• soupe_peiNe demande pas ce que ton PEI peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays ? Nous dirait un ancien président des Etats Unis tué par balles. Nous allons vous parler du PEI corse...

    Concernant les aides attribuées à la Corse, les deux mannes principales en la matière étant le PEI d'une part, le Feder (Fonds européen pour le développement régional) d'autre part. Aujourd’hui, c’est le PEI qui est dans l’actualité.

    Prévu par l'article 53 de la loi du 22 janvier 2002 relative à la Corse, le PEI (Programme exceptionnel d’Investissement) est destiné à « aider la Corse à surmonter les handicaps naturels que constituent son relief et son insularité et à résorber son déficit en équipements collectifs et services collectifs ». Sur une période de 15 ans, il est un programme de rattrapage essentiellement en matière d'infrastructures. Il est financé à 70 % par l'Etat et pris en charge à 30 % par les maîtres d'ouvrages locaux (CTC, départements, communes et établissements publics de coopération intercommunale). Il vient s'ajouter aux autres programmes existants Contrat de plan et DOCUP.

    Une convention-cadre portant sur la durée du programme et fixant les grandes orientations et les masses financières par secteur d'activités a été signée par le représentant de l'Etat et le Président du Conseil exécutif de Corse, le 22 avril 2002 et porte sur un montant total de 1 940,68 millions d'euros d'opérations. Une convention d'application, portant sur la période 2002-2006, a également été signée entre l'Etat et la CTC et approuvée par l'Assemblée de Corse le 10 octobre 2002 avec un montant de travaux prévus pour 481,78 M€.

    Les objectifs fixés et chiffrés étaient :

    - Renforcer les infrastructures de base : 1618,24 M€ ;

    - Améliorer les services collectifs : 187,52 M€ ;

    - Mettre en valeur l’espace régional : 99,09 M€ ;

    - Et d’une mesure d’assistance technique : 35,83 M€.

    Adoptée par l'Assemblée de Corse le 29 mars 2007, la 2ème convention d'application du Programme exceptionnel d'investissements porte, pour la période 2007-2013 sur un montant total de travaux de 1051 M€Â€.

    L’Assemblée de Corse a adopté jeudi soir le rapport sur la convention d’application sur la troisième phase du PEI, le Programme Exceptionnel d’Investissement, pour la période 2014-2016. Lors de sa venue en Corse, Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur avait tenu à rassurer les élus sur le montant du PEI qui serait celui des fonds nécessaires aux investissements  en matière notamment d’eau, de développement urbain et d’infrastructures routières. Une enveloppe de 535 M€ accompagne la convention. Nous mettons à votre disposition l’avisn°2013-02 relatif à l’habilitation du Président du Conseil Exécutif de Corse à signer la troisième convention d’application du PEI 2014-2016 à conclure entre la Collectivité Territoriale de Corse et l’Etat.

    Pour les uns, le compte n’y est pas malgré le montant global du PEI qui atteint 2 Milliards d’Euros sur 15 ans. Le PEI ne résoudrait pas les attentes nouvelles et ne serait qu’un budget annexe de la CTC. Les autres s’interrogent : L’exécutif aura-t-il les moyens de ses ambitions ? Certains ironisent.

    Le Programme exceptionnel d'investissement a été créé pour rattraper le retard dans les domaines des équipements structurants, équipements et services collectifs, et de la cohésion sociale. Un chiffre pour le dire : sur 15 ans (2002-2017), ce sont 2 millions d'euros d'investissements pour la Corse, avec une participation de l'État allant jusqu'à 70 %. Dans le journal « Corse Matin » du 24 janvier 2013, le secrétaire général pour les affaires de Corse (Sgac), François Ravier estime que le PEI a boosté le développement en Corse. Il a dressé un premier bilan positif. La Corse aurait rattrapé son retard. « 410 opérations ont été soutenues par le PEI corse pour un montant de 1 205 millions d'euros en coût total. La programmation se réalise à un rythme soutenu de 109 millions d'euros de projets par an en moyenne» dit-il.  L'île aurait rattrapé le retard de développement qu'elle présentait en 2002 par rapport aux autres régions du Continent. Le niveau de PIB par habitant se serait hissé au 16e rang des régions de métropole et le niveau de revenu progressé de 44 % entre 2001 et 2009, contre 31 % ailleurs. « S'agissant de l'évolution du chômage, a complété François Ravier, en 2000 le taux de chômage dans l'île se situait à 3 points au-dessus du taux des régions de métropole. En 2011, cet écart a été résorbé, grâce notamment à la création, chaque année, de 2 500 à 3 000 emplois dans le secteur marchand ».Le PEI aurait donc amélioré la vie quotidienne des Corses. La Préfecture met à la disposition un « focus » qui reprend le bilan positif sur le PEI

    Il reste trois années et 537 millions d’euros pour programmer les opérations prévues jusqu’en 2016.

    Les Corses ont-ils ressenti cette amélioration de leurs conditions de vie ? Il faudrait faire un sondage d’opinions car ce tableau optimiste met de côté la crise financière, la progression du chômage et de la précarité, les problèmes immobiliers… etc. Pendant que l’on nous sert une soupe financière, des Corses mangent à la soupe populaire. Il y a aussi les effets pervers des attributions des marchés publics mais, sans doute, ne faut-il pas parler de ce qui fâche. On dit que, sur l’île, le BTP est un secteur à risques.

    Il faudrait faire un audit pour évaluer la qualité des réalisations au regard des fonds publics investis pour avoir un bilan objectif du PEI. Nous attendrons que la Cour des comptes rende son rapport sur l’ensemble du programme à son terme. A combien vont se chiffrer les erreurs et les gabegies ? On peut déjà citer les erreurs techniques du nouveau train corse inadapté au réseau ferroviaire existant. Y aurait-il eu quelques autres déraillements financiers ? Assistera-t-on à des procès relatifs aux marchés publics ? En attendant, on ne peut pas cracher dans l’assiette vide après avoir mangé la soupe. On peut toutefois donner son avis sur le goût de la potion magique, sa composition, sa distribution et son coût.

    Si vous voulez vous informer plus avant sur le PEI, mis en place par la préfecture de Corse, le site www.pei-corse.org regroupe toutes les informations utiles sur la nature de ce programme et les opérations qu’il finance. Pour plus de lisibilité, elles y sont classées par thèmes ou maître d’ouvrages, en l’occurrence les collectivités locales, collectivité territoriale de Corse en tête.

    Pidone

    Documents à consulter...

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    'habilitation du Président du Conseil exécutif de Corse à signer la 3e convention d’application du PEI 2014-2016 à conclure entre la CTC et l’Etat'habilitation du Président du Conseil exécutif de Corse à signer la 3e convention d’application du PEI 2014-2016 à conclure entre la CTC et l’Etatdelib_pei_2 

     

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  • Papa Francescu

    Mario Bergoglio a été élu pape au 5e tour de scrutin par ses pairs en conclave dans la célèbre chapelle Sixtine à Rome. Il a pris le prénom de Francescum, en référence, paraît-il à Saint François d’Assise, le moine des pauvres. Ce pape du « bout du monde » est argentin. Il est âgé de 76 ans. Il vit à Buenos Aires dans des conditions modestes, parmi les humbles. Il est d’origine piémontaise. Il se prononcerait pour un retour à l’église originelle, celle des pauvres.

    Ca c’est pour l’image que l’on s’est empressé de donner Urbi et Orbi, dans les media. Par contre, ces mêmes media n’ont pas été bavards sur un autre visage de Mario Bergoglio. L’homme se veut conservateur sur les questions sociétales. Par exemple, il se prononce sans ambiguïté contre le mariage homosexuel et l’avortement. C’est un jésuite de bonne souche. Pendant la dictature militaire, il a été d’une discrétion remarquable. Il n’a jamais soutenu le mouvement des mères qui manifestaient à Buenos Aires contre cette même dictature. Il n’a jamais protesté quand l’armée jetait dans l’océan les opposants au régime du haut des hélicoptères. D’aucuns osent même le présenter comme un héritier de la Théorie de la Libération professée par Don Helder Câmara, archevêque de Recife. A la différence de Francescu, ce dernier s’est élevé contre une autre dictature militaire, celle des généraux (1964-1985).

    On pourra nous rétorquer que tout être humain peut évoluer au cours de son existence, même dans le bon sens. Mais comme on dit aussi : chassez le naturel, il revient au galop.

    Maria Maddalena Lanteri

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  • têteàtête

     

    Hollande essaie de remonter la pente des sondages. Pendant qu’il serre les mains, son gouvernement cherche à nous faire les poches. Quelle nouvelle taxe pourraient-ils trouver ? On a parlé de la taxe sur le diesel que le Canard enchainé appelle l’impôt d’échappement puisqu’il est justifié par la pollution. Après avoir poussé les automobilistes vers ce carburant moins cher jusqu’à mettre sur les véhicules l’estampille « Eco » en vert, on va leur faire payer une essence moins chère au raffinage au même prix que le Super. Il paraît qu’elle n’est plus écologique, c’était une erreur d’étiquetage. Vat-on nous faire rembourser la prime écologique ? C’est ce qui s’appelle une arnaque. Si le souci était de lutter contre la pollution, il faudrait interdire le Diesel. Finalement l’Etat met des taxes sur des produits polluants et mauvais pour la santé. Ainsi une partie de la dette est payée par la pollution et les maladies. Que ferait l’Etat sans l’essence, le tabac, l’alcool... ?  Les interdire coûterait trop cher, alors il faut que cela rapporte.

    Est-ce cela une politique écologique lorsqu’il s’agit simplement de remplir les caisses ? Pour faire payer le citoyen, les idées se multiplient. Il est aussi question de mettre en place un tarif progressif de l’électricité. A combien de kilowatts aurons-nous droit pour payer le tarif normal ? Les gens se soignent moins et se chauffent moins. Bientôt ils se chaufferont encore moins et se soigneront encore moins.

    Alors que les riches sont encore plus riches et que les grands patrons s’octroient toujours des rémunérations indécentes, le gouvernement cherche à faire des économies de bouts de chandelles sur le dos de la classe moyenne et des plus pauvres. L’imposition à 75% des très riches n’était qu’un effet de manche lors de la campagne électorale. On a compris que ce taux d’imposition était inconstitutionnel. En revanche, nous n’entendons pas parler d’une reforme des impôts par la création de nouvelles tranches à 50, 60% et plus. Il faut dire que, si nos politiques et nos journalistes ne se trouvaient pas dans la tranche à 75%, ils seraient alors concernés par de nouvelles tranches au dessus de celle à 45%. Ils trouvent normal que des contribuables soient soumis à cette seule tranche de 45% alors que leurs revenus vont de 150 001 euros à 1 000 0000 €, alors que la tranche de 41 %est dans une fourchette nettement plus serrée qui va de 70 830 euros à 150 000 euros. Ne faudrait-il pas aller vers plus de justice en créant deux nouvelles tranches à 50 et 60% au dessus de 150.001 € ? Cela permettrait d’en créer une autre au dessus de 1.000.000 d’euros à 65 ou 70% ou encore 75%.

    Loin de ces contingences, le président de la république joue le chef de guerre. Il implique la France en première ligne dans des conflits lointains. Nous avons quitté l’Afghanistan pour nous retrouver au Mali. Cela n’aura pas suffi à faire remonter la côte de notre Président normal. Alors Fabius vient annoncer que nous étions prêts à fournir des armes aux rebelles en Syrie, malgré l’embargo et en violation d’une décision internationale. Dans quel autre conflit, irons-nous si Hollande descend en dessous des 30% dans les sondages ?

    Notre Président normal va nous parler. Il aura attendu que la fumée blanche s’estompe au dessus de la chapelle Sixtine et que le nouveau Pape quittât l’actualité. Il ne veut pas que les téléspectateurs se demandent qui est ce « pépère » entre deux reportages sur François premier. Il ne peut y avoir deux François sur le petit écran, surtout qu’Hollande n’est pas le premier. Si on revient un peu en arrière, sur le plan de la Com’, il y a eu un gros loupé en Côte d’Or. A Dijon, un badaud a osé rappeler au candidat Hollande ses promesses. Il l’a fait en termes courtois mais c’est vu embarqué comme un fétu de paille par deux costauds du service d’ordre. C’est cette seule image négative qui est restée sur le petit écran.

    Décidément, Il y a des lendemains qui déchantent. Le gouvernement, barré par Ayrault sous le commandement du capitaine de pédalo, fait jusqu’ici un parcours de hanneton. Sur le plan de la communication, on ne retient que les cafouillages avec ses annonces et ses contre-annonces. Des ministres parlent trop. Maintenant certains éléphants du PS conseillent à Ayrault de se comporter en maître d’école et de renvoyer un ministre pris au hasard pour l’exemple. Quel conseil stupide ! Quel manque de courage ce serait ! Si un ministre faute, il faut le virer pour ce qui lui est reproché au lieu de vouloir jouer à la courte-paille en désignant une victime expiatoire.

    Ce quinquennat s’annonce laborieux et décevant. La déprime se fait déjà sentir. L’idéologie social-libérale est plus proche de l’ultralibéralisme que du social. Le gouvernement a le ventre mou et se confine dans le conservatisme. Il fait la politique de la Gauche-caviar. Il ne gagnera pas la droite et perdra la vraie gauche par manque de courage politique. Sarkozy n’en demandait pas tant. Il se voit certainement revenir après un intérim qui aura imposé au peuple tous les reculs sociaux demandés par le Medef. Sarkobisrépétita n’aura plus qu’à distribuer de nouveaux cadeaux fiscaux à ses amis. Il n’aura même pas à changer les patrons des chaînes télévisés restés en place. Le président « normal » sera resté dans ses rails, sans rien déranger dans les gares sarkozistes. Terminus 2017 ! Tout le monde descend ! Retour à la case départ. Cinq années perdues pour la Gauche !

    Le candidat François Hollande y est allé d’une anaphore dans son débat avec Sarkosy… « Moi, Président de la république, je… » Une péroraison, partie finale de son discours pour produire le dernier feu oratoire et marquer les esprits. Il pourrait utiliser à nouveau cette fonction canonique de la conquestio pour emporter l'indulgence, par une sorte d'appel à la bienveillance en 2017. Les électeurs de gauche pourraient à leur tour se plaindre et lui réponde dans la même figure de style…

    Moi, électeur de gauche, je ne voterai plus pour un Président qui m’a trahi…

    Moi, électeur de gauche, je ne me ferai pas avoir par le vote utile…

    Moi, électeur de gauche, je refuse la politique social-libérale.

    Moi, électeur de gauche, je ne soutiendrai qu’un candidat résolument à gauche…

    Moi, électeur de gauche, je ne suis pas opposé à toutes les nationalisations…

    Moi, électeur de gauche, je défendrai le service public.

    Moi, électeur de gauche, je suis attaché aux progrès social…

    Moi, électeur de gauche, je me battrai pour que soient rétablis les acquis sociaux perdus…

    Moi, électeur de gauche, je suis pour la justice fiscale…

    Moi, électeur de gauche, Je veux un Président qui mette l’humain d’abord…

    Moi, électeur de gauche, je ne veux ni d’un Président normal, ni d’un Président bling bling, je veux un Président courageux préoccupé par la vie quotidienne du peuple.

    Moi, électeur de gauche, je ne veux pas d’une république bananière dans laquelle les élus et les grands patrons s’octroient de nouveaux avantages pendant que le peuple est conduit à l’austérité.

    Moi, électeur de gauche, je ne veux pas d’une république confisquée par les plus riches, les énarques, les avocats d’affaires, les journalistes et les banquiers.

    Moi, électeur de gauche, je ne veux pas du Front national dans nos communes, nos départements, nos régions, nos ministères… mais je ne serai pas responsable si cela arrive.

    Moi, électeur de gauche, je veux un Président de gauche qui fera une politique de gauche à la française et non pas sur les modèles ultralibéraux des USA, de l’Allemagne et de la Grande Bretagne.

     

    Comme il s’agit de l’électorat résolument à gauche, les « moi » pourraient devenir un gros « Nous » au fil du temps. Sans les votes du Front de Gauche au second tour des élections 2012, François Hollande serait retourné en Corrèze tenir compagnie à Mme Chirac et son mari. Il devrait vite s’en souvenir d’autant plus qu’au parti socialiste, l’aile gauche commence à s’agiter nerveusement. Dans un tête-à-tête avec son électorat, le Président Hollande ne pourra pas refaire les promesses du candidat. Il sera jugé sur son bilan social. S’il perd les élections en 2017, il ne sera pas le plus à plaindre car il pourra profiter des largesses de la république à l’égard de ses anciens présidents, qui coûtent chacun en moyenne 1,5 millions d’euros par an. Le plus dépensier serait Nicolas Sarkozy avec un appartement parisien loué au prix annuel de 385.000 € sur les fonds publics.

    La France, une république bananière? 

    En France, la Gauche a sa propre Histoire avec ses moments glorieux comme, pour exemple, la Commune et le Front populaire. Elle a des hommes qui l’ont incarnée à des étapes de son histoire. Elle n’a rien à voir avec les partis socio-libéraux de pays voisins qui n’ont pas la même Histoire. La France a une devise « Liberté, égalité, fraternité » qui est incompatible avec le capitalisme. Les capitalistes font subir leurs crises financières aux peuples et confisquent les libertés. Ils génèrent des inégalités et des guerres. Ils polluent la Terre, corrompent les pouvoirs et exploitent les travailleurs. Ce n’est pas en entretenant la bonne santé du système que les choses évolueront dans le bon sens, c’est-à-dire celui du changement tant promis et vite renié.

    Battone

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  • giacobbi_suisseVoilà ce que l’on peut lire sur le blog de Paul Giacobbi avec le titre Paradoxe helvétique: « Pour les français, la Confédération helvétique est synonyme d’un capitalisme financier dont l’attachement à la morale est assez éloigné des exigences de la doctrine calviniste. Pourtant cette image devrait évoluer à mesure que la Confédération, l’une des plus forte, des plus anciennes et des plus authentiques démocraties d’Europe, a parfois le courage d’apporter des réponses substantielles aux vraies questions que l’on peut se poser à propos du capitalisme financier.  En imposant par la voix du peuple une limitation des rémunérations abusives des salaires de leurs grands patrons, les suisses nous donnent peut-être l’exemple et nous démontrent que l’on peut concilier une économie moderne et prospère avec des exigences morales. Une rémunération sans limite des salaires des dirigeants est non seulement moralement contestable puisque ces dirigeants ne risquent pas leur argent dans l’entreprise mais celui de leurs actionnaires mais elle est également inefficace sur le plan économique puisqu’elle ne garantit aucunement une bonne gestion d’autant moins d’ailleurs que l’on a pu observer depuis quelques années qu’aucune diminution de bonus, parfois bien au contraire, ne venait sanctionner les fautes de gestion les plus criantes. C’est donc un exemple à méditer et à imiter puisque les Suisses l’ont fait, il n’y a plus aucune raison que la France ne les suive pas dans cette voie ».

    En France, il n’est point besoin de méditer et d’imiter la Suisse. Un président et un gouvernement sont élus pour faire une politique de gauche. Un référendum est inutile sur ce sujet. Il suffit d’une volonté politique. On en parle depuis longtemps et il suffit que François Hollande dise : « Moi, Président de la république, je le fais ! » même si cela ne fait pas partie de l’anaphore du candidat qu’il a été. Il avait promis de limiter l’échelle salariale ; Jean-Marc Ayrault avait parlé d’une échelle de 1 à 20 mais, pour l’instant, il se contente de faire appel au patriotisme du patronat. Au sein des entreprises contrôlées par l’Etat, on avait même évoqué un plafond de 400.000 € annuels. C’était en mai 2012. Depuis lors, il est urgent d’attendre. « Le changement, c’est maintenant » n’était qu’une formule éphémère, le temps de la campagne électorale. Là où une loi suffirait en France, les Suisses ont pris le temps d’organiser un référendum malgré leur lenteur légendaire.

    Comment ne pas être d’accord sur l’idée de limiter les rémunérations des dirigeants d’entreprises, en mettant de côté la référence aux exigences de la doctrine calviniste qui seraient à développer lorsque l’on sait qu’au pays de Calvin (l’une des plus forte, des plus anciennes et des plus authentiques démocraties d’Europe selon Mr Giacobbi), l’argent est roi ? La confédération calviniste a plus de sept cents ans. La Suisse se voulait propre jusqu’à l’asepsie mais reste la plaque tournante de l’argent sale. Selon les préceptes de Calvin, les facultés d’une personne peuvent consister en “argent comptant ”, auquel on réserve un accueil complice en l’entourant d’une sollicitude faite de discrétion, de réserve et de pudeur. Des arbalètes aux canons, du lait de vache au sang versé par les despotes, du chocolat à la drogue, ce pays a tout accepté de l’argent. Les fonds gérés par les banques suisses sont estimés à plusieurs milliers de milliards d’euros, de dollars et de francs suisses… Sous la pression de l’opinion publique internationale et surtout des Etats Unis, le secret bancaire suisse est toutefois devenu moins étanche que les montres Waterproof. L’anonymat est cependant toujours réservé aux fraudeurs du fisc mais les livres de banque s’entrouvrent lorsqu’il s’agit de criminels. Malgré son référendum sur les rémunérations des patrons du Privé, la Suisse n’est pas un modèle de pureté morale mais le coffre fort de la politique ultralibérale et des milliards de la mondialisation.

    Par ailleurs, pour revenir aux exigences du Calvinisme,  la plupart des colons inspirés par cette religion puritaine s'établirent dans les États Mid-Atlantic et en Nouvelle-Angleterre. Cela incluait les puritains anglais, les huguenots français, les colons hollandais de la Nouvelle-Amsterdam, et les Scots d'Ulster presbytériens de la région des Appalaches. Les colons néerlandais calvinistes furent également les premiers européens à réussir à coloniser l'Afrique du Sud au XVIIesiècle. Ils furent plus tard nommés les Boers ou Afrikaners. Ils sont à l’origine de la ségrégation raciale. Passons sur la Sierra Leone et autre entreprises coloniales. Heureusement ils ne sont pas venus en Corse imposer leurs exigences, même si d’autres l’ont fait à leur place.

    Limiter les rémunérations patronales est une bouée de sauvetage du système capitaliste et cela ne résoudra pas la faillite de ce système qui a jeté des millions de gens dans la misère. En outre, depuis le temps que l’on parle de les limiter, les rémunérations patronales n’ont fait qu’augmenter. La crise financière n’a rien changé pour eux et les milliardaires (plus riches et plus nombreux). En revanche, elle conduit les gouvernements ultralibéraux et socio-libéraux à des politiques d’austérité imposées par les agences de notation qui sont des organismes au service des banques. Pour l’heure, on ne parle que de limiter les salaires du peuple, de le faire travailler plus et dépenser plus pour acheter moins.

    Si Mr Paul Giacobbi se montre favorable à un capitalisme conforme à une certaine morale, il fait l’aveu d’une politique favorable au système capitaliste qui est bien loin des exigences de la doctrine socialiste et de celles de la Gauche en général. On peut appeler cela le paradoxe radical de gauche..

    Battone

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  • fumée_papeLa pluie céleste lave la place St Pierre. C’est un jour à parapluie. Alors que nos papilles attendaient le diner, un papillon de fumée blanche s’est élevé au dessus de la chapelle Sixtine. Toutes les brebis sont venues bellement fêter leur berger en chef.  Habemus Papam à l’heure de l’apéritif. Habemus pappus novus ! Le conclave de gérontologie catholique a accouché d’un bébé de soixante-seize ans. Il vient du pays du tango. Il était déjà papable au précédent conclave. L’émotion est palpable. Les fidèles papistes ne demandent qu’à être épatés lorsque le pape viendra papoter devant eux. Ils peuvent se faire des papouilles de joie, sortir des papillotes et boire du Châteauneuf du pape.  Les journalistes pourront écrire leurs papelards et faire preuve de papelardise. Les cardinaux empâtés auront leur repas à l’heure. Ils pourront enlever leurs habits de scène et mettre leurs pyjamas pas trop tard, avant que leurs yeux ne papillotent. A cet âge là, on a besoin de repos.  Trop longtemps assis,  ils attraperaient des papules.

    L'Argentin Jorge Mario Bergoglio s’est baptisé Francisco Primo, François Premier comme un de nos rois de France. Toutefois  la référence n’est pas ce roi de France et pas davantage nos deux présidents de la république socialistes. Il s’agit de Saint François d’assise. Ce saint a créé l’ordre franciscain caractérisé par la prière, la joie, la pauvreté, l'évangélisation et le respect de la création. Il est canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX et fêté le 4 octobre dans le calendrier liturgique catholique. Il se fait pauvre, se soucie d'annoncer les messages de joie, d'espoir et d'amour contenus dans la Bible, et de porter la paix aux gens et à toute la Création. Il s'habille d'un vêtement gris et se ceint la taille d'un cordon. Il porte ainsi le vêtement du pauvre de son époque. Quel contraste avec les fastes du Vatican ! Le pape François Premier va-t-il suivre son exemple et distribuer les richesses de l’église catholique aux pauvres ?

    Lorge Mario Bergoglio était, avant d’accéder à la papauté, évêque de Buenos Airés où il est né le 17 décembre 1936. L’année du Front populaire en France. Ses parents étaient des Italiens émigrés du Piémont. C’est donc un Sud-Américain de fraîche date et un Italien de souche.

    On le dit progressiste mais cet ancien Jésuite ne s’est jamais démarqué des propos de Benoît XVI, dont il partagerait la rigueur doctrinale. En Argentine, il a affiché les positions traditionnelles de l'Église sur le mariage des prêtres, l'avortement, et a mené, en vain, la guerre contre le mariage homosexuel. Depuis, il est en conflit ouvert avec la présidente Cristina Kirchner.

    Ses adversaires argentins ne manquent pas d'évoquer son rôle trouble durant la dernière dictature militaire (1976-1983). À l'époque, il était le supérieur provincial des jésuites de Buenos Aires. On l'accuse de ne pas s'être assez opposé à la répression et même d'avoir livré à la junte deux curés qui ont survécu et témoigné. Le cardinal a toujours réfuté ces accusations. Benoît XVI avait fait partie des jeunesses hitlériennes. Que va-t-on apprendre sur son successeur qui est passé par le Chili  où il a fait ses humanités avant de revenir en Argentine en 1963 pour gravir les échelons de la hiérarchie ecclésiastique dans son pays de naissance. A cette date Pinochet dirige l'école militaire de Santiago, où il enseigne notamment la géographie politique. Le Chili n’est pas encore dans ses années noires et le clergé s’y montre près du peuple.

    Les origines et le C.V de François Premier n’en font pas un Argentin pur sucre. Membre depuis la fin des années 1960 de l'organisation péroniste Organización Única del Trasvasamiento Generacional (OUTG), il octroie, fin 1974, le contrôle de l'Université del Salvador à d'ex-membres de cette organisation, dissoute à la mort de Juan Perón. Il est ensuite nommé recteur du grand collège et curé de paroisse (1980-1986). En 1986, il se rend en Allemagne pour terminer une thèse. C’est Jean-Paul II qui en a fait un cardinal. Il s’est taillé une réputation d’homme simple utilisant les transports en commun plutôt qu’un véhicule avec chauffeur. Que va faire le Vatican avec la papamobile ?

    Avec tout cela, on en oublierait que le monde va mal et que l’intégrisme n’arrange rien. Dieu sait pourquoi ? Vivement que la presse nous rende à la vie laïque après nous avoir dévidé son chapelet sur les premiers pas du pape.

    U paparone

     

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  • sarkozy_palaisLa politique social-libérale de François Hollande ne fait pas oublier que l’un des pires quinquennats de la Vé République s'est achevé avec le départ de Sarkozy. Une partie de la presse semble préparer le retour du mandarin UMP et, à chaque chute dans les sondages du  nouveau président, les Sarkozystes retrouvent leur sourire et leur morgue. Si c’en n'est pas terminé avec Sarkozy, nous espérons  son retour dans la rubrique judiciaire. Il ne faudrait pas  que la justice mollisse et que les affaires moisissent dans les armoires des magistrats. On voudrait, enfin, avoir des éclaircissements sur toutes ces affaires majeures que sont Karachi, Miksa, Sawari, Takieddine, la Libye, les multiples affaires Bettencourt, les sondages, l'appartement de la Jatte, Bongo, le Qatar, Tapie et tous les collatéraux que sont Copé, Bertrand, Santini, Donnedieu de Vabres, Tekieddine, Squarcini, Péchenard, Guéant, Hortefeux, Léotard, Balladur, Lagarde, Tapie, Woerth bien sûr - comment l'oublier celui-là ? -, MAM, Courroye, Pérol, Richard, Laporte, Desmarais, Frère, Lagardère, Carla Bruni et son association, Gaubert, Bazire … même si, dans les tribunaux, tout a été fait pour empêcher les choses d'être faites et que la loi du milieu reste immuable. On se souvient de l’affaire des époux Tiberi et de  hélicoptère envoyé dans l'Himalaya par Toubon, alors ministre de la Justice pour rapatrier un procureur dont l'adjoint faisait trop de zèle en son absence. Quelle pantalonnade !

    L’une des affaires actuelles a fait l’objet de deux scoops médiatiques. Il s’agit des millions d’euros donnés à Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit lyonnais.

    Contrairement au non-lieu annoncé par les avocats de Mme Lagarde, la Cour de Justice de la République a poussé ses investigations par une enquête contre cette dernière pour complicité de faux et de détournement de fonds publics. Selon les journaux Mediapart et le Monde, l’ancienne ministre de l’économie et des finances serait impliquée "personnellement" dans un processus comportant "de nombreuses anomalies et irrégularités". Elle "aurait personnellement concouru aux faits, notamment en donnant des instructions de vote aux représentants de l'Etat dans le conseil d'administration de l'EPFR [Etablissement public de financement et de restructuration], gérant le soutien financier de l'Etat au CDR [Consortium de réalisation, la stucture publique qui gérait le passif du Crédit lyonnais], voire au président de cet établissement public en sa qualité de membre du conseil d'administration du CDR".

    Le recours à l'arbitrage "aurait été décidé au moment de la prise de fonction, le 18 mai 2007", du ministre de l'économie Jean-Louis Borloo (ancien avocat-conseil de Bernard Tapie). Christine Lagarde, qui lui a succédé le 18 juin 2007, a retenu cette option malgré "l'opposition manifestée à plusieurs reprises" par le directeur général de l'Agence des participations de l'Etat, dans une note du 1er août 2007. Ce dernier écrivait que  la voie d'un arbitrage "pourrait être considéré comme une forme de concession inconditionnelle et sans contrepartie faite à la partie adverse » ? malgré, l’arbitrage a été décidé alors que "les chances de succès de l'instance judiciaire engagée par les mandataires de Bernard Tapie, douze ans plus tôt étaient à tout le moins sérieusement compromises. La crainte invoquée par la ministre "de voir s'allonger la durée des instances judiciaires et s'accroître le montant des honoraires d'avocats déjà exposés par le CDR explique mal l'abandon de ces procédures", qui étaient "proches de leur terme". Les montants octroyés (400 millions d’euros) à Bernard Tapie et autres bénéficiaires démentent l’excuse des économies faites .. Les demandes de Bernard Tapie ont été satisfaites à 80% avec un préjudice moral sans précédent.

    Deux courriers viennent aujourd’hui mettre à mal la défense de Mme Lagarde.

    - Une note secrète de Bercy, établie en 2005 par trois « sages », recommandait à l'État de refuser toute transaction avec Bernard Tapie, si celle-ci devait aboutir à une indemnité supérieure à 145 millions d'euros ou si une fraction de cette somme devait tomber, en net, dans sa poche. Découverte par Mediapart, cette feuille de route va compliquer l'audition de l'ancienne ministre par la Cour de justice de la République.

     

    - Les enquêteurs ont saisi dernièrement un courrier laissant supposer que certains protagonistes du dossier étaient informés, bien avant l'heure, de l'arbitrage favorable à Bernard Tapie. Cette lettre de Jean Bruneau, président de l'Association des petits porteurs pour l'annulation de la vente litigieuse d'Adidas (Appavla), est adressée à Me Maurice Lantourne, l'avocat de l'homme d'affaires.... L'auteur félicite Me Lantourne, qui est aussi son avocat, pour les 274 millions d'euros qui vont revenir à Tapie. 

    Anachronisme ? Le courrier porte la date du 29 avril 2007,  quatorze mois avant la décision du tribunal arbitral qui accordera, le 7 juillet 2008, 285 millions d’euros, dont 45 millions d'euros à titre de préjudice moral.

    Mme Lagarde a pris ses fonctions le 18 juin 2007, succédant à Borloo, ancien avocat de Tapie.  Interrogé par L'Express, Jean Bruneau parle d’une erreur de date. Il se serait donc trompé sur le mois et l’année, alors que le jour de l’an était loin derrière. D’après la presse, l’enquête aurait permis de rassembler d’autres éléments à charge. Par exemple,  à la même époque,, on évoque un chèque de 1,5 million d'euros du Groupe Bernard Tapie à l'ordre de... Jean Bruneau.

    Les enquêteurs doivent débrouiller les connivences et les pressions. Bien sûr, les noms de Sarkozy et Borloo sont prononcés. Si la date de la lettre de Jean Bruneau est le 29 avril 2007, Borloo était encore Ministre de l’économie et des finances, fonctions qu’il quitte le 18 juin suivant.

    Tout en mettant Mme Lagarde dans l’embarras, cette lettre démontrerait qu’elle n’a fait que prendre la suite de Borloo dans cette affaire sous la présidence d’un Sarkozy qui considérait son premier ministre Fillon comme un simple collaborateur. Pour les moins, Sarkozy, Fillon et Borloo ont des explications à fournir. Devant la presse, ils se taisent et laissent Christine Lagarde se démêler de l’affaire. Sur France info, nous avons entendu Borloo dire que cette dernière est adulte et qu’elle sait ce qu’elle a à dire. Bien sûr il nie toute implication et refuse d’approfondir la question.

     

    A la fin, il faudra bien que l’on remonte et connaisse tous les fils de l’écheveau compliqué des affaires judiciaires du quinquennat de Sarkozy.

    Nous disons oui au retour de Sarkozy mais un retour judiciaire, une montée à grandes foulées aux marches du palais !

    En attendant, devant le risque de devoir rembourser, Tapie gère sa fortune. Il s’est même payer un journal qui, certainement, n’évoquera pas l’affaire.

    De nombreux journaux ne consacrent aucun article à cette affaire, pas plus qu’à toutes celles où apparaît Sarkozy and Co. Par contre Hollande fait l’objet d’une attention critique qui ne lui passe rien. C’est l’occasion de rappeler que les critiques de la Gauche ne sont en rien assimilables à la mauvaise foi d’une partie de la presse contrôlée par les amis de Sarkozy et de la droite qui ne fait que des critiques de pure forme et votera toutes les mesures antisociales que nous combattons. La seule opposition à ces mesures se trouve à gauche. Hollande sera seul responsable d’un retour de la droite et d’une montée du Front national.

    Pidone

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  • corse_crime

    Le compte macabre a recommencé en 2013. La cinquième victime de règlements de comptes  est tombée sous les balles à Venaco. Jérôme Salvadori, 37 ans, était connu des services de police  et avait été condamné en 1993, à l'âge de 18 ans, pour avoir poignardé à mort, lors d'une bagarre, l'un de ses amis, Augustin Baldacci, 17ans.

    En 2011, il y avait eu 22 homicides. Un site propose la chronologie des règlements de comptes, les assassinats et les tentatives d’assassinats  de mars 2012 à janvier 2013.  Cliquer ICI.

    On peut dresser une liste succincte des plus marquants :

    - Maurice Costa, présenté par la justice comme un pilier de la bande de la "Brise de mer", est  assassiné le 7 août 2012 à  Ponte-Leccia.

    -  Trois hommes connus de la police sont assassinés  le 11 septembre  en Haute-Corse à bord d'une voiture sur une route de montagne.

    - L'avocat Antoine Sollacaro est tué le 16 octobre de plusieurs balles alors qu'il fait de l’essence dans une station-service d'Ajaccio.

    -  Jacques Nacer, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) de Corse-du-Sud et dirigeant du club de football de l'AC Ajaccio, est tué le 14 novembre dans son magasin de vêtements du centre d'Ajaccio.

    - Jérémy Mattioni, 29 ans, est tué par balles aussi  le 7 décembre devant chez lui,  à Calvi, sous les yeux de l’enfant qui a été blessé.

    - Dominique Lorenzi, 40 ans, surnommé "L'Indien", est tué le 12 janvier 2013 au volant de sa voiture à proximité d'une manifestation d'enseignants à Ajaccio.

    - Tahit Adaimé, ouvrier agricole de 65 ans, est tué le 24 février d'une balle de 9 mm, chez lui dans le village de Prunelli-di-Fiumorbu, en Haute-Corse, par des individus cagoulés venus le racketter.

    - Anthony Galliot est assassiné le 1er Mars à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio (Corse du Sud). Il avait été impliqué dans une affaire de vol d'or en Suisse, en 2004,

    Tous ces assassinats ne semblent pas liés au grand banditisme si l’on prend comme exemple celui de l’ouvrier agricole qui est un acte crapuleux commis par de petits délinquants dangereux. Toutefois c’est une évidence pour la plus grande partie. La Corse a son Milieu délinquant. Le grand banditisme s'est implanté au tout début des années 1980. On parle au Nord du gang de la Brise de mer et de la bande du petit bar au Sud, après avoir cité des noms de parrains corses pendant des années. Sans doute cette topologie criminelle est-elle schématique. La réalité est toujours plus complexe. On ne sait toujours pas si l’on peut  parler de mafia en Corse ou de Milieu corse. On préfère le plus souvent utiliser l’expression « dérive mafieuse ».

    Il est facile, pour la presse nationale, de classer les assassinats dans une violence endémique en Corse. Il est arrangeant, pour les autorités jacobines, de mettre l’absence de résultats policiers sur le compte de l’omerta. Pourtant cette violence, qui multiplie les morts d’hommes et qui reflète la montée du banditisme sur l’île, est aussi le fait des politiques menées depuis des décennies, plus accès sur la répression des Nationalistes que sur celle des truands. On peut même penser que l’on a pu se servir du banditisme pour combattre le nationalisme. C’est aussi la conséquence  de la compromission de quelques politiques avec des voyous pour  se réunir autour de l’assiette au beurre. L’immobilier et le tourisme permettent un enrichissement rapide. L’argent suscite les appétits féroces. Au fil des ans, alors que les attentats politiques ont diminué, les règlements de comptes transforment, si on mettait une croix à chaque scène de crime, la Corse en un grand cimetière. En ajoutant les morts de la route, on obtient une grande nécropole. On pourrait organiser un circuit touristique pour amateurs de polars et demander un AOC pour nos crimes. Voilà des idées qui devraient plaire à quelques journaleux toujours prompts à stigmatiser le Corse.

    Une seule région de France bat nos performances en matière de règlements de compte, c’est la région marseillaise, mais, si l’on fait les statistiques du nombre des victimes en regard du nombre d’habitants, nous sommes les leaders des décomptes macabres. Un vieux dicton corse dit d’Aleria « Aleria ! Aleria ! à chì  ùn amazza vitupéria » ( Aleria ! Aleria ! Ce qu’elle ne tue pas, elle le met à mal). Cela renvoie au temps où la malaria tuait sur cette côte marécageuse. Aujourd’hui, on pourrait dire la même chose de toute la Corse mais c’est le banditisme et l’affairisme qui tuent.

    Malgré les rodomontades du ministre de l’Intérieur (il n’est pas le premier à en faire), rien n’est fait pour installer un état de droit. Il faudrait d’abord créer les conditions économiques et sociales permettant aux Corses de vivre décemment sur leur sol, au lieu de livrer leurs héritages aux promoteurs immobiliers. La Corse a aussi besoin d’un renouvellement de la classe politique pour sortir des vieilles habitudes qui sont de véritables carcans empêchant progrès et ouvertures pourtant nécessaires à l’avenir humain de cette terre tant convoitée.

    Malheureusement, ici la fatalité s’est banalisée. Si la mort a ses codes, la vie n’a pas de mode d’emploi. Un petit poème d’Anton Francescu Filippini s’intitule « Cumu si  face a more ? »… Comment fait-on pour mourir ?  On sait comment tuer de mort violente (Cumu si face a scurà?) : le moyen le plus simple est l’arme de gros calibre et le guet-apens. Un journaliste corse a écrit : « L’île n’a fonction que de décor. Nous vivons dans une sorte de Cinecitta sans figures humaines ».  Chacun se fait son cinéma et le virtuel prend le pas sur la réalité, l’éphémère sur le durable. Il faudra cependant bien qu’un jour la « malamorte » (la mort violente)  ne se donne plus en spectacle.

    Même si la Corse est un décor de rêves qui tournent vite au cauchemar, elle ne doit pas sombrer dans un luxe vulgaire. Elle a sa généalogie de gens de la terre et de la mer. Elle est riche de sa culture et de son passé humain. Elle crée et entreprend. Sa destinée n’est pas de suivre le modèle de ces petites îles privées devenues des repères pour mafieux et milliardaires.

    sghìò Tale.

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