• Nous publions un appel que Mikis Theodorakis, célèbre compositeur grec, lance aux peuples d'Europe.

    theo2Un complot international est en cours, visant à mener à terme la destruction de mon pays. Les assaillants ont commencé en 1975, avec comme cible la culture grecque moderne, puis ils ont poursuivi la décomposition de notre histoire récente et de notre identité nationale et aujourd’hui ils essaient de nous exterminer physiquement par le chômage, la famine et la misère. Si le peuple grec ne se soulève pas pour les arrêter, le risque de disparition de la Grèce est bien réel. Je la vois arriver dans les dix prochaines années. Le seul élément qui va survivre de notre pays sera la mémoire de notre civilisation et de nos luttes pour la liberté.

    Jusqu’en 2009, la situation économique de la Grèce n’avait rien de très grave. Les grandes plaies de notre économie étaient les dépenses immodérées pour l’achat du matériel de guerre et la corruption d’une partie du monde politique, financier et médiatique. Mais une part de responsabilité appartient aussi aux Etats étrangers, parmi eux l’Allemagne, la France, L’Angleterre et les Etats-Unis qui gagnaient des milliards d’euros au dépens de notre richesse nationale par la vente annuelle de matériel de guerre. Ce saignement constant nous a écrasés et ne nous permettait plus d’aller de l’avant, alors qu’il était la source d’enrichissement d’autres pays. On peut dire la même chose pour le problème de la corruption. Par exemple, l’entreprise allemande Siemens avait une branche spéciale pour corrompre des Grecs, afin de mieux placer ses produits sur le marché grec. Ainsi le peuple grec a été victime de ce duo des prédateurs allemands et grecs qui s'enrichissaient au dépens de la Grèce.

    Il est évident que ces deux grandes plaies auraient pu être évitées si les dirigeants des deux parties politiques pro-américains n’avaient pas été infiltrés par la corruption. Cette richesse, produit du travail du peuple grec, était ainsi drainée vers les coffres-forts de pays étrangers. Les politiciens ont essayé de compenser cette fuite d’argent par un recours à des emprunts excessifs qui résultaient en une dette publique de 300 milliards d’euros, soit 130% du PNB (Produit National Brut).

    Par cette arnaque, les étrangers gagnaient doublement: d’une part, par la vente d'armes et de leurs produits et d'autre part, par les intérêts sur l'argent prêté au gouvernement (et non pas au peuple). Comme nous l'avons vu, le peuple grec était la principale victime dans les deux cas. Un seul exemple suffira pour vous convaincre: en 1986, Andreas Papandreou a emprunté un milliard de dollars à une banque d’un grand pays européen. Les intérêts de cet emprunt n’ont été remboursés qu’en 2010 et ils s’élevaient à 54 milliards d’euros.

    L’année passée, M. Juncker a déclaré qu’il avait remarqué lui-même l’hémorragie financière massive de la Grèce qui était due aux dépenses excessives (et forcées) pour l'achat de matériel de guerre – de l'Allemagne et la France en particulier. Et il a conclu que ces vendeurs nous conduisaient à un désastre certain. Hélas, il a avoué qu'il n'a rien fait pour contrecarrer cela, afin de ne pas nuire aux intérêts des pays amis!

    En 2008, la grande crise économique est arrivée en Europe. L’économie grecque n’a pas été épargnée. Cependant, le niveau de vie qui était jusque-là assez haut (la Grèce se classait parmi les 30 pays les plus riches du monde), est resté pratiquement inchangé, malgré une augmentation de la dette publique. La dette publique ne se traduit pas nécessairement par une crise économique. La dette des grands pays tels que les États-Unis et l'Allemagne sont estimées à des milliers de milliards d’euros. Les facteurs déterminants sont la croissance économique et la production. Si ces deux facteurs sont positifs, il est possible d’emprunter auprès des grandes banques à un taux d'intérêt inférieur à 5%, jusqu'à ce que la crise soit passée.

    En 2009, (en novembre), au moment de l’arrivée de G. Papandréou au pouvoir, nous étions exactement dans cette position. Pour faire comprendre ce que le peuple grec pense aujourd’hui de sa politique désastreuse, je cite deux chiffres: aux élections de 2009 PASOK - le parti politique de G. Papandreou - a remporté 44% des voix. Aujourd'hui, les sondages ne lui donnent plus que 6%.

    M. Papandréou aurait pu faire face à la crise économique (qui reflétait celle de l’Europe) avec des prêts de banques étrangères au taux habituel, c’est-à-dire inférieur à 5%. S'il l’avait fait, notre pays n’aurait pas eu de problème. Comme nous étions dans une phase de croissance économique, notre niveau de vie se serait amélioré.

    Mais M. Papandréou avait déjà commencé sa conspiration contre le peuple grec en été 2009, lorsqu’il a rencontré secrètement M. Strauss-Kahn, dans le but de passer la Grèce sous la tutelle du FMI. Cette révélation a été divulguée par l’ancien président du FMI.

    Pour y arriver, la situation économique de notre pays devait être déformée, afin que les banques étrangères aient peur et augmentent les taux d’intérêt de prêt à des montants prohibitifs. Cette opération onéreuse a commencé avec l’augmentation artificielle du déficit publique de 12% à 15% pour l’année 2009 (n.d.t : M. Andreas Georgiou, président du conseil d’administration de l’Institut National de Statistique, ELSTAT, a subitement décidé en 2009, sans demander l’accord, ni informer son conseil d’administration, de comptabiliser dans le calcul du déficit public certains organismes et entreprises publiques qui ne l’avaient jamais été auparavant dans aucun autre pays européen, excepté la Norvège. L’objectif était de faire passer le déficit de la Grèce au-dessus de celui de l’Irlande (14%), afin que ce soit elle qui joue le rôle de maillon faible de l’Europe.)
    Pour ce forfait, le procureur M. Pepònis a déféré M. Papandréou et M. Papakonstantinou (ministre des Finances) à la justice, il y a 20 jours.

    Ensuite, M. Papandréou et le ministre des finances ont mené une campagne de discrédit pendant 5 mois, au cours de laquelle ils ont essayé de persuader les étrangers que la Grèce est, comme le Titanic, en train de couler, que les Grecs sont corrompus, paresseux et donc incapables de faire face aux besoins du pays. Après chacune de leurs déclarations, les taux d'intérêt montaient, afin que la Grèce ne puisse plus faire des emprunts et afin de donner un caractère de sauvetage à notre adhésion au FMI et à la Banque Centrale Européenne. En réalité, c'était le début de notre fin.

    En mai 2010, un ministre, celui des finances, a signé le fameux Mémorandum (Mnimònio, en grec), c’est-à-dire notre soumission à nos prêteurs. D’après le Droit grec, l'adoption d'un tel accord nécessite d’être mis aux voix et d’être approuvé par les trois cinquièmes des députés. Donc, le Mémorandum et la Troïka qui nous gouvernent, fonctionnent illégalement - non seulement par rapport au Droit grec, mais aussi au Droit européen.

    Depuis lors, en supposant que notre parcours vers la mort soit représenté par un escalier de 20 marches, nous avons déjà parcouru plus de la moitié du chemin. Imaginez que le Mémorandum accorde aux étrangers notre indépendance nationale et le trésor publique, à savoir: nos ports, nos aéroports, le réseau routier, l’électricité, l’eau, toute la richesse naturelle (souterraine et sous-marine) etc. Même nos monuments historiques, comme l'Acropole, Delphes, Olympie, Epidaure etc. après avoir renoncé à tous nos droits.

    La production a été freinée, le taux de chômage a grimpé à 18%, 80.000 magasins ont fermé, tout comme des milliers d’usines et des centaines d’artisanats. Un total de 432.000 entreprises ont déposé leur bilan. Des dizaines de milliers de jeunes scientifiques quittent notre pays qui s'enfonce de plus en plus dans les ténèbres du Moyen Age. Des milliers de personnes qui étaient aisés jusqu’à un temps récent, sont maintenant à la recherche de nourriture dans les ordures et dorment sur le trottoir.

    Entretemps, nous sommes censés vivre grâce à la générosité de nos prêteurs d’argent, les banques européennes et le FMI. En fait, l’intégralité du paquet de dizaines de milliards d’euros versé pour la Grèce, retourne à son expéditeur, tandis que nous sommes de plus en plus endettés à cause des intérêts insupportables. Et parce qu’il est nécessaire de maintenir en fonction l’Etat, les hôpitaux et les écoles, la Troïka charge la classe moyenne et inférieure de notre société de taxes exorbitantes qui mènent directement à la famine. La dernière fois que nous avons vécu une situation de famine généralisée dans notre pays était au début de l'occupation allemande, en 1941, avec près de 300.000 morts en six mois seulement. De nos jours, le spectre de la famine revient dans notre pays infortuné et calomnié.

    Si vous pensez que l'occupation allemande nous a coûté un million de morts et la destruction complète de notre pays, comment pouvons-nous accepter, nous les Grecs, les menaces de Mme Merkel et l'intention des allemands de nous imposer un nouveau Gauleiter... mais cette fois-ci, il sera porteur d’une cravate...

    La période de l'occupation allemande, de 1941 jusqu'à octobre 1944, prouve à quel point la Grèce est un pays riche, et à quel point les Grecs sont travailleurs et conscients (conscience du devoir de liberté et de l'amour pour la patrie).

    Lorsque les SS et la famine tuaient un million de personnes et la Wehrmacht détruisait notre pays, confisquait toute la production agricole et l'or de nos banques, les Grecs ont pu survivre grâce à la création du Mouvement de Solidarité Nationale et d’une armée de partisans comptant 100'000 soldats, – ce qui a retenu 20 divisions allemandes dans notre pays.

    En même temps, non seulement les Grecs ont-ils survécu grâce à leur application au travail, mais il y a eu lieu, dans des conditions d'occupation, un grand développement de l'art grec moderne, en particulier dans le domaine de la littérature et de la musique.

    La Grèce a choisi la voie du sacrifice pour la liberté et la survie en même temps.

    Nous avons été attaqués, nous avons répondu avec Solidarité et Résistance et nous avons survécu. Nous faisons maintenant exactement la même chose, avec la certitude que le peuple grec sera finalement vainqueur. Ce message est envoyé à Mme Merkel et M. Schäuble, en soulignant que je reste un ami du peuple allemand et un admirateur de sa grande contribution à la science, la philosophie, l'art et la musique en particulier. La meilleure preuve de cela est le fait que j’ai confié l’intégralité de mon œuvre musicale à deux éditeurs allemands, Schott et Breitkopf, qui sont parmi les plus grands éditeurs dans le monde, et ma collaboration avec eux est très amicale.

    Ils menacent de nous expulser de l'Europe. S'ils ne veulent une fois pas de nous, c'est dix fois que nous ne voulons pas faire partie de l'Europe de Merkel – Sarkozy.

    Aujourd'hui, dimanche 12 février, moi et Manolis Glezos – le héros qui a arraché la croix gammée de l'Acropole, donnant ainsi le signal du début, non seulement de la résistance grecque, mais aussi de la résistance européenne contre Hitler – nous nous préparons à participer à une manifestation à Athènes. Nos rues et nos places vont être remplies de centaines de milliers de personnes qui manifesteront leur colère contre le gouvernement et la Troïka.

    J'ai entendu hier le premier ministre-banquier dire, en s’adressant au peuple grec, que nous avons presque touché le fond. Mais qui nous a amené à ce point en deux ans? Ce sont les mêmes qui, au lieu d’être en prison, menacent les députés, afin qu’ils votent pour le nouveau Mémorandum pire que le premier, qui sera appliqué par les mêmes personnes qui nous ont amenés là où nous sommes. Pourquoi? Parce que c’est ce que le FMI et l’Eurogroup nous obligent à faire, en nous menaçant que, si nous n’obéissons pas, c’est la faillite... Ici l'on joue du théâtre de l'absurde. Les cercles qui nous haïssent (grecs et étrangers) et qui sont les seuls responsables de la situation dramatique de notre pays, nous menacent et nous font du chantage, afin de pouvoir poursuivre leur œuvre destructrice, jusqu’à notre extinction définitive.

    Au cours des siècles, nous avons survécu dans des conditions très difficiles. Il est certain que, non seulement les grecs vont survivre, mais ils vont aussi revivre s’ils nous amènent de force à l'avant-dernière marche de l’escalier avant la mort.

    A présent je consacre toutes mes forces à unir le peuple grec. J'essaie de le convaincre que la Troïka et le FMI ne sont pas une route à sens unique. Qu'il y a une autre solution: changer l’orientation de notre nation. Se tourner vers la Russie pour une coopération économique et la formation de partenariats qui nous aideront à mettre en valeur la richesse de notre pays en des termes favorables à notre intérêt national.

    Je propose de ne plus acheter du matériel militaire des Allemands et des Français. Nous allons tout faire pour que l'Allemagne nous paie les réparations de guerre dues. Ces réparations s'élèvent, avec les intérêts, à 500 milliards d’euros.

    La seule force capable de faire ces changements révolutionnaires, c'est le peuple grec uni en un Front de Résistance et de Solidarité pour que la Troïka (FMI et banques européennes) soit chassée du pays. En parallèle, il faut considérer comme nuls tous ses actes illégaux (prêts, dettes, intérêts, impôts, achats de la richesse publique). Bien sûr, leurs partenaires grecs – qui ont déjà été condamnés dans l'esprit de notre peuple en tant que traîtres – doivent être punis.

    Je suis entièrement concentré sur ce but (l'Union du peuple en un Front) et je suis persuadé que nous l’atteindrons. Je me suis battu les armes à la main contre l'occupation hitlérienne. J'ai vu les cachots de la Gestapo. J’ai été condamné à mort par les Allemands et j’ai miraculeusement survécu. En 1967, j'ai fondé PAM (Patriotikò Mètopo - front patriotique), la première organisation de résistance contre la junte militaire. Je me suis battu dans la clandestinité. J'ai été arrêté et emprisonné dans «l'abattoir» de la police de la junte. Finalement, j'ai encore survécu.

    Aujourd'hui, j’ai 87 ans, et il est très probable que je ne serai pas vivant le jour du sauvetage de ma patrie bien-aimée. Mais je vais mourir la conscience tranquille, parce que je continuerai jusqu’à la fin de faire mon Devoir envers les idéaux de Liberté et de Droit.

    Athènes, 12.02.2012

    Mikis Theodorakis

     

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  • C’est avec délice que nous avons apprécié les dernières propositions de notre président. Mercredi soir, il était l’invité de David Poujadas sur France 2. Une fois de plus, il a été égal à lui-même. Il a sorti de son chapeau l’arme magique. Il nous a refait le coup du pouvoir d’achat. Il se voulait très attentif au sort des millions de Français qui vivent dans la pauvreté. Mieux vaut tard que jamais. Alors, il leur propose un truc sensationnel. Tous les salaires,  compris entre 1200 et 1500 euros, vont se voir gratifier d’une augmentation de 1000 euros annuels ! De quoi réjouir beaucoup de monde. Mais voilà, il y a un hic. Cette fameuse somme proviendrait de l’exonération des charges sociales salariales. Moins de cotisations, donc plus de pouvoir d’achat. Cela représenterait un coût de 3 milliards d’euros. Il faudra trouver une ou plusieurs compensations. Alors notre président, surnommé par certaines mauvaises langues la tornade blanche*, propose d’effacer la prime pour l’emploi, évaluée à 450 euros. Et qui touche cette prime sinon les bas et très bas salaires? Ce qui veut dire que les pauvres vont payer pour leurs propres augmentations. Comme dirait l’autre tout change, mais rien ne change. Génial, non ! Pour faire bonne mesure, Sarkozy promet de taxer un peu plus les dividendes des actionnaires. Ces derniers vont sûrement trembler, parce que notre président a été d’une discrétion remarquable sur le sujet.

    Autre exemple de mascarade. Sarkozy veut enfin s’en prendre aux très hauts revenus, aux retraites chapeaux ou encore aux parachutes dorés. Il a vertement critiqué ses amis du Cac40. Ils gagnent trop d’argent, parfois d’une manière indécente. Donc, un peu de modération et un peu de pudeur en ces temps d’austérité. Là aussi, l’ami Bouygues a dû s’épouvanter et songer se réfugier en Suisse. Notre président est un coutumier du fait. N’a-t-il pas critiqué avec véhémence les marchés financiers lors de sommets européens ou du  G8 ? La tornade blanche a fait beaucoup de bruit et n’a impressionné personne. On en rit encore dans le landernau de la finance.

    Troisième exemple, le Rsa. Il faut en finir avec l’assistanat, martèle le président. Alors on va obliger les bénéficiaires de ce revenu à effectuer sept heures par semaine pour des travaux d’intérêts publics. Deux remarques. Sarkozy se permet de juger ces derniers en laissant sous-entendre qu’ils ne seraient que d’horribles profiteurs. A-t-il un jour vécu la situation de ces fainéants, lui l’ami des grands patrons, lui l’habitué du Fouquet’s ? Peut-il croire qu’on peut vivre avec 450 euros par mois ? Qu’il cesse de mépriser les humbles et les invisibles. Deuxième remarque. Qui va payer les sept heures de travail ? Pas de réponse. On verra plus tard.

    Décidément notre tornade blanche ne changera jamais. Elle a un goût immodéré pour  les annonces fracassantes et la gesticulation. A force d’en rajouter cette tornade va finir par faire plouf. Alors, bon débarras.

     

    * tornade blanche, parce que Sarkozy a cette fâcheuse tendance à « nettoyer », par exemple, son propre bilan de cinq ans de pouvoir.

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  • sarkochaplinJe suis venu parler à la France qui travaille". C'est par cette phrase que le candidat Sarkozy a commencé son prêche, à Lille, le jeudi 23 février dernier. Quel cynisme de la part de celui qui a aggravé le chômage et qui voudrait faire passer les chômeurs pour des fainéants. "Derrière la solidarité, il y a ceux qui travaillent pour les autres. Ilfaut travailler davantage, sinon, il n'y aura plus de solidarité", a-t-il expliqué. "Je vais à la rencontre des travailleurs, j'entends ce qu'ils me disent. Je veux que le travail paye mieux que les allocations", a martelé le président candidat… et d’enfoncer le clou : « "Il faut travaillerdavantagepour réduire les dettes. C'est la ligne que j'ai fixée. Je ne m'en suis pas départie pendant ces cinq années"… et il fustige les défenseurs des acquis sociaux "Ce qu'ils veulent, c'est surtout dépenser plus et augmenter les charges. Ils ne sont obsédés que par le développement de l'assistanat et par l'entretien de clientèle. Ils veulent faire payer les riches, mais c'est tout le monde qui payera", a-t-il affirmé. On le sait : lui n’a jamais voulu faire payer les riches. Ce sont les pauvres qui vont payer la crise par le chômage et la baisse du pouvoir d’achat… mais aussi par leur santé, par l’éducation de leurs enfants, par leur sécurité… par une politique d’austérité et de régression sociale. Alors qu’il n’a rien fait depuis cinq ans pour « moraliser le capitalisme », il en reparle « en pensant à la France qui travaille, scandalisée par de tels comportements… » C’est-à-dire la retraite chapeau et la rémunération des grands patrons. Il en parle au moment où les grands patrons sont en train de réformer eux-mêmes leurs modes de rétributions sans tenir compte des effets de manche d’un Sarkozy en campagne…un coup d’épée dans l’eau, comme il sait le faire et qui ne troublera pas ses relations avec  le Medef.

    Ses vraies cibles sont les chômeurs et les allocataires du RSA. Nicolas Sarkozy est  revenu sur l'idée des sept heures obligatoires que les titulaires du RSA devront effectuer au service de l'intérêt général. Il propose que l'octroi de ce revenu de solidarité active soit contrôlé de façon périodique, tous les 18 mois, afin de mesurer les progrès d'insertion réalisés. . C’est le chômeur qui  a perdu le chemin de l’emploi et non les emplois qui manquent. Voilà comment retourner les responsabilités et préparer le fameux référendum sur les droits des chômeurs. Les 35 heures ont également fait l'objet d'une attaque en règle. Pour le candidat UMP, confondre la qualité et la quantité de travail a été une grave erreur.

    charlot1La valeur « travail » est un vieux tantième de la droite la plus réactionnaire et des heures les plus noires de la France. Nous ne pouvons plus souscrire à la religion du travail des hommes de l'après-guerre, à l'esprit puritain qui voyait dans le travail une exaltation du dieu du Progrès, à la religion du sacrifice dans le travail. Nous vivons un temps dans lequel les slogans "travail, famille, patrie" tombent à plat. C’est pourtant à cela que veut nous ramener Sarkozy. Le travail, une valeur qui, bien entendu, ne sera jamais payée à son juste prix mais considérée comme une marchandise soumise à la concurrence. «  Travailler plus et dépenser moins », « Produire davantage avec un coût moindre »… Pour produire plus, les industriels en sont arrivés à rationaliser le travail à la chaîne. Voilà la réalité de ce que propose Sarkozy. Il dit aussi qu’il veut revaloriser les petits salaires en supprimant des allocations et des charges sociales. La vérité est qu’il veut supprimer les charges patronales et faire supporter tout le poids de la solidarité aux salariés.

    Sarkozy ne recule devant aucune hypocrisie parce qu’il méprise le peuple. Il veut passer pour  le messie. Ne prenez pas ce messie pour une lanterne !  Il est et reste l’obscur leader d’une droite de l’argent, une droite réactionnaire qui ne cédera aucun de ses privilèges et dont l’humanisme se limite à jeter une piécette dans l’escarcelle d’un mendiant à la sortie de l’église. Lorsque Sarkozy parle de la « valeur travail », on y trouve tout ce que la droite y met de cynisme, de profit et d’asservissement. Sarkozy est en train de vouloir faire un travail au peuple… entendez par là, le manipuler comme en 2007. Sarkozy oppose le travailleur au chômeur. Il fait du  travail un critère d’exclusion et non un droit, en laissant croire que celui qui ne travaille pas vit mieux que celui qui travaille en abusant de la solidarité. Sarkozy ne veut rien partager, même pas le travail. « En partageant le travail on ne créé par des emplois, on détruit des emplois", a-t-il ajouté, pour justifier  sans doute la défiscalisation des heures supplémentaires qu’il a instaurée dans le privé et le public et son projet de suppression des 35 Heures. Quel mépris pour la détresse, la précarité, la misère !

    Sarkozy, nous voilà !...

    Nous voilà pour rejeter ton modèle de société injuste.

    Nous voilà pour une alternative humaniste et solidaire,

    Nous voilà pour plus d’égalité, plus de fraternité, plus de liberté !

    Signé: Pidone

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  • lepenmélenchon

    Marine Le Pen n’arrête pas de parler, non pas pour répondre aux questions qui lui sont posées mais pour combler le temps et l’espace. En dehors de sa politique contre les immigrés, elle n’a pas grand chose à dire,  surtout lorsqu’on lui pose des questions économiques précises sur quelques unes de ses idées saugrenues en la matière. Elle est restée sans voix sur sa sortie de l’Euro et sur les massacres en Syrie.

    Cette dernière n’a pu dialoguer sereinement qu’avec Henri Guaino  sur un terrain plus philosophique que politique. A droite, on se ménage mais qui en aurait douté ?Le ton était courtois. La controverse a porté sur l'immigration. «Passer de 180.000 visas par an à 10.000 n'est pas possible, sauf à tout fermer», a argumenté  Guaino, qui a évoqué le risque de «mesure de rétorsion». Marine Le Pen, a cité de vieux écrits d’un  Guaino souverainiste qui, selon elle, aurait renoncé à ses idéaux d'alors. Guaino a rétorqué n'avoir  renoncé à rien mais d'avoir à composer. « Dans une démocratie, il faut composer.»estime-t-il. «Merci M. Guaino, ce débat était très agréable, a conclu Marine Le Pen. Je vous aurais bien échangé avec le prochain», a-t-elle ironisé en faisant allusion à Mélenchon.

    Seul temps fort de l’émission lorsque Marine Le Pen a refusé de débattre avec Jean-Luc Mélenchon, exigeant les excuses de ce dernier qui l’aurait malmenée verbalement dans des meetings, mais ne quittant pas le plateau de "Des paroles et des actes" sur France 2.

    « Vous êtes pour supprimer le remboursement de l'IVG par la Sécurité sociale… » Mélenchon a choisi d’attaquer sur les droits de la femme. Marine Le Pen se tourne vers David Pujadas et l’apostrophe : «Vous êtes un peu le Paul Amar des temps modernes. Il ne manque plus que les gants de boxe. Vous êtes tombés dans la politique spectacle, c'est profondément déshonorant pour le service public.» Le journaliste lui répond alors qu'il «n'y a aucun traitement différent entre les candidats» sur France 2.

    Le dialogue a donc tourné à la succession de monologues. Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas laissé démonter en attaquant la patronne du FN sur sa "peur" de débattre, sur ses positions antiféministes… Il utilisait son temps de parole à dénoncer des éléments de programme du FN, comme l'abrogation de l'aide médicale d'Etat (AME) qui permet de soigner les étrangers en situation irrégulière. "Mme Le Pen semble ignorer que les microbes ignorent sur les humains sur lesquels ils sont ont des papiers ou pas de papiers", a critiqué M. Mélenchon. Il s’enflammait en fustigeant  la citation par Jean-Marie Le Pen d'un poème de l'écrivain collaborationniste Robert Brasillach, samedi 18 février lors d'un discours à Lille. "Vous auriez dû vous lever et sortir quand l'infâme président de votre parti a cité Robert Brasillach, car un collabo reste un collabo quoi qu'il ait écrit"', a dénoncé Jean-Luc Mélenchon face à une Marine Le Pen qui lisait ostensiblement le journal La voix du Nord.

    Marine Le Pen  refusait obstinément de répondre aux questions de Mélenchon. «Ce débat n'a pas de sens parce que nous ne sommes pas au même niveau électoral…», commenta-t-elle en ajoutant : «Votre attitude est profondément antirépublicaine, rétorque Marine Le Pen. C'est une succession quasi quotidienne d'injures... En m'insultant, vous insultez 40% des ouvriers qui s'apprêtent à voter pour moi.» C’est le monde à l’envers. Jean-Luc Mélenchon a les signatures pour être candidat et c’est celle qui ne les a pas qui s’estime la seule vraie candidate sur le plateau d’Antenne 2.  Pour les désistements  à gauche, Il n'y aura jamais une faille entre nous [les partis de gauche] pour vous mettre la pilée que vous méritez", a annoncé Mélenchon à la candidate virtuelle et putative du Front National.

    La candidate du FN reprochait au candidat du Front de gauche de l'avoir qualifiée de «semi-démente», «barbare», «fasciste» et «bête». Elle  mettait en avant une "logique de niveau" en expliquant que Jean-Luc Mélenchon n’était qu’un leurre, la voiture-balai de François Hollande, alors qu’elle se situe dans le trio de tête des intentions de vote et  ne compte débattre qu’avec Sarkozy et Hollande.  Elle a renouvelé sa demande d’excuses pour les invectives prononcées par Mélenchon lors de meetings.

    Finalement, Jean-Luc Mélenchon n’a obtenu aucune réponse d’une Marine Le Pen méprisante et arrogante mais aussi visiblement usée par les questions économiques.

    Poujadas, comme à son  habitude, a été incapable de modérer les débats et de permettre à tous de s’exprimer. Il s’est laissé submerger par les logorrhées verbales d’une Marine Le Pen agressive dès qu’elle se sentait en difficulté. Comme son père, elle sait se lancer dans de longues tirades dont on ne retient pas grand-chose si ce n’est « Les Français d’abord ! »

    Pour  Mélenchon, cette soirée est apparue comme un piège raté. La direction de l’émission "Des paroles et des actes" savait que Marine Le Pen resterait intransigeante  et qu’un clash était donc possible. Tout le monde sait que, en général, aucun candidat ne sort vainqueur de ce genre de débat explosif. Hier soir, Jean-Luc Mélenchon devait se rendre à Ajaccio. Il y a annulé un meeting en Corse pour assurer finalement l’audimat d’une Marine Le Pen qui a tout d’un Jean-Marie. Finalement le Front national se combat tous les jours et il n’est pas besoin d’avoir en face une Marine le Pen qui s’évertue à paraître respectable avec l’aide de certains journalistes comme FOG hier soir. Le FN, il faut le laisser mariner dans son jus pour en sentir les relents…   

    Signé: Pidone

    Intervention de Jean-Luc Mélenchon... 

     

     Naufrage économique de Marine Le Pen

     

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  • Plan européen après plan européen, la Grèce s'enfonce dans la crise !
    La dette grecque est passée de 263 milliards d'euros en 2008 à 355 milliards en 2011. Pour la cinquième année consécutive, 2011 se solde par une récession économique. En un an, le PIB grec a chuté de 233 milliards à 218 milliards (-7%). Le chômage a progressé de 8% à 20%. Pourtant, les « bonnes recettes libérales » qui devaient redresser la situation ont été appliquées. Conséquences : baisse des salaires, des emplois dans la fonction publique, de la protection sociale. Le bilan de la politique Merkozy imposée aux grecs est accablant.
    De l'avis de nombre d'observateurs économiques dans le monde, c'est l'échec économique : des Chinois à Georges Soros (spéculateur hors pair qui s'y connaît), du prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz à de nombreux analystes financiers, tous s'inquiètent de l'aveuglement européen. Même l'Union Européenne n'a plus l'air de croire à la politique qu'elle dicte au gouvernement grec, comme au gouvernement qu'elle a mis en place en Italie.
    Les mots manquent pour décrire ce qui se passe, ce qui est infligé au peuple grec :
    - Les salaires et les retraites sont amputés de 50 % et parfois plus. La malnutrition fait des ravages parmi les enfants, la faim fait son apparition surtout dans les grandes villes du pays dont le centre est désormais occupé par des milliers de SDF misérables, affamés et en haillons.
    - Les services publics sont liquidés ou privatisés avec comme conséquences, à l'exemple de la santé, que le nombre de lits d'hôpitaux est réduit de 40 %, qu'il faut payer très cher même pour accoucher, qu'il n'y a plus dans les hôpitaux publics de pansements ou de médicaments de base. Des milliers de citoyens grecs handicapés, infirmes ou souffrant de maladies rares se voient condamnés à une mort certaine et à brève échéance faute de subsides et de médicaments.
    - Les femmes grecques, premières licenciées, sont contraintes d'assumer par le travail domestique ce que les services publics ne font plus.
    - Enfin, pour l'école, l'État grec n'est toujours pas capable, en janvier 2012, de fournir aux élèves les livres de l'année scolaire commencée en septembre.
    Cette déchéance de la population grecque correspond à la définition de l'état de nécessité défini par le droit international qui oblige expressément les États à donner la priorité à la satisfaction des besoins élémentaires de leurs citoyens et non pas au remboursement de leurs dettes. C'est ce droit que la troïka des « dirigeants » européens nie.
    Malgré ces constats d'échec, l'UE, la BCE et toute la droite Merkozyste s'obstinent, au nom de la supériorité du modèle allemand. Elles maintiennent une politique de réduction des salaires et des droits sociaux dont certains disent qu'elle serait la cause du succès économique de l'Allemagne. Elles décrètent sans cesse de nouveaux plans comme celui de réduire de 22 à 32% le salaire minimum ou encore les remboursements des dépenses de santé. On ne peut comprendre cet acharnement contre le peuple grec si l'on n'a pas intégré leur détermination à imposer, contre la volonté des peuples, le « modèle libéral allemand » qui garantit les rentiers. Modèle allemand ou impasse allemande ?
    L'OIT (Organisation Internationale du Travail) dans un rapport intitulé « Tendances 2012 sur l'emploi global : prévenir une crise plus grave de l'emploi (Lire) » montre que l'Union Européenne est particulièrement touchée par la crise. La responsabilité en revient aux politiques menées en Allemagne, politiques de baisse des salaires qui « ont aussi conduit à un accroissement des inégalités, à une vitesse jamais vue depuis la réunification. Au niveau européen ceci a créé les conditions d'une récession économique ». Les dirigeants de l'UE expérimentent en Grèce un fonctionnement antidémocratique.
    En violant les traités qu'ils ont eux-mêmes imposés aux peuples (Maastricht, et Lisbonne...), ils se permettent d'intervenir dans des domaines qui ne sont pas de la compétence de l'UE comme ceux des salaires et de la protection sociale. Ils s'autorisent également à imposer aux grecs de nationaliser leurs banques pour sauver le système bancaire en Europe, mais en leur ôtant la possibilité d'utiliser leur droit de vote : les pertes aux peuples, le pouvoir aux banquiers.
    Pour légaliser ces violations, ils nous préparent un véritable coup d'état contre la démocratie en imposant un nouveau traité européen qui inscrira dans les constitutions « la règle du veau d'or » pour limiter le droit aux dépenses publiques. Réagissons !
    Le 29 février, journée d'action de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), soyons très nombreux aux côtés des grecs pour dire : « Nous ne voulons pas de cette politique d'appauvrissement des salariés, chômeurs et retraités, ni pour eux, ni pour les portugais, les espa-gnols..., ni pour nous ».
    Ils veulent nous imposer la ratification de ce nouveau traité par la procédure parlementaire plus sûre pour faire passer les mauvais coups.
    Imposons un référendum pour cette modification fondamentale de la constitution qui fait du droit des rentiers le premier des droits constitutionnels !
    La fédération pour une alternative sociale et écologique
    20 rue Chaudron 75010 – Paris

    www.lafederation.org contact@lafederation.org

     

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  • mécanicienseuropéens

     

    Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité financière(MESF), conjointement avec le FMI, ont pour objectif de renflouer les États membres en difficulté. Toutefois, le FESF et le MESF étaient destinés à être temporaires (jusqu'à fin 2013) car ces deux mécanismes n'avaient aucun fondement juridique dans les traités de l'Union européenne. Afin de résoudre le problème du fondement juridique, le gouvernement allemand indiqua qu'un amendement au traité serait nécessaire. Cependant, après la ratification difficile du traité de Lisbonne, certains États et hommes d’État se sont opposés à une modification du traité, notamment le gouvernement britannique  qui s'opposait à des changements affectant le Royaume-Uni C'est finalement avec le soutien de Sarkozy que l'Allemagne obtint l'aval du Conseil européen  d'octobre 2010.

    Aujourd’hui, nos députés  ont voté un invraisemblable projet du nom de Mécanisme Européen de Stabilité. Ce texte est d’une dangerosité sans précédent car il enfreint les principaux fondements démocratiques dela séparation des pouvoirs. Les députés, qui ont approuvé le texte par 256 voix pour, 44 contre et 131 abstentions, doivent ratifier dans la foulée le traité fixant les modalités de fonctionnement du MES. En dépit de l'abstention socialiste, l'Assemblée nationale a donc ratifié  l'accord européen permettant la création d'un Mécanisme européen de stabilité (MES). Ce dispositif est voué à devenir le pare-feu de la zone euro contre les crises de la dette. Parmi les votes contre, ceux du Front de gauche: Mélenchon, en tête, mitraillant l'accord.

    Le  pacte de stabilité budgétaire conclu entre 25 pays de l'UE doit être officiellement signé le 1er mars et François Hollande veut le renégocier. Mais un lien fort existe entre les deux, car les prêts du MES ne pourront être accordés qu'à des pays membres du pacte.  Le pacte de stabilité budgétaire, "tel qu'il se présente aujourd'hui, ne prévoit pas d'engagement fort en faveur de la croissance", a déclaré le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault.

    L'abstention socialiste a été qualifiée de "faute historique" par le Premier ministre François Fillon, tandis que le chef de file des députés UMP Christian Jacob a accusé le PS de "donner un gage à Mélenchon".

    Les écologistes se sont abstenus sur le premier traité car ils approuvent le principe "d'une mutualisation des dettes dans l'UE", mais se sont opposés au second car "il n'est pas question de donner un quitus au couple Merkozy", a expliqué le député d'EELV François de Rugy. C'est la logique écolo...

    Mélenchon,lui, s’élève clairement contre le mécanisme...

    Jean-Luc Mélenchon et ne s'estpas du tout satisfait de l’abstention des socialistes. "Comment un parlementaire de gauche peut s'abstenir" sur le MES qui donne "le médicament qui va tuer la Grèce" et impose à tous  « le modèle austéritaire »? a-t-il demandé devant la presse. Pour le candidat du Front de gauche, le « oui » au  MES obtenu à l’assemblée nationale hier qui sera suivi d’un vote au Sénat le 28 février prochain, est une acceptation du nouveau traité européen prôné par le couple franco-allemand et promet des plans d’austérité à venir. Tous les élus qui ont voté « oui » sont partie prenante de l’austérité allemande et engagent la France dans une aide de 142 milliards en faveur de l’Italie et l’Espagne, avec la perspective de subir le même sort que la Grèce pour tous.  

    La Grèce vient de se voir allouer 230 milliards... pour quel résultat? Jean-Luc Mélenchon qualifie cette aide de système Shadok. La Grèce, depuis la première intervention du FMI avec DSK, en est à son neuvième plan d’austérité et une crise politique majeure qui a débouché sur la mise en place non démocratique d’un nouveau gouvernement docile. Au lieu d’avoir renfloué un pays trop endetté directement sur les fonds de la BCE, les instances européennes ont préféré prêter au banque à 1,5% et la Grèce emprunte ensuite aux mêmes banques au taux le plus haut d’Europe. Le comble est que la BCE a racheté des créances grecques aux banques ( donc ses propres prêts transformés en dette grecque). La Grèce est donc endettée auprès de la BCE au taux des banques privées. Voilà le modèle de renflouement proposé par l’Allemagne et accepté par Sarkozy ! Les Grecs ont la corde au cou et la Troïka européenne tient le bout et peut resserrer le nœud coulissant.

    A quelques semaines des élections présidentielles, la Droite européenne vient soutenir Sarkozy pour plus de dérégulation,  pour plus de libéralisme comme le réclame l’Anglais David Cameron. Par contre, les mêmes  ultralibéraux européens se sont mis d’accord pour plus de régulation des dépenses sociales. Au parlement, l’UMP s’active en faisant voter le MES mais aussi la TVA sociale.

    Pendant ce temps, le candidat Sarkozy fait la tournée des aciéries et autres entreprises pour faire les mêmes promesses qu’en 2007. Les ouvriers savent qu’il vient les baratiner et qu’il les laissera tomber après les élections. Nathalie Kosciusko-Morizet a abandonné son poste à l’écologie pour s’occuper de l’égologistique du candidat Sarkozy. Cette descendante de Lucrèce Borgia et du plombier polonais  est chargée de l’intrigue et des fuites organisées dans la nouvelle série Sarkolandaise. Nous savons déjà que Carla y occupe un rôle de composition, la femme béate d’admiration. Nous attendons l’entrée en scène de la petite dernière avec comme musique de générique ; «  Saga à fric …Ah ! Saga à fric…Ah ! … »

     Signé: Pidone

     

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  • véolia_putschistesDes Sarkozistes ont été déjà recasés dans l’entreprise comme un proche de Christine Lagarde à la tête d’Air France avec l’actualité sociale de l’aviateur que l’on connaît. Lagarde, elle, a profité des ennuis de DSK pour s’extraire de l’affaire Tapie. Du moins pour l’instant !

    Mais un putsch manqué chez Veolia en début de campagne de Sarkozy, c’était osé ! L’affaire a été révélée parce que des administrateurs de Veolia hostiles à ce putsch de Borloo ont prévenu Antoine Férot l’actuel PDG de la firme et des membres de l’équipe de campagne de François Hollande. Il faut dire que, propulsé par Henri Proglio (Pdg d’EDF) et Alain Minc (conseiller de Sarkozy),  l’ancien ministre de l’environnement avait déjà dimanche la moitié du Conseil d’administration de Veolia dans la poche et la possibilité d’arracher trois voix supplémentaires pour s’asseoir dans le fauteuil d’Antoine Férot remercié.

    Malgré les démentis de Sarkozy et sa clique, il reste que, sur le fond, Jean-Louis Borloo pensait bien prendre la tête de Veolia, selon les informations recueillies par Europe 1.

    Nos politiques les plus puissants sont issus pour beaucoup des cabinets d'affaires et des cabinets d'audit. Tout le monde connaît la profession de Sarkozy : avocat d’affaires, c’est-à-dire conseil juridique des entreprises. Copé, Baroin, Lefebvre, Woerth… et bien sûr Jean-Louis  Borloo. Tous ont été ou sont devenus des avocats d’affaires.

    Les avocats d’affaires ne défendent pas seulement les intérêts de leurs clients devant les tribunaux mais endossent une responsabilité de conseils stratégiques, avant toute décision importante. Pour ces libéraux au service du capital et de l’ultralibéralisme, la politique est le prolongement de leurs activités professionnelles. Aussi il serait naïf de penser qu’ils œuvrent pour le bien de tous lorsqu’ils bifurquent vers une carrière politique. Avocats, ils ne se sont pas mis au service de la veuve et de l’orphelin mais à celui des patrons des grandes entreprises.

    Nous avions la république bananière des énarques, polytechniciens et autres technocrates de tous poils, voilà la république tout aussi bananière des avocats d’affaires venus à la politique, pendant que des hommes politiques se muent en avocats d’affaires comme Villepint, Lefèbvre, Copé, Baroin ou Goasguen…

    Jean-Louis Borloo a été l’avocat de Tapie. Pendant que ce dernier dirigeait l’OM, lui-même avait pris la destinée du club de foot de Valenciennes, l’USVA. . Les deux hommes ont quelques affinités et s’en sont trouvées avec Nicolas Sarkozy. Finalement, ça leur réussit bien, morale mise à part.

    Jean-Louis Borloo est venu à la politique par les affaires. Il voudrait retourner aux affaires par la politique. Le retour s’avère plus problématique. Sarkozy aurait chargé Xavier Musca, le secrétaire général de l'Elysée, de gérer cette affaire. Jean-Louis Borloo serait contraint de démentir les rumeurs et de renoncer au poste. Trop tard ! Jean-Louis Borloo à la tête de Véollia, c’est énorme. Quel camouflet pour les militants du centre qui avaient cru en lui. Morin est venu ajouter une couche sur le mépris de ces deux centristes du milieu politico-financier envers leurs partisans.

    Passer de la candidature présidentielle à Veolia, quel grand écart de conduite pour les petites jambes de Borloo qui n’a fait que quelques petits pas dans sa précampagne virtuelle. Aujourd’hui, quel sens donner à cette ballade? Comment ont-ils pu imaginer qu’une telle promotion allait passer sans gros soucis ?

    À l'orée des années 1980, devenu avocat au barreau de Paris, Jean-Louis a fondé un cabinet, d'abord spécialisé dans l'entreprise en difficulté puis dans la transmission, l'implantation d'entreprises, le marché financier, les fusions et acquisitions (Tapie n’est pas loin de lui à cette époque). S'entourant de jeunes ingénieurs, Jean-Louis Borloo se positionne alors comme l'un des conseils externes les plus recherchés par les grandes entreprises, et est classé par Forbesparmi les avocats les mieux payés au monde. À cette même époque, il enseigne l'analyse financière à HEC Paris.

    Le 21 juillet 2005, imitant DSK et Kouchner,  il se marie avec une  journaliste de  la presse télévisée : Béatrice Schönberg. Cette dernière quitte définitivement la présentation du journal télévisé de France 2 en mai 2007… pour une fausse candidature de son mari!

    Veolia est la firme privée au capital de laquelle il y a encore l’Etat et qui fait payer l’eau si chère aux communes. C’est vrai que Borloo ne serait pas un buveur d’eau, sauf peut-être dans le pastis. Veolia, c’’est aussi la firme prête à lâcher la SNCM et le transport public entre la Corse et le continent. Veolia avec la SNCF, c’est aussi le scandale technique et financier du train corse mal conçu pour rouler sur les rails insulaires...soit 380 millions d'euros, dont 48 pour les seuls autorails. «En plus, les AMG n'étaient pas configurés pour être attachés entre eux, ils ont été modifiés ! Ils se sont avérés dangereux et donc ont été interdits de rouler. Après s'être emparé de secteurs éminemment stratégiques, en particulier les transports maritimes et la distribution de l'eau, la multinationale Veolia cherche à imposer son propre schéma en matière de développement énergétique de la Corse non sans résistance locale. En Corse, la main mise de Veolia sur les transports et les eaux ne témoigne  rien de bon et de durable avec cette multinationale.   

    Pour ne pas finir sur des aigreurs d’estomac, revenons à Jean-Louis Borloo  et à une seule facette sympathique de sa personnalité qu’il ne met jamais en avant : sa mère,  Mauricette Acquaviva, originaire de Lozzi  en Haute-Corse et ancienne présidente de la Fédération française des équipes Saint-Vincent fondées par Saint Vincent de Paul en 1617. Son grand-père maternel, Jean-André Acquaviva, fut conseiller général de l'ancien canton de Calacuccia.

    Signé: Pidone

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  • melenchon_corse

     

    Le candidat à l'élection présidentielle pour le Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, sera à Bastia le mercredi 22 février, à 18 heures, pour un meeting à la salle polyvalente de Lupino. Il sera accompagné pour l'occasion du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent ainsi que de Dominique Bucchini, Michel Stefani et Ange Rovere.

    Nous avons appris que Jean Luc Mélenchon, retenu ensuite le lendemain pour un débat télévisé face à Marine Le Pen (FR2, Des paroles et des actes), ne pouvait donc se rendre à Ajaccio le 23 février.

    Nous rappelons que Manca alternativa, membre de la FASE,  soutient le programme et le candidat du Front de gauche.

      PourPoiPour PoutLe meeting régional du Front de Gauche à Bastia avec Jean Luc Mélenchon le 22 février à 18 h sera streamé en direct sur le blog du candidat...

     

    Podcasts

    Lien: http://www.livestream.com/alternatvlive

    Compte rendu:

    Le 22 février, lors d'un meeting de Jean-Luc Mélenchon,  la salle Pepito Ferretti de Bastia était remplie pour la circonstance par une belle affluence…

    Dans un long discours d’introduction ponctué de phrases en corse, M. Bucchini a souligné que "l'esprit de la résistance continue de nous inspirer et nous serons, en 2012, au rendez-vous de l'espoir", alors que l'île est la "première région en terme de précarité et de chômage". Nombreux ont eu une pensée pour Jean Nicoli dont le testament politique reste pour la postérité « Mortu pè a Testa Mora è u Fiore Rossu », décapité par les fascistes en 1943. M. Bucchini décrivait l’état économique et social de la Corse, dénonçait l’accroissement de l’écart entre les richesses ainsi que les méfaits du tout-tourisme et de la spéculation. Il préconisait la co-officialité des langues corses et françaises, l’autonomie et la libre administration de l’île.

    Jean-Luc Mélenchon a d’abord confirmé le refus du débat par Marine Le Pen ce soir sur Antenne 2 à l’émission Des paroles et des actes et il commentait : "En effet, je lui fais depuis la Corse, premier département libéré par l'action de la résistance populaire, animé en particulier par les communistes, avec l'appui de Marocains musulmans", le salut de "la France républicaine et fraternelle … Nous formons un seul et même peuple, à bas les fascistes! » fustigeant "l'obsession névrotique contre les étrangers" de Marine Le Pen qui atteste d'un "grand dérangement mental".

    Le Candidat du Front de gauche revenait ensuite sur l’actualité politique et notamment le Mécanisme européen de stabilité voté mardi à l'Assemblée et contre lequel il se bat.

    Le projet sera voté devant le Sénat le 28 février prochain… "Ce jour-là la gauche est au pied du mur", "si l'abstention l'emporte, cela signifie qu'on dit à la droite « en Europe faites ce que vous voulez »… s’indigne Mélenchon.

    Pour Mélenchon, Nicolas Sarkozy est le "terrible guerrier, champion du monde de l'enfumage" et "gros menteur", qui "ose venir nous dire qu'il va consulter le peuple pour savoir qui a le droit d'aller à Pôle emploi et lequel de ses voisins il doit détester". Avant lui, Pierre Laurent (PCF) s'en était également pris au chef de l'Etat: "Seul son temps de parole a changé, il en avait déja beaucoup et maintenant il a toutes les antennes!"

    Après des charges anti-lepenistes et anti-sarkozystes, ainsi qu’une longue et pertinente explication des manœuvres de la finance européenne, la Corse fut abordée par le candidat du Front de gauche.

    A propos de la Corse, M. Mélenchon a assuré que l'île n'était "pas condamnée à la mono-industrie touristique", appelant au « volontarisme planificateur ». Dans la perspective d’une sixième république, Jean-Luc Mélenchon souhaitait  une « France une et indivisible » et déclarait : « Que ceux qui posent la question de savoir si pour travailler en Corse il faut être corse, à moitié corse ou pas corse du tout, sont des racistes ! A bas les RacistesQue la solution en Corse passe par le partage des richesses et non par l’adaptation du droit social… »

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  • cuisineump

    A Annecy, Sarkozy a reconnu quelques erreurs sans dire lesquelles… la modestie du mégalomane qui a refait surface à Marseille. Après « Je est un autre », il a retrouvé son miroir et son double a débarqué  dans la cité phocéenne.  Il s’est présenté en sauveur de la France, en protecteur des Français et se  vante maintenant de nous avoir épargné une "catastrophe". A le croire, si nous nous en tirons un peu mieux que les Grecs, les Italiens, les Espagnols et les Portugais, c’est grâce à lui et à son Fillon. Mais attention ! Sans lui, ce sera la chienlit !...  menace-t-il,  tout en soutenant que si nous avions  souffert de la crise, c'était "à proportion des erreurs" commises par ses prédécesseurs. Il fallait s’y attendre, ce ne sont pas ses erreurs qu’il regrette mais celles de ses prédécesseurs. Le bol d’air en Haute-Savoie  lui a fait hausser le ton à Marseille. La politique à combattre peut enfin être désigné :"L'idéologie du partage du travail, la mise en cause systématique de toute forme d'autorité, la dilution des responsabilités ont affaibli la France", a-t-il lancé à son parterre qui n’attend que cela. Et puis il désigne à la vindicte les  corps intermédiaires, en pensant surtout aux Syndicats : Ce ne sont pas les Français qui sont rétifs aux réformes mais les corps intermédiaires. Je veux redonner la parole au peuple français. Et pour cela, il propose des référendums de déblocage des réticences syndicales. Paroles, paroles de droite qui mélangent la défense de la veuve et de l’orphelin, l’égoïsme de classe, la liberté, l’autorité, l’hospitalité et le rejet… Idéologie et propagande de droite dans une litanie de faux bons sentiments, d’affirmations au premier degré, de fondements sans fonds… Un seul projet : justifier une politique injustifiable au service du capital et de ses spéculateurs. Nulle autre voie que celle de l’homme-dieu. Nulle autre parole que divine. Sarko est apparu sûr de ce discours concocté dans sa cuisine électorale pour ne servir qu’un menu, le sien. Chez lui, on ne mange pas à la carte. On bouffe ce qu’il sert. On s’aperçoit très vite que, malgré des efforts de présentation, c’est comme à la cantine. A l’UMP, on utilise toujours les mêmes ingrédients avec quelques épices FN. Au pays où le couscous côtoie l’Aïoli et la bouillabaisse, la tambouille du Chef Sarkozy est apparue bien fadasse et indigeste. Rien n’y a fait !...  même pas les grandes tirades dignes du Mirliton devant la mer Egée…

    Aimer la France, c'est refuser d'accepter les 35 heures

    Aimer la France, c'est refuser de promettre la retraite à 60 ans

    Aimer la France, refuser d'augmenter les dépenses et d'augmenter les impôts"

    "QUAND ON AIME LA FRANCE, on veut que la France soit maîtresse de son destin et maîtresse chez elle…

    Blablablablablabla… Ce n’est pas de la poésie mais de la rhétorique huilée par Gaynot  ou un autre pétrarquisant de l’entourage présidentiel. Le texte est tellement travaillé et finalement tellement martelé par des formules creuses qu’il ne résisterait pas à une analyse détaillée…

    Des anaphores pour renforcer un discours qui est une rengaine. Des anaphores pour une France forte et autant de coups de griffes contre la Gauche. Il en veut, on lui en donne…

    Le voilà qui se prend pour un magicien du verbe et

    Le voilà qui se livre à l’illustration ornementale de fausses vérités.

    Le voilà qui veut faire de l’affection une conviction.

    Le voilà qui cherche la résignation du pauvre comme fondement de l’ordre

    Le voila qui fait de ses erreurs le bonheur suprême

    Le voilà qui jouit de s’aveugler lui-même…

    Mais à quoi bon perdre son temps. L’homme a tout dit depuis cinq ans. Il ne se retourne jamais sur les dégâts qu’il occasionne. En guise de passé, il a un passif dont il s’exonère.  Il ferait volontiers remonter la crise à la genèse. Adam était un homme de droite, Eve une salope de gauche et le serpent la mise en cause de toute forme d’autorité… Il ne fallait pas manger la pomme ! Tous coupables sauf lui! Il n’était pas encore né et  il est resté pas plus haut que trois pommes. Cela ne l’empêche pas de puiser dans son enthousiasme, dans son génie surhumain et dans sa sensibilité universelle une nouvelle recette pour nous servir du rutabaga et du pain noir.  Dans sa recette pragmatique, il dissout et coagule la matière des mots. Il rentre en transe sans danser et pourrait ainsi atteindre la transcendance…. Non ! Il est et il reste au raz des pâquerettes. Dans son modèle de société, il ne peut pas y avoir du caviar et des ortolans pour tout le monde. On partage la misère mais surtout pas la richesse. On peut comprendre qui est Sarkozy à travers l’idée de « petitesse », qui renvoie à bassesse, faiblesse, médiocrité, défaut, mesquinerie... C’est la petitesse de son existence bourgeoise et sa profonde ignorance du peuple qui inspirent son ton dogmatique. Ses appétits matériels, il les formule par des élans d’idéalisme qui font pschitt.

    En marge, on retiendra parmi les nouvelles  bassesses : le clin d’œil proportionnel au FN, le fauteuil de Véolia offert à Jean-Louis Borloo et le ralliement de Claude Allegre qui sort des coulisses du sarkozysme. Le politico-scientifique rallie officiellement la candidature qu'il décrit comme « ni de droite ni de gauche». Il s’agit bien du concepteur du Traité de Lisbonne et de cinq années de crasse sociale.  Claude Allègre a trouvé son horizon sur le bleu de l'affiche : une France forte. Dans un livre, sorti en mars 2008, La science et la vie : Journal d'un anti-Panurge, figure en exergue cette citation de Montaigne : « J’ai pu me mêler des charges publiques sans me départir de moi de la largeur d’un ongle. » Et puis vient cette seconde exergue : « Ne sois pas plus sage que nécessaire, tu deviendrais stupide » (L’Ecclésiaste) Rabelais aurait fait de cet anti-Panurge déclaré un Touquedillon rejoignant Picrochole…

    Sarkrochole a mérité son bouffon, qui ne sera resté sage que le temps de succomber à la stupide envie de se départir de lui-même, de la largeur d'un ongle. Il doit avoir une grosse main droite le dégraisseur du Mammouth. D’autres attendent encore un peu avant de se rallier comme les Michel Charasse, Michel Rocard, Bernard Kouchner, Jack Lang… Sarkozy trouvera-t-il son nouveau Besson dans les rangs de François Hollande ?

    Signé: Pidone

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  • manouchian2Mardi 21 février 2012, jour d’hommage au groupe Manouchian… soixante-huit ans ont passé ! A l’occasion de la commémoration de l’exécution du Groupe Manouchian, l’Aumônerie israélite des armées et l’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens - ANACRA vous convient à une cérémonie officielle en l’honneur des Arméniens et des Juifs morts pour la France et fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien. - Cathédrale arménienne Saint Jean-Baptiste  

    Le 21 février 1944, les murs de Paris se sont couverts de grandes affiches rouges. Ces affiches proclamaient que vingt-trois «terroristes» membres d'un groupe de FTP (francs-tireurs partisans) avaient été exécutés au Mont Valérien.

    memorial

     

    Leur chef de ce groupe s'appelle Missak (Michel) Manouchian. Il est né en Arménie 36 ans plus tôt et a été marqué par le génocide arménien. Réfugié en France, en 1924, il apprend le métier de menuisier et adhère au syndicat communiste, la CGTU. Au Parti communiste, il fait partie du groupe MOI (Main-d’œuvre Immigrée). Pendant l'occupation allemande, il rejoint un petit réseau de résistants communistes, les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans Main-d’œuvre Immigrée). Les Nazis ont stigmatisé les origines étrangères d’une grande partie de ce groupe pour parler d’Armée du crime et exploiter la peur… Les membres du groupe Manouchian étaient des résistants français, italiens, espagnols, roumains, polonais, hongrois, arméniens..., des héros qui se sont battus pour la liberté et la France. Aragon a écrit un merveilleux poème…

    Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
    Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
    Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
    Vous vous étiez servi simplement de vos armes
    La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans.

    Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
    Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
    L'affiche qui semblait une tache de sang
    Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
    Y cherchait un effet de peur sur les passants

    Nul ne semblait vous voir Français de préférence
    Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
    Mais à l'heure du couvre feu des doigts errants
    Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
    Et les mornes matins en étaient différents.

    Tout avait la couleur uniforme du givre
    A la fin février pour vos derniers moments
    Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
    Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
    Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand.

    Adieu la peine et le plaisir adieu les roses
    Adieu la vie adieu la lumière et le vent
    Marie toi sois heureuse et pense à moi souvent
    Toi qui va demeurer dans la beauté des choses
    Quand tout sera fini plus tard en Erivan

    Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
    Que la nature est belle et que le cœur me fend
    La justice viendra sur nos pas triomphants
    Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
    Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

    Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
    Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
    Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
    Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
    Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant.

    Louis Aragon, Le roman inachevé, 1956.

    tchakarian_afficheArsène Tchakarian est le dernier survivant du groupe Manouchian, depuis le décés de son ami Henry Karayan, survenule 2 novembre à l'âge de 90 ans. Arsène, nom de code « Charles », est né en Turquie en plein génocide arménien, il a donc combattu dans la Résistance au sein du groupe Manouchian. A 94 ans, Arsène Tchakarian reste un militant dans l'âme, toujours révolté par le système capitaliste. Arrivé en 1930 à Paris, il est alors un jeune apprenti tailleur sous-payé lorsqu'il croise le fer avec les ligues d'extrême droite qui tentent de prendre d'assaut l'Assemblée en 1934. Deux ans plus tard, sa conscience communiste s'aiguise encore avec les grèves du Front Populaire et les premiers congés payés.  Quand la guerre éclate en 1939, Arsène Tchakarian n'est pas encore français mais, comme d’autres Arméniens,il est envoyé sur le front d'un conflit qui tourne court.Il compte alors parmi ses amis un certain Missak Manouchian, dont il partage les origines arméniennes et l'engagement communiste. C'est lui qui lui fournit les premiers tracts antinazis en 1942, prémices d'un mouvement de résistance regardé avec méfiance par les gaullistes. Exfiltré vers Bordeaux, il continuera à servir la Résistance jusqu'à la Libération. Comme d’autres Arméniens, il devra patienter jusqu'en 1958 pour être naturalisé français et reprendra son activité de tailleur.

    Cette commémoration du 21 février prochain donnera-t-elle un sursaut de conscience aux membres du Conseil constitutionnel qui ont un choix juste ou injuste à faire sur la validation de  la loi de pénalisation du négationnisme des génocides reconnus par la France dont le génocide arménien ? Missak Manouchian pourra-t-il reposer en paix ou bien va-t-il se retourner dans sa tombe ? Dans le groupe Manouchian, il y avait aussi des Juifs… Quelques députés et sénateurs l’ont sans doute oublié. Ces adversaires acharnés contre la loi de pénalisation pourtant votée par les deux assemblées n’ont sans doute aucune pensée pour le groupe Manouchian. L’occasion leur est encore fournie d’en avoir une et d’entendre quelques vers écrits par Missak…

    Nous étions en paix comme nos montagnes

    Vous êtes venus comme des vents fous.

    Nous avons fait front comme nos montagnes

    Vous avez hurlé comme les vents fous.

    Éternels nous sommes comme nos montagnes

    Et vous passerez comme des vents fous.

    On ne peut conclure sans mentionner que Missak Manouchian était un poète  et sans l’écouter lorsqu’il nous écrit :

    Que les flambeaux de la conscience éclairent nos esprits !

    Que le sommeil et la lassitude ne voilent point nos âmes !

    A tout moment l’ennemi change de couleur et de forme

    Et nous jette sans arrêt dans sa gueule inassouvie.

     

    Signé: Pidone

    avec un hommage corse :

    Jacques Fusina a traduit en corse le poème d’Aragon mis en musique par Léo Ferré … Jacky  Micaelli canta quellu affissu zifratu…

     

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