• Le bal des faux culs

     

     

    Ca s’agite drôlement et depuis peu dans le landernau politique corse. Il est vrai qu’on s’approche des prochaines échéances électorales, en l’occurrence des Territoriales qui auront lieu les 3 et 10 décembre 2017. On se réunit en conclave, en catimini, on discute fermement le bout de gras, on grenouille, on magouille. Bref, on essaie de trouver le bon ticket pour emporter le gros lot aux élections.

    Les différentes dynasties – pas encore tout à fait mortes – les clans affûtent leurs armes sur fond de rivalités personnelles. Certains rêvent tout haut de revenir au pouvoir régional. Mais dans quel but ? Pour traiter et essayer de résoudre les problèmes qui touchent les Corses, en particulier la question sociale ? On peut toujours rêver. Que n’ont-ils pas fait quand ils étaient eux-mêmes au pouvoir ? Rien ou presque rien. Ils se sont surtout préoccupés de leurs propres intérêts et ont servilement accompagné les politiques d’austérité et de régression sociale menées depuis des décennies, par le pouvoir central. Aujourd’hui, encore, ces gens-là  - comme disait Jacques Brel – approuvent, sans rechigner, toutes les mesures rétrogrades d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Parmi ceux-là, il faut citer les prosélytes d’en marche vers le passé, prosélytes qui se proclament, sans rire, être de gauche !

    D’aucuns poussent même la chansonnette en proposant une vaste alliance, y compris avec le centre droit ! Il fallait y penser. C’est ce qu’on appelle de l’opportunisme sans rivage.

    Quant aux nationalistes, actuellement aux commandes de la Collectivité territoriale, ils n’ont pas pu ou voulu mettre au cœur de leurs préoccupations le social et l’intérêt bien compris de larges couches de la population. Ce n’est pas en brandissant des revendications identitaires – qu’on peut parfois partager – qu’on éludera la question fondamentale : « Comment travailler et avec quelles mesures, pour sortir la Corse de son sous-développement chronique » ? Ajoutons que les trois députés nationalistes se sont abstenus lors du vote à l’Assemblée nationale sur les fameuses ordonnances qui prévoient la casse du code du travail ! Les salariés corses apprécieront.

    Parmi les autres partants il y a le Front de la haine et du racisme. Que dire sinon qu’il faut le combattre au quotidien. Il n’a pas sa place en Corse où les principes de fraternité et de solidarité ont toujours occupé une place importante dans les rapports humains.

    Une seule liste est en mesure de proposer autre chose. Une véritable alternative pour la Corse, sur la base d’un programme novateur, de rupture et de transformation sociale, économique et écologique. C’est la liste qui sera présentée par la Corse insoumise, le Parti communiste, Manca alternativa/Ensemble, et des représentants de la société civile, des militants syndicaux et associatifs. Cette liste ira aux élections dans la plus grande clarté et sans compromission. Elle se prononcera sans ambiguïté contre les dynasties et les clans qui ont fait et font encore tant de mal à notre île. En un mot contre la casta. Il faut en finir avec  le clientélisme qui aliène depuis des décennies une partie de la population.

    Disons basta à toutes ces pratiques contraires aux intérêts de la grande majorité des Corses. Notre île n’est pas condamnée ad vitam aeternam à subir la loi du fric et des cumbinazione.

    Jean-Pierre Orsi

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    ÉLECTIONS TERRITORIALES 

    le vote est l'arme du citoyen

     

     

    "Il est temps de démasquer cette fausse gauche"La crise du système capitaliste fait des ravages. Il y a urgence à en sortir.

    Ce système a réussi à agréger des groupes politiques bien différents. 

    On connaissait ses liens et ramifications avec les groupes d'extrême droite et les mouvements politiques de droite réactionnaire.  Ces derniers ont constitué le socle idéologique sur lequel le système s'est appuyé pour exploiter, appauvrir les citoyens, remettre en cause les acquis démocratiques et enrichir toujours plus les nantis. 

    Mais depuis les années 90 une partie des mouvements se revendiquant de la "gauche" a rejoint ce combat idéologique de droite. 

    Les gouvernements et présidences dites socialistes ou issus de la sociale démocratie (Hollande hier, Macron aujourd'hui), les radicaux en Corse (La Jacobie) ont appuyé, soutenu, crédibilisé le travail idéologique du patronat, du Medef, et donc, les idées et projets de la droite et du capitalisme (libéralisme aujourd'hui).

    L'Europe a joué le rôle d'unificateur des idées réactionnaires contre les peuples, au point que les frontières  politiques entre la droite et cette fausse gauche n'existent plus. On peut voter indifféremment pour l'un ou pour l'autre. 

    Les débats et le vote sur les ordonnances à l'assemblée nationale, ce mauvais coup contre le peuple est suffisamment éclairant, il a rassemblé ce "beau monde" la fausse gauche, la droite, mais aussi à cette occasion les 4 députés de la Corse dont les 3 élus nationalistes qui ne s'y sont pas opposés.

    Les élections territoriales sont proches et il ne faut pas s'y tromper. La cinquantaine d'élus se présentant "de gauche" réunis à Corte ce 12 octobre, dont certains ont participé de toutes les  compromissions avec les politiques réactionnaires, est bien dans cette lignée politique. Ils ne s'en cachent pas, "il faut rassembler largement y compris le centre droit", disent ils. 

    Il est temps de démasquer cette fausse gauche, celle qui use et abuse de son pouvoir depuis des décennies... Avec eux (comme avec Hollande hier, Macron aujourd'hui) tout tremble et rien ne bouge. Ils le disent, ce qui les intéresse c'est l'alternance et le pouvoir.

    Mais la Corse a besoin d'espoir, elle a besoin d'alternative progressiste. Elle a besoin d'une autre politique, une politique qui prenne à bras le corps les urgences sociales. 

    Une personne sur cinq se trouve en Corse en dessous du seuil de pauvreté, voilà la triste réalité d'une région où la question sociale a toujours été reléguée au second plan. 

    Le chômage ne cesse de progresser alors que le coût de la vie ne cesse d'augmenter. 

    Le logement social fait gravement défaut, favorisant la spéculation sur le prix des loyers et du logement en général. 

    Les services publics sont en difficulté, les droits á l'éducation, la santé,  l'énergie... sont en recul. 

    La CSG augmente, les prestations sociales diminuent pour beaucoup de citoyens, alors que ceux qui gagnent le plus, (les 1500 personnes payant  l'impôt sur la fortune en Corse), vont se voir attribuer une nouvelle baisse de charge avec la suppression annoncée de cet impôt.

    Oui cette élection territoriale sera importante pour notre avenir. Ne donnons pas le pouvoir à ceux qui soutiennent déjà les politiques réactionnaires, les mauvais coups contre les citoyens au plan national et européen. 

    Utilisons notre vote pour dire Ava basta

    Exigeons une autre politique pour la Corse.

    Jacques Casamarta                                                                          

     

     

     

     

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    L’heure est à l’offensive

     

    Les territoriales en Corse

    Une assemblée générale des membres de la Corse insoumise, groupe du grand Ajaccio, s’est tenue mercredi 11 octobre au Locu teatrale, à Ajaccio. Près d’une trentaine de personnes y participaient. Au menu. La préparation de la future campagne électorale des territoriales et la participation du mouvement à l’élaboration d’un programme en collaboration avec le Parti communiste. Programme de rupture avec le néolibéralisme et contre les pratiques ancestrales des diverses dynasties et des clans qui sévissent depuis des lustres dans notre île.

    Les territoriales en Corse

    Il a été rappelé, au cours de la réunion, les raisons de la constitution d’une liste unique entre la Corse insoumise et le Parti communiste. Le principe de cette liste ayant été accepté par la grande majorité des insoumis de Corse et par plus de 80% des membres du Parti communiste. Il répond à une forte demande de la part de larges secteurs des électeurs se réclamant de la vraie en Corse. Quelques esprits chagrins ont voulu à tout prix et continuent obstinément à refuser un choix largement majoritaire et se sont engagés – nous le déplorons – dans une campagne de dénigrement de la décision prise, aidés en cela par un tweet inopportun de Jean-Luc Mélenchon, qualifiant le principe d’une liste unique de tambouille politique ! Passons sur le caractère blessant, pour ne pas dire plus d’un tel comportement.

    Les territoriales en Corse

    Pourquoi donc une liste d’union dès le premier tour des territoriales ? La réponse tombe sous le sens compte-tenu du rapport de force politique et de l’état de la vraie gauche dans notre île. Aller à la bataille chacun de son côté – tous seuls comme des grands – nous mènerait à une défaite cuisante. Les électeurs de gauche n’apprécieraient pas cette division. Beaucoup l’ont exprimé au cours de contacts sur le terrain et le risque serait de les voir se réfugier dans l’abstention. La conséquence pourrait aisément se mesurer.  Absence totale de représentants de la Corse insoumise et du Parti communiste dans la nouvelle assemblée territoriale, dotée de nouveaux pouvoirs.  Le champ serait entièrement libre pour les clanistes, les prosélytes d’en marche vers le passé, les haineux du Front national et les nationalistes, toutes tendances confondues, dont le principal souci n’est pas de se préoccuper de la situation économique et sociale de la grand majorité des habitants de la Corse. Prenons un seul exemple. Comment se sont positionnés tous ces gens  - pour reprendre une expression chère à Jean-Luc Mélenchon – par rapport aux fameuses ordonnances sur le travail ? La plupart d’entre eux étaient d’accord avec le pouvoir macronien. Les députés nationalistes à l’Assemblée nationale, quant à eux, ont choisi l’abstention lors du vote de ces ordonnances ! Drôle de manière de soutenir les salariés insulaires. On pourrait rajouter la position des uns et des autres par rapport aux dernières manifestations contre les ordonnances. Eloquent.

    Le débat a également porté sur la participation la plus large possible des membres de la Corse insoumise à l’élaboration d’une plate-forme commune avec le Parti communiste. Des groupes de travail se mettent en place, en particulier sur la question des urgences en Corse : urgences sociale, écologique, économique et démocratique.

    Les territoriales en Corse

    Par ailleurs, un appel à candidatures a été lancé pour la constitution de la liste unique.

    Une phrase désormais s’impose : s’engager avec force et conviction dans une bataille politique qui s’annonce rude et difficile. L’heure n’est plus aux lamentations, ni aux insultes. Il nous faut des voix fortes dans la future assemblée territoriale. Des voix pour la transformation sociale et écologique en Corse. Des voix qui s’élèveront contre le clanisme, le clientélisme et autres pratiques interlopes qui ont tant fait de mal à la Corse et à la grande majorité des Corses.

    Les territoriales en Corse

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  • Parler du peuple, c'est bien. L'écouter c'est encore mieux

    La liste unique de la vraie gauche,

    une nécessité politique pour la Corse

     

    La séquence politique que nous venons de vivre ces derniers jours n’est pas exaltante pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent et se battent pour une véritable alternative à la politique du pouvoir macronien.

    En effet, lors de la Fête de l’Huma – lieu et moment exceptionnel de fraternité et de solidarité, avec ses centaines de milliers de participants – Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, s’est livré à une charge intolérable et inadmissible contre la France insoumise et plus particulièrement contre Jean-Luc Mélenchon, absent de la fête, pour cause de voyage à la Réunion. Il faut dire que cette intervention intempestive a gâché ou refroidi le moral de nombreux militants dont la préoccupation majeure est de créer les conditions d’un vrai rassemblement de toutes les forces de rupture et de transformation sociale. Ce qui devait arriver, arriva. Presque aussitôt la réponse de Jean-Luc Mélenchon est tombée, lequel a traité la direction du Parti communiste d’organe «  en voie de disparition ». La formule est pour le moins inappropriée et n’est pas faite pour calmer le jeu.

    Ce genre de partie de ping-pong ne fait plus rire. Il en va de l’avenir de la vraie gauche dans ce pays. Le syndrome italien nous guette, c’est-à-dire la disparition pure et simple de cette même gauche.

    Les divers égos et ce désir d’hégémonie de part et d’autre doivent cesser. Tous nos efforts doivent converger vers un seul but, combattre dans l’unité et la diversité la politique antilibérale - au seul profit des marchés financiers - menée par Emmanuel Macron et son gouvernement. Un grand mouvement social est en train de se lever. Il faut l’aider à se développer et à s’amplifier et non à le contrarier.

    Dans ce contexte il est du devoir des membres de nos organisations, des électeurs qui veulent l’unité – pas à n’importe quel prix – de peser de tous leurs poids et de dire basta.

    Quelle est la situation en Corse et quelles sont les conséquences de cette diatribe entre le Parti communiste et la France insoumise ?

    Des délégations du Parti communiste et de la Corse insoumise se sont rencontrées à plusieurs reprises dans le but d’établir une liste commune aux prochaines territoriales de décembre, sur la base d’un programme clair et précis. Un programme de rupture et de transformation sociale pour la Corse. Un accord a été conclu lors d’une réunion en date du 12 septembre. Cet accord sera soumis à l’appréciation des membres de chaque organisation signataire. C’est la seule possibilité de faire entendre de vraies voix dans la future assemblée territoriale unique. Il faut rappeler que celle-là sera dotée de pouvoirs plus étendus. Il n’est pas question pour nous de laisser le champ libre à la droite dynastique, claniste, à une pseudo gauche – prosélyte de la foi macronienne - aux élus du Front national et aux nationalistes et autres autonomistes dont la préoccupation essentielle – et jusqu’à preuve du contraire – n’est pas  la situation sociale et économique de la grande majorité des Corses. Il nous faut impérativement la présence d’élus de la vraie gauche et la seule condition, répétons-le, c’est d’unir nos forces. Les absents ont toujours tort.

    En Corse aussi, nous n’avons pas échappé à la bataille des égos. Pour preuve. Jean-Luc Mélenchon s’est empressé, sans consultation préalable, alors que la direction de la France insoumise était au courant depuis plusieurs semaines de la démarche unitaire, de condamner l’accord, la qualifiant au passage de tambouille politique ! Au-delà d’une attitude intolérable et méprisante, pour ne pas dire blessante pour des dizaines de militants  de Manca alternativa et des groupes d'appuis de la Corse insoumise - qui au passage se sont mouillés la chemise pendant les campagnes électorales de la présidentielle et des législatives - cela pose le problème du fonctionnement de la France insoumise, de sa structure, de la relation entre les groupes d’appuis et la direction nationale, etc.

    Pour Manca alternativa qui a rallié dès le début la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et qui également contribué à la création et au développement des groupes d’appuis en Corse, il n’est pas question de se soumettre à la volonté d'une seule personne, même si cette personne nous a habitués à des postures beaucoup plus positives. Manca alternativa considère même que le comportement de Jean-Luc Mélenchon est contre-productif et risque de porter atteinte au renouveau de la vraie gauche en Corse et ailleurs.

    La liste unique aux territoriales est une nécessité politique, non de la tambouille. L'unité que nous recherchons n'est pas la reproduction de la gauche plurielle, ni d'autres formules du passé, avec des accords de sommet. Elle est vivement souhaitée par une grande majorité de nos électeurs. C'est ce qui ressort de nos différents contacts sur le terrain. Oui le peuple, comme diraient d'aucuns, a parfois le droit à la parole.

    La voix de la rupture et de la transformation sociale doit se faire entendre à la prochaine assemblée territoriale. Ne pas apprécier cela, c’est faire preuve de cécité politique.

    Nous en appelons à la raison collective.

    Manca alternativa.

    20 septembre 2017

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  • Nous publions le communiqué commun rédigé à l'issue de la rencontre entre la délégation de la Corse insoumise et celle du Parti communiste, le 12 septembre. Il est proposé la constitution d'une liste unique de la vraie gauche, sur la base d'un programme antilibérale, de transformation sociale. Les membres de chaque organisation seront consultés très prochainement et décideront de la suite à donner.

    Communiqué de la Corse insoumise  et du PCF

    Ce mardi 12 septembre les délégations mandatées par la CI et le PCF se sont rencontrées une quatrième fois depuis le 17 juillet.

    Ce cycle de discussions, débuté à l’invitation de la CI, à laquelle le PCF a répondu favorablement le 3 juillet, a toujours eu pour objectif de dégager un accord et un contenu partagé politiques en vue de la prochaine élection territoriale des 10 et 17 décembre.

    Au cours de ces échanges, et au-delà d’approche différentes sur certaines questions spécifiques, il s’est exprimé de part et d’autre, une volonté commune de construire un projet antilibéral, contre les politiques d’austérité, pour la Corse et de constituer une liste commune pour le porter aux prochaines territoriales.

    A l’issue de cette quatrième réunion les délégations de la CI et du PCF confirment publiquement cette volonté commune d’aller unis à la bataille pour offrir une perspective de progrès répondant aux attentes sociales et populaires de la Corse.

    Cet élan unitaire nous permettra de formaliser notre projet politique antilibéral et la liste pour le porter : la voie pour y parvenir a été dégagée. Il s’agit désormais de finaliser dans la première quinzaine d’octobre l’une et l’autre.

    Affirmer ensemble, aujourd’hui, cet engagement commun suscitera, nous en sommes sûrs, un grand espoir à gauche. Nous sommes au travail pour la Corse et pour la gauche. Nous allons réussir.

    Chaque délégation retournera devant ses adhérents ou ses militants pour les informer du contenu de la réunion et décider en connaissance de cause.

    Le 12 septembre 2017

    Signataires :

    • pour la Corse insoumise : Philippe.OLLANDINI, Claude.FRANCESCHI, Francis PERETTI, Xavier BERNARDINI, Bernard.BOUQUET
    • pour le PCF : Marie Jeanne FEDI, Gilles LARNAUD, Maxime NORDEE, Pierre ROSSI, Michel STEFANI

     

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  • Non, ce n'est pas de la tambouille

    On continue

    Les groupes d’appuis de la Corse insoumise du grand Ajaccio se sont réunis samedi 9 septembre, toute la journée, dans les locaux de la Ccas/Edf, à Porticcio.

    La matinée était consacrée à la situation politique  et sociale, avec, entre autres, la loi XXL sur le travail et les manifestations prévues et en particulier sur la question d’une alliance éventuelle avec d’autres forces qui s’opposent à la politique d’austérité et de régression sociale menée par le pouvoir macronien, en vue des prochaines élections territoriales.

    L’après-midi était réservé au débat sur la structuration future du mouvement de la France insoumise.

    On continue

    Un tweet inopportun

    Rappelons au préalable quelques faits. La presse régionale a diffusé une information, le 2 septembre, selon laquelle un accord aurait été conclus entre le Parti communiste et la Corse insoumise pour la constitution d’une liste commune dans la perspective des prochaines élections territoriales, prévues pour le mois de décembre. Information inexacte. Au passage qui a donné ce type d'information à la presse et pour quel motif? Il n’existe à ce jour aucun accord, mais des consultations entre différentes organisations politiques. D’ailleurs, une nouvelle rencontre est prévue pour le 12 septembre.

    A partir de cette information et sans se renseigner auprès des groupes d’appuis de la Corse insoumise, Jean-Luc Mélenchon s’est fendu d’un tweet pour le moins inopportun et discutable. Tweet qui a provoqué chez la grande majorité des militants de la Corse insoumise émotion, étonnement, et surprise. Que dit ce tweet, en date du 3 septembre 2017 : « Des insoumis ont engagé une liste avec le PCF en Corse sans prendre aucun avis. Je ne soutiens pas cette initiative et condamne cette tambouille » !

    On continue

    Le risque d’une absence de la vraie gauche à l’assemblée territoriale

    La plupart des intervenants, une trentaine, a rejeté cette attitude pour le moins inappropriée, voire méprisante, de la part de Jean-Luc Mélenchon qui nous avait habitués en d’autres circonstances à des comportements beaucoup plus positifs. Là aussi, rappelons que la direction de la France insoumise a été informée dès le départ des différentes rencontres, entre autres, avec le Parti communiste en Corse. Plusieurs documents l’attestent. Jean-Luc Mélenchon a sans doute sous-estimé l’importance des prochaines territoriales. Il en va de l’avenir de la vraie gauche en Corse, en particulier de la Corse insoumise. Non. La possibilité d’avoir une liste commune, sur la base d’un programme de rupture, anti capitaliste, anti clientéliste, ne relève pas de la tambouille politique. Cette liste permettrait d’avoir une présence au sein de l’assemblée territoriale afin d’y faire entendre la voix d’une véritable alternative de gauche, comme le font fort bien les élus de la France insoumise à l'Assemblée nationale.. La Corse en a grandement besoin, après des décennies de politiques politiciennes, au service exclusif de dynasties politiques et de clans, sous le regard bienveillant des différents gouvernements. Ne pas aller à ces élections ou y aller seuls comme des grands, comme d’aucuns le suggèrent, c’est prendre le risque d’être exclus de l’assemblée territoriale, compte-tenu du rapport de force actuel. Pour le plus bonheur de tous ces larrons de la droite traditionnelle, du Front national et de gens qui rêvent à une Corse plus intégrée dans cette Europe ultralibérale et antisociale.

    Donc, les négociations vont se poursuivre. Ainsi en a décidé, à une très large majorité, les membres présents de la Corse insoumise du grand Ajaccio. En cas d’accord et seulement en cas d’accord, le texte définitif sera soumis pour validation ou non à l’ensemble des membres des différents groupes de la Corse insoumise.

    On continue

    Quelles structures et mode de fonctionnement pour la France insoumise ?

    L’après-midi a été consacré au débat sur les futures structures du mouvement la France insoumise. Plusieurs grandes questions se posent. Quelques exemples.

    Quel degré d’autonomie accorder aux groupes de base ? Ceux-là ont-ils la possibilité d’avoir des liens aux niveaux local et régional ? Quelle relation de la direction nationale avec les différents groupes ?  Quelle légitimité pour les collectifs à mettre en place et les porte-parole ? N’y a-t-il pas un risque de trop de verticalité ou encore de reproduire à terme les mêmes structures que les partis traditionnels, fortement centralisés ? Etc.

    Autant de questions de fond qui méritent de longs débats à tous les niveaux afin de dégager à terme ce que sera un vrai mouvement pour une vraie transformation sociale, politique et écologique dans notre pays.

    Participer aux journées d’action contre la casse sociale

    La réunion s’est terminée par un appel à participer à la journée d’actions, de grèves et de manifestations, le 12 septembre, à l’initiative de la Cgt, de Solidaires et de la Fsu, à laquelle s’associent de nombreuses organisations de base de Force ouvrière et de la Cgc. De même pour le 23 septembre, pour la marche sur Paris, contre le coup d’Etat social organisé par le pouvoir macronien, lancée par la France insoumise.

    Jean-Pierre Orsi

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    Créer les conditions d'une alternative, tout à la fois crédible et claire

     

     

    Nous publions un texte signé par  plusieurs membres de Manca alternativa/Ensemble insoumis en réponse à un tweet de Jean-Luc Mélenchon, condamnant, sans consultation préalable, un accord éventuel entre la Corse insoumise et diverses organisations politiques de la vraie gauche, en vue de la constitution d'une liste unique pour les prochaines élections territoriales.

    "Le 03 septembre, á 20 heures, Jean-Luc Mélenchon, dans un tweet, a condamné les militants de la Corse Insoumise qui depuis deux mois créent les conditions d'un rassemblement avec les forces anti-libérales, dont le PCF autour d'un programme anti-austérité et pour l'Intérêt Général Humain. En effet, en Corse au mois de décembre prochain, auront lieu les élections territoriales. Elections très importantes pour l'avenir de l'île et sa population, dont une personne sur cinq se trouve en situation de précarité extrême, en dessous du seuil de pauvreté. 

    Il s'agit de la première consultation nationale depuis les élections présidentielles et législatives. Nous avons considéré, qu'en dehors de tout esprit politicien, il était important de créer les conditions d'une alternative, tout à la fois crédible et claire, pour changer le cours des choses et influer positivement sur la situation. Á toutes les étapes de nos discussions, nous avons, en ce qui nous concerne, appliqué la démocratie citoyenne.

    Les militants de la Corse Insoumise et de Manca Alternativa/Ensemble Insoumis ont rencontré á trois reprises le PCF, EELV à une reprise á travers le réseau VIA, et le POE une fois, pour avancer sur le nécessaire chemin du rassemblement. 

    Nous avons discuté avec les responsables de la France Insoumise, et proposé un document d'analyse des particularités politiques de la Corse, dès le mois d'octobre 2016. Deux réunions ont été organisées á ce sujet avec notamment Manuel Bompard et des discussions ont eu lieu avec Raquel Garrido, lors de sa venue en Corse pour l'élection présidentielle. 

    En juillet dernier, nous informions la France Insoumise de nos démarches ouvertes pour les élections territoriales. Au cours de l'été, profitant de la présence de Martine Billard en Corse, une réunion a été organisée pour informer et rendre compte des discussions. 

    Fin août, une rencontre a été organisée à Marseille dans le cadre des universités d'été de la FI. 

    Il n'est pas juste de dire comme l'a fait JL Mélenchon dans son tweet, que "des Insoumis ont engagé une liste avec le PCF en Corse sans prendre aucun avis. Je ne soutiens pas cette initiative. Je la condamne."

    Il est peu de dire que cette remarque nous a surpris, blessés dans sa formulation et nous alarme pour l'avenir. Jean-Luc Mélenchon a ainsi tourné le dos à la Corse malgré nos nombreuses sollicitations. Nous n'avons, depuis le début des campagnes électorales, reçu de sa part aucun mot de soutien ou d'encouragement. 

    D'un point de vue politique, ce n'est pas un hasard, si seule la Corse est concernée aujourd'hui par l'élection d'une collectivité unique. Elle continue à être un laboratoire dans les politiques libérales de démantèlement et de balkanisation des territoires voulue par l'Europe fédérale et libérale.  C'est la solidarité nationale et la nécessaire péréquation de l'Etat qui sont frontalement remises en cause pour continuer à affaiblir les services publics. 

    Le jeudi 7 septembre, profitant d'une présence à Paris, Jacques Casamarta a été reçu par une délégation de 5 personnes de l'Espace Politique dans les locaux de la France Insoumise, pour préciser de nouveau, le sentiment politique des militants de Corse. La délégation a écouté notre camarade en précisant qu'elle n'était pas mandatée par l'Espace politique. Il en ressort tout de même qu'elle ne serait pas forcément favorable à l'élaboration d'une liste commune. 

    Ne pas être présents lors de cette élection territoriale comme certains l'ont émis, serait une impasse politique, voire une erreur politique. Ne pas chercher le rassemblement sur la base d'une rupture avec les soutiens du libéralisme en serait une autre. 

    Cette situation désagréable nous pose question. Elle doit trouver une issue positive, sous peine de paralyser le Mouvement. 

    La question de l'unité sur un positionnement politique clair, est et reste une condition essentielle à l'émergence d'une perspective. Cette question éminemment politique doit être rapidement débattue, il en va de notre avenir et pas seulement en Corse. 

    Il y a urgence, le 9 septembre prochain les Insoumis d'Ajaccio  et de Bastia doivent en débattre en assemblée générale. C'est pour cela que nous tenons  á informer les militants d'ENSEMBLE INSOUMIS. 

    Cette question doit être discutée au sein de notre Mouvement et portée au niveau de l'espace politique.

    Merci de votre soutien et engagement."

    Pour Manca Alternativa/Ensemble Insoumis

    Jacques Casamarta, Francis Peretti, Robert Armata, Pascale Larenaudie, Jean Pierre Orsi, Muriel Buisson, Guy Lannoy, Claude Franceschi, Amélie Raffaelli, Aldo Siddi, Xavier Bernardini, Catherine Laurenti, Bernard Bouquet. Jacques Coti.

     

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  • Nous ouvrons une tribune sur l'état de la gauche après les dernières échéances électorales et sur la nécessité vitale, pour cette même gauche, de travailler au rassemblement de tous ceux qui veulent un vrai changement dans ce pays et plus particulièrement en Corse. Rassemblement sur un programme de rupture avec le système ultralibéral que nous connaissons actuellement et dont nous en subissons de plein fouet les conséquences négatives, pour la grande majorité de la population, sans compromission ou accommodement de circonstance.

    Urgence pour la vraie gauche en Corse

    Par Jacques Casamarta

     

    Comment résister à ce qu’on appelle la « droitisation de la société française ? ». Les élections présidentielles et législatives du premier semestre 2017 n’ont malheureusement pas permis une inversion des rapports de forces. Les citoyens et mouvements politiques se réclamant de la gauche de transformation sociale et écologique et plus généralement d’une volonté d’émancipation, n’ont pas été en mesure d’inverser le cours des choses, malgré le très bon résultat de Jean Luc Mélenchon à la présidentielle, 19,6% des voix au plan national et 14% en Corse, plus de 20000 voix.

    C’est dans ce contexte et avec un taux d’abstention relativement important, que dans notre île, les élections législatives, ont vu la victoire de trois députés nationalistes sur quatre. Cette victoire intervient après celle de décembre 2015 où les mouvements nationalistes unis, s’emparaient du pouvoir territorial. On se souvient à l’époque que Manca Alternativa bien tardivement et associé à d’autres démocrates avait travaillé à l’élaboration d’une liste, qui n’avait pas pu se présenter, malheureusement pour des raisons administratives.

    Mais cette nouvelle situation, issue du scrutin législatif, il ne faut pas s’y tromper, traduit une fois de plus la volonté de voir « dégager » les élus du vieux clan, du clientélisme, qu’un accord des électeurs sur un programme politique nationaliste. Ce qui reste une évidence, c’est que l’électorat en Corse comme ailleurs à très largement voulu sanctionner la politique libérale de François Hollande et Manuel Valls, même si au 2eme tour, avec un matraquage médiatique sans précédent, Emmanuel Macron a été élu. La situation issue du 1er tour des présidentielles restera le résultat de divisions et surtout d’absence de rassemblement de la "vraie gauche", phénomène qui sera même amplifié aux élections législatives qui ont suivi. L'espoir a horreur du vide.  Mais la nouvelle période qui s’ouvre permettra de relever l’engagement et les actions des nouveaux élus, en Corse comme sur le continent. La première session de cette mandature qui vient de se terminer à l’assemblée nationale est déjà suffisamment instructive sur le positionnement des élus nationalistes qui se sont abstenus concernant notamment le coup d’Etat social du gouvernement Macron/Philippe sur les ordonnances.

    Où en est la Corse ?

    Lors de la campagne des élections législatives et dans la continuité du programme l’Avenir en Commun, la Corse Insoumise a développé très largement ses propositions en s’appuyant sur un constat affligeant en particulier dans le domaine social. En Corse tous les clignotants ou presque sont au rouge.

    Notre île est une région attractive mais vieillissante. Le dernier recensement donne 325500 habitants. Depuis 2006, la Corse est la région métropolitaine qui a bénéficié de la plus forte croissance. Le vieillissement de la population est une tendance de fond : la part des plus de 40 ans qui s’élevait à 45,3% en 1975 est passée à 55,8% de nos jours. Les deux grosses agglomérations que sont Ajaccio et Bastia recensent plus de la moitié de la population insulaire, soit 60%. Dans le rural, cette situation démographique engendre un isolement des personnes, un abandon des terres et une diminution des services publics pour ne prendre que ces quelques exemples. 

    La Corse, d’un point de vue économique fait face à une absence de débouchés, un taux de chômage qui avoisine les 11%, des salaires inférieurs à la moyenne nationale et une vie chère installée depuis longtemps et de plus en plus insupportable pour les ménages. 66000 personnes vivent ainsi en-dessous du seuil de pauvreté, une sur cinq, alors que le taux passe de une sur quatre dans le rural. 

    La politique du tout tourisme impulsée à marche forcée depuis 40 ans, a peu à peu et insidieusement conduit à un déséquilibre, un abandon de filières, un gâchis économique et environnemental, et surtout une précarité qui s’est accrue.

    La politique agricole, (mise à part quelques rares filières) n’est pas plus une réussite et la part de l’agriculture dans l’économie insulaire se situe en dessous de la plupart des régions françaises. Elle ne représente qu’une partie relativement faible du PIB Corse et la population agricole reste en diminution constante, alors que la moyenne d’âge des chefs d'exploitation est toujours très élevée. La politique agricole reste l’échec d’une profession qui vit marginalisée et sous perfusion de subventions européennes. 

    Le service public des transports maritimes a peu à peu été privatisé depuis mai 2006 avec les directives européennes. Les services publics en général (santé, éducation, poste, énergie, …), sont contraints à de sérieuses coupes budgétaires et se trouvent en incapacité d’assumer correctement leurs missions de service public et de lien social. Comme on le constate avec ces quelques exemples, l’économie est fragile et encore aujourd’hui, la Corse importe beaucoup plus qu’elle n’exporte, ce qui occasionne un PIB très en dessous de la moyenne nationale. La balance des échanges est largement déficitaire.

    Tous les clignotants ou presque sont au rouge et à cette réalité s’ajoute une grave crise de confiance, une crise morale et une crise civique. Le développement et l’enracinement plus qu’inquiétant du grand banditisme déstabilise la société insulaire. Il trouve ainsi depuis longtemps déjà un terrain favorable dans cette économie exsangue, une économie d’assistanat et de clientélisme.

    Enfin, et sans rentrer dans le détail, il faut aussi relever que depuis plus de 40 ans nous vivons dans une situation où le cycle « Violence/Répression » entrave l’émergence d’une véritable citoyenneté. Les violences politiques et la multitude d’attentats perpétrés dans l’île depuis le début des années 70 ont participé de la banalisation. Au-delà des drames, que cette violence a occasionnés et occasionne encore aujourd’hui, il faut voir l’impasse et donc l’urgence à sortir de ce cycle infernal, dans lequel la Corse s’est enfermée. L’arrêt de la violence clandestine décrétée par le FLNC doit être l’occasion d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la Corse et de s’attacher à développer et construire « une culture de la Paix ». Il faut ouvrir la voie du dialogue et l’état doit montrer l’exemple en assumant ses responsabilités par le rapprochement des prisonniers (de tous les prisonniers) y compris ceux condamnés pour des actions politiques. En retour, c’est au FLNC et ses dirigeants que doit revenir la responsabilité de dissoudre définitivement les groupes armés pour, comme au pays Basque avec l’ETA, tourner la page de la violence et ouvrir une nouvelle ère politique. Cette situation devra nécessairement amener l'Etat et ses représentants politiques à prendre des mesures de clémence et travailler à créer les conditions d’une amnistie, juste et équitable pour toutes les parties. La force du dialogue et de la raison doit primer sur la force des armes.

    Dans le contexte de violence généralisée à travers le monde, la Corse donnerait ainsi d’elle-même, une image de responsabilité, d’ouverture, de clarté, tout en créant les conditions du nécessaire rassemblement de ses forces vives pour lutter efficacement contre la crise du système capitaliste. Car si la crise a comme partout, des particularités locales, les causes et les raisons de cette crise ne sont pas à rechercher dans une quelconque pseudo-colonisation de la Corse, mais plutôt dans la crise d’un système : le système capitaliste globalisé. Car si la Corse a en effet besoin d’une reconnaissance de ses différences, de ses particularités culturelles, elle a aussi et surtout besoin d’égalité*, de solidarité, de péréquation nationale et la dimension sociale, reste le pivot de toute avancée positive.

    Urgence à rassembler

    Cela m’amène à dire que toute réflexion sur la situation actuelle, les difficultés auxquelles les populations sont confrontées et les solutions à avancer, doivent partir de ce qui est à la racine des problèmes : le déséquilibre sociétal, l’austérité qui progresse, l’affaiblissement des services publics, les droits et acquis mis à mal. Aujourd’hui, l’élection d’Emmanuel Macron et la nomination d’un 1er ministre de droite ne préfigurent rien de bon pour les citoyens, ce que les débats et les votes sur les ordonnances à l’assemblée nationale viennent de démontrer. Comme hier sous les quinquennats de Sarkozy et Hollande, les mouvements sociaux, seront à la recherche de débouchés, de perspectives et surtout de traductions politiques, car les attaques ne se font pas attendre, comme la baisse constatée ces jours-ci de 5 euros sur les APL, mesure touchant en priorité les populations les plus précaires.

    Tirer les enseignements de l’histoire plurielle de la gauche

    L’intérêt général Humain, celui pour lequel il faut défricher les chemins, doit amener à porter un regard critique sur l’histoire de la gauche. Il est indispensable de tirer les leçons complètes et sans complaisance de la période qui s’est terminée. L’union de la gauche a profondément marqué l’histoire des luttes sociales en particulier au 20ème siècle, mais il faut être conscient de l’usure de ces notions. Le parti socialiste et le parti communiste ne réunissent ensemble que tout juste 10% des votants lors des élections législatives du mois de juin et pour Catherine Tricot dans la revue Regards, "le peuple les a quittés". Nous vivons le spectacle d’un parti socialiste qui a pratiqué tous les renoncements et qui l’ont entraîné à sa quasi disparition du champ politique ce que traduit le résultat des élections présidentielles et le score 6%, réalisé par Benoit Hamon, un score qui rappelle celui de Gaston Deferre en 1969. Le désaveu est implacable pour un parti dont sont issus et le Président de la République et le premier ministre sortant. Mais plus grave encore, la candidature de Benoit Hamon a empêché Jean Luc Mélenchon de la France Insoumise, (le seul candidat hors système capitaliste), de représenter un espoir au second tour de la présidentielle.

    Les 3 dernières décennies resteront donc, comme celles de la déroute intellectuelle et morale d’une « certaine gauche ». L’union de la gauche au sens traditionnel du terme est devenue au fil du temps, une caricature, un simple outil de préservation électoral des appareils, ce que traduit en grande partie la crise de la représentation politique, ou l’abstention de l’électorat dit populaire. Dans cette situation, avec un score d’à peine plus de 2%, le plus bas de son histoire pour ce type d’élection, le parti communiste français se trouve menacé d’effondrement, ce que traduit le résultat des élections législatives du mois de juin 2017. 

    La gauche du 21ème siècle, ne sera pas celle du 20ème.

    De nombreux mouvements sociaux, grèves, manifestations, mouvements de résistance au libéralisme ont lieu. Mais tous ces mouvements restent cependant disparates et émiettés, le souffle leur manque la plupart du temps pour dépasser les luttes corporatives et l’efficacité pour atteindre leurs objectifs. Ils buttent sur l’absence de débouchés et traductions politiques. Le plus caractéristique reste l’attitude similaire des deux derniers gouvernements sur la loi El Khomri  et le code du travail. Le premier malgré la mobilisation de centaines de milliers de salariés a imposé ses vues avec l’utilisation du 49/3 et le second par les ordonnances. Cette dramatique carence de perspectives pèse de façon pressente sur tout le mouvement social et surtout devrait interpeller les mouvements qui se réclament de la transformation sociale. C’est un problème fondamental. Ouvrir une perspective de vrai changement reste aujourd’hui la question des questions pour le mouvement social et il y a urgence à se rassembler sur des bases claires en rupture avec les politiques réactionnaires actuellement en œuvre en France et en Europe. 

    Corse : élection territoriale en décembre 2017

    La Corse sera la seule région de France ou en décembre prochain les élections territoriales seront convoquées avec de nouvelles règles du jeu, impliquant la suppression des deux conseils départementaux pour fonder une collectivité unique. Le rassemblement des progressistes doit en être la priorité si l’on veut influer sur le cours des choses. Il va falloir s’appuyer en premier lieu sur les 14% de voix réalisés par Jean Luc Melenchon dans l’île et les 9% aux législatives obtenus par la Corse Insoumise et le Parti Communiste. En effet, unie et débarrassée de considérations politiciennes, la gauche de transformation sociale, avec son projet politique centré sur « l'intérêt général humain » peut représenter un espoir nouveau. 

    La conquête du pouvoir pour la vraie gauche, doit s'envisager par plusieurs canaux et notamment par un rapport direct avec les militants, mais aussi avec le peuple. Les réseaux sociaux, les plateformes numériques, ajoutés au travail militant, (associatif, syndical, environnemental, politique) représentent aujourd'hui un moyen extraordinaire et nouveau de faire de la politique. C'est surtout l'enseignement que nous apporte la campagne de la France Insoumise.

    Ce qui reste comme une évidence, c’est que les aspirations au changement n’ont pas disparu et qu’il existe encore assez de forces disponibles pour leur donner vie. Mais pour cela, il faut à gauche une construction résolument non politicienne, débarrassée des querelles partisanes. Il nous faut être capable d’affirmer des ruptures radicales avec des modes de pensée et certains comportements. L’affirmation de sa propre identité politique n’a de sens que dans le respect des autres. La gauche de transformation sociale et écologique doit s’engager résolument dans cette construction de type nouveau. Elle le fera, si elle arrive à élargir sa base et permettre à chaque citoyen et mouvement qui le souhaite de trouver sa place dans ce nouveau rassemblement. 

     

    * L’identité c’est la guerre, un excellent ouvrage de l’historien Roger Martelli  www.lesliensquiliberent.fr

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  • Mise au point de la Corse insoumise

     

    Depuis dimanche 3 septembre une information circule, notamment dans la presse régionale corse selon laquelle un accord aurait été passé entre le Parti communiste et la Corse insoumise dans le cadre des prochaines élections territoriales. Cette information ne reflète pas la réalité. Aucun accord n'a été signé à ce jour. Des rencontres ont eu lieu récemment. Une autre est prévue pour le 12 septembre. Rien ne se fera sans la validation d'un éventuel accord par les membres de la Corse insoumise.

    Une mise au point sur cette question a été faite le 4 septembre sur les antennes d'Alta frequenza, par Jacques Casamarta, au nom de Corse insoumise. On peut l'écouter en cliquant sur le lien ci-dessous.

    http://www.alta-frequenza.corsica/l_info/l_actu/territoriales_et_discussions_france_insoumise_pcf_jacques_casamarta_reagit_90022

     

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  • Vous avez dit réforme

     

    Fini les bains de soleil sur la plage de Portigliolo, le sable fin, fini les roupillons dans un hamac sous un olivier. Fini les vacances. Voici venu le temps du boulot et des mauvaises nouvelles : la guerre en Syrie se poursuit, le terrorisme islamiste multiple ses actions de mort dans de nombreux pays de la planète, des menaces d’intervention des Etats-Unis d’Amérique au Venezuela se précisent, la fameuse « réforme » du code du travail est quasiment prête et j’en passe. Tiens, parlons-en de la « réforme » du code du travail ! Elle fait l’objet, en cette fin du mois d’août, d’un grand tintouin. D’éminents spécialistes – les mêmes que ceux qui naguère nous vantaient les vertus de l’austérité – se répandent sur les radios, la télé, dans la presse, pour nous expliquer, sans rire, qu’il faut impérativement « réformer » notre code du travail, trop lourd, trop rigide, pas assez flexible par rapport à d’autres pays européens. Donc, pour y remédier notre nouveau président jupitérien  propose, par voie d’ordonnances,  des mesures « justes et équitables ». N’étant pas très douée pour la sémantique, je me suis ruée sur le Petit Robert et j’ai cherché la définition du mot réforme. REFORME, AMELIORATION DE L’EXISTANT. Bigre ! Je me suis posé la question de savoir si ce qu’on nous propose améliorera l’existant. La réponse est toute simple. C’est tout le contraire. On assiste à une vraie régression sociale, à un démantèlement sans précédent du code du travail. Quelques exemples : la priorité sera donnée à l’entreprise. Fini les négociations au niveau de la branche. En clair cela veut dire que les patrons pourront baisser les salaires, augmenter les horaires de travail, sans compensation, au gré des circonstances et de leur bon vouloir. C’est ce qu’on appelle : tirer les avantages et autres acquis sociaux vers le bas. En outre, ces mêmes patrons auront toute la latitude de virer du personnel, sans être inquiétés, au nom de la sacro-sainte compétitivité. Il paraît que ces mesures faciliteront l’emploi et le retour à la croissance. D’aucuns prédisaient la même chose avec les massives exonérations de cotisations sociales et autres crédits d’impôts et pacte de responsabilité. Mais pour quels résultats ? Le chômage est au plus haut niveau, la reprise économique se fait attendre. Les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres se serrent un peu plus la ceinture.

    Dans cette affaire le patronat exulte. Il suffit d’entendre les applaudissements frénétiques, lors de l’université d’été du Medef. Pierre Gattaz, patron des patrons est aux anges. Enfin un pouvoir politique qui s’apprête à exaucer tous ses vœux. Dans son exultation, ce même Pierre Gattaz, qui vient de s’offrir un petit château pour la modique somme de 40 millions d’euros, prévient quand même Macron et son gouvernement. « Il ne faut pas mollir sur les mesures. Pas question de faire plaisir aux salariés », par quelques petits cadeaux de compensations, d’ailleurs illusoires.

    Il est grand temps qu’on se réveille de la torpeur de l’été.

    Face à ces attaques du pouvoir jupitérien il nous reste la mobilisation, y compris dans la rue. Attaques qui nous ramènent allègrement vers le passé, gommant ainsi des acquis obtenus par des dizaines d’années de luttes sociales et politiques. Vive le progrès !

    Le 12 septembre, il faut répondre massivement à l’appel de la Cgt, de Solidaire, pour dire basta au saccage social. De même le 23 septembre à l’appel de la France et de la Corse insoumises. Sinon, attention au mauvais réveil.

    Maria Maddalena Lanteri

     

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