gauche.

    Jean-Luc Mélenchon va-t-il se présenter à Paris ?
    Le sait-il lui-même? Rien n'est moins sûr... C'est à lui de prendre la décision. C'est un "plus" s'il est à l'Assemblée nationale, mais s'il n'y est pas, il garde toute sa voix et sa place centrale dans le Front de gauche.La vie politique aujourd'hui ne se résume pas à l'Assemblée nationale.

    Quel est l'avenir du Front de gauche? Envisagez-vous, à terme, de créer un seul grand parti?
    On a un travail de novation à produire sur les formes politiques adaptées pour faire prospérer la dynamique engagée dans la campagne présidentielle.J'ai toujours plaidé pour une force politique rassemblée mais je pense que l'étape qui s'ouvre n'est pas encore celle de la dissolution des partis dans une entité commune unique. Tout le monde est convaincu qu'il faut trouver la nouvelle architecture et personne n'a la réponse clé en main.

    Ça ne vous inquiète pas que personne n'ait la réponse?
    Au contraire, c'est plutôt rassurant. Cela veut dire qu'on va l'élaborer ensemble et qu'on va produire quelque chose de neuf. Ce qui compte, c'est la détermination politique à élargir et transformer le Front de Gauche. Je la crois très forte.

    Vous avez été porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne. Quelles sont vos relations avec lui?
    Ce sont des relations amicales parce qu'on se connaît depuis quinze ans. On a cette chance d'être complémentaires parce que très différents dans nos profils, nos styles, nos parcours politiques. On ne vient pas du même endroit. Notre différence est une richesse pour le Front de gauche. Mais le socle politique qui nous unit est solide. Ça s'est beaucoup vu durant cette campagne. On ne s'est pas appelé tous les quatre matins pour savoir quoi dire et pourtant, Jean-Luc ne m'a pas dit une seule fois qu'il ne se reconnaissait pas dans ma parole. On a parlé la même langue, il n'y a eu aucune cacophonie alors même que le Front de Gauche est un espace divers, assumé comme tel. Cette présidentielle a validé un rapport de confiance.

    Avez-vous pris du plaisir dans cette campagne?
    Oui! C'est une campagne militante inédite, je n'ai jamais vu ça de toute ma vie politique. J'ai eu le sentiment qu'il y avait un réveil du peuple de gauche. Et pour moi, ce n'est qu'un début, c'est le commencement d'un processus à vocation majoritaire qui renoue avec l'espérance à gauche. J'ai senti qu'on enclenchait quelque chose.

    Vous avez 38 ans, vous êtes une femme engagée... Certains voient en vous la relève politique. Clémentine Autain, candidate en 2017, est-ce envisageable?
    On n'en est pas là.

    Comment envisagez-vous votre avenir politique?
    Depuis quinze ans, je suis engagée pour défendre l'idée d'un rassemblement de l'autre gauche. Je ne fais pas de la politique pour rester ad vitam aeternam dans le petit pré-carré de la gauche radicale. Il y a maintenant deux autres chantiers à mener, celui de la novation et celui de l'ambition majoritaire. Ça fait du boulot pour les années à venir! Ma bataille, c'est de faire grandir mon espace politique. Ça ne veut pas dire que je n'ai pas d'ambition personnelle. Où je serai exactement dans plusieurs années? Je ne sais pas. Mais j'ai 38 ans, donc tout va bien. La vie est longue!

    Anne-Charlotte Dusseaulx et Caroline Vigoureux - leJDD.fr

     

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  • mélenchon1

    L'abstention ne sera pas neutre...

    Aujourd’hui  entre le Sarkozy plaintif et Hollande prudent, c’est la prudence qui a relevé le débat. Sarkozy s’est voulu combattif et s’est montré inutilement agressif dans tout son discours. Hollande n’est pas tombé dans le piège des insultes. Il a développé une fois encore son programme avant de répondre avec ironie aux basses et mensongères attaques de son adversaire qui a voulu durcir le ton.

    Sarkozy a fait son numéro de matamore devant un public acquis et rassemblé à grand renfort de financement de campagne. Il s’est évertué à fustiger ses adversaires par des contre-vérités et des interprétations personnelles avec toute la mauvaise foi qu’on lui connaît. Que retient-on de son programme ? Rien. Il dit simplement que les idées qu’il a développées au premier tour seront les mêmes pour le deuxième tour. Quelles idées en dehors de celles trouvées dans le programme du Front national ? On lui interdirait de parler aux électeurs de Marine Le Pen. Il ne parle pas seulement aux électeurs mais reprend des pans entiers des idées de l’extrême-droite. Sur le plan social, on en reste à l’austérité, à la division des Français, à la casse de ceux qu’il appelle les corps intermédiaires. Il refuse d’être taxé de raciste tout en accusant l’immigration cherchant à profiter de façon éhontée du pays le plus généreux du monde. Il dit qu’il aime ce qui rassemble alors qu’il s’évertue à diviser. Il s’offusque d’une campagne qui tourne à l’affrontement des égos alors qu’il n’a cherché que cela par ses rodomontades et ses mensonges. Il lance l’anathème sur le journal L’Humanité désigné avec mépris comme communiste pour l’avoir comparé à Pétain alors que l’on retrouve dans ses discours et ce qu’il appelle ses convictions des similitudes avec les discours et les slogans des pétainistes. Il suffit de relire des discours de Pétain notamment sur le travail et les corps intermédiaires pour s’en apercevoir. Pétain lui-même avait récupéré le Premier Mai. Bien sûr nous ne sommes pas en 1939 et le quinquennat n’est pas celui de Pétain sous l’occupation. Il ne s’agit pas de collaboration pendant la guerre même si Sarkozy a montré une certaine soumission à la politique de Merkel. Il s’agit de dénoncer un extrême-droitisation de Sarkozy avec les dangers que cela peut comporter.

    Il se dit victime d’un procès stalinien en ajourant « on prend des mots et on les sort du contexte ». Curieux retournement de ce qu’il pratique depuis longtemps et dont il vient de faire encore la démonstration par un discours de victimisation qui lui a permis d’éluder encore son bilan et son projet ultralibéral. Il a encore ressorti l’appel des 700 mosquées parmi ses bassesses. Il retourne même son attaque en disant qu’il s’agit d’une manipulation d’un journal de gauche et que, heureusement, les autorités françaises du culte musulman ont démenti les soutiens religieux. Il est revenu sur Tarik Ramadan en affirmant que l’appel de ce dernier à voter contre Sarkozy était un appel à voter Hollande. Il a reproché à Jean-Luc Mélenchon  d’être l’ami de Fidel Castro et de considérer ce dernier comme un démocrate alors que le candidat du Front de gauche dit que Cuba n’est pas une dictature au regard du Chili, de la Lybie et autres pays africains dont Sarkozy et d’autres étaient les amis et à qui des armes ont été vendues. C’est oublier ce qu’était Cuba avant Castro. C’est oublier que cette petite île est maintenue sous embargo par les Etats-Unis. Ensuite il reprenait une boutade de Mélenchon en affirmant qu’il incitait les jeunes à faire les poches aux riches, là où il n’y avait qu’un effet oratoire pour fustiger une autre violence faite par les amis de Sarkozy aux jeunes, nous voulons parler de la violence économique.

    Une fois de plus, Sarkozy a fait des Musulmans un objet de polémique et de stigmatisation. Son discours mériterait une analyse poussée pour mettre en évidence toute sa mauvaise foi et toute la perversité de son argumentation qui ne cherche que la polémique pour focaliser le débat sur l’immigration et la victimisation de ce Président-candidat qui tente de faire oublier pour qui il a gouverné pendant cinq ans et le sort  qu’il réserve au plus grand nombre si, par malheur, il était réélu. En fin de discours, il a fait assaut de démagogie et a réitéré son intention de fermer la frontière aux pays n’appliquant pas la réciprocité économique, chose qu’il n’a pas faite pendant son quinquennat. Il a encore instrumentalisé l’affaire du policier mis en examen pour homicide volontaire et s’est posé en protecteur des policiers, rappelant les blessés et les morts. Il oublie qu’il a diminué les effectifs et rendu plus pénible et plus dangereux le travail des mêmes policiers. Il préfère donner aux policiers un droit de tirer en cas de dangerosité supposée plutôt que de leur donner les moyens humains de faire leur travail avec plus de sécurité pour eux-mêmes et pour autrui.

    Sarkozy, après avoir vomi toute son agressivité stérile faute de programme social, a fini dans un excès de lyrisme, visiblement satisfait de lui-même. Il ajoute « On est à fond aujourd’hui et chaque jours on accélère jusqu’au 6 mai ».  Sarkozy a donné le ton. Hollande a eu raison de refuser trois débats à celui qui place le débat politique uniquement dans la polémique et la manipulation. Sarkozy n’a rien à proposer en dehors d’un bilan catastrophique et d’une volonté de continuer la casse  sociale jusqu’à s’en prendre aux syndicats et à tous les « corps intermédiaires ».

    Ce n’est pas un discours de Président de la république mais celui d’un conseiller municipal. Que peut-on retenir ? Rien en dehors de ses thèmes favoris : l’immigration et la sécurité. Le Président sortant a un passif mais n’a toujours pas de programme en dehors d’une ligne de conduite ultralibérale et de son intention de s’en prendre aux syndicats et aux fonctionnaires.

    A Limoges, François Hollande a mené une offensive finale qui a démontré la différence de ton et d’intelligence avec un Sarkozy qui venait de mettre le débat au raz des pâquerettes au risque d’aller mordre la poussière. François Hollande a défendu son programme en argumentant là où son outsider n’a plus rien à dire. Même si nous n’adhérons pas à ce programme pas assez ambitieux dans son orientation sociale, Nicolas Sarkozy nous a renforcé dans la nécessité de son départ pour que le débat politique s’apaise  et que la France retrouve une meilleure image dans la communauté européenne et au delà. Bien sûr, François Hollande a répondu aux attaques « comiques » de Sarkozy et à son florilège de mensonges.  Il a fait valoir que si lui-même s’était adressé aux électeurs du Front national, il l’avait fait sans concession et n’avait repris aucune idée d’extrême-droite contrairement à son adversaire. Il a utilisé le terme de « transgression » pour la droite décomplexé que Sarkozy rapproche de l’idéologie du FN.

    Sarkozy a donc une fois encore fait la démonstration que son discours n’apportait aucune solution à la crise économique et aucune perspective au « vivre ensemble » dans une France juste. Là où il divise les Français en contradiction avec ses élans lyriques (plus électoralistes que sincères), François Hollande a montré son désir de rassembler par un discours s’adressant à tous sans stigmatiser quiconque.

    Ne ratez pas le 6 mai l’occasion de remettre la France à la hauteur de son histoire sociale et sur le chemin retrouvé de la justice sociale! Ne laissez pas Sarkozy enfoncer ce vieux pays dans la médiocrité culturelle et politique ! Lui donner cinq années de plus, c’est lui permettre de continuer la casse sociale et d’amener au pouvoir l’extrême-droite, héritière d’un passé que d’aucuns veulent taire.

    Le 6 Mai, l’abstention sera un vote pour Nicolas Sarkozy si c’est lui qui est élu. Un vote pour Hollande n’est pas un blanc seing donné. Suivront les législatives qui permettront de peser sur sa politique.

    Voter Hollande le 6 mai est un vote citoyen et non pas un soutien inconditionnel.

    Ne pas voter, c’est prendre le risque de le regretter et la responsabilité de laisser le pouvoir à Sarkozy et ses amis. C’est prendre le risque d’un déclin irréversible de la France sur tous les plans.

    Le 6 mai, l’abstention sera un vote responsable et non le simple refus d’un choix. Le rejet des deux candidats favorise forcément un candidat. Ne pas voter à Gauche, lorsqu’on se dit de gauche, c’est voter à droite si la droite l’emporte. Ne pas voter, c’est voter contre le perdant et pour le gagnant. Ce n’est donc pas neutre comme certains le pensent.

    Signé: Battone

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