• beauf_comptoirSarkozy a choisi comme slogan la France forte et il ne fait qu’attiser les peurs… peur de l’étranger,  peur de la crise, peur de l’insécurité, peur fiscale… Que propose-t-il ? La peur sociale. Une France forte qui rassemble, dit-il. Que fait-il ? Il stigmatise les étrangers, l’Islam, les fonctionnaires, les syndicats, les juges, les journalistes…  Il divise les Français.

    Aujourd’hui, Médiapart dit avoir la preuve d’un financement de 50 millions d’euros versé par la Lybie pour la campagne de 2007.  Auparavant il y a le financement de la campagne de Balladur et nous attendons les résultats d’une information judiciaire dans laquelle Sarkozy serait mis en cause pour avoir signé l'accord des montages financiers. Devra-t-on renoncer à connaître la vérité judiciaire si Sarkozy est élu et garde son immunité de Président de la République? Cette vérité rend nécessaire son départ. Des juges se plaignent des promotions amicales de Sarkozy dans leur rang.

    Dans la campagne du premier tour et du deuxième tour, quel a été son discours? Il a distillé des mensonges, multiplié les revirements, insinué des contre-vérités… Il se pose en victime sans répondre aux attaques dont il fait l’objet. Dans un de ses derniers discours, il déclarait être victime d’un procès stalinien. De quoi s’agit-il ? Il l’a expliqué : on prend des mots. On les sort de leur contexte et on enfile des colliers de perles. Révélation : Sarkozy s’avoue-t-il stalinien? N’est-ce pas ce qu’il fait avec toute la mauvaise foi qui le caractérise? Dans le même discours, il n’a cessé de le faire envers Hollande et Mélenchon, avec une bassesse jamais utilisée par aucun des présidents aux quels il a succédé.

    Sarkozy dit un jour qu’il défend les fonctionnaires et un autre jour les moquent avec pour objectif de casser leur statut. Il se dit le chantre de la laïcité contre l’Islam alors que, en d’autres temps, il mettait le curé au dessus de  l’enseignant. Souvenons nous de ses paroles : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance." Souvenons-nous que, contrairement à ses prédécesseurs, il est allé chercher son collier de chanoine au Vatican sous les caméras.

    Sarkozy aime parler de sécurité et instrumentalise chaque fait divers. Est-il le grand protecteur des policiers ? Dans la police, il a installé durablement un malaise en mettant la pression sur les chefs de service tout en diminuant les effectifs et les moyens. Sans aucun doute, il préfèrera laisser la sécurité à des sociétés privés comme il voudrait laisser la sécurité sociale aux compagnies d’assurances qui sont les institutionnels (les Zinzins) des bourses et donc de la spéculation.

    Sarkozy est-il humaniste? Il ne l’est que par des envolées lyriques avec la sincérité du démagogue dont les actes ne sont jamais inspirés par un quelconque brin d’humanisme. Il se dit le protecteur contre les peurs qu’il entretient. Il s’attaque aux plus démunis, à ceux qui n’ont pas un vrai travail. Pour lui, la solidarité, c’est de l’assistanat.

    A-t-il changé ? C’est une évidence. Ce n’est plus le président bling-bling d’une droite décomplexée. Il a empiré. Ne pouvant espérer les voix de ceux qu’il stigmatise à longueur de discours, il a choisi le camp de l’extrême-droite. Il ne se contente pas d’un appel aux électeurs de Marine Le Pen. Le rapprochement était programmé. Il suffit pour cela de revenir sur certains de ses discours contre les Roms et les Musulmans. Il a même un porte-parole pour ce rapprochement, son ministre de l’Intérieur qui semble aujourd’hui prendre ses distances en refusant toute alliance avec le Front national pour les législatives. Il ne le fait pas lui aussi par humanisme mais par peur de ne pouvoir être désigné comme candidat de l’UMP dans sa circonscription de Boulogne-Billancourt si un accord est passé par l’UMP avec le FN. Il faut bien que le Ministre de l’Intérieur commence sa carrière d’élu après une carrière d’homme lige.

    De tous les présidents de la république, Nicolas Sarkozy aura été le plus nuisible pour la France. Il aura été le plus inculte et il ramène le débat politique au discours d’un beauf devant un comptoir de bistrot. De quoi alimenter les sketches de l’humoriste Anne Roumanoff mais pas de quoi voter pour lui. Bien au contraire !

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • autain

    Nous publions une interview  de Clémentine Autain de la Fédération pour une alternative sociale et écologique et porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. Cette interview a été réalisée par jdd.fr

     

    Nicolas Sarkozy estime que Marine Le Pen "est compatible avec la République". Que vous inspirent ces propos?
    Le tournant que prend cette campagne présidentielle dans l'entre-deux-tours me paraît très préoccupant. Cette radicalisation, comme si la question centrale en France était de combattre un ennemi de l'intérieur qui serait l'étranger, le musulman, est insupportable. La droite devient de façon très assumée xénophobe et autoritaire.

    Nicolas Sarkozy a toutefois assuré qu'il n'y aurait ni accord ni ministres FN dans son gouvernement, s'il est réélu…
    C'est la logique de la droite depuis un certain temps. Mais je pense qu'aux législatives, il y aura des expérimentations locales. En réalité, le flirt entre Sarkozy et Le Pen montre qu'une recomposition de la droite est en cours, à l'italienne.

    François Hollande a dit dans Libération "vouloir convaincre les électeurs du Front national".Cette démarche est-elle légitime?
    A gauche, nous devons rassembler le peuple autour d'un projet de transformation sociale. Il faut s'adresser aux électeurs du Front national, de la même manière que nous l'avons fait dans notre campagne en disant "vous vous trompez", "vous portez vos suffrages vers un parti qui tourne le dos à vos intérêts"... Nous aurions aimé être moins seuls dans cet affrontement politique.

    Le FN était l'une des principales cibles de Jean-Luc Mélenchon. Votre plus grosse déception est-elle de ne pas être passée devant au premier tour?
    Oui. Mais le résultat obtenu par le Front de gauche constitue un bon score. Si on nous avait dit en juillet dernier - quand nous étions entre 3 et 5% dans les intentions de vote - qu'on terminerait à 11%, tout le monde aurait signé! C'est un socle substantiel, loin de l'éparpillement de 2007, un point de départ. Une force politique nouvelle est née.«Mettre une bonne gauche à cette droite dure»

    Les sondages vous attribuaient tout de même un score plus élevé…
    Oui, cela montre le potentiel qui est le nôtre et l'enthousiasme qu'a suscité notre campagne. Au dernier moment, le traumatisme du 21 avril 2002 a resurgi. Une partie des électeurs a préféré bétonner le score de premier tour du candidat socialiste.

    Pour le second tour, le Front de gauche appelle à "battre Sarkozy"et donc voter François Hollande. C'est loin d'être un plébiscite pour le socialiste. Pourquoi?
    Il ne faut pas mélanger les étapes : il s'agit d'un soutien sans hésitation, avec toutes nos forces, à la défaite cinglante de Nicolas Sarkozy. Entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, je n'ai aucun état d'âme, c'est François Hollande. Après, ce n'est pas un blanc-seing qui lui est donné comme si, en quelques heures, nous avions modifié notre appréciation de ce qu'est le projet du PS. Il y a une nuance. Nous n'en démordons pas, il est temps d'affronter le pouvoir des marchés financiers. Mais j'appelle à voter François Hollande sans réserve. La casse sociale, le conservatisme et la mise en cause de nos libertés avec la droite au pouvoir doit cesser.

    Dans l'entre-deux-tours, le Front de gauche va mener une campagne "autonome".Vous ne serez donc pas dans des meetings aux côtés de François Hollande ?
    Jean-Luc Mélenchon a été invité au meeting de Bercy dimanche, mais il n’ira pas. On le savait. Le Front de gauche fait une campagne autonome. Un tract national, un engagement militant, un rendez-vous place Stalingrad le 4 mai au soir : nous mettons nos forces dans la bataille. Pas une voix ne doit manquer pour mettre une bonne gauche à cette droite dure.

    Mercredi, François Hollande a déclaré que "les résultats du premier tour étaient un bon indicateur" sur le choix du Premier ministre et souligné le "bon score" de Jean-Luc Mélenchon. Comment interprétez-vous ces propos?
    Le bon score du Front de gauche a sans doute invalidé des hypothèses de Premiers ministres qui seraient à la droite du PS. Je pense que notre score a réduit les chances de ce type de candidature. Tant mieux.

    Il semble acté qu'aucun membre du Front de gauche ne participera à un éventuel gouvernement Hollande. Est-ce une certitude?
    A l'heure actuelle, nous l'avons dit et redit, les bases d'un accord politique n'existent pas. Mais notre ambition, c'est que la future majorité soit la plus à gauche possible à l'issue des législatives. Nous voulons modifier le rapport de force au sein de la gauche, condition de la réussite d'un gouvernement au service du plus grand nombre.

    Il n'y aura pas d'accord avec le PS avant les législatives, sauf dans les circonscriptions où le FN est haut?
    En effet, nous partons sous nos propres couleurs. Mais, et c'est une tradition républicaine ancienne, nous avons fait une proposition au PS et à Europe Ecologie - Les Verts : se mettre autour d'une table pour regarder quelles sont ces circonscriptions où nous devrions nous unir face au danger FN.

    «J'ai senti qu'on enclenchait quelque chose». Dans une interview à France Soir, vous dites que les "relations ne sont pas très bonnes" avec le PS. C'est-à-dire ?
    Nous avons des différences programmatiques substantielles que chacun a pu voir à l'occasion de ce premier tour. Mais nous allons nous battre pour que la gauche réussisse, notre attitude sera constructive. Si la gauche se plante, qu'elle n'apporte pas de réponses aux catégories populaires notamment et à la sortie de crise, une droite très dure pourrait revenir au pouvoir en 2017. Nous sommes devant une lourde responsabilité.

    Quelles sont les relations entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon?
    Ça n'est pas une histoire d'hommes, une affaire personnelle. Ce qui importe, ce sont les visions politiques, les programmes. Jean-Luc Mélenchon a quitté le Parti socialiste en raison du virage social-libéral opéré par ce parti et auquel François Hollande a participé. En réalité, leurs relations sont marquées par ce fait : ils incarnent deux orientations différentes à gauche.

    Jean-Luc Mélenchon va-t-il se présenter à Paris ?
    Le sait-il lui-même? Rien n'est moins sûr... C'est à lui de prendre la décision. C'est un "plus" s'il est à l'Assemblée nationale, mais s'il n'y est pas, il garde toute sa voix et sa place centrale dans le Front de gauche.La vie politique aujourd'hui ne se résume pas à l'Assemblée nationale.

    Quel est l'avenir du Front de gauche? Envisagez-vous, à terme, de créer un seul grand parti?
    On a un travail de novation à produire sur les formes politiques adaptées pour faire prospérer la dynamique engagée dans la campagne présidentielle.J'ai toujours plaidé pour une force politique rassemblée mais je pense que l'étape qui s'ouvre n'est pas encore celle de la dissolution des partis dans une entité commune unique. Tout le monde est convaincu qu'il faut trouver la nouvelle architecture et personne n'a la réponse clé en main.

    Ça ne vous inquiète pas que personne n'ait la réponse?
    Au contraire, c'est plutôt rassurant. Cela veut dire qu'on va l'élaborer ensemble et qu'on va produire quelque chose de neuf. Ce qui compte, c'est la détermination politique à élargir et transformer le Front de Gauche. Je la crois très forte.

    Vous avez été porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne. Quelles sont vos relations avec lui?
    Ce sont des relations amicales parce qu'on se connaît depuis quinze ans. On a cette chance d'être complémentaires parce que très différents dans nos profils, nos styles, nos parcours politiques. On ne vient pas du même endroit. Notre différence est une richesse pour le Front de gauche. Mais le socle politique qui nous unit est solide. Ça s'est beaucoup vu durant cette campagne. On ne s'est pas appelé tous les quatre matins pour savoir quoi dire et pourtant, Jean-Luc ne m'a pas dit une seule fois qu'il ne se reconnaissait pas dans ma parole. On a parlé la même langue, il n'y a eu aucune cacophonie alors même que le Front de Gauche est un espace divers, assumé comme tel. Cette présidentielle a validé un rapport de confiance.

    Avez-vous pris du plaisir dans cette campagne?
    Oui! C'est une campagne militante inédite, je n'ai jamais vu ça de toute ma vie politique. J'ai eu le sentiment qu'il y avait un réveil du peuple de gauche. Et pour moi, ce n'est qu'un début, c'est le commencement d'un processus à vocation majoritaire qui renoue avec l'espérance à gauche. J'ai senti qu'on enclenchait quelque chose.

    Vous avez 38 ans, vous êtes une femme engagée... Certains voient en vous la relève politique. Clémentine Autain, candidate en 2017, est-ce envisageable?
    On n'en est pas là.

    Comment envisagez-vous votre avenir politique?
    Depuis quinze ans, je suis engagée pour défendre l'idée d'un rassemblement de l'autre gauche. Je ne fais pas de la politique pour rester ad vitam aeternam dans le petit pré-carré de la gauche radicale. Il y a maintenant deux autres chantiers à mener, celui de la novation et celui de l'ambition majoritaire. Ça fait du boulot pour les années à venir! Ma bataille, c'est de faire grandir mon espace politique. Ça ne veut pas dire que je n'ai pas d'ambition personnelle. Où je serai exactement dans plusieurs années? Je ne sais pas. Mais j'ai 38 ans, donc tout va bien. La vie est longue!

    Anne-Charlotte Dusseaulx et Caroline Vigoureux - leJDD.fr

     

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Nicolas Sarkozy avait affirmé qu’il n’avait pas parlé d’un « vrai travail ». Il a menti et a fourni une explication oiseuse en prétendant qu’il voulait parler d’une vraie fête du travail et des valeurs du travail. Il avait pourtant répéter l’expression « vrai travail »  en stigmatisant les statuts du travail, les fonctionnaires et les chômeurs.

    Il vient de dire qu’il n’avait jamais stigmatisé les fonctionnaires. Une fois encore des vidéos le contredisent et il s’est même moqué des fonctionnaires de façon cynique. Alors quelques images pour établir la vérité contre le discours mensonger d’un piètre Président de la république devenu un candidat lamentable…

     

     

     

     

     

    Google Bookmarks

    1 commentaire
  • mélenchon1

    L'abstention ne sera pas neutre...

    Aujourd’hui  entre le Sarkozy plaintif et Hollande prudent, c’est la prudence qui a relevé le débat. Sarkozy s’est voulu combattif et s’est montré inutilement agressif dans tout son discours. Hollande n’est pas tombé dans le piège des insultes. Il a développé une fois encore son programme avant de répondre avec ironie aux basses et mensongères attaques de son adversaire qui a voulu durcir le ton.

    Sarkozy a fait son numéro de matamore devant un public acquis et rassemblé à grand renfort de financement de campagne. Il s’est évertué à fustiger ses adversaires par des contre-vérités et des interprétations personnelles avec toute la mauvaise foi qu’on lui connaît. Que retient-on de son programme ? Rien. Il dit simplement que les idées qu’il a développées au premier tour seront les mêmes pour le deuxième tour. Quelles idées en dehors de celles trouvées dans le programme du Front national ? On lui interdirait de parler aux électeurs de Marine Le Pen. Il ne parle pas seulement aux électeurs mais reprend des pans entiers des idées de l’extrême-droite. Sur le plan social, on en reste à l’austérité, à la division des Français, à la casse de ceux qu’il appelle les corps intermédiaires. Il refuse d’être taxé de raciste tout en accusant l’immigration cherchant à profiter de façon éhontée du pays le plus généreux du monde. Il dit qu’il aime ce qui rassemble alors qu’il s’évertue à diviser. Il s’offusque d’une campagne qui tourne à l’affrontement des égos alors qu’il n’a cherché que cela par ses rodomontades et ses mensonges. Il lance l’anathème sur le journal L’Humanité désigné avec mépris comme communiste pour l’avoir comparé à Pétain alors que l’on retrouve dans ses discours et ce qu’il appelle ses convictions des similitudes avec les discours et les slogans des pétainistes. Il suffit de relire des discours de Pétain notamment sur le travail et les corps intermédiaires pour s’en apercevoir. Pétain lui-même avait récupéré le Premier Mai. Bien sûr nous ne sommes pas en 1939 et le quinquennat n’est pas celui de Pétain sous l’occupation. Il ne s’agit pas de collaboration pendant la guerre même si Sarkozy a montré une certaine soumission à la politique de Merkel. Il s’agit de dénoncer un extrême-droitisation de Sarkozy avec les dangers que cela peut comporter.

    Il se dit victime d’un procès stalinien en ajourant « on prend des mots et on les sort du contexte ». Curieux retournement de ce qu’il pratique depuis longtemps et dont il vient de faire encore la démonstration par un discours de victimisation qui lui a permis d’éluder encore son bilan et son projet ultralibéral. Il a encore ressorti l’appel des 700 mosquées parmi ses bassesses. Il retourne même son attaque en disant qu’il s’agit d’une manipulation d’un journal de gauche et que, heureusement, les autorités françaises du culte musulman ont démenti les soutiens religieux. Il est revenu sur Tarik Ramadan en affirmant que l’appel de ce dernier à voter contre Sarkozy était un appel à voter Hollande. Il a reproché à Jean-Luc Mélenchon  d’être l’ami de Fidel Castro et de considérer ce dernier comme un démocrate alors que le candidat du Front de gauche dit que Cuba n’est pas une dictature au regard du Chili, de la Lybie et autres pays africains dont Sarkozy et d’autres étaient les amis et à qui des armes ont été vendues. C’est oublier ce qu’était Cuba avant Castro. C’est oublier que cette petite île est maintenue sous embargo par les Etats-Unis. Ensuite il reprenait une boutade de Mélenchon en affirmant qu’il incitait les jeunes à faire les poches aux riches, là où il n’y avait qu’un effet oratoire pour fustiger une autre violence faite par les amis de Sarkozy aux jeunes, nous voulons parler de la violence économique.

    Une fois de plus, Sarkozy a fait des Musulmans un objet de polémique et de stigmatisation. Son discours mériterait une analyse poussée pour mettre en évidence toute sa mauvaise foi et toute la perversité de son argumentation qui ne cherche que la polémique pour focaliser le débat sur l’immigration et la victimisation de ce Président-candidat qui tente de faire oublier pour qui il a gouverné pendant cinq ans et le sort  qu’il réserve au plus grand nombre si, par malheur, il était réélu. En fin de discours, il a fait assaut de démagogie et a réitéré son intention de fermer la frontière aux pays n’appliquant pas la réciprocité économique, chose qu’il n’a pas faite pendant son quinquennat. Il a encore instrumentalisé l’affaire du policier mis en examen pour homicide volontaire et s’est posé en protecteur des policiers, rappelant les blessés et les morts. Il oublie qu’il a diminué les effectifs et rendu plus pénible et plus dangereux le travail des mêmes policiers. Il préfère donner aux policiers un droit de tirer en cas de dangerosité supposée plutôt que de leur donner les moyens humains de faire leur travail avec plus de sécurité pour eux-mêmes et pour autrui.

    Sarkozy, après avoir vomi toute son agressivité stérile faute de programme social, a fini dans un excès de lyrisme, visiblement satisfait de lui-même. Il ajoute « On est à fond aujourd’hui et chaque jours on accélère jusqu’au 6 mai ».  Sarkozy a donné le ton. Hollande a eu raison de refuser trois débats à celui qui place le débat politique uniquement dans la polémique et la manipulation. Sarkozy n’a rien à proposer en dehors d’un bilan catastrophique et d’une volonté de continuer la casse  sociale jusqu’à s’en prendre aux syndicats et à tous les « corps intermédiaires ».

    Ce n’est pas un discours de Président de la république mais celui d’un conseiller municipal. Que peut-on retenir ? Rien en dehors de ses thèmes favoris : l’immigration et la sécurité. Le Président sortant a un passif mais n’a toujours pas de programme en dehors d’une ligne de conduite ultralibérale et de son intention de s’en prendre aux syndicats et aux fonctionnaires.

    A Limoges, François Hollande a mené une offensive finale qui a démontré la différence de ton et d’intelligence avec un Sarkozy qui venait de mettre le débat au raz des pâquerettes au risque d’aller mordre la poussière. François Hollande a défendu son programme en argumentant là où son outsider n’a plus rien à dire. Même si nous n’adhérons pas à ce programme pas assez ambitieux dans son orientation sociale, Nicolas Sarkozy nous a renforcé dans la nécessité de son départ pour que le débat politique s’apaise  et que la France retrouve une meilleure image dans la communauté européenne et au delà. Bien sûr, François Hollande a répondu aux attaques « comiques » de Sarkozy et à son florilège de mensonges.  Il a fait valoir que si lui-même s’était adressé aux électeurs du Front national, il l’avait fait sans concession et n’avait repris aucune idée d’extrême-droite contrairement à son adversaire. Il a utilisé le terme de « transgression » pour la droite décomplexé que Sarkozy rapproche de l’idéologie du FN.

    Sarkozy a donc une fois encore fait la démonstration que son discours n’apportait aucune solution à la crise économique et aucune perspective au « vivre ensemble » dans une France juste. Là où il divise les Français en contradiction avec ses élans lyriques (plus électoralistes que sincères), François Hollande a montré son désir de rassembler par un discours s’adressant à tous sans stigmatiser quiconque.

    Ne ratez pas le 6 mai l’occasion de remettre la France à la hauteur de son histoire sociale et sur le chemin retrouvé de la justice sociale! Ne laissez pas Sarkozy enfoncer ce vieux pays dans la médiocrité culturelle et politique ! Lui donner cinq années de plus, c’est lui permettre de continuer la casse sociale et d’amener au pouvoir l’extrême-droite, héritière d’un passé que d’aucuns veulent taire.

    Le 6 Mai, l’abstention sera un vote pour Nicolas Sarkozy si c’est lui qui est élu. Un vote pour Hollande n’est pas un blanc seing donné. Suivront les législatives qui permettront de peser sur sa politique.

    Voter Hollande le 6 mai est un vote citoyen et non pas un soutien inconditionnel.

    Ne pas voter, c’est prendre le risque de le regretter et la responsabilité de laisser le pouvoir à Sarkozy et ses amis. C’est prendre le risque d’un déclin irréversible de la France sur tous les plans.

    Le 6 mai, l’abstention sera un vote responsable et non le simple refus d’un choix. Le rejet des deux candidats favorise forcément un candidat. Ne pas voter à Gauche, lorsqu’on se dit de gauche, c’est voter à droite si la droite l’emporte. Ne pas voter, c’est voter contre le perdant et pour le gagnant. Ce n’est donc pas neutre comme certains le pensent.

    Signé: Battone

    Google Bookmarks

    2 commentaires
  • Lettre de l’acteur Philippe Torreton à Jean Ferrat

    frrat_torretonJean,

    J'aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J'aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu'à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j'étais à Entraigues il n'y a pas si longtemps et je n'ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c'est sacré !

    Pardon te t'emmerder, mais l'heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d'idées, je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n'as que les titres d'une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l'heure est grave!

    Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir, celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s'abîme les poumons, celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s'immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes, celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l'on traque comme d'autres en d'autres temps que tu as chantés, celle qu'on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n'est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers, celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l'on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux, de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l'essentiel...

    Jean, rechante quelque chose je t'en prie, toi, qui en voulais à D'Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu'un air de liberté flottait sur Saigon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas? Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s'est vendu à la Première dame de France. Ecris nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tout ceux qui le soutiennent !

    Jean, l'huma ne se vend plus aux bouches des métro, c'est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l'info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs... Tu l'aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l'Elysée pour avoir l'honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu...

    Jean, l'argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. La justice avance péniblement grâce au courage de quelques uns, et l'on ose donner des leçons de civilisation au monde...

    Jean, l'Allemagne n'est plus qu'à un euro de l'heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l'haleine fétide des renvois populistes de cette droite "décomplexée".

    Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l'homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n'est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n’en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n’est pas les numéros de cirque du Salon de l’Agriculture qui vont nous prouver le contraire.

    Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l'industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s'endetter il s'endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite... Finies les jacqueries!

    Jean, la Commune n'en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous "le Temps des Cerises" ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade... Ici on massacre l'Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l'excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés...

    Jean, je te quitte, pardon de t'avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j'aime cette France, je l'aime ruisselante de rage et de fatigue, j'aime sa voix rauque de trop de luttes, je l'aime intransigeante, exigeante, je l'aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d'elle même pour le plus pauvre qu'elle, quand elle s'appelle en 54 par temps d'hiver, ou en 40 à l'approche de l'été. Je l'aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu'à elle même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts...

    Jean, je voudrais tellement t'annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai...

    Je t'embrasse.

    Philippe Torreton

     

     

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • legitimedéfenseAprès la mise en examen d’un policier pour homicide volontaire, Sarkozy en profite pour reprendre la promesse faite par le Front national de systématiser une présomption de légitime défense lorsqu’un policier est mis en cause. Et pourquoi pas l’immunité ? Dans le cas qui vient de faire l’actualité, il y a eu mort d’homme par balle et le projectile est entré par le dos. Cela signifie que le malfaiteur tournait le dos au policier lorsque celui-ci a fait feu. Il y a donc présomption d’usage de l’arme hors la légitime défense même si l’enquête révèle par la suite que la légitime défense s’avère recevable. Le malfaiteur aurait jeté une grenade et était armé d’une arme de calibre 38, c’est-à-dire de gros calibre. Il y a donc à contrario une présomption de dangerosité. Par ailleurs, dans l’action, le tireur a pu faire usage de son arme au moment où le malfaiteur se détournait. Le policier, malgré la mise en examen, a donc à son actif la présomption d’innocence et la présomption de dangerosité. Il n’est par ailleurs pas présumé coupable selon la loi puisqu’il est mis en examen (expression qui a remplacé le mot « inculpé » trop accusatoire) pour les nécessité de l’instruction judiciaire et parce qu’il a fait usage de l’arme qui a tué. En tout état de cause, c’est à la justice d’établir la vérité. La procédure judiciaire est remise en cause par quelques policiers, par le Front national et par un Président de la république à la pêche aux voix. La présomption de légitime défense ( et non plus d’innocence) telle qu’elle est proposée par le Front national et aujourd’hui par Sarkozy est une obligation faite à la justice et destinée à empêcher d’appliquer le droit commun aux policiers placés comme des citoyens au dessus des autres. C’est la porte ouverte aux bavures et il suffira à l’avenir aux policiers qu’un malfaiteur soit réputé dangereux pour le flinguer.

    Il s’agit donc d’une application expéditive de la peine de mort pourtant abolie et rayée du code pénal. Les policiers devraient se méfier de ce type de promesse qui ne ferait que porter la suspicion sur eux. Ils devraient davantage se soucier des meurtres de policiers rendus possibles par manque d’effectif. Il est possible aussi que l’homicide qui a suscité la proposition électorale de Sarkozy soit en fait le résultat de ce manque d’effectif. Pour Mohamed Merah il a fallu des dizaines de policiers d’élite armés jusqu’aux dents pour finalement le tuer de façon rocambolesque. Cette affaire a faussé l’élection présidentielle et sans doute limité les déboires électoraux de Sarkozy. Il compte maintenant sur ce qui est peut-être une bavure imputable à la réduction des  effectifs de police. Nul n’ignore que le manque d’effectif met les policiers plus souvent en danger. Sarkozy en profite une fois encore pour essayer de discréditer la justice. Il utilise les ennuis peut-être provisoires d’un policier présumé innocent pour se rapprocher encore des électeurs du Front national et faire croire à l’ensemble des policiers qu’il est leur protecteur. Il n’a fait qu’aggraver leurs conditions de travail tout en créant les conditions qui peuvent multiplier les morts de policiers et les bavures.

    Il apparaît par contre souhaitable et normal que les policiers, lorsqu’ils ont affaire à la justice et bénéficient de la présomption d’innocence comme tout citoyen, aient un soutien administratif et juridique. Par contre il serait anormal d’entraver le travail des juges. Certes le policier n’est pas un citoyen comme les autres mais on ne peut lui donner un permis de tuer. D’ailleurs, le  plus grand nombre d’entre eux ne le souhaitent pas et doivent regretter qu’en supprimant la police préventive, Sarkozy les ait privés de ce contact non répressif avec la population et par la même les a renvoyés à l’image uniquement répressive d’une police dont il a voulu faire son instrument électoral comme Ministre de l’Intérieur et comme Président de la république.  

    Le policiers devraient se servir de la présomption de légitime défiance envers Sarkozy le 6 mai prochain…

    signé: Pidone

    La présomption de mégitime défense est une mesure désapprouvée en janvier 2012 sur le plateau de BFMTV par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, au moment où Marine Le Pen la proposait.

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • sarkosurf

    Surfant sur la vague bleu marine, Sarkozy défie ceux qu’il appelle les « corps intermédiaires » et s’invite le "Premier mai" de façon guerrière au Champ de Mars avec, pour slogan, « Le travail c’est la liberté » que les déportés pouvaient lire en allemand sur le fronton des camps de concentration. Non seulement il a distillé à travers ses discours et ses slogans de campagne les thèmes de l’extrême-droite mais il fait montre de la même agressivité de matamore que l’on connaît à Jean-Marie Le Pen. Ses mots et ses gestes justifient même aujourd’hui l’étymologie du mot « Matamore » qui vient de l'espagnol mata moros, tueur de maures et en arabe "mate » signifie mort. C’est un personnage de la commedia dell'arte mais la comédie que nous joue le locataire de l’Elysée est indigne et nauséabonde.

    Rappelons-nous le discours de Sartkozy à Lille…

    « Je veux être le porte-parole de cette France qui veut vivre de son travail. Je veux être le porte-parole de cette France pour qui le travail est une valeur et qui se désole quand elle voit le travail déconsidéré, quand elle voit le travail abîmé. Vous êtes la France du travail, celle des ouvriers qui veulent sauver leur entreprise, cette France qui ne ménage jamais ses efforts… La crise, la crise que nous connaissons depuis trois ans, a anéanti bien des efforts et ruiné bien des espoirs. Mais sur ces terres du Nord où se mêlent les souvenirs de drames insoutenables et de réussites éclatantes, sur cette terre du Nord il y a encore une agriculture, une industrie, un artisanat qui ne sont pas tournés vers le passé mais qui sont tournés vers l’avenir. Et ce miracle, ce miracle parce que c’en est un, il n’a qu’une cause, le travail. Votre travail ! Voilà pourquoi le travail est la valeur cardinale de la République française… C’est le travail qui a fait la prospérité d’hier. C’est le travail qui fera la prospérité de demain. Les Trente Glorieuses, c’était la glorification du travail. Et les trente années qui ont suivi pendant lesquelles la France a pris du retard, pendant lesquelles la France a parfois reculé, ce furent les années de la dévalorisation du travail. La crise sans précédent que nous vivons, c’est d’abord une crise du travail. C’est une crise de la suprématie accordée à la spéculation et à la rente sur le travail. C’est une crise de l’assistanat qui avait fini par payer davantage que le travail. … »

    Sarkozy propose une collaboration économique avec l’Etat allemand qui veut soumettre les peuples d’Europe à l’ultralibéralisme et à l’austérité. Pour donner un prolongement à ses envolées idéologiques, on trouve les mots du candidat UMP dans un discours prononcé par Pétain le 11 octobre 1940 sur l’ordre nouveau. Pour ceux qui veulent lire le discours original de Pétain, cliquer sur le lien ci-dessous:

    petainoctobre1940site

    Sarkozy nous voilà… pour te dire de dégager !

    pétain-1maiDepuis que les sondages lui sont défavorables, Sarkozy semble monter en agressivité et mensonges. On connaît son côté mythomane lorsqu’il a voulu faire croire qu’il était à Berlin lors de la destruction du célèbre mur ou plus récemment qu’il s’était rendu sur le site de la catastrophe nucléaire japonaise, voyage démenti par celle qui est aujourd’hui la porte-parole de sa campagne électorale. Un jour, il parle d’un Premier Mai du vrai travail, le lendemain il nie avoir employé l’expression «vrai travail», malgré un enregistrement audiovisuel. Par un glissement sémantique dont il est coutumier, il emploie alors une autre : «les valeurs du travail» qui n’a plus rien à voir avec le contexte de son discours contre les syndicats et les chômeurs.Si on réécoute ses vraies paroles, il ajoute "le vrai travail pas le statut", laissant entendre qu'il s'attaquera au code du travail et au statut des fonctionnaires. Pétain avait déjà voulu récupérer la fête du travail.

    Quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, le Canard Enchaîné a révélé l’organisation d’un « lunch » de millionnaires dans un grand palace parisien de la place de la Concorde, pour un fundraising en faveur de Sarkozy. Le couple Balkany est allé plus loin en passant la nuit au Crillon, comme l’a confirmé Le Figaro. Cette anecdote fait penser à la décadence chez Pasolini (Salo) ou Buñuel (Le charme discret de la bourgeoisie). Le quinquennat a commencé au Fouquet’s, se terminera-t-il au Crillon?…

    Sarkozy croit encore à son talent pour faire passer des vessies pour des lanternes. D’aucuns le trouvent charismatique. Nous le trouvons ridicule. Il ne fait que s’enferrer dans des attaques mensongères contre la gauche, ne pouvant répondre à celles dont il fait l’objet et qu’il mérite. Il a la méchanceté et la mauvaise foi du mauvais perdant. Comme il ne peut revenir sur une politique favorable à ses amis du Fouquet’s et du Grillon, il ne lui reste plus qu’à exploiter les peurs et en premier lieu celle de la xénophobie pour convaincre les électeurs du Front National de voter pour lui.

    Ces six millions de voix dont il est en partie responsable par les peurs qu’il a entretenues et la stigmatisation des immigrés arabes, il veut aller les chercher avec les dents, pour reprendre son expression. Il risque fort de se les casser. Ses dents longues n’ont fait que déchirer sa majorité que le Front national rêve d’avaler toute mâchée. Il aura été le pire des leaders pour la droite et un piètre président pour la France. Il s’est entouré de politiciens de petite envergure. Il a fait des gouvernements Fillon un rassemblement partisan d’arrivistes aux petits pieds en confiant de grands ministères comme L’Education nationale, la justice, la santé… à des incompétents avec, pour seule mission, de réduire le nombre des fonctionnaires et de casser le service public.

    Jamais un Président de la république n’aura autant divisé les Français et n’aura focalisé sur sa personne autant de haine et de déception. Il a fait de l’ultralibéralisme son unique crédo auquel il a ajouté des convictions d’extrême-droite qu’il laissait transparaître déjà au début d’une carrière politique commencée à Neuilly. Il n’a eu qu’à s’installer dans le fauteuil d’Achille Peretti, son mentor dont il a épousé une nièce en premier mariage. Il faut rappeler que Madame Sarkozy mère était une proche collaboratrice de feu Achille Peretti.

    Sarkozy peut parler du travail et du mérite. Nous connaissons ses résultats universitaires médiocres et savons qu’il est né le « cul dans le gâteau ». On sait l’appui qu’il apporte à son fils Jean qui a les mêmes dispositions que son père pour les études. Le fiston fera une carrière politique comme son papa à partir de Neuilly et sous le chaperonnage du couple Balkany... à la bonne école des petits arrangements.

    La liste des griefs est longue. Sarkozy a abaissé le débat politique, conduit la France à plus d’inégalités et s’est affiché comme le VRP d’un système capitaliste et spéculatif qui a conduit à la crise. On se souvient de l’époque où il faisait la propagande pour l’endettement immobilier des ménages en les poussant vers les surprimes. Aujourd’hui encore il veut faire payer la crise à ceux qui en sont victimes. Son camp se moquait de la gauche lorsqu’elle a parlé de croissance là où Sarkozy ne disait que rigueur, en osmose avec Merkel. Aujourd’hui même la direction de la Banque Centrale Européenne parle de croissance en lui infligeant un camouflet cinglant. En Allemagne, Merkel qui l’avait soutenu un temps semble l’abandonner et s’être faite à l’idée de son départ, déjà annoncé par une partie de la presse étrangère qui se montre sévère à son égard.

    Sarkozy, submergé par la vague bleu marine, a encore dépassé le mur du çon lorsqu’il a affirmé que François Hollande a reçu les soutiens de Tariq Ramadan et de 700 mosquées. Interrogé par Patrick Cohen sur ses sources, le chef de l'Etat ne répond pas. Il se félicite en revanche que les organisations musulmanes aient démenti le soutien de 700 mosquées au candidat PS. Jusqu’où ira-t-il dans l’abject?

    Le 6 mai sera l’occasion de mettre fin à une période déclinante de la France sur tous les plans que ce soit social, économique, moral, culturel ou politique. Ce sera l’occasion d’aller vers plus d’égalité, plus de liberté et plus de fraternité.

    Voter pour le candidat Hollande, c’est faire preuve de citoyenneté et œuvre de salubrité publique. Il faut que Sarkozy quitte l’Elysée. Il faut qu’il perde son immunité. Son départ permettra à la presse et à la justice de retrouver un peu plus de liberté. Le Front de gauche sera présent auprès des salariés et des syndicats pour que la crise soit combattue avec plus de justice sociale.

    Le départ de Sarkozy est une étape à franchir. Ensuite se dérouleront les élections législatives qui permettront de renouveler l’Assemblée nationale… Le Front de gauche, fort de ses 11,1% (sans compter les votes dits « utiles » du premier tour) sera présent dans cette deuxième très importante bataille politique.

     Signé: U Fucone

     

     

    Google Bookmarks

    votre commentaire