• retraite_nuls

    Le financement des retraites revient dans l’actualité gouvernementale. Quoi de neuf dans le traitement du problème ? Rien d’original. Pour le financement à court terme du régime général, tous les Français seront mis à contribution. Pour le long terme, la durée de cotisation sera allongée en tenant compte de l’allongement de la durée de vie. Toutefois, Selon un sondage Ifop pour "Sud-Ouest Dimanche" publié le 10 mars, les Français se montrent majoritairement hostiles à tout nouvel effort supplémentaire concernant la réforme des retraites, le refus le plus net (60%) concernant un nouveau recul de l'âge de départ au-delà de 62 ans. Donc 40% sont favorables. Avec seulement 30%, Fillon a imposé sa réforme en 2003.

    Le gouvernement vient de rendre public son cahier des charges  à propos de la réforme du régime général. Selon le Conseil d'orientation des retraites, le déficit des régimes de retraite dépassera les 20 milliards d'euros en 2020 si rien n'est fait. La commission sur l'avenir des retraites est chargée de proposer des pistes de réforme d'ici à fin mai. Parmi les pistes devrait figurer l’allongement de la durée des cotisations au-delà des 42 annuités.

    Les partenaires sociaux gestionnaires des régimes de retraite complémentaires, Agirc et Arrco, doivent conclure les négociations engagées en octobre sur l'avenir de ces régimes. Il leur faut trouver la ou les solutions pour dégager au moins 5 milliards d'euros par an, montant actuel du déficit des régimes. Un chiffre qui atteindra plus de 10 milliards en 2017.

    Les négociations se sont soldées par un échec, faute d'accord jeudi lors de ce qui devait être la dernière séance de discussions. Le Medef a durci le ton. Donc ça coince. Les partenaires sociaux doivent se retrouver mercredi pour tenter de se mettre enfin d'accord sur le financement des retraites complémentaires. Il y a une échéance : Le Premier avril... Est-ce un canular ? Ce n’est pas un canular. Sans accord, le déficit se creuserait.

    Les syndicats souhaitent une hausse du « taux contractuel » pour de meilleures pensions, même s’il faut la combiner avec une augmentation du  taux d’appel  et la limitation des hausses des pensions pendant deux ans. Le patronat propose une hausse du taux d’appel d’un point en 2014 qui pourrait se transformer ensuite en hausse du « taux contractuel » sous plusieurs conditions comme celle de la reconstitution préalable des réserves financières des régimes. L’autre condition est bien entendu le recul de l’âge moyen de la retraite au-delà des 62 ans. Pour les départs à la retraite, on offrira bientôt des sonotones et des cannes… peut-être aussi un coffret- obsèques au lieu d’un coffret-voyage.

    Donc, d’un côté, les syndicats proposent que nous payions plus pour avoir une meilleure retraite. De l’autre côté le Patronat veut d’abord que nous payions plus sans hausse des retraites par le biais  du seul « taux d’appel » (cotiser plus pour une retraite invariable). La hausse du « taux contractuel » (plus on cotise, plus la retraite est élevée) est mise sous condition de créer des réserves financières là où on accumule des déficits depuis des années. Autant dire que le « taux contractuel » n’est pas près d’être augmenté et on comprend la préférence du patronat pour le « taux d’appel ». Il préfère vendre aux salariés des tickets perdants que des gagnants.

    Le Medef a obtenu des reculs des droits des salariés par l’accord dit « ANI ». Il enfonce le clou avec le régime complémentaire des retraites. Il faudra donc que les syndicats s’entendent pour obtenir la garantie d’un financement à long terme en refusant la régression sociale que le patronat veut imposer. La hausse des cotisations doit se traduire par des droits supplémentaires et seul le « taux contractuel » ouvre des droits.

    Que va faire le gouvernement ? Jusqu’à ce jour, il donne l’impression de suivre les remèdes des technocrates et du Medef. A la tête du Medef, nous avons une Florence Parisot en pleine élection interne. Elle montre donc une fermeté de bon aloi chez les patrons et se crispe sur des positions inacceptables. Entre une exhortation faite à la droite de voter la loi issue des accords ANI et sa contribution impérialiste au lynchage médiatique de feu Hugo Chavez, elles donnent des gages d’ultralibéralisme antisocial  décomplexé à son conglomérat de capitalistes.

    Jean-Marc Ayrault et le gouvernement entrent dans le débat par petites touches médiatiques. La prudence est de mise. Pour faire régresser vos droits, auront-ils l’appui de Laurent Berger, nouveau Secrétaire générale de la CFDT et grand avocat des accords ANI de janvier ? Ce dernier doit accuser le coup devant la position du Medef sur le régime des retraites complémentaires.

    Pour résumer l’essentiel, afin de sauver le régime général, il faudrait travailler plus longtemps pour des retraites qui ne seront plus indexées sur l’inflation. La sauvegarde du régime complémentaire passerait par l’augmentation du « taux d’appel ». Il faudrait donc payer et travailler plus pour des retraites inchangées. Voilà ce que veulent les patrons et, selon un sondage récent, la majorité des gens de droite. Voilà ce que refuse la majorité des Français !

    Nous verrons de quel côté vont aller François Hollande et son premier ministre. Qui va devoir battre en retraite ?

    Il y a des régimes spéciaux de retraite qui seraient à revoir en priorité : ce sont ceux des députés, des sénateurs… de tous les élus jusqu’au président de la république. Et puis, il y a les petits arrangements privés qui permettent des préretraites dorées et des cumuls d’emplois après l’obtention des droits à la retraite. D’aucuns arrivent à gagner plus à la retraite qu’en activité pendant que des jeunes ne trouvent pas d’emplois. Qu’ils commencent par mettre de l’ordre dans les abus au lieu de s’attaquer aux  petits retraités, aux salariés et aux fonctionnaires.

    Battone

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  • humaindabord

     

    Soutenus par des élus du Parti de Gauche, du NPA, de CAP 21, une trentaine d'associations ou organisations nationales et des membres du syndicat SUD-rail opposé au transport des déchets nucléaires par le train, vingt mille militants s’étaient donnés rendez-vous hier  pour des maillons de chaîne humaine devant des lieux parisiens qui contribuent à promouvoir cette énergie nucléaire.  Ils ont organisé une chaîne humaine à 18 points de Paris pour réclamer l'arrêt de cette énergie en France, deux ans après la catastrophe de Fukushima.

    Ainsi, les manifestants ont entouré des «lieux de pouvoir» comme l'Assemblée nationale et le Sénat, plusieurs ministères, l'Autorité de Sûreté nucléaire (ASN), les sièges d'EDF et d'Areva dans le quartier la Défense, ainsi que plusieurs banques, notamment la BNP Paribas et le Crédit Agricole qui financent des projets de centrales.

    «Cette chaîne jaune soleil est un message de solidarité envoyé au peuple japonais» et «un message d'indignation adressé aux décideurs qui nous imposent un système mortifère au nom d'étroits intérêts économiques et nationalistes», selon un communiqué publié par le réseau « Sortir du nucléaire » qui encadrait la manifestation pacifique.

    Il s’agit d’obtenir la fin du nucléaire civil et militaire, et d’abord l'arrêt de toutes les centrales nucléaires de plus de 30 ans. Une vingtaine des 58 réacteurs nucléaires français ont dépassé cet âge. Seront-ils entendus ?

    Hollande ne s’est engagé à n’en fermer qu’une, celle de  Fessenheim qui date de 1978 et à ramener la part du nucléaire dans le mix électrique de 75% à 50% à l'horizon 2025. Toutefois il n'est pas favorable à la sortie du nucléaire. Il l'a dit et  répété «Nous avons des centrales, nous avons là une industrie, elle doit continuer à produire ». Comme les présidents précédents, il a repris le rôle de VRP du nucléaire français dans le monde. En février dernier il était aux Indes pour cela mais aussi pour faciliter la vente de l’avion de combat Rafale.

    Face à des divergences avec Hollande et le PS, aucun membre du Front de Gauche n’est entré au gouvernement Ayrault. C’est en restant indépendant qu’on garde sa liberté de parole. Les Verts du parti EELV ont des ministres au gouvernement sans obtenir le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Le symbole de ce camouflé en dit long sur les intentions de François Hollande après le grand cafouillage de l’accord électoral avec les Verts et le mauvais score enregistré par Eva Joly au premier tour de l’élection présidentielle.

    Areva est le groupe du pôle énergie nucléaire français. C’est une société anonyme dans laquelle l’état détient la majorité du capital en partie directement et en plus grade partie à travers le commissariat à l’énergie atomique et à l’énergie renouvelable. Les autres actionnaires sont la caisse des dépôts et des consignations et EDF (2,24%). C’est l’Etat qui contrôle cette énergie éminemment dangereuse, c’est lui seul qui a la possibilité d’en limiter l’expansion et d’aller vers son abandon progressif pour adopter des énergies renouvelables plus pacifiques et moins dangereuses pour la planète. Ce n’a pas été le cas jusqu’à présent car aucun chef d’état n’a eu la volonté de le faire. On peut espérer que sous la pression de l’opinion publique alarmée par les récentes catastrophes nucléaires, Hollande ira vers l’abandon progressif du nucléaire et la promotion des énergies renouvelables et non polluantes. Les pertes d’emploi dans le nucléaire peuvent être compensées par les nouveaux emplois nécessaires à cette mutation.

    Toutefois, force est de constater qu’il faudra encore trois mandats de président pour atteindre l’objectif des 50% de part du mix énergie électrique (en 2025).

    Fukushima ! Tchernobyl ! A quand la prochaine catastrophe nucléaire ?

    nucleuroSelon un rapport récent de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), un « accident majeur pourrait coûter plus de 400 milliards d’euros, soit plus de 20% du PIB français annuel ». Les sommes seraient à peu près réparties de la manière suivante (en plus des 2% liés aux dommages du site lui-même) :

    • 39% pour la dégradation d’« image » (impact sur le tourisme et sur les exportations agricoles) ;
    • 26% pour la gestion des zones d’évacuation (déplacement des populations) ;
    • 21% dus à une réduction de dix ans de vie du parc de réacteurs et au passage à d’autres énergies ;
    • 13% pour les coûts des mesures d’urgence, les « coûts psychologiques » et des pertes agricoles, et les « coûts de santé radiologiques » des populations (cancers notamment). Cette évaluation est sans aucun doute minimale et ne fixe pas la valeur d’une vie humaine. A Fukushima, 2 303personnes sont mortes suite aux évacuations après l’avarie de niveau 7 de Fukushima et d’autres (dont des enfants) sont soignés pour des cancers.

    Pidone

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  • cardinaux1

    Non habemus papam ! Benoît XVI a pris sa retraite à  ans. Pour élire son successeur, le conclave débutera le 12 mars. Le conclave (mot dérivé du latin cum clave c'est-à-dire : « à clef »), désigne pour l'Église catholique romaine le lieu où sont enfermés les cardinaux rassemblés pour élire le pape pendant la période dite Sede vacante. Par extension, il désigne aussi l'assemblée elle-même et son travail. Dans la doctrine catholique, le conclave se déroule sous la direction du Saint-Esprit. Ainsi 115 cardinaux sont acheminés au Vatican et logés près de la chapelle Sixtine. Rien à voir avec les sixtines.

    Sixtine ? rien à voir avec les habitantes d’un lieu, les personnes qui en sont originaires ou, dans les commentaires sportifs, les personnes représentant ce lieu dans une compétition. Rien à voir aussi avec les années 1960.  La chapelle doit son nom au pape Sixte IV, qui la fit bâtir de 1477 à 1483.  C'est dans la chapelle Sixtine que traditionnellement depuis le XVe siècle, les cardinaux réunis en conclave élisent le nouveau pape (des conclaves s'étant tenus également dans la Cappella Parva et le palais du Quirinal), et obligatoirement depuis la constitution apostolique Universi Dominici Gregis édictée par Jean Paul II en 1996.

    A l’issue de ce conclave, comme les Indiens, les cardinaux utiliseront la fumée pour communiquer les résultats. La fumée blanche indiquera que le pape est élu.  Il aura répondu à la question : « Acceptez-vous votre élection canonique comme souverain pontife ? » (en latin Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ?) puis à  celle :« De quel nom voulez-vous être appelé ? » (en latin Quo nomine vis vocari ?). Le premier pape à changer de nom étant Jean II au VIe siècle.

    Les électeurs sont majoritairement Européens (52%) avec une forte proportion d’Italiens : 28 cardinaux sur les 60 venus d’Europe. Mis en cause dans des affaires de mœurs, le seul cardinal Britannique a renoncé à se rendre à Rome. Avec 19 électeurs, les Latino-Américains représentent 16% du collège. Les Américains du Nord (12% du corps électoral) sont au nombre de 14. Les Africains et les Asiatiques (9% chacun) comptent 9 et 8 électeurs (l'Indonésien sera absent pour raisons de santé). Un seul Océanien, un cardinal australien, participe à ce conclave.

    Donc, à partir du 12 mars, les cardinaux vont papoter pour une nouvelle papauté. Jusqu’à ce jour, toutes les papautés ont été occidentales. Le seul signe fort que pourrait envoyer le Vatican serait la désignation d’un pape latino-américain,  africain ou asiatique.  Les cardinaux vont-ils rester à l’Ouest ou bien perdre le Nord pour mettre le cap au grand Sud ?

    Battone

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  • hessel

    Aujourd’hui, aux Invalides, un vibrant hommage national a été rendu à Stephan Hessel. Bien sûr nous ne l’avons pas approuvé lorsqu’il a demandé à Jean-Luc Mélenchon : « Retirez-vous de la présidence, qui n'est pas faite pour vous, et accordez toute votre force, toute votre énergie, toute votre culture à avoir, au sein de l'Assemblée nationale élue au mois de juin, une force capable de contribuer aux victoires des idées qui nous sont chères. » Et il a ajouté : « Ralliez-vous à la gauche majoritaire de François Hollande ! Vous pouvez être un objet de dissension ».

    A l’époque, Jean-Luc Mélenchon ne lui a pas tenu rigueur de ce mauvais conseil : « J'ai beaucoup de respect pour ce grand monsieur.Il n'en reste pas beaucoup de sa génération qui sont là pour nous donner des conseils, donc, il faut les écouter. Mais j'en connais d'autres qui me disent le contraire, de sa génération. Il doit rester trois ou quatre membres du Conseil national de la Résistance. Ils ne disent pas tous comme lui ».

    Tous les deux portent ce que Michel Serres appelle un « optimisme de combat ». S’indigner est le premier pas vers une saine révolte. Comme eux, on voudrait un monde meilleur. On aime, en eux, qu'ils mettent l'humain d’abord dans un monde de brutes où règnent en maîtres les cœurs de pierre des financiers, des comptables, des petits hommes gris, des politiciens corrompus, des ultralibéraux individualistes, des autocrates, des technocrates…etc.

    De l'indignation contre  l'injustice, le cynisme des puissants, l'égoïsme des riches… Stephan Hessel s'indignait de tout cela et nous a fait injonction de résister, de se révolter. Mélenchon s'emploie à traduire ce vaste programme en politique.

    Hessel était le prêcheur de la révolution civique. Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche construisent une politique alternative à gauche.

    Peut-on dire qu’un peuple, qui plus est dans une démocratie, vote « utile », est un peuple qui s’indigne ? Nous pensons que le vote utile n’est pas utile au débat démocratique mais plutôt une manipulation des électeurs, qui, après les élections, se sentent floués. Le vote utile ne fait que grossir les rangs des abstentionnistes et des électeurs du Front national. Sur ce point, nous pensons que Stephan Hessel avait tort de demander à Jean-Luc Mélenchon de ne pas se présenter aux dernières élections présidentielles. Finalement, même si cette candidature a fait débat, on voit aujourd’hui qu’elle était souhaitable, comme il est nécessaire qu’une force résolument à gauche s’oppose aux socio-démocrates du parti socialiste.

    Nous garderons de Stephan Hessel sa vie exemplaire, son humanisme et sa grande culture qui lui faisait aimer la poésie. Il avait récité, en public, un poème d’Apollinaire qui lui correspond….  Pour le voir et l’écouter cliquer ICI.

    Pidone

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  • derrièredu mondeHier des salariés étaient dans la rue parce qu’on veut les rendre de plus en plus flexibles pour qu’ils courbent le dos devant les patrons.  Chez ces derniers, on dénombre 200 milliardaires de plus dans le monde. Ils sont 1.426 au total et  parmi eux, deux Français sont montés  à la 9e et 10e places de ce classement. Le record est battu avec une fortune cumulée de 5.400 milliards de dollars, soit 800 milliards de plus que l’an dernier. Dans le monde, les riches sont devenus plus riches pendant que les autres paient la crise financière par des politiques d’austérité et des reculs sociaux sans précédent.

    Liliane Bettencourt  est sacrée  la femme la plus riche au monde. Elle occupe la  neuvième place avec ses  trente milliards de dollars. Elle a devancé, cette année, l'Américaine Christy Walton, héritière de la chaîne d'hyper-marchés WalMart, qui était depuis sept ans la femme la plus riche au monde (11e, 28,2 milliards). Derrière la Bettencourt,  Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH, suit à la dixième place, avec une fortune estimée à 29 milliards de dollars.

    Les Suisses, par référendum, ont clamé leur raz le bol. Ils ont largement approuvé ce dimanche 3 mars 2013 la mise en place d’un système de contrôle sur les rémunérations des patrons des grandes entreprises. L’initiative, lancée par Thomas Minder, chef d’entreprise et sénateur, a recueilli 68% de votes favorables.

    Hollande avait lancé, pendant la campagne, l’imposition à 75% des grandes fortunes. On peut penser aujourd’hui qu’il savait cette promesse intenable et la Cour de cassation a retoqué la loi faite rapidement et évacuée aussi rapidement. Depuis son élection, il n’a cessé de donner des signes approbateurs à la droite et au patronat. L’accord ANI signé par le Medef avec trois syndicats minoritaires est une atteinte grave au droit du travail. Lui et son gouvernement l’approuvent. Parmi les syndicats signataires, on peut s’interroger sur la direction de la CFDT qui, depuis Nicole Notat, accompagne des reculs sociaux.  Son successeur François Chérèque a poursuivi cette collaboration avec le patronat. Si on suit la carrière des secrétaires généraux de ce syndicat, il y a de quoi rester dubitatif.Depuis 2003, ces deux dirigeants de la CFDT ont fait des concessions étonnantes  et accepté des reformes antisociales. En auraient-ils été récompensés après leur départ ?

    Nicole Notat, en quittant son premier rôle syndical, crée Vigeo, société européenne d'évaluation des performances sociales et environnementales des entreprises RSE. En tant que présidente de Vigeo, elle a repris l'agence ARESE, fondée par Geneviève Ferone, première agence de notation sociale en France. Elle est membre du conseil d'orientation du  think tank  « En Temps Réel ». Elle a aussi participé à quelques travaux de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). Elle est membre du club Le Siècle dont elle assure la présidence depuis le 1er janvier 2011. Elle a été désignée par le Conseil européen membre du Groupe de Réflexion sur l'avenir de l'Europe présidé par Felipe Gonzalez et rattaché au Conseil européen. Le groupe a pour mission de proposer au Conseil européen de mars 2010 une feuille de route stratégique pour l'Europe à l'horizon 2020-2030. Elle est membre du conseil d'administration de la Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur) et du conseil de surveillance du Monde S.A.. Depuis novembre 2011, elle est médiatrice dans le cadre de la mise en place des nouveaux horaires par la SNCF et RFF. En janvier 2013, elle devient la chef de file du groupe de travail « Promouvoir et valoriser l'entrepreneuriat responsable » des futures assises de l'entrepreneuriat, sous l'égide de la ministre Fleur Pellerin.

    François Chérèque vient de quitter, fin 2012,  le secrétariat général de la CFDT. Le 3 janvier 2013, il est nommé inspecteur général des Affaires sociales en conseil des ministres à compter du 7 janvier 2013, avec le statut de haut-fonctionnaire. Il est également élu Président du think-tank « Terra Nova » le 12 janvier 2013.

    Avant de partir pour une carrière de haut fonctionnaire et présider un laboratoire d'idées progressistes (quel progrès?) indépendant fondé en février 2008 ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes, en France et en Europe. Il a mis sur les rails de la social-démocratie son successeur.

    Le libéralisme économique a progressé dans la parti socialiste et à la CFDT. Ils s’associent avec la droite pour entériner un recul social qui a mis des milliers de travailleurs dans la rue hier.

    C’est le moment que choisit Sarkozy pour dire qu’il se fera un devoir de revenir en politique pour ne pas laisser la France aux mains des extrémismes de droite et de gauche. Il pourra compter sur Liliane Bettencourt pour financer une nouvelle campagne si on en croit une affaire judiciaire en cours qui traîne du côté de Bordeaux.

    Loin de la France, Hugo Chavez est mort. La presse et les politiciens de droite se déchaînent contre lui et les sociaux démocrates de gauche se démarquent du défunt. Aucun ne revient sur la situation des Vénézuéliens avant Chavez. On critique son humour trop provocateur et  ses visites amicales chez des dictateurs comme s’il avait été le seul à le faire. On lui reproche d’avoir alimenté le culte de sa personnalité sans prendre en compte le contexte sud-américain. Chavez a eu un seul vrai tort aux yeux de ses détracteurs, c’est celui  d’avoir  nationalisé la production pétrolière pour sortir son peuple de la misère et d’afficher son opposition à l’impérialisme capitaliste des USA. On ne lui pardonne pas sa politique sociale contre l’ultralibéralisme qui réalisait d’énormes profits sur le dos des Vénézuéliens.

    Elu avec 56% des voix en 1998, il a été réélu avec 60% en 2000. Le 12 avril 2002, après le lancement d'une grève générale illimitée, Hugo Chavez est évincé du pouvoir par un bref coup d'Etat mené par une frange de la hiérarchie militaire, et le pouvoir est confié à un éphémère "gouvernement intérimaire" dirigé par le chef de la confédération patronale, Pedro Carmona (entrepreneur). Moins de quarante-huit heures plus tard, M. Chavez, soutenu par des manifestants et une partie de l'armée, regagne triomphalement son palais présidentiel de Miraflores, à Caracas. Le coup d’état fomenté par le patronat vénézuélien et peut-être aidé par les Américains a échoué face à la volonté populaire. Il a obtenu 60% des suffrages à tous les votes qui ont suivi. Lui, au moins, il avait le soutien de son peuple.

    Il n’est pas question de faire d’Hugo Chavez un dieu mais de dénoncer un lynchage médiatique dont la mauvaise foi est dictée par l’ultralibéralisme répandu, en France, chez tous les nantis de la presse et de la politique. L’homme est mort. Ils veulent tuer ses idées et son action politique. Nous avons bien compris que François Hollande n’est pas Hugo Chavez et qu’il est de plus en plus proche de Sarkozy.

    Revenons à l’accord signé en janvier dernier par le patronat et trois syndicats minoritaires.  Emmanuel Maurel, secrétaire national socialiste, dit ouvertement que l'ANI "reprend les fameux accords compétitivité-emploi de Sarkozy, que François Hollande avait condamnés il y a un an avec beaucoup de force".  Sur la gauche du PS, on s'inquiète en constatant le  "virage libéral" de François Hollande et de son gouvernement. Alors, l'accord sur l'emploi a-t-il copié les propositions de Sarkozy ?

    Que proposait Nicolas Sarkozy ?Permettre aux entreprises de négocier le temps de travail de leurs salariés en fonction de l'activité économique. En cas de charge de travail forte, les salariés pourraient travailler plus, et ils travailleraient moins lors des périodes difficiles, en échange de garanties concernant les emplois. Aux salariés et à l'entreprise de négocier les autres conséquences possibles, maintien ou non du salaire notamment.

    Qui réclamait cet accord ? Le Medef.

    Qui la signait avec le patronat : la direction de la CFDT convertie à la social-démocratie depuis plusieurs années, la CFTC et la CFE-CGC. La CFTC est un syndicat qui dit s’inspirer de la morale chrétienne.  Par scission, il a donné naissance à la CFDT. Le syndicat des cadres CFE-CGC a toujours été marqué à droite. Un trio de dirigeants socio-libéraux.

    Le gouvernement est à la manœuvre. Le texte sera présenté aujourd'hui en Conseil des ministres pour un examen, ensuite début avril à l'Assemblée et fin avril au Sénat. «Début mai, il sera applicable», s'engage Michel Sapin. Il appelle déjà à ne «pas trop» modifier le projet de loi.  Olivier Faure, ancien collaborateur de Jean-Marc Ayrault à Matignon, saluent «une nouvelle ère pour le dialogue social». Ils pourront compter sur la droite qui n'entend pas faire barrage.

    La loi ira en avril devant le parlement. Florence Parisot a demandé à la droite de voter. Ce succès affiché lui vaudra de retrouver son fauteuil de présidente du Medef. En revanche, le parti socialiste risque de se prendre un revers électoral dès 2014. Hollande est au plus bas dans les sondages, ce qui donne de l’espoir à Sarkozy, qui reste à l’affut. A la gauche du PS, on réclame «Maintenant la gauche», mais le capitaine de pédalo a mis résolument le cap à droite.

    Avec leur 1.400 milliards de dollars, les riches capitalistes peuvent rester assis sur le Monde. Avec Hollande et Sarkozy en France, Liliane Bettencourt et Bernard Arnault pourront grimper au hit parade des riches.

    Les milliardaires ont leur classement  Forbes. Plus ils montent haut, plus ils montrent leur derrière. Eux et  leurs chiens de garde pourraient un jour se le faire botter.

    Pidone

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  • Au moment où la SNCM est menacée dans la desserte entre Marseille et la Corse par sa rivale, la Corsica Ferries, et où un désengagement brutal est à craindre de la part d'un de ses actionnaires principaux, Veolia, les marins de la CGT des compagnies maritimes SNCM et CNM ont manifesté contre l’accord ANI.

    Une autre menace plus actuelle est celle engendrée par les risques relatifs aux décisions juridiques européennes et à  l'attribution prochaine de la Délégation de service public (DSP) entre la Corse et le continent pour la période 2014-2023 à la compagnie italienne Corsica ferry alors que la SNCM doit  renouveler sa flotte de navires dans un climat d’incertitude sur son actionnariat. Veolia Environnement va en effet reprendre en direct, pour un euro symbolique, les 66% de la SNCM jusqu'ici détenu par Veolia Transdev, filiale commune de Veolia et de la Caisse des Dépôts. Cet accord devrait être finalisé d'ici fin juin. Les marins sont inquiets devant le désengagement de l’état, malgré les promesses faites par le candidat Hollande.

    Notre envoyé spécial a rencontré Fred Alpozzo, secrétaire des marins CGT de la SNCM, lors de la manifestation d’hier, 5 mars, et n’a pas manqué de le questionner.

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  • Chavez2

     

     

     

     

     

     

     

     

    Cette grande figure de l'Amérique latine s'est éteinte hier soir, à la suite d'une longue maladie. Le Venezuela est en deuil. L'annonce a été faite à la télévision par le vice-président Nicolas Maduro qui assurera l'intérim jusqu'aux prochaines élections présidentielles, prévues dans un mois. Déjà les opposants de tout poil répandent leur haine*, senza vergogna, dans les media. Il est vrai que le sort du pays était meilleur quand le pétrole faisait les beaux jours des compagnies nord-américaines et d'une minorité de profiteurs sans scrupules. Le peuple vénézuelien saura donner la réponse juste à tous les détracteurs de la nouvelle révolution bolivarienne en votant massivement pour continuer et améliorer la politique entreprise par Hugo Chavez. 

    * Un exemple d'indécence 

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