• Sans être un lecteur friand des articles de la presse people, nous n’avons pu échapper à la liaison secrète de François Hollande avec une actrice-productrice qui avait participé à un clip de la campagne électorale du candidat Hollande. Nous n’allons pas jouer les moralistes puritains mais cette révélation nous dicte quelques réflexions. Nous savions que notre « président normal » avait trompé la candidate aux élections présidentielles de 2007 et mère de ses enfants avec une journaliste mariée qui est devenue la Première dame officieusement officielle lors de la campagne électorale alors que le candidat Hollande aurait trompée aussi cette dernière, semble-t-il, et nous venons de l’apprendre par Closer. Notre Président est donc normal comme ses prédécesseurs. Il est une fine fleur de la politique au pollen volatile. Bien entendu sa vie privée ne nous regarde pas mais on ne va tout de même pas se boucher les oreilles et fermer les yeux. Il l’a installée à l’Elysée, sa vie privée. Maintenant, nous savons qu'il est en quelque sorte polygame non déclaré puisqu’aucun démenti n’a été apporté et que la seule réplique est l’annonce d’une plainte contre le journal Closer qui aime mettre son nez dans les histoires de cul et, comme le constate un dicton : « Plus le singe monte haut et plus on lui voit le cul ».

    Qu’en penser ? On se dit que notre président n’est pas aussi occupé qu’il le dit par ses hautes fonctions malgré la crise, le chômage, les fermetures d'entreprises, les menées militaires de la France en Afrique, l'Europe …etc. Il aurait le temps de rejoindre sa maîtresse en scooter et de tromper sa favorite. Et cette dernière ? Le sait-elle ? Est-elle toujours la première Dame officieusement officielle ? Cela nous regarde un peu puisqu’elle occupe une fonction à la charge de l’Etat, donc de nos impôts.

    On ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec le concubinage entretenu par François Hollande avec le Parti socialiste. On le sait maintenant,  le Président socialiste trompe la gauche avec la droite. En outre, ses relations avec une journaliste et une actrice démontrent une fois encore les liens des politiciens avec la Presse et le monde people. Alors, pour faire la synthèse des deux mondes, François Hollande ne devrait pas se plaindre d’être à la une de la presse people.

    Nous l’avons vu avec la pseudo-réforme des mœurs politiques, François Hollande n’a pas montré une volonté de transparence. Son comportement démontre qu’il a des choses à cacher et elles ne nous regardent pas. Sa politique nous regarde. L’anaphore du candidat Hollande n’a été qu’un effet de manche. Notre président affectionne les discours sur les valeurs de la république mais reste silencieux sur la justice sociale. Il intervient parfois de façon inopportune dans des affaires mineures comme celle de l’expulsion de Léonarda, mais ne dit pas un mot sur les entreprises qui mettent des milliers de salariés au chômage. On se foutrait volontiers de ses frasques amoureuses mais l’article de Closer pousse à la réflexion sur la personnalité de ce Candidat de gauche qui s’est mué en  Président de droite jusque dans sa vie privée. Il a pourtant été élu sans perruque et sans faux nez.

    U piluccheru

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  • Les Corses doivent s’acquitter, illico presto, des droits de succession sans nouveau délai. C’est la décision du Conseil constitutionnel et son Président veut la faire respecter. Sus aux arrêtés Miot antérieurs à la Constitution de la Cinquième république et qui ne doivent plus lui survivre !

    « … à plusieurs reprises au cours de ces derniers mois, des dispositions législatives ont été adoptées alors qu'elles contrevenaient directement à l'autorité de la chose jugée par le Conseil". Jean-Louis Debré l’a déclaré dans son discours lors de la cérémonie des vœux de François Hollande à la haute juridiction, lundi soir à l'Elysée. "Cette situation est préoccupante", a-t-il ajouté, rappelant avoir été amené à "censurer une deuxième, ou plutôt j'espère, une dernière fois" ces dispositions contestées sur "les droits de succession en Corse". "L'Etat de droit est fondé sur le respect de la règle de droit et des décisions de justice", a souligné le président du Conseil constitutionnel, renchérissant: "La volonté générale ne s'exprime que dans le respect de la Constitution". 

    Voilà la position de l’ancien Président de l’Assemblée nationale et actuel Président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré fils de Michel Debré ancien premier ministre gaulliste et artisan de la Constitution de 1958. Le Conseil constitutionnel représenterait la volonté générale alors que tous ses membres sont de droit ou nommés et qu’ils appuient leurs décisions sur le droit constitutionnel, un droit à géométrie variable qui donne lieu à des interprétations juridiques floues. Quant à cette constitution de la Cinquième république, elle n’assure pas un système véritablement démocratique et ne sert qu’à maintenir le bipartisme, tout en grossissant le nombre des abstentionnistes aux élections. En outre ce sont des conseillers nommés qui retoquent des lois votées par les parlementaires élus. En qualité d’ancien parlementaire, le président Debré devrait s’en offusquer. Il préfère se retrancher derrière l’Etat de droit et le respect de la règle de droit en empêchant toute modification législative. La volonté générale ? Monsieur Jean-Louis Debré est mal placé pour donner des leçons de démocratie. Il n’est qu’un gardien à qui on a donné la clé du temple et joue l'oie du Capitole gaulliste.

    Dans la famille Debré, ils sont tous à droite et conservateurs. On peut aussi citer son frère Bernard, professeur de médecine et député UMP. Une famille bourgeoise dans laquelle on fait des carrières médicales, juridiques et surtout politiques. Docteur en droit public, Jean-Louis Debré a écrit sa thèse sur les  « Idées constitutionnelles du général de Gaulle ». Juge d’instruction, Il a préféré faire une carrière politique dans le sillage de Jacques Chirac. Il est un magistrat donc très politisé à droite. D’abord élu dans l’Eure, il est « monté » politiquement à Paris et fut le premier adjoint de Jean Tiberi, ancien maire de Paris, judiciairement contesté comme l’a été son prédécesseur, Jacques Chirac.

    Ministre de l'Intérieur dans les gouvernements d'Alain Juppé, il est critiquépour avoir laissé s'organiser la conférence de presse des militants clandestins corses armés à Tralunca. Sans doute en a-t-il gardé un mauvais souvenir et peut-être un brin d’amertume envers les Corses. A l’époque, il ordonne l'expulsion, le 23 août 1996, de 300 étrangers en situation irrégulière occupant l'église Saint-bernard à Paris, non sans avoir déclaré cyniquement auparavant qu'il agirait « avec humanité et cœur ». Malgré les déclarations du gouvernement, la plupart de ces étrangers ne sont pas expulsés, ayant des attaches fortes en France, qui rendent toute « mesure d'éloignement » complexe. Des manifestations critiquant la politique du gouvernement Juppé, durant lesquelles on scande des slogans réclamant l'« abrogation des lois Pasqua-Debré », rassemblent des dizaines de milliers de personnes. Ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré présente alors en novembre 1996 un projet de loi portant « diverses dispositions relatives à l'immigration ». L’ancien juge d’instruction s’est avéré très répressif dans les actions de police administrative contre les étrangers.

    Après la victoire de la gauche en 1997 et les déboires judiciaires des Tibéri, il retourne se faire élire dans l’Eure où il devient maire d’Evreux. Pendant la période de la troisième cohabitation de 1997 à 2002, il est le président du groupe RPR à l'Assemblée nationale.

    D'une grande fidélité à Jacques Chirac, il s'est opposé à Nicolas Sarkozy. Il est réélu député le 16 juin 2002  dans la première circonscription de l'Eure. De 2002 à 2007, il est président de l'Assemblée nationale.

    Peu avant son départ de l’Elysée, le 23 février 2007, Jacques Chirac le case en le nommant président du Conseil constitutionnel en remplacement de Pierre Mazeaud. Il sort du devoir de réserve attaché à sa fonction en émettant, en 2008, des « réserves » sur le style présidentiel de Nicolas Sarkozy et, en 2010, en jugeant « inutile pour lui, pour la France » le procès à venir de Jacques Chirac. Les deux larrons se sont retrouvés au Conseil constitutionnel. Avec Giscard d’Estaing et Sarkozy, ils forment un quarteron de politiciens conservateurs qui bloquent tous les textes qui ne leur conviennent pas.

    Voilà résumée la carrière chiraquienne d’un fils de Gaulliste. A croire que dans la famille Debré, chacun a eu besoin d’un mentor politique, ce qui n’est pas le gage d’une personnalité affirmée, indépendante…. et donc objective. Ses capacités juridiques en font toutefois un expert dans l’art de faire passer des vessies pour des lanternes. Si on ajoute son goût pour le roman policier (puisqu’il est romancier) et son désir d’être acteur de théâtre, on peut avoir quelque raison de douter de sa bonne foi constitutionnelle à la présidence d’un conseil qui est un cimetière des éléphants. Il y trouve donc le temps d’y écrire des polars. L’un d’eux a pour titre « Quand les brochets font courir les carpes ». Est-il brochet ? Depuis qu’il préside le Conseil constitutionnel, nous l’associons davantage à la carpe mais aussi à l’oie lorsque nous pensons à un passage de Maupassant dans Bel-ami : «  Ça n'est pas difficile de passer pour fort, va ; le tout est de ne pas se faire pincer en flagrant délit d'ignorance. On manœuvre, on esquive la difficulté, on tourne l'obstacle, et on colle les autres au moyen d'un dictionnaire. Tous les hommes sont bêtes comme des oies et ignorants comme des carpes ». Avec les Corses, son dictionnaire c’est la constitution écrite par son père et dont il se sert avec ses pairs pour régler ses comptes politiques. Il paraît qu’il a écrit un ouvrage « Vu du perchoir », sur ses années de présidence de l’Assemblée nationale. Le livre ne sera publié qu’à la mort de Jacques Chirac, et fera l’effet, selon son auteur, d’«une petite bombe ». En acceptant la présidence du Conseil constitutionnel, il est à l’évidence  tombé du perchoir mais en douceur et sa petite bombe ne sera sans doute qu’un pétard mouillé.

    Jean-Louis Debré est en place jusqu’en 2016… Il prendrait ensuite sa retraite pour se consacrer à l’écriture. Il aime raconter des histoires tordues où se croisent des blondes vénéneuses, des flics intrépides et des financiers véreux. Son style est simple et ses titres accrocheurs.  Ce n’est pas de la grande littérature. Giscard d’Estaing est devenu « Immortel » avec des histoires de cul à l’eau de rose, peut-être que Jean-Louis Debré a-t-il quelque chance d’aller le rejoindre ou le remplacer sous le Coupole ? Du Perchoir à la Coupole, il n’y a qu’un saut de carpe.

    Un Debré en cache toujours un autre. Après Michel Debré et ses deux fils, qui sera le suivant à réussir sa carrière politique néo-gaullienne? Jean-Louis Debré n’a qu’un fils : Guillaume, journaliste de CNN, TF1 et LCI à Washington. Toutefois les descendants de Simon Debré (1854-1939), Grand-Rabbin, en poste à Neuilly-sur-Seine, sont nombreux si on se réfère à Wikipédia. (lien en cliquant )

    Vivement une Sixième République et une réforme de ce Conseil constitutionnel conservateur et réactionnaire !

    Lire un article lié en cliquant ICI

    U luccione

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  • On ne lasse pas de la scène à l’Assemblée nationale dans le film « Le Président » réalisé par  Henri Verneuil d'après le roman homonyme de Georges Simenon.  Les dialogues sont  de Michel Audiard. Jean Gabin incarne un Président du Conseil (Chef du gouvernement), homme de gauche, et Bernard Blier interprète son adversaire de droite. L'histoire est imaginaire, mais inspirée par les combinaisons parlementaires et l'instabilité ministérielles de la Troisième et surtout de la Quatrième République. Si, encore aujourd’hui, certains députés dont Philippe Chalamont (Bernard Blier)  peuvent trouver des clones à l’Assemblée nationale, le Président Emile Beaufort (Jean Gabin) n’a pas son semblable lorsqu’il débite toutes ses vérités sur la haute assemblée et la constitution d’une Europe des « trusts horizontaux et verticaux et de groupes de pressions qui maintiendront sous leur contrôle non seulement les produits du travail, mais les travailleurs eux-mêmes ».

    Jean Gabin prononce un long monologue de dénonciation, qui fait référence sans les nommer aux « Deux cents familles», lors de la scène du discours à l'Assemblée. Pierre Bérégovoy, lors de son discours de politique générale, avait déclaré qu'il détenait une liste des noms de députés et d'anciens ministres de droite ayant été mêlés de près ou de loin à des affaires de corruption ; cette déclaration faite en 1992 fait penser à la scène du débat parlementaire au cours de laquelle le président Beaufort présente la liste des députés qu'il accuse d'être membres d'importantes sociétés. Le Ministre de François Mitterand a été bénéficiaire et victime d’un arrangement financier entre amis. Il n’a pas communiqué sa liste noire et n’a pas fait de déclarations fracassantes à l’Assemblée. Il s’est suicidé dans des conditions qui ont fait s’interroger ses proches et une partie de la Presse sur la réalité du suicide.

     

    On connaît le talent de Michel Audiard pour les répliques-cultes. Certaines dans la bouche du Président Beaufort ( Jean Gabin) n’ont rien perdu de leur réalisme. En voici un petit échantillon :

    La Politique, messieurs, devrait être une vocation. Je suis sûr qu'elle l'est pour certain d'entre vous. Mais pour le plus grand nombre, elle est un métier. Un métier qui ne rapporte pas aussi vite que beaucoup le souhaiterait et qui nécessite de grosses mises de fonds. Une campagne électorale coûte cher. Mais pour certaines grosses sociétés, c'est un placement amortissable en quatre ans. Et pour peu que le protégé se hisse à la présidence du conseil, alors là, le placement devient inespéré. Les financiers d'autrefois achetaient des mines à Djelizer ou à Bazoa. Et bien ceux d'aujourd'hui ont compris qu'il valait mieux régner à Matignon que dans l'Oubangui, et que de fabriquer un député coûtait moins chez que de dédommager un roi nègre.

    Le président Beaufort : Mais en écoutant M. Chalamont, je viens de m'apercevoir que le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs, on lui fait dire ce que l'on veut. Les chiffres parlent, mais ne crient jamais. C'est pourquoi ils n'empêchent pas les amis de M. Chalamont de dormir. Permettez moi messieurs, de préférer le langage des hommes : je comprends mieux.

    Dialogues:

    Un député : Quand on veut pas du pouvoir, on le refuse, M. Beaufort. On peut très bien vivre dans l'ombre.

    Le président Beaufort : Et ne jamais en sortir vous en savez quelque chose.

    Le président Beaufort : Je vous reproche simplement de vous être fait élire sur une liste de gauche et de ne soutenir à l'Assemblée que des projets d'inspiration patronale.

    Le député Jussieu : Il y a des patrons de gauche ! Je tiens à vous l'apprendre.

    Le président Beaufort : Oui, et y'a aussi des poissons volants mais qui ne constituent pas la majorité du genre.

     

    Le président Beaufort : Tout le monde parle de l'Europe. Mais sur la manière de faire cette Europe que l'on ne s'entend plus. C'est sur les principes essentiels que l'on s'oppose. Pourquoi croyez-vous, Messieurs, que l'on demande au Gouvernement de retirer son projet d'union douanière. Parce qu'il constitue une atteinte à la souveraineté nationale ? Non, pas du tout ! Simplement parce qu'un autre projet est prêt.

    Philippe Chalamont : C'est faux !

    Le président Beaufort : Un projet qui vous sera présenté par le prochain gouvernement.

    Philippe Chalamont : Monsieur le Président je vous demande la permission de vous interrompre.

    Le président Beaufort : Ah non ! Et ce projet, d'avance je peux vous en annoncer le principe. La constitution de trusts horizontaux et verticaux et de groupes de pressions qui maintiendront sous leur contrôle non seulement les produits du travail, mais les travailleurs eux-mêmes. On ne vous demandera plus, messieurs, de soutenir un ministère, mais d'appuyer un gigantesque conseil d'administration.

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  • 2014! si le nombre "quatorze" n'offre aucune rime riche, nous avons toutefois décidé de jouer le mirliton pour vous souhaiter "Pace e salute" en vers et pas contre tous... sauf quelques uns.

    Il ne faut surtout pas que sarkommence !

    Ni croire hollandemain qui chante...

    Pas lepen de se faire mal,

    D’écopér  un vassal

    Si nous nous y fillons

    Nous l’aurons dans le fion

    Pour éviter la bayroute

    Et tracer notre route

    Nos idées mélanchons !

    A grands coups de torchon

    Le Ayrault doit se casser

    Au lieu de nous faire Valser !

    Si son  sermon te bourre

    C’est la faute à Strasbourg

    L’Europe si amer qu’elle soit

    Devra écouter d’autres voix !

    La Gauche reste à tenter

    Au teint, elle montre sa santé.

     

    Ensemble, restons en phase,

    La vérité est dans la Fase!

     

    Battone

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  • Après la prostate de François Mitterrand, nous voilà avec celle de François Hollande. La Presse ressort une opération faite en 2011. On nous rassure en disant qu’il s’agissait d’un acte chirurgical bénin mais on laisse penser qu’il aurait dû le déclarer alors qu’il était candidat à la Présidence. Avec le concours des média, c’est encore  une attaque de la Droite et ses coups bas n’ont rien à voir avec l’opposition de gauche. Cette opposition de gauche lutte pour plus de justice sociale et la Droite pour des privilèges devenus insupportables.

    François Hollande a-t-il fait un mauvais calcul basé sur l’histoire de la Gauche au pouvoir qui a fait des réformes avant d’être balayée par le mur de l’argent  et la province étranglant le Paris révolutionnaire ? En cela, on peut penser qu’il est marqué par le courant jospinien du Parti socialiste dont le libéralisme économique a essuyé un échec cuisant. La lutte sociale, il en fait un discours de campagne et l’oubli lorsqu’il fait l’expérience du pouvoir. Il se veut réaliste et pragmatique. Au lieu d’écouter son opposition de gauche, il la juge négative et préfère se compromettre dans une sociale démocratie molle qui se rapproche des démocrates américains. Il préfère chercher l’approbation des milieux économiques et financiers. Il se garde bien de vouloir inverser les rapports sociaux. L’exemple le plus révoltant est celui du chômage devenu un élément structurel dans une logique des entreprises qui licencient même quand elles sont en bonne santé. Que font Hollande et son gouvernement ? Ils parlent de compétitivité et se détournent d’une gauche offensive, une gauche qui veut modifier les rapports sociaux. Pour mettre un frein à la brutalité économique, ils ressortent des petits boulots, autant d’emplois précaires, d’emplois de survie. Ils continuent à faire des cadeaux au patronat sans contrepartie : accord ANI et crédit d’impôt. Ils n’interdisent pas les licenciements boursiers. Ils ne légifèrent pas contre les retraites-chapeaux scandaleuses. Ils ne s’attaquent pas aux inégalités sociales qui se creusent.

    Sur le fond le discours est le même que celui de la droite. Ils acceptent comme une fatalité les formes prises par la mondialisation. Ce sont toujours les marchés qui décident. Comme avec Sarkozy, on n’est plus en démocratie. On oublie le siècle des Lumières et la révolution française. On continue à  nous parler de puissance européenne et, dans des tractations entre technocrates, nos dirigeants se préparent à la dissoudre dans une grande zone de libre échange transatlantique. La majorité des Français se désintéressent des échéances électorales et se résignent à subir la fatalité du bipartisme, d’une alternance sans changement. D’autres basculent dans la xénophobie et répondent aux sirènes du FN.

    On se demande si François hollande pense qu’il a été élu par lui-même et pour lui-même. Pour expliquer sa politique antisociale, il a parlé de quinquennat inversé. Cela veut-il dire qu’il se préoccupera de lutte sociale lors de la prochaine campagne présidentielle pour briguer un second mandat. Il y a le candidat avec un discours offensif de gauche et le Président avec une politique de gestionnaire qui, par cynisme, perd un des fondements de la gauche, l’idée de lutte, de transformation et de changement de l’ordre social. Il s’est glissé dans le moule présidentiel et s’est figé dans sa fonction. Il facilite ainsi le retour de la droite qui aura toujours les pouvoirs économiques à ses côtés, car elle est en symbiose avec eux. François Hollande peut faire tout ce qu’il peut pour rester proche des réalités du pouvoir économique et financier, il ne pourra pas s’appuyer sur lui contre son prochain adversaire de droite. Il aura par contre perdu l’électorat de Gauche et contrarié l’avenir de toute la gauche associée malgré elle à son échec si elle ne s’oppose pas ouvertement à sa politique antisociale. L’opposition de gauche doit se mobiliser pour sauver la gauche et devenir plus forte que les Solfériniens qui ont droitisé le PS pendant que Sarkozy extrême-droitisait l’UMP.

     

    placeaupeuple
    Clémenceau a confié : « La vie m'a appris qu'il y a deux choses dont on peut très bien se passer : la présidence de la République et la prostate. » En 2017, François Hollande devra se passer de la présidence de la république et nous souhaitons que sa prostate n’en soit pas la cause. Par contre il aura mérité sa défaite qui sera le résultat d’une politique usée et stérile. La France a besoin d’une Gauche vigoureuse en mouvement  et non pas d’un PS pro-statique.

    U mustacciutu

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  • fifa

    "Cette victoire, face à une équipe ukrainienne qui n’a participé qu’à une seule phase finale de coupe du monde dans son histoire n’est ni un exploit, ni une fin en soi. Elle doit marquer le début de la rédemption pour une équipe de France dont personne n’a oublié les frasques", écrit dans un communiqué Eric Domard, conseiller au sport de Marine Le Pen. Et il ajoute : « Ce n’est pas le concept racialiste de la France black, blanc, beur, qui a sauvé la France hier soir, c’est un collectif, un état d’âme, une abnégation et l’envie de se surpasser ». C’est dit ! Ce qui gêne le Front national c’est le côté black, blanc, beur. Il préfère attribuer la victoire à des concepts : un état d’âme, un surpassement, une abnégation. Cela ne s’arrête pas là et il termine par : « Le Front National salue cet élan de patriotisme réjouissant manifesté aussi bien par les joueurs que par les supporters de l’équipe de France qui illustre toute la force du propos de Marine Le Pen : unis, les Français sont invincibles ». La victoire de la France est l’illustration des propos de Marine Le Pen jusqu’à plagier le slogan chilien «El pueblo unido jamás será vencido» pourtant lancé par des hommes politiquement aux antipodes de l’extrême-droite. Cette chanson chilienne date de 1973. Elle a été écrite par le groupe Quilapayún et sa musique composée par le musicien Sergio Ortega. La  version FN remplace peuple par « Français »  et « jamais vaincu » par « invincible ». Tout est dans la nuance. La dialectique de l’extrême-droite sous-entend toujours la « préférence nationale ». Si le peuple black blanc beur  jamais ne sera vaincu, Albert Einstein a dit par ailleurs que « La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toutes circonstances ».  Nous ajoutons un dicton corse : « A vouloir laver la tête de  l’âne, on perd fatigue et savon » (A lavà u capu à l’asinu, si perde fatiga e sapone). En ce sens, l’âne n’est-il pas invincible ?

    Loin de nous l’idée de casser l’enthousiasme d’une victoire mais la cohésion sociale ne dépend pas d’un match de barrage pour accéder à la Coupe de Monde. Si être patriote c’est agiter des banderoles et des drapeaux bleu blanc rouge au stade de France, on se demande quel autre mot employer pour les morts des deux dernières grandes guerres. Lorsque l’on constate les comportements de certains supporters, on pense plutôt au fanatisme. Après la victoire, la police et la presse n’ont pas donné la liste des exactions et des agressions qui ont été enregistrées. Quant aux joueurs, c’est vrai qu’ils ont mouillé le maillot. Ils ont fait leur job car c’est bien d’un job dont il s’agit et il est fort bien rémunéré. Ils ont été collectifs mais chacun joue aussi sa carrière et sa côte sur le marché des transferts. Ils iront au Brésil. Des échos peu flatteurs nous parviennent de ce pays où le foot est roi. Ainsi 16, 2 millions de Brésiliens – 8,5 % de la population - vivent en situation d'extrême pauvreté, avec moins de 70 Reais – 30 euros – par mois. La moitié d'entre eux ont moins de 19 ans, et 40 % moins de 14 ans. 60 % d'entre eux habitent le Nord Est du pays. 22 % sont analphabètes. Sur les 30 millions de Brésiliens vivant en milieu rural, un sur quatre est " très pauvre ".  Que va apporter la coupe du Monde ? Les premières réservations font apparaître que les prix des hôtels augmentent de 600% et ceux des transports intérieurs en avion ont décuplé. Une journée à Rio coûtera 300 €. A qui cette manne financière va-t-elle profiter ? Aux chaînes hôtelières et aux compagnies d’aviation. Qui va pouvoir se payer le déplacement ? Certainement pas le supporter smicard. Il ne pourra même pas faire un prêt car les banques ne prêtent qu’aux riches.  Après le Brésil, il y aura le Qatar. Des articles ont déjà paru sur les conditions inhumaines dans lesquelles sont employés des ouvriers immigrés pour construire toutes les infrastructures nécessaires. Il a même été question d’esclavage.

    Le football est un sport collectif lorsque l’on est sur le terrain. « For the good of the game » est l’un des slogans de la FIFA.  Pour ceux qui sont dans les tribunes, c’est un jeu du cirque. Derrière tout cela, il y a l’argent. Alors on peut bien s’enflammer sur un match mais il ne faudrait pas tomber dans le fanatisme nationaliste ou le hooliganisme. Il ne s’agit pas d’être naïf en s’imaginant que le foot n’est qu’un sport. La presse glose sur la victoire de la France au détriment de l’actualité sociale, politique et internationale. Même la traque du tireur recherché par la police est passée au second plan après avoir monopolisé toutes les chaînes de télévision. Au moment ou nous écrivons, nous apprenons qu’un suspect a été arrêté à Bois Colombes. C’est un marginal mythomane déjà impliqué dans l’affaire Rey-Maupin en 1994. Le foot et le tireur vont occuper le PAF pendant un bon moment.

    Pendant ce temps, le budget d’austérité pour l’année 2014 a été voté, après avoir reçu l’aval de la commission européenne avec une mention médiocre pour l’austérité. La France est en train de perdre officiellement sa souveraineté en matière de budget. La commission européenne vient d’obtenir mandat pour négocier avec les États-Unis un accord visant à instaurer un vaste marché de libre-échange allant bien au-delà des accords déjà conclus dans le cadre de l’OMC. Ce projet, s’il devait être adopté, aurait des conséquences désastreuses sur les droits des peuples en matière sociale, sanitaire, culturelle et environnementale. Apparemment, à part un attentat au Liban visant l’ambassade d’Iran, il ne se passerait plus rien dans le reste du monde si on se fie à la place occupée par l’actualité internationale dans notre information grand public. Les grands journaux télévisés préfèrent parler des faits divers violents et du sport dans un mélange d’informations anxiogènes et de jeux.

    Du pain et des jeux ! La formule remonte à l’empire romain. A quel prix ? Si on regarde l’augmentation de celui de la baguette, l’euro n’a pas fait que des heureux en dehors des boulangers. En ce qui concerne les jeux, les billets pour les matches de foot ne sont pas à la portée des smicards à moins de renoncer au pain. On parle souvent de la « planète sport ». Il est vrai que le monde du foot vit sur une autre planète en forme de ballon rond. On assiste à des psychodrames entre les journalistes sportifs et les joueurs. Les critiques et les moqueries sont rudes en cas de défaite et les détracteurs doivent faire profils bas après une victoire, en attendant une nouvelle défaite pour faire ce qu’ils savent le mieux faire : polémiquer. Des humoristes parlent de choses sérieuses sans se prendre au sérieux alors que les journalistes sportifs se prennent au sérieux en parlant de choses pas sérieuses. Ces mégalomaniaques croient que le résultat d’un match de foot est plus important qu’un vote à l’Assemblée nationale et ils arrivent à en convaincre des supporters décérébrés par le nombre de matches et d’émissions consacrées à leur passion.

    N’allez pas croire que nous n’aimons pas le foot. Nous l’avons pratiqué et regardons un bon match avec plaisir mais avec l’esprit olympique originel, c’est-à-dire «L’essentiel est de participer et  que le meilleur gagne ». Bien sûr, ça fait plaisir de voir gagner l’équipe que l’on soutient mais une belle défaite vaut mieux qu’une mauvaise victoire. On peut aimer le foot sans en faire un défouloir et sans approuver les violences verbales et physiques. On peut aimer le foot et porter un regard critique sur tout ce qu’il véhicule de négatif. On peut aimer le foot sans perdre de vue l’essentiel du « vivre ensemble » qui ne se trouve pas dans un stade de foot mais dans la réalité sociale et le monde du travail. Il y a des luttes sociales dont les victoires sont plus importantes qu’une coupe du Monde. Surtout, selon l’expression,  lorsque la coupe est pleine ! Ce qui est le cas actuellement en matière antisociale. 

    Fucone

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  • Hier, à l’occasion de l’anniversaire de sa mort survenue le 9 novembre 1970, le général De Gaulle a eu l’occasion de se retourner une quarante-troisième fois dans sa tombe lorsque l’on constate ce que l’UMP ultralibérale a fait du gaullisme. Cette année, nous avons assisté au défilé de ceux qui ont trahi son action politique  et se sont joints quelques récupérateurs des électeurs qui ont la nostalgie de ce que représente encore cet ancien chef de l’Etat. Déjà présent l’année dernière, Florian Philippot a récidivé tout en disant qu’il venait à titre personnel. Serait-il le seul Gaulliste du FN ? Quelle hypocrisie lorsque l’on sait le combat qu’à mené Jean-Marie Le Pen contre le gaullisme et le Général de Gaulle notamment au sujet de l’Algérie française et de l’indépendance accordée aux Algériens. Qui a oublié l’attentat manqué contre le Général commis par des membres de l’OAS, organisation terroriste soutenue par le FN. Florian Philippot joue tous azimuts son rôle d’exorciste récupérateur de voix pour ce parti lepéniste dont il est vice-président. Tout le monde sait, comme il le répète pour se convaincre peut-être lui-même, que le FN est gaulliste, social, démocratique,  pas raciste…etc.

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    Après les récupérations de l'image des socialistes Jaurès et Salengro, le Front National s'en prend désormais à De Gaulle. Mais ce n'est pas un coup d'essai pour le FN puisqu'en 1999, pour les européennes, le deuxième de liste derrière Jean-Marie Le Pen n'était autre que...Charles De Gaulle, le petit fils du général. Cette adhésion au Front national lui a été reprochée par la famille de Gaulle dans un appel publié dans le journal Le Monde du 19 mai 1999 et signé par 57 membres de la famille. Le FN, mais avant lui les Identitaires, ont même utilisé une déclaration du Général et, bien évidemment, pour cautionner leur xénophobie : «  Nous sommes avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne. »

    Charles De Gaulle fait partie de l’histoire de France et non pas du présent. Il est l’un des principaux artisans de la libération et de la préservation de la souveraineté nationale après la victoire des Alliés. Il a voulu pour la France une constitution présidentielle pour assurer une stabilité politique à lui-même et à ses successeurs. Aujourd’hui, la constitution de 1958 apparaît comme un outil d’immobilisme et de bipolarisation de la vie politique. Elle a conduit la France dans une impasse politique et a détourné des urnes une grande partie des électeurs. Le Général a fait entrer la France dans une ébauche de l’union européenne qui n’avait pas pour vocation de devenir atlantiste. On connaît la suite avec la crise financière que nous subissons.  Le Gaullisme n’est pas une idéologie politique mais une vision de l’Etat et de la place de la France dans le concert des nations. Quelle place la France occupe-t-elle aujourd’hui ? On se le demande malgré les cocoricos de certains et à quoi sert la grandeur de la France si c’est pour avoir plus de 10% de chômeurs pendant les années qui viennent. Sur le plan de la politique intérieure, De Gaulle exerçait sa présidence à l’époque où la Gauche était présente dans le débat public avec un parti communiste fort et des syndicats combatifs. Ce sont les luttes qui ont permis des avancées sociales et mai 68 a débouché sur la  libéralisation d’une société française sclérosée. Aujourd’hui, le peuple de gauche a mis au pouvoir le parti socialiste pour subir la même politique antisociale menée par la Droite. Le bipartisme et le carriérisme politique ont créé une caste politique au détriment des idéaux de gauche. N’est-il pas temps d’enterrer la Cinquième république et de ne voir en De Gaulle qu’un grand personnage de notre Histoire ? N’est-il pas temps de redonner la parole au peuple par voie référendaire sur une réforme constitutionnelle ? Le passé ne peut pas servir d’avenir. De Gaulle n'avait-il pas lui-même fait campagne en 1962 « contre le retour au passé »?

    Tous les politiciens venu se recueillir à Colombey-les-deux-Eglises se sont accusés de récupération et les premiers grincements de dents sont venues de l’UMP. Malheureusement il n’y avait plus aucun gaulliste vivant pour dire aux élus UMP présents qu’ils n’avaient plus le droit de s’approprier De Gaulle.  Si les Umpistes ne se servent du gaullisme que pour agiter le drapeau bleu blanc rouge et s’autoproclamer garants de la grandeur de la France, voici que les Lepénistes et les Umpistes se singent mutuellement.  Le vice-président du FN se recueille devant la dépouille du gaullisme car il aurait été indécent de voir, dans cet aréopage nécrophage, un membre de la famille Le Pen. Devant la tombe de Charles et Yvonne De Gaulle, c’était  le défilé des faux-culs et de leurs représentants.

    Il n’est pas dans notre intention de nier le rôle du général de Gaulle à des moments difficiles de la France qui l’ont conduit à prendre des décisions importantes notamment pendant l’occupation allemande et sans doute tardives à l’issue de la guerre d’Algérie. Les Historiens lui ont rendu hommage à l’exception de ceux du Front national. Le général De Gaulle appartient au passé de la France. Le gaullisme a été enterré avec lui, d’abord par Giscard d’Estaing et ensuite ses successeurs ont continué à jeter de la terre dessus, tout en se servant de sa mémoire comme une caution politique et un argument électoral à ne pas partager. Le Général avait fait du référendum un plébiscite et ça lui a valu son départ anticipé. Personne, après lui, en a fait une consultation du peuple sur les grandes décisions nationales si ce n’est pour en ignorer le résultat comme lors de la dernière consultation sur la constitution européenne. Quelle leçon de mépris envers les citoyens!

    Nous sommes entrés dans le Vingt-et-unième siècle. La France participe à des guerres sur d’autres continents pour des raisons souvent géopolitiques et, en Afrique noire, sur les territoires d’anciennes colonies, là où le néo-colonialisme a été entretenu par le réseau gaullien de Focard et ses successeurs. Après la deuxième guerre mondiale, la reconstruction a favorisé la croissance dont le fruit a été récupéré par le secteur privé et le monde de la Finance. Les dénationalisations se sont accélérées dans une Europe ultralibérale au service des lobbies financiers. Pourquoi exhumer chaque année le gaullisme dans un monde qui a changé ? Pourquoi vouloir en faire le terreau de plantes politiques génétiquement modifiées alors que le défunt n’a voulu ni fleurs ni couronnes ? On a l’impression à chaque pèlerinage funèbre que l’on assiste à un viol de sépulture. On fait renaître le phénix de ses cendres alors qu’il n’y a même plus une luciole gaulliste au sein de l’UMP et que la flamme FN voulait le brûler de son vivant.

    Biccamórtu

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  • sarko_bonnetrouge

    Ne voyez aucun rapprochement entre la révolte des poulets bretons et la colère des poulets corses. Le poulet breton est élevé en batterie pour passer à l’abattoir et être congelé avant d’être exporté. Ce n’est pas lui qui se révolte mais ceux qui l’engraissent pour le vendre congelé.  En Corse, il s’agit de la maison poulaga et les poulets sont policiers. Ils ne se plaignent pas d’être trop nombreux dans un espace réduit mais de manquer d’effectif et de moyens.  Sans doute les éleveurs de poulets bretons doivent penser que les Français paient trop d’impôts, que la réduction des effectifs dans la fonction publique doit leur permettre d’élever plus de poulets bretons et que l’argent économisé doit tomber dans leurs escarcelles. Il faudrait faire le calcul : combien de poulets surgelés valent un poste de poulet corse ? Les salariés de la filière volaille bretonne, à la quelle s’est jointe la porcine, se font des illusions en pensant que des subventions vont sauver leurs emplois. Si les volaillers avaient pour soucis de créer des emplois, ils se seraient reconvertis dans le bio depuis longtemps comme dans le Gers. Les industriels des filières volaille et porcine ont préféré avoir recours au dumping social, aux subventions européennes et à la production intensive. Pour cacher leurs turpitudes et leur responsabilité dans la déconfiture de leurs entreprises, ils ont instrumentalisé l’écotaxe inventée par Sarkozy et Fillon pour retourner sa mise en place contre François Hollande et Jean-Marc Ayrault qui ont eu la faiblesse de la suspendre. Ils ont entraîné dans des débordements leurs salariés menacés de chômage. Voilà des chefs d’entreprises petits patrons (car l’élevage industriel est une entreprise comme une autre) qui s’insurgent contre les impôts lorsqu’ils doivent faire preuve de solidarité et réclament des subventions pour continuer à tirer profit de la mauvaise gestion de leurs entreprises. L’affaire s’est gonflée comme une baudruche. Elle est devenue une opération de sauvetage de toute la Bretagne qui, jusque là, a un taux de chômage des plus bas, bien en dessous de la Corse et de la région Nord notamment. Nous assistons à une véritable machination politique, une mauvaise mayonnaise sachant que les poulets bretons ne pondent pas.

    Trop de poulets en Bretagne, pas suffisamment en Corse !… N’allez pas croire que nous voulons des poulets bretons à la chair molle même pour les touristes bretons. Nous conseillons à nos amis bretons de ne pas croire à la poule aux œufs d’or en se laissant manipuler par des éleveurs-entrepreneurs plus soucieux de profit que de social. Faites plutôt confiance aux syndicats qui vous défendent qu’à des patrons qui vous exploitent. Ceux qui vous trompent sont responsables de l’effondrement de filières spécialisées dans la mauvaise qualité de leurs produits. Ils ternissent l’image de la Bretagne. Ils méritent davantage un nez qu’un bonnet rouge. D’autres moins nombreux ont fait le choix de la bonne qualité et de l’avenir. Ils  honorent votre belle région et préservent les emplois.

    Hollande et son gouvernement ont cédé une fois encore devant une fronde emmenée par des petits entrepreneurs. Cela n’a rien changé dans l’attitude de ces derniers. Cependant cette fronde aura eu un résultat inattendu. Les Chouans se sont échoués sur un écueil caché jusque là. L’écotaxe apparaît, pour les uns, comme une mesure nécessaire pour faire évoluer les mœurs économiques et, pour les autres comme « Un retour à la Ferme Générale de l’Ancien Régime ». Les camions sont pointés par des portiques qui enregistrent leur passage qui sera taxé. Le gouvernement Fillon a validé cette option, peu après le Grenelle de l’environnement. Les conditions de sa mise en place sont révélatrices de l’usage de l’argent public et de la gestion de ce dossier par l’équipe gouvernementale de Fillon et Sarkozy. C’est la première fois que la collecte de l’impôt est confiée à des entreprises privées. Le marché du recouvrement de l’écotaxe a été donné à un consortium de sociétés (emmené par Benetton, Goldman Sachs, Thalès et SFR) qui gère la plus grande partie  des autoroutes italiennes. Ce contrat, signé in extrémis en mai 2012 juste avant les Présidentielles, est dénoncé aujourd’hui comme abusif. Serait-il une bombe à retardement laissé par Sarkozy ? Si l’on s’interroge sur le rôle joué par son prédécesseur, on se demande aussi pourquoi ce contrat n’a pas été dénoncé plus tôt par François Hollande. Donc une nouvelle affaire politico-financière s’est ouverte et nous verrons quelles mauvaises surprises elle réserve en préjudices financiers supportés par les contribuables. On apprend déjà que 20% de l’écotaxe devait rester dans les caisses du consortium et que la rupture du contrat peut entraîner un milliard d’euros de dédommagement dû au pool financier. Sur un total de 1,2 milliard d’euros collectés, environ 280 millions d’euros sont consacrés à la rémunération du prestataire privé qui assure le recouvrement. Soit 23 % ! C’est la taxe la plus coûteuse jamais mise en place. « A titre de comparaison, ce pourcentage ne dépasse pas 1,2 % pour l’impôt sur le revenu » mentionne un rapport de la commission des finances rendu en février dernier par les sénateurs. « Pour les services des douanes, la masse salariale coûte un milliard d’euros, pour des rentrées fiscales de 67 milliards d’euros. Le coût de recouvrement de l’écotaxe est complètement prohibitif ! » explique le Syndicat Solidaires Douanes, administration destinataire de l’écotaxe. C’est la preuve qu’un fonctionnaire coûte moins cher qu’un portique privé.

    Est-ce que des poulets de la Brigade financière seront saisis de ce dossier ? Pour le moment il n’est question que d’une commission parlementaire et l’actuel ministre de l’économie veut renégocier le contrat. D’autres crient au scandale. Certains élus de l’ancienne majorité critiquent timidement le contrat passé. Tous incriminent les socialistes et affirment que trop d’impôts tuent l’écotaxe pour détourner l’opinion publique de l’affaire révélée. On peut penser que, si les poulets bretons avaient des dents, on pourrait espérer un jour connaître la vérité de cette affaire qui déchire l’UMP sur fond d’élections municipales à Paris. Leur candidate NKM a signé le contrat suspect lorsqu’elle était ministre. Comme son collègue Ministre des transports, elle est évidemment prête à défendre sa signature. Avant d’avoir à le faire, elle se présentera à la mairie de Paris dans l’espoir d’être élue.  Nous aurons comme toujours des responsables qui ont cru bien faire mais pas de coupables. Christine Lagarde a cru bien faire dans l’affaire Tapie. Woerth a cru bien faire en vendant un hippodrome à bas prix… etc. La vie de ces politiciens compromis est un long fleuve tranquille. Devant une difficulté de parcours, on leur ouvre des écluses et ils continuent ensuite à se la couler douce.  

    Tout cela nous éloigne de nos poulets insulaires. Il s’agit des enquêteurs de la police judiciaire, ceux qui fouillent et fouinent sous le contrôle et les instructions des magistrats. Ils enquêtent sur la grande délinquance : le banditisme et les cols blancs. On connaît les habitudes des différends ministres de l’intérieur qui préfèrent envoyer d’autres poulets élevés en batteries contre les sdf, les manifestants et les grévistes. Ils sont plus préoccupés par l’immigration que par la lutte contre les dérives mafieuses et les affaires politico-financières.

    Le pouvoir socialiste est en pleine déliquescence. On lui vole dans les plumes. La droite et l’extrême-droite en profitent pour manipuler les salariés avec l’aide des média dont certains jouent un rôle trouble dans les moyens mis en oeuvre pour certains événements et le silence adopté pour d’autres. Les socialistes ont cru profiter du mauvais traitement médiatique accordé au Front de gauche et à ces composantes.  Ils n’ont pas vu que les média n’ont fait que mettre le doigt où ça blesse le gouvernement Ayrault et François Hollande tout en faisant la promotion du Front national et de Nicolas Sarkozy. Le traitement de l’affaire de l’Ecotaxe en est un exemple. Sur un autre plan, celui de l’affaire Leonarda est exemplaire. D’aucuns sont allés jusqu’à organiser des duplex entre la France et le Kosovo, déployant des moyens exorbitant pour focaliser sur un cas particulier, le montrer sous ses aspects négatifs et ainsi ridiculiser la décision hâtive et incohérente de François Hollande. Le problème plus général des jeunes scolarisés expulsés a été négligé malgré les manifestations de lycéens et c’est la xénophobie qui a gagné des points. Malgré les banderoles, un autre prénom « Hatchik », un jeune Arménien expulsé n’a été repris que par quelques média. Leonarda a été surmédiatisée parce qu’elle est Rom et défavorisée par les déclarations de son père. On peut parler de lynchage médiatique déguisé en reportage humanitaire. Certains journaleux ne devraient pas être fiers de la mascarade à laquelle ils ont participé.

    On dit que les gourmands creusent leurs tombes avec leurs dents. François Hollande creusent la sienne politique avec sa démocratie libérale qui justifie aujourd’hui l’expression de « gauche molle » pour ne pas dire « centre droit ». Il fait ce qu’il y a de pire : il continue à tenir un faux discours de gauche en appliquant une politique de droite. Il est devenu le tendon d’Achille de sa politique. A force de grands écarts et d’élongations, il va forcément y avoir rupture d’autant plus que la Droite lui donne de grands coups de pied dans les chevilles. Il a choisi son cap. Ce n’est pas le nôtre. Il ira, sans nous et avec son équipage, vers son naufrage dont il portera l’entière responsabilité. Comme il partagera avec l’UMP la responsabilité de la montée du Front national entretenue et accentuée par des sondages orchestrés.

    Battone

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  • SAS_lucifer

     

    Comme nous venons de passer la Toussaint et donc la fête des morts, certains défunts que l’on apprécie guère se verront dire : «  Bon’anima indù iddu hè ! » (Bonne âme où qu’il soit !), expression que l’on peut rapprocher à celle de « Qu’il repose en paix ! ». L’expression corse trouve son pendant en Italie. On s’incline devant la mort qui fait taire les ressentiments, avant de libérer les reproches posthumes bien sentis car la bonne âme, si on écoute bien les commentaires mi-figue mi-raisin, pourrait ne pas avoir trouver place au paradis. Un romancier célèbre vient de passer l’arme à gauche. Il a levé le pied. Il a fait le saut à 83 ans. Ses livres dont les couvertures portent les trois lettres S.A.S de Son Altesse Sérénissime Malko Linge, il les écrivait pour divertir, disait-il. Alors il faut rappeler que Gérard Adam de Villiers est le fils de Jacques Boularan de Combajoux, auteur de théâtre sous le pseudonyme de Jacques Deval, et de Valentine Adam de Villiers. La famille Adam de Villiers est une famille bourgeoise d'apparence noble de l'île de La Réunion. L’écrivain a gardé sa particule en choisissant le "de Villiers" de sa mère car sans doute le "Boularan de Comabjoux" de son père n’était pas vendeur. Cet aristocrate des îles colonisés se définissait « résolument à droite, libéral, anticommuniste, anti-islamiste, anticommunautariste, antisocialiste ». Son anticommunisme, il le qualifié de viscéral, autant dire primaire. Son anti-islamisme et son anticommunautarisme n’étaient pas selon lui du racisme, malgré son inspiration extrême-droitière. Ayant fait la guerre d'Algérie comme officier, il travaille plus tard à Minute, Rivarol, Paris-Presse, France-Dimanche et pour le site Atlantico( organe de presse des lobbies ultralibéraux)….à croire que, du côté de sa mère et de la famille Adam de Villiers, il avait une parenté avec le vendéen Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon. Si ce n'est pas le cas, on décèle un cousinage intellectuel.

    La maison Adam de Villiers, ou maison Sanglier, est une maison familiale remarquable de l'île de La Réunion, département d'outre-mer français dans le sud-ouest de l'océan Indien. Située à l'angle des rues Marius-Ary Leblond et Barquisseau, dans le centre-ville de Saint-Pierre, elle est inscrite en totalité à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 6 juin 1988. Régulièrement attaqué pour son machisme par les ligues féministes et pour son racisme par celle des droits de l’homme, le rejeton plumitif de la famille n’aura tout de même pas droit au Panthéon de la littérature avec ses produits littéraires et leurs pourcentages de violence et d’érotisme calibrés sans oublier la géopolitique vue par l’auteur et ses fantasmes… Une vision manichéenne de la société dans laquelle les forces du bien sont à droite et à l’extrême-droite contre les forces du mal dont les coupables sont les communistes, les socialistes, les gauchistes, les communautaristes, tous les islamistes...etc. Gérard de Villiers fabriquait quatre ouvrages par an, c’est dire la cadence de sa production marchande.

    Voilà ! Gérard de Villiers feci a zanchetta le 31 octobre à l’issue d’une longue maladie… S.A.S, bon’anima indù iddu hè !

    On a souvent qualifié les romans de cet auteur comme étant une littérature de gare ou littérature ferroviaire, expressions employées pour d’autres romans qui n’ont rien à voir avec les idées politiques du défunt, idées marginales dans la littérature dite noire. Cette autre littérature fait partie du monde du polar et du néo-polar…Parmi ces polardeux, de nombreux sont décédés et nous ne voudrions pas qu’ils se retournent dans leurs tombes si on les assimile à l’inventeur de S.A.S.

      bandeau_corsicapolar

    De SAS passons à un SOS ! Des auteurs corses écrivent des polars et de la littérature noire (ou pas) contre vents et marées, lorsque l’on connaît les difficultés rencontrées par les éditeurs corses en matière de capacité de publication et de diffusion sur le continent mais aussi sur l’île. C’est l’occasion de le dire et de le redire. Est-il normal de trouver plus facilement un SAS ou d’autres romans d’ailleurs lointains chez nos libraires que d'y apercevoir les romans écrits par des Corses ? Et nos média insulaires ? Ne devraient-ils pas tous faire preuve de militantisme culturel au lieu de se faire l’écho des promotions orchestrées de Paris et relayées par une intelligentsia locale autoproclamée et  enferrée dans un académisme prudent ? Un auteur corse doit-il être édité sur le Continent et obtenir un Goncourt  ou le prix de l’Académie pour être lu et commenté dans la presse corse ? Faut-il faire partie d’un clan politique ou d’une obédience ? Voilà des questions qui attendent des actes concrets pour démentir le dicton: "Nul n'est prophète en son pays".

    Tazzone

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  • TrioFN2

    La curiosité locale la plus stupéfiante est que le Front national a mis le pied en Corse qui a connu un autre Front national n’ayant rien à voir avec le lepénisme puisque c’était celui de la libération  constitué contre l’occupation allemande et italienne lors de la dernière grande guerre. La confusion ferait injure à tous nos compatriotes (un grand nombre d’entre eux y ont laissé la vie) qui ont combattu le nazisme et le fascisme lorsque l’on connaît les racines de l’Extrême-droite passée de l’antisémitisme à l’anti-Islam. Le Front national du clan Le Pen n’a pas davantage à voir avec le nationalisme corse si ce n’est celui qui écrit sur les murs « Arabi fora ! » et dont on ignore la véritable origine. L’histoire leur a rappelé cette année que des Marocains avaient participé à la libération de la Corse. Le peuple corse ne doit pas se laisser tenter par le racisme alors même qu’il fait lui-même l’objet de propos racistes des beaufs franchouillards du FN. Le Jacobisme radical est l’un des piliers du Front national dans les rangs duquel on vous expliquera qu’il ne faut pas « renforcer et légitimer une classe politique locale étrangère au bien public, à bout de souffle et malade de ses vices ». Ces propos qui attaquent les hommes visent à fustiger la décentralisation et le statut spécial de la Corse. Pour le Front National, tous les autonomistes ou  indépendantistes sont des terroristes qui mettent en danger l’intégrité du territoire national.

    Le Front National de Marine Le Pen n’a jamais caché son identité jacobine.  Marine Le Pen s’était émue de l’existence d’une signalisation routière en langue bretonne en Bretagne. En 2012  le Front National avait demandé, par la voix de son secrétaire général Steeve Briois, une véritable recentralisation de l’état français : « l’Etat doit reprendre la main sur les deniers publics et récupérer un certain nombre de compétences qui ont été dévolues aux collectivités ».  La Collectivité Territoriale Corse peut se sentir visée.

    Un article d’Alexandra Profizi sur le site du journal La règle du jeu (RDJ) est revenu sur l’étape corse de la candidate FN aux dernières Présidentielles. Nous reproduisons deux extraits ci-dessous :

    « Le 17 mars 2012, quelques jours avant François Hollande et François Bayrou, Marine Le Pen a été la première candidate à la présidentielle 2012 à fouler le sol corse. Au palais des congrès d’Ajaccio, elle a donné un meeting devant 700 personnes, parmi lesquelles des nationalistes. Une première, quand on se souvient de la façon dont Jean-Marie Le Pen avait été accueilli à Bastia en février 1992. Brandissant des bannières « I fascisti fora » (les fascistes dehors), les nationalistes de la Cuncolta avaient tout bonnement empêché l’atterrissage de l’avion transportant celui qui était alors président du Front national ».

    Malgré toute la démagogie étalée et les contradictions de la candidate FN pour tromper les Corses sur ses intentions, «  il est inscrit dans son programme pour la présidentielle 2012 qu’elle souhaite mettre un frein total à la décentralisation (http://www.marinelepen2012.fr/le-projet/refondation-republicaine/democratie-institutions-et-morale-publique/). Cette volonté de régression va à l’encontre des efforts politiques qui ont été faits ces dernières années pour accorder plus d’autonomie politique et administrative à la Corse, en raison de sa situation géographique unique au sein du territoire métropolitain ».

    Malheureusement, la flatterie dépend de celui qui l’écoute et trop de compatriotes ont été abusés par une mise en scène poussée au comble de la flagornerie puisque Marine Le Pen a même entonné le Diu vi salvi Regina. Nous vous conseillons la lecture de l’article d’Alexandra Profizi qui ne manque pas d’idées pour faire baisser le Front national en cliquant ICI.

    La montée du Front National en Corse est contraire aux intérêts des Corses de tous les bords politiques. La xénophobie aurait en outre fait de la Corse un désert humain puisque deux tiers de la population corse n’est pas d’origine insulaire lointaine. Il est encore temps d’en prendre conscience malgré les difficultés et les carences de la classe politique nationale et locale dont se servent quelques mercenaires racistes. Si « problème corse » il y a comme ils le disent, ce n’est certainement pas le FN qui va lui trouver une solution. Ce n’est pas le FN qui va favortiser la paix sociale en Corse. En dehors de la préservation de leur culture et de leur langue, donc de leur identité,  les Corses ont les mêmes problèmes que toutes les autres victimes de la crise financière et de leur exploitation par un patronat avide de profit. En Corse, il y a un taux de chômage supérieur à 14%, la spéculation immobilière s’accentue au lieu d’être freinée, les agriculteurs et les éleveurs ne trouvent plus de terres et de pâturages à louer, les emplois précaires ne permettent pas d’y vivre décemment et les salaires sont les plus bas sans perspectives de carrières. Ce sont les problèmes économiques qui sont à l’origine de l’exil. En Corse comme ailleurs, il est urgent de réclamer « L’humain d’abord ! ». Quant à la violence, contrairement à ce qui est dit, ce sont les Corses qui la subissent d’où qu’elle vienne et ce n’est pas eux qui l’entretiennent par une sorte de masochisme héréditaire. Le racisme et la xénophobie importée par le FN ne fait qu’ajouter  de partout la violence à la violence.

    Comment peut-on penser que le Front national a changé lorsque c’est la fille qui remplace le père et que la relève sera assurée par la petite fille. Le patriarche, ancien député poujadiste, n’est jamais très loin  de sa fille qui veut donner des leçons d’économie tout en faisant croire aux salariés bons français qu’elle les défend. Son père avait publié une brochure intitulée Droite et démocratie économique. Ce fut aussi le titre en 1984 du programme économique du FN. Jean-Marie Le Pen faisait l’apologie de l'entreprise privée, de son chef (le patron) et du profit, considérés comme des "moteurs de l'économie". A contrario il stigmatisait l'impôt au nom de l'économie de l'offre, de la "révolution conservatrice américaine" et du reaganisme. Jean-Marie Le Pen voulait  aller jusqu’à prôner la suppression pure et simple de l'impôt sur le revenu.

    Malgré les apparences données par Marine Le Pen et son souci d’attirer un électorat des classes moyennes et populaires, les propositions actuelles du FN relooké en vague bleu Marine  ne sont pas en contradiction profonde avec celles de son père. La nouvelle vague FN  instruit un faux procès au capitalisme en utilisant abusivement un langage de gauche détourné de sa vérité. Elle fustige l’ultralibéralisme, la spéculation, les élites mondialiste, l’Europe… mais elle ne vise pas le capitalisme dans son ensemble. Lorsqu’elle emploie ces mots, elle parle de la Finance. Le programme idéologique reste le même : rejet de l’assistanat et de l’Etat-providence, dénonciations des « rigidités réglementaires » pour ne pas employer le terme de « dérèglementation »,  baisse de la pression fiscale pour donner « un cadre favorable aux entreprises », comme le réclament le Medef, l’UMP, la Banque mondiale et tous les ultralibéraux, sauf que le Front national veut combiner ultralibéralisme et préférence national. Il s’agit donc d’un ultralibéralisme national  à l’intérieur des frontières rétablies avec un retour au franc et au protectionnisme. Autant dire un suicide économique et social à huis-clos !

    On voit bien que, au sein du Front national, tous les thèmes politiques, y compris économiques, tournent autour de la xénophobie. Pour lisser le discours officiel, Jean-Marie Le Pen a laissé la place à sa fille avocate et à  un diplômé de Sciences Po et de l'ESCP, actuellement directeur des études politiques de l'Institut français d'opinion publique (IFOP). Il s’agit de Florian Philippot, vice-président du FN. Ce dernier est rodé à la rhétorique et son style BCBG rompt avec celui de Jean-Marie Le Pen. Quant à Marine, elle continue son rôle d’avocate du FN qui a pris la place de son client et père dont elle perpétue l’idéologie néofasciste.

    Il y a une chose qui est insupportable chez Marine Le Pen (parmi beaucoup d’autres) c’est lorsqu’elle explique que ce ne sont  pas les élus de la « Gauche caviar » qui vivent dans les quartiers avec les immigrés et qui donc en supportent l’existence. Il ne reste plus qu’à ajouter l’odeur, le bruit et l’insécurité. Comme si Marine Le Pen avait vécu dans un de ces quartiers, elle qui a été élevée dans le château de son père.  Elle met souvent en avant son métier d’avocate. Nous serions curieux de connaître la liste des affaires qu’elle a défendues en dehors des intérêts du Front national.  Elle n’a sans doute jamais défendu la veuve et l’orphelin d’un quartier dit sensible. La  forme rampante de racisme  qu’elle affiche s’en prend d’abord aux populations les plus précaires, au salariat dans ses catégories les plus défavorisées et stigmatise - au prétexte de leur religion réelle ou supposée - une grande partie des habitants et surtout des habitantes des quartiers les plus déshérités. Ce sont aussi celles et ceux dont l’exclusion politique est la plus marquée et la plus préoccupante.

    La version relookée du Front national est une imposture politique à laquelle participent des média ainsi qu’une partie de la Droite et de la Gauche. On peut aussi s’interroger sur certains instituts de sondage lorsque l’on sait que le vice-président du FN est directeur des études politiques de l’IFOP qui n’est du reste pas le seul institut de sondage dont on peut douter de l’objectivité.

    C’est bien connu des sociologues et autres spécialistes des masses, l’information a une action incitative sur le comportement des gens. C’est d’ailleurs le but des campagnes de promotion. A force de dire et de répéter que le Front national est un parti républicain et que les Français ne le craignent plus, on fait d’une fausse information une réalité induite. Plus la publicité dit qu’un produit a du succès et plus il en a auprès du public. Le principe est simple mais efficace. Si un produit remplace rapidement un autre en économie, c’est différent en politique : un parti arrivé au pouvoir peut s’y maintenir malgré l’opposition de la majorité des citoyens. La constitution de la Cinquième république est faite pour cela et chaque parti arrivé au pouvoir s’en est accommodé même ceux qui avaient un temps parlé d’une réforme constitutionnelle nécessaire à la démocratie.

    Si vous êtes xénophobes, racistes ou fascisants, il vous suffit d’aller lire les commentaires des sympathisants du FN sur les réseaux sociaux pour être rassurés sur l’idée qu’ils ont de la démocratie… C’est la même que la vôtre avec le même  fumet nauséabond des petits nervis de l’Extrême-droite.

    Sous le vernis des mots, Marine Le Pen et Florian Philippot maquillent la vérité du FN qui est toujours la même avec l’image en arrière-plan du visage tutélaire du père qui nous inspire à leur sujet l’adage : « gentil n’a qu’un œil ! ».  La dernière intervention faussement sibylline de la présidente du FN est son commentaire sur le retour des otages français. Invitée d'Europe1, elle s'est dite gênée par les images des otages avec leur barbe et leur habillement. Elle aurait ressenti un malaise et a déclaré en prenant un air gêné et dubitatif : « Leur barbe taillée d'une manière qui était tout de même assez étonnante, l'habillement était étrange… le chèche sur le visage. Cela mérite quelques explications de leur part ». Bien évidemment elle a réfuté hypocritement toute allusion de sa part à l’Islam. En outre, elle estimait que, si une rançon est demandée, « ne pas payer de rançon ne veut pas dire que les otages vont mourir. C'est un risque à prendre ». On peut se demander ce que Marine Le Pen au pouvoir dirait et ferait si des otages français étaient de confession musulmane. Chasser le naturel, il revient au galop mais, après réflexion,  l’hypocrisie a vite repris le dessus... "Manifestement, je me suis exprimée de manière maladroite puisqu'il ne s'agissait en aucun cas, dans mon esprit, d'émettre la moindre critique à l'égard des otages", a-t-elle expliqué en milieu de journée sur RTL. "Donc, tout à fait évidemment, je me réjouis de leur libération." Ainsi elle a fait d’abord plaisir à ses troupes et ensuite elle rassure les autres. Elle a aussi tenter de se justifier en impliquant des journalistes et des oibservateurs anonymes : « J'ai exprimé le sentiment qui avait été celui d'un certain nombre de journalistes, aussi ne soyons pas hypocrites, et d'observateurs, parce que les images rompaient avec le cérémonial traditionnel qui est celui en général des libérations d'otages." Experte en matière d’hypocrisie, elle sait de quoi elle parle. Avec cette bavure médiatique, son travail de dédiabolisation du FN apparaît comme un vernis craquelé. C’est une sainte de l’espèce de celles qui chient des diables pour reprendre une vieille expression corse qui dit bien ce qu’elle veut dire..

    Le FN et ceux qui s’en servent pour le vote dit « utile » entretiennent la confusion et la xénophobie. Il n’y a pas une délepénisation du FN mais une lepénisation sournoise du débat public qui met en danger la démocratie et la paix sociale. Dans ce débat, il y a les xénophobes médiatisés sur les plateaux de télévision et présents dans les librairies…

    Dans son dernier ouvrage, "L'Identité malheureuse", Alain Finkielkraut fait de l'immigration une menace et vient polluer un peu plus le débat public en multipliant sa présence sur les plateaux de télévision. Cet historien de la philosophie plutôt que philosophe multiplie les citations tout en voulant justifier  la xénophobie. Sur les réseaux sociaux, les racistes font référence à son livre avec des propos lamentables comme : « Et vous allez dire que Finkielkraut est un idiot lui aussi ? Il l’a parfaitement démontré, le multiculturalisme bougnoule n’est plus acceptable… »  Finkielkraut est coupable de tous les outrages à la pensée, de toutes les insultes à la philosophie. C’est la philosophe Laura-Maï Gaveriaux  qui l’écrit dans un article « Alain Finkielkraut, vous êtes tout sauf un philosophe : vous gangrenez le débat public » publié dans la Chronique le Plus du Nouvel Obs. Elle lui reproche entre autres griefs de cautionner moralement des gens qui ne savent rien de la pensée philosophique du multiculturalisme en reprennent le nom, en agitent le spectre, en pensant naïvement, bêtement, qu’il suffit de coller multi à culture pour le définir.

    Au  nom  de ce philosophe trop médiatisé et avec sa caution morale, il y a des gens qui évoquent le choc de civilisations pour justifier la xénophobie facile, mesquine, du petit Français frustré de ne réussir à donner un nom à sa détresse sociale et matérielle.

    Le lepénisme a recruté les humoristes qu’il mérite avec Dieudonné et Roucas… Vient s’ajouter le philosophe qu’il mérite en la personne de  ce « type tout agité avec les cheveux gras et des pompes ridicules qui parle en déclamant comme au théâtre de boulevard des années 1900 ».

    Le FN est à la démocratie ce que le cancer est à la santé. Il conduit à des métastases dont  l’issue est fatale si de nouveaux remèdes politiques ne sont pas trouvés contre ce mal sournois.

    Fiadone

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