• Une autre route pour l'Europe

    Le réseau européen d'économistes progressistes (Euro-pen) dont font partie les Economistes atterrés lance un appel pour une autre Europe. Une Europe débarrassée de l'austérité, libérée du carcan des marchés financiers et de la Troïka. Une Europe pour l'emploi, soucieuse de réduire les inégalités et de développer la démocratie qui fait cruellement défaut dans les institutions actuelles.

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    À la veille des élections européennes de mai 2014, l’Europe, victime de politiques d’austérité sans fin, connaît la stagnation économique, la montée des inégalités et un écart croissant entre les pays du centre et ceux de la périphérie. La démocratie s’est affaiblie au niveau national et n'a pas été développée au niveau européen. Le pouvoir s’est concentré entre les mains d’institutions technocratiques, qui n’ont pas de comptes à rendre aux peuples, et celles des États les plus forts. En même temps, des vagues de populisme déferlent en Europe, où de dangereux mouvements nationalistes se développent dans certains pays. Ce n'est pas l'Europe que l’on imaginait il y a quelques décennies comme un espace de paix et d'intégration économique et politique. Ce n'est pas l'Europe qui promettait des progrès économiques et sociaux, l'extension de la démocratie et des droits sociaux. Une rupture radicale est nécessaire. Les élections européennes de mai 2014 sont une occasion importante de rejeter l'impasse néolibérale de l’Europe comme les tentations populistes et d'affirmer qu'une autre route pour l'Europe est possible.
     

    LRéseau européen d'économistes progressistes(Euro-pen), qui réunit des économistes et des groupes de la société civile, appelle les citoyens européens et les forces politiques et sociales à engager  un débat à l’échelle de l’Europe entière sur les alternatives possibles. Nous proposons cinq axes de rupture des politiques européennes. Ces idées devraient être au centre de la campagne électorale, ainsi que des activités du nouveau Parlement européen et de la nouvelle Commission.

    1. En finir avec l’austérité. Les politiques budgétaires restrictives de l'UE, le Pacte de stabilité et de croissance comme le Traité budgétaire doivent être abandonnés. Les règles budgétaires doivent être remises en cause et l’objectif d’équilibre structurel pour les soldes publics doit être remplacé par une stratégie économique coordonnée qui permette aux États membres de conduire la politique budgétaire nécessaire pour sortir de la crise. Sans une forte stimulation de la demande, il n'y a aucune issue à la stagnation actuelle. Des investissements publics pour une transition écologique devraient jouer un rôle majeur, financés au niveau européen par un grand programme de prêts de la Banque européenne d’investissement. Un plan européen d'investissements publics est nécessaire pour revivifier des activités économiques, qui s’inscrivent dans la transition écologique et fournissent des emplois de qualité. Ces actions devraient être au cœur d'une nouvelle politique industrielle pour l'Europe, orientée vers un objectif de long terme : une transformation sociale et écologique de notre modèle économique, avec une forte réduction de la consommation d’énergie non renouvelable.

    2. Contrôler la finance. Face à la déflation et au cercle vicieux des politiques restrictives, de la dépression et de concurrence par la baisse des salaires, la politique monétaire de la zone euro doit changer radicalement, pour permettre à l'inflation de revenir à au moins 2 %. La Banque centrale européenne doit fournir des liquidités pour des politiques expansionnistes et doit agir comme prêteur en dernier ressort pour les dettes publiques. Le problème des dettes publiques doit être résolu par une responsabilité commune de la zone euro et par la restructuration des dettes. Des euro-obligations devraient être introduites non seulement pour financer les dettes publiques, mais aussi pour financer la conversion écologique de l'économie européenne. Une réduction radicale de la taille du secteur financier est nécessaire, via une taxe sur les transactions financières, l'élimination de la finance spéculative et le contrôle des mouvements de capitaux. Les règles de la nouvelle Union bancaire, telles qu’elles sont prévues, ne s’attaquent ni aux défauts fondamentaux ni à l’instabilité du système financier ; des règles plus strictes devraient interdire les activités financières les plus spéculatives et les plus risquées ;  il faut introduire une séparation stricte entre banques commerciales et banques d'investissement. Les centres financiers offshore et les paradis fiscaux de l'Union européenne doivent être éliminés grâce à une harmonisation fiscale poussée et une régulation financière plus stricte. 

    3. Développer l’emploi, réduire les divergences économiques. Le taux de chômage dans l'Union européenne a atteint un niveau record. C'est une source de faiblesse économique et de désintégration sociale ; la création d'emplois nouveaux dans des activités économiques socialement et écologiquement durables doit devenir une priorité politique majeure. Au sein de la zone euro, les déséquilibres extérieurs doivent être réduits en obligeant les pays excédentaires à s’ajuster eux aussi. La pression pour réduire les salaires et les droits des travailleurs doit s'arrêter ; la compétitivité ne devrait pas reposer sur de bas salaires, mais sur des investissements et des productivités plus élevées. Un salaire minimum au niveau européen – ajusté pour chaque pays selon son PIB par habitant – devrait être introduit.

    4. Réduire les inégalités. Les inégalités ont atteint des niveaux record dans les pays développés, ce qui empêche un retour à une croissance équitable. Le modèle social européen devrait être défendu et développé par des politiques de redistribution, de protection sociale et d’assistance fondées sur la solidarité à l'échelle européenne. Afin de réduire les inégalités et de défendre l'État-providence, des changements profonds des systèmes fiscaux sont nécessaires, avec une harmonisation fiscale en Europe, pour empêcher les grandes entreprises d'échapper à l'imposition des bénéfices, et un transfert de la taxation assise sur le travail à celle assise sur la richesse et les ressources non renouvelables.

    5. Développer la démocratie. Les décisions de politique économique doivent être soumises à un choix démocratique. Nous devons empêcher les banquiers, les technocrates et les lobbies financiers ou industriels de déterminer les décisions qui nous concernent tous. La démocratie devrait être étendue, avec un plus grand contrôle des parlements et la participation des citoyens au niveau national et européen. En réponse à la crise, la portée de l'action publique devrait être étendue dans des activités économiques, comme le secteur financier et bancaire, le renouveau productif et les services publics. Les négociations en cours sur le Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (TTIP ou TAFTA) envisagent une réduction majeure du domaine des choix démocratiques, des marges d'action et des réglementations publiques ; stopper ces négociations devrait être une priorité politique majeure du nouveau parlement.

    Nous appelons les citoyens européens à soutenir cette vision d'une autre route pour l'Europe et à voter pour des candidats et des forces politiques qui s’engageront à la défendre. L'émergence d'une coalition progressiste dans le nouveau parlement européen sera déterminante pour mettre fin aux politiques en faillite, conduites par la "grande coalition" entre le centre-droit et le centre-gauche qui gouverne la plus grande partie de l’Europe.

    L'Europe ne peut survivre que si elle prend une autre route. L'Europe doit signifier la justice sociale, la responsabilité environnementale, la démocratie et la paix. Cette autre Europe est possible ; le choix est entre nos mains.

    Réseau européen d'économistes progressistes (Euro-pen)

    Les organisations membres sont : groupe EuroMemo, Les Économistes Atterrés (France), Sbilanciamoci ! (Italie), the Transnational Institute (Pays-Bas), Éconosphères (Belgique), EconoNuestra (Espagne), Beigewum (Autriche), Transform! Europe, Critical Political Economy Research Network

    Premiers signataires :

    Nuria Alonso, Université du Roi Juan Carlos, Madrid

    Elmar Altvater, Attac Allemagne

    Jordi Angusto, Université Autonome de Barcelone

    Giorgos Argitis, Université d’Athènes

    Etienne Balibar, Université Paris X Nanterre et Université de Californie

    Frederic Boccara, Université Paris 13 et Économistes Atterrés

    Luciana Castellina, fondatrice de Il Manifesto

    João Cravinho, ancien membre du gouvernement portugais et du Conseil de la BERD

    Donatella Della Porta, European University Institute

    Trevor Evans, École d’économie et de droit de Berlin et EuroMemorandum

    Marica Frangakis, Institut Nicos Poulantzas Athènes et EuroMemorandum

    Maurizio Franzini, Université Sapienza de Rome

    Nancy Fraser, Nouvelle école de recherche sociale, New York

    Ulisses Garrido, sociologue, syndicaliste, directeur du département Éducation de l’ETUI

    Susan George, présidente honoraire d’Attac France, présidente du conseil de l’institut transnational

    John Grahl, Université du Middlesex, Londres, et EuroMemorandum

    Rafael Grasa Hernandez, ICIP, Barcelone

    Mary Kaldor, École d’économie de Londres

    Maurizio Landini, secrétaire général du syndicat de la métallurgie, FIOM-CGIL, Italie

    Dany Lang, Université Paris 13 et Économistes Atterrés

    Francisco Louçã, professeur d’économie, ISEG, Université de Lisbonne 

    Bengt-Ǻke Lundvall, Université d’Ǻlborg, Danemark

    José Maria Mella, Université autonome de Madrid

    Dimitris Milonakis , Université de Crète et coordinateur (par intérim) de l’IIPPE

    Chantal Mouffe, Université de Westminster, Londres

    Henrique Neto, entrepreneur et ancien membre civil du parlement européen.

    Pascal Petit, Université Paris 13

    Mario Pianta, Université d’Urbino et Sbilanciamoci!

    Dominique Plihon, Université de Paris 13 et Économistes Atterrés

    Gregorio Rodríguez, Université Alcalá Henares, Madrid

    Rossana Rossanda, fondatrice de Il Manifesto

    Saskia Sassen, Université Columbia, New York

    José Almeida Serra, Vice-président du Conseil économique et social portugais.

    Henri Sterdyniak, Économistes Atterrés

    David Trillo, Université du Roi Juan Carlos, Madrid

    Koldo Unceta, Université du Pays basque

    Peter Wahl, World Economy & Development Association (WEED), association d’économie et de développement mondial, Allemagne.

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  • PAP_4P

     

    Ce matin, Jean-Luc Mélenchon était l’invité politique de RTL. Sans doute encore sous le coup du « retournement économique » annoncé par François Hollande, on a senti chez lui une colère sourde et il a dit ce qu’il pense de François Hollande: "On pouvait penser qu'il était social-démocrate. Il ne l'est même pas. Il est quelqu'un qui a une politique économique de droite, point final! … De la manipulation, il y en a toujours eu chez lui, c'est quasiment une seconde nature ". Il a ajouté avoir toujours pu constater que ce dernier avait toujours été « dans cet aspect de duplicité permanent ». Pour lui, avec Hollande, les mots perdent leur sens et n’ont plus de valeur. On ne peut pas échanger avec lui.

    Les sophistes s’étaient rendu compte de l’ambigüité du langage et des mots. Hollande en use et en abuse. Il les utilise comme des leurres pour pouvoir ensuite les retourner. On comprend alors que le mot « retournement » récemment employé ait retourné les sangs de Jean-Luc Mélenchon qui le commente en disant : « Tous les clignotants sont au rouge et lui ne les voit pas ». Sur ce point, l’eurodéputé du Front de gauche n’a pas été méchant. Pour nous, ce mot « retournement » traduit la duplicité et la parole de François Hollande avec ce qu’il contient de grec… Il enfume. Pour ne pas susciter une interprétation triviale de cette référence helléniste, il nous faut préciser que « parole » en grec se disait « muthos », le mythe[1] non pas dans le sens que lui donnait Homère ou Hésiode ni même Eschyle mais plus proche de l’acception donnée par Sophocle, c’est-à-dire qu’il désigne « ce que l’on raconte », la rumeur… C’est ce qu’il raconte… Ce sont des histoires non fondées. La vérité, chez Hollande, est basée sur un faux socle de gauche. Il finira comme les héros de Sophocle, souvent solitaires et même rejetés. On a envie de lui dire ce que Pie VII disait de Napoléon lorsque ce dernier se montra, envers lui, tour à tour enjôleur, bluffeur, théâtral, menaçant… Comediante, tragediante !

    François Hollande se sert du pouvoir comme il se sert du pouvoir des mots tel que l’ont découvert les sophistes. Il pense que c’est celui qui parle le mieux qui aura raison. Sa parole politique est le paroxysme du langage, elle ne dit pas le réel. Alors que Jean-Luc Mélenchon était sur RTL, François Hollande était reçu par Bourdin sur BFM et il a donné son analyse de l’échec des élections municipales. Pour lui, les Français ont demandé une accélération de la politique qu’il mène depuis son élection et le départ de Jean-Marc Ayrault. Il les a entendus et a réalisé leurs souhaits. Que dire de plus sur son intervention pendant laquelle il a raconté des histoires. Malheureusement pour le Président qu’il est encore pendant trois ans, les électeurs de gauche trompés par le candidat qu’il était, ont gardé une conception archaïque mais tenace de la vérité qui est, pour eux, ce qu’il ne faut pas oublier. Il ne les trompera plus avec des mots qui fardent son vrai visage et masque la vérité de ses actes.

    Battone


    [1] « mythe » signifiait simplement une « parole exprimée ». On le trouve d'abord chez Homère et chez Hésiode dans ce sens de  « parole, discours, discours public ». Chez un autre auteur grec, Eschyle le mot muthos, prend le sens de “récit", et c'est là sont sens le plus courant ; le mythe est d'abord un récit. Chez Sophocle, le mot mythe va renvoyer à l'idée de  dialogue, de conversation, ... et parfois de rumeur... Bref, le mythe, c'est « ce qu'on raconte » et, même en français, on entend bien que cette expression peut soit avoir le sens objectif de « récit raconté », soit, le plus souvent un sens péjoratif : «Ah ! Ça, c'est ce qu'on raconte ...» Sous-entendu, «C'est des histoires tout ça !». Là encore dans un sens péjoratif d'histoires non fondées, de racontars. (Encyclopédie Larousse)

     

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  • Le 5 mai 1992. Cette date est gravée dans la mémoire des Corses. C’est celle de la tragédie de Furiani qui a fait 18 morts et 2357 blessés. Vingt-deux ans seulement ont passé et la douleur est toujours vive. Nous avons une pensée pour les victimes décédées, leurs familles, pour toutes celles et ceux qui souffrent encore des séquelles physiques et psychologiques de cette tragédie qu’ils ont vécue. L’effondrement d’une tribune du stade Jean Cesari à Furiani témoigne des catastrophes humaines que peut générer l’argent dans le sport. D’autres tragédies ont eu lieu ailleurs, lorsqu’un stade est pris pour un champ de bataille comme à Bruxelles dans celui du Heysel le 30 mai 1985 (41 morts).

    Déde de Rocca ( son père est né en 1897 à Roca Suprana ), journaliste sportif corse à Marseille, a consacré  un chapitre au « 5 mai 1992 : Furiani » dans son ouvrage « Allo Marseille ? Ici Dédé ... » publié en octobre 1999 aux éditions Bleu marine.  Il écrit « Je n’ai rien oublié du 5 mai 1992. Ni les cris, Ni les blessés. Ni les morts. Je n’ai pas oublié, non plus, l’attitude de quelques personnalités qui n’ont eu qu’un soucis : ouvrir le parapluie, pour fuir leurs responsabilité. Jean Fournet-Fayard, alors président de la FFF, en fait partie… »  Il ajoute plus loin « … nous avions été surpris en découvrant  que, dans les vestiaires en construction de ce qui devait être le centre de formation, avaient déjà été installés des brancards et des potences, celles-là même qui servent à installer les lacons de goutte à goutte. Etions-nous dans un stade de football ou à Beyrouth ? Les dirigeants du SC Bastia nous avaient rassuré… » On connaît la suite et le témoignage de ce journaliste sportif est accablant.

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    A deux mois du Mondial, il est nécessaire de le rappeler comme de dénoncer le sport lorsqu’il sert de prétexte à de la propagande ou à des dérives politico-financières. Un collectif se bat pour sacraliser le 5 mai et qu’il n’y ait pas de matches ce jour-là en Corse.

    Fucone

    Pour celles et ceux qui n’ont pas vécu la tragédie de Furiani, nous mettons en ligne quelques images :

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  • Hollande_tournesol_modifié-1

    François Hollande nous fait entrer dans le monde de Hergé ( pas des RG) et, en professeur Tournesol, pendule à la main, il annonce « Le retournement économique arrive » comme si son pendule s’était mis à tourner sur des signaux économiques. Ne doutons pas que Sapin et Montebourg joueront les Dupont et Dupont, pendant que Tintin Valls jouera la vedette. Ce dernier, en tant que Ministre de l’Intérieur influencé par le scoutisme, a lutté contre le Mal en général, ou du moins contre tout ce qu'il estime être mal. Comme dans Les Cigares du pharaon, Le Lotus bleu et Le Crabe aux pinces d'or, il a affronté des trafiquants de drogue. Dans ce gouvernement, il ne manque que le capitaine Haddock qui incarne les travers de l'être humain, les erreurs et la rédemption, les rechutes et les actes de courage, les interrogations et les faiblesses. A vrai dire, il n’a pas trouvé sa place aux côtés d’un Tournesol infaillible et d’un Tintin immaculé qui a réservé, en fait de Milou, un chien de sa chienne aux fonctionnaires, aux retraités, aux assurés sociaux et aux collectivités locales. C’est sûr qu’avec lui, ils feront tintin. Comme Valérie est partie, nous ne résistons pas à Ségolène dans le rôle de la Castafiore.

    Nous avons d’abord eu droit à la prévision par Hollande d’un quinquennat en deux époques : la première était celle du redressement et la seconde celle de la redistribution. Deux ans sur cinq sont passés. La courbe du chômage continue à faire le gros dos et ne s’est pas inversée fin 2013. Sur ce point le pendule de notre Tournesol a arrêté de tourner. En ce qui concerne la redistribution, elle a été votée : l’austérité pour les uns et les cadeaux fiscaux pour les autres. Beaucoup en sont encore tout retournés même au sein du parti socialiste. Que va-t-il se passer avec ce retournement économique ?

    Nous avons donc cherché tout ce que peut recéler ce mot. Il s’agit d’abord tout simplement d’une opération qui consiste à retourner quelque chose. Cela nous inquiète car, lorsqu’il s’agit de retourner sa veste, François Hollande nous en a fait la démonstration en enfilant son costume de président. Une signification nous plaît davantage : changement brusque de direction ou d’orientation. On le lui demande depuis deux ans mais il s’agit d’un changement de cap dans sa politique et la nomination de Tintin Valls au poste de premier ministre ne nous laisse pas prévoir un tel retournement. Nous ne croyons pas non plus à un changement complet d’attitude et d’opinion. Est-ce le capitaine de pédalo qui nous parle ? En mer, un retournement équivaut à un chavirement. Le naufrage n’est pas loin.

    Ce retournement économique annoncé ressemble surtout à une nouvelle pirouette et intervient en période des élections européennes. François Hollande veut faire croire, le temps d’une élection, que tout est sauvé alors que tout paraît perdu. Comme Tournesol sort son pendule, le Président nous ressort son Mantra pour nous envoyer ses vibrations et trouver quelques résonnances optimistes. Après avoir annoncé «la fin de la crise de la zone euro» à la fin 2012, après avoir promis «l'inversion de la courbe du chômage» pour la fin 2013, après avoir décrété «la reprise» le 14 juillet dernier, il a inventé une nouvelle formule censée faire patienter encore un peu les Français. La deuxième année de son quinquennat devrait être le pivot de sa politique. Il pivote avec l’espoir d’un retournement pour aller dans la même direction. Combien de tours va-t-il encore faire sur lui-même ?

    A chaque élection, il se la ramène comme une fleur au printemps. Il vient tintinnabuler à nos oreilles et, comme un tournesol, se tourne vers le soleil pour trouver la lumière et entendre des voix qui lui chantent : Mets de l'huile petit homme dans la vie, il faut que ça glisse. De l'huile petit homme, écoute, écoute. Mets de l'huile petit homme dans la vie, il faut que ça glisse… et, comme dirait le poète, il « verse sans fin tes huiles amères et oublieuses ». Nous ne nous laisserons pas oindre des pieds à la tête comme des béni-oui-oui. Il ne nous retournera pas comme des crêpes à quelques jours des élections européennes. Pour les votes, Mille sabords, ce sera tintin, peau de balle et balai de crin !...

    U capitanu Adequatu

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  • C’était le centre du monde il y a un peu plus d’un mois, c’est désormais une ville fantôme. Dans les rues de Sotchi,  un peu plus d’un mois après les Jeux Olympiques d’hiver, le paysage a bien changé. Rues désertes, bâtiments vides, structures laissées à l’abandon, les seuls signes de vie semblent provenir des quelques rares ouvriers restés sur place et occupés à démanteler certains bâtiments. Le coût des installations à la gloire de Vladimir Poutine s’élève à 50 Milliards de dollars, un montant voisin du prix social de l’austérité française décidé par Valls et Hollande.<o:p></o:p>

    Le blogueur russe Alexander Valov s’est promené dans les rues de Sotchi, son appareil photo en bandoulière. Pour voir les images cliquer ICI.

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    Après la Russie, on remet cela au Brésil pour la coupe du monde de football. Si le pays aux millions de pauvres a entrepris de lourds investissements (14,5 milliards de dollars était le budget annoncé) pour accueillir cet évènement mondial, il a aussi mené une politique massive d'expulsions forcées et d'expropriations, rappelait Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France. Les grands travaux ne sont pas qu’une question d’investissements comme cela fut le cas en Chine pour les Jeux olympiques de 2008, ou à Sotchi en Russie dernièrement. Les expulsions touchent en particulier les couches sociales les plus vulnérables, les plus démunies L’Etat brésilien s’est attaqué aux favelas et à ses habitants en prenant le prétexte de la criminalité. Cela touche des milliers d’individus dont la majorité vit à Rio de Janeiro. Les habitants des favelas sont stigmatisés et pour certains représentants de la municipalité,  la Coupe du monde 2014 de football et les futurs Jeux olympiques de 2016 sont une opportunité pour effectuer des "opérations de nettoyage social", détruire certaines favelas pour embellir la ville voir même réaliser des projets immobiliers de standing. Albert Camus, fan de foot, a dit que le sport rend heureux. Pour lui il n’y avait pas d’endroit où l’homme est plus heureux que dans un stade. Aujourd’hui le sport est une industrie. Si les Brésiliens aiment le football, ce n’est pas celui de la mondialisation qui maintient leur plus grand nombre dans la misère, ce n’est pas ce Mondial qui les expulse des favelas en stigmatisant leurs habitants. Ces derniers n’ont pas les moyens financiers d’assister aux matches. Leur présence aux alentours du stade menace la sécurité, nous dit-on. Derrière des arguments sécuritaires, s’organise la spéculation immobilière. 200 000 personnes ont été expulsées de leur logement. Des quartiers entiers ont dû laisser place à la construction de stades et d'infrastructures comme des routes ou des aéroports. Parfois, les personnes disposaient de seulement 24 heures pour quitter leur maison. Celles ou ceux qui refusaient de partir ou qui opposaient de la résistance étaient évacué-e-s par la police. Certains logements ont été démolis sans avertissement préalable.<o:p></o:p>

    http://youtu.be/aAX0zSfrJK4<o:p></o:p>

    Plusieurs journalistes se sont étonnés du silence des médias français après l'appel au calme, pour le moins maladroit, lancé par Michel Platini à destination des Brésiliens à un mois et demi du début du Mondial. <o:p></o:p>

     

    A Paris, en marge d'un comité de pilotage de l'Euro 2016, le président de l'UEFA a appelé la population brésilienne à une trêve durant la période de la Coupe du Monde, du 12 juin au 13 juillet. "Il faut absolument dire aux Brésiliens qu'ils ont la Coupe du monde et qu'ils sont là pour montrer les beautés de leur pays et leur passion pour le football. Et s'ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ça serait bien pour le Brésil et pour la planète football" a osé dire l'ancien numéro 10 de l'équipe de France et ajouté : "Le climat est tendu donc il faut qu'on lance un appel au Brésil : faites un effort pendant un mois, calmez-vous, rendez hommage à cette belle Coupe du monde. On a été au Brésil pour leur faire plaisir".

    Il faut rappeler que les récentes émeutes ont secoué ce pays dans lequel une partie de la population critique vivement le coût de la Coupe du Monde. Alors que la population brésilienne souffre, Michel Platini leur demanderait presque de faire la fête et, pour la magie du football, de danser et chanter dans un Mondial carnavalesque au lieu de dénoncer les investissements du foot. Vive le folklore et le foot ! Copacabana, doit rester une carte postale, un monde magique, des plages et des filles. Le Brésil a été choisi pour cela. Alors dansez et souriez. La Fifa vous regarde".

    La grande presse a vite escamoté le mépris de Platini pour le peuple des favélas, à l’exception de quelques journalistes sportifs comme Pascal Praud. Rien ne doit gâcher l’organisation mercantile du Mondial. Si Michel Platini a enchanté les aficionados des stades à une époque où les footballeurs ne gagnaient pas des millions d’euros, il a su faire une carrière et obtenir la présidence de l’UEFA qui n’est pas une fonction bénévole.  Pascal Praud dit de lui : « Les médias français ont canonisé saint Michel. Son passé de footballeur justifie cette clémence, mais pas seulement. Platini est craint. Peur des représailles. Peur d'être mis à l'index. Plus d'interviews. Plus de rendez-vous. Platini déteste la contradiction. Il n'oublie rien. Il est puissant. On le dit rancunier. Autant de raisons de faire profil bas. La bien-pensance a des indignations sélectives ».

    Ainsi Michel Platini dispose de la bienveillance de la plus grande partie des média et, au Brésil, les autorités peuvent poursuivre les expulsions et les injustices sociales. On en est toujours à la politique romaine des jeux du cirque, sauf que ces jeux sont devenus des industries du loisir et génèrent des profits énormes alors que leur coût est souvent social.

    Les grands événements internationaux enrichissent les milliardaires du sport qui ne se soucient absolument pas des conséquences politiques et sociales qu’ils engendrent. Qui pourra s’offrir la coupe du Monde au Brésil, lorsque l’on en connaît le coût ? Qui profitera des retombées financières en dehors de chaînes hôtelières et de l’industrie du sport ? Les plus pauvres pourront toujours s’acheter des tee-shirts ou, en économisant, les maillots de leur équipe fabriqué à bas coût en Thaïlande, au Maroc ou au Bengladesh (Le coût humain ne compte pas)  et revendu à prix d’or dans les boutiques franchisées. Au Bangladesh, les ouvriers sont payés 24 centimes de l'heure pour produire un tee-shirt qui arrive dans l'Hexagone pour 2.50 euros. Nike a mis 40 millions d'euros sur la table de la Fédération Française de Football pour apposer sa griffe sur le maillot frappé du coq. Adidas, équipementier de l'équipe de France depuis quarante ans a perdu  l'appel d'offres du maillot des Bleus pour 2011-2018 au profit de Nike. La surenchère des offres démontre que le marché est juteux pour l’industrie textile et les fédérations nationales et internationales du football.

    L’Histoire se souvient des Jeux olympiques dans l’Allemagne nazie et de la période qui a suivi. Cet exemple, à lui seul, démontre que ce type de manifestation ne fait que renforcer la politique du pays dans laquelle elle se déroule et bat en brèche la prétention à y faire progresser la démocratie. Le choix est financier.

    On l’a vu en Russie. On le voit au Brésil. On ne peut taire les complicités des instances internationales du sport et de la presse sportive dont l’apolitisme est une hypocrisie de plus. Dans le monde merveilleux de la Fifa, on imagine jouer au football par 50° au Qatar, des ouvriers meurent en construisant des stades, mais que vaut la vie d'un Népalais chez les Qatari, celle d’un habitant d’une favela brésilienne à l'aune d'une Coupe du monde ?

    Nous sommes loin des vertus du sport et les instances qui le représentent dans différentes disciplines s’en éloignent davantage  à chaque événement international. Les enjeux financiers ont pris le pas sur la morale collective mais aussi individuelle. On le voit avec le dopage et les tricheries qui ont parfois défrayé l’actualité sportive. 

    Fucone

     


    Coupe du monde - Rio nettoie les favelas par Ned2Todd

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    Dans la petite gazette ajaccienne « La trique [1]» qui était éditée quelques temps dans la deuxième moitié du 19ème siècle, nous avons relevé un article datant du 13 septembre 1868. Il est écrit par un certain Fantasio à l’attention de « M. Anatole, X***, rédacteur du « Vautour chinois ». Le texte est intitulé «  Conseils à un futur journaliste ». Il s’agit bien entendu de conseils humoristiques qui tournaient en dérision son destinataire et mettaient déjà l’accent sur les méfaits de l’arrivisme et de la compromission dans un métier qui, par ambition et arrivisme, n’est souvent pas exercé comme il devrait l’être.

    Notre journaliste corse a pris le pseudo de Fantasio, personnage d’une comédie en deux actes d’Alfred de Musset publiée en 1833 mais créée seulement en 1866 après la mort de l'auteur.Il ne s’agit donc pas du personnage de B.D, journaliste inventé par Jean Doisy et que l’on retrouve en 1942 chez Spirou. Le Fantasio de Musset est cynique, blasé, révolté mais cherche au plus profond de lui, c'est une grande pensée, une grande action à accomplir. Un de ses amis lui dit : « Fais-toi journaliste ou homme de lettres… c’est encore le plus efficace moyen de désopiler la misanthropie et d’inciter l’imagination… »

    Voici le pamphlet inspiré librement par la comédie de Musset à la sauce de notre Fantasio, journaliste insulaire…

       Tu veux absolument, jeune Anatole, te faire journaliste. Tu as bien raison. Ton style est lourd, pâteux, prétentieux ; tu ne connais ni histoire, ni littérature, ni orthographe ; fais-toi journaliste, Anatole. Mais d’abord écoute les conseils de l’amitié et retiens-les.

        Sois convaincu, dès aujourd’hui, que tu es le plus grand, le plus beau, le plus fort, le premier ; Demain tu seras persuadé que tu es le seul. Cette conviction est indispensable à ton avenir. Pas d’études ! Reste enfant de nature ; abandonne-toi à ton inspiration. Lis peu ou point. La lecture enfante l’incertitude et l’hésitation. Une armoire à glace est préférable à une bibliothèque.

       Il est entendu que tu es apte à traiter toutes les questions ; ton esprit fécond ne sera pas embarrassé ; tu parleras indifféremment politique ou littérature. Ta plume de Tolède écrira aujourd’hui un grave article politique où tu débattras des destinées de l’Europe, demain elle écrira, passant à un genre plus léger, un courrier des Eaux, où s’étalera à son aise l’esprit des autres.

      Je t’ai conseillé, tout à l’heure, de lire le moins possible ; je fais une exception pour les journaux. Au Cercle ou au café, empare-toi le premier des feuilles politiques, et quand tu découvriras une phrase bien ronflante, une phrase à effet, grave-la dans ta mémoire – un jour ou l’autre tu en trouveras le placement.

      N’hésite pas à démarquer le linge des autres. Ne te gêne pas. Anatole, songe que tu ferais aussi bien qu’eux, si tu avais le temps. Il y en aura qui te critiqueront. Laisse la jalousie ronger son frein ; les attaques de ces béotiens feront ta force.

      En public, parle haut ; et pour me servir d’une expression vulgaire que tu me pardonneras, tiens toujours le crachoir. Qu’aucune question ne t’arrête ; fais souvent revenir dans tes discours les mots de liberté, suffrage universel ; ne t’en sers pas trop, pourtant, des immortels principes, c’est usé.

      N’oublie pas de redire fréquemment que tu as fait une étude spéciale des œuvres de P.L Courier [2]; en parlant de cet écrivain que tu n’as jamais lu, appelle-le le narquois vigneron. Cela produira de l’effet.

     Souris à quand on viendra à prononcer devant toi le nom de Dumas[3], Augier, Girardin ou de tout autre écrivain connu. Parles-en comme si tu avais vécu dans leur intimité. Dis qu’à Paris Dumas te tutoyait, que Girardin te serrait la main, qu’Emile Ollivier t’a souvent écrit ; n’évite jamais l’occasion de montrer les lettres de ce député. Cela imposera aux multitudes.

     Ne te prodigue pas à tout le monde, Anatole. Comme tu es appelé à défendre un jour la veuve et l’orphelin, fréquente à d’autres messieurs les avocats. Avec eux tu pourras faire de l’opposition ; tu seras doc-soc, réac, ce que tu voudras. Ils se moqueront de toi, mais comme tu es un de ceux dont parle l’Evangile, tu ne t’en apercevras pas.

     Quant au vulgaire, ne commets pas la faute de le respecter ; traite-le capricieusement, en despote, en dompteur. Dis-toi : « Heureux public, il me voit, il me lit, il m’admire ; est-il bien digne de son bonheur ? » Fais quelque chose cependant pour les femmes, Anatole ; au jour d’aujourd’hui, c’est par elles que l’on arrive. De temps en temps un compliment aux blondes du Cap ou la brune d’Ajaccio, ce n’est pas très exigeant. Et justement parce que tu es grand, sois bon, Anatole. Dieu t’en sera gré.

     Que les lauriers de Belmontet[4] de ta ville natale ne t’empêchent pas de dormir ; la poésie et la prose sont sœurs. Et puis signe que le fardeau de la gloire est lourd à porter et il te sera doux de le partager avec ton digne émule, et nouveaux frères siamois. Vous marcherez unis, le front couronné de roses.

     Suis ces conseils, ô jeune Anatole, et tu verras venir à toi la célébrité, la fortune, la considération. Et, après avoir fait l’étonnement de ta famille, tu seras un jour la gloire de ton département. Et tu parviendras de succès en succès à un âge extraordinaire. Et tu dureras autant qu’un corbeau, qu’un préjugé, qu’une momie égyptienne. Tu dureras ô Anatole.

    Fantasio.

    Ce journaliste corse écrivait au 19ème siècle connaissait la vie culturelle parisienne et citait plusieurs auteurs célèbres de son époque et parmi eux des pamphlétaires caustiques comme lui. On peut dire qu’il possédait l’art de la dérision et cet humour que l’on retrouve chez quelques confrères qui, jadis, écrivaient dans des journaux insulaires : le Journal de la Corse,l'Insulaire Français, journal politique, littéraire et commercial (1833), Le Franco Corse (1848), Le Républicain (1848), L'Observateur de la Corse (1852), L'Abeille de la Corse, journal des Lettres, Sciences et Arts (1855), L'Aigle Corse, un bimensuel (1866)), La Corse au 13 Bd Paoli (1870), Le Patriote, Bd Roi Jérôme (1871), Le Petit Bastiais, 8 Bd du Palais (1876). Les journalistes satiriques corses restaient dans la moquerie et non dans l’invective buzzante et l’outrance qui sont aujourd’hui à la mode à Paris. Parfois ils s’amusaient entre eux par des joutes verbales dans la tradition du chjam’é risponde. C’est le cas de Fantasio et Anatole X car ce dernier répondit immédiatement dans Le Vautour chinois.

    Ô tempora ! Ô mores ! Autre temps, autres mœurs ! Sans doute, les conseils de « Fantasio » ont-ils été repris dans les écoles de journalisme et sont-ils trop écoutés de nos jours par ceux «dont les fronts joyeux se sont parés ensemble, De roses en couronne aux lauriers enlacées » pour reprendre deux vers pompeux du député mirliton Louis Belmontet.

    Peut-être, pensez-vous que des journalistes célèbres ont entendu et suivi ces conseils. Vous avez même des noms. Nous ne vous dirons pas les nôtres.

    Aujourd’hui, entre industrialisation, révolution numérique, restructurations par des licenciements, newsrooms, marketing éditorial, la presse a des difficultés à prendre des risques. L’information est hiérarchisée, contrôlée, contextualisée, instantanée, en continu… Le buzz a remplacé le scoop. Lorsque l’information devient davantage une question de marketing éditorial et de community management, ce sont rarement les contenus à forte plus-value qui l’emportent. Pour terminer sur le Fantasio d’Alfred Musset nous reprenons ce que le Roi dit de la politique et qui vaut pour le journalisme devenu une « toile d’araignée dans laquelle se débattent de pauvres mouches mutilées ». On s’aperçoit que le savoir-faire journalistique se perd car il ne sert plus qu’à véhiculer de la publicité et de la propagande alors que la démocratie a plus que jamais besoin de l’apport de la presse et du journalisme pour nourrir une société confrontée à une remise en cause de ses certitudes. La crise de la presse ne peut pas entraîner avec elle la mort de l’idéal journalistique.

    U cuginu di Diogène


    [1] Ce petit journal n’a rien à voir avec celui antisémite « la trique antijuive » créé sur le Continent au même siècle.

    [2] Cet helléniste, qui a fait une glorieuse carrière militaire après la révolution française, écrit et  excelle comme écrivain politique dans le pamphlet et combat avec l'arme du ridicule, dans le style le plus caustique, les mesures rétrogrades de la Restauration ; il se cache quelquefois sous le nom de Paul Louis, vigneron. Il s'en prend à la tentative cléricale de nouvel assujettissement des consciences. Il sait combien il s'expose et le dit clairement dans le Livret de Paul-Louis, vigneron: « Ce matin, me promenant dans le Palais Royal, M...ll...rd passe, et me dit : Prends garde, Paul-Louis, prends garde; les cagots te feront assassiner… » Le fait est qu’il fut assassiné.

    [3] Il peut s’agir d’Alexandre Dumas, le père ou le fils car tous les deux étaient vivants à la date de l’article 1868 mais nous pencherons pour le fils car le père meurt en 1870 et le fils s’engagea pour l’émancipation de la femme à laquelle il est fait allusion dans l’article.

    [4] Louis Belmontet, né à Montauban le 26 mars 1798 et mort à Paris le 14 octobre 1879, est un poète et homme politique français du XIXe siècle. Belmontet fut souvent raillé et parodié, notamment par le jeune Arthur Rimbaud, en raison de son style emphatique et de ses métaphores quelquefois saugrenues. Fantasio fait références aussi aux poèmes de Belmontet à qui, selon Zola, les députés auraient délivré le prix du mirliton d’honneur. Il est probable qu’il pense à une Ode « Le souper d’Augustes »  lue dans un recueil intitulé « De l’Académie des jeux floraux » (1828) qui, après une citation de Tacite, débute ainsi : « Quels sont-ils les Romains que ce festin rassemble, Qui, sur un lit de pourpre, en cercle sont placés, Et dont les fronts joyeux se sont parés ensemble, De roses en couronne aux lauriers enlacés »

     

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  • Le problème c'est le capital, non le travail

    Même si ce n’était pas le défilé du siècle, il y avait néanmoins du monde sur le cours Napoléon, à Ajaccio, jeudi matin 1er mai, fête internationale du travail. Environ cinq cents personnes ont répondu à l’appel de la Cgt, de Fo et de la Fsu, nonobstant  le soleil, la plage, un pont assez long, des vacances scolaires et peut-être aussi une certaine déception après la défaite de la gauche aux élections municipales. Ces cinq cents manifestants sont venus, non seulement exprimer leur solidarité internationale avec tous les travailleurs de la planète, mais également dire leur mécontentement contre la politique d’austérité et de régression sociale menée par François Hollande et son gouvernement. En particulier contre le fameux pacte d’irresponsabilité et anti solidarité. Ils ont exprimé aussi leur colère contre la baisse du pouvoir d’achat qui affecte l’ensemble des catégories de salariés du public comme du privé, contre le chômage des jeunes et les attaques contre les retraites, contre la casse des services publics et le démantèlement accéléré de l’appareil industriel français. Les derniers exemples significatifs étant le devenir du groupe Alsthom et de la Sncm. 

    Le temps n’est plus à la résignation ou au renoncement, mais à la lutte, tant sociale que politique.

     

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