• valls_loimacron

    Manuel Valls a choisi la fondation Jean Jaurès pour défendre hier la loi Macron avalisée par son gouvernement avant le débat à l’Assemblée nationale. La loi sur « la croissance et l’activité » doit libérer l’économie française. La fondation Jean Jaurès est proche du parti socialiste et les intervenants devaient débattre sur le thème de l’égalité. Mais Manuel Valls a parlé de libéralisme avec des phrases lancées comme des slogans : « sortir du logiciel des trente glorieuses », « ne pas aller chercher les réponses de demain dans les armoires du passé et les archives de l’histoire ».  On sait qu’il veut supprimer le socialisme du parti socialiste et, hier, il fustigeait encore une gauche qu’il qualifie de « passéiste » sous l’effigie de Jean Jaurès.  Il persiste et signe dans sa politique libérale qui divise la gauche et le parti socialiste. Il est un psychorigide et tout le montre chez lui. Il parle beaucoup de concertation sociale. Il dit qu’il écoute mais n’infléchit en rien sa politique. Les critiques et les revendications lui rentrent par une oreille et ressortent par l’autre. Il s’est mis sur des rails, terminus les Présidentielles. Dans une vision néo-gaullienne des Français, il voudrait que nous regardions passer son train de réformes comme les veaux le font près de la voie ferrée. De la métaphore des rails, passons naturellement à celle des droites parallèles. Le premier ministre met le dialogue social en parallèle avec son monologue libéral selon une géométrie politique qui fait qu’ils ne se rejoignent jamais. Trêve de métaphores ! Ne nous  lançons pas aussi dans l’anaphore, figure de style dévoyée par les promesses non tenues de François Hollande qui use et abuse de toutes les ficelles de la rhétorique dans ses discours.

    Sans doute la rumeur de son départ du gouvernement après les élections de mars 2015 explique-t-elle le soin que Manuel Valls met à donner des signes de force et de cohérence. Il essaie de rassembler autour de lui tous ceux qui ne sont pas encore ouvertement frondeurs. Il a réuni récemment des parlementaires socialistes triés sur le volet autour d’un « apéritif amical » et le voilà hier à la fondation Jean Jaurès où il devait parler de l’égalité et où il a parlé surtout de « libéralisme ». Qu’a-t-il dit sur le thème du jour :  « Pour beaucoup de nos concitoyens, l'égalité est devenue un mythe, un mirage, une promesse non tenue de la République » pour ajouter ensuite que, à cause de cela, la gauche, s’est rendue « inaudible » et doit « changer », reprenant ce qu’il avait déjà dit en août, lors de son discours de clôture de l'université d'été du PS à La Rochelle, puis le 16 septembre devant l'Assemblée nationale, lors de sa seconde déclaration de politique générale.

    Donc le « changement maintenant », ce n’est plus le changement de politique annoncé par François Hollande en 2012 mais le changement de la gauche qui doit contribuer à la pérennité d’une alternance libérale en  se désocialisant. La gauche doit se réinventer, selon Manuel Valls et il explique : « L'idéal de l'égalité est éternel, mais nous devons envisager de nouveaux moyens, de nouvelles façons d'agir pour l'atteindre ». Il a même trouvé un nom de remède-miracle : la « pré-distribution ». Il la définit ainsi : « Alors que la redistribution se contente de revenir a posteriori sur les inégalités, je crois que nous devons orienter notre modèle vers la pré-distribution, c'est-à-dire : prévenir les inégalités ».  Le concept a fondé par un think tank britannique en 2011, il est aujourd'hui porté principalement en Europe par Ed Miliband, le chef du parti travailliste britannique (Labour).  Donc « mieux vaut prévenir que guérir ».  On peut difficilement aller plus loin dans le cynisme d’un conservateur déguisé en progressiste. Il sait que les inégalités se sont aggravées avec la crise. L’écart s’est creusé entre les riches et les pauvres. Il ne faut donc pas revenir sur les inégalités et simplement prévenir qu’elles ne s’aggravent pas davantage.

    Manuel Valls ne s’attaque pas aux privilèges et aux monopoles mais veut les figer, les contenir par le jeu de la concurrence, si nous comprenons bien sa pré-distribution. C’est sans doute ce qu’Emmanuel Macron a voulu concrétiser en élargissant l’accès à certaines professions réglementées comme celles d’avocats, de notaires, d’huissier et de commissaires-priseurs. Dans ces secteurs, l’idée n’est pas idiote en elle-même mais c’est oublier le caractère fortement corporatif de ces professions libérales lucratives qui ne veulent pas trop de concurrence dans leurs secteurs respectifs. Finalement, dans un régime libéral, la dérégulation c’est pour les salariés mais surtout pas pour les professions réglementées qui votent en majorité à droite. Le train de vie dans toutes ces professions est lié à une sorte de numérus clausus que l’on retrouve aussi dans les études médicales : en limitant le nombre de réussites et donc le nombre de nouveaux médecins, les mandarins préservent leur pré gardé. Voilà une mesure libérale qui n’ira pas à son terme.

    Le projet de loi doit «redonner de la vitalité à l'économie française» et «n'enlève rien à personne», a assuré Macron, qui a martelé être guidé par le «pragmatisme». Articulé en trois chapitres – «libérer», «investir» et «travailler» – il entend, en vrac, baisser les tarifs des notaires, permettre de traverser la France en bus, ouvrir davantage de commerces le dimanche, soutenir les start-up, accélérer les procédures aux prud'hommes, mettre plus de concurrence dans la grande distribution ou encore s'attaquer aux délais pour passer le permis de conduire. La loi Macron est une sorte d’inventaire à la Prévert de mesures tous azimuts parmi lesquelles un assouplissement de l’interdiction du travail dominical qui divise un peu plus le parti socialiste. Martine Aubry est sortie de sa réserve pour critiquer vivement ce renoncement à ce que le parti socialiste avait combattu sous le quinquennat de Sarkozy. A l’époque une dizaine des ministres actuels s’étaient élevé contre une telle idée et pas des moindres puisqu’on y trouve Rebsamen, actuel ministre du travail. Ce dernier, agacé par le rappel de sa position antérieure,  a expliqué devant une caméra, sans rien expliquer, que le projet socialiste était différent de celui qu’il avait jadis rejeté… une pirouette et puis s’en va ! Voici ce que Martine Aubry a dit : «Ce n'est pas une réforme subalterne, c'est un moment de vérité autour de la seule question qui vaille : dans quelle société voulons-nous vivre ? Veut-on faire de la consommation - encore plus qu'aujourd'hui - l'alpha et l'oméga de notre société ? La gauche n'a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l'accumulation de biens de grande consommation ? Le dimanche doit être un temps réservé pour soi et pour les autres». Elle ajoutait : «Je me suis toujours engagée pour un dimanche réservé à la vie : vie personnelle, vie collective. Aujourd'hui, je suis fermement opposée au passage de 5 à 12 dimanches ouverts par an. Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville». C’est clair et cohérent avec ses prises de position antérieures, ce qui n’est pas le cas pour des membres du gouvernement associés à cette régression.

    On se demande ce qu’il va rester de la loi Macron au bout du compte… sans doute pas grand-chose et surtout pas ce qu’il pouvait y avoir de bon. A Matignon, c’est un peu comme dans un mauvais restaurant, on vous présente un menu et puis on vous sert à la carte des plats indigestes. De toute façon, on sait que le gouvernement actuel ne combat pas les inégalités et qu’il ne changera pas de cap. Quant à la croissance, l’austérité ne fait que la freiner et, si l’on en croît l’augmentation importante des dividendes distribués aux actionnaires en 2014, les crédits d’impôts au patronat n’auront  aucun effet sur le chômage qui continue à s’aggraver. La précarité est devenue la règle dans la réalité des emplois offerts puisque l’on ne recense que 20% de CDI en moyenne. C’est pour cela que le Medef refuse toute contrepartie en emplois et fait monter les enchères en expliquant que les milliards consacrés aux entreprises sont insuffisants et qu’il faut encore plus de dérégulation.

    Les provocations de Pierre Gattaz (dont la dernière est la demande de supprimer l’ISF) s’inscrivent dans une stratégie patronale favorisée par la politique menée sous la pression du patronat et de la chancelière allemande au sein de l’Europe.  Après en avoir bu la moitié, le patronat voit toujours son verre à moitié vide et tous les gouvernements les resservent au nom du libéralisme, de la compétitivité et de la croissance qui sont les remèdes toujours inefficaces à un chômage devenu endémique en devenant un objet de chantage social. Alors Manuel Valls nous dit qu’il faut sortir du logiciel des trente glorieuses. Il répète ainsi ce que dit la droite depuis longtemps pour signifier la fin de l’état-providence, qui ressemble plus à une volonté d’euthanasier la gauche. Manuel Valls et Emmanuel Macron font échos aux phrases toutes faites, qui tournent en boucle dans les médias ou émaillent les discours de la plupart des ministres et dirigeants patronaux. Ces « vérités » pointant les pseudo-rigidités du marché du travail ou les lourdeurs de la France servent à légitimer les coups de boutoir libéraux.

    U barbutu  

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  • droitsdel'homme

    François Hollande veut donner l’illusion qu’il pèse sur les affaires du Monde pour oublier l’annus horribili qui l’a vu sans cesse descendre toujours plus bas dans les sondages. S’il y avait des primaires socialistes, il ne recueillerait que 7% des suffrages derrière Valls, Aubry, Montebourg et même Ségolène Royal. La gestion lamentable de sa vie privée et sa politique calamiteuse l’ont descendu là où il est. Pour en sortir, il gesticule.  Le 15 septembre dernier, il a réuni à Paris une « grande conférence internationale pour la paix et la sécurité en Irak », pendant qu’il restait apathique sur ce qui se passait à Gaza. Ses seules vraies victoires sont les libérations d’otages, malgré quelques défaites et quelques morts trop vite oubliés.

    Le bilan de Sarkozy était abyssal. Il nous a conduits au bord du gouffre et François Hollande nous fait faire un pas en avant. Le journaliste René Naba a dressé un petit inventaire de la situation dans un article publié sur le site Madaniya : Du déshonneur de Gaza, au revers de Syrie, à la stigmatisation génocidaire au Rwanda, la Crimée perdue, une dette publique de l’ordre de 2.000 milliards de dollars, un triple  camouflet électoral présidentiel, couplé d’une cuisante humiliation aux élections européennes avec la promotion de la France au titre peu envieux de «champion d’Europe de pays le plus xénophobe» dans la foulée du triomphe du Front National, une popularité au plus bas, une économie anémiée, la France a offert le spectacle d’une diplomatie déconnectée des nouveaux rapports de puissance.

    A force de pratiquer une morale à géométrie variable, on perd toute crédibilité. Bachar Al-Assad est pointé du doigt comme étant un dictateur sanguinaire, ne méritant pas d’être sur terre et il importe d’abattre son régime rapidement, selon les termes employés par Fabius en juillet 2012. Cela n’empêche pas nos gouvernants de s’appuyer sur ce que l’on nomme encore la Françafrique et quelques dictateurs comme le Tchadien Driss Déby.  Bachar Al-Assad est toujours là et la Syrie est en partie livrée à l’anarchie et la barbarie de rebelles islamistes à qui François Hollande projetait de livrer des armes, comme Sarkozy l’avait fait en Lybie.

    Quelle image offre la France au Monde ?  Passons sur le scooter présidentiel, il reste le livre de Valérie Trierweiler. Du côté de Sarkozy, il y a tous les scandales liés aux financements de ses campagnes présidentielles : Kadhafi et ensuite Bygmalion. On ne compte plus les scandales politiques en tous genres : rétro-commissions Karachi, DSK, Cahuzac…etc.  La France est plongée dans le chaos moral et  veut encore se poser en prescripteur des droits de l’homme. Des journalistes indépendants nous interrogent : La classe politique française constitue-t-elle vraiment un exemple? Son alliance avec les forces les plus répressives et les plus régressives du Monde arabe, un exemple à suivre? La France dispose-t-elle encore de l’autorité morale pour prescrire le bien ou le mal? La France est-elle encore un exemple?

    Pour reprendre l’article de René Naba déjà cité, il y fait le constat qui suit :

    Mauvais calculs sur base de mauvaises alliances, sur fond de morgue et de suffisance, la bataille de Damas s’inscrira rétrospectivement dans la lignée des grands désastres militaires français qui ont jalonné l’histoire de la conquête française du Levant depuis trois siècles, du coup de Trafalgar, au XVIII me siècle, à l’agression tripartite de Suez, en 1956, à l’entourloupe de la Syrie, en 2011-2014. Revers majeur de la France, elle illustre le degré zéro de la politique française, un naufrage stratégique irrémédiable d’un pays qui se targue de la rationalité cartésienne.

    L’histoire retiendra que la France, artisan du démembrement de la Syrie dans la décennie 1930, aura été l’un des pays les plus actifs dans sa désarticulation, soixante-dix ans plus tard. Un retour du refoulé du fait de son passif post colonial non purgé et de la surprenante survivance d’une «mentalité de colonisé» parmi les binationaux franco syriens de l’opposition, d’une manière plus générale au sein d’une fraction des binationaux franco arabes.

    Près de cent ans après le démembrement de la Syrie, la malédiction d’Iskandaroune (Alexandrette), tel un lointain effet boomerang, frappe de plein fouet l’ordonnateur de ce saccage, la caution de tous les vandales contemporains… Des stèles de Tombouctou, aux fresques millénaires de Libye, aux vestiges archéologiques de Syrie, conséquences de péripéties guerrières encouragées par la France.

    La Syrie pour la France aura été son Trafalgar du XXI me siècle. La France a cessé de faire illusion. La sanction de sa posture aporétique.

    Oh ! Combien de marins, combien de capitaines

    Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,

    Dans ce morne horizon se sont évanouis!

    Combien ont disparu, dure et triste fortune!

    Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,

    Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !

    Victor Hugo (1802-1885) Oceano Nox

    Décidément Hollande n’échappe pas aux métaphores marines et le capitaine de pédalo n’est jamais loin des commentaires. Aujourd’hui, nous n’avons plus d’otage français dans le Monde. Le dernier vient d’être libéré. C’est une grande joie. Pour autant, quelle sera la politique française dans  la région où il avait été enlevé et où l’entreprise Areva puise son uranium ? Certes l’urgence est humanitaire et le danger terroriste pas définitivement écarté au Mali mais cela n’empêche pas de reposer la question du pillage des ressources minières des pays africains et des dictatures qui y sont entretenues par un néo-colonialisme partout présent. Comment peut-on traiter avec des dictateurs et ensuite les désigner à la vindicte internationale ? Hier, il s’agissait de Saddam Hussein, de Kadhafi, de Ben Ali, de Moubarak… Aujourd’hui de Bachar Al-Assad. Qui d’autre demain ?  Le Turc Erdogan ? l’Azéri Heydar Aliev ? La liste est malheureusement longue et tous les dictateurs ne sont pas traités à la même enseigne contrairement aux promesses faites par le candidat Hollande en 2012… Le Moyen-Orient et l’Afrique sont des zones de guerre et de non-droit. On se pose toujours la question liée à l’Histoire du colonialisme et du capitalisme: la faute à qui ? Si la déclaration des droits de l’homme n’est qu’une déclaration de principes bafoués par ceux qui s’y réfèrent, comment s’étonner que d’aucuns préfèrent le coran, la bible ou la torah ?

    En 2012, François Hollande aurait pu changer de cap. La constitution de la cinquième république lui en donnait les pouvoirs. Au lieu de choisir une alternative humaniste au  cynisme politique en vigueur, il n’a pas montré le courage politique du changement qu’il avait promis à ses électeurs. Martine Aubry avait parlé de « gauche molle » et il n’a même plus été question de gauche. L’homme des compromis s’est « compromis » dans une politique à court terme en n’atteignant aucun de ses objectifs économiques, puisqu’il ne s’est agi que de cela. Sa stratégie libérale a fait de lui le piètre successeur de la politique déjà menée par son piètre prédécesseur. Ses gesticulations sur la scène internationale ne sont pas de nature à redorer son blason.    Il a contribué à l’idée que se font des Français de plus en plus nombreux : les élections ne sont que des parodies démocratiques qui utilisent les mots de peuple, nation, démocratie, république, patrie, souveraineté, liberté, fraternité, égalité et droits de l’homme. Autant de concepts humanistes qui cachent le cynisme des gouvernants dont ils ne constituent qu’un enduit de façade. Tout se trame dans les coulisses du pouvoir et concourt à maintenir l’ordre établi au prix de tous les désordres utiles. De ces désordres, le Front national est là pour en tirer profit. Il réclame aujourd'hui le rétablissement de la peine de mort et, à travers Marine Le Pen et l'avocat frontiste Collard, justifie la torture.

    Pidone

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  • mélenchon_duflot_hamon

     

    Le retour de Sarkosy s’accompagne d’une offensive de la doxa libérale sur les chaînes de télévision où les propagandistes accentuent la pression sur l’Etat, tout en décrédibilisant la gauche. La dernière émission « des paroles et des actes » est un exemple de perversité journalistique. David Pujadas a intitulé cette émission « La France qui gronde ». Sur le plateau Duflot, Hamon et Mélenchon.

    "La France qui gronde", "c'est la France qui gronde à droite" commence d'entrée Pujadas.  A droite toute !  C’est clair. Ensuite le scénario est prévu et la première victime en est l’ancien ministre de l’éducation nationale du deuxième gouvernement Valls. Il fait partie des frondeurs du PS et il n’y a que lui pour défendre la France qui ne gronde pas : le Parti socialiste. Il ne sortira pas d’une fronde mesurée, une divergence de point de vue avec la politique gouvernementale, tout en appelant de tout son souhait l’union de toute la gauche. Face à trois opposants de gauche à la politique d’austérité, il n’y a qu’un élu d’extrême-droite soutenu par le FN mais non adhérent, Ménard maire de Bézier. La droite interviendra avec une politicienne allemande de la CDU, Ingebort Grässle, qui va se montrer pire qu’Angela Merkel, donnant des leçons de courage budgétaire aux Français et réclamant la soumission totale au traité européen. Cette politicienne allemande veut que la France réduise sa dette, comme cela a été exigé notamment en Grèce. Quelle vergogne, alors que l’Allemagne n’a toujours pas réglé la dette de guerre due à la Grèce et ne la réglera jamais. C’est la France qui dédommage  les descendants américains de la Shoah à hauteur de 60 millions de dollars, comme si la compagnie ferroviaire française était responsable des déportations par fourniture de moyens, alors que la France était occupée militairement et donc soumise au jouc nazi. Quel camouflet pour les cheminots résistants morts pour la France ! Et aujourd’hui la droite allemande veut donner des leçons à toute l’Europe. Que l’Allemagne règle d’abord les comptes avec la Grèce.

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    "Chez nous, le socialisme s'est terminé il y a 25 ans à cause d'une pénurie d'argent." a ironisé Ingebort Grässle en soulignant "le manque de courage" des politiques français face à la réduction de la dette et du déficit demandée par les traités "que la France a signés." Elle a donné en exemple le Portugal ou l'Irlande pour leurs efforts en la matière. Des pays où, ajoute-t-elle, les choses "vont mieux".

    Bien sûr les trois invités de gauche n’ont pas apprécié ce cynisme et ont répondu à l’impertinente parlementaire de la CDU.

    Jean-Luc Mélenchon s’est montré le plus vif : "La France a signé des traités, moi j'étais contre. L'intérêt de l'Allemagne c'est que la France se porte bien, vous avez intérêt à ce que la population française ait du travail et du pouvoir d'achat. Si nous suivons ce que vous recommandez nous serons dans le même état que la Grèce, l'Espagne et l'Irlande. (...) Notre peuple ne manque pas de courage et il le prouve tout les jours chaque matin, la France en bonne santé c'est un atout pour l'Europe". "Le chômage a explosé. Essayez de dire à un Espagnol que les choses vont mieux avec 50% de chômage des jeunes." "La France ne manque pas de courage. Vous feriez mieux de nous parler sur un autre ton".

    Benoît Hamon s’est voulu ironique à son tour en évoquant l’ancien chancelier social-démocrate qui a mis en place la politique d’austérité : « Schröder a fait sa politique et depuis, aucun socialiste n'a gagné dans votre pays…  Je veux vous rappeler que vous avez reconstitué la compétitivité de l'économie allemande seule, ça n'était pas coopératif. Depuis il n'y a plus jamais eu de socialistes au pouvoir. Quand vous dites à un Français : "Votre pays n'est pas fiable", nous sommes attachés à notre souveraineté. Or vous venez de dire qu'on avait pas le choix ».  Et de tancer l'eurodéputée : « Votre discours conduira à ce que, en Europe, monte le sentiment anti-européen, et que ce projet soit abattu ».

    Finalement Cecile Duflot a remis l’eurodéputée teutonne en place en lui demandant de ne pas amalgamer les clivages politiques à une opposition entre la France et l'Allemagne, alors que cette dernière tentait de justifier ses reproches inadmissibles derrière l’amitié franco-allemande, pendant que David Pujadas jouait le faux-cul.

    Cette France qui gronde à gauche, Pujadas avait son idée pour la faire apparaître dispersée, cacophonique et donc inapte au pouvoir. Il savait que Hamon n’irait pas jusqu’à la radicalité de Mélenchon. Il voulait que Jean-Luc Mélenchon assure le spectacle. Comme une musique de fond, le libéralisme était distillé. C’est la seule solution pour sortir de la crise. Toute idéologie qui ne l’accepte pas est archaïque. Mélenchon argumente mais on attend surtout de lui qu’il disjoncte, qu’il s’oppose à Benoit Hamon. Les interventions de David Pujadas vont dans ce sens. François Lenglet et Nathalie Saint-Cricq ont été minables comme d’habitude.  Il faut dire qu’ils interviennent certainement avec des instructions à suivre. Leurs commentaires et les questions-pièges qu’ils tendent sont cousus de fil blanc. Tout au long de l’émission, le traquenard est visible. Les objectifs de Pujadas apparaissent clairement dans son comportement et ses interventions. La caméra traque le visage de Mélenchon lorsque Benoît Hamon parle.  Si ce dernier  s’est montré prudent en ne voulant pas se marginaliser davantage dans son parti, Duflot a été plus libre de ses propos.  Elle ne s’est jamais laissé déstabiliser. Finalement nous trois invités de gauche ne se sont pas laissé entrainer dans le plan de David Pujadas qui a d’abord évoqué leurs points communs pour mieux montrer ensuite leurs divergences.  L’émission était une sorte de téléréalité politique avec un scénario bien arrêté mais les acteurs n’ont pas été comme on les attendait dans cette dramaturgie à la gloire du libéralisme.

    Pour revoir l’émission cliquer ICI.

    Il n’y aurait qu’une seule voie : celle néolibérale de Bruxelles.  Comme dans le direct de François Hollande, nous avons eu droit au patron de PME, cette autre France qui gronde : le « moyen patron » plein de bon sens face aux vieilles idées irréalistes du trio Mélenchon/Duflot/Hamon. Bon, on ne nous refait pas le coup de la belle patronne blonde et pleurnicharde. Toutefois ce « moyen patron » aimerait faire bosser des apprentis dix heures par jour, s’agissant de gamins de seize ans. Il faut dire qu’il s’agit du prochain leader d'une grande confédération patronale, la CGPME. Curieusement, c'est en cours d’émission (grésillement de son oreillette oblige) que Pujadas donne l’info déjà divulguée sur Twitter par un élu PS.

    Le casting était aux petits oignons pour une mauvaise soupe libérale dans laquelle on a voulu faire cuire la gauche. Il ne manquait qu’Eric Zemmour mais son spectre est passé dans l’émission. En marge de l’actualité, on apprend l’inimitié entre Pujadas et Masure. Il y a certes la rivalité entre eux mais Bruno Masure dit des vérités sur son collègue et néanmoins ennemi lorsqu’il balance : « Le JT de France 2 fait beaucoup trop la part belle aux faits divers crapuleux, dans l'espoir (souvent déçu) de «draguer» les téléspectateurs en les caressant dans le sens du poil. Le JT de France 2 est d'avantage racoleur que TF1, ce qui est paradoxal…Quant à Pujadas, il suffit d'observer ses choix éditoriaux à la rubrique «économie» pour constater qu'il a transformé le journal du service public en officine de propagande néo libérale, avec un matraquage subtil, répétitif et totalement assumé». L’émission « des paroles et des actes » est encore plus édifiante par les procédés utilisés pour truquer les débats et les choix des protagonistes. Dans la dernière émission, nous avons assisté au summum de la supercherie et du traquenard tendu à la Gauche. David Pujadas  a transformé le JT et son émission en officines de propagande néolibérale.

    Si l’on suit l’évolution des lignes éditoriales sur plusieurs chaînes de télévision, on peut noter que le retour de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’UMP a galvanisé ceux qui étaient présents dans le Paf pendant son quinquennat et qui ont gardé leur place. Sans doute François Hollande a cru, là encore, qu’en poursuivant une politique libérale, il les mettrait dans sa poche. Il doit être en train de réaliser que les libéraux ne font confiance qu’aux politiciens de droite jusqu’aux extrêmes. Il faut qu’il réalise aussi qu’il a perdu la confiance du peuple de gauche et qu’il ne gagnera jamais celle des électeurs de droite. Il fallait qu’il passe à l’UDI ou à l’UMP, ce qui aurait clarifié sa politique plutôt que de vouloir imposer par la ruse un courant libéral minoritaire à gauche.

    gauche-dry

    Les états généraux du  PS se sont clôturés hier à la Villette.  Une charte pour le progrès humain a été adoptée. Comment ne pas penser au slogan du Front de gauche « l’humain d’abord ! ». Jean-Christophe Cambadélis, en charge du PS, a souligné la volonté militante d’obtenir plus d’écologie et de social. Il veut que le PS devienne un parti de masse et a fixé des objectifs ambitieux en nombre d’adhérents espérés. Cette nouvelle orientation de parti socialiste veut ramener dans le girond de la majorité les Verts et les frondeurs, si tant est que ces derniers s’en soient réellement écartés. Elle montre que la fronde grandit au sein du parti. Lorsque l’on sait ce que nous prépare le gouvernement Valls et François Hollande, la manœuvre apparaît grotesque car tous le PS devrait alors se déclarer frondeur. Le Parti socialiste est prisonnier d’un appareil politique qui le mène à l’implosion tant sa ligne politique devient un horizon lointain. On ne sait même plus si cet horizon est devant ou derrière.  Pour que les orientations humanistes, écologiques et sociales soient sincères, il faudrait que François Hollande change de premier ministre, vire Manuel Valls et Emmanuel Macron. Il faudrait aussi qu’il renonce à se représenter en 2017. Des élections primaires sont envisagées et les premiers sondages font de François Hollande un grand perdant.

    Pour croire à la sincérité de la charte pour le progrès humain votée par les militants du PS, on entre dans la politique fiction et, pour l’heure, nous sommes plus enclin à penser que les Solfériniens se livrent à des manœuvres politiciennes pour éviter l’implosion d’ici le congrès du PS prévu en 2015. Ce n’est pas à un an des Présidentielles que l’on change de cap et de gouvernement. En 2016, il sera trop tard.

    Passons de la parole aux actes ! Et les actes sont contraires aux progrès humains. Il est où, le progrès, dans le travail du dimanche inscrit dans la loi Macron ? Et où est-ce qu'on mène une politique de l'emploi ? questionne Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste. On se le demande aussi et on se pose bien d’autres questions encore sur les retraites, les 35 heures, les licenciements boursiers, la santé publique, l’éducation nationale, le chômage…etc.

    Pidone

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  • Emmanuel Macron commence à reculer sur la déréglementation de certaines professions libérales.  Il a annoncé que la question du statut d’avocat d’entreprise ne figurerait finalement pas dans le projet gouvernemental. « Je préfère que ce point soit laissé au débat parlementaire », a-t-il fait savoir.  Son projet de loi  prévoyait la création d’un statut d’avocat d’entreprise devant permettre aux juristes qui travaillent en entreprise depuis au moins cinq ans  de devenir avocat après emmanuel_macronavoir passé un examen de déontologie. Ils auraient bénéficié, au titre d’avocat, du « privilège de confidentialité », sans toutefois plaider.

    Lorsque la dérégulation touche des professions libérales en majorité à droite, il suffit qu’elles grondent pour que notre fringant Ministre de l’industrie fasse marche arrière, à l’image du Premier ministre et du président de la république. Lorsque le code du travail fait l’objet d’attaque par la doxa libérale et le patronat, la déréglementation devient la solution à tous les problèmes économiques. Que des centaines de milliers de salariés défilent dans les rues contre l’austérité et la politique antisociale, les policiers ne savent plus compter et le pouvoir en place, assisté d’une majorité à sa botte, passent outre en détricotant tous les acquis sociaux.

    ane_légion

    On l’a bien compris : les critiques gouvernementales faites sur les provocations de Pierre Gattaz ne sont que des simagrées de gôgôche. Emmanuel Macron a la franchise de l’âne qui recule. Il aurait encore menti sur les conditions de l’entrée d’investisseurs chinois au capital de l’aéroport de Toulouse. Selon Médiapart un pacte secret d’actionnaires aurait été signé et contiendrait des dispositions qui contredisent les propos publics tenus par le ministre de l’économie qui a affirmé que l’Etat garde la main alors qu’il l’a passé à l’actionnaire. Au titre II du pacte caché, consacré à la gouvernance,  l’État se serait engagé à voter en faveur des candidats à la fonction de membres du conseil présentés par l’acquéreur. Il serait aussi consigné noir sur blanc que « l’État s’engage d’ores et déjà à ne pas faire obstacle à l’adoption de décisions prises en conformité avec le projet industriel, tel que développé par l’acquéreur dans son offre». De même, « l’État s’engage par ailleurs, sauf motif légitime, à voter au conseil dans le même sens que l’acquéreur pour les décisions importantes ».  L’Etat a donc renoncé à tous ses droits d’actionnaire et a donné les pleins pouvoirs aux investisseurs chinois. L’Etat n’aura aucun regard sur les rémunérations du nouvel état-major de la société mis en place par l’investisseur. Selon le terme anglo-saxon, l’Etat est devenu un « sleeping partner », un actionnaire dormant à la botte de l’investisseur chinois. L’Etat reste actionnaire pour sauver la face. Cette attitude fait penser à la SNCM dans laquelle l’Etat s’en est remis à l’actionnaire Transdev/Véolia dont l’objectif était de se défaire de la compagnie maritime en passant par un dépôt de bilan et une procédure collective. On voit où la carence de l’Etat a mené puisque la compagnie maritime est en redressement judiciaire avec la menace à court terme de passer en liquidation. Emmanuel Macron est un libéral et ce n’est pas lui qui va inverser le cap pris par Hollande et Valls dans un contexte où le libéralisme s’affiche en niant ou occultant toute alternative possible.

    Battone

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  • mélenchon_sarko1

    Jean-Luc Mélenchon aurait changé d’avis sur Nicolas Sarkozy. C’est la presse qui le dit et accompagne ce scoop d'une vidéo qui ressemble plus à un montage gaguesque qu’à de l’information... Le propos est coupé toutes les deux secondes pour passer de vieux extraits prétendus contradictoires, des propos durs prononcés par Jean-Luc Mélenchon en direction de Sarkozy, comme si ce qu’il venait de dire était un revirement de son jugement porté sur Sarkozy. Comme si cette démonstration fallacieuse avait un rapport avec le combat politique de Jean-Luc Mélenchon contre la Droite.   C’est le journal Huffington Post qui a procédé à ce montage facile, intellectuellement malhonnête et caricatural. Ce montage a été repris par Audrey Pulvar sur ITV avec l’entame:«Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé sur le retour de Nicolas Sarkozy (ricanement) et vous savez quoi : il est très content. Ecoutez !». Le réseau socialiste de l’Info a fonctionné. On ne peut pas penser que les propos de Jean-Luc Mélenchon aient été compris au premier degré par des commentateurs politiques dignes de cette spécialité journalistique. Par contre ils ont été exploités au niveau zéro du journalisme. Audrey Pulvar n’est pas la seule à pratiquer le mercenariat journalistique, la collusion journalisme/politique.

    Et évidemment, tous les braves gens s'en prennent à celui que l’on fait passer pour une girouette et expriment leur rancœur...  Et, pendant ce temps, Valls et Macron mettent une coucher de vernis de gôgôche dans leur discours ... Ils rendent Pierre Gattaz responsable de l’échec annoncé du pacte de responsabilité sur le volet « promesse d’emploi » contre crédits d’impôts. Jean-Luc Mélenchon a l’habitude des coups tordus mais là on veut le discréditer auprès des militants du Front de gauche.

    Notre propos n’set pas de défendre un Mélenchon qui n’a pas besoin d’être défendu mais de dénoncer le rôle de la presse dans la manipulation de l’information. Qui peut penser que Mélenchon est devenu sarkoziste parce qu’il a simplement fait un parallèle moqueur entre ce dernier et François Hollande sur les deux façons de mener la même politique ? Derrière l’éloge ironique de Nicolas Sarkozy, il fallait évidemment voir une critique forte de son successeur lorsque Mélenchon ajoute : «Vaut mieux ça que des mollassons ou des ectoplasmes dont on ne sait pas ce qu'ils pensent ni ce qu'ils comptent faire» et il poursuit avec ironie: «Mais je veux nommer personne bien sûr…» Toutefois c’est bien Hollande qu’il cite lorsqu’il déclare : Nicolas Sarkozy «est un homme qui assumait une ligne de droite, qui maintenant paraît, en matière sociale, plus modéré que François Hollande puisque François Hollande a aggravé tout ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy».

    Comment ne pas reprocher la politique de droite  davantage à François Hollande qu’à Sarkozy  qui, on le sait, n’est pas à gauche ? Mélenchon dit depuis un bon moment que François Hollande s’est avéré pire que Sarkozy.  Ce dernier assume sa « ligne de droite » et, en ce sens, il est cohérent. Ceux qui voteront encore pour lui ne peuvent pas dire qu’il les trompe. Tous savent comment il a dirigé la France. Tous savent qu’il n’a pas changé.  Les dires de Jean-Luc Mélenchon ont été pris au premier degré et transformés en apologie  de Nicolas Sarkozy prise pour argent comptant. La ficelle est grosse mais il y a toujours des mains pour la saisir et pas toutes à droite. A l’évidence, Jean-Luc Mélenchon a voulu expliquer que le débat était plus clair avec un Nicolas Sarkozy qu’avec François Hollande. Sarkozy est l’adversaire politique identifié. François Hollande pourrit le débat à gauche. Sarkozy fait encore 64% à l'UMP. Combien Hollande ferait-il à gauche?  

    Alors, on peut toujours reprocher à Jean-Luc Mélenchon d’avoir dit : « La vie politique gagne à avoir des protagonistes de haut niveau croyant dans ce qu'ils disent. »  C’est faire beaucoup d’honneur à Sarkozy pour rabaisser Hollande, même si ce dernier mérite les critiques dans cet éloge à rebours fait ironiquement à Sarkozy.

    Il ne fait aucun doute que Nicolas Sarkozy croit en une droite décomplexée. Pour lui, il n’existe aucune alternative à la politique libérale. N’est-ce pas ce que Mélenchon reproche à François Hollande? Mélenchon ne lui reproche-t-il pas d'avoir poursuivi et aggravé la politique menée avant lui par Sarkozy? 

    Que dire de François Hollande ? Fait-il partie de la gauche complexée qui gouverne à droite? Il ment tout autant que Sarkozy mais il ment au peuple de gauche.

    Alors la critique de François Hollande ne rend pas Nicolas Sarkozy plus séduisant mais montre que ce dernier défendra toujours une politique de droite alors que son successeur aura du mal à faire passer une parole de gauche comme lors de sa dernière campagne électoral… pour faire une politique de droite. C'est Hollande qui rend le retour de Sarkozy possible et non pas Mélenchon. 

    Mais Jean-Luc Mélenchon s’exprime  sur son blog. Il écrit ceci…

    FN et UMP le paysage de la droite est mis en place

    Dominante face à une gauche officielle gouvernementale en pleine supercherie, l’évolution de la droite donne la pente des évènements politiques en France. On voit une stabilité et une capacité d’offensive à l’extrême-droite qui est sans précédent. L’historiette charmante de la troisième génération chez les Le Pen aura été une contribution remarquable à la dédiabolisation de la marque familiale. Une fois de plus, le parti médiatique s’est surpassé en veulerie. Est-ce voulu ? Je ne le crois pas. C’est juste de la stupidité. C’est en effet une nouvelle crise aigüe de panurgisme, la maladie des moutons de Panurge. On sait que ces animaux se suivent les uns les autres sans réfléchir à ce qu’ils font, jusqu’à se jeter tous par-dessus bord. L’un a commencé et, du coup, il n’est plus question que de cela. Et du reste ? Plus rien. Le FN parti banal ? Mais non ! Pas du tout ! C’est un parti trèèèèèès intéressant ! La preuve par Marion.

    Par contre, la marmite des mets épicés reste en pleine ébullition dans la droite officielle. Là encore, le parti médiatique fait fort. Le score de l’opposant à Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, permet aux commentateurs de faire comme si le résultat était un match nul. Erreur. Nicolas Sarkozy a gagné. Il va piloter la machine et son savoir-faire est intact. La preuve : il a gagné ! Et cela contre tous les médias et contre une large part de l’appareil des notables de l’UMP. Ne boudons pas notre plaisir dans ce contexte. Les médias nous garantissent le spectacle des « déchirements de l’UMP » comme un fil conducteur pour des mois. Il est vrai que cela servira le plan de madame Le Pen. Mais le nôtre aussi, il faut bien le reconnaître….  Cliquer ICI pour la suite.

    Battone

    Il nous reste à vous communiquer ce que Jean-Luc Mélenchon a dit sans saucissonner ses propos et le montage affligeant de la chaîne ITV et Huffington Post…

    Et le montage affligeant...


    Mélenchon a changé d'avis sur Sarkozy par LeHuffPost

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  • Les internautes de l’extrême-droite et de la droite ont bien compris la manipulation qu’ils peuvent faire de l’information sur l’Internet. Les mails «  à lire et à faire suivre » se multiplient…

    En matière d’hoax  et de manipulation politique, sévissent tous ceux qui sortent des sondages cachés au public et des informations non divulguées par toute la presse. Aujourd’hui, circule un hoax sur  un sondage mené par l’'institut Opinionway et le Centre de Recherche Politique de Sciences Po, intitulé "Baromètre de la confiance politique" et prétendument publié dans le Monde qu’en partie : 41 pages sur 84, est-il précisé. Le journal « Valeurs actuelles » aurait récupéré les pages cachées pour les publier dans son numéro  4026. C’est stophoaxun séisme politique ! lit-on avant de nous en donner un résumé « fidèle ».  On peut alors se poser la question « fidèle à qui et à quoi ? » Dans le cas qui suit, il semblerait que le sondage ait quelque chose à voir avec les élections au sein  de l’UMP et les prochaines présidentielles…

    Voici le résumé fidèle à la tradition du mensonge propagandiste…

    1.      75% des Français ne font plus confiance à l’État, ni à la République.

    2.      88% rejettent catégoriquement les partis politiques.

    3.      87% jugent que Hollande n’a pas l’'étoffe d’un président, ça c’est moins étonnant.

    4.      61% sont prêts à manifester, alors qu'’ils n’étaient que 30% en 2010 !!

    5.      71% ne font pas confiance aux syndicats.

    Mais la stupeur :

    1. 50% ne croient plus à la démocratie et souhaitent avoir à la tête du pays "un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du parlement ni des élections".

     > > Traduction en clair : un roi ou un dictateur, ou du moins un pouvoir personnel fort ?? 12% souhaitent même que l’'armée dirige le pays ! C’est du jamais vu depuis 200 ans et ça montre la crise où ces gouvernements d’'énarques coupés des réalités du pays, et d'’hommes politiques profiteurs de droite ou de gauche ont plongé le pays.

    Sans surprise :

    1.    36% placent Sarkozy en tête,

    2.    34% Marine Le Pen, tous les autres hommes politiques de tous bords sont très loin derrière.

    3.    67% pensent qu’il y a trop d'’immigrés en France,

    4.    50% sont pour le rétablissement de la peine de mort (ils n'’étaient que 35% en 2011).

     Quelles que soient les réflexions que nous suggèrent ces résultats, on voit en tout cas à quel degré de crise profonde nous a mené la politique de ces dernières décennies.

    Quant à l’UMP, si elle veut revenir au gouvernement, elle ferait bien d’en tirer les leçons : les Français ne veulent plus être gouvernés par les énarques, ils aspirent à un changement radical.

    Fantastique : Enfin la FRANCE réagit . C'est bon à faire savoir car ça redonne le moral et l'espoir (Valeurs Actuelles n° 4026, page 19).

    « Il est regrettable que les médias ne diffusent pas ce genre d'information, cela prouve bien qu'ils ou qu'elles sont à la botte du pouvoir »… (signature habituelle d’un hoax) Nous avons mis en gris les annotations qui permettent de situer le ou les rédacteurs de cet hoax.

    NSrevient_hoax

    Vous trouverez  ce sondage caché sur des blogs, pour exemple nous l’avons trouvé sur des forums et sur des blogs et des sites comme « NS », traduisez « Nicolas Reviens ! », le blog « Fillederoi » (tout un programme) , le blog de Michelle d’Astier de la Vigerie, le blog de l’union nationale républicaine, le blog « Renovons.nc », France nationaliste… etc. Droite et extrême-droite ! Cela permet de savoir d’où vient le mail que vous avez peut-être reçu transféré par une de vos relations de droite.

    Cet hoax a été largement diffusé mais il est intéressant de s’arrêter sur le site d’une association de soutien à Nicolas Sarkozy dont l’aspect professionnel laisse penser que le caractère chanstiqué du sondage ne pouvait pas échapper aux personnes qui gèrent le site qui renvoie aussi à un blog. Il ne peut s’agir que d’une publication volontaire d’une manipulation de l’information. Pour le consulter cliquer ICI.

    Ne perdez pas votre temps à chercher dans le n° 4026 de Valeurs actuelles, journal que vous ne lisez jamais et allez consulter le site Hoaxbuster… Voici ce que vous trouverez…

    La presse (y compris de gauche) a largement relayé certains des chiffres avancés :

    Certains chiffres sont corrects (36% de Français ont confiance en Nicolas Sarkozy, 34% ont confiance en Marine Le Pen, 50% sont pour la peine de mort, 67% trouvent qu'il y a trop d'immigrés en France), parfois à peu de choses près (87% des Français, et pas 88%, pensent que les politiques n'en ont rien à faire de leurs problèmes ; 72%, et pas 71%, ne font pas confiance aux syndicats).

    étatdesprit

    D'autres sont carrément faux : il n'y a que 32% qui pensent que manifester est le meilleur moyen de changer les choses, pas 60% (on sent là la volonté de faire de la "manif pour tous" un étendard).

    Et surtout, tous ceux qui pourraient tempérer l'analyse sont soigneusement omis : ainsi, 63% des Français pensent que voter est le meilleur moyen de changer les choses dans ce pays, et certaines institutions (les hôpitaux, l'armée, la police, l'école, les associations) ne soulèvent pas la méfiance des Français - on est loin de la crise de la démocratie analysée dans le message, même si le constat est en effet alarmant.

    Donc le statut est : DU VRAI (pour certains chiffres), DU FAUX (pour d'autres, pour le silence des médias, ainsi que pour l'oubli de citer les chiffres qui tempéreraient le propos).

    De toute façon, un truc venant (prétendument ?) de "Valeurs actuelles", on se doutait bien que ce ne serait pas complètement exact...

    Vous pouvez prendre connaissance des vrais résultats du sondage cité en cliquant ICI

    On note toutefois que 50% des Français seraient favorables au rétablissement de la peine de mort. Comme quoi, la barbarie génère la barbarie. A l’égorgement, on veut répliquer par la guillotine. La peur n’est pas mère de la sagesse mais elle est un sentiment qui permet toutes les manipulations d’opinion. Le FN le sait.

    Le sondage a été effectué en ligne, entre le 25 novembre et le 12 décembre 2013, sur un échantillon de 1803 personnes de plus de 18 ans, inscrites sur les listes électorales. Il présente 1 à 2 points d’incertitude.  Publié en janvier 2014, sa manipulation a commencé dès le mois suivant  et continue sur le Net.    

    Le détournement tel qu’il a été réalisé semble désigner des militants de droite ou d’extrême-droite. Le sondage sur le parti qui représente le mieux l’opposition de droite met à égalité l’UMP et le FN avec 36% chacun, alors que l’UDI est évalué à 18%. De quoi donner des idées à des militants qui ont eu l’idée de jouer avec  les pourcentages et leur prétendue signification.

    Concernant Nicolas Sarkozy, si les 36% le place en tête dans un volet de ce sondage, il faut aussi tenir compte d’un autre volet dans lequel ceux qui n’ont jamais eu confiance en lui arrivent en tête des sondés avec 46% contre 25% qui ont toujours eu confiance. Il aurait perdu 16% des gens lui ayant fait confiance alors qu’il n’a enregistré que 11% de gens dont il a gagné la confiance. Son score était meilleur que celui de François Hollande mais guère plus brillant.  

    Il est faux que les Français se cherchent un chef d’Etat fort, voire un dictateur, puisque 83% est le score de ceux qui pensent que la démocratie est mieux que n’importe quelle autre forme de gouvernement, 63% pensent que les élections sont le moyen pour influencer les décisions prises en France, 32% pensent que c’est de manifester dans la rue et 23% de faire grève.  7% seulement pensent que c’est de militer dans des partis politiques et 11% seulement leur font confiance. Il faut dire que, lorsque l’on donne le mot « politique », le mot « méfiance » enregistre 36%, « dégoût » 31%, « ennui » 11%, « intérêt » 10% , « espoir » 5%... Par ailleurs 34% des sondés sont moroses, 31% las, 30% défiants… Si 67% des gens sondés disent qu’il y a trop d’immigrés, à contrario 60% font tout à fait confiance à des gens d’une autre nationalité.  Par ailleurs 76% pensent encore que l’on peut changer la société par des choix et des actions.  En ce qui concerne les institutions, ce sont collectivités locales et leurs élus qui ont conservé le meilleur capital de confiance. Le gouvernement et le Premier ministre sont au plus bas.

    Il faut retenir que 55% des sondés pensent que, pour établir une justice sociale, il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres, 46% veulent une réforme en profondeur du capitalisme, 46% sont pour une réforme sur quelques points et seulement 6% ne veulent rien changer.

    Enfin le « ni droite ni gauche » a beaucoup progressé, ce qui explique que les candidats aux élections présidentielles de l’UMP et du PS  veulent ratisser large, pendant que le FN exploite l'UMPS.   60% des sondés ne font plus confiance ni aux uns ni aux autres. 73% pensent que « droite et gauche » ne veut plus rien dire. A qui la faute ? 35% pensent encore que l’Europe est une bonne chose contre 32% qui sont de l’avis inverse.

    Bien sûr, cela n’est qu’un sondage et sa manipulation montre l’usage malhonnête qui peut en être fait. Toutefois, il peut aussi indiquer une tendance qui confirme la montée du FN bien aidé par l’UMP et le PS. Rappelons que le sondage dont l’hoax ressort aujourd’hui remonte à fin 2013. Depuis lors, des événements tragiques ont pu en modifier la teneur malheureusement en matière d’immigration et de peine de mort.  

    Le djihadisme a ses spécialistes et le Front national ressort le sien : Jean-Marie Le Pen pour qui l’égorgement est une spécialité musulmane qu’il tient de ses souvenirs guerriers en Algérie. C’est lui qui le dit. Il propose, donc en réplique, une spécialité française plus propre : la guillotine. C’est ce qu’il souhaite aux djihjadistes français qui participent à la barbarie en Syrie et en Irak. Le front national proposera un référendum sur le rétablissement de la peine de mort. Aux propos du père, il faut ajouter ceux de sa fille toujours au sujet des djihadistes :  des contrevérités qu’elle colporte dans les médias… Dans des interviewes, cette dernière affirmait que les filières islamistes ne recrutaient pas en utilisant l’Internet. Elle ajoutait que "le fondamentalisme ne pousse pas dans les prairies normandes". L’identification du djihadiste normand Maxime Hauchard lui a donné tord comme lui donnent tord les témoignages recueillis sur l’utilisation des réseaux sociaux par les recruteurs djihadistes. Marine Le Pen veut  faire le lien entre "immigration massive" et dérives du "fondamentalisme islamique", peu importe pour elle la réalité d’un phénomène de société. Le journal Huffington post a réalisé une vidéo édifiante…


    Marine le Pen: "Le fondamentalisme ne pousse... par LeHuffPost

    On mesure le niveau des mensonges qui sont colportés par une extrême-droite de plus en plus visible, de plus en plus activiste. Ces mensonges sont parfois repris par la droite, notamment lorsqu’ils servent le candidat Sartkozy. On a noté que ce dernier a plus de ressources financières  que ses concurrents et qu’il bénéficie d’une couverture médiatique supérieure dans la campagne pour prendre la présidence de l’UMP. Il dispose aussi de bataillons d’Internautes manipulateurs.

    Le degré de  manipulation des masses monte et s’ajoute à la propagande libérale qui est la ligne éditoriale de l’actualité politique chez la plupart des médias. Il n’est donc pas étonnant que des Français se détournent de la politique et se réfugient dans l’abstention. Dans le sondage précité, 69% pensaient que la démocratie ne fonctionne pas bien du tout mais 57% s’intéresse encore à la politique contre 42% pas du tout.

    L’information est une usine à brouillard qui favorise des minorités agissantes face à la masse devenue trop passive. Hier soir, la chaîne Canal+ a diffusé un reportage fait sur les groupuscules violent de l’extrême-droite : un constat alarmant qui rappelle les montées du nazisme et du fascisme qui ont précédé la deuxième guerre mondiale. Malgré les apparences voulues par Marine Le Pen, certains de ces extrémistes ont toujours des liens avec le FN.

    La bonne santé du Front national donne des ailes à l'extrême droite la plus radicale. Depuis environ 4 ans les groupuscules extrémistes sont de retour dans la rue et entrainent avec eux leur cortège belliqueux.

    Pour la police spécialisée dans les violences politiques, le constat est évident : les cas d'agressions liées à l'extrême droite sont en augmentation. Exemple le plus tragique, le décès de Clément Méric en juin 2013, jeune militant d'extrême gauche frappé à mort en plein Paris par des militants d'extrême droite.

    En enquêtant dans ces milieux qu'il connaît parfaitement, Thierry Vincent apporte des éclairages nouveaux et inédits sur l'affaire Clément Méric et découvre qu'un peu partout en France des drames identiques ont été évités de justesse... mais jusqu'à quand ?

    Pidone

     

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  • Le problème avec les images, c’est qu’elles réapparaissent. Avant d’être député, puis Président de la République, François Hollande était haut fonctionnaire à la cour des comptes. 

    Pas très élogieux vis-à-vis de ses anciens collègues conseillers référendaires qui, à l’époque, gagnaient 15.000 francs (environ 2600 €) par mois pour ne rien faire et 25.000 en pondant quelques rapports. Le pire c’est qu’il met ses anciennes fonctions en comparaison de celles de député, en reconnaissant qu’en tant que conseiller référendaire, il était un vrai privilégie et qu’en étant élu député, il devenait un vrai travailleur. Lorsque l’on sait qu’un député cumule plusieurs mandats, on n’a aucun doute sur les privilèges de quelques hauts fonctionnaires mais on doute qu’un poste de député soit unconseiller débutante galère.  Le salaire mensuel annoncé par François Hollande est celui d’un  donc ayant gravi très peu d’échelons. Il ne s’agit que du salaire de base qui est doublé par des primes. En ce qui concerne les députés, nos élus n’ont pas cessé d’augmenter leurs revenus et d’améliorer leurs retraites, pendant que  ceux des fonctionnaires étaient bloqués et que l’on reculait l’âge de la retraite pour les autres par des reformes qu’ils sont votées. L’austérité pour les autres et les privilèges pour eux.

    Aujourd’hui, la question qui se pose est : François Hollande a-t-il œuvré pour que des hauts fonctionnaires ne soient pas payés à rien foutre pendant que des petits fonctionnaires sont surchargés de travail dans des conditions lamentables ? Le nombre de ces hauts fonctionnaires a-t-il été réduit comme les gouvernements successifs l’ont fait pour les autres ? François Hollande s’est-il attaqué à des privilèges que la droite a laissés en l’état ou même augmentés ? En tant que député, s’est-il opposé à des augmentations de rémunérations et de nouveaux droits à la retraite dont il a pu bénéficier ? En tant que président a-t-il amélioré les conditions de travail et les rémunérations des petits fonctionnaires plutôt que des hauts fonctionnaires qui ne foutent pas grand chose? Non. Par contre il s’entoure d’énarques comme lui, de hauts fonctionnaires qui aiment les dorures de la république.  

    Alors ses déclarations de jeune député un peu fanfaron reviennent à la surface et font les choux gras de la droite et de l’extrême-droite. Au parti socialiste, on pourrait lui pardonner des paroles imprudentes lorsqu’il débutait une carrière politique. L’ENA ne lui avait pas tout appris. Toutefois, ses mensonges électoraux et sa politique libérale de droite, ne plaident pas en sa faveur auprès de ceux qui croient en  la gauche.

    Alors, nous vous proposons son intervention peu glorieuse qui date certes mais qui trouve aujourd’hui un retentissement tant la personnalité de notre Président n’a pas changé...

    François Hollande utilise une rhétorique qui a pour objectif de se valoriser mais qui, des années plus tard, lui revient comme un boomerang. Il tapait sur ses anciens collègues de la cour des comptes pour dire « moi, je ne suis pas comme eux » et, à contrario, présentait son mandat de député comme un sacerdoce. Il tue les mondes qu’il quitte pour faire croire qu’il vaut mieux qu’eux. Dés qu’il a été élu président, il a pointé du doigt  la gauche radicale et s’est glissé dans le costume de président de la 5ème république  d’un Sarkozy. Cela n’a échappé à personne qu’il y ait à l’étroit mais il doit aimer s’engoncer dans la petitesse. Une politique résolument à gauche aurait été le signe qu’il avait pris la mesure de son élection avec toute l’ampleur qu’il avait promise, mais il est riquiqui comme son prédécesseur pour qui, cependant, le costume de président semblait trop grand.  Quand on le voit sur Hollande, on souhaite que le tissu se déchire et n’habille plus aucun futur président. Mais la trame tient bon. Ils l’useront encore si rien ne change en 2017. Ils se refileront et le rapiéceront alors qu’il faudrait le changer contre un nouveau modèle «  6ème république ».

    Hollande et Sarkozy ont des points communs parmi lesquels on constate le sort que chacun d’eux réserve au parti politique qui l’a aidé à faire une carrière politique. Hollande veut tuer le parti socialiste et Sarkozy a déjà flingué l’UMP. Si l’un a voulu être un « président normal » et l’autre un « président exceptionnel », ils auront été les pires des présidents d’une 5ème république en fin de vie.

    Le dauphin chiraquien de 69 ans monte dans les sondages et il montre le bout de son nez qui flaire l’Elysée. Hier soir sur ITV, Alain Juppé était interrogé par Laurence Ferrari. Et dire qu’il est l’un des candidats putatifs à des primaires hypothétiquement organisées sous la houlette de son rival Sarkozy en course pour la présidence de l’Ump.. Ce n’est pas gagné pour Juppé, même si son nom rime avec Ump ! Encore un ancien haut-fonctionnaire qui est passé par l’ENA. A 57 ans, il avait fait valoir ses droits à sa retraite d’inspecteur des finances, peu de temps avant la première réforme des retraites concoctée par François Fillon. Comme Fabius, il profite du cumul des retraites. Il a donc échappé à la reforme tout en l’approuvant et en préconisant aujourd’hui d’en porter l’âge légal à 65 ans pour les autres. Il faut lire l’article de Libération paru en 2003 à ce sujet (Cliquer ICI).

    Alain Juppé se présente comme l’alternative progressiste à la « gauche conservatrice ». Les anglo-saxons n’auraient pas osé cette expression antinomique. On pourrait l’admettre s’il parlait uniquement des socialistes au pouvoir, à condition de ne garder que « conservateurs » car la gauche est par essence progressiste. Mais voilà ! Que Juppé se présente à contrario comme un progressiste, lui l’ultra conservateur qui fait encore référence à de Gaulle, c’est fort du café ! Que propose-t-il ? Tout ce que demande Pierre Gattaz, patron réac du Medef. Pour Juppé et d’autres conservateurs de son espèce, le progrès social est un frein à l’économie libérale. Aussi le code du travail serait à déverrouiller, notamment en ce qui concerne le CDI et les conditions de licenciement.   Avec un programme pareil, on pourrait revenir à l’esclavage. La seule chose qui différencie Juppé de Nicolas Sarkozy est qu’il ne demandera pas l’abrogation de la loi Taubira. En tant qu’ancien Ministre des affaires étrangères, il a été questionné sur la Palestine, la Syrie, l’Ukraine et la Lybie. Pas un mot sur les morts palestiniens et les destructions sous les bombardements israéliens mais de la compassion pour les quelques récents morts israéliens, compassion suivie de  l’affirmation que c’est la sécurité d’Israël qui prévaut. Bien sûr, la France doit aider à la paix et à la création de deux Etats… C’est un minimum qu’il n’a pas pu ne pas dire. Il met la situation de la Syrie sur le dos de la Russie et de l’Iran. Il accuse Poutine d’avoir annexé la Crimée et de violer les conventions internationales en Ukraine. Il satisfait du sort de Kadhafi, sans commenter la situation actuelle de la Lybie. Curieusement, la journaliste BCBG n’a posé aucune question en relation avec les dernières affirmations de Médiapart relatives au financement de la campagne 2007 de Sarkozy par le dictateur libyen. Dans Médiapart, un article vient même de paraître sur le silence de leurs confrères sur l’avancée de l’enquête journalistique et judiciaire. Du reste, on constate que les journalistes de Médiapart sont souvent critiqués par la presse de l’Establishment et tenus à l’écart des chaînes de télévision qui, par contre, ont largement commenté l’affaire Jouyet/Fillon. Il n’en fallait pas tant pour que Nicolas Sarkozy se pose à nouveau en victime d’un complot et mette toutes les affaires où il apparaît sur le compte d’un cabinet noir à l’Elysée. La presse pratiquerait-elle l’omerta ? Sarkozy y a-t-il gardé la grande influence qu’on lui connaissait déjà ?

    Voilà déjà trois présidents putatifs aux prochaines présidentielles auxquels il faut rajouter Marine Le Pen avec ses mensonges sur l’immigration et la radicalisation islamiste. Une vidéo met en évidence les foutaises qu’elle colporte en ne regardant que l’écume des problèmes par le petit bout de la lorgnette xénophobe et raciste. Voici la vidéo du journal en ligne Huffington Post et quelques unes de ses déclarations sur le djihadisme, affirmations démenties par les statistiques et les origines « normande et portugaise » des deux égorgeurs français partis faire le djihad en Irak et en Syrie… 


    Marine le Pen: "Le fondamentalisme ne pousse... par LeHuffPost

    quarteron_deux

    Avec ce quarteron de prétendants aux plus hautes fonctions de l’Etat, nous sommes sûrs de ne pas tirer le bon numéro. Pour le moment l’outsider Valls reste en embuscade derrière Hollande mais il a toutes ses chances aux primaires de la droite car François Fillon est sorti des pronostics. Valls s’est simplement trompé de camp en faisant carrière au parti socialiste. Il ne veut plus du socialisme et donc le socialisme ne veut plus de lui. Il ne veut plus de la gauche. Cela tombe bien : la gauche ne veut plus de lui. Si la droite ne l’accueille pas, il peut rejoindre le parti du « ni-ni » au centre. 

    L’abstention risque de battre tous les records à moins que les abstentionnistes prennent conscience qu’une alternative est possible à gauche pour mettre fin à une alternance qui ne change rien et risque d’aggraver encore leurs conditions de vie. Il reste l’espoir que le  Front de gauche a fait naître,  à condition de continuer à le construire pour arriver à une union politique solide. Il ne s’agit pas de constituer une réserve de voix pour les seconds tours qui déchantent mais de constituer une force capable de changer la politique en rupture avec le « ni droite ni gauche » des politiques qui nous ont conduits à la crise et nous la font payer par l’austérité, le chômage et la casse sociale.  

    La présidence de la république ne doit être que le moyen d’un vrai changement, à commencer par une réforme constitutionnelle pour en finir avec cette monarchie républicaine.  L’union souhaitable des forces de gauche a du mal à se faire dans des scrutins locaux par le jeu d’alliances de circonstances au détriment de comportements cohérents et prenant en comptes les enjeux nationaux. Au niveau national, les Présidentielles ont un intérêt, celui de l’union plus facilement réalisable derrière un candidat porteur d’un programme de gauche, d’une feuille de route sans volte face et changement de cap, comme nous le subissons depuis 2012.  Ce candidat devra porter le projet de réforme constitutionnelle et sortir la France du bipartisme avec comme arbitre des élections le Front national. Le Front de gauche n’est pas le simple contrepoids du FN au deuxième tour. Les élections de 2012 auront servi d’exemple : quatre millions d’électeurs du candidat Front de gauche oubliés et ostracisés par ceux qu’ils ont fait élire.

    Aujourd’hui, des sondages commencent à agiter le spectre de l’extrême-droite, la montée de Marine le Pen qui serait en tête des intentions de vote au premier tour des prochaines élections présidentielles. La grande manipulation médiatique a commencé. Les bons sondages de Juppé en font partie. Des journaleux osent le terme de « Juppémania ». 2017, ce n’est que dans deux ans ! Les campagnes de propagande  commencent fort !

     

    Fucone

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  • croissance_mieux

    Selon l’Insee, le PIB de l’hexagone a augmenté de 0,3% au troisième trimestre contre 0,1% pour le pays d’Angela Merkel. Pourquoi la France fait-elle aujourd’hui mieux que l’Allemagne sur le front de la croissance économique ? Dans les faits, seule la consommation vient aujourd’hui tirer une croissance qui depuis 2011 est atone. Les dépenses des ménages résistent au troisième trimestre (0,2%). Et celles des administrations publiques ont grimpé de 0,8%. A noter la chute des investissements publics de 1,2% au troisième trimestre, après déjà -0,7% au second. Bien sûr cela n’inverse pas la courbe du chômage et ce n’est qu’un frémissement. Toutefois on comprend que la politique de rigueur que l’Allemagne veut imposer à tous les membres de la communauté européenne commence à produire son effet négatif chez elle qui a sacrifié le pouvoir d’achat des Allemand à la compétitivité et au marché extérieur. Finalement ses exportations ne produisent plus de croissance et le marché intérieur est desservi par une politique d’austérité qui remonte au chancelier Shroeder et à laquelle aucun gouvernement n’a mis un terme malgré une croissance montrée en exemple aux autres pays européens.

    Ce rebond de l’économie française avec une perspective de 0,4% en 2014 et le résultat de l’Allemagne tombent à pic. Même s’il n’y a pas de quoi trop se réjouir et que ce taux est insuffisant pour réduire le chômage, il ne faudrait pas occulter la cause de ce rebond pour continuer à nous servir le modèle allemand sous prétexte que, tous les moteurs de la croissance seraient  en panne, les provocations antisociales du Medef pour favoriser l’investissement des entreprises en baisse et la compétitivité pour remplir les carnets de commande.

    Avec les affaires liées au « Tax ruling », tout le monde a bien compris que les bénéfices réalisés en France sont détournés vers des paradis fiscaux et que les investissements se font en fonction des dumpings social et fiscal. Un système vicieux qui tire les peuples vers le bas. Sans tomber dans l’isolationnisme prôné par le FN, il n’est pas idiot de penser que les bénéfices réalisés par des entreprises françaises dans le monde et les bénéfices réalisés par les multinationales en France doivent avoir pour conséquences des créations d’emplois en France et l’amélioration du pouvoir d’achat de tous les Français, non pas seulement des clients de l’industrie du luxe.

    Alors que l’on nous balance des investissements en baisse de 0,1% au troisième trimestre après un recul de 0,5% au second, on se demande à quoi sert le crédit d’impôt CICE et les allègements de taxes antérieures. Quel usage en font les entreprises si elles investissent moins ? On nous répond que les entreprises commencent tout juste à percevoir les effets réels du CICE et qu’elles attendent la mise en place du pacte de responsabilité. Il faut être sourd pour ne pas entendre Pierre Gattaz multiplier les provocations antisociales. Il ne faut par lire la presse pour échapper à une nouvelle campagne contre les « assistés », relayée par quelques stars du show business comme Johnny à l’occasion d’une sortie de disque et de l’annonce d’une tournée. Toutes les tribunes sont utilisées.

    L’euro baisse enfin et n’a jamais été aussi bas depuis quatre ans, le pétrole baisse selon une arithmétique secrète, les taux d’intérêt sont à un niveau historiquement bas car l’argent des banques vient des prêts bancaires… Pourquoi maintenir une politique d’austérité dans un contexte qui permet de clarifier la politique européenne sur tous les plans, y compris celui de la fraude fiscale encouragée par le « Tax ruling » ? Pourquoi se laisser dicter notre politique budgétaire par une Europe des finances, de la spéculation et de la rente ? Pourquoi continuer à leur laisser faire le lit de l’extrême-droite européenne en soumettant les pays européens aux lobbies ultralibéraux, à la Troïka et à un atlantisme affiché qui nous mène à un traité transatlantique ayant besoin de la déréglementation du travail jusqu’à proposer, comme au Royaume-Uni, le contrat esclavagiste zéro heure ? Il est temps de sortir du pouvoir des technocrates européens de la commission européenne et de faire respecter les peuples privés de référendum. Tirons l’Europe sociale et la démocratie vers le haut et ne nous laissons tirés vers le bas !

    Le collectif 3A a organisé des manifestations samedi 15 novembre dernier. Elles ont été minimisées et ont été très peu commentées. La presse a préféré gloser sur la polémique ouverte par Sarkozy : le mariage pour tous. J’oubliais aussi le feuilleton Nabilla. Une autre actualité a pris le relai, celle du djihadiste assassin français. La presse préfère abreuver les gens d’informations qui détournent de l’actualité sociale.  

    France_allemagne

    Si la politique d’austérité avait été appliquée dans toute sa rigueur avec l’objectif du déficit à 3%, nous serions en récession. Le Front de gauche dénonce, depuis sa création,  cette politique qui reste injuste et contreproductive sous la présidence de François Hollande. Il est temps que l’Europe sorte du modèle allemand pour préserver et exporter le modèle social français, basé sur la solidarité, que nos gouvernants « ni droite ni gauche » sont en train de détruire. Depuis le temps qu’on leur dit de changer de cap ! Rien n’y fait ! Ils continuent à refuser toute alternative. Ne faites pas comme eux !

    Fucone

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  • Il faut que les parents sachent que, lorsque leurs ados manifestent, ils sont en danger. On l’a vu avec la mort tragique de Remi Fraisse, décrit comme un garçon pacifiste et écolo. Il aura fallu 48 heures pour que le ministre de l’intérieur et le Parquet reconnaissent que le décès était dû à un jet de grenade offensive. Lors des heurts, 42 grenades offensives ont été utilisées parmi les 700 grenades en tous genres. Nous n’excusons pas les jets de pierres et cocktails Molotov mais, selon Médiapart le Lieutenant colonel du dispositif composé de gendarmes mobiles aurait déclaré : «Le préfet du Tarn nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté». Pourtant, ce soir-là, aucun commerce, aucun bien public, aucune vie humaine, aucune obstruction à la libre circulation ne semble avoir justifié cette fermeté. Remi Fraisse a été touché à 2H03 du matin, en pleine nuit. Un gendarme aurait immédiatement dit, toujours selon Médiapart : « «Il est décédé le mec. Là c’est vachement grave. Faut pas qu’ils le sachent». Cela atteste au moins d’une réalité : les gendarmes savaient que le jeune homme était mort et que son décès était consécutif à l’action des forces de l’ordre, même si une autopsie est toujours nécessaire pour établir légalement la cause  exacte d’un décès. Par ailleurs, la mort a dû être constatée immédiatement par un médecin qui a fait le premier diagnostic en présence d’un Officier de Police judiciaire, un premier avis sur la cause du décès, à savoir qu’il n’était pas naturel mais consécutif à une blessure visiblement commise par la grenade offensive.

    L’action des forces de l’ordre apparaît d’abord dictée par des instructions de fermeté. Ensuite, on se demande pourquoi elle s’est poursuivie dans la nuit en pleine campagne. Surtout, elle met en évidence l’utilisation d’explosifs dangereux auxquels il faut ajouter parfois la pratique des tirs tendus pourtant défendus. Cela s’est vu dans le passé avec des blessures graves.

    La mort de Remi Fraisse a particulièrement ému les jeunes et leur jeunesse les expose plus que d’autres, quand sont données des instructions de fermeté qui se traduisent ensuite par des bavures.

    CRS_bienméritécoupdecoude

    Le collectif ZAD Rouen, auquel participent à titre personnel plusieurs occupants de la Ferme des Bouillons, appelait à un nouveau rassemblement jeudi 13 novembre 2014 face au Palais de Justice de Rouen. Les forces de l'ordre n'auront pas permis l'édification d'un nouvel espace de dialogue. Des policiers plus nombreux que les manifestants ont chargé ces derniers sans ménagement et certains fonctionnaires se sont montrés particulièrement violents. L’un d’eux a même dit en évoquant Remi Fraisse : «  Il l’a bien mérité ! » et ne s’est tu qu’en recevant un petit coup de coude de son collègue. Il répondait à une jeune femme outrée par l’attitude des CRS et qui lui avait lancé : « Vous avez tué un jeune ! ». Bien sûr ce n’était pas à l’individu qu’elle s’adressait mais à l’institution car le dispositif mis en place lors du décès de Remi Fraisse était celui des gendarmes mobiles et elle parlait à un CRS de la police nationale. On peut penser que le fonctionnaire a répondu par une provocation sinon sa réplique est grave et très inquiétante. Elle est honteuse et méprisable, lorsque l’on pense aux parents de Remi. De façon générale, un fonctionnaire ne doit pas provoquer mais au contraire calmer le jeu.  La réplique du CRS est l’exemple des provocations policières qui peuvent faire dégénérer une manifestation. Manifester n’est-il pas une liberté dans une démocratie ? Est-ce que cette liberté mérite la mort ? Si on ajoute les charges violentes sans qu’il y ait un réel trouble de l’ordre public, on comprend que, le 13 novembre à Rouen, il est heureux que les manifestants étaient pacifiques et moins nombreux que les CRS. Les charges en ont été que plus choquantes. Des badauds l’ont fait savoir.

    Voici, la vidéo diffusé de la répression de quelques manifestants pacifistes :

    La mort de Remi Fraisse et le comportement agressif des forces de l’ordre, lorsqu’ils ont devant eux des manifestants pacifistes, ne fait qu’augmenter la haine et laisser prévoir des manifestations de plus en plus violentes, d’autant que la presse s’intéresse davantage aux violences qu’aux manifestants pacifiques. Sur les réseaux sociaux, partisans des manifestants pacifistes et internautes extrême-droitistes échangent des propos haineux pour faire suite au décès de Remi.. Contre la gauche, l’écologie et le pacifisme, l’extrême droite et la droite sont toujours favorables au pouvoir policier. Le gouvernement actuel doit les satisfaire, lorsque l’on voit comment les manifestations sont réprimées. La bavure était prévisible, comme d’autres l’ont déjà été.  

    La seule décision qui n’a pas rendu inutile la mort de Remi Fraisse est l’interdiction d’utiliser à l’avenir des grenades offensives. Toutefois, d’autres armements devraient faire l’objet d’un plus strict contrôle avant qu’ils ne tuent à leur tour.  La construction contestée d’un barrage ne justifie pas l’action nocturne des forces de l’ordre, alors que les travaux n’en étaient qu’au déboisement qui aurait devancé le rapport des experts commis pour donner un avis sur la réalisation envisagée. Il s’agissait donc d’un coup de force puisque le rapport produit a démontré qu’il s’agissait d’un vieux projet totalement dépassé. Les travaux ont été suspendus. Pour combien de temps ? Donc il n’y avait rien à protéger pendant la nuit du drame. La mort d’un manifestant apparaît comme une bavure collective dont les hauts responsables sont le chef du dispositif, le préfet et le ministre de l’Intérieur.  

    Il faudrait rappeler à nos gouvernant que les forces de l’ordre sont un service public  et non pas une force de répression abusive et disproportionnée au sein de laquelle certains peuvent se livrer à des actes violents gratuits et à des paroles indignes. Lors des manifestations, seuls les casseurs doivent faire l’objet d’interpellations dans le cadre de la loi républicaine dans la mesure où ils commettent des violences physiques sur les forces de l’ordre, des vols et des destructions. En outre, en dehors des services spécialisés dans la grande délinquance comme le RAID, la BRI, le GIPN et le GIGN, l’utilisation de cagoules ne doit pas se généraliser au sein des forces de l’ordre et n’ont aucune raison d’être utilisées lors des manifestations. Les policiers ne doivent pas prendre l’uniforme des casseurs au risque de créer la confusion et parce que c’est désastreux pour l’image d’une institution censée être au service de la république, donc du peuple.

    U barbutu

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  • hollande_paradis

    Le titre peut être trompeur. Il ne s’agit pas de notre Reblochon de la république et du parti de la rose, mais du pays du Gouda et de la tulipe. C’est aussi le pays de moulins à blé mais le mot « blé » signifie aussi dollar, euro, livre sterling...

    Les Pays-Bas (ou la Hollande) ont donné à l’Europe le commissaire Fritz Bokelstein dont on a retenu le nom comme étant celui qui a vanté le plombier polonais et qui a donné son nom à la directive dite « Bokelstein »  qui a établi le dumping social en Europe au nom de la libre concurrence.

    En 2001, l'ancien commissaire européen Frits Bolkestein avait annoncé lui-même le refus de la Commission européenne d'enquêter sur Cedel International-Clearstream après la parution du livre Révélation de Denis Robert (Les Arènes, 2001). Ce livre mettait gravement en cause la banque russe Menatep, au passé sulfureux et à laquelle collabore Frits Bolkestein. Dans son édition du 26 avril 2006, le quotidien gratuit 20 minutes affirme que par deux fois, la Commission européenne a refusé d'enquêter sur Clearstream, banque luxembourgeoise, dont le PDG était Edmond Israël qui a créé une récompense (afin d'exprimer « la reconnaissance de contributions exceptionnelles dans la modernisation de l'Europe)  délivrée en dernier lieu à Jean-Claude Junker, ancien Premier ministre et ministre des finance de Luxembourg … actuel Président de la commission européenne.

    Voilà les pays européens qui participent à la mise en place du dumping social et du dumping fiscal.

    cayman

    Le Pays-Bas est aussi le paradis fiscal préféré des entreprises françaises et compris celles dont l’Etat est actionnaire, comme EDF, GDF-SUEZ, Thales, Véolia… le chercheur Eric Vernier avait chiffré le manque à gagner pour le fisc de 500 millions à 1 milliard d'euros par an. Les Pays-Bas offrent une législation permettant de faire transiter les revenus d'une filiale étrangère vers un paradis fiscal, comme les Îles Cayman, pour exemple)  via la fameuse technique du "sandwich néerlandais. Par exemple « Yahoo ! France » a des bureaux aux Pays-Bas, un centre administratif en Irlande et des sociétés aux Îles Cayman. "Du coup, la branche française n'est que commissionnaire et les bénéfices remontent en Suisse", où Yahoo! a installé son siège européen, dans le petit village de Rolle, qui accueille également Cisco, Honeywell et Nissan.

    paradis_fiscaux

    Dans un article du Monde de mai 2012, Dominique Gallois explique le montage financier : « Si la branche française de Yahoo! avait voulu envoyer directement cet argent aux îles Cayman, par exemple, elle aurait dû s'acquitter d'une retenue de 33,3 %. En 2011, Yahoo! France a enregistré 66 millions d'euros de bénéfices, mais n'a payé que 462 665 euros en impôts, soit 0,7 % d'imposition. Même stratégie pour Google, Facebook, Amazon ou Apple ». Vous pouvez consulter l’article cité en cliquant ICI. Lire aussi : "La France esquisse des pistes pour faire payer plus d'impôts aux géants du Web" (lien abonnés).

    L’article de Dominique Gallois revient dans l’actualité au moment où le scandale éclate sur les pratiques fiscales du Luxembourg et la responsabilité de Jean-Claude Junker, nouveau Président de la commission européenne, dans la pratique d’accords secrets entre l’administration fiscale luxembourgeoise et les entreprises multinationale.

    Les Pays-Bas, le Luxembourg, Chypre… des membres de la communauté européenne (auxquels on peut ajouter la Suisse) pratiquent le « ruling »,  une sorte de devis fiscal qui tient lieu d’offre d’une fiscalité avantageuse. Ils ont mis ainsi une concurrence fiscale qui génère le dumping fiscal au détriment des autres Etats.

    Des cabinets d’Audit font des offres de service  « branche fiscalité »  jusqu’à Paris où ils ont ouvert des bureaux comme le cabinet Loyens & Loeff, basé à Rotterdam. Alors que plusieurs parlementaires néerlandais ont appelé à réformer ce système qui met leur pays au cœur de circuits financiers opaques, l'Union européenne aura du mal à s'accorder sur un changement coordonné, dans la mesure où il nécessiterait un accord des 27 Etats membres, Pays-Bas, Irlande, Luxembourg et Chypre compris. Entre ceux qui pratiquent le dumping fiscal et ceux qui pratiquent le dumping social, le libéralisme sauvage s’est installé en Europe.

    fraude_fiscale

    Sur l’euro des Pays-Bas, figure la devise : « Dieu est avec nous »… et sans doute aussi Saint Mathieu, patron des banquiers, des comptables et des inspecteurs des impôts, puisque c’est la religion de l’argent qui dicte sa loi divine et, dans les circuits financiers de la fraude et de l’évasion fiscale, les voix du seigneur sont impénétrables. On a toute de même évalué les montants annuels de l’évasion fiscale qui sont évalués à 1250 milliards d’euros à l’échelon Mondial et 50 milliards d’euros pour la France seule.

    Pidone

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