• marinelepen1

    Voici un petit florilège lepéniste : «Les syndicalistes “baladent les salariés et les escroquent”, ils sont les “collaborateurs du patronat”, “sont au garde-à-vous” devant le gouvernement, sont “complices du système, […] des délocalisations et de l’augmentation massive du chômage”. Voilà comment Marine Le Pen considère les syndicats français lorsque l’on décortique es déclarations. Elle les hait à l’instar de Gilbert Collard et cela apparaît dans  leur faux discours “anticapitaliste” et “anti-patronat” qui n’est qu’un leurre.

    Marine Le Pen a lancé un site internet dédié au monde rural pour s’en rapprocher. En parallèle, elle drague le monde ouvrier en distribuant des tracts devant PSA à Sochaux (Doubs). Pendant la campagne présidentielle, elle se montrait déjà devant les usines pour recruter des ouvriers, en espérant même convaincre des leaders syndicaux. Le candidat FN syndiqué est la nouvelle trouvaille du FN. La dernière illustration en date est édifiante: les futurs candidats frontistes pour les municipales de 2014 auront à remplir une fiche biographique sur laquelle ils devront préciser leur appartenance à une organisation syndicale.  

    Dans les années 1990, des syndicats FN (police, pénitentiaire, RATP…) avaient éclos, avant d’être interdits par voie judiciaire. Aujourd’hui, la stratégie est de s’infiltrer et de recruter des candidats syndiqués. Les dirigeants du FN profitent de la crise  pour faire une poussée au sein des syndicats avec des argumentaires mensongers et trompeurs sur fond de xénophobie.

    La présidente du FN s’enorgueillit  d’avoir déjà recruté  d’anciens syndiqués comme l’ex-cégétiste Fabien Engelmann (candidat aux municipales à Hayange, en Moselle).  A cause de la politique d’austérité poursuivie par Hollande et des  fermetures de sites industriels, de plus en plus d’ouvriers sont tentés par le vote FN.  Dans un communiqué de presse publié le 31 janvier, Michel Guiniot, conseiller régional FN de Picardie, parle de la complicité entre  syndicats et ultralibéralisme.

    L’Accord sur l’emploi, signé le 11 janvier 2013 par une partie des confédérations syndicales représentatives (CFDT, CFTC et CFE-CGC) – mais justement critiqué par d’autres (CGT, Solidaires, FSU, FO...) – et les organisations d’employeurs (MEDEF, CGPME, UPA), a fourni au FN l’occasion de se positionner. Depuis le 17 janvier, le parti d’extrême droite a mis en ligne sur son site une pétition contre cet accord, qualifié par Marine Le Pen de « déclaration de guerre aux salariés ».

    Le FN – en tant que parti politique – se mêle ouvertement du débat qui touche le mouvement syndical avec pour objectif de déconsidérer publiquement ce dernier. Dans une vidéo accompagnant la pétition, Marine Le Pen dénonce « des syndicats représentant une infime partie des travailleurs français ». Elle ne fait d’ailleurs pas de distinction  entre les différentes organisations syndicales, alors que leurs positions divergent sur l’Accord national interprofessionnel.

    Au fond, l’ensemble de propositions avancées par le FN repose avant tout sur l’idée de la «préférence nationale » alors que les organisations syndicales doivent se battre pour les «intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’individuelle » de l’ensemble des travailleurs et travailleuses (selon l’article L.2131-1 du Code du travail). Marine Le Pen et sa clique critiquent les « gros » capital pour favoriser le « petit ». Sa critique de l’accord du 11 janvier 2013 est  faite de termes en apparence radicaux lorsqu’elle parle de « chantage à l’emploi dont abusent déjà nombre de grandes entreprises qui ont déclaré la guerre aux salariés ». Ce n’est qu’artifice sémantique. Marine Le Pen tente de donner l’impression que le problème serait spécifique aux seules grandes entreprises et veut canaliser la critique contre les seules entreprises « du CAC40 ». Elle prétend que « cet accord est conçu pour servir les intérêts du Medef et de la grande entreprise. Ce sont eux seuls qui sortent gagnants. » Ce constat est faux au sein même du patronat : La CGPME, représentant les petites et moyennes entreprises, ainsi que l’UPA (Union patronale de l’artisanat) ont signé l’accord du 11 janvier, aux côtés du Medef. Marine Le Pen a encore tort quand elle prétend que l’accord du 11 janvier peut se caractériser ainsi : « Rien pour les PME-PMI, de graves reculs pour les salariés (…) et tout pour les grands groupes. » Ou encore quand elle caractérise l’accord de déclaration de guerre aux salariés « sans apporter le moindre appui à nos petites et moyennes entreprises. »

    Dans une émission sur « BFM TV », à la mi-janvier 2013, elle avait proposé de «différencier le droit du travail en fonction du nombre de personnels », afin de permettre « plus de flexibilité » aux PME, ce qui entraînerait une balkanisation accrue du droit du travail et un dynamitage des garanties collectives encore en place. Elle s’oppose en outre à une taxation plus forte des CDD. La taxation plus forte est l’un des rares points positifs obtenus par les syndicats dans l’accord du 11 janvier. Selon elle, il s’agit surtout d’« une manière de culpabiliser notamment les petites entreprises, qui ne peuvent faire autrement qu’engager (en) CDD ».

    Ne vous laissez pas berner ! Les positions de FN, même si Marine Le Pen entretient cyniquement l’ambigüité, n’ont rien à avoir avec celles des syndicats et des partis de Gauche opposés à l’accord du 11 janvier dernier. Le FN est l’ennemi des salariés et du syndicalisme.

    Le vrai projet social du FN est réactionnaire. Marine Le Pen fait son marché électoral. Elle propose sa soupe populiste au bouillon réchauffé sur la flamme de son parti fascisant. Elle veut lui donner un fumet social mais son goût reste rance. Pendant ce temps, Gilbert Collard explique à la télé que les syndicats sont responsables des projets de fermeture en cours. Pour cet avocat au parcours politique d’un hanneton, les syndicats  ne voient pas l’intérêt des salariés. Invité de Christophe Barbier sur i-Télé, il a mis en cause la responsabilité des syndicats dans les échecs des négociations à Goodyear, PSA ou Pétroplus.

    Tout cela est une grande supercherie qui malheureusement ne profite pas qu’au FN. On se souvient des discours de Nicolas Sarkozy sur ceux qu’il nommait les « corps intermédiaires ». On se souvient de son mépris pour les actions syndicales. En banalisant les attaques contre les syndicats, la droite a apporté de l’eau au moulin du FN qui œuvre pour récupérer le monde ouvrier et paysan. Aujourd’hui, Hollande et Ayrault sont sur la voie de la répression des grévistes de PAS Peugeot et de Renault. Ils sont en train de lâcher ceux de Goodyear, d’AcelorMittal et de Pétroplus. La politique de Sarkozy poursuivie par Hollande jette des ouvriers et des paysans dans les bras d’une Marine Le Pen qui est prête à leur donner le baiser de Judas. N’oubliez pas que l’anagramme de Marine Le Pen est « amène le pire » !

    Pidone

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  • révolutionAyant proposé quelques articles toujours acceptés sur le site de Manca alternativa, je viens donner la vision que j’ai de ce site sur lequel j’ai eu plaisir à m’exprimer… Ce qui suit n'engage que moi!

    « Les politiques, sans doute, ont assuré à plusieurs peuples quelques conquêtes sociales. La liberté et l’égalité ont été proclamées ; mais qu’est-ce que la liberté et l’égalité sans pain, sans éducation, sans travail assurés, sans garantie pour la maladie et la vieillesse ? » (Union et bonheur pour tous, ou le phalanstère mis à la portée de tous. Exposé succinct de la doctrine universelle et de l’association agricole domestique de Charles Fourier par E. Péruson, 1843). Deux siècles plus tard, nous nous posons encore la question en pensant à toutes les victimes de la société capitaliste et aux attaques permanentes contre les acquis sociaux.

    Que serait un projet politique qui ne mettrait pas « L’humain d’abord ! » A la lumière de l’histoire de France, quel enseignement tirer de la Révolution française ? La première phase qui affirme les Droits de l’Homme ou la seconde qui avait mis en place la Terreur ?

    Dans son ouvrage politique Histoire politique de la Révolution française (1901) Alphone Aulard écrit : « « La Révolution française consiste dans la Déclaration des droits rédigée en 1789 et complétée en 1793, et dans les tentatives faites pour réaliser cette déclaration ; la contre-révolution, ce sont les tentatives faites pour détourner les Français de se conduire d’après les principes de la Déclaration des droits, c’est-à-dire d’après la raison éclairée par l’histoire ».

    Que nous enseigne l’Histoire ? Les Droits de l’Homme ont-ils été toujours respectés en France depuis la Révolution ? Il a fallu encore un siècle pour la reconnaissance du droit syndical. Les syndicats ne sont cependant légalisés qu'en 1884 avec la loi Waldeck-Rousseau, qui comporte encore plusieurs restrictions. En particulier, le syndicalisme fut interdit dans la fonction publique. Malmenées pendant le régime de Vichy, Les libertés syndicales sont rétablies par une loi du 27 juillet 1944.

    L’Histoire nous enseigne que ces libertés ont été obtenues parce que des Travailleurs français et des syndicats sont restés révolutionnaires et n’ont pas sombré dans le corporatisme et le réformisme. Les syndicats corporatistes et réformistes ont été créés, à mon sens, pour diviser et obtenir des avantages toujours ridicules au détriment des intérêts communs. Pourtant est-ce une idéologie de penser comme Charles Fourrier que  la devise « liberté, égalité, fraternité » est vide de sens lorsqu’une société n’est pas capable de nourrir, éduquer, soigner et donner du travail à tous ? Est-ce une idéologie révolutionnaire dangereuse de vouloir proposer une politique alternative à l’ultralibéralisme qu’il soit de droite ou de gauche ?

    Être révolutionnaire, est-ce une tare ou une folie lorsque l’on sait ce que de nombreux peuples opprimés doivent à une révolution ? Comment peut-on penser cela dans un pays qui doit son système démocratique aux philosophes du siècle des Lumières et  à sa Révolution, après avoir subi le despotisme royaliste. Si la Cinquième république concentre trop de pouvoirs entre les mains d’un seul homme et de son parti politique, il faut poursuivre l’œuvre révolutionnaire commencée en 1789. Pour reprendre le titre d’un album du chanteur-compositeur Etienne Daho, il s’agit aussi d’un Réévolution.

    La crise économique et financière a démontré qu’il fallait une véritable révolution pour sortir d’un système qui condamne le plus grand nombre à la précarité et à la misère. Pour autant, il ne s’agit pas aujourd’hui de prendre les armes mais d’utiliser les outils que la démocratie française nous permet. Un commentateur de Manca alternativa a parlé de la construction d’un outil révolutionnaire. Il nous écrit : « Le créneau du réformisme est occupé aujourd'hui par ceux qui se réclamaient d'une alternative au capitalisme, PC, FG. Reste l'échec des groupuscules trotskistes (NPA) rattrapés et anéantis par leurs vieux démons du gauchisme. Morne plaine pour beaucoup, raison de s'engager pour très peu, à l'échelle de l'histoire, il n'y a pas à désespérer de la construction d'un outil révolutionnaire. » Il y revient dans un autre commentaire : « La reconstruction d’un outil révolutionnaire passe par un début de réponse en matière d’analyse et de stratégie qui apparemment vous échappe. » Il est dommage que ce dernier ne donne pas sa définition de l’outil révolutionnaire.

    Pour Manca alternativa, il m’apparaît que la stratégie (si on peut employer ce terme sans connotation péjorative) n’est pas de manipuler mais de susciter des débats, d’occuper des espaces même virtuels, de soutenir des Travailleurs en lutte, de dénoncer la politique ultralibérale et social-libérale, d’adhérer à la FASE, de soutenir le Front de Gauche… Ce sont autant d’outils révolutionnaires qui me sont apparus, c’est-à-dire d’engagements pour changer la société et échapper à ce que notre commentateur nomme le « Système ». Pour autant, il ne s’agit pas d’imposer un autre système mais de faire d’une devise républicaine une réalité sociale.

    Manca alternativa s’est présentée comme une association politique « résolument » à gauche. Chacun de ses membres a sa propre analyse de la situation politique, économique et sociale mais tous se retrouvent sur la nécessité d’une « révolution démocratique » pour une 6ème république, exprimée par le candidat soutenu lors des élections présidentielles et par la Fase à laquelle Manca alternativa s’est associée. Des propositions politiques ont été faites et une ligne politique clairement annoncée. Malheureusement, elles n’ont pas passé le premier tour des élections présidentielles. Il reste donc un travail de militants à faire et Manca alternativa y contribue pas seulement sur ce site où chacun des intervenants et des rédacteurs d’articles pourrait reprendre à son compte un extrait d’Albert Mathiez, dans sa préface à La Réaction thermidorienne : « Je n’écris pas pour catéchiser, pour recruter des adhérents à tel ou tel parti, mais pour instruire et renseigner. Je croirais déchoir à mes propres yeux si je me préoccupais, quand je prends la plume, du parti que tireront de mes écrits les politiques du jour, en France et à l’étranger. Que ces hommes d’action, d’action rouge, noire ou blanche, s’efforcent d’exploiter mes livres au profit de leur cause, avec plus ou moins de bonne foi, c’est un ennui que je dois supporter avec calme. Ni leurs éloges, ni leurs injures ne me feront dévier de ma route. Si l’histoire est la politique du passé, ce n’est pas une raison, au contraire, pour qu’elle devienne l’humble servante de la politique ou plutôt des politiques du présent. Elle n’a de raison d’être que si elle dit en toute indépendance ce qu’elle croit être la vérité. Tant pis pour ceux que cette vérité blesse ! Ou plutôt tant mieux, car c’est peut-être une des conditions du progrès. » (14/07/1928)

    Nous invitons les visiteurs à s’attarder sur les articles parus pour se faire une idée sur les thèmes et les actualités abordés. Des débats sont ouverts, y compris sur ce qui précède.

    Battone

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  • trentedeux1

    Si on comptabilise toutes les catégories de chômeurs, le total est de 5 millions de personnes inscrites à pôle emploi. En Corse, les chômeurs représentent 12% de la population active. Nous n’avons jamais connu de tels chiffres. Comme l’a écrit avec humour Topor : «  Le treizième travail d’Hercule est de trouver un emploi ».

    Alors qu’il publie un ouvrage «  La gauche n’a plus droit à l’erreur » ( cosigné avec Pierre Larroutrou), Michel Rocard reparle du partage du travail et de la réduction de sa durée hebdomadaire. Toutefois, il n’envisage pas un cadre contraignant comme pour les 35 Heures. En France, les salariés travaillent en moyenne 36,5 heures par semaine, contre moins de 33 heures en Allemagne, 32 heures aux Pays-Bas et moins de 31 aux États-Unis. C’est Michel Rocard qui le dit. Il souhaite que la réflexion  sur la durée du travail  s'ouvre à nouveau étant persuadé que, si les partenaires sociaux se saisissent de ce débat, Hollande ne s’opposera pas à l’idée que le plein emploi ne sera obtenu qu’en passant aux 32 heures. Cette idée n’est pas nouvelle chez Rocard qui l’avait émise lors du débat sur le détricotage des 35 heures en vue d’une augmentation du temps de travail relancée par les libéraux de l’UMP et reprise par le socialiste Manuel Valls, à l’époque candidat aux primaires présidentielles socialistes.

    Jadis, la baisse du temps de travail à 40 Heures a été d’abord un bien être rendu possible par le progrès technique et ses gains de productivité et non un moyen de multiplier les emplois. Les 35 Heures devaient donner de l’emploi. Le résultat n’a pas été à la hauteur des espérances car cette réduction du temps de travail n’a pas été encadrée par des mesures contraignantes d’incitations à la création d’emplois.

    Les dépenses pour les « Politiques du marché du travail » s'élevaient à près de 41 milliards d'euros en 2007 (2,15 % du PIB), dont près de 23 milliards ont été consacrés à l'indemnisation du Chômage. Les dépenses dites actives sont en progression depuis 2005, notamment en raison de la montée en charge du Plan de cohésion sociale et de ses contrats d'aide à l'emploi non marchand (création directe d'emploi). Par ailleurs, les dépenses pour les allégements généraux de cotisations sociales s'élèvent en 2007 à 21,7 milliards d'euros, soit 1,15 % du PIB (après 19,5 milliards en 2006) (Tableaux de l’économie Française INSEE, consultable sur Internet).

    Combien coûte le chômage à ceux qui travaillent à n’en plus finir : la cotisation ASEDIC, des impôts pour financer une ANPE, des formations (pour sortir les chômeurs des statistiques), des soins de santé considérables (plusieurs études démontrent les méfaits terribles du chômage sur la santé)…  des milliards d’euros ! Gestion calamiteuse des ressources humaines d’une Nation ? Non, puisqu’elles sont nécessaires ! Toutefois ne vaut-il pas mieux partager le travail que payer très cher en taxes et impôts ? La solidarité est une affaire de partage du travail mais aussi des richesses.

    Avec Michel Rocard, le problème est qu’il ne s’arrête pas à la réduction du temps de travail.  Pour lui la durée de vie s’allonge, il faut donc reculer l’âge de la retraite et  la contrepartie est la réduction de la durée du travail hebdomadaire. Par ailleurs, il défend le modèle social-libéral et regrette qu’il ait fallu légiférer pour imposer les 35 Heures en France alors que les autres pays ne l’ont pas fait. Aujourd’hui, dans le journal La Provence, il déclare : « Nous devons aller de nouveau vers le partage du travail. Mais il ne faut pas refaire l’erreur du passé. La France a été le seul pays où les 35 Heures ont été imposées par la loi, avec les crispations qui en ont découlé et le refus des PME de les appliquer. Aujourd’hui, il faut agir par la négociation et par des cotisations sociales selon la durée du travail et la création d’emplois. L’accord entre le Medef et les syndicats est un premier pas en ce sens ». Selon lui, l’absence de réglementation n’aurait pas entravé la réduction du temps hebdomadaire de travail dans les pays qui n’ont pas légiféré. Sa position laisse songeur alors que la Droite accuse les 35 Heures de toutes les difficultés économiques et que le slogan de Sarkozy était « travailler plus pour gagner plus ». Derrière la proposition des 32 Heures, on découvre encore le libéralisme opposé à toute réglementation du travail. Lorsque Rocard parle d’accord avec le Medef et de premier pas, il faudrait savoir si le pas est en avant ou en arrière car le Medef ne cesse d’attaquer les acquis sociaux pour précariser les emplois.

    Il faut être naïf pour penser que les avancées sociales s’obtiennent par la négociation avec le patronat et sans aucune intervention de l’Etat. Où en serait la réduction de la durée du travail avec des négociations ? Nous ne pensons pas que Michel Rocard est un naïf. Il montre toujours l’ambition de rester dans le débat politique. Son âge de la retraite, il ne cesse de le reculer pour lui-même, malgré des accidents de santé. Il l’a prouvé au temps de Sarkozy. En août 2007, il est Membre de la « commission Pochard », sur la condition enseignante et le statut des enseignants, voulue par Nicolas Sarkozy et lancée par le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos. Il démissionne du Parlement européen à la fin du mois de janvier 2009. Le 13 mars 2009, Nicolas Sarkozy le nomme ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique. En juillet 2009, il préside à la demande du gouvernement français une conférence d'experts sur l'institution d'une Contribution climat énergie  et remet son rapport dans lequel il préconise une taxe carbone de 32 euros par tonne de CO2..Avec Alain Juppé, il co-préside la commission chargée de réfléchir à la mise en œuvre d'un grand emprunt national, installée le 26 août 2009 par Nicolas Sarkozy. Avec l'ancien Premier ministre chiraquien, il prend position le 14 octobre 2009, pour un désarmement nucléaire mondial.

    Curieuse fin de carrière à droite ! Selon lui, la société doit s’organiser autour du temps de vie et non uniquement autour du travail. « Il faut penser globalement le temps de vie », dit-il. Après tout, finalement « Travailler moins pour vivre mieux », c’est plus intéressant que « travailler plus pour gagner moins ». Si le débat est à nouveau ouvert sur la réduction du temps de travail, acceptons le débat. Toutefois si les 32 Heures sont le remède au chômage, nous n’acceptons ni l’ensemble de l’ordonnance rocardienne ni le diagnostic du médecin social-libéral. Le travail réparti ne tue pas. On le sait car c’est un dicton populaire. Et la répartition des richesses, non plus !

    Pidone.

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  • solidarité2"Le travail devient un lieu d'affrontement de tous contre tous, d'affirmation de soi aux dépens des autres, de réalisation de désirs égocentrés, à distance de l'expérimentation de contraintes partagées, nécessaires à l'existence d'une société », conclut la sociologue Danièle Linhart dans son livre « Travailler sans les autres » (Coll. Non conforme, éd. du Seuil, 2009, 213 p., 16 euros)

    Travailler, c'est contribuer à faire exister la société, enseignait Emile Durkheim. Le travail serait désormais privé de cette dimension altruiste, non par le taylorisme car la dimension altruiste se retrouvait dans la solidarité qui unissait les salariés dans de forts collectifs de travail. Ce qui est en cause actuellement, ce sont les nouvelles formes d'organisations du travail qui, sur fond de forte individualisation, misent sur la mobilisation subjective des salariés. Aujourd’hui  l'entreprise capte seule le sens du travail: c'est à son service que les salariés doivent s'engager et mettre le meilleur d'eux-mêmes, en se confrontant aux autres.

    Pourtant, y a-t-il plus de souffrance au travail aujourd'hui qu'hier?

    On peut répondre que non car durant les 30 glorieuses les ouvriers étaient pressurisés, malmenés, physiquement atteints. Mais la grande différence réside dans le fait que les problèmes rencontrés alors par les salariés étaient portés collectivement.

    Dans l’ultralibéralisme économique, il existe une volonté farouche d'individualiser les salariés, d'atomiser toute volonté de regroupement. Les sociologues du travail parlent de la  "précarisation subjective des salariés" à présent chacun seul devant ses soucis. La « folie d'évaluer » qui s'est emparée du monde du travail ( y compris dans le secteur public), pourrait tout autant servir la "rationalisation" que  de moyen pour faire ingurgiter les critères d'évaluation par chaque salarié qui digère dans le même temps la façon dont il doit s'y prendre pour travailler en intégrant les « bons critères ». C’est une mise en condition et en compétition permanente.

    Chacun d'entre nous doit tenter de résister. "En parler, y réfléchir, partager" sont autant de minuscules résistances. Pour le faire, seuls les syndicats offrent le cadre de cette résistance et rétablissent le lien entre les salariés que le management moderne veut détruire.  Il faut refuser de se couper de la société et se rapprocher des autres au sein des organisations syndicales de gauche, seules à défendre la solidarité au travail.

    Les syndicats revendicatifs et solidaires sont la cible des réactionnaires et du patronat. Aujourd’hui, comme hier, les travailleurs salariés des secteurs Privé et Public ont besoin d’être solidaires. Ils doivent pour se défendre commencer par défendre le syndicalisme seul à porter leur voix et à les unir.  Dans l’étymologie du mot « Syndicat » il y a « sun » qui signifie « avec ».  Le syndicalisme est l'activité exercée dans le cadre d'un syndicat de salariés ainsi que le fait de militer dans un syndicat. C’est aussi la doctrine sociale selon laquelle les salariés, commerçants, agriculteurs et généralement tous les travailleurs doivent se regrouper au sein de syndicats afin de pouvoir défendre leurs intérêts communs (salaires, conditions de travail, temps de travail, sécurité de l'emploi…) En France, le syndicalisme, issu du mouvement ouvrier dans les années 1880, était porteur, à l'origine, d'une aspiration sociale révolutionnaire dans laquelle les moyens de production seraient mis en commun. Au XXe siècle, le syndicalisme a eu essentiellement pour objectif de regrouper les salariés travaillant dans une même branche d'activité. Aujourd’hui, le syndicalisme apparaît comme le seul rempart contre l’ultralibéralisme sauvage qui fait subir ses crises financières aux peuples. Il apparaît comme le seul défenseur des emplois face à la spéculation et aux patrons voyous qui encaissent des subventions (donc de l’argent public) puis licencient et délocalisent alors qu’ils font des bénéfices (L’actualité sociale fourmille d’exemples). Leur seul souci est de spéculer sur les entreprises considérées comme des produits financiers à de plus en plus court terme.

    C’est ce capitalisme financier qui a mis des pays à genoux et qui disposent de cercles politiques et médiatiques contre les syndicats considérés comme des empêcheurs de tourner en rond.

    Souvenons-nous que les droits syndicaux ont été obtenus grâce à la lutte des Anciens. Il a fallu du temps, de la sueur et du sang pour obtenir les libertés syndicales nécessaires à la défense des travailleurs. Ces droits sont constamment attaqués par les réactionnaires de la Droite. C’est à nous de les préserver et d’accroître le pouvoir syndical face à la dérèglementation croissante du travail et au chômage mais aussi à des systèmes de management qui divisent et poussent parfois des salariés au suicide. Le syndicalisme est le dernier refuge de la solidarité contre la loi des patrons.

    U solidariu

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  • Qu’avons-nous retenu de l’actualité d’hier ?

    La plupart des télévisions ont mis le paquet sur la  libération et le retour de Florence Cassez en développant une polémique sur son innocence. Certains n’ont pas hésité à la mettre en doute sans connaître le dossier judiciaire et sans avoir lu le livre qu’elle a pourtant coécrit avec un journaliste. On s’aperçoit que ces commentateurs sont davantage des journaleux que des journalistes. Au lieu de se baser sur des faits vérifiés et des dossiers complets, ils réagissent comme des spectateurs devant les images qui leur sont montrées et en fonction de leurs propres préjugés. Il suffit que l’un d’eux déclenche une polémique pour qu’elle fasse immédiatement échos sans le recul nécessaire. On assiste alors à un déchaînement médiatique digne de la presse sous l’occupation allemande. Chacun y va de ses réflexions pas plus loin que le bout de son nez. Nous en avons même entendu un dire que Florence Cassez n’avait pas apporté la preuve de son innocence. Sans aucun doute, il s’agit là d’un grand journaliste judiciaire. La Justice mexicaine est pourtant passée et il aurait été étonnant qu’elle libère une grande criminelle uniquement sur des problèmes de procédure comme certains commentateurs autoproclamés experts judiciaires le répètent. Les raisons de la libération apparaissent pourtant claires. Les policiers ont fabriqué de fausses preuves et ensuite Florence Cassez est devenu l’otage politique d’une campagne mexicaine contre les enlèvements. Il ne suffit pas d’entendre la vox populi mexicaine désinformée par sa propre presse pour connaître la vérité. Ce qui est sûr c’est que la fabrication de preuves ne conduit pas à la vérité mais installe le mensonge. Sept ans d’emprisonnement sur des mensonges, cela suffit. On se souvient en France de l’affaire des Irlandais de Vincennes et de celle dite « d’Outreau». Cela dit la libération de Florence Cassez ne constitue pas l’événement essentiel d’une actualité et a occupé trop de place hier dans les média. Il y a 2000 Français détenus à l’Etranger. Il y a surtout le sort des otages français qui devraient préoccuper davantage la presse.

     Dans le cadre de l’intervention française au Mali, a été diffusé un message de menaces de représailles par un individu masqué qui lit laborieusement un texte dans une mise en scène grotesque mais montrant qu’il dispose de kalachnikovs et d’armes de poing. Les Islamistes, appelés ici "moudjahidines du pays de Sham", invitent les musulmans du monde entier à frapper la France. On notera que l'énergumène qui parle a un très fort accent marseillais... Nous vous présentons l’enregistrement et n’apporterons aucun commentaire sur ces menaces faites par la lecture laborieuse d’un texte haineux et affligeant.

    Nous avons consacré notre soirée à regarder et écouter l’émission droitière « Des paroles et des actes » avec son clan de journalistes ultralibéraux qui ont pour mission de démolir toute idée « gauchiste ». La cible était donc hier « Montebourg » avec, dés l’ouverture, des piques ironiques sur le « nouveau Montebourg ». Effectivement, après le Beaujolais, le nouveau Montebourg était là, moins gouleyant pour la Gauche et plus capiteux pour la Droite. En dehors de quelques échanges un peu vifs, nous étions loin de la rhétorique enflammée de l’été 2012 sur les agissements des patrons de Peugeot PSA et AcelorMittal. Après avoir joué le bretteur sabre au clair, le ministre du redressement productif adopte le fleuret moucheté.  « Le calme après la trompette » ironise Libération.  Tous les commentateurs sont d’accord sur l’assagissement de Montebourg.

    Qu’en ressort-il ?  Montebourg a botté en touche le "chantage" du PDG de  Renault qui a menacé de fermer des sites en cas d'échec des négociations avec les syndicats sur un accord de compétitivité. S’il maintient que Peugeot PSA a dissimulé sa situation et reporté un plan de licenciement après les élections présidentielles, il modère ses critiques sur les patrons du constructeur de véhicules et y va aussi de quelques louanges jetés sur le plateau de la balance pour faire contrepoids des termes « mensonge » et « dissimulation ».  Désormais, il évite les phrases du type "Nous ne voulons plus de Mittal en France", tout en les justifiant comme nécessaires parfois à un moment donné. Il défend encore le recours possible à des nationalisations temporaires pour sauver un outil industriel. Il ne s’agit pas pour lui de gérer le système mais de le transformer tout en préférant le capitalisme d’industrie au capitalisme financier. Cela ressemble à la « révolution copernicienne de la gauche » dont parle Mocovici même s’il rappelait que la France rembourse 50 milliards d’intérêts sur la dette chaque année. Il joue sur les mots en définissant la « compétitivité » comme une «  performance et une renaissance ». Pour en revenir aux constructeurs automobiles, il explique que chez Peugeot PSA il est question de licenciements et de fermeture de sites alors que chez son concurrent Renault il ne s’agit que d’un gel des embauches sans licenciement et sans fermeture de sites. Est-ce pour autant une réussite du Gouvernement qui détient 15% du capital de la régie Renault et deux sièges d’administrateurs ? Ce soir seront annoncés les nouveaux chiffres du chômage. Mauvais, nous dit-on !  Enfin il est revenu sur la taxation à 75% retoquée par le Conseil constitutionnel à laquelle Hollande s’accrocherait. Il a rappelé que Roosevelt avait fait passer la taxation des plus riches américains de 30 à 65% en premier lieu puis à 71%, 77% et 91% en temps de crise économique et financière.  

    Un de ses proches a dit : "Pour réussir comme ministre, Arnaud doit montrer qu'il marche sur deux jambes, celle qui endigue et celle qui bâtit. Or aujourd'hui, on ne voit que la première. Pour avancer, il ne peut pas rester unijambiste ». C’est une métaphore que Mondebourg a sorti plusieurs fois lors de ses interventions. Nous n’allons pas lui donner le coup de pied de l’âne et ne commenterons pas davantage ses déclarations face à une entreprise de démolitions orchestrée par l’ineffable Pujadas et son équipe à laquelle il vient d’ajouter une anglo-saxonne comme si les ultralibéraux déjà présents ne lui suffisaient pas. Toutefois nous mentionnerons encore que Pujadas a tenté de mettre chiffon Mondebourg en utilisant une extrait d’interview de Jean-Luc Mélenchon qui a dit que ce dernier servait de « chiffon rouge » au gouvernement, c’est-à-dire d’alibi. Le ministre du redressement productif a évité de répliquer en répondant qu’il n’avait pas une tête de chiffon. Nous avons trouvé qu’il était plutôt considéré comme une tête de Turc, bien que cette expression populaire reflète mal l’histoire de l’Empire ottoman.

    Hier, la presse de l’audiovisuel nous est apparue telle qu’elle est : médiocre et mercenaire de l’ultralibéralisme. C’était pourtant la fête de Saint François de Salles, le saint patron des journalistes. Ce saint est fêté par toute l'Eglise universelle le 24 janvier.  Une célébration eucharistique au cours de laquelle sont portées dans la prière toutes les personnes engagées au service de la liberté d'information aujourd'hui dans le monde, notamment les journalistes retenus en otage. Malheureusement un pèlerinage annuel à Lourdes ne guérit pas notre presse malade.

    Si la télévision offrait par ailleurs de bonnes émissions culturelles, on pouvait éviter de perdre son temps devant  « Des paroles et des actes ». Seuls ceux qui captent FR3 Corse Via Stella ont cette possibilité. Nous en profitons pour dire que la chaîne corse offre sur le plan culturel (il ne s’agit que de cela) une programmation très souvent plus intéressante que les chaînes nationales.

    U Zarapiccu.

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  • La droite et l’extrême-droite ont trouvé un terrain d’entente contre le « mariage pour tous » dans une manifestation dont l’une des organisatrices est une catho « branchée » de la droite décomplexée ! Virginie Tellenne, née Merle, humoriste et chroniqueuse mondaine sous le pseudo de Frigide Barjot, a été candidate aux élections municipales françaises de 2008 dans le quinzième arrondissement de Paris, sur la liste divers droite menée par Gérard d'Aboville. Le 27 mai 2012, elle crée le « Collectif pour l'humanité durable » qui entend lutter contre plusieurs engagements du président François Hollande. Dans son appel fondateur, le collectif dénonce spécifiquement les mesures visant à permettre le mariage entre personnes de même sexe, mais également la simplification de l'accès à l'IVG, le droit à l'euthanasie ou encore le renforcement juridique du principe de laïcité. Elle a commencé sa vie professionnelle en travaillant à la communication du  RPR. Elle est l'épouse de Basile de Koch (de son vrai nom Bruno Tellenne, frère de Karl Zéro) , avec qui elle rédigeait des discours de l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua. Elle codirige avec son mari le groupe Jalons. Le 12 mai 2011, elle publie chez Plon son autobiographie, Confessions d'une catho branchée.

    Lors de la « manifestation pour tous » dite « bon enfant » contre le projet du gouvernement et de Hollande, on a pu entendre les pires imbécilités. Il ne s’agit pas du petit monde de Don Camillo et de son retour. C’est un monde beaucoup moins sympathique, celui  des machistes et des homophobes qui ont donné de la voix et demain défileront contre les immigrés. Certains vont jusqu’à dire que le « mariage pour tous » est la porte ouverte à la zoophilie, à l’inceste, au détournement de mineurs, à la polygamie...

    Nous vous présentons un florilège de conneries dites par des manifestants…


    A la manif pour tous, ça dérape ! par Bonjourladroite

    Ce sont les mêmes ignorants qui montrent du doigt les Islamistes tout en voulant imposer à tous leur conception religieuse. Pourtant il s’agit de mariage civil, doit-on le rappeler. Certes la France n’avait pas besoin d’un tel débat alors que les sujets d’inquiétude ne manquent pas. On parle de droit à la différence mais il ne faudrait pas que l’on tombe dans l’indifférence face aux problèmes sociaux. Nous aimerions que nos gouvernants socialistes mettent autant de conviction dans le slogan «  l’emploi pour tous »  que dans celui du « mariage pour tous ».

    La manifestation réactionnaire organisée entr’autres par la pasquaienne Frigide Barjot aura démontré une fois de plus l’intégrisme des conservateurs avec leur morale judéo-chrétienne. Nous sommes au vingt-et-unième siècle et ils veulent revenir à leurs mœurs d’avant Mai 68 et pire. Ils sont prompts à s’emparer d’un événement, à le grossir démesurément, à pousser des cris hypocrites d’indignation pour faire croire au public qu’on viole le temple de la vertu et du puritanisme dont ils sont les gardiens. « Cachez ce sein que je ne saurais voir » disait Tartuffe. La Grèce et le Rome Antique, mères de notre culture et de notre civilisation, la Renaissance, le Dix-huitième siècle ont connu le libertinage sans s’en offusquer. Des peintres et des poètes de renom ont été glorifiés bien qu’homosexuels. Aujourd’hui des hommes politiques ont fait ce que l’on appelle leur sortie du placard. Le refus du mariage civil aux homosexuels n’est motivé que par des considérations religieuses alors que des églises sont empêtrées dans des affaires de pédophilie. Quelle tartufferie cette manifestation homophobe et clientéliste! Qu’enlève le "mariage pour tous" aux pères et mères que nous sommes ? De quel droit jugerions-nous qu’il faut un père et une mère à un enfant alors qu’il y a tant d’orphelins et de familles monoparentales ? Savent-ils tous ces moralisateurs d’un autre âge que les jeunes se marient moins et que les divorces augmentent. Devant l’absence d’argument en dehors d’une atteinte à leurs préjugés moraux récupérés par la droite et l’extrême-droite, nous ne pouvons que voir dans cette opposition rétrograde un point de vue homophobe intégriste certes moins violent que l’islamisme mais intégriste tout de même.

    Le mariage  civil est une affaire individuelle comme la sexualité. On ne doit l'imposer ou le refuser à personne. Le respect de la personne humaine est valable pour tous. La liberté religieuse inclue l’athéisme et l'agnoticisme. La laïcité est un principe républicain. La liberté individuelle ne peut s’arrêter où commencent les interdits religieux et sous les cris des moralisateurs intégristes. C’est au nom de cette liberté que nous dénonçons la manifestation affligeante d’un puritanisme désuet et manipulé par la Droite.

    Il ne faut pas confondre moralisateur et moraliste.  Le moralisateur est quelqu'un qui, au nom d'une foi ou d'une religion, donne des leçons de morale aux autres alors que le moraliste est un penseur qui réfléchit sur la condition humaine, observe et analyse ses mœurs, qu'il décrit le plus souvent de manière brève et concise avec humour ou ironie. Nous invitons les moralisateurs catho-franchouillards à lire des moralistes comme Vauvenargues, Chamfort, Montaigne, La Rochefoucauld et La Bruyère. A leur époque, la morale se définissait comme " la doctrine des mœurs, science qui enseigne à conduire sa vie, ses actions". Donc, plutôt que de parler de conduite morale il s'agit ici de définir une «conduite pratique des mœurs» mais en aucun cas d’imposer des préjugés religieux. A l’objectivisme religieux qui veut imposer des règles morales éternelles et universelles, nous préférons le relativisme démocratique. Les valeurs morales ont une origine humaine. Elles sont définies par la société ou par l'individu lui-même et varient donc d'une société à l'autre, d’une époque à l’autre. Elles ne sont pas immuables et dictatoriales.

    Si la morale fait partie d'une éducation publique commune à toutes les classes de citoyens,  « que l'on écarte avec soin de cette éducation toute influence sacerdotale. » (Condorcet - 1743-1794 - Discours d'avril 1790).

    Pidone

    Intervention de Mme Badinter:

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  • Nous publions avec plaisir une lettre que le syndicat des journalistes Cgt a adressée au nouveau citoyen russe.
     
    Monsieur,
    Après avoir reçu la  citoyenneté russe par décision de Vladimir Poutine vous avez écrit dans une lettre du 3 janvier reproduite par la chaine de télévision Pervyi Kanal que la "Russie était  une grande démocratie" En ajoutant : "J'aime bien la presse, mais c'est aussi très ennuyeux, car il y a trop souvent une pensée unique."
    Sans doute avez-vous de meilleurs renseignements que nous sur la question. En effet le SNJ-CGT, avec les syndicats de journalistes membres de la FEJ (Fédération européenne des journalistes), appellent depuis des années à des poursuites efficaces contre les meurtriers de leurs collègues russes qui, justement, luttaient pour une information libre, indépendante et pluraliste. Comme vous êtes l’ami du président de cette grande démocratie le SNJ-CGT vous serait  donc reconnaissant de bien vouloir intervenir auprès de  lui pour savoir où en sont réellement les enquêtes sur les assassinats de journalistes. Plus de vingt confrères ont été tués  en quelques années comme  Igor Domnikov, Artiom Borovik, Iskandar Khatloni, Sergueï Novikov, Natalia Skryl, Magomedzagid Varisov,  Kazbek Guekkiev,  Khadjimourad Kamalov,  Anna Politkovskaïa ou encore Natalia Estemirova.
    Nous vous serions également reconnaissant de lui demander pourquoi les chaînes de télévision sont entièrement à sa solde, pourquoi certains de nos confrères sont emprisonnés et pourquoi des sites d’information sont régulièrement importunés dès qu’ils rendent publiques des informations dérangeantes pour votre ami et son entourage.
    Compte tenu de vos (excellentes) relations avec M. Poutine, nul doute que ce président, garant de la grande démocratie qu’il dirige, vous apportera les réponses que nous attendons depuis de nombreuses années et que vous ne manquerez pas de nous les transmettre avec diligence.
    Nous vous prions de croire, Monsieur, en notre attachement à la démocratie.
    Montreuil, le 5 janvier 2013
    SNJ-CGT
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  • Sarkosix1_modifié-2

    Enquête à rebondissements ! Médiapart disait, avant la campagne présidentielle, avoir la preuve d’un financement de 50 millions d’euros versés par la Lybie pour la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy. Auparavant il y a eu le financement de la campagne de Balladur et nous attendons toujours les résultats d’une information judiciaire dans laquelle Sarkozy serait mis en cause pour avoir signé l'accord des montages financiers. Devra-t-on renoncer à connaître la vérité judiciaire si Sarkozy est élu et garde son immunité de Président de la République? Nous nous posions cette question. La vérité attendue rendait nécessaire son départ. Des juges se plaignaient des promotions amicales de Sarkozy dans leur rang.

    Les élections sont passées et Nicolas Sarkozy a perdu l’Elysée mais il est allé s’assoir dans le fauteuil d’un Sage au Conseil constitutionnel. De nouvelles informations apparaissent sur le financement de ses campagnes.  Ses comptes de la dernière Présidentielle ont été incriminés par l’organisme chargé de les vérifier. En réplique, Sarkozy a saisi le Conseil constitutionnel qui semble devenir l’outil politique de la Droite. On comprend qu'il tienne à ce fauteuil qui, en plus, lui rapporterait 10.000 € par mois.  Et voilà que le nommé Takieddine se rappelle à son bon souvenir en déclarant au magistrat en charge de l’affaire dite de Karachi  que les preuves existent du financement des 50 millions de Kadhafi.  Takkiedine est cet intermédiaire franco-libanais chez qui des Sarkozystes notoires aller passer des vacances. Jean-François Copé a fait en son temps la Une des journaux dans la piscine de ce milliardaire aux activités opaques.

    Selon ce personnage énigmatique «Guéant donnait à Saleh (alors secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi) les indications bancaires nécessaires aux virements ».  Il existerait une trace écrite de ces rencontres, aujourd'hui détenues par Mamoudhi Bagdadi, dernier premier ministre de Mouammar Kadhafi. L'homme, longtemps protégé par la France est actuellement entre les mains des autorités libyennes, il serait prêt à fournir ces documents.

    L'ancien intermédiaire franco-libanais affirme donc que Kadhafi aurait bel et bien financé en 2007 la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, puis le début de son mandat, selon le journal Le Parisien.  Ce bavard encombrant a été entendu le 19 décembre dernier  par un juge d'instruction.  Il confirmait devant ce magistrat que le montant de la somme versée dépasse les 50 millions d'euros, dont une grande partie entre «décembre 2006 et janvier 2007». Il a évoqué des facturations fictives faites par trois grosses entreprises françaises (sans les citer) : cent millions d'euros auraient ainsi été versés sous couvert de préparer "l'événementiel pour les festivités du 40e anniversaire de la révolution libyenne, qui devait avoir lieu le 1er septembre 2011".  Il pourrait fournir des éléments existants sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy si la justice ouvre une nouvelle enquête, «distincte de celle en cours sur Karachi». C’est la condition qu’il a mise pour aller plus loin.Un fils de Kadhafi avait parlé de ce financement. Il est toujours vivant et incarcéré en Lybie.

    Une note publiée en avril 2012 par Mediapart avait évoqué une rencontre entre Moussa Koussa,  chef des services de renseignements extérieurs libyens, Brice Hortefeux et Ziad Takieddine pour  finaliser le versement de 50 millions d'euros. Tous les protagonistes ont dénoncé un faux. Sarkozy a déposé une plainte contre les révélations de Médiapart pour «publication de fausses nouvelles». Aujourd’hui Il a porté le litige sur ses comptes de campagne devant le Conseil constitutionnel où il siège. Que va-t-il faire contre le Journal Le Parisien et l’ami Takieddine ? La suite au prochain numéro des mésaventures de Sarkosix sans Obélix, exilé en Belgique.

    Pidone

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  • Comment peut-on penser que Bernard Tapie, à nouveau milliardaire, s’est payé un groupe de presse pour régler ses comptes et faire de la politique ? Bernard Tapie aime les gens du Midi et veut défendre la liberté de la presse. Il faut le croire sur parole. Ce n’est pas un tricheur, tout le monde le sait.  Et puis il n’est pas rancunier. Il n’en veut pas à la gauche de l’avoir laissé tomber. Ce n’est pas pour récupérer des millions d’euros qu’il est devenu Sarkozyste mais parce que Sarkozy est le meilleur. Son procès avec le Crédit lyonnais est exemplaire et d’ailleurs la ministre de l’époque, Christine Lagarde est très satisfaite de son intervention rondement menée pour palier les lenteurs de la justice.

    Nanard est un gars du peuple, on le sait. Il en a la gouaille mais il ne faut pas exagérer avec lui. Par exemple, il trouve minable qu’on s’en prenne aux riches. Pour lui les riches ne sont pas les coupables de ceux qui sont pauvres. En une phrase, tout est dit. Salauds de pauvres, allez vous faire voir si vous n’êtes pas capables d’être riches. C’est comme cet acteur Torreton, il est jaloux de Gérard Depardieu. Même Gad Emaleh le dit sur Twitter : « Philippe Torreton. Ce n’est pas en tapant sur les grands qu'on rentre dans leur cour. Je comprends ton mal de notoriété, mais tu es si petit... » On dirait du Tapie ou du Sarkozy. C’est un bon acteur ce Gad Emaleh.

    Non, Nanard ne revient pas en politique. Il n’est jamais parti réellement. Il y a toujours eu une chaîne de télévision pour aller lui demander son avis et le faire passer sur son plateau. On se souvient de son soutien à Sarkozy en 2007. La mairie de Marseille ne l’intéresse pas. Que Gaudin se rassure. Pour la mairie, il aurait trouvé moins cher que tout un groupe de presse, c’est lui qui le dit. Il avait dit en son temps qu’acheter un journaliste est plus économique qu’acheter un journal. C’est parce qu’il sait cela qu’il sera le gardien de la déontologie des journalistes qui passent sous sa coupe… Non ! Il ne s’agit pas de la coupe d’Europe ! Il ne reprend pas encore l’OM. Il va d’abord surveiller les pages sportives du Provençal, de Var-Matin, de Nice-Matin et de Corse-Matin. Les journalistes sont inquiets ! Il n’y a pas de quoi, Tapie les rassure : « Leurs inquiétudes, c'est de pouvoir faire leur boulot en toute liberté, indépendamment de tout pouvoir. Les miennes, c'est qu'ils ne disent pas de conneries, qu'on n'écrive pas un truc sous prétexte qu'il y a un site qui le dit. On vérifie. Et puis il y a une distinction entre je raconte ce qui se passe et je donne mon avis" : un journaliste doit donner son avis. Et c'est tout à leur honneur qu'il y ait des journalistes de convictions." De Quelles convictions parle-t-il ? Pas très convaincant. Il ne leur donne aucune garantie ? Il a investi déjà 25 millions et il y aura 25 millions à venir. Alors pour 50 millions d'euros il a le droit d’ouvrir sa grande gueule. Les journalistes qui ne seront pas contents sont des mauvais journalistes et il ne peut leur donner la garantie de leur emploi.

    Non, Nanard n’en veut pas aux Socialistes ! Surtout pas à Mondebourg, ministre du redressement productif.  Le redressement productif, c’est tout de même une hérésie pour Tapie spécialiste des redressements judiciaires. « Tout l'appareil de l'État se met en travers parce qu'ils ont peur que je vienne comme candidat à la mairie de Marseille. (...) Tout le cabinet de Montebourg a travaillé à mort pour empêcher cette initiative d'aboutir." a-t-il déclaré à la presse.

    Tapie, c’est un battant de 70 ans. Il a l’intention de faire chier le monde encore longtemps. C’est un riche décomplexé, un ancien homme de gauche-droite-je-passe-la-balle-au-centre. Il adore les tacles et n’est jamais très loin de la billetterie. Il lui a fallu l’OM et Adidas pour devenir Ministre. Il lui faut maintenant un groupe de presse pour devenir le maire de Marseille à moins qu’il ne vise le Conseil général ou le conseil régional. Il a dû sentir qu’une place est à prendre. Il ne restera plus longtemps sur le banc de touche politique. Il a sans doute fait son choix. D’un côté, il y a Guerini, de l’autre Gaudin. Tous les deux plutôt cramés.  Muselier est parti dans des îles lointaines. Il n’y a plus de grosses gueules pour la relève à part Patrick Menucci au parti socialiste. A droite et à gauche, il y a un coup à jouer. Il suffira qu’il se mette quelques joueurs dans la poche et ça il sait le faire. Le processus est enclenché. Certains Marseillais se mettent déjà à rêver d’une deuxième coupe d’Europe. Tapie garde les pieds sur terre sauf lorsqu’il est sur son nouveau yacht le « Reborn » loué 570.000€ la semaine.  L‘adjectif Reborn signifie en français « converti » et vient du verbe « to reborn », renaître. En politique, en associant l’adjectif et le verbe,  «  renaître /converti » pourrait se traduire  aussi par  « retourner sa veste ». Des  journalistes aiment dire à Tapie qu’il a eu plusieurs vies. Il a eu aussi plusieurs bateaux. Attendons de savoir comment il ira à la pêche aux voix. S’il a l’intention de mener les Marseillais en bateau, il pourrait avoir quelques mauvaises surprises. 

    Futtigninu

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  • Laurence Parisot : "Il y a une très grande peur... par Europe1fr

     

    La patronne du Medef est inquiète et effrayée. Elle s'exprime sur Eorpe n°1.  En ce moment, on est en train de dire : « Vous, M. Gérard Depardieu, vous êtes indigne d'être Français, vous M. le cadre dirigeant vous l'êtes également ». Qu'est-ce que cela veut dire ? Ça veut dire qu'on est en train de recréer un climat de guerre civile ?", se questionne la patronne des patrons, et elle ajoute :  "Je dis comme ce qu'a dit Catherine Deneuve  ce matin dans 'Libération', nous avons le sentiment aujourd'hui qu'on cherche à recréer quelque chose qui s'apparente à 1789, il faut bien mesurer à quel point c'est insupportable pour beaucoup de gens talentueux et c'est pour ça qu'ils sont amenés à partir, n'inversons pas l'ordre des choses".

    Apparemment la révolution de 1789 a marqué les esprits de la caste des nantis qui restent terrorisés par le peuple français pour lequel il n’éprouve que deux sentiments : le mépris et la peur. Mme Parisot fait allusion à un article dans Libération. Catherine Deneuve vient y défendre son ami Gérard Depardieu après la lettre de l’acteur de gauche Torreton et elle déclare notamment : « L’homme est sombre, mais l’acteur est immense et vous n’exprimez finalement que votre rancœur ». Elle se demande : "Qu’auriez vous fait en 1789, mon corps en tremble encore !" Elle oublie que la peine de mort a été abolie par un gouvernement de gauche et que, à droite, on trouve encore des nostalgiques de l’article 12 du code pénal qui stipulait que tout condamné à mort aura la tête tranchée. Non Mme Parisot, ce n’est pas la tête qu’on veut couper, c’est la dette. Qu’une actrice se serve de la Terreur pour défendre un ami qui a joué le rôle de Danton dans un film d’Andrzej Wajda, on peut le comprendre, c’est du cinéma, mais que Mme Parisot exploite politiquement cela, c’est lamentable, comme est lamentable l’exil fiscal de Gérard Depardieu. Ce n’est pas, parce que Catherine Deneuve a servi de modèle pour le buste de Marianne en 1985, qu’elle incarne la république. La liste est longue de ces modèles dont certaines n’ont pas attendu l’affaire Depardieu pour choisir l’exil fiscal.

    Interrogée par ailleurs à propos du     crédit d’impôt compétitivité           en faveur des entreprises, Laurence Parisot ne croit évidemment pas que cette mesure créera des emplois : "Je ne le crois pas dans un premier temps, ce que j'espère, c'est que ça va freiner la destruction d'emplois, ce qui serait déjà beaucoup". Il existe selon elle une "peur de l'embauche chez les patrons de TPE et de PME qui est très grande". 

    L’amie de Sarkozy préférait les mots du chef de l’UMP que ceux de la gauche. « Il faut aussi avoir un discours général qui renforce l'attractivité de notre pays, celle-ci étant très abîmée aujourd'hui compte tenu du discours, des propos, qui sont tenus par certains responsables politiques, compte tenu aussi des choix fiscaux qui sont faits par le gouvernement", poursuit-elle."Et elle donne un exemple : "Quand Arnaud Montebourg à la une du 'Monde' dit que les nationalisations temporaires sont l'avenir de la politique économique de la France, c'est évidemment tout à fait effrayant pour n'importe quel investisseur".

    Qui mène à la guerre civile ? N’est-ce pas ces patrons et ces financiers qui ont jeté des millions de gens au chômage et leur font payer leur spéculation effrénée. Mme Parisot, visage grincheux sous un discours sirupeux et aujourd’hui pleurnichard, défend les intérêts de son milieu. Elle défend l’exil fiscal comme un droit et en rejette la faute sur ceux qui veulent la justice fiscale. Pour elle les riches doivent pouvoir investir en toute impunité et profiter d’un système capitaliste qui a fait du travail une marchandise. C’est sur le prix du travail qu’il faudrait faire peser tout le poids d’une crise qui est la sienne et celle de ses amis.

    Hollande devrait comprendre que toutes les concessions faites au Medef et à la Droite ne lui apporteront aucun soutien de la part des ennemis du peuple. Il devrait lui aussi avoir peur d’une guerre civile qui le placerait dans le camp d’un pouvoir ultralibéral compromis. Il dit qu’il est l’homme du compromis mais on trouve aussi ce substantif dans le terme « compromission » avec une toute autre connotation que le discours qu’il nous tient et qui commence à marquer sa gouvernance.  

    Suffit-il que Mme Parisot se dise inquiète et effrayée pour que les promesses de campagne fondent comme neige au soleil. Nous sommes pourtant en hiver. C’est vrai ! Les élections ont eu lieu au printemps dernier et n’ont pas passé l’été. Le temps est au chaud et froid mais ce sont les salariés qui subissent les douches écossaises… Demandez aux salariés de Mittal et à ceux de PSA !... Et la liste des emplois perdus devrait s’allonger. Comment peut-on encore croire que tous les patrons sont des citoyens lorsque leur seule patrie est le fric ? Pourquoi laisser encore les mains libres aux spéculateurs en ayant vidé de sa substance la loi qui devait refondre le système bancaire ? Pourquoi vouloir faire du terme «nationalisation» un épouvantail lorsque des milliers d’emplois sont menacés par des patrons voyous ?

    Battone

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