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    En Grèce l’avenir peut commencer

     

    Pas de fumée blanche au-dessus du Parlement grec, ce lundi 29 décembre 2014. Le candidat de droite Stevros Dimas, ex-commissaire européen, soutenu par tout le gratin bruxellois et la Troïka n’a pas réussi à réunir les 180 voix nécessaires à la validation de son élection, à l’issue du troisième tour de scrutin. Au grand dam de tous les laudateurs des politiques d’austérité et de régression sociale qui secouent toute l’Europe. Pourtant d’énormes moyens ont été mis en œuvre pour assurer la victoire de Dimas. Y compris des moyens peu orthodoxes, sans jeu de mots, comme par exemple des pressions, des propositions d’achat de voix, etc. En vertu de la constitution grecque, des élections législatives seront donc organisées. Elles auront lieu le 25 janvier 2015. Cette perspective est différemment appréciée selon le positionnement des uns et des autres. Syriza, qui a actuellement le vent en poupe (28% des intentions de vote) se réjouit d’un tel résultat.  Alexis Stypras, leader de cette formation de la gauche radicale a déclaré : «  C’est un jour historique, l’avenir peut commencer. »

    Autre son de cloche à droite et chez les sociaux-démocrates du Pasok. Là, c’est la consternation. Les premières conséquences se sont vite fait sentir. Les places boursières européennes ont toutes décroché, subissant des baisses significatives, en particulier celle d’Athènes. Le Fmi, à la tête duquel plastronne Christine Lagarde, récemment mise en examen dans l’affaire Tapie, suspend son aide financière à la Grèce jusqu’aux prochaines élections. Les media officiels se sont aussitôt mis au travail. Haro sur Syriza. On parle même de « terrorisme médiatique ». Antonis Samaras, premier ministre crie au loup et refait le coup de la peur. « Eux ou nous, l’Europe ou le chaos », éructe-t-il. Quel culot ! Lui et sa clique qui sont responsables de la situation catastrophique que connaît le pays. Le chaos existe déjà. La grande majorité des Grecs est à genou. Le chômage explose, les retraites sont littéralement laminées, le système de santé démantelé. Les biens publics comme l’énergie, l’eau, les transports, privatisés. Même certaines magnifiques îles grecques n’ont pas résisté au vent de l’ultralibéralisme. Dans le même temps les armateurs sont toujours exemptés d’impôts, de même la riche église orthodoxe. La spéculation continue allègrement et l’évasion atteint des records. Les banques européennes continuent d’encaisser les intérêts des dettes, avec délectation. Les ingérences étrangères déferlent, y compris françaises. Voir la lamentable déclaration de Pierre Moscovici, nouveau commissaire européen. Nos pseudo-socialistes craignent l’arrivée de la gauche radicale au pouvoir, et son effet possible de contagion à d’autres pays européens.

    La Troïka cache mal son irritation. Dans le concert des critiques pro-libérales, le pompon revient aux Allemands. Le ministre des finances Wolfgang Schäuble déverse sa bille et montre son arrogance et son mépris pour les Grecs. Ce n’est pas nouveau. Souvenons-nous des déclarations particulièrement amènes à notre égard, d’une députée européenne, lors de l’émission des « Paroles et des actes, sur France2. Que dit en substance ce brave ministre.  Le pays devra poursuivre les réformes engagées, sans autre alternative. La messe est dite. Il est bon de rappeler à Schäuble que la Grèce ne doit rien à l’Allemagne. Par contre, l’inverse  est vrai. Trois exemples suffiront. Il est temps de tordre le cou à des idées complaisamment distillées en France et ailleurs, idées selon lesquelles l’Allemagne serait la vache à lait des pays de l’Europe du Sud. Premier exemple. Les dettes de guerre non payées par l’Allemagne. Elles sont estimées à 160 milliards d’euros ! Deuxième exemple. Où sont passées les réserves en or que les nazis ont volées à la banque centrale grecque ? Enfin, il est utile de préciser que les marchands d’armes allemands se sont gavés copieusement en suréquipant l’armée grecque, bien au-delà de ses propres besoins. On pourrait encore rajouter quelques exemples significatifs, dont celui des banques allemandes qui ont prêté de l’argent à la Grèce. Ces prêts n’ont rien de philanthropiques. Les taux sont particulièrement élevés, presque au niveau de l’usure, de 8 à 12%, alors que ces mêmes banques empruntent auprès de la Banque centrale européenne à 1%, voire moins.

    Les grecs iront aux élections le 25 janvier 2015. Ils seront seuls habilités à choisir leur sort. Syriza et toutes les forces de progrès du pays iront à la bataille avec la conviction de gagner et de proposer une voie nouvelle pour sortir la Grèce du marasme actuel. Cette bataille sera dure. En face les ennemis déclarés ou anonymes déploieront des efforts gigantesques pour casser l’espoir qui est en train de naître. La victoire est possible. Les forces de progrès grecques compteront aussi sur la solidarité internationale. Ié e pussibule.

    Forza Syriza.

    Maria Maddalena Lanteri

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    Où est la vraie gauche lors des prochaines élections municipales ? *

     

    Simon Renucci a présenté sa liste « Unis pour Ajaccio, Uniti pà l’avvene », pour les prochaines Municipales. Pas n’importe où. Devant la statue de Napoléon Bonaparte, au Casone ! Le lieu est certes symbolique. Mais qu’il soit permis de dire que ce n’est pas le lieu idéal pour une liste qui se veut large et démocratique. En effet qu’avait de démocratique le régime impérial ? Quel a été son bilan ? Un désastre pour la France d’alors et l’Europe. Des champs de ruines, des millions de morts, etc.

    Revenons à la fameuse liste d’ouverture qu’on pourrait qualifier de lista arcubalenu tant il est vrai qu’elle recouvre toutes les couleurs du spectre. A quelques exceptions près. On y retrouve des gens de gauche, des sociaux-démocrates, des socialistes, des écologistes, des représentants du Parti communiste, des sans partis, des nationalistes et même des gens de droite, déclarés. Une sorte de grande coalition locale. Elle s’est bâtie après moultes consultations, pour le moins laborieuses. Le Parti de gauche et Manca alternativa ont même été contactés, mais ont récusé l’idée d’intégrer et de soutenir une telle liste. Pour plusieurs raisons. Cette liste ne s’appuie sur aucun programme – du moins jusqu’à ce jour. La seule préoccupation étant de récupérer la Municipalité d’Ajaccio. Comment peut-on aller devant les électeurs sans programme ? Doit-on se contenter de parler de fraudes ? Les ambitions personnelles passeraient-elles avant les préoccupations des habitants de la ville ? La question mérite d’être posée. Au fait, Simon Renucci et ses colistiers ont-ils parlé une seule fois des conséquences de la politique de Hollande sur une ville comme Ajaccio et de la réduction drastique des dotations de l’Etat ? On peut tendre l’oreille, pas d’échos.

    Par ailleurs, on regrettera la présence de représentants du Parti communiste sur cette lista arcubalenu. Ce dernier ayant refusé, une fois de plus, de bâtir avec Manca alternativa et le Parti de gauche une liste authentiquement de gauche, avec un programme de gauche au service de la population, une liste fondée sur la transparence et la clarté. Sans compromission. Pour l’occasion, d’aucuns nous refont le coup du vote utile. Faut-il avoir la mémoire courte ? L’argument plutôt Renucci que Marchangeli ne tient pas la route. Sans remonter à Jésus Christ, prenons l’exemple des dernières élections présidentielles. Plutôt Hollande que Sarkozy, nous disait-on. Bien. Hollande a été élu grâce en partie aux voix des électeurs du Front de gauche. Résultat. La politique menée par le pouvoir socialiste s’est inscrite parfaitement dans la logique de celle développée par Sarkozy. La crise n’est pas résolue. Le chômage s’aggrave et les mesures d’austérité se multiplient, sans parler de la remise en question des acquis sociaux et du code du travail tandis que la spéculation financière triomphe.

    Les responsables locaux du parti communiste n’ont pas apparemment tiré les enseignements des élections de mars dernier qui ont été également un vote sanction contre la politique de François Hollande et de son gouvernement, y compris à Ajaccio. Le Front de gauche en a subi lourdement les conséquences. Disons-le, ce qui se passe dans le cadre de la préparation des prochaines municipales va renforcer le désarroi de nombreux électeurs de gauche. Sans jouer aux Cassandre, on peut avancer l’idée que le syndrome italien nous guette et nous menace. Quel est ce syndrome ? La liquidation pure et simple de la vraie gauche ou du moins de sa réduction à l’état de groupuscules, sans réel avenir.

    Encore un mot. Les responsables locaux du Parti communiste ont pris une décision que nous ne partageons aucunement. Mais c’est leur choix. Ils iront donc à la bataille électorale sous la bannière Renucci, le drapeau dans la poche. En aucun cas, ils ne sauraient se prévaloir de l’étiquette du Front de gauche lequel - faut-il le rappeler – comprend également le Parti de gauche et Manca alternativa.

    Maria Maddalena Lanteri

     

    * Cet article n’engage que son auteur

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  • La Merkel tance Paris et Rome

     

    Nous avons eu droit l’autre soir, sur France 2, lors de l’émission « Des paroles et des actes », à une sublime prestation d’une certaine Ingeborg Grässle eurodéputée de la CDU allemande. Avec une morgue, pour ne pas dire arrogance, toute teutonne, cette dame s’est livrée à une charge contre la France et les Français, sans la moindre émotion. En substance notre égérie considère qu’on ne travaille pas assez – des fanullonni – qu’on dépense trop. Pour liebe Ingeborg, c’est inadmissible.  Achtung ! Il faut que la France fasse illico presto les réformes structurelles auxquelles elle aurait souscrites. Et de se livrer à des objurgations à peine voilées, voire des menaces, comme si elle et le gouvernement allemand disposaient du pouvoir suprême en Europe. Doit-on en rire ou gueuler à l’ingérence dans nos propres affaires ?

    Ce n’est pas tout. Voilà que sa patronne, la Merkel, en rajoute une louche. Notre chancelière s’emporte contre la France et l’Italie ! Pour elle, ces pays latins sont les enfants terribles de l’Europe allemande. François Hollande et Matteo Renzi, malgré leurs politiques d’austérité et de régression sociale, n’en font pas assez. Il faut aller plus loin. Schnell ! Il est bon de rappeler à la Merkel qu’une grande majorité de Français et d’Italiens sont loin de partager avec enthousiasme les politiques qu’ils subissent présentement. Leur demander de nouveaux sacrifices pour engraisser encore plus les gros rentiers allemands relève de la plaisanterie. La chancelière ferait mieux de s’occuper de ses affaires. La « fameuse prospérité » de l’Allemagne ne profite pas à la majorité des habitants du pays. Cette prospérité a été obtenue, grâce à la mise en place par les sociaux-démocrates d’une politique de rigueur sans précédent : généralisation de la flexibilité du travail, bas salaires, exploitation outrancière de la main d’œuvre étrangère, réduction drastique des dépenses publiques, etc. La Merkel ne devrait pas oublier que 40% de ses exportations se font en direction de la France. En cas de coup dur dans notre pays, l’économie allemande s’effondrerait lamentablement. Enfin, rappelons à la chancelière, ex-communiste, que la réunification de l’Allemagne a coûté cher aux pays européens, en particulier à la France. N’aurait-elle pas la reconnaissance du ventre ?

    Encore un mot. Au lieu de critiquer les pays du Sud, La Merkel serait mieux inspirée à régler les dettes de guerre de son pays envers la Grèce : 150 milliards d’euros ! Somme considérable, jamais acquittée, qui permettrait aux Grecs de respirer un peu.
     

    Maria Maddalena Lanteri

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  • Les patrons dans la rue

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    Les patrons ont battu le pavé de Paris, Marseille et Toulouse à l’appel de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Chose inédite depuis plusieurs décennies ! D’ordinaire, ils ont plutôt l’habitude de railler ou de vilipender les porteurs de pancartes. « Libérez nos entreprises ! », pouvait-on lire sur certaines banderoles. Ces nouveaux manifestants réclamaient plus de simplification administrative, moins de charges sociales, plus de flexibilité du travail, moins d’impôts et l’abrogation des 35 heures. Rien que ça. Il est bon de rappeler à ces patrons, pour la plupart de petites entreprises que la situation actuelle, caractérisée par une grave crise, est due aux politiques  menées depuis plus de trente ans. François Hollande ne fait que continuer la politique suivie par Sarkozy, une politique aux ordres de la Troïka et des marchés financiers. A l’époque, on ne les a pas vus exprimer leur mécontentement avec la même vigueur. Il est bon de leur rappeler qu’ils ont déjà bénéficié d’exonérations substantielles de charges sociales sur les bas salaires. Malgré cela, on n’a pas vu d’embauches significatives dans les entreprises, mais plutôt un nivellement par le bas des salaires. Quant à la flexibilité, elle existe déjà. 80% des embauches nouvelles se font sur la base de contrats à durée déterminée. Les 35 heures ? La plupart des petites entreprises de moins de vingt salariés n’y ont pas recours. Autre sujet de mécontentement des petits patrons, le dumping social. Ils critiquent - à juste titre - l’utilisation de mains d’œuvre étrangères, en particulier d’Europe de l’Est, à des niveaux de rémunérations extrêmement bas, notamment dans les travaux publics et le bâtiment. Qui sont les donneurs d’ordre ? Pour l’essentiel, des grandes entreprises du Cac 40, sous-traitant leurs contrats. A-t-on entendu dans les manifestations une forte contestation de ces grands groupes ? Enfin, il est bon de rappeler encore que tous les petits patrons ne sont pas tous d’une parfaite innocence, surtout ceux qui ont recours allègrement au travail au noir.

    Cela étant dit, la majorité de ces patrons devraient se démarquer du Medef et des multinationales premiers responsables de leurs difficultés et souvent de leur agonie. En ont-ils conscience? En ont-ils la volonté ? Ca c’est une autre histoire.

    Jean-Antoine Mariani

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  • Où en sommes-nous?

     

    Ca y est ! La campagne officieuse pour les prochaines municipales à Ajaccio démarre. Déjà des listes émergent. Tout d'abord celle de l’éphémère maire sortant Laurent Marchangeli qui n’arrête pas de hurler au complot. Pourtant les dernières élections ont été annulées pour « manœuvres frauduleuses et nombre significatif d’émargements irréguliers », par le tribunal administratif de Bastia. De surcroît, il pèse sur la ville une suspicion d’utilisation frauduleuse de fonds publics pour « l’achat » de voix, nécessitant une enquête judiciaire. On attend avec délice les résultats de cette enquête.

    Le Front national a bien l’intention de présenter sa propre liste avec son programme particulièrement méphitique. Un programme qui se résume en une phrase : Haro sur les immigrés.

    L’ancien maire social-démocrate, Simon Renucci, malgré sa volonté de quitter la politique après sa défaite de mars dernier, renaît de ses cendres et décide de se lancer à nouveau dans la bataille électorale. Il consulte tout azimut. Déjà, un semblant de contour se dessine pour sa future liste. Celle-ci comprendrait des ex-colistiers et ratisserait très large. Elle intégrerait diverses personnalités dont l’engagement à gauche est loin d’être affirmé. Le Parti communiste, pour sa part, a décidé de rejoindre l’équipe Renucci, comme lors des élections précédentes, refusant une fois de plus l’idée d’une liste du Front de gauche, avec ses différentes composantes, dès le premier tour des Municipales. C’est son choix. Mais a-t-il bien tiré les enseignements des dernières élections ? Toutefois et en aucun cas, il ne saurait se prévaloir de l’étiquette du Front de gauche comme on peut l’entendre de ci de là dans Ajaccio et dans certains media.

    Simon Renucci fait également des appels en direction des nationalistes, en particulier de Corsica libera. Ces derniers n’ont pas encore arrêté leur choix.

    Une autre liste se réclamant de la gauche entre dans la danse. Celle de François Casasoprana, partisan d’un rajeunissement et d’un renouvellement du personnel politique ajaccien. Il se veut proche de Manuel Valls. Tout un programme.

    Voilà l’état actuel des listes en présence. Mais il est à déplorer l’absence d’une liste authentiquement de gauche, notamment d’une liste du Front de gauche, avec toutes ses composantes. C’est préjudiciable à plusieurs égards. Si on analyse de près la tournure que prend la campagne officieuse on constate qu’elle est essentiellement axée sur l’affrontement de personnes où tous les coups sont permis. On fait de la fraude électorale un cheval de bataille. Les problèmes essentiels des ajacciennes et des ajacciens sont ainsi occultés. Que deviennent les problèmes de transports publics, de gestion de l’eau, d’environnement, de logement social, d’emplois utiles. De même les problèmes de la réduction des dotations de l’Etat aux communes et des conséquences de la politique d’austérité et de régression sociale menée par le pouvoir dit socialiste ? Oui que deviennent-ils ? La question mérite d’être posée à la population d’Ajaccio.

    Jean-Antoine Mariani

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  • "Devono cadere tutti i muri che ancora dividono il mondo"

    Papa Francesco

     

    A Berlin, ce dimanche 9 novembre 2014, des centaines de milliers de personnes se sont donné rendez-vous pour célébrer le 25e anniversaire de la chute du « mur de la vergogna ». Ce mur qui a tant fait de mal aux idées du socialisme et du communisme, à cause d’une monstrueuse perversion due à des pratiques staliniennes et antidémocratiques. Ces dernières ont fourni une occasion en or aux pays capitalistes et en particulier aux Usa de se définir, sans rire, comme les seuls garants de la liberté et de la démocratie dans ce bas monde. Pourtant, il serait bon que ces mêmes pays se regardent dans une glace et établissent leur propre bilan. Celui-ci serait loin d’être glorieux et brillant. Combien de sang, de larmes, de destructions massives au nom de ces « liberté et démocratie » chéries ? Combien d’ingérences dans les affaires d’autrui ? Combien d’exploitations des peuples et de pillages de nombreux pays à travers la planète ? Oui, combien ?

    Tous les laudateurs et les chiens de garde du système capitaliste ont-ils, une seule fois, évoqué, lors de la célébration de Berlin, y compris d’ailleurs la Merkel, pur produit de l’ex-Rda, l’existence d’autres murs de la honte dans le monde ? Nimu, personne ou presque, à l’exception du pape Francesco qui a déclaré : « devono cadere tutti i muri che ancora dividono il mondo. »

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    On pourrait rappeler à toutes ces belles âmes qui ratiocinent à longueur de journée sur les prétendues vertus du système dominant, en particulier à notre président François Hollande qu’il existe aujourd’hui, par exemple, un autre mur de la honte, celui qui sépare les territoires occupés de Cisjordanie d’Israël. On a beau tendre l’oreille, on n’entend toujours rien. Un mur reste un mur. On ne doit pas avoir la condamnation sélective. On doit  condamner son existence et exiger son démantèlement quel que soit sa localisation. Rappelons au passage que le gouvernement Netanyaou continue allègrement la consolidation de ce mur. Comme il continue sa politique d’apartheid à l’égard des Arabes israéliens, la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, au nom d’un soi-disant mythe du Grand Israël ! En toute impunité. On pourrait également ajouter cette guerre à outrance menée cet été contre la population de Gaza qui a fait plus de 2000 morts, des centaines de maisons détruites, etc.

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    Et que fait l’Occident dans cette affaire ? Sinon prendre le parti du gouvernement d’extrême droite israélien.

    Il est grand temps pour la France de reconnaître au peuple palestinien le droit à un Etat. Laisser pourrir la situation dans cette partie du Proche-Orient, déjà explosive, c’est prendre le risque d’un embrassement général.

    Maria Maddalena Lanteri

     

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  • Les charognards à l'oeuvre

     

    On connaît l’empathie, l’intérêt, la compassion qu’a la châtelaine de Montretout pour le petit peuple. Ce peuple qui souffre et qui est en déshérence. Ce peuple victime des politiques d’austérité et de régression sociale menées un peu partout en Europe. Elle les comprend, les soutient et leur indique la seule voie du salut : la sienne. Marine Le Pen ne manque jamais d’en rajouter une louche lorsqu’une occasion se présente. Elle utilise même un discours ultragauche contre l’Europe, les multinationales, comme le faisait à une certaine époque Mussolini. Dans le même temps, elle « dérape », se rattrape en désignant les vrais coupables : les immigrés. Ces gens-là viennent manger notre pain et utilisent notre système de santé, comme le disait si bien Fernand Raynaud dans son histoire du douanier. Décidément la technique du bouc émissaire fonctionne toujours. La voilà qu’elle récidive ce vendredi 24 octobre 2014. Flanquée d’un certain nombre de ses acolytes, elle s’est rendue à Calais. Pour apporter son soutien aux migrants qui attendent un hypothétique départ pour la Grande-Bretagne ? Faut pas rêver. Elle est venue pour exploiter une situation difficile et exciter un peu plus une partie de la population de la ville. Ignoble. Il est vrai que la situation se dégrade de jour en jour par un afflux de migrants. La police se dit dépassée par les événements caractérisés par des heurts entre immigrés. Le gouvernement laisse apparemment pourrir cette situation au risque d’engendrer des conséquences dangereuses. Il ne s’agit pas de la nier, mais d’appréhender les causes de cet afflux de personnes qui au demeurant ne vivent pas dans le confort douillet du château de papa Le Pen.   Parmi ces causes, il y a les guerres, la montée de l’islamisme, la misère et aussi et surtout le rôle joué par les pays occidentaux, principaux fauteurs de troubles et exploiteurs senza vergogna des ressources de nombreux pays du tiers monde. Ressources qui pourraient être utilisées pour fixer les populations. François Hollande, son gouvernement et les responsables politiques des pays européens devraient y penser, plutôt que de susciter la guerre entre pauvres.

    Donc, Marine Le Pen et son équipe sont venues à Calais avec la ferme intention d’exploiter la situation, comme des charognards. L’ignominie n’a décidément pas de limite. Dans une conférence de presse elle s’est de nouveau lâchée en ressortant tous les vieux poncifs contre les immigrés. Minable, mais dangereux pour la démocratie.

     

    Jean Antoine Mariani

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  • Une vaste campagne d'intox

     

    Le mot réforme est désormais au palmarès des mots les plus utilisés dans notre beau pays. Nos incontournables chroniqueurs politiques, nos brillants économistes qui sévissent quotidiennement sur les antennes des télés et des radios, nos gouvernants, nos patrons grands et petits en raffolent. « Il faut faire des réformes en profondeur, des réformes structurelles », clament-ils au bon peuple. « Ces réformes sont  nécessaires pour sortir le pays de la crise », martèlent-ils, «  il n’y a pas d’autre alternative ! »

    Mais de quoi parlent-ils ? Pour eux, les réformes ce sont, par exemple, repousser l’âge du départ à la retraite, tailler joyeusement dans les prestations sociales, moins de remboursement, moins d’allocations chômage, plus de flexibilité dans le travail, se débarrasser définitivement des 35 heures, détricoter allègrement le code du travail, etc.

    Il faut le dire. On est en face d’une grande perversion dans l’utilisation du mot réforme. Si on prend un dictionnaire, le Larousse, que lit-on à propos de ce mot désormais célèbre : « Réforme, changement important, radical, apporté à quelque chose, en vue de l’améliorer.» On est bien loin de la signification que toutes ces bonnes âmes donnent au mot réforme. On assiste depuis quelque temps à une fantastique campagne de mystification pour nous faire avaler de grosses couleuvres.

    Non, toutes les mesures prises au nom de la réforme n’ont rien à voir avec le progrès social. Bien au contraire, elles nous entraînent irrémédiablement dans la voie de la régression sociale et du déclin.

    Bravo à nos gouvernants dits de gauche. Bravo à François Hollande qui a été élu – il est bon de le rappeler – pour entreprendre de vraies réformes.

     

    Maria Maddalena Lanteri

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  • On brade allègrement les bijoux de famille

    Emmanuel Macron, nouveau promu à l’économie, à la place de l’impétueux Montebourg, ex-banquier, socialiste, s’est distingué dès son arrivée au quai de Bercy par une série de saillies qui ont comblé d’aise et de ravissement tous les libéraux et autres néo-libéraux qui hantent notre pays, au premier rang desquels Pierre Gattaz, l’ineffable président du Medef. Notre homme considère que les 35 heures ou les allocations chômage ne sont plus des sujets tabous. Par conséquent il faut revoir tout cela dans l’intérêt de la France ! Mais de quelle France parle-t-il ? Pour notre ministre les chômeurs perçoivent trop d’allocations pour des durées trop longues. Et de proposer de tailler dedans sans état d’âme. Monsieur Macron a-t-il un jour connu le chômage et ses conséquences souvent dramatiques pour qui le subit ? Conséquences aux niveaux social, économique, familial et sanitaire ? Pourrait-il vivre avec des indemnités souvent inférieures au Smic, comme la grande majorité des chômeurs ? S’est-il posé la question de savoir qui est responsable du chômage ? Qui a foutu ou maintenu des millions de personnes sur le pavé ? Pourtant le patronat a bénéficié pendant des années d'exonérations de charges sociales afin de relancer l’emploi. Il est entrain de bénéficier du fameux crédit d’impôt, en attendant les largesses du pacte de responsabilité cher à François Hollande et à son gouvernement. Les chômeurs, en tous cas, ne voient rien venir. Et on leur demande encore de faire des efforts ! Inadmissible. D’autant plus inadmissible que la politique d’austérité et de régression sociale est menée par un pouvoir dit « socialiste ».

    On pourrait conseiller à monsieur Macron d’autres pistes à explorer, par exemple, celle de la lutte sans merci contre l’évasion fiscale qui nous coûte au bas mot 80 milliards d’euros par an, contre la fraude à la TVA, ou au travail au noir.

    Ce n’est pas tout pour notre social-libéral. Dans une conférence de presse tenue le 15 octobre, pour présenter son « projet de loi pour l’activité et l’égalité des chances économiques », il a évoqué tranquillement la vente de certains bijoux de famille ! De ce point de vue-là, il est dans la continuité d’un certain Jospin - un autre socialiste - qui a inauguré la phase de la privatisation accélérée d’un grand nombre d’entreprises nationales. Actuellement l’Etat possède encore 110 milliards d’euros de participations dans 74 sociétés. Il est question de vendre 10% de ce capital, d’ici 2018. Au nom de quoi brade-t-on un bien commun, au profit de qui ? Macron nous explique que 4 milliards seront consacrés à réduire la dette ! Et 6 à 7 milliards  à investir dans des entreprises ? Lesquelles ? Entre parenthèses, il est à parier que le jour de la vente de ces participations la valeur de celles-ci aura tendance à baisser de manière significative, au plus grand bonheur des acquéreurs. Voir l’exemple des autoroutes. On a là un exemple de braderie du bien commun, faite par des « socialistes », avec un zèle particulier que n’oserait même pas avoir la droite traditionnelle. Cette politique de liquidation s’inscrit dans un processus grave de liquidation de tout ce qui ressemble à un bien collectif ou à un service public. Et le projet de traité transatlantique, négocié en catimini, n’est pas fait pour arranger les choses. Il est grand temps de réagir avec la plus grande fermeté avant qu’il ne soit trop tard.

     

    Maria Maddalena Lanteri

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