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    Ce n'est qu'un début !

    Les dieux étaient-ils, ce matin  mardi 5 mars, avec le Medef et les trois syndicats minoritaires qui ont signé le fameux accord « historique » sur l’emploi ? Il tombait un fin crachin sur la Canebière et un vent d’Est soufflait en rafale. Un temps à ne pas mettre un ghjattu fora. Malgré tout, des milliers de manifestants ont quand même tenu à dire, à crier leur opposition à un texte qui porterait un coup fatal au code du travail s’il était transcrit en l’état, sous forme de loi. On n’entrera pas dans la querelle des chiffres. Disons qu’il y avait beaucoup de monde à l’appel de la Cgt et Fo, avec le soutien des syndicats solidaires et de la Fsu.

    La manifestation démarra du Vieux-Port, emprunta un moment la célèbre Canebière, prit ensuite le cours Lieutaud pour terminer sa course place Castellane.

    De nombreuses entreprises étaient représentées, notamment avec les Fralib qui luttent depuis plus de 880 jours pour le redémarrage de leur usine de Gémenos, les ArcelorMital de Fos-Sur-Mer, les dockers, les Eurocopter de Marignane, les Grands Moulins Maurel, les marins de la Sncm et de la Cmn, les Electriciens et Gaziers, les Cheminots, les Traminots et bien d’autres. Et les Corses étaient également présents. Ceux du continent et ceux de passage, dont des membres de Manca alternativa.

    Les milliers de manifestants ne voulaient pas qu’on les prenne pour des bourrins, comme s’était écrit sur une banderole. Des hommes et des femmes qui refusaient qu’on les fasse travailler davantage pour des salaires moindres, parce qu’ils ont en mémoire la fin dramatique des Conti. Dans le même temps, ces femmes et ces hommes disaient non au chômage et à la politique d’austérité suivie par le gouvernement Ayrault et imposée par la Troïka.

    Partout en Europe, en particulier au Portugal, en Espagne, en Grèce, en Italie se développe un grand mouvement de protestation rarement, sinon jamais, égalé. Nos gouvernants, au lieu de céder aux pressions du patronat et des marchés financiers et de se la jouer décontractée seraient bien inspirés à bien analyser ce qui est en train de se passer en profondeur, y compris en France. Ils ne pourront pas évacuer le problème en sous-estimant la journée du 5 mars et en méprisant les salariés. D’autres actions, plus puissantes s’annoncent. Il n’est pas dit que le printemps sera tiède.

    On a envie de dire à François Hollande : attenzione, presidente.

    Lazio

     

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  • footballeur3_modifié-1

     

     

    Samedi à Bastia, le derby Ajaccio/Bastia a donné un spectacle lamentable du sport. Il faut dire que, sur le terrain, les joueurs ont montré le mauvais exemple qui a entraîné quelques cartons rouges.  A la fin du match, les supporters ont poursuivi les bagarres commencées sur le terrain par les footballeurs. Sept personnes  auraient été légèrement blessées par des jets de projectiles : cinq supporteurs d'Ajaccio et deux de Bastia. Aucune interpellation n'a été effectuée.

    Aujourd’hui les deux clubs se renvoient la balle et chacun accuse les supporters de l’autre d’être responsables de la violence. Le président de l'ACA est "dégoûté par ce qui s'est passé" et crie au scandale. Celui du SCB dénonce les supporteurs ajacciens, accusés d’avoir introduit, dans le stade Armand Cesari, des projectiles et des engins pyrotechniques.

    Samedi soir,  Le Sporting Club de  Bastia a reçu  l'AC Ajaccio et a gagné  1 à 0. La partie à dégénéré à partir d’une agression sur Michel Landreau, goal du SCB, par un attaquant de l’ACA. Après l'expulsion de Chalmé à la 80e pour un second jaune, Oliech venait s'essuyer ses crampons sur Landreau. Nouveau carton rouge. Sur le gazon,  s’en suivirent un pugilat et la distribution  de trois autres cartons rouges supplémentaires, Rothen et Thauvin côté Bastiais et Chalmé côté Ajaccio.

    Les joueurs n’ont pas montré le sens des responsabilités dans un stade survolté. Ils portent aussi la responsabilité de ce qui s’est passé dans les tribunes. Toutefois, si on revoit leur agressivité, on peut s’interroger sur leur management et sur leur motivation. Lorsque deux équipes sont mises en demeure de gagner, on peut s’attendre à ce que le jeu se durcisse rapidement.

    Au classement, les Bastiais, 13e à 30 points, passent devant leurs voisins, 14e avec 29 points. Voilà un point d’écart qui ne méritait pas une si piètre prestation qui a encore donné de la Corse une image alimentant tous les poncifs malheureusement entretenus par ce type de démonstration.

    Depuis deux ans, en Corse, plus de 1300 personnes se sont formées à la non-violence. Écoliers, collégiens, adultes apprennent des techniques et des attitudes pour déjouer le piège du conflit qui dégénère.  Ces initiations aux outils et aux ressources de la non-violence sont organisées dans l'île à l'initiative de la Fondation Umani, crée par les frères Bernardini du groupe I Muvrini. Nous conseillons aux présidents des deux clubs de foot insulaires d’y envoyer leurs joueurs et leurs supporters.  L’autre solution serait de distribuer, à tous, des gants de boxe pour rester dans le domaine sportif.

    Battone

     

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  • ANI_medef1

     

    Le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi (qui reprend l'accord négocié par le patronat et trois syndicats : la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC)  sera présenté mercredi en conseil des ministres pour être applicable début mai, selon Michel Sapin. Cet accord a été vivement rejeté par les syndicats non signataires, dont la CGT et FO. Malgré cela le ministre du travail a déclaré sur des radios : « Point par point, chacune des dispositions est bonne ».

    Pourtant, cet accord voulu par le Medef peut être rejeté point par point et constitue une remise en cause du contrat de travail à durée indéterminée, seule vraie garantie du salarié.

    54 RAISONS DE MANIFESTER DEMAIN MARDI 5 MARS 2013 ET DE SIGNER la

    Pétition contre ANI  (cliquer sur ANI)

    Une excellente analyse de Gérard Filoche sur le journal Marianne, reprenant point par point les 54 reculs constatés dans l’accord.

    Accord national interprofessionnel pour "un nouveau modèle économique" ou comment sur les 27 articles de l’accord, les deux seuls prétendument favorables aux salariés ne le sont pas. Rien non plus contre le chômage, tout pour les grands patrons et les actionnaires.

    Liste des 54 reculs

    1/ Acceptation, déjà dans le titre de l’accord, d’un changement de « modèle économique et social » qui dit son nom: « au service de la compétitivité des entreprises ». On ne peut mieux dire que la vie, le salaire, les conditions de travail des salariés seront subordonnés aux bénéfices des actionnaires.

    2/Acceptation de démanteler toujours plus la sécurité sociale en réservant au passage au CAC 40 (AXA, Allianz…) le gâteau des cotisations d’une nouvelle complémentaire santé (4 milliards d’euros), payé à moitié par les salariés et les petites entreprises (article 1)

    3/ Acceptation que la seule chose qu’on peut, sans trop y regarder, oser mettre en avant pour dire qu’on n’a pas tout perdu dans cet accord « historique » (l’extension de la complémentaire santé ci-dessus évoqué) soit un engagement conditionnel : si le gouvernement touchait un tant soit peu aux exonérations de cotisations sociales des contrats en question. (article 1)

    4/ Acceptation d’une simple promesse d’engagement de…négociation…dans un délai d’un an (couverture santé) ou deux (prévoyance) pour « améliorer l’effectivité de la portabilité de la couverture santé et prévoyance pour les chômeurs» (article 2)

    5/ Acceptation d’une simple promesse d’engagement de …négociation…sans délai (« sans tarder »)des « droits rechargeables » à l’assurance-chômage, et à condition que cela ne coûte rien (« Les partenaires sociaux veilleront à ne pas aggraver ainsi le déséquilibre financier du régime d’assurance chômage ») (article 3)

    6/ Acceptation d’un cadeau de 45 millions d’euros au patronat, solde positif entre augmentation très légère de la cotisation d’assurance-chômage d’une petite minorité de CDD contre une exonération pendant trois ou quatre mois sur toutes les embauches en CDI des jeunes de moins de 26 ans. Et cela aux dépends de la sécurité sociale (article 4)

    7/ Acceptation de la création, par accord collectif dans la branche du travail temporaire, d’un nouveau contrat : l’intérim permanent (bonjour les hommes à tout faire, adieu les conventions collectives)! Et les « partenaires sociaux » pourront remplacer le législateur en élargissant « le champ de recours aux missions d’intérim» ! (article 4)

    8/ Acceptation de considérer comme un progrès le fait d’inscrire dans un accord ce qui existe déjà dans la loi (l’acquisition d’un nombre d’heures de formation – 20 heures par an) et dans un accord interprofessionnel de 2003 (un « compte-épargne temps » pour la formation)(article 5)

    9/ Acceptation, par ces temps où le droit à la formation s’est transformé en devoir permanent de formation (sinon…), d’instaurer sur celle-ci un contrôle total par l’employeur grâce à un « compte personnel de formation », « dès son entrée sur le marché du travail et jusqu’à son départ à la retraite»… (article 5)

    10/ Acceptation de considérer comme un progrès un « assouplissement des conditions d’accès des salariés de moins de 30 ans en CIF-CDD» alors que, d’une part cedroit est virtuel (quel jeune de moins de 30 ans en CDD va demander un CIF à son employeur ?), d’autre part l’ampleur de l’« assouplissement » de l’ancienneté (4 mois en CDD sur les 28 derniers mois au lieu des 12 derniers…) laisse d’autant plus songeur queles restrictions de l’article D.6322-21 du Code du travail, précisément sur les CDD les plus fréquents pour les jeunes, demeurent. (article 6)

    11/ Acceptation de l’impensable : une mobilité « volontaire » ( !) du salarié. L’accord prétend qu’il s’agit d’un droit alors qu’il faut l’accord de l’employeur. Pour le reste, une lecture attentive du texte montre de la façon la plus nette queces mobilités « volontaires » sont des licenciements pour motif économique : le motif supposé des salariés est « développer leurs compétences»); la mobilité se fait dans une autre entreprise ; le retour dans l’entreprise avant la fin de la période de mobilité décidée n’est pas garantie faute d’avenant en ce sens; si le salarié décide de revenir, il n’est pas sûr de retrouver son travail, mais seulement un« emploi similaire» ; s’il décide de ne pas revenir, l’accord, au mépris de la séparation des pouvoirs et de la jurisprudence, décide qu’il s’agira d’une « démission » ( !) et, aveu incroyable, stipule que « l’entreprise est exonérée, à l’égard du salarié concerné, de l’ensemble des obligations légales et conventionnelles qui auraient résulté d’un licenciement pour motif économique » ( !) (article 7)

    12/ Acceptation de faire la promotion des « contrats de sécurisation professionnelle» issus d’un autre accord interprofessionnel (31 mai 2011) repris sans sourciller par la loi (28 juillet 2011) qui a fusionné les « conventions de reclassements personnalisés » et les « contrats de transition professionnelle », camouflé les licenciements pour motif économique en « rupture d’un commun accord des parties » et transformé les chômeurs en « stagiaires de la formation professionnelle » qui alternent travail et formations bidons – « pré-bilan » de compétences, puis « bilan de compétences », « préparation aux entretiens d’embauche » qui engraissent les « opérateurs » sous-traitants de Pôle-emploi(article 8)

    13/ Acceptation de faire la promotion de la « préparation opérationnelle à l’emploi » qui légalise le travail clandestin sous forme de période d’essai gratuite, camouflée sous forme de « formation » dispensée dans l’entreprise…(article 9)

    14/ Acceptation de considérer comme un progrès le simple rappel des engagements financiers déjà prévus (12 novembre 2012) par l’Union des Entreprises et des Salariés pour le Logement (UESL, présidée par le MEDEF, qui met en œuvre l’ex 1% logement) « prioritairement aux primo-entrants sur le marché du travail, aux salariés sous contrats courts et aux salariés en mobilité professionnelle ». De surcroît, le faible montant et la nature des logements financés (logements précaires) auraient dû inciter les organisations syndicales à se dispenser de ce rappel. (article 10)

    15/ Acceptation de prétendues avancées sur le temps partiel, alors que dans cet article de l’accord (à la rédaction étonnante tant on ne peut faire la part de ce qui relève de la technique du brouillard ou d’un manque de rigueur dans l’écriture), ce qui pourrait être positif reste à négocier et que les considérants peuvent a contrario laisser présager de nouveaux reculs.

    Ainsi, l’instauration d’une limite inférieure au temps partiel (24 h): la première partie de l’article dit qu’il pourra y avoir des dérogations à cette limite, la deuxième partie dit que non mais ajoute qu’il y en aura pour les« salariés des particuliers employeurs et les salariés de moins de 26 ans et poursuivant des études» et achève de ruiner l’ « avancée » en indiquant que le salarié pourra demander une durée inférieure (en note, l’accord ajoute même que cette demande n’est pas requise pour les salariés embauchés avant l’accord !)…L’expérience de limites inférieures au temps partiel, déjà prévues par des accords de branches, montre que, de dérogations et d’exceptions en chantages, ces limites ne sont pas respectées.

    Ainsi pour la rémunération des heures complémentaires, une lecture rapide pourrait faire penser à un progrès (paiement d’une majoration de 10 % dès la première heure complémentaire, alors qu’actuellement la majoration n’intervient qu’au-delà du quota d’1/10èmede la durée prévue au contrat de travail)mais l’accord prévoit cette majoration de 10 % jusqu’au quota qui peut être porté par accord collectif à 1/3 de la durée prévue au contrat et ne fait pas référence à l’article L.3123-19 qui, lui prévoit une majoration de 25 % au-delà du quota d’1/10ème ! On peut raisonnablement penser que cette interprétation (10 % - de majoration de 1/10èmeà 1/3 de dépassement - au lieu de 25 %) est la bonne car la rédaction du premier projet d’accord du MEDEF était explicite.Pire, la troisième partie de l’article laisse entrevoir la possibilité, une fois de plus avec l’ « accord » du salarié, d’ajouter des « compléments d’heures » par avenant au contrat de travail qui, malgré le projet de loi qui dit 25 %, pourraient être payées sans majoration (majoration« éventuelle»)!

    Pour le reste, l’accord renvoie à des négociations de branches professionnelles le soin de discuter de nouvelles régressions pour les salariés à temps partiel: nombre et durée des périodes d’interruption d’activité (limités actuellement par la loi à une interruption de 2h maximum) ; délai de prévenance préalable à la modification des horaires (actuellement 7 jours par la loi et 3 jours par accord collectif) ; et surtout la possibilité (jusqu’ici interdite par la loi et la jurisprudence) de conclure des avenants modifiant à volonté (de l’employeur) la durée du travail par des « compléments d’heures» (8 fois par an !) (article 11)

    16/ Adhésion (le mot est dans l’accord)à l’idéologie patronale. On ne peut mieux l’illustrer qu’en citant un extrait de l’accord : « Comprendre la stratégie de l’entreprise, les leviers et contraintes qui la déterminent, constitue une étape nécessaire aux salariés pour se l’approprier. Savoir que les conséquences de cette stratégie pour leur emploi, leur carrière, leurs conditions de travail sont anticipées et que leur avenir est sécurisé est une condition de leur adhésion et de leur performance. » (préambule du titre II de l’accord) ; on pourrait compléter par l’annexe de l’accord sur le « document unique », caricature de la collaboration de classes : « partager les options stratégiques de l’entreprise » … « lui permettant d’associer agilité et résilience à 3 ans », partager la seule question de l’amélioration pour l’entreprise de la « compétitivité face à ses concurrents » et la seule réponse : « décliner les impacts organisationnels et financiers des options stratégiques partagées »

    17/ Acceptation de limiter à un seul document les informations économiques et sociales fournies par les employeurs aux institutions représentatives du personnel (DP, CE, CHSCT), document dont le contenu décrit en annexe de l’accord est un empilement de chiffres non utilisables qui supprime en outre une partie importante des informations qui doivent actuellement être transmises ; contenu auquel l’employeur pourra en outre déroger par accord d’entreprise !Et acceptation que tant le contenu que les conditions d’utilisation de ce document unique soient « adaptés »(par la loi ? par accord collectif ?…) pour les entreprises de moins de 300 salariés (article 12. 1)

    18/ Acceptation, en contrepartie de la diminution d’information que constitue le document unique ! , de faire preuve de « responsabilité» dans la « diffusion» des informations si généreusement données ! Et de ne pas « empêcher la bonne marche de l’entreprise» ni même « le fonctionnement des organes de gouvernance » (article 12. 3 et 12. 4)

    19/ Acceptation d’avoir un minimum de temps (« délai préfixe») pour digérer le document unique et donner un avis ; acceptation qu’à la fin du délai en question l’absence d’avis émis par le comité d’entreprise vaille avis négatif, alors que le refus d’un avis peut être, pour cause d’informations insuffisantes, un préalable à la saisine du juge(article 12. 4)

     20/ Acceptation pour le recours à un expert-comptable, de faire payer 20 % du coût par le comité d’entreprise alors qu’actuellement ces frais sont pris à 100 % par l’employeur (article 12. 5)

    21/ Acceptation de limiter le droit à l’expertise des CHSCT, en en limitant le nombre (une seule expertise quand il y a plusieurs établissements et plusieurs CHSCT) et les délais (encore un « délai préfixe», le même que pour l’expert-comptable) (article 12. 7)

    22/ Acceptation de subordonner le plan de formation à la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) qui est l’antichambre des « mobilités» diverses et des licenciements (article 14. 2)

    23/ Acceptation d’engager les organisations syndicales signataires de l’accord à assurer auprès des TPE et PME la propagande sur les « besoins en compétences», alors que ces « compétences » patronales sont des « compétences » individuelles que le patronat, après un matraquage de plus de 20 ans, a réussi à imposer en remplacement des qualifications collectives.(article 14. 5)

    24/ Acceptation du dessaisissement des prud’hommes pour la qualification de la rupture du contrat de travail : l’accord (les députés iront-ils jusqu’à l’inscrire dans la loi ?) décide qu’en cas de refus d’une mutation interne imposée (changement de poste ou de lieu de travail, et avec maintien non pas de la rémunération mais – la formulation ambigüe laisse une marge d’interprétation - du « niveau de la rémunération »), le licenciement qui s’en suivra ne sera pas pour motif économique mais pour motif personnel (ce sera la faute du salarié !) (article 15)

    25/ Acceptation de la création d’un fumeux « conseil en évolution professionnelle», nouveau fromage pour les boîtes privées déjà nourris par Pôle-emploi, pour multiplier « bilans de compétences» et autres leurres qui permettent de culpabiliser les salariés et les chômeurs rendus responsables de ne pas trouver le travail qui n’existe pas. Au passage, ce « service » payant anticipe la mort des C.I.O, programmée par la décentralisation prévue et évoquée dans l’accord, et la soumission des conseillers aux stricts intérêts des entreprises locales. (article 16)

    26/ Acceptation de réduire encore le nombre de délégués du personnel et de membres de comité d’entreprise avec l’instauration, d’un cynisme achevé (« les entreprises se voient accorder» -Sic -) , de délais pour la mise en place dans les entreprises de ces représentants du personnel : alors que ces institutions existent depuis 1936 et 1945, il faudrait laisser, après le franchissement du seuil de 11 ou 50 salariés un délai de 3 mois pour organiser les élections (en plus du délai de 12 mois, consécutifs ou non, nécessaires pour franchir le seuil !) et ensuite un délai d’un an pour « la mise en œuvre des obligations complètes »)…(article 17)

     27/ Acceptation de travailler plus longtemps pour moins cher pendant deux ans contre… la promesse de l’employeur de ne pas licencier (l’annexe à l’accord indique explicitement que cette promesse peut ne pas être tenue !), le tout par des accords d’entreprise qui sont (l’expérience est déjà longue) signés le revolver sur la tempe(article 18)

    28/ Acceptation que les baisses de salaires des salariés aillent de pair, pour leur « acceptabilité», avec « le respect d’une certaine symétrie des formes à l’égard de la rémunération des mandataires sociaux et des actionnaires» (ici, la symbiose parfaite entre cynisme et pommade est bien éclairée par l’annexe qui décrit l’étendue de la « symétrie » : les actionnaires devront endurer une« information sur le contenu de l’accord » !) (article 18)

    29/ Acceptation, une fois encore, du dessaisissement des prud’hommes pour la qualification de la rupture du contrat de travail : un salarié qui refuse la baisse de salaires et/ou l’augmentation du temps de travail serait licencié pour un motif économique dont la légitimité serait « attestée par l’accord » d’entreprise (article 18)

    30/ Acceptation que ces licenciements pour motif économique qui échapperaient au contrôle des prud’hommes échappent aussi à « l’ensemble des obligations légales et conventionnelles qui auraient résulté d’un licenciement collectif pour motif économique» ! (article 18)

    31/ Acceptation de nommer le chômage partiel « activité partielle » (article 19)

    32/ Acceptation de l’accroissement des aides financières à l’employeur (Etat et Pôle-emploi) pour cette « activité partielle» (article 19)

    33/ Acceptation que, dans certains cas, l’indemnisation du salarié en chômage partiel soit diminué par rapport à la situation actuelle (article 19 et annexe)

     34/ Acceptation que le contingent annuel d’heures de chômage partiel passe de 1000 h à 1820 h (article 19 et annexe)

    35/ Acceptation de la suppression de fait du contrôle de l’inspection du travail sur la réalité des heures chômées indemnisées (article 19)

    36/ Acceptation d’une formation obligatoire pendant les périodes d’ »activité partielle » (article 19 et annexe)

    37/ Acceptation que les licenciements collectifs pour motif économique (dénommés « sauvegarde de l’emploi»… !) de plus de 10 salariés soient avalisés par simple accord collectif d’entreprise (le revolver sur la tempe : vous voulez 30% de licenciés ou 100%, vous êtes libres de ne pas signer)(article 20)

    38/ Acceptation qu’en l’absence de l’accord d’entreprise ad hoc, les licenciements pour motif économique de plus de 10 salariés soient validés par un simple document de l’employeur « homologué » par le DIRECCTE (Directeur Régional des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi, sans indépendance par rapport au gouvernement) (article 20)

    39/ Acceptation que l’accord collectif d’entreprise (37/) dérogent aux accords régressifs déjà dérogatoires pour la procédure de licenciements pour motif économique de plus de 10 salariés, tant sur le nombre et le calendrier des réunions de consultation des représentants du personnel, que sur la liste des documents à produire et sur l’ordre des licenciements : en résumé licencier encore plus vite et qui on veut ;

    40/ Acceptation, contrairement à la jurisprudence, de la confusion dans l’accord collectif d’entreprise entre la procédure et le plan de licenciement (« plan de sauvegarde de l’emploi») (article 20)

    41/ Acceptation de fixer dans l’accord collectif d’entreprise des délais « préfixes» : licencier plus vite et sans possibilité de ralentir (article 20)

    42/ Acceptation de limiter à 3 mois, au lieu de 12 actuellement, le délai pour contester la validité de l’accord collectif d’entreprise (article 20)

    43/ Acceptation de limiter à 12 mois, au lieu 5 ans !, la possibilité pour les salariés de contester devant les prud’hommes, le motif économique du licenciement (article 20)

    44/ Acceptation, en cas du choix par l’employeur de la procédure d’ « homologation » des licenciements pour motif économique par le DIRECCTE, d’une limitation par l’employeur du nombre de réunions, des délais de convocation, de la liste des documents produits (article 20)

    45/ Acceptation de la réduction du délai de réponse du DIRECCTE à 21 jours au lieu de 21, 28 ou 35 jours actuellement en fonction du nombre de licenciements et acceptation que la réponse puisse être tacite et en plus, en ce cas, positive pour l’employeur ! (article 20)

    46/ Acceptation que le délai de contestation de l’homologation soit limité à 3 mois (et, sans doute, que le recours éventuel aux prud’hommes soit suspendu à la décision du tribunal administratif…) (article 20)

    47/ Acceptation d’étendre aux entreprises de moins de 50 salariés la possibilité pour l’employeur de recruter avec des contrats de travail « intermittent» (un vieux rêve du patronat) (article 22)

    48/ Acceptation que le salaire des salariés sous contrat de travail « intermittent» soit « lissé» (indépendant de l’horaire réel, ce qui reviendra à ce que le salarié fasse des avances de trésorerie à son employeur, et que le contrôle des hures faites et de la rémunération correspondante relève des coulisses de l’exploit) par une simple mention « obligatoire» ! dans le contrat de travail, alors que, jusqu’ici pour les entreprises qui y étaient autorisées, il fallait un accord collectif (article 22)

    49/ Acceptation, un des plus lourds reculs de l’accord, que pour l’ordre des licenciements collectifs, l’employeur soit « fondé à privilégier la compétence professionnelle » ! Avant les charges de famille et avant l’ancienneté ! Et avec tout l’arbitraire qu’on imagine sans peine (article 23)

    50/ Acceptation de demander au législateur d’entériner le dessaisissement des prud’hommes qui auraient trop tendance à confondre des « irrégularités de forme » avec des « irrégularités de fond» ! On imagine là aussi sans peine les conséquences d’un tel piétinement de la séparation des pouvoirs (article 24)

    51/ Acceptation que les litiges aux prud’hommes sur les motifs du licenciement puissent se solder, en conciliation, par une « indemnité forfaitaire» !, dont l’accord tiroir-caisse fixe en outre les montants !, très faibles, en fonction de l’ancienneté (ici prise en compte avant la compétence professionnelle)! (article 25)

    52/ Acceptation que cette « conciliation » ne puisse être contestée (« autorité de la chose jugée en dernier ressort») alors que la jurisprudence considère que la conciliation est un acte judiciaire impliquant la possibilité de le contester par exemple si les droits des salariés n’ont pas été préservés par les juges conciliateurs (article 25)

    53/ Acceptation de signer une déclaration disant que les prud’hommes doivent former leur conviction « au vu des éléments fournis par les parties» sans mentionner d’une part le pouvoir des prud’hommes de prendre des mesures d’instruction complémentaires et d’autre part qu’en cas de doute, il doit profiter au salarié. (article 25)

    54/ Acceptation, enfin, de limiter les délais pour saisir les prud’hommes à 2 ans pour les licenciements, 3 ans pour les salaires, alors que, dans la plupart des cas, le délai de prescription actuel est de 5 ans ! (article 26)


     Pidone

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  • bijou_esclaveLa marque de prêt-à-porter Mango a lancé une ligne de bijoux « esclave ». Pourquoi pas une collection de pyjamas style "Auschwitz"? On se demande jusqu’où peuvent aller des industriels ? En Turquie une marque de shampooing avait pris pour référence Hitler. Les origines de ces industriels devraient pourtant les porter à éviter de rappeler le passé de leur nation. On se souvient des conquistadors espagnols en Amérique du sud et du génocide arménien perpétré par les Turcs ottomans.

    Pour le shampooing turc Biomen, le spot publicitaire de treize secondes utilise des images d'archives d'un rassemblement politique sous le Troisième Reich. On y voit le dictateur nazi prononçant un «discours enflammé» dont le doublage turc peut se traduire par ces mots selon le site du New York magazine: «[Ce produit] est un shampooing d'hommes à 100% », et«si vous ne portez pas une robe de femme, vous ne devriez pas utiliser son shampooing non plus». Le Daily Mail relève que la Turquie a longtemps «eu une fascination évidente» pour Hitler. Son ouvrage autobiographique Mein Kampf, dont la vente est réglementée dans beaucoup de pays dont la France, y est devenu un best-seller en 2005. Un dicton corse semble convenir aux utilisateurs de ce shampoing: « A  lavà  u  capu a  l’asinu, si  perde fatiga  e sapone. (A vouloir laver la tête de l’âne, on perd fatigue et savon).

     

    L'agence publicitaire turque a refusé de supprimer la vidéo affirmant que «le message du commercial était plein d'humour». Dès lors, Silvyo Ovadya, le leader de la communauté juive turque, a affirmé à Reuters qu'ils allaient poursuivre l'agence avec «des moyens légaux», ajoutant que l'annonce était «également dégradante pour les femmes». <o:p></o:p>

    Pour en revenir à Mango, le choix symbolique de sa ligne de bijoux est d’une part une injure aux descendants africains des esclaves noirs et d’autre part une référence aux bas instincts du sado-masochisme. Les penseurs publicistes de la marque espagnole ont fait preuve de mauvais goût et de bêtise qui renvoie la femme à l’esclavage alors que des intégristes religieux veulent la ramener à sa condition moyenâgeuse. <o:p></o:p>

    Trois femmes,Aïssa Maïga, Sonia Rolland et Rokhaya Diallo ont lancé une pétition demandant le retrait de ces produits. <o:p></o:p>

    Il serait donc intelligent de boycotter les magasins Mango tant que le style « esclave » fait de l'esclavage, un objet de fantaisie et de mode... <o:p></o:p>

     Pidone

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  • Le  projet de loi sur le marché du travail va être présenté devant le Conseil des ministres, le 6 mars 2013. Il reprend dans les grandes lignes l'accord signé entre le Medef et trois organisations syndicales minoritaires, la Cfdt, la Cgc et la Cftc. La vidéo présentée ici donne le point de vue de la Cgt.

    Voir la vidéo

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  • squarcini

    Alors que le ministre de l’intérieur a parlé d’erreurs, de failles et de fautes dans le travail de la DCRI au sujet de l’affaire Mohamed Merah, l’ancien directeur de ce service sarkozyste, Bernard Squarcini, a créé sa société d’intelligence économique,  baptisée Kyrnos , sans doute en hommage à ses origines insulaires. Personnage contesté, il n’a pas survécu à l’alternance puisqu’il a été remercié dès le 30 mai 2012 et nommé préfet « hors cadre ».

    Un livre « L’espion du Président » lui a été consacré et on y apprend de la bouche d’un de ses subordonnés : « Depuis l’arrivée de Sarkozy, il pense être fort, très fort, trop fort peut-être. Il ne se rend plus compte. Je ne dis absolument pas qu’il est corrompu. Je dis qu’il est compromis. » Ses auteurs ont enquêté en secret auprès des membres de la DCRI. Un outre ouvrage, écrit par David Dufrêne, est revenu sur l’affaire Tarnac. 

    tarnacCette affaire, qui devait démontrer l’efficacité de la nouvelle DCRI,  a été un fiasco, que l’auteur résume dans un récit appuyé sur de nombreuses pièces du dossier. Squarcini, patron de la DCRI, aurait mis en pratique, dans cette affaire, une conception de la police proche de celle de « Précrime » chez Philip K. Dick dans sa nouvelle « Minority Report » : mettre les gens hors d’état de nuire avant même qu’ils ne passent à la délinquance. Cela rappelle les élucubrations d’un ancien ministre de l’Intérieure élu président de la République. Pour Mohamed Merah, la politique du « Postcrime » a été tragique.

    Le Squale n’a pas attendu un nouveau poste qui aurait été moins prestigieux que celui qui lui vaut aujourd’hui les reproches de Manuel Valls.  Donc malgré la crise, Bernard Squarcini, promis à un placard, a choisi de monter sa petite entreprise dans le septième arrondissement de Paris. Elle vient toujours d’être enregistrée auprès du tribunal de commerce.  Au magazine Rue89 il a expliqué pourquoi il l’a appelé « Kyrnos » : «  Il fallait bien trouver un nom, faire les choses dans les règles. Il y avait beaucoup de formalités à faire auprès de la commission de déontologie de la fonction publique, des tas de pièces à fournir ». Il a évité de dire que Kyrnos est le nom donné par les Grecs anciens à la Corse.   Kyrnos Conseil a pour objet social : « La prestation de services et la fourniture de conseils en matière de sécurité, d’analyse de risques, de gestion de crise et de stratégie auprès de personnes morales et de personnes physiques. »

    Avec cela, il pourra offrir ses services à de grandes entreprises du CAC 40, comme LVMH, le géant du luxe. Un autre Corse, Charles Pellegrini, ex-patron de l’Office central de répression du banditisme (OCRB),  l’a précédé avec sa boîte d’intelligence économique. Il pourrait, selon la rumeur, s’associer tous les deux avec  le président de l’Aviation Club de France, le plus vieux cercle de jeux français, tenu par la famille corse Francisci.

    Lorsque Rue89 lui a posé la question, Bernard Squarcini, surnommé le Squale dans la police, en a rajouté en disant : « Il n’y aura pas que Pellegrini, il y en aura plein d’autres... Et ils auront tous des noms en “i” ! » . Toutefois Bernard Squarcini est toujours sous le coup d’une mise en examen pour «collecte illicite de données » dans l’affaire des fadettes (les relevés d’appels téléphoniques) d’un journaliste du Monde. Ce problème judiciaire est-il compatible avec sa nouvelle activité ? Apparemment oui. Il a d’ailleurs reçu le feu vert de son ancienne administration. Il pourra donc rejoindre les professionnels de l’intelligence économique dont on dit qu’ils la conçoivent dans un esprit d'éthique et de déontologie.

    Au-delà de la personne et de cette reconversion, il est fréquent et choquant que des fonctionnaires fassent d’abord des carrières administratives par le biais de leur implication politique. Ensuite, comme les politiques sans mandat, ils se reconvertissent dans des entreprises de conseil dont l’activité est pourtant liée à leurs anciennes fonctions dans le service public. M. Squarcini n’est pas le seul. Loin s’en faut. Toutefois, tout cela est-il anodin ? Ces reconversions ne sont-elles pas la porte ouverte à des abus dans la mesure où les activités privées succèdent à des fonctions ou des mandats qui ont fourni des carnets d’adresses et s’inscrivent dans des domaines proches.  Dans tous les cas, ce type de carrière n’apparaît, pour le moins, pas déontologique.

     U polpu.

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    Après les Grecs et les Espagnols, les Portugais sont descendus massivement dans la rue, ce samedi 2 mars, pour protester contre la politique d’austérité  imposée par la Troïka. Ils étaient des centaines de milliers à manifester, dans une trentaine de villes, pour dire, avec force, qu’un autre type de politique est possible, pour sortir le Portugal de la crise. La célèbre chanson « Grândola Vila Morena » a été entonnée au cours des différents rassemblements. Rappelons que cette chanson a été l’hymne de la Révolution des œillets qui mettait fin, le 25 avril 1974, à 48 ans de dictature fasciste.

     

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