• L’actualité nous renvoie à la notion de légitime défense qui concerne les policiers mais aussi tous les citoyens et même les Etats.

    code pénal1

     

    La loi est la même pour tout le monde en matière de légitime défense. Il existe un code pénal et un code de procédure pénale. Les textes de loi ont été votés et nul ne peut dicter sa propre loi.

    Pour agir dans le cadre de la légitime défense des personnes, l'agression contre soi-même ou autrui doit être :

    • actuelle : le danger est imminent ;
    • injustifiée : l'agression est interdite – riposter aux forces de police pendant une manifestation par exemple ne peut être considéré comme de la légitime défense.
    • réelle : l'agression ne doit pas être putative (la jurisprudence admet cependant que des éléments trompeurs peuvent justifier une légitime défense putative).

    Parallèlement, la défense doit être :

    • nécessaire : il n'y a aucun autre moyen de se soustraire au danger ;
    • concomitante : la réaction doit être immédiate, par exemple : on ne doit pas agir par vengeance ou dans le but de stopper l'agresseur en fuite ;
    • proportionnée à l'agression : il ne doit pas y avoir d'excès dans la riposte.

    Il existe en droit français deux cas dans lesquels la légitime défense est présumée : d'une part, pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité ; et d'autre part, pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence. Dans ces cas, le défendeur n'aura pas à prouver qu'il était en état de légitime défense. La charge de la preuve est supportée par la partie adverse.

    Lorsqu’un policier fait usage de son arme en dehors du cas de la légitime défense, on parle de « bavure policière » et il fait l’objet de poursuite judiciaire avec parfois une incarcération préventive. L’homicide commis par le bijoutier de Nice est une « bavure » de l’auto-défense et montre le danger qu’elle représente. Dans les deux cas les juges font souvent l’objet de pressions intolérables. La loi est la même pour tout le monde, pour le malfrat comme pour la victime, pour le citoyen comme pour le policier. Dans le cas de Nice, le braquage se solde par deux victimes. Le bijoutier est victime d’une attaque à main armée et de violences (faits délictueux passibles de la correctionnelle) mais le malfrat serait victime d’un homicide qui est du ressort d’une cour d’assise qui comprend des jurés populaires. C’est à la Cour d’assises que se jugera son acte en lui accordant des circonstances atténuantes si elles sont  avérées. Cette affaire strictement judiciaire  ne se réglera pas avec des discussions de comptoir, des messages sur l’Internet et des pétitions de sources incertaines. Il faut faire preuve d’une « légitime défiance » envers ce type de pétition bien souvent lancée par des gens qui cherchent seulement à exploiter le sentiment d’insécurité.

    L’insécurité ne doit pas apporter de l’eau au moulin des partisans de l’auto-défense et des milices privées. On voit où cela mène : un mort et une victime devenue meurtrier. Par contre l’Etat doit prendre en compte les agressions violentes et armées contre les commerçants. Il est nécessaire de donner aux forces de l’ordre les moyens de protéger tous les citoyens et de confondre les délinquants. Il n’est pas besoin d’instrumentaliser le geste du bijoutier et de canaliser à des fins politiques l’émotion que cela a suscitée pour rappeler au gouvernement ses devoirs. La solution ne viendra pas de  ceux qui militent encore en faveur du rétablissement de la peine de mort et du droit à l’auto-défense.

    L’auto-défense se limite à la légitime défense prévue par la loi. Elle n’est pas un droit de tuer.  La multiplication des détentions et des ports d’armes ne fera qu’augmenter la violence et l’insécurité. Nous avons l’exemple des Etats-Unis qui ne peut revenir sur la détention d’armes érigée en droit constitutionnel. Ses partisans forment un lobby puissant dans lequel on trouve évidemment les fabricants d’armes. L’auto-défense et la peine de mort toujours en vigueur n’y ont pas réglé le problème de la violence.

    La police est un service public et les restrictions budgétaires n’ont jamais amélioré ce service. C’est valable pour toutes les institutions administratives qui concourent aux fonctions régaliennes de l’Etat. Depuis plusieurs années, nous assistons à un démantèlement de tout le secteur public avec la diminution du nombre des fonctionnaires, un nivellement par la base et la création d’emplois précaires qui font nombre sans véritable qualification. Au lieu de régler les problèmes de façon globale, nos gouvernants n’apportent que des effets d’annonces, des rodomontades et des coups d’épée dans l’eau. Il faut dire qu’ils font partie de privilégiés logées dans des résidences sécurisées et qu’ils se déplacent avec des gardes du corps. Les économies budgétaires et les mauvaises conditions de travail ne concernent que les petits fonctionnaires, c’est-à-dire les actifs qui concourent au bon fonctionnement du service public. La puissance de l’Etat est plus visible dans la répression des manifestations et des revendications sociales que dans la lutte contre la délinquance et le suivi de sa prévention.

    Pour endiguer la vague de violences à Marseille, une élue locale a suggéré de faire appel à l’armée. Cette idée est maintenant reprise par Ségolène Royal qui voulait déjà donner pour mission aux militaires l’encadrement des jeunes délinquants. Une idée reprise ensuite par la droite, Eric Ciotti déposant une proposition de loi dans ce sens en 2011. Il ne reste plus qu’à confier à l’armée l’éducation nationale et par la suite tous les services publics.  Pourquoi pas la présidence de la république ?  Nous donnerons raison à Georges Clémenceau qui a déclaré que « Les dictatures militaires sont comme le supplice du pal : elles commencent bien, mais elles finissent mal. »

    Pidone

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  • gauche-dry

    Sur le document pour remplir la déclaration de revenus rédigé à l’attention des élus dans le carre du RÉGIME D'IMPOSITION DES INDEMNITÉS DE FONCTION PERÇUES PAR LES ÉLUS LOCAUX, on trouve un conseil : compte tenu du caractère irrévocable de l’option, il est préférable pour les élus locaux incertains du régime d’imposition qui leur sera en définitive le plus favorable, de n’exercer l’option pour l’impôt sur le revenu qu’après la perception de leurs indemnités de fonction.

    Nous serions curieux de connaître le nombre d’élus qui ont opté pour la déclaration de leurs indemnités avec leurs autres revenus en renonçant au prélèvement à la source qui leur est plus favorable. L’un des avantages conséquents accordés aux élus, et pas seulement aux parlementaires, est justement le régime de la « retenue à la source ». Le revenu d’un multi-élu est divisé en autant de parts que de mandats, et chacune est imposée séparément ! Chaque indemnité reste dans les tranches les plus basses, autour de 20%.  Ce n’est bien entendu pas le cas d’un salarié qui fait sa déclaration de revenus sans avoir droit à ce saucissonnage fiscal.

    Nous l’avons compris : la transparence des élus s’arrêtera à la publication du patrimoine que nul n’aura le droit de révéler sous peine de poursuites judiciaires. Les ministres n’auront plus ni à détailler ni à révéler leurs multiples ressources. 

    En outre aucun élu, jusqu’au Président de la république (qui, en son temps, a bénéficié de tous les avantages fiscaux), ne renoncera aux prébendes de notre république bananière.  Ajoutons à cela que le quart de l’indemnité parlementaire d’un député ou d’un sénateur (environ 15 000 euros sur 63 000 euros par an) n’est pas imposable. Pas plus que leur « indemnité représentative de frais de mandat » (environ 6 000 euros par mois). Faites le comptes, environ 87.000€ par an.  Pas question non plus de déclarer comme avantage en nature leur éventuelle voiture de fonction (avec ou sans chauffeur), ce qui serait obligatoire pour n’importe quel salarié.

    Dans ce contexte, on apprend que le gouvernement réfléchit à de nouvelles mesures fiscales visant les salariés dont l’intégration dans les revenus imposables de la part patronale des cotisations mutualistes. Cela dit, ce type de participation concerne le privé et il est rarement cité comme avantage par rapport au public dans le discours de ceux qui gardent pour point de mire le statut des fonctionnaires oubliant que public et privé ont chacun leurs avantages sociaux. De part et d’autre, il ne s’agit de diviser au lieu de défendre les droits de chacun. En stigmatisant les droits des uns on stigmatise les droits des autres en espérant par l’effet papillon conduire au chaos social et à l’ultralibéralisme.

    Un fiscaliste anonyme aurait même suggéré d’imposer tous les propriétaires occupant leurs logements, oubliant qu’ils paient déjà deux taxes, habitation et foncière. A force de vouloir diviser les Français, on en arrive à des aberrations pour ne pas faire une vraie réforme fiscale juste, notamment en revoyant les tranches des gros revenus.

    Comment le Premier ministre justifie la politique fiscale du gouvernement en affirmant qu’il est inspiré par un esprit de justice sociale. Esprit es-tu là ? A-t-on envie de demander car cela paraît surréaliste lorsque l’on prend connaissance des mesures déjà prises et des idées distillées comme indexer les impôts sur l’inflation alors que les salaires ne le sont plus.  

    Hier, François Hollande a expliqué que les premières tranches du barème de l'impôt sur le revenu seront allégées par le système de la décote (déjà utilisé par Bercy) pour éviter que le gel du barème de l'impôt sur le revenu rende imposables les ménages les plus modestes. Il est heureux qu’il n’impose pas davantage ceux qui n’ont rien. Pour les autres, ce sont les classes dites moyennes (en majorité au dessous de la moyenne) qui sont, toutes proportions gardées, mises le plus à contribution. Il a assuré qu'il "n'y aura aucune taxe nouvelle pour le financement de la sécurité sociale. Une pause fiscale est promise en 2014 hormis la hausse de la TVA et le plafonnement du quotient familial. « On est tout près du but. Je m'étais engagé l'an dernier devant vous…Nous y sommes presque » ajoutait-il encore. Grâce à sa politique sociale en faveur des entreprises plutôt que des salariés, il nous promet la croissance, l’inversion de la courbe du chômage, la sortie de crise… mais, pour cela, il faut payer la dette. Quelle dette ? Celle des banquiers et des spéculateurs. C’est comme cela : il faut cracher au bassinet pour que nos entrepreneurs soient plus compétitifs. Ce sont eux qui méritent tous les efforts des salariés et les faveurs du gouvernement. Pour cela, Bercy utilise deux subterfuges fiscaux: la décôte et le crédit d'impôt.

    Après la prestation télévisée de Hollande, du côté de Jean-Luc Mélenchon, la réaction est vive : « François Hollande a tenté de s'en sortir en joueur de bonneteau qu'il est. A coup de promesses et de blabla techniques sur les impôts, il n'a pu camoufler l'augmentation de la TVA et plus généralement la cure d'austérité aggravée qui attend les Français. A l'horizon également des reculs sur les promesses faites à EELV en matière de transition énergétique. Ces derniers se contenteront-ils d'un crédit d'impôt éculé pour la rénovation thermique? » 

    Nous avions un Président « bling bling » des riches et nous voilà avec un président « normal » des patrons. Laurence Parisot (qui n’est plus à la tête du Medef mais très présente sur les chaînes de télévision) va finir par prendre sa carte au P.S. Et les médias ? Rien n’a changé : ceux qui faisaient passer la bonne parole de Sarkozy continuent avec Hollande. Il faut dire que, si le style présidentiel est différent, le discours reste le même. Nous avons au pouvoir la gauche canada-dry avec un goût de tisane. Elle ressemble à la gauche mais il y a de la droite dedans.

    Pidone.

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  • afillon_danseur

    Il n’a plus sa béquille. François Fillon a retrouvé l’usage complet de ses deux jambes et en profite pour doubler Jean-François Copé à droite. Ce dernier n’en revient pas, lui qui n’a jamais cassé trois pattes à un canard. « Nous avons, il y a deux ans, défini une position actée à l'unanimité : pas d'alliance avec le FN, mais dans le même temps on ne fait pas d'eau tiède, on ne fait pas de langue de bois, c'est la force de ce que j'ai appelé une 'droite décomplexée », a commentéà demi-mots  le député-maire de Meaux,

    Malgré la position de son parti, l'ancien premier ministre UMP rejette la stratégie du Front républicain. Il est contre le « ni-ni », entendez ni le FN ni le PS, accusant ces deux parties de sectarisme. Profitant du vendredi 13 comme un jour de chance, il s’est produit sur la scène niçoise  en déclarant au sujet de son clin d’œil au FN : «Eh bien oui, le combat contre le sectarisme passe aussi par le Parti socialiste qui, notamment, doit s'interroger sur ses relations avec l'extrême gauche avant de donner des leçons aux autres ». C’est ce qui s’appelle un coup de billard à trois bandes. Il justifie une alliance possible avec le FN, se montre plus finaud que  Copé et stigmatise l’extrême-gauche en la mettant au même rang que le FN. Il s’inscrit dans la stratégie de Sarkozy qui est celle de la débauche des politiciens de tous bords.

    Ainsi celui qui jadis refusait toute alliance avec le FN a trouvé une raison cynique et hypocrite de l’envisager  d’abord pour les Municipales en s’adressant aux électeurs et aux candidats non sectaires du FN. Au deuxième tour, il propose de facto que les votes des électeurs de l’UMP aillent sur des candidats du FN lorsqu’ils sont moins sectaires que ceux du Parti socialiste. Il instaure un examen de non sectarisme et se pose en chantre de l’ouverture. Eh oui ! Fillon a bien retrouvé l’usage de ses jambes et nous fait des entrechats politiques pour amorcer une grande pirouette.

    Depuis que Copé lia son sort à Sarkozy avec le rôle de coryphée prêt à rejoindre le chœur des Sarkozistes, ce dernier, en maître de ballet, veut faire danser la mort du cygne à son premier ministre qui jouait le danseur-étoile et veut devenir chorégraphe. Tous les trois se retrouveront aux primaires de l’UMP pour les prochaines élections présidentielles. Ce sera une dance du balai… A moins que d’ici-là, un bon coup de balai  les envoie valser.

    Ballerinu

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  • sarkoaurevoir_modifié-1

    Sarkozy se fait discret et a utilisé d’abord tweeter pour remercier tous ceux qui ont contribué à rembourser sa dette de campagne électorale dont les comptes ont été épinglés malgré un recours devant le conseil constitutionnel. Après avoir mélangé les genres entre président de la république et candidat du RPR pour un nouveau mandat, il  a ajouté une nouvelle dépense en décidant de remercier tout le monde par courrier, soit 80.000 € de franchises postales prises en charge par l’association de ses amis. En ce qui concerne le Sarkothon organisé par l’UMP, le donateur pourra déduire une grosse partie de son don lors de sa prochaine déclaration. Voilà une niche fiscale à laquelle les politiques ne s'attaqueront pas. Ainsi, indirectement, ce sera le Trésor public qui fera les frais du Sarkothon et donc le contribuable.

    Pendant ce temps, celui dont le nom apparaît en filigrane dans bon nombre de dossiers politico-judiciaires, profite des avantages financiers et autres énormes hérités de son passage à l’Elysée et, comme cela ne lui suffit pas, rentabilise son image d’ex-président en donnant des conférences fortement rétribuées à huis-clos dans le monde des affaires. Il ne l’avait pas fait encore en France et cela va être le cas fin septembre à Cannes. 

    On appelle ce type de prestation une conférence rémunérée.  Nicolas Sarkozy aurait accepté une invitation du groupe indien Tata (Tata Consultancy Services), spécialisé dans l’informatique et devrait s'exprimer "devant des clients étrangers de l'entreprise Tata", un géant industriel indien qui emploie "près de 400 000 personnes dans le monde et détient, entre autres, les marques de voiture de luxe Jaguar et Land Rover". La conférence qui devrait durer une heure portera sur la crise économique et, selon Le Lab d’Europe, Nicolas Sarkozy "devrait en profiter pour revenir sur son rôle d’ancien président". Après celui timidement fait pour rien à l’UMP sous l’œil des sarkozistes, fera-t-il lui-même son inventaire ?

    On pourrait aussi y revenir mais il y a tant à dire que l’on se contentera de rappeler que le partisan du bouclier fiscal  a aggravé de 600 milliards d’euros la dette publique et que, avant la crise financière des surprimes, il incitait les Français à s’engouffrer dans le système américain à l’origine de cette crise. Sarkozy joue maintenant le conférencier de luxe tout en gardant un pied dans l’entrebâillement de la  porte pour pouvoir revenir sur la scène politique. Sarkozy, cusi fa ! 

    En corse ont dit que celui qui, lève le pied perd sa place et son banc ( A chì alza l’anca perde locu è panca).  Fussi ella puru ! (Si cela pouvait être vrai !)

    Battone

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  • charte_laicité

    Nous sommes au vingt et unième siècle et une charte de la laïcité apparaît encore nécessaire dans nos écoles pour notre actuel ministre de l’éducation nationale. Pourtant c’est un principe républicain qui ne date pas d’aujourd’hui et qui, en premier lieu, marque  la  séparation de l'État et de la religion et donc l'impartialité ou la neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses. Sans doute la prédominance du catholicisme et son influence persistante ont-ils favorisé une remise en cause de la laïcité dans nos établissements scolaires ouvrant le champ à la revendication d’autres religions. Aujourd’hui, les signes religieux ostentatoires se multiplient. Parler de laïcité apparaît comme une atteinte à la liberté des cultes et les mesures prises pour revenir à son principe sont dénoncées comme une stigmatisation. Il est temps de sortir de l’hypocrisie des bigots en tous genres qui veulent faire de ce siècle celui des religions. Il ne s’agit pas d’imposer l’athéisme mais de donner à chacun la liberté de choisir en échappant à l’endoctrinement et à la pression familiale ou communautaire.  Contrairement à ce que veulent faire croire les religieux, la liberté est du côté de la laïcité.

    La charte voulue par Vincent Peillon rappelle quelques règles parmi lesquelles: "les personnels ont un strict devoir de neutralité", le port de signes religieux ostentatoires est interdit, nul ne peut invoquer ses croyances pour refuser de se plier au règlement intérieur. Elle en ajoute une: "aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme".

    Il ne s’agit pas simplement de rappeler par une charte un principe ancien mais de ne plus admettre qu’il soit bafoué. L’individu laïc n’est pas un non-croyant, un athée ou un infidèle, il est un homme commun qui n’impose pas à l’autre sa croyance religieuse ou sa conviction philosophique.  Dès lors, il considère l’autre comme son semblable et non comme un hérétique. Il est donc le contraire du fanatique qui représente toujours un danger pour la cohésion et la paix sociales.

    Comme l’écrit justement Henri Peña-Ruiz dans Histoire de la laïcité, genèse d'un idéal paru chez Gallimard , la laïcité «  conjugue la liberté de conscience, qui permet aux options spirituelles de s'affirmer sans s'imposer, l'égalité de droits de tous les hommes sans distinction d'option spirituelle, et la définition d'une loi commune à tous visant le seul intérêt général, universellement partageable ».

    Certes il ne faut pas tomber dans le discours du Front National sur une laïcité islamophobe à géométrie variable sur fond de revendication d’une culture judéo-chrétienne. La laïcité s’adresse à tout le monde mais, comme le fait remarquer Jean-Luc Mélenchon « n’est pas un gadget ». Selon lui, "la laïcité n'est pas une valeur qui se proclame, c'est un concept qui se décline concrètement par des prises de décisions courageuses". C’est évident. On se souvient du débat sur l’école privée et l’école publique. La Charte de la laïcité n’a été affichée que dans les écoles publiques et non pas dans les écoles privées  qui bénéficient des 18,7% du budget de l'Education nationale alors qu’elles sont à  94% confessionnelles.

    Cette charte ne fera pas oublier les conditions d’une rentrée scolaire mal préparée et n’est pas à mettre à la suite de quelques propos xénophobes tenus par un ministre de l’Intérieur placé à la l’extrême-droite du parti socialiste.

    Malgré cela, nous restons persuadés que l’angélisme et la démagogie sont aussi néfastes que la xénophobie qu’elles alimentent. Lorsqu’il s’agit des principes fondamentaux de la république, l’Etat doit résister à toutes les pressions d’où qu’elles viennent et ne pas entrer dans le jeu de la stigmatisation dénoncée d’un côté par ceux qui ne veulent pas de la laïcité ni  dans celui des xénophobes qui, de l’autre côté, stigmatisent les Musulmans et s’arrangent avec la laïcité lorsqu’il s’agit de l’intégrisme catholique. Ce n’est pas parce que la laïcité n’apas été totalement instaurée face au catholicisme qu’il faut permettre à d’autres d’en approfondir les failles.

    La laïcité préserve la cohésion sociale. L’école est un lieu culturel et ne doit pas être un terrain cultuel. Il faut renvoyer la religion dans la sphère privée et les lieux de cultes. Les religieux n’ont pas droit au chapitre en matière d’éducation nationale car ils ont pour vocation de faire du prosélytisme confessionnel. Les conflits actuels montrent dans le monde arabe où mènent les fanatismes religieux et leur mainmise sur l’Etat. Au lieu de dénoncer une stigmatisation en favorisant le jeu du Front National, les Français musulmans devraient  comprendre et accepter le sens politique et républicain de la laïcité qui concerne toutes les religions en respectant un autre principe fondateur de la république : l’égalité. C’est la laïcité et l’égalité qui sont des conditions pour la réalisation des deux autres grands principes  que sont la liberté et la fraternité.

    C’est mon avis et il n’engage que moi mais je le partage volontiers sans distinction de race ou de religion. Je suis pour la laïcité  au sens républicain du mot, c’est-à-dire celui de la Commune de Paris qui vota en 1871 un décret de séparation de l'Église et de l'État et de  la Troisième République qui a mis progressivement en place un enseignement non religieux et institué par l'État. Cela ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier et  il est même écrit dans l'Évangile selon Marc qu’il faut « Rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Il faut  rendre l’éducation nationale à l’Etat et la religion à Dieu.  

    Fucone

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  • drapeau_syrien1

    François Hollande joue le va t’en guerre en rappelant son succès malien. Il se place ainsi comme le grand ami de l’oncle Sam  par une accélération de sa prise de position qui lui fait doubler la ligne plus prudente des parlementaires britanniques qui ont mis la bride au fougueux Cameron. Le dictateur Bachar El - Assad est accusé d’avoir utilisé des armes chimiques contre une partie de sa population. Des experts de l’ONU enquêtent  mais peu importe le résultat de leurs investigations, il faut châtier Assad. Il s’agit pourtant d’une guerre civile dans laquelle la seule ingérence sur le terrain des actions guerrières est celle de djihadistes de la mouvance Al Qaïda.

    Qui sont les victimes ? La population tout entière.

    Qui sont les assassins ? Il y en a dans les deux camps.

    Quel rapport peut-il y avoir avec le Mali ? Au Mali, la France était aux côtés des Maliens et du pouvoir en place contre des djihadistes.  L’affaire malienne a été une conséquence collatérale du bourbier libyen puisque c’est en Lybie que nous avons participé à l’armement des mêmes djihadistes.  En Syrie, on nous refait le coup de la Lybie… Sauf que trois grands pays s’opposent à toute ingérence : la Russie (très fermement), la Chine et l’Iran. Alors on nous dit qu’il s’agit encore de réagir à des massacres de populations et à l’usage des armes chimiques. Qui a vendu ces armes aux Syriens ? Qui détient ces armes ? Il a même été question d’usage de napalm et de bombes au phosphore… Se souvient-on  de l’usage de ces bombes par les Américains  au Viet Nam ?  Se souvient-on d’Hiroshima ? Se souvient-on de tous les génocides du Vingtième siècle ?

    Tous les pays ont des cadavres dans leurs placards. Par ailleurs, les amis d’hier comme Kadhafi, Moubarak… et  Assad deviennent les tyrans d’aujourd’hui. Cela s’appelle « changer son fusil d’épaule ». Ce n’est pas en jouant au gendarme néo-colonialiste que l’on résoudra le problème des régimes despotiques dans les anciennes colonies.

    L’histoire a toujours démontré que les grandes nations agissent par stratégie et jamais par humanisme.  Les Américains se sont déjà fourvoyés en Irak et en Afghanistan. Il y a un peu plus d'un an, le président américain avait mis en garde le régime de Damas : l'utilisation d'armes chimiques constituerait une "ligne rouge" à ne pas franchir. La crédibilité de M. Obama serait donc en jeu. "Il est dangereux que les menaces d'un président sonnent creux", prévient le journaliste Michael Crowley. Le but ultime, résume Aaron Miller,est de rester du bon côté de l'histoire face au plus grand déploiement d'armes chimiques depuis que Saddam Hussein les a utilisées contre les Kurdes et les Iraniens." Les commentaires vont bon train sur les motivations américaines et le caractère symbolique de son éventuelle intervention. Hollande vient de se mettre dans le même dilemme en préconisant l’intervention. Il a mis sur le tapis sa crédibilité et celle de la France. Il vaudrait mieux agir que de ne rien faire contre l’utilisation des armes chimiques. Voilà l’explication qui poussera à intervenir. On se souvient pourtant que Saddam Hussein avait fait gazer des villages kurdes en Irak et des iraniens lors de la guerre irako-iranienne. Finalement l’intervention américaine s’est faite bien plus tard sur de fausses preuves de fabrication d’armes nucléaires et donc loin de l’usage des armes chimiques. Avec le recul de l’Histoire, la politique des Etats-Unis apparaît à géométrie variable. Hollande semble pour sa part se mettre sur une ligne interventionniste. L’intervention au Mali semble avoir éveillé chez lui une vocation de gendarme du Monde, à moins qu’il ne compte à chaque intervention militaire gagner quelques points dans les sondages.

    Nous avons participé au conflit libyen et à ses conséquences qui ont été l’armement et le renforcement des mouvements djihadistes. Peut-on dire que le printemps arabe soit un succès en Egypte lorsqu’un gouvernement islamiste élu démocratiquement est renversé par un coup d’état dans l’indifférence de la communauté internationale ?

    Partout où les Etats-Unis et ses alliés interviennent, nous assistons à la chienlit et à la montée de l’intégrisme. Alors qu’Obama réfléchissait encore sur la décision à prendre, Hollande a rapidement tranché pour châtier Assad. Les parlementaires français pourront en discuter à postériori. Seul le Président décide. Le premier Ministre anglais n’a pas autant de pouvoir ( ni la Reine d’Angleterre d’ailleurs). A qui  profiterait l’intervention ? Sans doute à ceux qui ont rallié l’idée comme la Turquie (qui ne reconnait pas le génocide arménien) et Israël (qui ne reconnaît officiellement que le génocide juif et n’a toujours pas résolu le problème palestinien et ses rapports avec le monde arabe).

    Il est révoltant que des populations soient massacrées et prises en otages par les belligérants. Toutefois, une intervention militaire ne doit pas être décidée pour rester crédible ou monter dans les sondages. En Syrie,  se ranger dans un camp ne fait que renforcer la force de l’autre qui commet aussi des atrocités par barbarie et dans le but d’imposer la charia dans tous les pays arabes.  Tous pratiquent la terreur selon le concept de “guerre totale ”,  tel que l’a défini le général américain Philip Shéridan. Pour ce stratège cynique, en temps de guerre, il fallait infliger autant de coups décisifs que possible à l’armée ennemie et causer aux habitants tant de souffrance qu’ils en vinssent à souhaiter la paix. Il avait même ajouté : « La population doit être réduite à n’avoir plus que les yeux pour pleurer à cause de la Guerre ». 

    N’y a-t-il pas d’autres voies qu’une intervention qui va jeter de l’huile sur le feu, tout en assurant qu’il ne s’agit pas de renverser Assad? N’est-ce pas prendre le risque de le rendre plus fort encore ? Au lieu de recréer les conditions d’une guerre froide avec la Russie, il serait plus logique de faire acte de diplomatie pour obtenir de Vladimir Poutine une intervention ferme auprès d’Assad. Seuls les Russes peuvent forcer Assad à renoncer à l’usage des armes chimiques et plus généralement à protéger toute la population syrienne comme il en a le devoir. Ensuite, c’est aux forces progressistes et démocratiques syriennes de changer les choses. Elles ont besoin d’un soutien international mais uniquement financier et moral. « Nous sommes sur la poudrière du monde… on ne joue pas avec le feu…Ce ne peut pas être le système des shérifs", a déclaré Mélenchon qui qualifie toute intervention militaire d’erreur gigantesque. Ce serait, plus qu’une erreur, une faute aux conséquences tragiques. Sur ce point, Pierre Laurent a écrit dans une lettre ouverte  à Hollande : « Mais une intervention militaire de Washington et de ses alliés constituerait aujourd'hui un degré supplémentaire dans une escalade sans issue. Bombarder la Syrie serait ajouter la guerre à la guerre, entraînant le risque jusqu'ici inégalé d'un embrasement de toute la région ainsi qu'en témoigne la violence qui s'étend au Liban ».

    Ce n’est pas en s’ingérant une fois encore dans un conflit intérieur que l’on participera à l’établissement d’une paix durable.  Assad et ses opposants ne sont pas les seuls responsables de ce qui se passe. Il faut s’interroger sur le rôle et la responsabilité des Djihadistes dans cette guerre civile mais aussi sur les motivations de ceux qui financent les deux camps. Qui finance Assad ? Qui finance Les djihadistes ? La presse a cité L’Arabie Saoudite d’un côté et le Qatar de l’autre.

    La Syrie, comme d’autres pays, n’a pas une population homogène. Les fractures sociales y sont plus importantes que dans le monde occidental. La pauvreté y a ses légions. On y rencontre des communautés différentes aux multiples confessions. Le monde arabe est lui-même divisé en deux civilisations principales, sunnite et chiite. On peut imaginer les manipulations exercées et les divisions entretenues intra et extra muros. Les conflits sont toujours d’une grande complexité et ne peuvent être réglés par des frappes de missiles. En dehors de l’ONU, toute intervention apparaît inopportune et contre-productive. A vouloir jouer les gendarmes du Monde, on accumule les bavures humaines et politiques. Le monde changera lorsque les conflits se régleront d’abord par la voie diplomatique. En attendant, il apparaît plus urgent d’organiser des couloirs humanitaires et de chercher les moyens de protéger  efficacement les populations.

    Ce ne sont pas des chefs de guerre qu’il faut aux Syriens mais un Martin Luther King dont on vient de remémorer le fameux discours prononcé devant 250.000 Américains à Washington le 28 août 1963. I have a dream… J'ai un rêve, qu'un jour, cette nation se lèvera et vivra le vrai sens de sa foi : « Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux. » 

    Pidone

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  • diogène_mouton

    Le capitalisme fabrique des chimères. Il crée et stimule les appétits individuels sans les satisfaire car il n’est que marchandisation.  Lorsque l’on fait le bilan des crises et de la pauvreté qu’il génère, il ne reste que la frustration du plus grand nombre. La mondialisation entretient une classe dominante devenue cosmopolite qui partage un capital culturel et un mode de vie uniformisé. C’est un retour (Nous devrions dire une régression) à l’aristocratie du XVIIIème siècle et, en remontrant avant J.C, à l’Antiquité romaine avec leurs basses classes. Les dominants modernes ont toutefois des méthodes plus insidieuses que le recours à la force ou à la foi. Ils s’ingénient à éviter tout débat citoyen en imposant leurs normes et leurs décrets. Ils œuvrent pour imposer la pensée unique avec tous les moyens de transmission dont ils disposent. Dans un colloque de sociologues et chercheurs en sciences sociales « Dominations et résistances »  tenu à Marseille début juillet, Roland Gori évoquait ces dispositifs qui s’imposent et mettent sous tutelle l’individu avec son consentement : «  L’évaluation est un moyen de faire intérioriser des ordres sans en avoir l’air, tout en leur donnant l’apparence de l’objectivité ». Pourquoi accepter cette prise de pouvoir sur la pensée ?  Pourquoi accepter d’être considérés comme des « incapables » (non-intellectuels) par des « capables »  autoproclamés (intellectuels) ?  Pour résister, il faut cultiver ses imaginaires, a conclu Philippe Corcufflors du colloque. Comment être autonome dans sa pensée. Il faut d’abord refuser la frustration et la souffrance. Il faut penser par soi-même, disent les philosophes,  au lieu de se laisser conduire, mener par les « capables ». Il faut refuser les opinions par  ouï-dire en réfléchissant à ce qui est dit, en revenant dessus, en critiquant. Il s’agit de ne pas se laisser endormir par paresse ou manque de courage…  De passif, devenir ou redevenir actif ! Nous dit-on. Ne restons pas passifs en recevant des pensées toutes faites qui influencent notre jugement. Les idées toutes faites sont colportées pour recueillir des adhésions spontanées. Il est dangereux alors de ne pas s’interroger… Pourquoi a-ton cette idée en nous ? Pourquoi y a-t-on adhéré ? Quelle réflexion peut-elle entraîner pour en  saisir toute la signification ?

    « Etre mineur, c’est être incapable de se servir de son entendement sans la direction d’un autre (…) aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières » nous dit Kant dans son ouvrage « Qu’est-ce que les lumières ».  Au colloque « Dominations et résistance », les « capables » des sciences sociales ont balayé devant leur porte en reconnaissant au quidam ses facultés mentales. Penser par soi-même ? Il ne suffit cependant pas de dire «  je pense que » pour affirmer une pensée personnelle. Il faut énoncer une position, un argument… tout en se démarquant des pensées toutes faites que nous croyons nôtres. Il faut sortir aussi de la sphère du « sentir » pour rester dans celle de la « raison » en se dégageant du spontané, de l’immédiat. Toutefois il ne s’agit pas de se confiner dans des pensées premières ou de s’opposer par principe à ce que pensent les autres. C’est là où réside l’aporie du « penser par soi-même »  car on ne peut penser seul et  contre tous sans forger ses propres préjugés. Chacun a en outre sa part de subjectivité.  

    Nous pensons avec les autres et non pas par les autres. Voilà sans doute la meilleure conclusion trouvée si cette causerie devait donner lieu à un développement philosophique. Les autres, ce ne sont pas ceux qui ont l’exclusivité des média et tout particulièrement des chaînes télévisées. Ce ne sont pas les agents du storytelling, ceux qui vous racontent des histoires construites sur les pensées toute faites… Ne nous laissons plus abuser pas des histoires à dormir debout et des émotions !

    Dans un monde globalisé où tout tend à constituer un système, un ensemble régi par  les règles du capitalisme, la mondialisation tisse des liens entre les Etats-nations, les entreprises, les sociétés de telle sorte que les événements, les décisions survenant en un lieu de la planète retentissent plus ou moins intensément sur les individus et les collectivités vivant en d'autres lieux. La liberté de penser risque de devenir un artefact, un fait psychique artificiel, produit par les techniques employées dans l’exploration de la conscience. L’homme n’est déjà plus maître de son destin, il peut aussi n’en avoir plus conscience.

    Le citoyen est quelqu’un capable d’être gouverné et de gouverner. Aristote l’enseignait déjà. Alors refusez d’être les  bénis oui-oui du Système ! Ne laissez pas d’autres construire votre imaginaire sur des projets de globalisation ! La globalisation qui exclue la plus grande partie de l’humanité n’est pas un paradigme unique et irréversible, pas plus que la mondialisation voulue par les capitalistes.

    De quoi sera fait notre monde de demain ? Voici un exemple d’actualité inquiétant… S’il manquait quelque chose à la néfaste société Monsanto, c’était une armée officielle d’assassins payés. C’est fait : Monsanto est la société « parapluie » de Resident Evil mais dans le monde réel. Elle contrôle la distribution des aliments, partage des financiers avec l’industrie pharmaceutique et fabrique des armes nucléaires et bactériologiques. C’est ce que révèle un article de Jeremy Scahill pour le journal « The Nation » dans lequel il informe que la plus grande armée mercenaire de la planète, le « service » criminel d’intelligence Blackwater (connue sous le nom de Xe services et plus récemment sous celui d’Academi), a été vendu à la société transnationale Monsanto. Pour en savoir plus  cliquer ICI.

    Vérification faite,  l'information, pourtant reprise par plusieurs média, serait erronée même si des liens existent entre Monsanto et Blackxater. C'est Rue89 qui le révèle ICI Toutefois, sans être paranoïaque, l'annonce est apparue plus crédible qu'une science-fiction. 

    Allumons nos lanternes et plaçons l’humain d’abord !

    Quasi quidam Pidone

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  • vacances_lepen
     

    Par respect de la démocratie, les média font la pub pour le Front national jusqu’à lui lécher le cul pour faire de l’audimat. Si on leur demandait de faire la promotion de la merde, ils y mettraient autant de zèle. Ils entretiennent l’image dont se pare l’extrême-droite qui serait le seul recours des gens qui subissent la crise, la mondialisation, l’immigration et bientôt même la météo avec ses tornades et ses inondations. Les journalistes justifient leur  propagande pro-FN en affirmant que l’extrême-droite est républicaine et qu’elle sait parler aux gens en souffrance. Son électorat augmente. Les média s’adressent donc à des électeurs qui constituent une clientèle non négligeable. Les sondages fonctionnent comme du marketing et le clientélisme est roi lorsque ce n’est pas la connivence politique. On vend du FN comme on vendrait de la merde si le produit  trouve des consommateurs suffisamment nombreux. Plus on vend du FN et plus les clients sont nombreux. C’est l’effet boule de neige comme dans certaines escroqueries où l’on promet les noces de Cana, la multiplication des pains et Noël en décembre. Méfiez-vous du père Noël qui, chacun le sait, peut être une ordure.

    Le Front national a sa solution contre la crise. Il faut que les pauvres aillent chercher les raisons de leur pauvreté chez les plus pauvres qu’eux : les immigrés en premier lieu. Pour ce qui est des problèmes économiques, les responsables sont les syndicats et l’euro. Il ne propose pas de partager les richesses mais seulement la connerie. Ils veulent faire croire que la chasse aux immigrés et le retour au franc sortiront la France de la crise. Quelle crise ? Les cinq cents personnes les plus fortunées de France se sont enrichies de 25% et comptent parmi eux cinquante-cinq milliardaires, soit dix de plus que l’année dernière... Un dixième de la richesse est entre les mains d’un cent millième de la population. Le chômage augmente et le CAC 40 progresse sur la crise économique. Quelle crise ? L’Etat gère un déficit sans fin en allant chercher l’argent dans les poches des citoyens pour remplir les coffres des riches qui ont peut-être trouvé dans la crise la pierre philosophale. Comment expliquer autrement leur enrichissement inversement proportionnel à l’appauvrissement du plus grand nombre ? À part « L’Humanité », aucun journal ne réfute cette crise « organisée par un club de comiques milliardaires pour siphonner les miettes de Granola qui restent au fond des placards de ces andouilles de salariés et de ces crétins de chômeurs » pour reprendre les mots de Chab dans Charly l’Hebdo.

    Il vaut mieux faire le lit du FN que reconnaître les vraies raisons de la souffrance du peuple. C’est ce que l’on peut retenir de l’attitude d’une partie de la presse et des politiciens. Tout ce monde à la solde des nantis et les nantis eux-mêmes font comme si l’austérité ne concernait que les salariés, les fonctionnaires, les chômeurs, les petits retraités, les immigrés… en leur demandant de courber l’échine pendant que leurs castes ne connaissent pas la crise mais au contraire s’enrichissent. Si l’entreprise connaît la crise, l’entrepreneur  se porte bien. Comment peut-il y avoir une crise pour les uns et pas pour les autres ? Jusqu’où iront-ils ? Ne l’oublions pas, ce sont les mêmes qui ont conduit l’Allemagne au nazisme et l’Italie au fascisme. Sur l’autoroute A9, Louis Aliot, candidat aux élections municipales de Perpignan, a fait installer une banderole sur laquelle Marine Le Pen souhaite de bonnes vacances aux touristes. Tout un symbole ! Elle espère en prenant les chemins vicinaux de la politique voir s’ouvrir devant elle l’autoroute du pouvoir maintenant qu’une partie de la presse et des politiciens de droite lui déroulent  le tapis rouge... Le rouge n’est pas une couleur qui se piétine impunément et c’est à tous les démocrates de lui tirer le tapis sous les pieds.

    Puisque l’on dit « Tapie », un petit mot sur Nanard et ses comptes bancaires. Il se plaint de ne plus pouvoir signer un chèque de dix euros à cause de la saisie conservatoire dont il fait l’objet. On se demande si, dans sa vie, il a signé des chèques de 10 euros, une somme dérisoire lorsque l’on pense à son train de vie et aux 450 millions d’euros qui lui ont été octroyés de façon litigieuse. Il a osé dire que les riches n’étaient pas coupables d’être riches. On peut tout de même se poser des questions sur la répartition des richesses et les moyens utilisés par les fortunés pour s’enrichir lorsque des milliers de pauvres sont réduits au chômage et à la précarité. De ce point de vue, Bernard Tapie est un bon sujet de mise en examen.

    Nanard s’est montré jadis un adversaire radical du FN et a heurté les pseudo-démocrates lorsqu’il a traité les électeurs du Front national de « salauds ».  Il faut dire qu’à cette époque il entamait une carrière politique à gauche… Il est devenu opportunément un sarkoziste de 2007 à 2012… Il a offert sans vergogne ses services à François Hollande après son élection… Que fera-t-il en 2017 ? Il faudrait définir ce qu’est un salaud d’électeur...

    Une  chanson de Jacques Dutronc  s’intitule « L’opportuniste ». Combien sont-ils ces caméléons, politiciens et journalistes, prêts à retourner leurs vestes ? L’époque sarkoziste a démontré qu’ils ne reculaient devant aucun reniement. Inutile d’en faire la liste ! On peut penser que le Front national pourrait les recruter demain. Les opportunistes se glisseraient même dans la fange, n’en doutons pas !

    Marine Le Pen qui souhaite de bonnes vacances aux usagers de l’autoroute A9, c’est sympa mais c’est dangereux pour ceux qui lisent la banderole et quittent des yeux la route. Une Marine Le Pen qui utilise une dialectique faussement de gauche, c’est dangereux pour ceux qui suivront son itinéraire idéologique menant sans balises dans une impasse culturelle, démocratique, politique, économique et sociale.. Des Français en souffrance se sont déjà laissés abusés et d’autres le seront encore. Ce ne sont pas des salauds mais des victimes attirées par le chant de la sirène Marine… On connaît pourtant  le sort de ceux qui cèdent aux chants des sirènes. Oscar Wilde disait que le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder. Mais c’est une faiblesse dangereuse. Dans l'Odyssée d’Homère, les Sirènes vivaient sur une île à proximité de Charybde et Scylla, un autre des nombreux dangers qu'Ulysse a dû affronter lors de son retour de Troie vers Ithaque, son domicile. Elles avaient la particularité de chanter d'une voix très attirante et irrésistible, amenant les marins qui les entendaient et qui tenaient à s'en rapprocher vers les écueils entourant leur île et conduisant les premiers à une mort certaine, un fois leur bateau fracassé sur les récifs. C’est sur des écueils que Marine Le Pen et le FN attirent les électeurs. C’est la démocratie qu’ils veulent couler. La fille du châtelain frontiste est née le cul dans le gâteau et n’est pas une fille du peuple comme elle veut le paraître. Elle reste du côté des riches et des fascistes.

    Allez, on se lâche ! On peut le dire ! On ne va pas s’en priver ! On le dit : « Salauds d’opportunistes ! Salauds de riches ! Salauds de fascistes !» Cela soulage !

    Il n’y a qu’une crise, c’est celle de la justice sociale. Il n’y a qu’un danger : l’extrême-droite. Il n’y a pas eu de crise économique. Il n’y a plus de crise financière. Ne cherchez même pas une crise de conscience chez les riches ! C’est en toute mauvaise conscience qu’ils s’attaquent à tous les acquis sociaux. C’est en toute mauvaise conscience qu’ils font leur beurre en vous chipotant le prix du quignon de pain. C’est en toute mauvaise conscience qu’ils font la promotion du Front national. Ils arrivent toutefois à se donner bonne conscience au sein de la droite décomplexée jusqu’à l’indécence. Ils aiment jouer les moralistes judéo-chrétiens. Ils vivent entre eux et se reproduisent. On a vu leur progéniture lors des manifestations contre le mariage pour tous.

    Le peuple devrait prendre conscience des manipulations médiatiques dont il est le jouet. Le Monde ne peut évoluer au bénéfice de quelques uns en plongeant dans « toujours plus de  misère » le plus grand nombre. Il faudra partager les richesses de façon plus équitables. Les spéculateurs ne doivent pas imposer leur ordre capitaliste qui mène à des crises financières et à la montée de l’extrême-droite. L’histoire ne doit pas être un éternel recommencement et les erreurs passées doivent servir aux choix dans l’avenir. La vraie gauche souhaite plus d’égalité, plus de fraternité et plus de liberté. Elle est porteuse d’espérance là où d’autres ne font que défendre les nantis. L’histoire a montré que les riches prospèrent dans le Système capitaliste et ont eu recours à des dictatures contre le peuple.  Sachons tirer les leçons d’un passé pas très lointain!

    Battone

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  • tapie2

    Nanard est venu défendre Bernard Tapie. Hier soir, c’était bien Nanard qui s’exprimait au journal de 20 Heures sur la deuxième chaîne face à David Pujadas impassible. Nerveux, grande gueule et agressif, Nanard a noyé le poisson en évitant tout ce qui gêne Bernard Tapie. Son intervention télévisée puait l’esbroufe et n’a rien apporté sur les interrogations que l’ensemble de la presse se pose. Il a voulu parler essentiellement des procédures judiciaires avant l’arbitrage en donnant son éclairage personnel sur les décisions prises avant l’arbitrage. Sur l’arbitrage lui-même, il en a donné la paternité à Christine Lagarde, tout en dédouanant Nicolas Sarkozy. On se souvient que la Ministre des finances en exercice avait déclaré qu’elle n’avait pas une tête à être une amie de Tapie. On verra si elle appréciera d’être ainsi désignée comme la cheftaine de la bande organisée si bande organisée il y a.  Nanard a fustigé la presse qui, selon lui,  cible Nicolas Sarkozy. Il a parlé d’acharnement des média. Il a plusieurs fois attaqué grossièrement David Pujadas pour le déstabiliser et éviter les questions trop gênantes. Il l’a même parfois traité avec dédain et sarcasme. Nanard affirme que Bernard Tapie  n’a pas comploté pour obtenir les milliards d’euros dans un arbitrage aujourd’hui contesté.  En revanche, il serait victime d’un complot et de la jalousie des journalistes. Il a bien sûr servi son refrain habituel du mec parti de rien tout en souhaitant à tous ses semblables la même réussite que la sienne pour les faire rêver et les rallier à sa cause. Lorsqu’il est interrogé sur les montages financiers qui lui ont permis de placer une grande partie du pactole à l’Etranger, il assure que tous les dividendes reviennent en France dans sa holding familiale. Il affirme avoir proposé au juge d’instruction de prendre une garantie sur l’ensemble de ses actions. Esbroufe encore !  Cela s’appelle une offre de Gascon. Dans toute son intervention, on sentait la nervosité extrême sans doute le trac de Bernard Tapie jouant Nanard pour convaincre l’opinion publique. Parfois Nanard lançait des répliques dignes d’une dispute au comptoir d’un bar. Il reste à savoir si Bernard Tapie et ses avocats convaincront les juges que, comme ils le prétendent haut et fort, le dossier judiciaire est vide. En droit, une mise en examen n’intervient que lorsqu’il y a des indices graves et/ou concordants. Si on s’arrête au déroulement de la procédure, les indices sont restés graves et/ou concordants à l’issue de la garde à vue de Bernard Tapie. On a noté qu’elle s’est déroulée en milieu hospitalier. Bernard Tapie a donc bénéficié d’une surveillance médicale pour raison de santé. Nanard, en pleine bourre,  est apparu pugnace face à un Pujadas tenace.  Pour que vous vous fassiez votre opinion, nous vous proposons un replay de la représentation théâtrale à laquelle nous avons eu droit. Nanard nous a offert un nanar… Un nanar est, dans le langage familier, un film tellement mal réalisé et ridicule qu'il en devient involontairement amusant et comique.

    Battone

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  • photoavecmandela

    Les reporters et les caméras attendent devant l’hôpital la mort de Mandela. Obama est en voyage officiel en Afrique du Sud mais il semble qu’il soit trop tard pour prendre une photo du président américain au chevet de celui que l’on nous annonce dans un état critique depuis des semaines. On pourrait ouvrir un album des personnalités venues auprès du vieillard presqu’éteint pour avoir leur photo. Mandela fait l’objet d’une avalanche de louanges aujourd’hui. Bien évidemment ces louanges sont méritées et Nelson Mandela est le grand leader sud-africain. Il a donné sa vie pour mettre fin à l’apartheid. On essaie aujourd’hui de faire oublier l’époque où il a été jeté en prison. Les puissants le considéraient comme dangereux pour le monde occidental. En France, nous ne parlerons pas de l’attitude de Le Pen conforme à ses opinions racistes assumées. Il n’était pas le seul à être du côté de l’apartheid et à se soucier uniquement de leurs  colonies ou  néo-colonies. C’est le soulèvement de la jeunesse noire en 1976 à Soweto qui a ébranlé les consciences et c’est la fin de la guerre froide qui a sauvé l’Afrique du Sud d’une guerre civile encore plus meurtrière que ce qu’elle a été.

    Ce ne sont ni le massacre de Sharpeville en 1960, ni l’emprisonnement de Nelson Mandela en 1962 qui ont pesé sur les puissants mais bien évidemment des considérations géopolitiques. L’Afrique du Sud était considérée comme le passage maritime emprunté par les supertankers chargés de minerais stratégiques. En Afrique du Sud le pouvoir blanc minoritaire était une pièce du Front anticommuniste et la dictature Salazar était engagée dans des guerres coloniales en Angola et au Mozambique. Le Portugal appartenait à l’Otan d’une part et d’autre part l’Afrique du Sud disposait d’une station d’écoute et de surveillance des mers du Sud qui renseignait les pays occidentaux dans des échanges de renseignements, notamment avec la CIA qui aurait ainsi permis la première arrestation de Mandela. Les USA ont donc joué un rôle dans les malheurs de Nelson Mandela et le maintien au pouvoir des Afrikaners.  La France a de la même manière collaboré avec le régime de l’apartheid : vente d’une première centrale nucléaire dans les années 1970 avec les risques d’utilisation à des fins militaires, mépris pour les leaders de l’ANC de passage à Paris… Le pire a été envisagé au début des années 1980 au moment où l’insurrection avait de l’ampleur. C’est la « troisième voie » préconisée par la droite française et Jacques Chirac qui avaient fait le choix d’un Noir acceptable en la personne de Gatsha Buthelezi, un chef Zoulou dont les miliciens s’en prenaient physiquement aux partisans de l’ANC à coups de machettes. Ce collaborateur local des Blancs était reçu par Ronald Reagan et Margaret Thatcher mais aussi par Jacques Chirac alors maire de Paris. La Gauche n’a heureusement pas suivi à l’époque le cynisme d’une droite hypocrite.

    La révolte des Noirs d’Afrique du Sud et la chute du mur de Berlin ont provoqué un mouvement d’opinion dans le monde entier. Les dirigeants occidentaux ont du changer de cap tardivement et  parce qu’ils en avaient le pouvoir, ont poussé le régime de l’apartheid à libérer Mandela et à négocier.

    Les errements criminels des pays occidentaux ont coûté un quart de siècle de prison à Nelson Mandela ( 27ans avec une condamnation à perpétuité) et prolonger un pouvoir blanc imposant l’apartheid.

    Nelson Mandela est prix Nobel de la paix. « « En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant,  a-t-il lancé », lui qui a été si longtemps victime de l’obscurantisme. Malheureusement, d’aucuns sont venus auprès de lui seulement pour  la lumière des flashes.  Une photographie avec lui est devenue le passage obligé des Chefs d’Etat. On se souvient de Sarkozy et son épouse en 2008. L’ex-président français en avait profité pour faire écrire dans les colonnes du Figaro que, en quarante minutes d’entretien, le vieux leader noir avait approuvé la politique africaine d’un enfant de la Françafrique. Il est impensable que Nelson Mandela ait approuvé le discours de Dakar prononcé le 26 juillet 2007, lors duquel le tout nouveau Président français, descendu du bateau de son ami Bolloré, disait aux Africains : «  L'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. […] Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès ».

    Bien entendu, comme à son habitude, Sarkozy a joué le VRP. La France et l'Afrique du Sud ont signé au Cap trois accords économiques, dont l'un porte sur la construction d'une centrale à charbon par le groupe industriel français Alstom pour une valeur de 1,36 milliard d'euros. Un voyage bien rempli en somme sur deux plans : la communication et la mission confiée par ses amis du CAC 40. Carla Bruni-Sarkozy était présente pour annoncer qu’elle envisageait d’avoir une action humanitaire. Dans le genre story telling, le scenario était parfait.

    Certains gouvernants dont Sarkozy (héritier du Chiraquisme et de la Françafrique) ont des airs de petits faux-culs sur les photos aux côtés de ce géant de l’Histoire qu’est Nelson Mandela. Sa fin serait proche. Sa disparition devrait permettre de revenir sur l’histoire de l’Afrique du Sud et le passé peu glorieux des puissances coloniales et néo-coloniales.

    Fucone

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