• interdiction_droite

    L’émission « Mots croisés » réunissait hier (Lundi 21 octopbre) Jean-Marie Le Guen (PS), Christian Jacob (UMP), Eva Joly ( Les Verts) , Marie Le Pen (FN, Hervé Le Bras ( démographe, historien) et David Revault d'Allonnes (Journaliste au Monde). Yves Calvi a contribué à la lepénisation politique et médiatique du débat public avec le thème de sa dernière émission, « Le piège Leonarda », et en y invitant Marine Le Pen qui a immédiatement ouvert la séance par un mauvais coup de théâtre.  Elle a introduit son intervention dans le débat Léonarda avec les révélations du Monde sur l’espionnage des Français par la NSA américaine.Voilà de quoi troubler l’animateur avec ses petites fiches ! Il lui fait remarquer : "Je ne vois pas le rapport avec Leonarda pour l’instant. Je voudrais qu’on passe au thème de l’émission…" Elle énumère alors les autres sujets qui, davantage que l’expulsion de la famille Dibrani, auraient mérité la parole présidentielle : l’agro-alimentaire, l’explosion du chômage, la faillite de l’entreprise Gad en Bretagne, les cambriolages, l’augmentation des vols à mains armées…etc.  Marine le Pen n’a plus besoin de focaliser sa parole sur l’immigration car d’autres le font largement à sa place dans les média et les partis politiques jusqu’au Président de la république. Elle s’est mise au centre du débat.<o:p></o:p>

    Sur le site Rue89, Daniel Schneidermann commente « la dénonciation, par Marine Le Pen, de la lepénisation du débat public. Le simple fait que Calvi, et France 2, aient décidé de consacrer l’émission “Mots croisés” à ce sujet unique, est l’éclatante concrétisation de sa victoire. Et cette victoire actée, engrangée, il est temps pour Casanovette de partir à la conquête de territoires nouveaux, de pousser son avantage, aussi loin que possible. Seront-ils aussi rentables que les territoires sous contrôle ? Peu importe. C’est si délectable ». <o:p></o:p>

    Malgré tout, l’affaire Léonarda a été analysée par les intervenants les uns défendant la décision de François Hollande et les autres dénigrant son intervention. Jean-Marie Le Guen et Christian Jacob sont tombés d’accord sur la nécessité de réformer la réglementation en matière de droit d’asile pour réduire la durée des procédures. Le député UMP avait sans doute en tête la réforme du droit du sol que Jean-François Copé a annoncée aujourd’hui.  Le thème de l’immigration a donné lieu à des échanges vifs, notamment entre Marine Le Pen et Hervé Le Bras qui amenait au débat des chiffres contrariant les envolées xénophobes de la présidente du FN. Jean-Marie Le Guen s’est livré à une charge contre l’idéologie de l’extrême-droite dont Marine Le Pen ne peut pas réfuter son appartenance comme elle l’a fait récemment en menaçant les journalistes de procès.  <o:p></o:p>

    Le débat était à suivre car Marine Le Pen apparaît avec toute sa mauvaise foi dans sa stratégie dictée par une idéologie dont on connaît les racines. Elle se sert du sentiment d’insécurité et d’injustice en caricaturant la réalité qu’elle convoque à tous propos. Elle offre comme alternative la préférence nationale et  l’enfermement de la France dans ses frontières. Son discours rappelle ceux qui ont précédé des heures sombres. On connaît la stratégie populiste de l’extrême droite galvanisée par les périodes de crise économique et de chômage.  Vous pouvez, pour ceux qui ne l’ont pas vue, regarder le replay de cette émission en cliquant ICI.<o:p></o:p>

    Battone

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  • fase_logo

    "On peut critiquer mes décisions, penser que je fais fausse route, dire que je n'ai pas pris le bon cap mais s'il y a une chose dont je suis sûr c'est que depuis un an, j'ai fait des choix majeurs pour la France". Ces propos de François Hollande ont été repris  par le Monde. Quels choix majeurs lorsque l’on fait le bilan des promesses non tenues et de l’aggravation de la vie quotidienne des Français ? Il n’a pas mis un terme aux « excès de la rigueur budgétaire » et voulait même réduire le déficit à 3% dans un délai jugé aujourd’hui trop court par les instances européennes. "Je défendrai un budget européen (2014-2020) au service des "grands projets d'avenir" avait-il promis. Le Premier ministre avait même affirmé que neuf contribuables sur dix ne seraient pas concernés par les hausses d’impôts. Qu’en est-il ? Il suffit de regarder ce que chacun vient payer à l’administration fiscale pour s’apercevoir que toutes les classes sociales sont touchées, y compris des petits revenus non imposés jusque là. Comme les élections municipales ne sont pas loin, à chacun de vérifier l’augmentation des taxes locales qui dépassent souvent les 20%. Bien sûr la taxe de 75% sur les gros revenus vient d’être votée par l’Assemblée nationale mais elle sera payée par les entreprises et non pas par les gros revenus. Est-ce que c’est le crédit impôt compétitivité qui viendra compenser cette taxe créée pour une durée limitée à deux ans ? On a l’impression que l’Etat prend d’un côté aux entreprises et leur donne de l’autre. En attendant, il ne faut pas s’attendre à une baisse du nombre de gros revenus et des dividendes versés aux actionnaires. Seul l’investissement fera les frais de cette taxe hypocrite qui n’était qu’une promesse électorale évitant de mettre en chantier une vraie réforme fiscale par la création de nouvelles tranches imposables.

    En Bretagne, l’écotaxe a provoqué des faillites notamment des abattoirs. La région des plus gros producteurs de viande envoie les animaux dans des abattoirs allemands plus compétitifs. La révolte des salariés mis au chômage a provoqué une réunion ministérielle qui a débloqué une enveloppe de 15 millions d’euros d’aide urgente. On apprend que la Bretagne a le plus faible taux de chômage avec ses 7% alors que d’autres régions comme le Nord n’ont pas eu ces aides urgentes lors des fermetures d’usines. Quelle sont les critères de l’urgence en matière de crise économique ? Il faudrait demander leur avis aux salariés de Mittal, de Peugeot PSA, de Fralib… etc.

    Les « choix majeurs » touchent surtout les petits et moyens salaires ou les pensions de retraite. Les acquis sociaux sont en recul en ce qui concerne le droit du travail et les retraites. Contre le droit du travail, il suffit de citer l’accord ANI et la loi qui a suivi les demandes du Medef.  En ce qui concerne les retraites, les 43 annuités ont fait reculer l’âge de départ bien au-delà des 62 ans pour obtenir des retraites décentes. Il n'est pas si loin le temps où le Parti socialiste défilait pour défendre la retraite à 60 ans.

    Les « choix majeurs » épargnent les riches et les élus. Aucune politique efficace contre la fraude fiscale n’a été mise en place. On ne s’en étonne pas après l’affaire Cahuzac. Le  non-cumul des mandats pour les parlementaires socialistes promis dès 2012, est toujours un sujet de polémique au sein du Parti socialiste et de tergiversations au niveau de l’Etat. « Je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Elysée », avait dit François Hollande pour s’appuyer ensuite sur la seule majorité socialiste sans partage et sans concertation avec les autres composantes de la Gauche.

    "Je ne recevrai pas de dictateurs "en grand appareil" à l'Elysée", proclamait  François Hollande. Il a oublié les droits de l’homme et déjà reçu plusieurs personnalités pas franchement connues pour être de grands démocrates : Mohammed VI (Maroc), Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani (Qatar), Abdallah II de Jordanie, Ali Bongo (Gabon)... Par contre il n’a pas participé à la commémoration du génocide arménien alors qu’il s’était engagé à le faire chaque année. : En 2013, le chef de l'Etat s'est fait remplacer par Vincent Peillon. Il faut dire qu’actuellement la France cherche à vendre des centrales nucléaires dans le monde entier et notamment en Turquie. Voilà un président qui s’est engagé à réduire le nucléaire en France et qui a repris le rôle de VRP laissé par Nicolas Sarkozy pour en faire la promotion à l’Etranger.

    La liste des mécontentements des électeurs trompés est longue dans tous les secteurs de la vie quotidienne des Français.  François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont voulu faire passer des vessies pour des lanternes. Il n’est pas étonnant de voir leurs côtes de popularité au plus bas des sondages. Leur action est loin des espérances qu’ils avaient suscitées après les années bling bling de Nicolas Sarkozy. La moralisation des mœurs politiques  est en panne. François Hollande et les Solfériniens ont tourné le dos à une partie de l’électorat de gauche qui les a amenés au pouvoir. En politicien du Système, l’énarque François Hollande s’est installé dans les habits de président de la Cinquième république et participe au bipartisme et à la montée de l’extrême-droite. Il est déjà à bout de souffle parce qu’il n’a pas le souffle nécessaire pour offrir une alternative plutôt qu’une alternance. Il n’aura pas recours au referendum  qui apparaitrait comme un plébiscite risqué et n’engagera aucune réforme constitutionnelle pourtant nécessaire. Sa politique droitière avec un électorat de gauche a conduit à un blocage politique.  Après Jospin, il sera le responsable de l’échec du Parti socialiste, de sa division et de celle de toute la gauche qui se reconstruira sans lui autour de ses vrais valeurs avec celles et ceux qui leur sont restés fidèles.

    C’est là que se situe le vrai débat politique et l’enjeu de toutes les élections à venir : offrir une alternative pour sortir de l’alternance. Cela ne peut passer que par une réforme constitutionnelle et un référendum sur la constitution d’une Sixième république. Les élections municipales ne peuvent rester le théâtre d’une politique au raz des pâquerettes avec des coalitions d’intérêts qui mènent à la soumission de quelques partis de gauches pour l’obtention ou la préservation hypothétiques de quelques sièges. Elles peuvent amorcer l’émergence d’une alternative en dehors des deux partis dominants. Il ne faudrait pas que le Front national représente hypocritement seul cette alternative en trompant les déçus de l’UMPS sur ses intentions et son idéologie.

     

    Fucone.

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  • sixièmerep

    France 5 a  diffusé ce dimanche soir le premier volet d'un documentaire de Bérengère Bonte et Ella Cerfontaine, qui emmène le téléspectateur dans le huis-clos du salon Murat à l'Elysée. Le film est accompagné de la réédition d'un livre de Bérengère Bronte, jounaliste à Europe1, sur le sujet qui est réédité (Dans le secret du conseil des ministres, Editions du Moment)

    Résumé : Depuis 1959, les membres du gouvernement se réunissent chaque mercredi autour du président et du Premier ministre dans le prestigieux salon Murat de l'Elysée. Ce moment particulier, institué par le général de Gaulle, est l'un des rituels les plus solennels et les plus inchangés de la Ve République. Petits et grands secrets s'échangent au sein de l'exécutif. Ambitions et rapports de force se dessinent au fil des époques. Les présidents successifs, de gauche comme de droite, se sont glissés avec aisance dans les chaussons du général. Comment se comportent-ils durant ces réunions ? Qui prend la parole ? Comment ? 47 ministres et secrétaires d'Etat livrent leurs anecdotes.

    Autour d'une longue table composée de planches et de tréteaux, le gouvernement au grand complet prend place une fois par semaine. Seuls les secrétaires généraux de l'Elysée et du gouvernement ont droit d'assister et prennent en note les débats puis envoient leurs manuscrits aux archives sans savoir quand elles referont surface.  

    Bérengère Bonte a rassemblé et mis en scène des récits et des anecdotes. Elle cite notamment le Général de Gaulle qui aurait dit à Alain Peyrefitte : « Ne dites pas chef du gouvernement pour parler du Premier ministre. Le chef du Gouvernement, c'est moi. Le Premier ministre est le premier des ministres ». Cela renvoie à Sarkozy qui traitait Fillon de collaborateur  et ce dernier révèle aujourd’hui qu’il ne faisait qu’obéir tout en se démarquant de celui qui n’était pas son mentor. Aujourd’hui, Jean-Marc Ayrault rappelle fréquemment son rôle d’exécutant des grands desseins hollandais. On se souvient aussi du duel électoral Chirac/MItterand : [Jacques CHIRAC : "Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats... vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur MITTERRAND."- Réponse de François MITTERRAND : "Mais vous avez tout à fait raison Monsieur le Premier Ministre"].

    Jacques Chirac embrassait ses ministres, François Mitterand prenait la posture de sphinx et aujourd’hui  François Hollande a instauré une ambiance solennelle avec ses saynètes. Chaque ministre joue la même partition devant le chef d’orchestre et Vincent Peillon  joue le rôle der la baguette  qui  garde la mesure hollandaise alors que Cécile Duflot vient parfois glisser des fausses notes pour braver l’autorité du Premier ministre et faire grincer les dents d’un autre ministre comme Manuel Valls par exemple. Nicolas Sarkozy avait instauré un débat sur les sujets d’actualité que les ministres se devaient de commenter mais cela n’a pas duré longtemps et les conseils des ministres ont rapidement repris leur protocole. Alors les ministres, pour sortir de l’ornière, s’adressent des petits mots sous la table comme les mauvais élèves dans ce rituel formel de la Cinquième république.

    Le conseil des ministres apparaît comme un rendez-vous aux allures monarchiques, une grande messe avec son pape où se reproduisent chaque semaine des rituels et des jeux de pouvoirs. On s’y pèse, compare son poids à celui de l'autre, le nombre de contacts qu'on a avec le président, le nombre de sourires", commente Jean-Pierre Raffarin. Autour du président, les ministres s'échangent des petits mots, et tentent de se positionner dans le subtil équilibre du pouvoir. Et les caméras et les photographes participent à la sortie théâtrale et parfois ridicule car chacun essaie de se montrer à son avantage. Lorsqu’il s’agit de grandes décisions à prendre, le président endosse un rôle de patriarche qui rassure, écoute, mais prend seul les décisions. Il peut ainsi envoyer nos soldats en Lybie, en Afghanistan, au Mali ou ailleurs et le gouvernement doit lui faire écho.

    Dans le documentaire, nous n’assistons  qu’à un début de conseil des ministres sous Hollande et à une reconstitution du salon Murat.  Il s’agit surtout de 47 témoignages dont François Hollande lui-même, des ex-premiers ministres, des ministres anciens ou actuels.

    Même si vous n’avez pas vu le premier, nous conseillons de regarder les deux volets de ce documentaire programmés sur la Cinquième chaîne les 20 et 27 octobre prochains. Nous espérons qu’il vous donnera envie de passer à une Sixième république qui abandonne les habitudes  monarchiques de la Cinquième .

    Pidone

    Un extrait est disponible ci-dessous :

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  • solidarité2

    Nous étions habitués au chantage négatif sur l’emploi, c’est-à-dire, aux menaces de licenciements et aux licenciements mais voilà que Pierre Gattaz invente le chantage positif en promettant le 10 octobre sur RTL de demander à ses 750.000 adhérents  la création d’un million d’emplois sous cinq ans… et sous conditions fiscales, sociales et réglementaires. Voilà pour les salariés, la demande de rançon à payer ! Il prépare à sa manière les assises de la fiscalité et les discussions sur le financement de la branche famille de la sécurité sociale, qu’il réduit à des discussions "sur le coût du travail". Il assène ses exigences : "Aujourd’hui, nous avons une surfiscalité notoire, trop de cotisations, trop de charges", plaide-t-il, relayant selon lui  la colère des 2.000 patrons qui ont brandi des cartons jaunes à l’encontre du président de la République lors d’un rassemblement à Lyon. François Hollande devrait se méfier davantage des cartons rouges qui lui seront brandis par le peuple de gauche lors des futures élections qu’elles soient municipales, européennes, législatives ou présidentielles.

    Les cadeaux du gouvernement Ayrault et de François Hollande ne suffisent pas. Le Medef veut s’enfoncer dans le ventre mou du parti socialiste. Pourtant les entreprises bénéficieront en 2014 d'une baisse des prélèvements obligatoires.  Les impôts sur les entreprises baisseront à hauteur de 10 milliards d'euros avec le crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice), qui correspond à une baisse de 4% du coût du travail en 2013 (et) à hauteur de 2 milliards pour des mesures prises l'an dernier et non-reconduites cette année. C’est Bernard Caseneuve, ministre du budget,  qui l’a rappelé en assurant « tendre la main, mais pas la joue ». Ce n’est pas l’impression que donne le gouvernement qui, à chaque gifle du patronat sur la joue gauche, nous tend la joue droite et nous montre son vrai profil. 

    Quant à Pierre Gattaz, en dehors des exigences patronales habituelles et de la politique du chantage social, il a déjà proposé de supprimer les communes et les départements ! Et pour davantage d’économie encore, il milite pour  le non remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Le Medef pousse François Hollande à marcher dans les pas de Sarkozy et, depuis les élections, il y arrive. En dernière date, le gouvernement a renoncé à taxer les entreprises d’abord sur  l’EBE (Excédent brut d’exploitation)  mais ensuite  surtout sur  l’ENE (l'excédent net d’exploitation, c’est-à-dire l’EBE diminué des amortissements). Le Medef l’a remis dans le droit chemin et  s’en est félicité tout en notant que le budget 2014 se traduit tout de même par 2,5 milliards d'euros de prélèvements obligatoires en plus pour les entreprises. On connaît l’objectif du Medef : revenir sur ces prélèvements obligatoires d’une façon ou d’une autre malgré le Crédit d’impôts de compétitivité emploi déjà octroyé à ses adhérents. Le Medef veut une baisse et non pas une compensation tout en faisant payer la crise aux salariés d’une part et d’autre part en réduisant les dépenses nécessaires au bon fonctionnement du service public. Le mot d’ordre patronal est « réduction du coût du travail » face au dumping social ainsi implicitement encouragé.

    Le Président du Medef est le digne représentant du capitalisme arrogant. Il succède à Laurence Parisot. Il vient d’être élu et  son arrogance en est accrue. C’est encore « un fils de… ». Pierre Gattaz est le fils d'Yvon Gattaz chef d'entreprise français, président du CNPF ( Conseil national du patronat français) de 1981 à 1986. En 1998, le CNPF se transforme en Mouvement des entreprises de France (Medef).

    Alors que l’écart s’est creusé entre les riches et les pauvres, Pierre Gattaz cherche à ne pas faire contribuer les entreprises à la réduction du déficit budgétaire créé par ceux-là mêmes qui continuent à s’enrichir. Face à une politique sociale non volontariste, il pratique le chantage et s’enorgueillit de chaque recul du gouvernement favorable au Medef. Laurence Parisot a obtenu l’accord antisocial ANI, la loi qui a suivi et le crédit d’impôt compétitivité emploi. Cela n suffit pas à son successeur.  Jusqu’où poussera-t-il François Hollande qui, après avoir fustiger le monde de la Finance, s’est déclaré Président des entreprises alors qu’il est président de la république, c’est-à-dire de tous les Français et en premier lieu de ceux qui l’ont élu pour faire une politique de gauche en rupture avec l’UMP de Sarkozy ? Les exigences du Medef ont été satisfaites jusqu’à présent. Le pli est pris.  Comment cela pourrait-il changer  puisque tout est plié à l’avance? Le Medef demande, Hollande l’entend et  le gouvernement s’exécute.

    Il ne faudrait pas oublier  que « la crise c’est EUX » et que ce n’est pas à NOUS de la payer par des années de misère et de chômage en acceptant une politique antisociale qui a déjà mis à mal des acquis sociaux importants dans les domaines de la santé, du travail, des retraites, du pouvoir d’achat... etc.

    Puisque les mouvements sociaux ne sont pas entendus et que quatre millions d’électeurs du Front de gauche aux Présidentielles sont méprisés, il reste à chacun son bulletin de vote dès les élections municipales pour se faire entendre en évitant de tomber dans le piège du vote Front National et dans celui du vote dit utile ou républicain. Plutôt que l’abstention ou le vote blanc qui ne sont pas pris en compte, le vote vraiment utile est celui du Front de gauche.

    Battone

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  • Bolkeinstein

    La DSP a finalement été confiée à la SNCM et la CNM mais les attaques se succèdent depuis lors. La compagnie helvético - panaméenne Corsica Ferries vient de déposer un recours devant le Tribunal administratif de Bastia. Un de plus et il vient après  la missive du président du conseil exécutif de Corse disant son intention de réclamer à la SNCM le 220 millions d’euros de subventions dénoncées comme illégales par la commission européenne qui vient de faire encore pression en demandant des comptes à notre gouvernement sur le remboursement. On imagine l’impact de cet acharnement dans les rangs des actionnaires, au moment où l’horizon semblait se dégager pour la SNCM dont le PDG Antoine Frérot n’a jamais caché sa volonté de se débarrasser.

    L’avenir de la SNCM  reste aussi indécis  que le sort de son navire amiral Napoléon Bonaparte, toujours en rade au poste 40, ses moteurs en kit sous hangar. La DSP est attribuée avec des restrictions financières importantes et la négociation d’un plan de départs volontaires. En ce qui concerne l’investissement dans 4 nouveaux navires, les chantiers STX de Saint-Nazaire n’ont toujours pas vu l’ombre d’une promesse de commande et se sont fendus à ce propos d’une lettre interrogative à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Les incertitudes persistent alors que l’on sait Paul Giacobbi favorable à une compagnie régionale. Le président de la collectivité territoriale de Corse a invité Véolia, « dirigeant de fait » à prévoir les fonds pour recouvrer le remboursement des 220 millions et l’actionnaire principal de la SNCM estime curieusement n’avoir aucun engagement avec la SNCM dans ce cadre.

    Le préfet pourrait contraindre la CTC à exiger ce remboursement mais ne s’engage pas tant que le  gouvernement ne lui en donnera l’instruction. Dans un premier recours, la France n’a pas obtenu un sursis à exécution. Un deuxième recours est en instance auprès de la juridiction européenne sur le fondement de l’illégalité des subventions. De son coté, le syndicat CGT des marins demande à l’État, à Transdev (filiale de Veolia) et à la CDC d’assumer leurs responsabilités.  

    Pour revenir sur les offensives menées de concert contre la SNCM, la compagnie Low cost, évincée de la DSP, dénonce un favoritisme sur les lignes de Nice et Toulon. Cette compagnie ne recule devant aucune occasion de saisir la justice pour demander des comptes. Jeudi dernier, le Tribunal administratif a renvoyé sa décision sous quinzaine. On se demande pourquoi personne, en dehors du syndicat CGT des marins, ne demande des comptes à la Corsica-ferries qui n’a jamais été contrôlée et casse les prix l’été pour se positionner en surcapacité. Ces tarifs sont obtenus grâce aux subventions obtenues au titre de l’aide sociale. «  C’est la bagatelle de 180 millions d’euros qu’a perçus Corsica-ferries entre 202 et 2014 ! Ne me dites pas qu’il y a en été autant de passagers sociaux que ça sur les bateaux jaunes », dénonce Frédéric Alpozzo, secrétaire général du syndicat CGT des marins.  « Corsica Ferry a touché 180 millions de subventions en période de pointe et personne ne demande de compte », souligne-t-il en promettant : « En l’absence de plainte contre Corsica Ferries qui touche des subventions, la CGT va agir sur le terrain juridique. ». La bataille navale continue après la nouvelle attaque du Bolkestein[1] des mers qui, coiffé par une holding suisse, est à la manœuvre depuis plus de 40 ans dans les eaux turquoises de la Méditerranée… 40 ans d’investissements, de pertes, de lobbying et de procédures judiciaires  avec un seul but : conquérir l’île de Beauté.

    Fucone

     

     

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    [1] Frederik Bolkestein (qui rime avec Frankenstein) est l’identité d’un homme politique néerlandais et ancien commissaire européen. Il est l’initiateur de la « directive de services » portant sur l'ouverture réciproque des marchés de services, sans harmonisation préalable, a suscité de vives critiques au sein de l'Union, particulièrement en France, au printemps 2005. Il avait déclaré à l’époque : « les Français ne se sentent plus chez eux en Europe. » Le 5 et 6 avril 2005, en visite en France pour défendre l'idée de sa proposition de directive, il déclara avec ironie aux journalistes qu'« il n'y aura pas de tsunami de plombiers polonais en France ». Aux Pays-Bas,  il a dirigé le parti populaire libéral et démocrate. Il est aussi connu dans son pays pour des déclarations musclées sur l'immigration ou les « valeurs néerlandaises».

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  • LePen_RTL

    Avant elle était l’extrême-droite ! Mais ça, c’était avant ! La présidente du Front national ne veut plus être d’extrême-droite  car elle voit dans l'utilisation de ce "terme volontairement péjoratif" par les journalistes "un acte de militantisme" et même une « bavure intellectuelle » destinée à "nuire au Front national" en rompant l’impartialité à laquelle ces derniers sont tenus. Elle demandera donc à la Justice de reconnaître que le terme est péjoratif. Etonnant !

    Maintenant, il reste à déterminer ce qui a rendu le terme d’extrême-droite si péjoratif qu’elle le dit en voulant rompre surtout avec l’histoire du Front national et de tous les groupuscules qui gravitent autour. N’est-ce pas cette histoire qui fait de l’extrême-droite, le choix du racisme, de la xénophobie et de l’ultranationalisme conservateur ? Marine Le Pen s’attaque à la connotation péjorative plutôt qu’à son origine qu’elle ne renie pas. N’est-ce pas l’évolution de la droite dite républicaine qui lui en a donné l’idée, lorsque l’on constate la droitisation de Nicolas Sarkozy sous l’influence de son conseiller Buisson venu du FN ? N’est-ce pas aussi le mouvement contre le Mariage pour tous avec ses manifestations où se côtoyaient élus de l’UMP et du FN ? N’est-ce pas encore  les clins d’œil de Fillon qui voit dans le FN un allié respectable ?

    Déjà certains élus UMP et parfois socialistes ont voulu mettre l’extrême-gauche au même rang que l’extrême-droite. Il est vrai que la presse s’est employée et s’emploie à rendre le terme d’extrême-gauche péjoratif. Toutefois, le passé de l’extrême-gauche n’a rien à voir avec l’ultranationalisme, la xénophobie et le racisme. Bien au contraire. C’est d’ailleurs la gauche qualifiée d’extrême-gauche qui porte les valeurs de toute la Gauche là où les dirigeants socialistes les renient. Au-delà de la Droite infiltrée par des transfuges du FN, on peut s’interroger sérieusement sur les positions de l’actuel ministre de l’Intérieur, Manuel Valls et notamment sur ses déclarations sur les Roms. Les thèmes et les thèses du FN sont banalisés au sein de l’UMP et maintenant au sein du Parti Socialiste. Cette banalisation est l’oeuvre des politiciens en quête d’électeurs promis au FN. A partir du moment où la xénophobie et le racisme se répandent dans leurs propos, on se demande jusqu’où va l’extrême-droite dans les hémicycles parlementaires et jusqu’aux plus hauts niveaux de l’Etat. Les journalistes doivent se poser des questions devant les menaces de Marine Le Pen qui n’est plus avec le FN la seule à défendre une politique xénophobe et raciste. Il reste à savoir si le terme « Extrême-droite » va devenir une injure aux yeux des juges lorsque  la Présidente du FN mettra à exécution sa menace dérangeante pour certains. Comment vont-ils pouvoir faire appel au vote républicain contre une extrême-droite qui ne dit plus son nom ?   

    Mais ne nous y trompons pas ! Les propos de Marine Le Pen tiennent plus de la stratégie politicienne que d’une véritable intention de déposer plainte contre des journalistes dans des procès d’intention basés sur la connotation péjorative du terme « extrême-droite » qui déboucherait sur les raisons historiques et politiques de cette connotation. N’oublions pas qu’elle a reçu une formation d’avocate et sa menace n’est qu’un effet de manche.

    Fucone

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  • le-maire-a-demande-a-la-police-d-intervenir-lors-du-conseil_692197_510x255

    Si des démocrates sont tentés, aux prochaines élections municipales, de voter FN ou UMP tendance FN, ou tout autre émanation du FN, nous leur livrons l’exemple de l'extrême droite à Orange : Le maire a ordonné à la police municipale de "dégager" (sic) une élue de l'opposition qui parlait trop, tout en voulant la faire passer pour une folle. Il s’agit d’une militante occitane. C’est le Partit Occitan qui a publié les extraits ci-dessous de la vidéo publique de la séance du conseil municipal d'Orange du 16/09/13.

    On peut apprécier la grossièreté de ce Monsieur Bompart qui incarne l’infiltration du FN dans les rangs de la droite de la Droite. Membre fondateur du Front National en 1972, il en démissionne en 2005. Il rejoint alors le Mouvement pour la France (créé par Philippe de Villiers) qu'il quitte en 2010 pour fonder la Ligue du Sud dont il est le président. Le Mouvement pour la France d'inspiration souverainiste a été créé par Philippe de Villiers après l'échec de son association avec Charles Pasqua. Il est l’un des sas de communication entre les idées de la  Droite et l’extrême-droite. La Ligue du Sud est un parti politique français fondé par Jacques Bompard avec plusieurs anciens membres du FN. Il est implanté uniquement en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en particulier dans la partie nord du Vaucluse. La mairesse de Bollène, membre de la ligue du Sud, a fait parler d’elle en refusant de marier deux femmes conformément à la nouvelle loi sur le mariage pour tous. Ce mouvement local a présenté aux élections régionales de 2010 une liste regroupant divers groupes de la droite nationale, comme le Bloc identitaire, le Parti de la France, le Mouvement national. Le terme utilisé de « ligue » n’est pas anodin car il a été choisi en référence à la Ligue du Nord en Italie, autre mouvement politique d’extrême-droite populiste et xénophobe qui s'est allié un temps avec Berlusconi. La ligue du Nord italienne exploite les revendications autonomistes pour installer une idéologie fascisante dans les régions riches du Nord de l'Italie tout en promettant d'y réduire la fiscalité.

    Fiadone

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  • Pendant La semaine dernière,  l’actualité aura été à prédominante nationale avec l’affaire Fiona, les Roms et le travail le dimanche. Trois sujets bien différents mais qui ont un point commun : l’instrumentalisation de l’actualité.

    1°/ Nous sommes d’accord pour dire que la mort de la petite Fiona est une tragédie et que les attitudes de sa mère et de son compagnon ne plaident pas en leur faveur. Pour notre part, nous nous en tiendrons à cette considération et laisseront la justice faire son travail le plus sereinement possible. Par contre, nous dénonçons l’instrumentalisation du martyre d’une enfant lorsque que nous apprenons l’ouverture sur Facebook d’une page "La peine de mort pour la mère et le beau père de la petite Fiona"  qui compte des milliers de fans. Créée le 25 septembre, l’administrateur a dit qu’il souhaite : "Que la sanction soit terrible" en ajoutant  : "Le titre est fait pour avoir un impact lourd mais je sais très bien que la peine de mort n'existe plus en France !(très regrettable croyez-moi)". Une autre page "Peine de mort pour Cécile Bourgeon", agrémenté de l’injure  "Cécile Bourgeon la pute" dans son url, a déjà rassemblé près de 10.000 personnes. On peut y ajouter d’autres pages comme "Pour que Cécile Bourgeon et Berkane Maklouf soient condamnés à mort" et les flots de commentaires haineux qui y sont déversés. Les partisans de la peine de mort n’hésitent pas à jouer les charognards tout en s’apitoyant sur le sort des victimes. Ces pages de Facebook  en sont encore la manifestation nauséabonde. Les réseaux sociaux ne véhiculent pas que des bons sentiments et là nous sommes dans le pire.

    2°/ Quel cynisme déployé dans l’instrumentalisation des nuisances qu’apporte un camp de Roms à quelques riverains et aux larcins commis par quelques individus !  D’abord on réduit les Roms à des nomades vivant de rapines et de mendicité. On se souvient des propos racistes du maire UMP de la Ville de Croix (Nord) : il a déclaré (suite au drame de Nice) « que si un Croisien commettait l’irréparable contre un Rom il le soutiendrait ». Le rapprochement de l’UMP avec le Front National est en marche. Fillon peut s’en réjouir. Rares sont les journalistes qui expliquent que sous l’appellation de « Roms », on veut chasser de France des familles roumaines qui ont fui la misère et la discrimination dont ils sont les victimes dans leur pays. Tous ne sont pas des nomades contents de l’être mais nombreux sont des SDF contraints de l’être. Ils sont 17.000 en France et Paris, compte à elle-seule 20.000 d’autres SDF bien français… Les Français sont-ils d’accord  pour montrer du doigt des pauvres à qui on refuse l’eau, interdit des métiers, à qui on refuse des logements et qu’on jette hors de leurs campements. Sentiraient-ils peut-être trop mauvais ?  Que la droite et l’extrême-droite utilisent les Roms comme les bouc-émissaires de leur politique d’émigration et sécuritaire, ce n’est pas nouveau mais qu’un ministre de l’intérieur d’un gouvernement de gauche déclare que les Roms ne veulent pas s’intégrer et doivent être renvoyés chez eux, c’est nouveau. Voilà une position droitière qui amène ceux qui le croyaient encore à se demander si Hollande, Ayrault et Valls sont toujours à gauche. ( Pour notre part, la question est  réglée depuis plusieurs mesures comme les plus emblématiques que sont l’accord ANI et le crédit d’impôt de 20 milliards aux entrepreneurs).  On oublie que les Roms sont des Roumains et donc des Européens à qui on a réservé un statut spécial en France puisqu’ils n’ont pas le droit d’y travailler contrairement aux ressortissants des autres pays de la communauté européenne.  Ce statut discriminatoire prendra fin bientôt mais on les stigmatise pour accélérer les destructions des camps et les expulser pour faire de la politique-spectacle en vue des prochaines élections municipales. L’Europe a ainsi, en son sein, des pays qui considèrent les Roms comme une sous-catégorie d’Européens, une sous-catégorie humaine. Alors d’aucuns disent que l’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, d’autres tempèrent en ajoutant qu’on peut juste en prendre une partie. On préfère sans aucun doute la libre circulation des marchandises et des capitaux à celle des hommes. On préfère délocaliser les entreprises pour exploiter la misère des salariés dans leurs pays (En Roumanie par exemple) plutôt que de voir ces travailleurs venir chercher des salaires décents en France. Il faut rappeler aux racistes ce que Jean-Luc Mélenchon répète : « Frapper les pauvres c’est le fumigène des lâches ! La France aura honte un jour de ces moments glauques et cruels comme elle a eu honte des pogroms d’italiens et de polonais des années 20, des magrébins des années 60». Les déclarations xénophobes du Ministre de l’intérieur sur les Roms divisent le gouvernement. Mme Cécile Duflot a fustigé son collègue. Il est regrettable qu’elle ait accepté platement d’être tenue à l’écart de la politique en matière d’environnement et d’écologie alors qu’elle représente le parti des Verts. Nous ne l’avons pas entendue sur d’autres sujets sociaux. Cette rodomontade subite et inhabituelle de la ministre de légalité des territoires et du logement (qualifiée jusqu’alors de bon élève du gouvernement) ne fera pas oublier les divergences dans son parti avec ceux qui restent attachés à la politique environnementale et à l’écologie dont les Verts ont été écartés.

    3°/ Pour terminer ce triptyque  de l’actualité nationale, nous avons eu droit à de nombreux reportages sur les interdictions faites à des grandes surfaces du bricolage en ce qui concerne leur ouverture du dimanche. Les média ont voulu démontrer que les mentalités avaient évolué et étaient en décalage avec les partisans du dimanche chômé. Les Français veulent travailler plus y compris le dimanche pour gagner plus. Voilà le slogan de Sarkozy qui refait  surface  dans les grandes surfaces employeurs connus pour des salaires très bas et un turn-over important des CDD. Mêmes les Catholiques seraient d’accord avec le travail du dimanche. L’un d’eux déclarait qu’il pouvait aller à la messe le dimanche matin et faire du shopping dans un centre commercial l’après-midi (Sans doute est-ce le même que la présence d’un Rom demandant la charité dérange. Prie-t-il pour la paix de l’âme de Fiona ou le châtiment des coupables).  En écoutant bien les salariés interrogés, on se rend compte qu’ils veulent travailler le dimanche pour s’en sortir et boucler les fins de mois. Parmi eux, on trouve des étudiants. Parmi eux certains  travaillent pour payer en collocation des loyers exorbitants car les bourses ne suffisent plus à ceux qui n’ont pas de logements sociaux. Ce sont ceux qui ont été donné en exemple. D’autres de familles plus aisées travaillent pour se faire de l’argent de poche pendant que des travailleurs sont au chômage. Ne serait-il pas juste que tous les étudiants aient les moyens d’étudier sans travailler dans un commerce le dimanche ? Ne serait-il pas plus juste que les salariés des commerces de grandes surfaces soient mieux  payés ? Le travail du dimanche est un faux problème qui cache la réalité du monde du travail. Beaucoup travaillent ou veulent travailler le dimanche non par choix mais par nécessité. Le travail le dimanche vient contrer les hausses de salaires dans des commerces qui profitent de l’inflation. Au lieu d’augmenter le SMIG, on les fait travailler le dimanche pour qu’ils aient la possibilité de boucler leurs fins de mois pendant que ceux qui les exploitent augmentent leurs profits. Comme toujours, le chantage au chômage reste l’arme des ultralibéraux de la finance. Les journalistes ne parlent pas souvent des employés en grève de la faim pour sauver leurs emplois et leurs entreprises. Cette actualité ne les intéresse pas et fait tâche sur la propagande en faveur des heures supplémentaires et du travail le dimanche. On a fait du retour de François Hollande à Floranges un succès alors que sa proposition d’y ’implanter un centre de recherche est une tartuferie de plus après la fermeture des hauts fourneaux. On claironne une baisse insignifiante des chômeurs lorsque de nouveaux plans de licenciements se profilent à l’horizon 2014. Et pour enfoncer le clou, On fait la promotion du travail le dimanche pour annoncer in fine un assouplissement de la législation. On crée des ventres mous dans notre société pour s’y enfoncer.

     Au Parti Socialiste, On pratique la politique du « tiède au ventre mou ». Comme le dernier paragraphe parle du dimanche, Jour du Seigneur pour les Catholiques, cela nous rappelle le titre d’un film de Robert Guédiguian « Dieu vomit les tièdes[1] ». Ce titre est inspiré par un verset de la Bible (Apocalypse 3:14-16) : « Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. » La politique tiède du gouvernement et du Chef de l’Etat sera rejetée demain.

    Nous devons rester lucides devant une information qui est de la propagande. Les médias mesurent avec des sondages non pas l’opinion publique mais l’impact de cette propagande. Tout cela montre le mépris des classes dominantes envers le peuple considéré comme manipulable sur tous les sujets d’actualité. Les conteurs de la politique sont  dans les grands médias.  Tous ces story-tellers  nous racontent des histoires qui détournent  la vérité pour  l’instrumentaliser. On nous raconte aussi longuement des histoires sordides de meurtres d’enfants pour détourner notre attention des grands problèmes de société (travail, santé, école… services publics). On nous montre le mal dans l’homme en évitant de parler du mal dans la société.

    Fucone



    [1]  C'est une oeuvre sans nostalgie, lucide, désenchantée, profondément émouvante, qui parle de l'usure du temps, de la fin du rêve, des transformations d'une société durcie par l'indifférence, la cupidité, taraudée par le racisme…

    dieuvomit

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  • qatar_coupe

    Le corps d'un garçon de 16 ans a été renvoyé à sa famille seulement six semaines après son arrivée dans l'émirat du Qatar pour travailler.  L'ambassadeur népalais à Doha décrit le Qatar comme une "prison à ciel ouvert". Une trentaine d'ouvriers se seraient réfugiés dans leur ambassade pour échapper à l’esclavage. Le journal « The gardian » parle de 44 ouvriers népalais mort entre le 4 juin et le 8 août derniers sur les chantiers de construction de la coupe du Monde 2020. Au train où les morts se multiplient, on pourrait atteindre plusieurs milliers à venir jusqu’à l’ouverture de la Coupe (The gardian parle de 4000). La plupart d’entre eux seraient morts de pathologies cardiaques dues à leurs conditions de vie et de travail. Il est question d’esclavage dans un émirat qui exploite des travailleurs migrants représentant 90% de sa main d’œuvre. Selon The Gardian, "1,5 million d'ouvriers supplémentaires doivent être recrutés pour construire les stades, les routes, les ports et les hôtels nécessaires au bon déroulement du tournoi" de football.  Plus de 100 000 se sont déjà  rendus au Qatar l'an passé et sont employés pour  l'organisation du Mondial.

    Dans l’enquête menée par le journal britannique, il est question de travail forcé sous des températures de plus de 50°, du refus d'accès à l'eau potable – pourtant gratuite – et des violations multiples des normes internationales en matière de droit des travailleurs notamment en matière d’hébergements et de conditions sanitaires. Parqués comme du bétail, les ouvriers contracteraient des maladies dues à l’absence d’hygiène. Ces derniers paieraient très cher pour leur voyage et s’endetteraient à des taux d’usure élevés  (jusqu’à 36%) auprès d’agences sans scrupules. Les taux d'intérêt de leurs emprunts sont exorbitants. En outre ils seraient souvent payés avec plusieurs mois de retard. Leurs salaires seraient donc  retenus pour les empêcher de repartir.  Leurs passeports ou pièces d'identité seraient même confisqués. 

    Bien sûr le comité suprême du Qatar 2022, en charge de la coupe du monde, s’étonne des allégations portées par The Gardian et parle de problèmes de sous-traitances sur le site de construction de Lusail City. Bien sûr ce comité prend l’affaire au sérieux, mais était-il vraiment ignorant de telles pratiques ? Quant à la FIFA, selon un de ses porte-parole, elle va contacter les autorités du Qatar pour discuter de la question soulevée. Les autorités auraient même ouvert une enquête…

    D’aucuns disent que le Qatar a acheté l’organisation de la Coupe du Monde en 2020. Un responsable de la FIFA aurait déploré les pressions politiques subies en faveur du Qatar. En France, on se souvient d’un président de la république qui a mis tout le poids de la France, avec l’aide d’un ex-grand footballeur  qui fait carrière à la FIFA, pour que le Qatar obtienne l’organisation de cette coupe du monde. Il  a mis aussi tout son poids pour que le Qatar investisse dans le club de foot du Paris Saint Germain. C’était l’époque bling bling de notre république.

    Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a constitué cinq ans d’amitié et de coopération qui ont commencé par le rôle du Qatar dans la libération des infirmières bulgares en Libye. Cinq années où beaucoup de politiques français, de droite comme de gauche, ont pris l’avion pour la Qatar. Après les élections présidentielles, Sarkozy  a passé une nuit chez l’émir Hamad bin Khalifa al-Thani lors d’une visite de 48 heures programmée une semaine avant la première visite officielle de son successeur François Hollande. Après sa défaite électorale, les Qataris étaient même prêts à investir 250 millions d'euros dans un fonds d'investissement qu' il aurait piloté, mais ce projet est désormais dans les limbes en raison du renouveau des ambitions politiques de l'ancien président, affirme le "Financial Times".

    "Quelle que soit sa notoriété, un politique français est toujours reçu en haut lieu, a expliqué à Europe1 un homme d’affaires qatari. L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, aujourd’hui avocat d’affaires, a comme principal client le fonds souverain de l’Emirat. Lors du dernier forum de Doha,  la délégation française était la plus nombreuse au Ritz-Carlton, qui accueillait l’événement : François Fillon, Michèle Aliot-Marie, le socialiste Malek Boutih,  l’écologiste Jean-Vincent Placé.

    Devant les révélations d’esclavage faites dans la presse anglaise, quelle sera l’attitude de Normal Premier ?  Comme son collègue et prédécesseur ne verra-t-il rien, n'entendra-t-il rien ? Le PSG participera-t-il à montrer une image faussement sportive du Qatar ? Les Qatari vont-ils continuer à investir en France ? Sont-ils dignes d’organiser pour le bon peuple du football une belle couple en 2022 ? On constate que le Qatar entretient des relations privilégiées avec la France, relations qui se sont accélérées avec Sarkozy et s’installent durablement avec Hollande. On peut parier qu’il ne sera pas fait marche arrière. Les jeux sont faits même si rien ne va plus.

    Pour son premier déplacement dans le petit Etat du Golfe, le président français a voulu approfondir avec le Qatar les bonnes relations entretenues par son prédécesseur. Les investissements de l'émirat en France y sont pour beaucoup. Le Qatar n’aurait pas acheté que le PSG ? En investissant en France aurait-il créé un lobby pro-Qatari prêt à fermer les yeux sur cet esclavage honteux ? La France serait-elle sous la coupe de ce lobby comme elle a été sous celle du lobby turc lorsqu’il s’est agi de voter une loi étendant l’incrimination du négationnisme à tous les génocides y compris celui des Arméniens comme cela a été fait pour la Shoah ? Les Turcs s’intéressent aussi au football français puisque la Turkish Airline a investi dans le club de l’Olympique de Marseille. Le candidat François Hollande a fait des promesses aux Arméniens en période électorale. Depuis lors, silence radio.

    Le Président François Hollande vient de faire un discours lors de l’assemblée générale de l’ONU, la mise sous le boisseau de l’esclavage au Qatar, du négationnisme des génocides sous la pression de lobbies est à l’opposé des incantations qu’il a lancées aux grandes puissances réunies dans une assemblée. N’a-t-il pas proclamé : « « L'honneur de l'ONU, c'est d'agir là où la liberté des peuples est bafouée, là où les droits fondamentaux sont compromis, là où l'extrémisme met en cause la sécurité internationale ». Le Qatar bafoue les droits fondamentaux et est désigné comme l’un des financiers de réseaux terroristes islamiques. Une partie de la presse avait même écrit que cet émirat avait fait pression sur Sarkozy pour provoquer l’intervention en Lybie. On connaît aujourd’hui les conséquences de cette intervention avec notamment le renforcement de ces groupes dans cette région instable, l’invasion du Mali par les Intégristes islamiques et une nouvelle intervention armée de la France. En 2011, le Qatar avait lui-même envoyé ses avions Mirage combattre les forces libyennes du colonel Kadhafi aux côtés des troupes occidentales. Aujourd’hui il finance une mouvance islamique contre Bachar Al Assad. Le Qatar se sert de l’argent pour acheter des connivences, peser sur les politiques internationales mais aussi pour entretenir des réseaux terroristes dans des guerres civiles.

    Le Qatar est membre associé de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis le 13 octobre 2012 sans être passé par le statut d'observateur. Il a donc bénéficié d’une procédure raccourcie. Le pouvoir est détenu par la famille souveraine Al Thani  à la suite de la déclaration d'indépendance du pays en 1971. L'émir, qui est le chef de l'État, gère le Qatar en s'appuyant sur sa famille. L'islam est la religion d'État du Qatar et tous les Qatariens sont musulmans. Les fidèles d'autres religions, sont notamment des chrétiens, parmi les nombreux travailleurs étrangers. Malgré quelques améliorations de façade en ce qui concerne les libertés et les avancées démocratiques, Les homosexuels y sont emprisonnés et condamnés à de lourdes peines. La peine de mort est pratiquée au Qatar. Elle s'applique à des cas de meurtre, de trafic de drogue, de crime contre l'État et depuis 2004 de terrorisme. Les dernières exécutions datent de 2003 (trois exécutions sur les quatre lors de ces vingt dernières années), et la méthode utilisée fut la pendaison. Depuis, cinq Sri Lankais ont été condamnés à mort en janvier 2007, et le Qatar a voté contre la résolution de l'ONU pour un moratoire mondial sur les exécutions en décembre 2008. Donc leurs exécutions restent possibles. La décapitation au sabre est reconnue comme méthode légale d'exécution mais ne serait plus pratiquée. Le Qatar est un gros producteur de pétrole (80% de ses revenus) et a passé en 2002 des accords militaires avec les Etats-Unis. En moins d'une génération, l'émirat a connu un enrichissement sans précédent. Au pouvoir de 1995 à 2013, l'émir Hamad ben Khalifa Al Thani gouverne cette péninsule qui est devenue l'un des États les plus prospères du monde avec un PIB qui augmente de 20% par an et un taux de chômage de à 0,5%. Les Qatari ont un salaire moyen de 8 500 € par mois. Le sort des ouvriers étrangers n’en est que plus scandaleux.

    Lorsque l’argent et la politique entrent dans le sport, ce n’est jamais pour l’amour du sport. La coupe du monde est devenue une énorme affaire financière avec ses récupérations politiques. Tous nos présidents mettent leurs écharpes de supporters dans les grandes occasions en ayant en tête la vieille formule romaine « Des jeux pour le peuple ». On se souvient de Jacques Chirac faisant semblant de scander les noms des champions du monde français de 1998 alors qu’il n’en connaissait aucun. Par contre, il était conscient des retombées médiatiques et de l’intérêt politique d’être le président des champions du monde. Qui sera Président de la république en 2020 ? Hollande ou Sarkozy ? Bonnet blanc ou blanc bonnet ? Ils pourraient bien tous les deux recevoir un carton rouge en se servant du football pour entretenir des relations d’affaires avec un émirat dont les visées expansionnistes sont évidentes en cautionnant le mépris dans lequel les Qatari tiennent une main d’œuvre venue de la misère. Va-t-on continuer à compter les morts sur les chantiers de la coupe du Monde 2020 ? Va-t-on condamner l’esclavage pratiqué dans un pays où l’Etranger n’a aucun droit  et peut se retrouver dans une « prison à ciel ouvert » ? Nous verrons bien si nos responsables politiques et sportives réagissent.

    Les hommes sont considérés souvent comme des troupeaux de brebis et de moutons bons pour la tonte. En ce moment nos troupeaux d’ovins corses sont victimes de la fièvre catarrhale. Je le concède, cette maladie n’a rien à voir avec le Qatar qui provoque une autre fièvre chez les humains, celle de l’argent. Le seul vaccin efficace est de faire une piqure de vraie gauche qui serait un rappel humaniste à ceux qui en présentent les symptômes.  

    Battone

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  • Emouvant. Un immense coup de gueule contre cette violence dont on ne parle pas assez, mais terriblement ravageuse. Un salut à Jean-Marc le Bihan. Prestation exceptionnelle.

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