• Notre blanche colombe qui n’aime pas les étrangers et qui se préoccupe depuis peu de la santé et du moral des «invisibles», est  allée guincher à Vienne en Autriche. Elle était l’invitée d’honneur du dirigeant du parti d’extrême droite FPÖ, Heinz-Christian Stache, avec qui elle a pu s’adonner aux joies de la valse, lors du bal de l’Olympia, organisé par des nostalgiques du IIIe Reich, sous les lambris dorés du palais impérial d’hiver des Habsbourgs, la Hofburg. Son château de Montretout à Saint- Cloud a dû lui paraître un peu étriqué.
    Marine Le Pen ne s’est pas contentée d’une valse lors de son bref séjour dans la capitale de l’ancien empire austro-hongrois. Elle a eu également des entretiens – sans doute fructueux – avec Martin Graf, membre éminent du FPÖ, représentant pur et dur de l’extrême-droite européenne. Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es.
    Pourtant n’avait-elle pas proclamé haut et fort que le Front national n’avait aucun lien avec le fascisme et le nazisme ! Chassez le naturel, il revient au galop.
    Pour finir, la date de ce fameux bal, qualifié de « bal immonde pour nostalgiques du IIIe Reich » par SOS Racisme et l’Union des Etudiants Juifs de France, coïncide avec le 67e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, par les troupes soviétiques. Hasard du calendrier ou provocation ? La deuxième hypothèse semble la plus probable. Ces gens-là ne reculent décidément devant rien.
    A une époque où le négationnisme et la montée des intégrismes de tout poil avancent désormais à visage découvert, il est plus que jamais indispensable d’être vigilant et de combattre la bête immonde.
    Quant à Marine Le Pen, pendant combien de temps encore abusera et exploitera-t-elle le désarroi et la misère des «invisibles» ? Cela dépendra de la capacité des démocrates et des progressistes à lutter contre l’intolérable.

     

     

     

     

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  • satankozy

     

    Selon un participant à un petit déjeuner entre amis politiques, le président Nicolas Sarkozy y a affirmé, devant les croissants et la confiture, que François Hollande se livrait "à une attaque absolument sans précédent contre les classes moyennes", Quelles seraient ces attaques ?... la progressivité de la CSG, la suppression du quotient familial, l'indexation sur le revenu de la consommation d'eau, de gaz et d'électricité,  l'instauration d'une nouvelle tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu »… Sans aucun doute, une liste caricaturale qui ne dit rien des détails des propositions qu’elles pourraient contenir.

    Toutefois nous ne sommes pas là pour défendre le candidat socialiste et n’adhérons pas à ce concept de classe moyenne qui, aujourd’hui, ne veut plus dire grand-chose, si ce n’est qu’elle est englobée dans 80% des Français, objet d’une grande convoitise électorale dont Sarkozy voudrait faire son plat de résistance. Il en oublie le bouclier fiscal, la réforme de l’ISF et les niches fiscales pour les 20% de Français dont il est le protecteur. Les autres ? Ils ont droit aux hausses d’impôts, à la TVA, à la CSG, à la diminution du remboursement des soins, au chômage, à la destruction des services publics. C’est au plus grand nombre qu’il s’apprête, en cas de réélection, à faire payer la dette dite souveraine.

    En s’adressant aux 80% des Français qu'il a jusque là négligés, il compte sans doute sur ceux qui espèrent encore augmenter par leur nombre les 20% de riches pendant que d’autres tomberont dans la pauvreté. Il ne faut pas se tromper de camp. Il n’y a pas de classe moyenne mais une majorité de gens qui peuvent demain tomber dans la précarité et la pauvreté. Si la France continue sur la voix de l’ultralibéralisme qui fait que si les riches sont plus riches et plus nombreux ;  ce sera toujours le plus grand nombre qui le paiera de son travail, de sa liberté et de ses conditions d’existence. En écho à Sarkozy, son alter égo Fillon juge « assez criminel d'accuser le monde de la finance de tous les maux », alors que tout démontre le contraire. Fillon, comme Sarkozy, accuse de tous les maux  les dépenses publiques et trouvent des boucs émissaires. Aujourd’hui ce sont les fonctionnaires et les grévistes. Demain d’autres seront désignés dans nos 80% en essayant de nous diviser en classe moyenne et basse classe. Ne vous faites aucune illusion !... Il n’y aura jamais en France plus de riches que de pauvres. Lorsqu’au petit-déjeuner, une personne sur six mange tout, il ne reste aux autres que les miettes, sans aucun espoir de se rattraper au repas et au dîner. Un dicton corse dit : « U techju un crede u famitu » (Celui qui est repu ne croit pas l’affamé). Pourquoi voudriez-vous que Sarkozy l’entende... Hè un santu caca diavuli (C’est un saint de ceux qui font les diables). Pour le moment il n'a pas obtenu la moyenne dans les sondages.

     

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  • Sarkozy !

    Ta pire salade d’hier, c’est Tapie

    Aujourd’hui Tapie se rit d’Euromillions

    Tapis paie avec ton élection

    Tapie peut flamber sous nos fenêtres

    Reconnaissant, Tapie peut l’être

    Et sur son Yacht par Médiapart retapissé

    Le voilà très riche, la voile hissée

    C’est Sarko que Tapie noie

    Et par devant les hommes de loi

    Si ta pie peut être jugée  voleuse

    Au tapis finira la pirouette onéreuse

    Lorsque fleuriront les pâquerettes…

    Sarko ne sera sauvé ni par sa tapette*

    Ni par le silence de Narnard

    D’habitude bien plus bavard.

    Nanard navigue sans étendard

    Il est un pirate politicard…

     

    « Yacht de luxe, 800.000 € / sem., à louer, s’adresser. à Tapie »

    « A louer, yacht de luxe, 70,50 mètres, l’un des plus beaux du monde, 25 hommes d’équipage, 615.000 euros par semaine, fioul et restauration à bord en sus, pour croisière de nabab. Pour tout renseignement, s’adresser à Bernard Tapie ». Cette petite annonce est fictive et ne paraîtra pas sur le site Mediapar, mais  tous les éléments factuels qu’elle comprend y sont.

    Bernard Tapie a acquis l’un des yachts les plus luxueux au monde et le met en location quand il ne s’en sert pas pour lui-même. Et l’information est moins anecdotique ou « people » qu’il n’y paraît…. Voilà comment commence l’article documenté de Laurent Mauduit sur le site de Médiapart pour révéler l’achat de Bernard Tapie avec une partie du pactole qu’il a perçu lors du très controversé arbitrage de l’affaire Adidas , donc de l’argent public obtenu grâce à l’intervention dans ce dossier de Nicolas Sarkozy et de son ex-ministre des finances, Christine Lagarde, devenue directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Le Canard enchaîné, en septembre 2010, avait le premier révélé cette acquisition et l’information avait été reprise par plusieurs médias sur l’Internet notamment. Tapie est redevenu très riche grâce à ce scandaleux arbitrage – qui vaut depuis à Christine Lagarde de faire l’objet d’une enquête de la Commission d’instruction de la Cour de justice de la République pour complicité de détournement de fonds public –, il a déjà perçu 45 millions d’euros non imposables. Le Yacht de luxe serait donc loué, 800.000 € / sem., »  pour un prix d’acquisition de 70 millions d’euros :Le Reborn est un yacht de 75,5 mètres. Une nuit à Marbella reviendrait à 2 069 euros à quai. C'est parce que ce bateau dépasse les 50 mètres et qu'il n'y a que 8 places pour les méga-yachts. Il est a noter que le multicartes des affaires et de la politique n’a pas jeté son dévolu sur son Phocéa qui était, à l’époque de son nouvel  achat,  mis en vente è 9.900.000 euros sur le site csoyachts.com… plus assez cher pour lui sans doute. « Reborn », terme anglais qui signifie « renaître »… Tapie se prend pour le Phoenix qui renaît de ses cendres. Il faut dire que tout ce qu’il touche prend une odeur de roussi.

    Pour en savoir plus, aller sur le site Médiapart en cliquant sur la photo ci-dessous :

    yatch_tapie

     

     

     

     

     

     

    Tapie, un homme de conviction :

    On se souvient du soutien apporté par Tapie à l’élection présidentielle de 2007 et de son lapsus «Si moi j’ai choisi plutôt Ségolène, euh… Sarkozy… ». suivi d’un autre en disant Bayrou (Modem)  au lieu de Baylet (président des radicaux de gauche, son parti politique et candidat  aux élections primaires socialistes.) Inutile de revenir sur la signification du lapsus politicus Le moins que l’on puisse dire est que Tapie est un homme de conviction qui a les idées claires comme le parti politique qu’il a intégré, ces radicaux dits de gauche mais plutôt au centre. Ce parti de septuagénaires est aujourd’hui présidé par un Baylet franchouillard aux convictions incertaines derrière l’étendard toujours brandi de la république…. trop républicain, trop libéral,  trop politicard et trop cynique pour être humaniste et de gauche… un centriste pur jus serait-on tenté de dire. Donc un véritable ami politique pour Tapie qui sait ce que veut dire « retourner sa veste ».

    Malgré son bafouillage, Tapie a été largement récompensé par l’élection de Sarkozy. Alors que la Justice lui donnait tort, une procédure exceptionnelle lui a donné raison par un arbitrage généreux. Il peut inviter Sarko sur son nouveau vaisseau amiral, si ce n’est pas déjà fait et notre président en regardant le yacht de Bolloré peut maintenant refuser d’y remonter en disant : «  pas assez cher, mon Fisc ! »

     

     

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  • sarkubu2

     

     

    Sarkozy a été le président des riches au début de son mandat et celui des nouveaux pauvres à la fin.

    On sait que notre génie de président va laisser en partant une ardoise de 630 milliards à la FRANCE, en effet durant le quinquennat Sarkozy, la dette publique de la France est passée de 1150 à 1780 milliards d'€, soit 630 milliards d'euros en 5 ans! Record absolu jamais atteint, mais personne ne parle d’une autre bérézina financière du locataire de l'Élysée.

    Un épisode que personne n'évoque jamais qui en dit long sur la nullité économique de Sarkozy : voici les faits.

    Ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement Raffarin, en 2004, Nicolas Sarkozy cherche des sous partout et décide de mettre en œuvre avec le gouverneur de la Banque de France une gestion « plus active » des réserves d’or de l’État qui dorment à 30 mètres sous terre. Un matelas encombrant, soi-disant « stérile », qui ne rapporte aucun intérêt et qu’il serait temps de faire fructifier. C’est le raisonnement du Maître de Bercy. Sarkozy vendra 550 tonnes d’or soit un sixième des réserves de l’État. Un beau magot dont la valeur a plus que…triplé depuis. Au cours du lingot d’or aujourd’hui la France a « perdu » 18 milliards d’euros dans cette opération !

    Depuis, la politique dorée de gestion active établie par Sarkozy se poursuit. En 2009, la Banque de France vendait encore 56 tonnes d’or pour 1,3 milliard d’euros. Au total, ce sont là 600 tonnes d’or qui ont été bradées…

    Notre grand visionnaire préconisait un temps le système américain des surprimes qui a conduit des Américains à se sur-endetter et à la crise financière. Il a appauvri la Banque de France en sous-estimant la valeur de refuge qu’est l’or. Aujourd’hui, il ne reconnaît pas sa responsabilité dans les conséquences que la crise entraîne en France. Au contraire, il se pose en protecteur et sa garde prétorienne promet le chaos en cas de défaite d’Ubu-roi à la présidentielle.

    Dans un bel article sur son blog littéraire, Joël Jégouzo écrit : « Voyez Nicolas, écoutez-le, regardez-le : enfant-roi accroché à ses désirs, qui ne se rend même plus compte que seule sa toute puissance momentanée (disposer du pouvoir) permet de le conserver comme être du désir. Petite machine précaire. Limitée. Dont la trahison est le vrai moteur, dont la trahison est l’inconscient même. » 

    Il y a tout de même une affirmation qui est fausse quand on parle de lui. Il est erroné de dire qu’il est seulement le président des riches : regardez un peu tous ces nouveaux pauvres depuis qu'il est président !

     

     

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  • En anglais, lobby est un couloir, un vestibule. Vers 1830, en Angleterre, "lobby" désignait les couloirs de la Chambre des communes où les membres des groupes de pression pouvaient venir discuter avec les parlementaires.

    Aujourd’hui l’anglicisme  lobbying désigne les activités d’un groupe de pression qui tente d'influencer les lois, les réglementations, les décisions…  pour favoriser ses propres intérêts, économiques en général. Un lobby peut être un regroupement plus ou moins formel d'acteurs qui partagent des intérêts communs ou qui appartiennent à un même secteur d'activité professionnelle. On parle aussi de groupe d'intérêt ou de groupe d'influence. Nous avions parlé du lobbying dans le secteur de la santé. Ici, nous évoquerons celui de la politique et de la presse.

    Le lobbying vise des personnalités qui ont des pouvoirs de décision ou une écoute. En politique, ses cibles sont les experts, les élus et  les journalistes principalement.

    Aux Etats-Unis, c'est une forme d'action reconnue, les entreprises faisant de plus en plus souvent appel à des lobbyistes professionnels. Le lobbying est aussi très présent à Bruxelles, auprès de la Commission Européenne, où il y aurait, selon Wikipedia, 15 000 lobbyistes dont ceux très actifs de la banque Goldman Sachs.

    Dans le monde journalistique, les personnalités les plus ciblées sont les journalistes spécialisés, les créateurs de journaux et les éditorialistes en particulier. Le lobbying transparaît davantage dans les éditoriaux écrits le plus souvent par les Directeurs de rédactions ou anciens directeurs de rédactions. Les plus connus sont ceux de journaux comme Le Point, L’express, le nouvel Obs etc…. Le plus inquiétant, c’est lorsque leurs points de vue convergent en sachant que ces  journalistes du troisième âge ont travaillé côte à côte dans les mêmes rédactions.  Les éditoriaux sont les principaux écrits dans lesquels les storytellers vous racontent des histoires. Pour diverses raisons qui peuvent être financières comme pour exemple des publicités encaissées, le lobbying apparaît nettement comme une source de revenus pour la Presse.

    Plus que jamais, le lecteur doit garder son esprit critique et remettre en cause les argumentations souvent partiales et orientées de ces éditorialistes qui ne donnent pas une information mais manipulent les esprits. L’art de raconter des histoires est une arme aux mains de ces  « gourous » de la communication politique, pour mieux formater les esprits des citoyens. Ils s’emparent des sujets d’actualités et, en sages autoproclamés, veulent imposer un point de vue qui a des racines souterraines, donc inavouables. Ils visent en général les lecteurs mal informés sur les sujets qu’ils maltraitent, en se servant de leur notoriété. Si la liberté de la presse n’a pas le niveau qu’elle mérite, c’est souvent à cause de ces caciques qui ne raccrochent jamais car ils gardent leur utilité. Ils sont parfois manipulés eux-mêmes lorsqu’ils ne sont pas partisans.

    Le lobbying n’a pas de frontières. Des Etats étrangers le pratiquent en France et dans l’Union européenne. Des journalistes ont piégé quelques élus du parlement européens corrompus dans un reportage. Le plus actif est bien sûr le lobbying de Goldman Sachs mais il faut citer aussi celui des pays qui frappent aux portes de l’Europe comme la Turquie. Le lobbying turc n’est pas qu’économique. Il est aussi politique dans l’actualité française contre la reconnaissance du génocide arménien. Il a ses cibles: journalistes, avocats, historiens et élus.

     

     

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  • La Bible, les Évangiles, le Coran, La Torah,  L’Iliade, L’Enéide, La Chanson de Roland… des histoires qui ont contribué à façonner l’imaginaire des peuples. Nous sommes dans les domaines des religions et des mythologies.

    «Il me faut pour tenir le coup des histoires à dormir debout... » chantait Guy Béart…
     
    storytelling_salmon

    Depuis les années 1990, aux Etats-Unis puis en Europe, l’art de raconter des histoires a été investi par les logiques de la communication et du capitalisme triomphant, sous l'appellation anodine de « storytelling ». L’art de raconter des histoires est devenu une arme aux mains des « gourous » du marketing, du management et de la communication politique, pour mieux formater les esprits des consommateurs et des citoyens. Derrière les campagnes publicitaires, mais aussi dans l'ombre des campagnes électorales victorieuses, de Bush à Sarkozy, se cachent les techniciens sophistiqués du storytelling managment ou du digital storylelling. C'est cet incroyable main mise sur l'imagination des humains que révèle Christian Salmon dans un livre, au terme d'une longue enquête consacrée aux applications toujours plus nombreuses du storytelling.
    Les managers doivent raconter des histoires pour motiver les salariés, les militaires en Irak s'entraînent sur des jeux vidéos conçus à Hollywood et les spin doctors (conseillers en communication et marketing politique agissant pour le compte de personnalités politiques) construisent la politique comme un récit...l’histoire édifiante de Barack Obama, celle de Nicolas Sarkosy, celle de Ségolène, le complot palpitant des nations voyous pour produire des armes de destruction massive.…

    Nous aimons que l’on nous raconte des histoires. «Un récit, c’est la clé de tout», confirme M. Stanley Greenberg, spécialiste américain des sondages. Chez les adultes, l'art de raconter des histoires   est-il devenu l’art de "formater les esprits" pour les aliéner ? Cela pourrait être certainement l’objet d’une fiction.  Dans une réalité qui copule avec la fiction, selon Christian Salmon, ancien Président de l’éphémère Parlement international des écrivains, le Storrytelling serait la nouvelle "arme de distraction massive" qui managerait le monde depuis les années 90. Le storyteller est le conteur mais aussi le menteur. Le storytelling signifie donc  « l ‘art de conter, de raconter des histoires ».  L’expression «avoir l’art de raconter des histoires » contient une connotation de manipulation mentale selon laquelle il est utilisé pour détourner de la réalité et fabriquer du réalisme. C’est la méthode marketing qui consiste à influencer le consommateur, et celle des gouvernants en direction de l'électeur. Le futurologue danois Rolf Jensen a appelé « the Dream Society », la société du rêve, dans laquelle « le travail, et non plus seulement la consommation, sera dirigé par des histoires et des émotions "Nous sommes un empire, et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité", a dit un conseiller de Bush.

    Et si l’incrédulité devenait une arme contre les storrytellers ? A la stratégie de Shéhérazade, on oppose celle de Saint Thomas. Les politiques, depuis les années 90, ont compris l’intérêt du Storytelling dans la communication capitaliste et politique avec l’explosion de l’Internet et plus généralement des nouvelles techniques de communication. Le récit est le meilleur vecteur du sens. Le sens y est incarné par des personnages, il se révèle dans l'irruption des situations, il devient manifeste au travers des conclusions que l'on en tire. Le récit, le conte, l'art de créer et de dire des histoires, est le chemin le plus court et le moyen le plus percutant pour créer du sens et le transmettre à un public.

    Nous sommes, écrit Salmon, passé dans une civilisation "d’injonction au récit". A partir de ce constat, il interpelle la fiction romanesque et cinématographique dont les auteurs, selon lui, avaient compris ce qui se tramait avant que les chercheurs n'aient pu le formuler. Notre émotion est atteinte dans son intimité et utilisée par le marketing et le politique. Elle est plus sollicitée que par les auteurs de fiction.

    On utilise la fiction pour prévenir le réel. Le Pentagone a fait appel à Hollywood ! Pour exemple, après les attentats du  11 septembre, les hauts responsables américains réunissent quelques réalisateurs et scénaristes pour imaginer des scénarii d’attaques terroristes afin de penser les parades.

    Ce n’est pas le monde qui change ? Selon Evan Cornog, professeur de journalisme à l’université Columbia, « la clé du leadership américain est, dans une grande mesure, le storytelling ». «  La politique, théorise Clinton, doit d’abord viser à donner aux gens la possibilité d’améliorer leur histoire. » Les gourous de la communication moderne se sont mis à ne plus jurer que par l’art de raconter des histoires. La bonne histoire (« good story ») est conviée pour remobiliser l’employé, ou susciter un regain d’engagement du consommateur. C’est le coeur de la théorie managériale du « storytelling ».

    L’idée de Christian Salmon est d’avoir rapproché ces techniques de celles mises en oeuvre dans le monde politique. Quelques jours avant l’élection présidentielle de 2004 aux Etats-Unis, un conseiller de G.W. Bush prend à parti un journaliste en lui reprochant d’appartenir à la reality-based community, à la communauté de ceux qui croient à la réalité. C’était un peu comme le traiter de ringard, car le monde, il en était sûr, ne marchait plus ainsi. Il s’agit de convertir chacun de nous en spectateurs naïfs car nous sommes plus avides de fiction que de réalité.

    Salmon précise que le monde de demain sera le résultat d'une lutte entre les narrations imposées et les contre-narrations libératrices. Il explique aussi que  les artistes sont prévenus, et ont déjà commencé à lutter. Et les journalistes ?

    « Si vous lisez une lettre et que vous découvrez que l’auteur a « pioché» le matin, vous penserez peut-être qu’il a travaillé dans son jardin. Si vous savez que cet auteur est Flaubert, vous commencerez à douter du sens de « pioché ». Si vous êtes familier de Flaubert, vous saurez exactement ce qu’il entend par « pioché ». Je ne dis pas qu’il faut que tous les journalistes deviennent des auteurs mais je crois que nous ne devons pas perdre l’habitude de lire les auteurs. Je n’ai jamais rien appris d’important en lisant les journalistes mais des auteurs ont changé ma vie. On ne change pas la vie de quelqu’un avec du digeste, du parfaitement défini, de l’objectivité, du sans ambiguïté. » C’est Thierry Crouzet, journaliste qui l’a écrit sur son site Internet.

    Ne plus subir la réalité mais la créer ! Les gouvernants sont aujourd’hui capables de vendre leur réalité comme une marque. L’art de gouverner se confond avec celui de raconter des histoires. Le discours officiel s’adresse au cœur plus qu’à la raison, à l’émotion plus qu’à l’opinion… souvent aux peurs. Le pouvoir exécutif devient un pouvoir d’exécution du scénario présidentiel. Evidemment, tout cela n’arrive pas qu’aux autres. Et bien non ! Salmon conclut le livre en traitant du nouvel ordre narratif en France où, comme ailleurs, nous aimons que l’on nous raconte des histoires.

    « Comment faire pour retrouver la réalité ? Peut-être en commençant par juxtaposer toutes ces histoires à dormir debout. Ensuite en entrant dans les détails, où se cache toujours le diable, lui bien réel. Car les histoires ne marchent qu’en gros. Dans le détail, elles ne marchent pas du tout ou apparaissent pour ce qu’elles sont : de la fiction qu’on a plaisir à temporairement faire semblant de croire (techniquement, les philosophes appellent cela la suspension temporaire de l’incrédulité) », commente Yves Michaud dans un article sur l’ouvrage « Storytelling » de Christian Salmon.

    La suspension temporaire de l’incrédulité ! Pierre Bayard, écrivain et universitaire, s’y oppose lorsqu’il s’agit de fiction. On doit selon lui revenir sur les fictions et s’amuser à démontrer, comme il l’a fait, qu'Œdipe n’a pas tué son père ou que l’affaire du chien des Baskerville n’a pas été élucidée par Sherlock Holmes.

    Pierre Bayard fait une relecture qui s’appuie sur la critique policière, partant du postulat que des meurtres racontés par la littérature n’ont pas été commis par ceux que l’on a accusés. "En littérature comme dans la vie, dit-il,  les véritables criminels échapperaient souvent aux enquêteurs en laissant accuser et condamner des personnages de second ordre."

    Sans tomber dans une théorie de la conspiration planétaire,  si j’ai un conseil à transmettre et une leçon à tirer aujourd’hui, c’est le même que Pierre Bayard : «être toujours libre de réinventer un roman à son goût, de s’y investir sans crainte, d’en quereller le sens, et de batailler avec l’auteur, ligne à ligne ». Un exercice qui vous servira contre cette réalité inventée par les storytellers de l’économie et de la politique.

    Travailleurs, chômeurs,  jeunes, vieux, malades, handicapés, automobilistes, piétons, locataires, propriétaires, consommateurs, téléspectateurs, Internautes, lecteurs,  électeurs…   Citoyens, soyez incrédules !

    Qui est citoyen ? « Est citoyen quelqu’un qui est capable de gouverner et d’être gouverné. » a dit Aristote. Donc, si vous êtes capable d’être gouverné, vous êtes capable de gouverner. Pour cela, il y a une contre-éducation politique à faire. Il faut se déshabituer à suivre une élite. Chacun doit être conscient qu’il est apte à prendre ses responsabilités et refuser d’être dominée. Refusez le béni-oui-ouisme ! Ne soyez pas les victimes de la globalisation des cultures en étant celles de la globalisation économique et politique. Ne laissez pas d’autres construire votre imaginaire autour de leurs projets de globalisation. Méfiez-vous de l’exploitation que les storytellers font des espaces nouveaux de communication et d’échange. En affirmant que la globalisation est un paradigme unique et irréversible, ils excluent une partie de la population mondiale. C’est une triste réalité à dénoncer et non pas une « good story» à gober.

    En 2007, Sarkozy et son équipe de storytellers ont raconté des histoires. Aujourd’hui, la réalité est la crise. Ils vous racontent encore des histoires sur cette crise. Ils se disent protecteurs en vous servant un discours infantilisant. Soyez incrédules, informez-vous en dehors d’une presse au service du storytelling politique. Ne soyez pas les figurants d’une société faite pour les patrons, les nantis et leurs banquiers. Soyez ce que vous pouvez être : des acteurs politiques qui s’informent, refusent d’être infantilisés, réfléchissent et restent libres!

    Réalisez que ce ne sont pas les idées de la Gauche qui menacent la santé, la culture, la sécurité, l’économie et le pouvoir d’achat du plus grand nombre. Ce n’est pas la Gauche qui menace vos biens matériels.

    Ne vous laissez pas raconter des histoires contraires à la réalité de la politique que vous fait subir la Droite depuis plusieurs années. La crise, c’est eux. L’austérité, c’est eux. La flambée du chômage, c’est eux. Les cadeaux fiscaux aux plus riches, c’est eux. Le démantèlement de vos services publics, c’est eux.

    Refusez d’être les victimes de leur violence économique et d’être dépossédés de la maîtrise de vos conditions d’existence.

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  • En 2007, Sarkozy avait prévu sa défaite en 2012. Ne le décevez pas! Lors de l'émission "A vous de juger", Nicolas Sarkozy s'était engagé sur 5% de chômeurs à la fin de son quinquennat et conseillait aux Français d'en "tirer les conséquences" s'il finissait à 10%. Aujourd'hui, le taux de chômage en France atteint les 10%, le temps d'en tirer les conséquences est donc venu…

     

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  • pomidou_giscard

    Une disposition est à l'origine de l'endettement des états : l’article 104 du traité de Maastricht qui avalisa la loi Giscard-Pompidou-Rothschild de 1973. Cet article interdit aux états d'emprunter à leur banque nationale (prêt sans intérêts) et les oblige à se tourner vers les banques privées qui prêtent avec intérêts. Des projections démontrent qu'une dette sans intérêts se résorbe. Ce sont les intérêts qui ont fait boule de neige et grossit astronomiquement cette dette. C’est donc ce système ultralibéral qui a créé la crise. Ce sont les banques et les investisseurs qui en tirent profit. 

    Les banquiers privés ont placé leurs hommes au cœur des Etats et privatisent la création monétaire. G. Pompidou, avant d'être président de la République était un banquier. De 1945 à son élection comme président de la République en 1969, il exerçait des fonctions au gouvernement français tout en continuant à travailler au service de la banque Rothschild de1954 à 1958 et de 1959 à 1962. Le 8 janvier 1959 il devint Directeur général de la Banque Rothschild. Pourtant, il a néanmoins été nommé en mars 1959 au Conseil constitutionnel où il a siégé jusqu'en 1962. L'article 25 de la loi du 3 janvier 1973, de Pompidou et  Giscard d'Estaing, "interdit au Trésor public d'être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France". On observe depuis un grave manque d'indépendance de l'Etat français au profit des intérêts privés des banquiers.

    L'une des idées centrales de Hyman Minsky (économiste américain), exprimée dans Stabilizing an Unstable Economy(1986), est que la stabilité engendre l'instabilité, le capitalisme lui-même se déséquilibrant intrinsèquement:en se lassant de profits modérés. Les investisseurs, en période de croissance, commencent à prendre des risques plus élevés, mettant en péril la stabilité du système. Dès lors, seule une régulation financière peut permettre de limiter la spéculation et de prolonger une croissance stable.L’instabilité inhérente des activités financières est la véritable cause de la crise.

    En France, c’est la Droite qui a mis en place le système qui a généré une dette astronomique pendant que les banquiers et les spéculateurs s’enrichissaient  avec les euros de la Banque centrale européenne. Merci Messieurs Georges Pompidou et Giscard d’Estaing !... Interrogé en 2008, Valéry Giscard d’Estaing déclara que « La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j’étais ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays : il s’agissait à l’époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu’il soit émis par une entité privée ou publique» et évitant ainsi « une situation d’inflation monétaire permanente ».Aujourd’hui, c’est aux peuples que ces « imbuffati » (gonflés) font payer la crise. En France, contrairement aux Allemands, la croissance est davantage tributaire du marché intérieur que des exportations. En diminuant le pouvoir d’achat des Français, Sarkozy ne fait pas le choix de la croissance mais celui de la récession. Il abandonne la souveraineté nationale au bénéfice d’une Allemagne qui n’a aucun intérêt à remettre en cause l’article 104 du Traité de Maastricht auquel il veut ajouter la « règle d’or » pour verrouiller le système.

    Alors que la plupart des peuples européens subissent la crise, le gouvernement allemand impose la loi du système bancaire privé malgré les dettes qu’il génère et cela pour rester le premier exportateur européen. « Acheter allemand »,  proclament leurs publicités. Le premier de la classe gardera la meilleure note. En défenseur intransigeant de l’ultralibéralisme, il n’est pas près de la perdre. Montrer en exemple, Merkel  assure le maintien d’un système mis en place par les banquiers et en premier lieu la banque américaine Goldman Sachs qui dirige en sous main l’Union européenne. Goldman Sachs a été le plus grand contributeur à la campagne Obama. Tim Geithner, le secrétaire au Trésor d’Obama, a choisi comme bras droit un lobbyiste qui travaille depuis dix ans pour Goldman.aux Etats-Unis, où la règle de l’article 104 n’a pourtant pas son équivalent.  En Europe, c’est encore le système bancaire américain et ses agences de notation qui commandent même dans cette période de crise. Goldman Sachs a placé des ancien cadres. Une Europe sans réel leader mais affublée du couple ultralibéral franco-allemand dans lequel l’Allemagne mène la danse pour mettre au pas anglo-saxon.

    En France, la droite au pouvoir est celle des avocats d’affaires, des cadres de l’Oréal et d’autres entreprises financières ou non. La politique menée par Sarkozy le démontre depuis cinq ans avec les cadeaux fiscaux aux plus riches (dont Liliane Béttencourt, la fraudeuse du Fisc, pour 30 millions d’euros réglés par le Trésor public) et la rigueur pour le peuple. Il mène une politique de démantèlement des services publics au détriment de la santé, de la sécurité, de l’enseignement et de l’emploi. Le champion du chômage et de la dette n’assume même pas son bilan catastrophique. Il est plus facile de désigner des boucs émissaires.

    Il est temps de lui dire : « D’abord l’humain ! » et de le renvoyer à Neuilly s’occuper de ses anciens administrés richissimes.

     

    tchaosarko

     Signé: Pidone

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  • amnésia

    Au Chili, le 9 décembre dernier, le Conseil national de l’Education a approuvé: à la page 31 du programme d’histoire que  le terme de “dictature militaire” soit remplacé par “gouvernement militaire”. Ce changement conceptuel n’est pas anodin, comme voudraient le faire croire certains. C’est bien une « dictature » qui a dirigé le Chili pendant 17 ans. La majorité des Chiliens savent que les militaires ont renversé un gouvernement élu,  gouverné de manière autoritaire, qu’ils ont été portés au pouvoir par un coup d’Etat, qu’ils n’avaient pas le moindre respect pour les droits de l’homme et qu’ils ont transformé radicalement les fondements matériels et subjectifs de la nation chilienne.  Le concept a son importance même si les Chiliens sont capables de débattre en public de leur histoire et si la télévision aborde ouvertement les atteintes aux droits de l’homme avec des séries comme “Les archives du Cardinal” ou la dernière saison de “Les années 80”.  Toutefois les changements conceptuels ne sont ni innocents ni anodins. Ces changements cachent une intention politique et idéologique évidente.  C’est ce passé sans le mot « dictature » qu’on va enseigner aux enfants chiliens.

    La décision du ministère de l'Education de remplacer le mot dictature par celui "régime militaire" dans les manuels scolaires a suscité une levée de boucliers. Un débat qui n'est pas innocent, affirme Cristina Moyano, historienne chilienne : changer les mots, c'est transformer la réalité.

    C’est un exemple qui montre que le négationnisme commence par le refus d’un terme, d’un concept, et que le travail des historiens peut être celui du négationnisme alors même que des images, des témoignages, des documents… que toutes les preuves sont réunies pour que le terme, le concept, entre dans les livres d’histoire. Au Chili, il s’agit du mot « dictature ». En Turquie, du mot « génocide », occulté depuis 1915. Dictature, Génocides… des maux de l’Humanité, des mots  de l’histoire… Doit-on laisser des historiens négationnistes continuer à désinformer et à manipuler l’histoire. Doit-on laisser un pays exporter le négationnisme dans une démocratie ? Le sénat, en France, a l’occasion de répondre à la question le 23 janvier prochain. Un génocide est l’affaire de l’humanité et concerne toutes les démocraties.

    En ce qui concerne le génocide arménien, une campagne journalistique odieuse est menée. Nous ne citerons pas les leaders. L’argumentation développée est parfois une insulte aux Arméniens de France. Tel journal se pose en porte-parole de la diplomatie, prêt à céder au chantage. Les média franchissent la ligne rouge de l’éthique. L’indépendance de la presse serait-elle surannée ? En ne voyant que des raisons électoralistes à cette loi, ils oublient le vrai objet du débat qui a eu lieu au Parlement. On ne fait pas de la politique sur un génocide, en éludant la dimension politique du négationnisme relayée par le lobbying pro-turc. Le pire dans cette cabale, c’est une victime de la Shoah refusant aux Arméniens le bénéfice de la loi Gayssot et faisant du mot « génocide » une AOC juive, une marque de fabrique déposée au Tribunal de Nuremberg. C’est ce qui fait le plus mal aux Arméniens car il s’agit alors d’une forme de négationnisme qui vient de là où ils ne s’y attendaient pas. Comment peut-on, par des arguties juridiques, remettre en cause pour les uns ce que l’on a revendiqué pour les autres ? Comment se dire alors l’ami des Arméniens et avoir de la compassion pour ce qu’ils ont vécu ?

    Le négationnisme ne s’arrête pas aux frontières d’un état comme la Turquie. Par le lobbying et  la menace, il veut s’imposer aux démocraties. C’est pour cela que les Etats démocrates ont le devoir, lorsque l’Histoire est écrite, de légiférer pour que le vœu pieux « Plus jamais cela !» entre dans une réalité au lieu de s’enfoncer dans le non-dit complice qui a eu pour résultats, après le génocide arménien, d’autres génocides. Le génocide arménien est historiquement prouvé. Il faut ne pas s’y être intéressé pour penser le contraire. Le négationnisme fait courir de grands dangers à l’humanité. La passivité est coupable et, en droit, il existe la non-assistance à personne en danger. L’Histoire l’a déjà démontré à plusieurs reprises face à la dictature, au fascisme et au nazisme notamment mais aussi à l’impérialisme. On se souvient, en France,  des maladroits « bienfaits » de la colonisation et des ravages que peut faire la justification de l’injustifiable. En outre, contrairement à ce que les adversaires de la pénalisation veulent faire croire, cette pénalisation ne peut que pousser l’Etat turc sur la voie de la reconnaissance et ne peut qu’aider les démocrates turcs. C’est après la reconnaissance du génocide par la France en 2001 que des Turcs ont demandé collectivement pardon aux Arméniens pour ce qu’ils appellent cependant toujours la grande tragédie. Il ne faut pas taire qu’en Turquie, on risque la prison et l’assassinat si on prononce ouvertement le mot « génocide ». Aucun des détracteurs de la loi de pénalisation ne met l’accent sur cet aspect de l’Etat turc. C’est en Turquie qu’il y a le plus de journalistes poursuivis et emprisonnés. Les journaux français ne le disent pas assez et sont plus prompts à défendre un Etat islamiste modéré soit disant démocrate.

    La loi qui a été adoptée par le Sénat concerne tous les génocides reconnus par la France qui a encore du chemin à parcourir puisque seulement deux génocides ont été, à ce jour, reconnus dans l’hexagone : la Shoah et le génocide arménien. Elle pourrait concerner d’autres génocides comme celui du Rwanda. On a parlé un temps du Darfour mais cette actualité n’a plus la faveur de la presse. Dans d’autres pays, des prémices de génocides apparaissent. Il est temps de prendre conscience des dégâts engendrés par l’omerta internationale et le négationnisme. Les Arméniens ont été à l’initiative d’un événement Amnésia internationale pour que l’on se souvienne de tous les génocides. Contrairement à quelques victimes de la Shoah, ils ont fait de leur malheur la raison de se battre aux côtés du malheur des autres. Heureusement y participent d’autres victimes de la Shoah. Cet événement unique se déroule chaque année à Marseille. Le prochain est prévu pour le 24 mars prochain.

    « Le 20ème siècle a été celui des Génocides. Qu’ils soient arménien, juif, tsigane, cambodgien, rwandais, ou plus récemment darfouri, ces crimes contre l’Humanité restent une plaie béante dans la conscience universelle, avec leurs millions de morts, de déportés, d’exilés.Ne pas se souvenir, ne pas condamner ces génocides, ne pas empêcher leur négation, c’est refuser le droit au repos en paix à toutes ces victimes de la barbarie humaine. L’amnésie collective interdit tout travail de mémoire, et pire encore, elle peut conduire à une potentielle reproduction de l’Histoire… »

     

     

    Signé: Pidone

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